Encore un petit service amical !

Monsieur Alain JUPPÉ doit à son ami Richard FERRAND, président de l’Assemblée Nationale, de devenir un membre du conseil constitutionnel pour neuf ans alors qu’il aura 74 ans en août 2019. Ce n’est certainement pas le genre de promotion susceptible de réjouir ceux qui souhaiteraient une république plus vertueuse car , enfin , on oublie vite les malversations commises par ce « grand serviteur de l’État ».
Aussi est-il bon de rappeler ce que publiait le Nouvel Observateur le 2 décembre 2004.
« Alain Juppé a été reconnu coupable d’avoir, en tant qu’ex-secrétaire général du RPR (1988-1995) et adjoint aux finances à la mairie de Paris (1983-1995), couvert la rémunération par la Ville de sept personnes qui travaillaient en réalité pour le parti gaulliste.
Dans son arrêt, la cour a estimé « regrettable que M. Juppé, dont les qualités intellectuelles sont unaniment reconnues, n’ait pas cru devoir assumer devant la justice l’ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés ».
La cour a aussi jugé « particulièrement regrettable qu’au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses qui existaient à l’occasion du financement des partis politiques, M. Juppé n’ait pas appliqué à son propre parti, dont il était le secrétaire général à l’autorité incontestée, les règles qu’il avait votées au Parlement ».
On connaît la suite du feuilleton. Alors que beaucoup le croyaient définitivement sorti de la scène politique, l’intéressé qui s’était fait oublier quelque temps, s’est vu offrir comme strapontin la mairie de Bordeaux. Sans doute espérait-il mieux puisqu’il a osé postuler aux primaires de la droite en 2016 à l’issue desquelles il déclarait se consacrer aux seules affaires bordelaises. Mais ces gens-là, dont on ne veut plus, sont comme mes caméléons. Un œil peut regarder devant pendant que l’autre regarde à côté. On ne sait jamais, il peut y avoir quelque chose qui traîne ici ou là.
Et voilà une bonne planque pour neuf ans, sans responsabilité, pour un salaire avoisinant mensuellement 13000€. Autrement plus que l’indemnité municipale !
Seul Yves JEGO n’avait pas cru à l’enterrement d’Alain JUPPÈ. Beaucoup d’autres y croyaient dans l’espoir d’une place à prendre.
«  Le bon peuple », celui des gens comme vous et moi, qui travaille, cotise, paient ses impôts, qui râle mais oublie vite, ne va prêter attention à cet outrage aux bonnes mœurs. La moralisation de la politique n’est pas pour demain. Ce n’est pas des milliers de gilets jaunes qui devraient se retrouver dans la rue mais des millions de citoyens paisibles , non casseurs, venant crier leur colère. Il ne manque qu’un chef d’orchestre pour l’organiser. Imaginons-nous le droit pour un tricheur de contrôler la constitutionnalité des lois ?

Pierre ESPOSITO

Crédit photo : Conseil constitutionnel .fr

Anesthésie générale

L’absence d’opposition est, en démocratie, un inconvénient majeur. Inconvénient pour les citoyens dont beaucoup ne sentent pas représentés. Inconvénient aussi pour les dirigeants qui n’ont plus les garde-fous indispensables à une saine gestion des affaires communes. Nous sommes dans cette situation au plan national où l’élection d’Emmanuel Macron a agi comme une sorte de souffle terrible causant la désintégration des partis classiques à droite comme à gauche ; les extrêmes n’ayant pas su capitaliser le vote protestataire. D’une certaine manière la stratégie du Président a tellement bien réussie qu’elle pourrait se retourner contre lui, car il faut bien que le mécontentement, naturel, toujours fatal, se manifeste et soit canalisé.

Il en est de même à Pau où l’équipe municipale déroule sous la houlette du maire son projet sans qu’aucune protestations ne se manifestent fortement. Elles sont ponctuelles comme celles des commerçants des Halles ou du marché biologique, mais mineures. On se la joue facile au sein du team Bayrou : jamais on n’entend de grogne sérieuse émise au sein du conseil municipal qui ait une répercussion forte dans la presse. Les choses étaient bien différentes du temps d’André Labarrère qui avait l’habitude de dire « qu’il avait la meilleure opposition possible ». Elle était en effet remuante, tout en restant courtoise.

