La réforme

La réforme c’est désormais le mot magique que tous les politiques ont à la bouche chaque instant. La réforme est nécessaire certes mais pour beaucoup elle tourne au cauchemar –pour les plus anciens notamment- car ils ne s’y retrouvent plus. Personne ne conteste la nécessité de réformer tel ou tel aspect de notre société il y a un rythme indispensable dans sa mise en œuvre. C’est de ce rythme dont il est question ici. Les Palois vivent doublement sous cette contrainte à la fois nationale : non seulement c’est le mot magique de la « macronie » -et de ses alliés- mais c’est aussi, localement, une sorte de viatique que l’on impose aux citadins. Nous avions eu pourtant un édile réformateur qui a laissé sa trace avec le zénith, le palais des sports, l’hôpital, le Jaï Alaï, le stade d’Eaux Vives, toutes réalisations dont on peut contester la nécessité et qui ont radicalement changé le visage et la vie de notre ville. En douceur…

Après une période d’inertie, voilà qu’une nouvelle équipe est saisie d’une frénésie de bouleversements, de réalisations qui donnent le tournis. Comme si elle craignait de ne pas durer et qu’elle voulait laissait une trace à tout crin. C’est en avant tout le tram bus, le fameux Fébus, dont la construction traumatise la cité sans que l’utilité en soit encore prouvée : on a le sentiment d’un quitte ou double chèrement payé. Voici que l’on nous annonce de grands travaux place du Foirail, le Mélies, comme « l’orchestre » étaient dans des locaux trop étroits. Mais quid du marché Bio qui attirait de plus en plus de clients ? Il faut ajouter les travaux des Halles poumon du centre-ville qui n’en finissent pas, les abords du stade d’Eaux Vives, le musée qui avait bien besoin, etc. Tout cela s’ajoute à la rénovation très réussie du quartier du Hédas, à la transformation de la place de Verdun, aux aménagements du Hameau. C’est vrai la physionomie de la ville est transformée

Cela fait beaucoup et bien vite pour le citadin de « base ». On voit bien qu’il y a une volonté de s’inscrire dans l’histoire de la ville. Nous ne discuterons pas le poids économique de ces investissements : plaie d’argent n’ait pas mortelle… On espère seulement qu’ils seront financés sans augmentation exagérée des impôts et tout simplement provisionnés. Une telle avalanche de changements, si vite, donne le tournis, il en est de même au plan national et cela explique pour une bonne part les récents sondages.

Sommes-nous prêts à vivre dans une société chamboulée même si on considère que des changements sont nécessaires ? Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation comme nous le dit le proverbe populaire assez censé. Nous vivons dans un pays conservateur et il n’et pas bon d’y brusquer les mentalités. Il faut savoir prendre son temps : informer, entamer une démarche participative, pédagogique et on ne peut pas dire que cela soit véritablement le cas. Les citoyens subissent et acceptent le changement pour l’instant à défaut d’alternatives crédibles. Elles viendront en leur temps alors les généraux jupitériens et leurs émules pourraient être à des déboires qui n’étaient pas inscrits dans leurs plans de bataille.

La nostalgie n’est jamais une bonne solution. Ce n’est donc pas un retour à une « vie pépère » qui est préconisée ici mais un éloge du pragmatisme : nos élus connaissent-ils les conséquences d’une voirie ruinée ? Le transport dans une ambulance en direction de l’hôpital de Pau est un véritable cauchemar et les bouchons dans une ville moyenne comme la nôtre s’accumulent. N’y avait-il pas d’autres choix que celui du Foirail ? La halle de la Sernam, véritable cathédrale de béton, n’offrait-elle pas une possibilité alternative avec, à proximité, de nombreux parkings sans aucune nuisance pour le voisinage ? Prend on assez en compte le problème des deux roues qui se font justement entendre, la passerelle de Mazères étant l’ultime témoignage du mépris à leur égard ? Et la pollution du Gave ? La réduction de l’aide aux associations ? Le déclin du centre-ville ? L’hypertrophie de la périphérie qui menace dangereusement ce cœur historique qui fait notre fierté ?

