A Monsieur Jean-Paul Brin,

Récemment, vous avez été contacté téléphoniquement par le responsable d’un site qui se nomme « Bisque, Bisque, Basque ». D’une manière qui ne vous ressemble pas, vous lui avez raccroché au nez. Il voulait obtenir des éclaircissements sur un certain recrutement par la municipalité de Pau.

Alors, Monsieur Brin, moi qui ai gardé de vous l’image d’un homme pondéré et capable d’écoute, j’imagine mal que vous ayez pu ainsi refuser le dialogue. Vous assumez au conseil municipal de Pau, les fonctions de premier adjoint. Cette charge vous place régulièrement en première ligne pour expliquer les décisions qui sont prises au niveau communal ce dont vous vous acquittez avec constance.

Souvenez-vous, il y a maintenant bien longtemps, un maire de Pau avait fait recruter un ami très proche de lui. Il lui avait confié un emploi à responsabilités. Il ne s’agit pas ici de revenir sur ce passé et de détruire une image. Vous étiez, à l’époque, un conseiller municipal de l’opposition. A ce titre et en raison de vos convictions, vous aviez pris la tête de ceux qui blâmaient ce qui était alors considéré comme du favoritisme. Vous étiez sans concession et appuyiez votre position sur l’indispensable transparence qui devait présider à ce genre de décision.

Aujourd’hui, vous êtes invité à donner des explications sur le recrutement de Sophie Borotra par la ville, recrutement qui s’est décidé à un niveau mal défini et selon une méthode qui, pour le moins, mérite des éclaircissements. Peu importe d’ailleurs que vous ayez considéré que votre interlocuteur lisait n’importe quoi quand il faisait référence à Alternatives Pyrénées, là n’est pas le problème. Le problème est qu’il existe sur ce dossier, une impérieuse nécessité de transparence.

Alors sachez que Alternatives Pyrénées vous ouvre ses colonnes, afin que, de façon claire et réfléchie, vous puissiez par écrit, fournir les explications attendues. Nous sommes pour la transparence et vous donnons ainsi l’occasion de démontrer que vous partagez ce même idéal. De cette manière, vous saurez prouver que les convictions politiques ne dépendent pas seulement des circonstances.

Les questions sont nombreuses. J’espère que vous accepterez d’y répondre. Et surtout n’y voyez pas un piège de notre part, mais plutôt l’occasion d’un débat. En tant qu’élu, vous avez le devoir de justifier ce recrutement auprès des électeurs, la démocratie est à ce prix.

Bien sincèrement.

Pau, le 23 avril 2018

par Joël Braud

Crédit image : lahordegeek.com

Et maintenant à Pau ?

Dévoré par son ambition personnelle, François Bayrou a « accepté » de se voir confiées les fonctions de Ministre d’État chargé de la Justice. Contraint, forcé et à son corps défendant, il a dû dans le même élan oublier son engagement de s’occuper uniquement de Pau et de ne pas solliciter d’autres mandats. Ce n’est pas un mandat bien sûr que cette nomination au gouvernement, mais que devient son mandat de maire de Pau ?

L’encore maire de Pau a donc fait le bon choix qui lui permet d’une part à titre personnel d’occuper l’un des plus grands ministères et d’autre part de redonner une vie (selon le résultat des législatives) à son parti moribond. Cependant tant qu’il n’a pas démissionné du conseil municipal de la capitale béarnaise, il appartient toujours à cette instance. La règle fixée par le Président de la République veut que les ministres ne peuvent pas cumuler leurs fonctions avec la présidence de l’exécutif d’une collectivité territoriale. François Bayrou dispose donc d’un mois pour prendre sa décision.

Que va-t-il faire ?

Attendre ce mois pour savoir si les élections législatives ne donnent pas un résultat tel qu’il faille recomposer un gouvernement pourtant constitué en fonction d’une diversité savamment dosée. Cette hypothèse évidemment peu probable circule pourtant dans certains esprits.

Démissionner de son mandat de maire en restant conseiller municipal. Ce qui est le plus souvent évoqué. Certes ce serait une façon de conserver un ancrage électoral sur le plan local. Ancrage d’autant plus appréciable qu’il a été difficile à obtenir. Il n’est cependant pas évident de voir un ministre d’État ravalé au modeste rôle de simple conseiller d’une ville moyenne d’autant que son assiduité sera pour le moins déficiente.

Ne plus exercer aucun mandat dans la ville de Pau et s’en remettre à ses plus fidèles seconds.

Justement parmi ces seconds qui pourraient occuper cette fonction de maire ? Des hypothèses circulent. Josy Poueyto, première adjointe, devrait normalement être hors de course tant il paraît admis que sa candidature aux législatives devrait être couronnée de succès*. Il faut savoir profiter d’un climat favorable et d’une logique que l’on pourrait qualifier de constitutionnelle. Les Français auront en effet le souci d’armer le nouveau pouvoir en place d’une majorité à l’assemblée nationale.