Il y aurait de nombreux sujets pourtant à exploiter pour cette opposition qui en réalité ne fait pas son travail. La circulation par exemple : « c’est Verdun, la guerre de tranchées que traverser Pau du sud au nord » nous disent de nombreux palois. Des travaux colossaux sont engagés sans qu’on en sache véritablement les objectifs et provoquent des embouteillages disproportionnés, inadmissibles pour une cité d’une taille somme toute modeste.

On me dira : « Bordeaux a subi les mêmes désordres avant l’arrivée du tram ». C’est flatteur pour le maire de Pau comparé ainsi à l’ex-premier ministre mais en réalité les bordelais ont beaucoup souffert et il l’avait fait savoir en son temps. Pau n’est pas Bordeaux, ses objectifs et ses moyens ne sont pas les mêmes. « N’ayons pas la folie des grandeurs » diront les plus sages. Il y a d’autres sujets d’interrogations, des doutes sur des éléments du patrimoine palois, notamment. On pense, par exemple, aux haras de Gelos, écrin de verdure, qui devraient consacrer la vocation équestre de notre cité. Que deviendra le bâtiment ? Quel sera l’avenir du parc et celui des écuries ?

La politique culturelle d’une manière globale suscite des inquiétudes. Les associations qui ont pour objectif d’animer la ville de soutenir, d’aider les plus défavorisés mais aussi de créer ce fameux lien social ont vu pour beaucoup diminuer leurs subventions. Parfois dans des proportions très importantes. Elles ont dû réduire leurs moyens, baisser leurs objectifs. Il est bien compréhensible d’être comptable des deniers publics mais fait-on toujours les bons choix ?

Peut-être. Sans doute même… et l’objet de cette petite réflexion n’est pas de contester la politique menée. Il est plutôt de regretter le vide qui se manifeste dans la vie politique locale où aucune décision n’est réellement passée au tamis de la critique. Où est l’opposition ? Que fait-elle ? Elle semble anesthésiée. Pourtant elle serait nécessaire et ne personne ne s’offusquerait qu’elle se manifeste. Après tout c’est son rôle…

PV

La réforme territoriale ou à la conquête de l’Ouest

Capture   PhGNous pouvions espérer qu’à l’occasion d’une réflexion pragmatique, lucide, tenant donc compte des véritables enjeux des « limites territoriales », au service des femmes et des hommes y vivant et les animant – le bon sens l’emporte –

Nous n’avons que confusion, lutte d’intérêts personnels et calculs politiciens.

Et pourtant…

Cette réforme est nécessaire, tant pour réduire notre dette (un impératif), que pour rendre encore plus dynamiques nos régions (une nécessité majeure dans la mondialisation).

Pour cela et répondre à cette double attente, la simplicité et la légitimité devaient en être les clefs de voûte – Sachant que toute réforme entraîne des contestations – ces limites territoriales, si elles sont posées, ne doivent pas être prises comme des contraintes bridant les initiatives positives, mais comme des repères géographiques aux indicateurs et interférences multiples.

Aussi, aurions-nous pu fondre les départements dans les régions et avoir des conseillers territoriaux tant à l’échelle du département, qu’à celle de la région (le nombre d‘élus diminuant ainsi d’une façon significative). Des économies réelles et une efficacité plus grande dans la traçabilité des dossiers auraient contribué à revaloriser l’image de l’élu.

Quant aux régions, il suffisait de les laisser dans les limites actuelles, tout en renforçant leur pouvoir d’œuvrer ensemble sur les « dossiers transfrontaliers » où seul un travail d’équipe est pertinent.

Nous vivons dans un cadre européen et nos amis basques ont déjà entrepris une collaboration pouvant être prise en exemple.

Ainsi dans un second temps, ce « vivre ensemble » et les synergies communes, nous amenaient naturellement à la possibilité d’ouvrir par référendum, la fusion de telle ou telle région (comme cela a failli se faire dans le nord-est).