La réforme comme la modernité ce sont des mots vides de sens en soi. Des concepts à la mode. Ils n’ont de valeur que si on les inscrit dans une perspective. Et surtout lorsqu’ils s’inscrivent dans un rythme en adéquation avec les souhaits du public. Nul ne détient la vérité. Nul ne peut se poser en guide. En démocratie, il faut savoir écouter, parfois réduire la voilure et changer le cap.

Pierre Vidal

Image : Rembrandt, le repas à Emmaüs. vers 1629, musée Jacquemart-André. Paris

Le bus-tram est mort. Vive le Fébus !

le-bus-a-haut-niveau-de-serviceLe projet de bus-tram était le projet souverain de l’ancienne équipe municipale de Pau. En ce temps de célébration de la résurrection, il est donc tentant de rappeler le cri annonçant la mort du souverain en ce pays : « Le roi est mort, vive le roi !

Pas plus dans l’ancien projet que dans le programme de la nouvelle majorité municipale, il n’était envisagé un tramway, qui est censé rouler sur des rails. Aussi, pour éviter des querelles terminologiques ou un recours à un sigle disgracieux, comme B.H.N.S., appelons Fébus le nouveau transport envisagé de la gare à l’hôpital. N’y voyons pas une flagornerie vis-à-vis des initiales du nouveau maire, mais un hommage à un héros local et un jeu de mots visant à promouvoir les transports collectifs. S’il convient de faire vite, il faut aussi franchir des obstacles. Le premier est d’ordre légal. Si le projet diffère sensiblement du projet antérieur, faudra-t-il procéder à une autre enquête d’utilité publique ? Le second n’est pas mince : comment réduire le coût d’une ligne nord-sud ? Très justement, le projet de la nouvelle municipalité préconise de limiter au maximum les travaux annexes. Il faut s’assurer au plus tôt que l’on peut éviter de déplacer la trémie de sortie du parking Bosquet. Quitte à déplacer l’abri-bus qui fait face à la poste afin que les bus puissent prendre un virage assez large. Avec des véhicules assez maniables, on doit pouvoir éviter de couper les rond-points en leur centre.

En conséquence il est possible d’abandonner l’idée de placer au centre des cours Lyautey et Dufau les lignes en site propre. Non seulement cela permettra de conserver les beaux arbres de cette double voie, mais aussi cela sera mieux compris des automobilistes, habitués à laisser la voie de droite aux autobus. Sur cette portion du trajet il y a place pour toutes les circulations, et ce pour un coût quasi nul. Plus au nord, il faut éviter de réduire à une voie la circulation automobile. C’est possible en utilisant la contre-allée de l’avenue Louis Sallenave le long du centre commercial pour la voie sud-nord et en rognant le trottoir de la voie nord-sud et en traçant en retrait un cheminement piétonnier le long de la voie cyclable (plus utilisée par les piétons que le trottoir jusquici). Une solution analogue pourrait être adoptée pour la portion proche du rond-point de l’autoroute dans le sens sud-nord. Les (rares) piétons peuvent être écartés de la circulation.

En revanche, pour la direction nord-sud, il n’y a pas l’espace nécessaire. Faut-il se résoudre alors à supprimer une des deux voies de circulation ? Non ! Cela constituerait une bien piètre entrée dans la ville ! Pour éviter cela, il convient de se référer au second objectif de cette ligne qui ne doit pas être seulement une liaison rapide entre la gare et l’hôpital mais former une desserte efficace du quartier du Hameau et des abords du boulevard de la Paix, un secteur en voie de forte urbanisation. Comme une seule voie serait nécessaire, il n’y aurait pas lieu de procéder aux expropriations et aux destructions que nécessiterait un passage à deux voies. De plus, seuls des virages à droite interviendraient avenue du Loup et boulevard de la Paix. Ainsi seraient évités les virages à gauche qui obligeraient à couper la circulation et seraient des générateurs d’embouteillages. Les deux objectifs seraient alors satisfaits (et la subvention préservée). Pour accroître l’intérêt de cette première ligne, il faudrait au plus tôt prévoir des correspondances adéquates et réserver un emplacement pour un parking relais proche de l’autoroute et de l’hôpital, et, pourquoi pas une zone industrielle et artisanale. L’emplacement est favorable en termes de voies d’accès ; il est peu attirant pour une urbanisation en raison des nuisances de l’autoroute.