Alors Jean-Paul Brin, deuxième adjoint, est celui qui, en raison de son investissement actuel, de ses qualités d’homme modéré et de contact présente le meilleur profil. Il est le fidèle parmi les fidèles. Rappelons simplement que cette élection se fera au sein du conseil municipal.

Maintenant les Palois, toujours intéressés par les avantages qu’ils peuvent tirer d’une situation nouvelle (c’est humain), se demandent ce que Bayrou va pouvoir, en raison de ses nouvelles fonctions, apporter à la ville de Pau. On verra.

Pau, le 18 mai 2017
Joël Braud

*La règle du non cumul des mandats s’applique après les élections législatives de 2017.

Stationnement à Pau : un brin de bricolage.

 parking-verdun-la-repCe matin sur France Bleu Béarn JP Brin présentait une nouvelle enquête visant à améliorer le stationnement en centre ville, et donc a en améliorer l’attractivité.   Sérieusement ?

Cette enquête qui consistera à marquer les véhicules avec un auto collant pour suivre leurs mouvements, part du constat que la rotation des véhicules en stationnement en centre ville est beaucoup plus faible que dans les grandes villes en France : 2 véhicules par jour pour une place contre 4 ou 5 pour d’autres grandes villes. Avec une constatation complémentaire : très peu de personnes payent les amendes pour stationnement dépassant l’horaire autorisé. Le calcul est simple : en passant au double on aura deux fois plus de personnes accédant au centre ville. Simpliste hélas.

Car en effet, qui sont les propriétaires de ces véhicules « ventouses » ? En grande partie des résidents du centre ville qui n’ont pas de parking particulier (et qui n’en auront de toute façon pas dans le vétuste centre ville de Pau) et des personnes venant travailler en centre ville.

A ma question posée sur ce sujet, JP Brin évoqua la possibilité du parking gratuit de la gare, à proximité selon lui du centre ville, via le funiculaire… Oui, à condition d’habiter ou de travailler Boulevard des Pyrénées… Pour les autres, n’y comptez pas.

Le problème se percute en plus avec la volonté de faire revenir des habitants en centre ville où des milliers de logements sont vacants (et vétustes). Mais où mettront-ils leurs véhicules ?

En fait, on en reste au bricolage à la Bayrou, spécialiste de l’eau tiède. Car le problème est global, complexe, et nécessite un vrai travail. Ce problème se place au niveau de l’agglomération et doit être traité dans le cadre du PDU (Plan de Déplacement Urbain de janvier 2004) qui existe et pour lequel un plan d’action a été voté le 18 janvier 2002… Est il toujours d’actualité ?

On comprend facilement que le problème est global, car les villes dans lesquelles on a une fluidité plus grande dans la circulation et le stationnement sont des villes où les transports en commun sont efficaces. On ne peut comparer Pau à Bordeaux ou Strasbourg. Dans ces villes on peut loger en centre ville sans voiture particulière, un peu comme à Paris. Les fréquences des transports en commun et la densité du réseau sont élevés. On peut venir travailler en centre ville ou y faire des courses en transport en commun. A Pau, cela est quasiment impossible sauf pour des retraités, car avec des fréquences toutes les trente minutes, vous avez intérêt à bien calculer vos déplacements et prévoir vos correspondances… Quant à ceux qui viennent de l’extérieur : aucun parking relais.

Et que l’on ne parle pas du BHNS (Bus à Haut Niveau de Service), j’ai eu l’occasion de l’écrire plusieurs fois, il ne sera utile que dans la portion université / centre ville. Au delà, la densité de population est trop faible.

Il y circulera d’autant plus à vide qu’il n’existe pas de parking relais et qu’il n’y aura pas encore la seconde ligne Est / Ouest pour compléter l’offre de parcours.

Alors à quand cette seconde ligne ? Je rappelle qu’un document de début 2003 « On bouge! » (Cliquer ICI) indiquait que les deux lignes de bus sur site réservé seraient opérationnelles en 2015, en même temps que les parkings relais… Heureusement que nos politiques professionnels ne dirigent pas des entreprises…Renault continuerait aujourd’hui à fabriquer des 4L…

Je n’aborderai pas ici la circulation vers et autour de Pau, des routes à deux voies archaïques au possible, génératrices de bouchons quotidiens, incapables de fournir un fonctionnement harmonieux à l’indispensable intermodalité.

La méthode Bayrou est toujours la même : la facilité. Il est plus facile de construire des cirques à gladiateurs ou une nième salle de spectacle scandaleusement inutile avec l’argent des contribuables, que de gérer avec efficience cet argent public.

Daniel Sango

Crédit Photo : La République

Au ras des pâquerettes

imgresEn un temps où tant d’hommes (mais moins de femmes) se trouvent une vocation à devenir l’égal  d’Alexandre, Confucius, Sully ou Churchill, et y va de son livre ou de son dossier de mille pages, à tel point que B. Le Maire, auquel on n’aurait pas attribué tant d’humour, déclarait aux Journées de la production française que la France savait produire…des candidats aux primaires, il est rafraîchissant de se plonger dans les petits problèmes de ses concitoyens. C’est ce qu’a dû se dire F. Bayrou, le maire de Pau, en invitant les habitants des quartiers du Buisson et de Trespoey à un forum au Conservatoire de musique le vendredi 16 septembre.