Toute politique est à évaluer à l’égard de ses applications concrètes sur le terrain. Que de dégâts sont à constater dans la façon totalement obsolète de nos gouvernants à prendre leurs décisions !

Des réformes oui, mais pas n’importe comment, ou n’importe quoi ! Auquel cas on obtient le résultat presque inverse…

L’énergie consacrée se perd dans les rouages qui ne servent pas le bien commun. L’élu n’apparaissant qu’au service de lui-même (alors qu’il s’agit d’une mission quotidienne méritant notre considération).

L’Ouest mérite aussi, une autre considération par ses atouts naturels, humains et économiques considérables.

L’Ouest mérite une union de projets, tant par son axe côtier que par sa double appartenance à la chaîne pyrénéenne et au piémont du Massif Central, l’unissant dans un véritable berceau.

Grand Ouest, terre du rugby et de l’aéronautique.

A ce sujet cela fait longtemps que les acteurs de ce secteur ont créé des alliances transcendant les baronnies régionales, et fournissent un autre exemple réussi, d’une vision globale pour réaliser des objectifs, créateurs de richesse et d’emplois.

Comment peut-on ignorer « ce qui marche » (ou « vole »…) en appliquant des oukases qui rivalisent d’arbitraire ?

Notre pays à de trop nombreux indicateurs au rouge pour se permettre un « énième amateurisme » de nos dirigeants.

Oui aux vrais réformes.

Non à celles, qui, pire que d’être ce la poudre aux yeux, dite poudre de Perlimpinpin – abîment et font perdre espoir – Alors que nous sommes nombreux à souhaiter, une vraie conquête de l’Ouest, comme ont su la faire vivre, les pionniers du bassin de Lacq, les coopératives agricoles et les visionnaires de l’aviation. Et l’expérience nous a appris la nécessité d’un véritable développement durable s’appuyant sur des réseaux modernes de communications (LGV) et respectant au mieux notre patrimoine naturel et historique –

Oui, Pau doit se tourner aussi vers Tarbes et Lourdes pour former une « métropole verte », qui puisse jouer dans la cour des grands.

Oui, la LGV doit nous rapprocher LGV de la vallée de la Garonne, qui irrigue deux très belles métropoles.
Bordeaux et Toulouse ont chacune une dot à faire fructifier ensemble et tirer « vers le haut » notre grand Sud Ouest, qui a aussi vocation à être ouvert au Portugal et à l’Espagne – porte de l’Afrique –

Une réforme territoriale s’inscrit dans une vision à long terme afin de rendre un véritable service aux citoyens.

Alors souhaitons qu’à l’Est, il y ait du nouveau.

– par un citoyen engagé
Philippe Guilhemsans

Quel avenir pour des régions occitanes ?

Statue de Vercingétorix A l’évidence la réforme territoriale, dans sa dimension régionale, passionne les lecteurs du présent site.
Il s’agit d’une reforme administrative censée engendrer des économies mais également, beaucoup, d’une réforme identitaire. Un de ses risques est de construire, au milieu des provinces, des métropoles d’équilibre obèses au détriment des villes et des bourgs dans lesquels la vie est la plus agréable et dans lesquels beaucoup aspirent à construire leur vie et celle de leurs enfants.

Pour cela monsieur PYC, enfin revenu des jupettes lilas de Garbiñe (et de ses hauts pamplemousses version Caracas) va s’intéresser aux régions du grand sud (du monde occitan si l’on veut) du monde en dessous de la Loire qui est la véritable césure dans la géographie française. Pour dire autrement des provinces purement romaines ou celles la zone non occupée. De l’ancien pays du « taupe 14 » qui, lui aussi, le pauvre, a des velléités de mondialisation métropolisée.

D’une certaine manière le risque, dans les provinces auxquelles nous nous intéressons, est de substituer à Paris et au désert français Bordeaux Toulouse Lyon et Marseille dans un grand désert sudiste.