On l’aura compris, ces dispositions visent à préserver les finances publiques et la possibilité de circuler de manière fluide. Comme leur nom l’indique, les voies de circulation sont faites pour relier et circuler. Pas pour créer des bouchons ! Il faut aussi de la simplicité : une rue Carnot partagée entre bus, voitures et vélo en direction du centre, une rue des Alliés partagée en direction du nord seraient cohérentes avec les cours Défaut et Lyautey et probablement préférables à deux voies en double sens mais à circulation exclusive des bus ou des voitures. La période qui s’ouvre est favorable pour l’arrivée sur le marché de véhicules électriques adaptés à une circulation locale. Plusieurs constructeurs français (Bolloré…) et étrangers (Volvo…) vont proposer des modèles écologiques et économiques (le plein d’électricité n’est pas cher) attirants et peu bruyants. Si vous avez dû suivre à bicyclette ou au volant un de nos bus au démarrage, vous voyez le profit pour la santé publique…On peut penser qu’un maire ayant une stature national est à même de susciter une commande groupée avec d’autres villes dans de bonnes conditions financières.

Il faut aussi faire entrer en ligne de compte le coût d’exploitation. Une ligne rentable desservant les points les plus cruciaux de la ville sera un attrait pour l’ensemble du réseau. Celui-ci pourra être modernisé et simplifié. Par exemple, l’une des lignes T1 et T2 desservant l’hôpital pourrait être supprimée. Le funiculaire pourrait ne rester en service que lors de journées particulières comme les fins de semaine, car il ne se justifierait plus, sauf pour son aspect ludique ou touristique. Par ailleurs, en réduisant de moitié ou d’un tiers la durée du trajet on fera des économies de personnel et de véhicules.
Pour réfléchir à un mode intelligent et optimal de transport en commun, il n’est nul besoin de lire les deux livres (1), (2) de Cédric Villani. Ils ne peuvent faire de mal, et pourraient même inciter à une réflexion distanciée tant ils sont éblouissants par la variété des concepts et des méthodes mises en jeu. Le livre (3) peut utilement conduire à ce constat que même les esprits les plus brillants sont contraints de réviser leurs positions après réflexion. En fait, une vue non partisane, pragmatique et un peu de bon sens peuvent suffire.

Jean-Paul Penot

(1) Cédric Villani, Topics in Optimal Transportation, Graduate Studies in Mathematics 58, American Mathematical Society, Providence, Rhode Island, 2003
(2) Cédric Villani, Optimal Transport. Old and New, Grundlehren der Mathematischen Wissenschaften 338, Springer Verlag, Berlin, 2009. (998 pages+22, 104,50)
(3) Cédric Villani, Théorème vivant, Bernard Grasset, Paris, 2012.

La démocratie prend aussi le bus tram

bustram   Les services de la ville de Pau ont donc démonté les panneaux annonçant le bus tram sur les murs des Halles.

Certes, F Bayrou s’est clairement prononcé contre ce projet, mais il se montre peu respectueux de la démocratie locale.

Comme j’ai eu l’occasion de le dire, les candidats palois ont ajouté du flou au flou, mélangeant allègrement ce qui est du ressort de la ville de Pau et ce qui est de la compétence de la CDAPP (Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées). D’ailleurs aucun des candidat n’a proposé une vision, un programme pour l’agglomération ( « L’Agglomération Pau Pyrénées et la campagne » AP du 15/02/2014)

Car le bus tram (et ses deux premières lignes) est le résultat d’une démarche communautaire engagée par le vote du PDU (Plan de Déplacement Urbain) conséquence d’une logique au niveau de l’organisation des déplacements sur l’agglomération (les lignes de bus tram doivent structurer l’agglomération), et tenant compte d’un plan analogue au niveau du Pays du Grand Pau.