Comme il l’a rappelé, l’exercice n’est pas inédit et ses rencontres  avec les Palois, en personne ou par le truchement de ses adjoints, sont hebdomadaires (ou quasi quotidiennes si l’on prend en compte les permanences des conseillers municipaux). C’est un sain exercice qui n’a pas toujours eu cours dans le passé : en démocratie, il est bon que la parole aille aussi du bas vers le haut. Et pour un homme politique, montrer sa sympathie, son habileté et son humour est un bon investissement. Au passage, il peut emporter l’adhésion de l’auditoire sur le fait plus que probable qu’il ne tire pas un profit personnel de l’abattage des arbres comme il en a été accusé, soulignant ainsi le contraste avec un candidat aux plus hautes fonctions de l’État qui a fait des professions de foi appuyées, mais pas forcément crédibles, d’intégrité et de respect des règles en matière de financement des campagnes électorales.

La démarche a une vertu pédagogique illustrée par des images de racines d’arbres emmêlées dans plusieurs réseaux souterrains. Cela consolera-t-il celles et ceux qui regretteront la splendeur des cerisiers à fleurs aux abords du stade nautique et qui aimeraient la retrouver ailleurs si ce n’est pas possible là ?

De la pédagogie et de la bienveillance, il en faut pour écouter les diverses doléances. Telle dame qui a été insultée par un malotrus peut-elle faire croire que la petite voie bucolique qui a été à deux reprises la scène d’une altercation est le théâtre d’affrontements mettant en danger la quiétude de la ville ? Pour ma part je n’y ai rencontré que des conducteurs prudents et courtois qui n’effraient pas les passants et les cerf-volants (ou lucanes) mettant à mal l’écorce et l’aubier des vieux chênes que l’on a heureusement laissé en paix jusqu’ici.

Certes, la situation n’est pas la même sur de grandes voies qui sont souvent le théâtre de vitesses excessives et de compétitions pour les places de stationnement. L’assemblée est partagée entre répression, interdictions et tolérance. Les édiles ont choisi l’éducation et implanté des radars affichant les vitesses, mais sans pénalisation. Une voie qui mérite d’être suivie…par les conducteurs autant que par les autorités. J’ai d’ailleurs constaté que je roulais à 32km/h. Je m’efforcerai de ne plus le faire…

Terminons par une suggestion qui rejoint la question pédagogique évoquée plus haut. Il n’y a pas que les nouveaux arrivants qui peuvent avoir du mal à suivre de tels débats. De vieux habitants du quartier peuvent ne pas situer les rues en discussion tout en les connaissant bien. Aussi, il serait bon qu’un plan s’affiche lorsqu’il est question des pâquerettes ou des pissenlits de telle ou telle rue. L’auditoire n’en appréciera pas moins la connaissance des dossiers montrée par F. Bayrou et J.-P. Brin. Et lorsque pointe un sujet de plus grande envergure comme l’aménagement de la gare et de l’ancien bâtiment de la Sernam, c’est sur l’avancement et le suivi que pourra se porter l’attention des citoyens.

Jean-Paul Penot

Pau, un silence assourdissant !

imgresPardonnez cet oxymoron, mais on ne nous dit pas tout. Rester taiseux sur certains événements, même s’ils peuvent être classés dans les faits divers, conduit à s’interroger davantage sur les raisons du silence qui les entoure que sur la nature de l’évènement lui-même. A l’occasion d’une réunion de quartier des voitures ont été dégradées et des vols y ont été commis.

 Habituellement Alternatives Pyrénées fait plus dans le réflexif que dans l’informatif, une fois ne sera donc pas coutume. Si nous en parlons c’est parce que la presse locale est restée bien silencieuse sur ces faits. Le lundi 23 février en soirée, se tenait une réunion de quartier au Hameau, dans ce bâtiment de facture récente en bordure de la rivière et de l’avenue de Buros,  200 personnes étaient réunies à l’appel des élus pour réfléchir sur l’avenir du quartier, préoccupation fort louable au demeurant.

 Des élus il y en avait et pas des moindres puisque François Bayrou, lui-même, était accompagné de Josy Poueyto,  Jean-Paul Brin et  Marc Cabane. De quoi donner un certain relief à la manifestation.

 Relief sans doute, mais déconvenue également puisque à la sortie de cette rencontre sept voitures de participants ont été visitées avec effraction, comme il se doit, et des vols d’objets de natures différentes ont été commis. Parmi ces véhicules, quatre appartiennent à des élus ou employés municipaux.

 Des plaintes ont évidemment été déposées. Il y a fort à parier que parmi les sujets débattus lors de cette soirée, celui concernant la sécurité  devait à l’évidence être évoqué.

 Mais pourquoi bon sang entourer ces faits d’une telle chape de plomb ?

 

Pau, le 25 février 2015

Par Joël BRAUD

Crédit Photo : Ascension Torrent – La République des Pyrénées.