Explicitement il s’agit de bâtir des régions autour de pôles mondialisés supposés dynamiser leurs hinterlands peuplés de bouseux et de rurbains… qui survivent très difficilement dans leurs villages démondialisés et infra millionnaires… les pauvres gens difficilement arrosés par fesse-boucs et autres twittos.

Partons, à cet effet, du maillage des villes, voire des fleuves et des massifs, en dehors desquelles il est difficile d’imaginer un projet cohérent : on trouve, en première division, Bordeaux, Toulouse Marseille, Clermont-Ferrand et Lyon. Pour filer la métaphore sportive, en seconde division, Montpellier Nice Grenoble et Limoges. En division d’honneur ou en fédérale Pau Castres Perpignan Bayonne et Nîmes… Oloron Mauriac et Mauléon en première série.

Sauf pour Clermont le maillage était déjà valable sous césar et ses successeurs .Comme chacun sait Nice et Marseille les premières villes françaises sont antérieures et on été fondées par les grecs en même temps qu’Agde et Aléria en Corse. Donc construire les nouvelles régions autour de la première liste est tout à fait cohérent. Plus qu’en économie, en géographie humaine le temps dure longtemps.

Supprimer le Languedoc-Roussillon est une évidence. La région est sans queue ni tête tiraillée entre les Pyrénées et le massif central (la grande Auvergne…). N’en déplaise à Georges Frêche (paix à son âme) et à ses successeurs la Septimanie est une aimable plaisanterie, une ultime manie pré-sénile, qui ne faisait rire que lui et la ville est trop proche de Toulouse pour ne pas être absorbée. Quant à Nice elle est trop périphérique et trop focalisée tourisme… avec un avenir éventuel de pont avec toutes les Italies.

Le cas Auvergnat :

Pour nous, en mettant de coté le cas particulièrement épineux du haut-Béarn à rattacher, ou non, à la Soule méridionale, l’option de régions agrandies autour de Bordeaux Toulouse et Marseille peut s’entendre avec des Alpes autour de Lyon qui pourraient annexer, pourquoi pas, le Jura voire la Bourgogne.

Mais supprimer l’Auvergne et l’annexer à Lyon nous paraît une hérésie qui ne fortifiera pas le monde alpin et qui affaiblira et humiliera l’Auvergne. De fait l’Auvergne, la patrie de Vercingétorix d Alexandre Vialatte de Bibendum et de Raymond Poulidor est, tout à la fois, la matrice des pays français et celle du monde occitan. Un château d’eau, une réserve montagneuse, un imaginaire qui ancre dans le granit les provinces autour d’elle. Au nord elle enfante et elle tangente le plus important des fleuves français la Loire ; au sud elle lance ses pseudopodes vers la méditerranée au travers des Cévennes et de la  Montagne noire.

A cet effet,  elle (la susdite Auvergne) pourrait être le prototype des régions équilibrées vers lesquelles va notre préférence soit un réseau de villes puissantes gravitant effectivement autour d’une capitale qui porterait (ou, mieux, aurait été une fonction de tête de réseau) un certain nombre (mais pas toutes)  d’institutions administratives culturelles et universitaires sans, pour cela, aspirer dans des banlieues indéfiniment repoussées des population mal dans leur peau et définitivement mondialisées…

Pour cela l’Auvergne avec son complément évident, le Limousin (ci-devant chiraquien et hollandais mais fort peu poitevin), s’appuierait sur Clermont mais aussi Saint-Étienne et son pôle industriel, mais aussi Limoges bien situé sur l’axe nord-sud (Paris Toulouse Barcelone) et, dans un second temps, sur des villes plus modestes comme Aurillac Brive ou Vichy.

Certes ce ne serait pas la Californie la Lombardie ou la Bavière mais une région solidement posée sur ses assises et bien dans sa tête participant heureusement aux équilibres des mondes occitans français et européens.

Et là éventuellement un pont entre Toulouse et Lyon.

Un pays un Etat-continent ne se constitue pas de régions qui, toutes, veulent être plus grosses que le bœuf mais de régions dissemblables et complémentaires un peu sur le modèle italien ou allemand avec un profond surmoi culturel qui fait le lien au travers du temps.