Au delà de cet aspect logique et démocratique, ce démontage traduit le peu de cas qui est fait des partenaires de l’agglomération. Certes, Pau détient la majorité dans l’agglomération, mais alors à quoi servent le Conseil Communautaire et ses Conseillers qui viennent d’être élus au suffrage universel ?

Cela commence bien mal, et il ne faudra pas s’étonner de voir toutes les communes de la périphérie continuer à refuser d’entrer dans une Communauté d’Agglomération qui n’existe que pour servir la ville centre.

Bayrou ne serait donc pas aussi démocrate que son mouvement ?

 

par Daniel Sango

Tangage sur le bus-tram

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La question des transports en commun a pris un tour crucial dans la campagne électorale pour les municipales à Pau. Écueils en vue pour l’avenir de la ville.

Récemment, David Habib a déclaré vouloir reporter la décision de réaliser ou non le projet de bus à haut niveau de services à la soumission d’un référendum à l’automne 2014. Tout en affirmant son soutien personnel au projet, il contribue ainsi à l’affaiblissement de son coéquipier André Duchateau, déjà relégué de la seconde place à la troisième dans sa liste et évincé du poste de Président de l’Agglomération. Certains commentateurs reprochent à David Habib de ne pas proposer une politique claire sur le sujet. Lui-même rétorque qu’il n’est pas bon de laisser un tel sujet à l’emprise des passions et à la démagogie.
La démagogie n’est certes pas absente des débats. On le voit en relevant la position d’Yves Urieta, hostile au projet, mais qui serait enclin à faire miroiter plusieurs lignes en site propre ! Par ailleurs, il récupère l’idée émise par les communistes de la gratuité des transports en commun, ce qui suscite l’indignation de leur candidat Olivier Dartigolles et interpelle les contribuables.
François Bayrou joue aussi sur le rejet d’une partie de l’électorat qui craint une nouvelle période de travaux en centre-ville. Revirement de sa part ? Il est difficile de le dire dans le flou actuel. Il peut arguer que le projet de la majorité sortante n’a plus rien à voir avec le projet émis par lui lors de la dernière élection. A l’appui de cet argument, on peut trouver la présence sur sa liste d’adjoints de la liste de Mme Lignières-Cassou ayant critiqué le coût du projet ou ses nuisances. Au delà de ces partitions divergentes, on peut se demander s’il n’existe pas des points de consensus plus ou moins implicites.
Réduire le coût du projet semble un objectif désirable pour bien des électeurs et des candidats. Ce qui suppose que les travaux d’aménagement annexes soient limités au maximum. Ainsi, envisager des véhicules plus légers et maniables éviterait des travaux liés aux sorties de parkings et à la traversée des giratoires. Il est en effet contradictoire de prévoir un tracé comportant nombre de virages avec la nécessité d’entreprendre de tels modifications de la voirie. C’est probablement pour une traversée simplifiée des giratoires que les concepteurs du projet font passer la ligne au milieu des cours Dufau-Lyautey et allées Condorcet. Cela conduira au sacrifice de beaux arbres (il y en a déjà eu 1200 d’abattus!) et bouleversera les habitudes des automobilistes accoutumés à la voie réservée à droite pour les bus. Et ne facilitera pas l’accès des piétons. Utiliser les voies disponibles actuellement (y compris la contre-allée jouxtant le Centre commercial Leclerc) serait plus économe et plus
judicieux.
Toutes les rues de la ville ne se prêtent pas au passage d’une double voie en site propre. Cela a été admis pour la rue Carnot et la rue des Alliés. Mais ce n’est pas prévu pour le Bd de la Paix, ce qui conduit à de expropriations coûteuses. Pour la partie nord du trajet, un parcours en boucle via le rond point de l’autoroute, un parking relais, l’hôpital, le bord du quartier du Hameau puis le bd de la Paix ne nécessiterait qu’une seule voie et rendrait des services analogues. L’hôpital et le quartier de l’Ousse des bois sont des objectifs prioritaires : l’un ne doit pas céder devant l’autre comme dans le projet actuel qui rejette l’hôpital en second lieu et par un trajet contourné comportant plusieurs virages à gauche susceptibles de congestionner la circulation. Un trajet direct par le nord pour l’aller aurait par ailleurs l’avantage de mettre les utilisateurs à proximité des deux piscines de la ville (les deux autres étant appelées à disparaître selon la municipalité sortante). Par ailleurs, deux lignes desservant l’hôpital avec une cadence de 10 mn pourraient être remplacées logiquement par une ligne moderne, rapide, d’une cadence de 5mn, ce qui en ferait une vraie vitrine du réseau et impulserait un dynamisme souhaitable. Et conduirait à l’achat de rames de moins de 18m (comme la fourmi de Prévert, qui de plus avait un chapeau sur la tête).
Une autre lacune du projet actuel est le manque d’adéquation du réseau à ce projet. Il faut le repenser pour le rendre cohérent, faciliter les correspondances. A terme, mais cela peut se faire vite si l’on fait simple, il faudra aménager des lignes est-ouest. Par exemple une ligne circulaire du centre commercial de la route de Bordeaux au centre commercial de la route de Tarbes et empruntant le bd de la Paix avec un retour par le bd Tourasse ou l’av. d’Alsace-Lorraine ainsi qu’une autre ligne joignant les Halles au centre Lescar Soleil. Pour tout le réseau il faudra privilégier des lignes aussi directes et rapides que possible afin d’améliorer les cadences, alors que le réseau actuel est trop complexe et illisible.