Pensons enfin et surtout que les régions sont également les unités administratives au niveau européen et que, là aussi, au niveau de la visibilité, la cohérence culturelle et la logique géographique sont forcément des atouts.

 – par Pierre Yves Couderc
Oloron le 06/07/2014.

François Bayrou : l’incroyable rebond

Il y a tout juste 12 mois, François Bayrou, Président du MoDem, était au « fond du trou ». Il n’avait plus de mandat électif et, le MoDem n’était plus que l’ombre de lui-même, après sa prestation aux élections présidentielles de 2012 où il n’avait réalisé qu’un très décevant 9,13% des voix contre 18,57% aux élections présidentielles précédente. Une chute de 50% !

La défaite de François Bayrou, lors des élections législatives de juin 2012, battu au terme d’une triangulaire l’opposant à la fois au Parti Socialiste et à l’UMP, aurait pu le conduire à se retirer dans la plaine de Nay, en Béarn, au pied des Pyrénées. C’était mal le connaitre.

Début 2013, bien longtemps avant que les socialistes ne décident de repartir à une « énième » conquête de Pau qu’ils détiennent depuis 42 ans, il commença à construire sa stratégie de rassemblement.

Petit à petit, au-delà de son petit cercle rapproché de sympathisants du MoDem, il convainquit des représentants de l’UDI, puis des élus MRG et PS de la liste de Martine Lignières-Cassou, la maire PS en place, à le rejoindre. Le rassemblement avançait.

Le coup de maître, probablement pas facile à « avaler » pour le Béarnais, fut de proposer à Eric Saubatte, son tombeur UMP lors des législatives de 2012, de rejoindre la liste en préparation.

Début Janvier, le rassemblement était achevé. La dynamique avançait pour conduire au résultat du deuxième tour, élisant François Bayrou à Pau, avec 62,65% des voix. Il faut se souvenir que Pau avait donné 59,36% de ses suffrages au candidat Hollande en 2012. Une belle victoire, préparé de longue date.

La méthode Bayrou, « capbourrut », tenace, têtu s’opposait à celle du Parti Socialiste faite de divisions, de crises internes qui conduisent, son candidat, David Habib, à recevoir une véritable correction : 37,35%.

Voilà donc, François Bayrou remis en selle. Dans quels buts ? Bien entendu, s’occuper de Pau, ville où il vient d’être élu, mais aussi de politique nationale, sur laquelle il n’est jamais en manque d’avoir un avis, une vision, un conseil.

Un de ces bons amis, Alain Juppé, Maire de Bordeaux, réélu brillamment, au premier tour, avec 60,95%, sait bien qu’il va falloir compter avec lui. Un Alain Juppé qui ne manqua pas, lors de la soirée électorale de FR3 Aquitaine, de se féliciter du succès de François Bayrou pendant que ce dernier commentait les résultats des villes de la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux) qui basculent à droite.

Juppé-Bayrou, Bayrou-Juppé : deux hommes qui savent pratiquer le rassemblement et qui s’entendent bien. Un ticket pour demain ?

– par Bernard Boutin

Pau Municipales 2014 – Juppé-Bayrou : un ticket pour 2017 ?

imgresLes sondages se suivent et vont toujours dans le même sens : François Bayrou devrait être le futur maire de Pau. Le dernier sondage d’IPSOS, publié jeudi 6 mars, lui donne 10 points d’avance en cas d’un duel à deux (55% pour le patron du MoDem contre 45% à David Habib PS) ou 6 points d’avance dans le cas d’une triangulaire.

L’OPA sur Pau, lancée par le maire de Mourenx, David Habib, président de la très riche communauté de commune du Bassin de Lacq semble mal engagée. Une méconnaissance des enjeux de la ville de Pau et une certaine « brutalité » dans la méthode pour s’imposer, auront certainement joué en sa défaveur. David Habib, pour devenir candidat, n’a t’il pas été soutenu initialement par les instances du PS parisien contre l’avis des socialistes palois ?

Samedi 8 mars, François Bayrou recevra son ami de toujours, Alain Juppé, pour une réunion publique commune. Objectif : enfin soustraire Pau à un pouvoir socialiste en place depuis 43 ans.

D’un coté, nous aurons le président du MoDem, qui a su regrouper à Pau toutes les droites, à l’exception du FN et même au-delà puisque 3 élus de gauche l’ont rejoint, de l’autre, nous aurons le charismatique maire de Bordeaux, personnalité de droite préférée des français et possible candidat pour l’UMP à la prochaine élection présidentielle.

Maintenant que Bayrou semble avoir repris sa place sur l’échiquier de droite, rien n’empêche d’imaginer que le Béarnais et le Landais de Bordeaux se mettent à travailler de concert pour l’échéance des présidentielles de 2017. L’un a de l’ambition à revendre, l’autre apparaît comme un rassembleur incontournable pour l’UMP.

Ceux qui à Pau, s’inquiètent de voir François Bayrou reprendre le chemin de Paris ont probablement quelques raisons de s’inquiéter. Mais, ils se rassureront vite en se disant que Juppé a « fait » Bordeaux depuis… Paris.

– par Bernard Boutin

Faut-il en rire ou en pleurer ?

bdx et toulouseOn croyait la rivalité entre les 2 premières villes du Grand Sud-Ouest cantonnée aux derbys sportifs, au rugby et au foot. Et bien pas du tout !

Une vidéo de YouTube «La vraie vie des Toulousains» qui met en exergue le chauvinisme  toulousain et aborde pendant quelques secondes la rivalité Toulouse/Bordeaux, est reprise par la depeche.fr* dès le 1er octobre, puis le 2. Le 3, sudouest.fr**, à son tour, entre dans le jeu et diffuse la vidéo. Le phénomène « rivalité entre les deux villes » s‘amplifie….

Selon ces mêmes journaux, la vidéo a été vue plus de 100 000 fois en 3 jours.

Plus de 5500 internautes-lecteurs de Sud Ouest ont participé au sondage : « Entre Bordeaux et Toulouse, quelle est votre ville préférée ? ». Celui de La dépêche – « Toulousain, quel cliché (vous qualifiant NDLR) vous agace le plus ? » –  a obtenu 1811 votes. Que 1811, direz-vous, certes, mais  la question posée ne portait pas sur la rivalité entre les deux villes mais sur les défauts supposés des Toulousains qui les exaspèrent le plus : toujours en retard ; anti-Bordelais ; l’accent chantant etc…

Et les commentaires. La depeche.fr a en reçus 35  le 1er octobre et 129 le 2 octobre. Dans sudouest.fr, on en comptait 129 le 3 octobre à 11h.

Dans les commentaires, les expressions « les Bordelais », « les Toulousains »  sont employées et répétées. Cela ne devrait-il pas nous amener à nous interroger ? Dire « les Toulousains », « les Bordelais » n’est-ce pas déjà tenir des propos racistes ? Des propos tout aussi racistes que de dire les Portugais, les Espagnols, les Allemands,  les Roms, les Arabes, les Noirs, les blonds, les bruns.

Sociologie de comptoir, sociologie de café de commerce, direz-vous.

Mais faudrait-il pousser bien loin les échanges pour qu’un commentateur toulousains (ou bordelais) se laisse aller à dire : « et vous savez, je ne suis pas raciste, j’ai un ami bordelais (ou toulousain) »…

Cette vidéo humoristique sur la rivalité entre deux capitales régionales voisines, est du domaine du divertissement. Son but premier n’était-il pas de faire du Buzz à la comédie «1 de perdu, 10 façons de se retrouver» qui fait l’ouverture du Café-Théâtre des 3T ? Mais lorsque les images et propos sont relayés par la presse locale via leur lettre d’information, l’impact grandit, grossit. Ne risque-t-on pas, alors, d’en perdre le contrôle ?

La sociologie de comptoir est devenue celle des réseaux d’Internet, prenons-y garde.

 – par Hélène Lafon
le 3 octobre 2013

* L’article de la depeche.fr du 1er octobre, c’est ICI

Celui du 2 octobre, c’est ICI

** Celui de sudouest.fr, c’est ICI