Une marguerite, avec une tige, oui, une botte de foin, non.

– par Jean-Paul Penot

Le PDU KO sur le « ring »

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 François Bayrou a ses solutions sur les problèmes de circulation dans Pau, le « ring » serait l’une d’entre elles. Que n’a-t-il boxé plus tôt avec MLC…

Alors qu’approchent les élections, nos politiques sont soudain saisis d’idées plus inattendues les unes que les autres. Depuis plusieurs années ils sommeillaient au Conseil Municipal ou dans leur chaumière, engourdis. Puis vient la période des élections et d’un seul coup les idées fourmillent. Forcément cela rend perplexe tout bon citoyen…

Le professeur Bayrou s’est donc lancé dans un exercice périlleux : la circulation. Mais il a dû sécher plusieurs séances sur le sujet car son exercice manque un peu de cohérence. Il propose un itinéraire circulaire (le « ring ») autour du centre historique, avec des feux coordonnés. Enfin c’est l’inverse, il propose de coordonner les feux… (La République du 29/1 Bayrou Présente son plan de circulation) Ceci pour éviter de traverser le centre historique en voiture.

Mais replaçons donc les choses dans leur contexte. L’agglomération paloise a voté un PDU (Plan de Déplacement Urbain) qui définit une politique à moyen terme pour l’agglomération. J’ai eu l’occasion de critiquer ce PDU (  » Le Plan de Déplacement Urbain fait fausse route » AP du 3/12/2012) mais aujourd’hui c’est dans ce cadre que nous évoluons et F. Bayrou devrait commencer par dire s’il est d’accord avec ce plan ou pas. Car tout le reste en découle. Alors résumons en quelques mots les grands axes de ce PDU :

– Des transports en commun structurant le développement de l’agglomération. (Le mot fort est structurant, ceci impliques des transports en commun efficients, dont l’itinéraire ne variera pas dans le temps pour permettre le développement immobilier autour de ces lignes (Tramway ou bus tram)

– Rien pour l’automobile, (surtout pas de travaux de voirie), qui est priée de stopper aux entrées de l’agglomération dans des parkings relais.

– deux premières lignes de bus tram, l’une Nord Sud l’autre Est Ouest qui se croisent aux Halles

La conséquence fort logique d’ailleurs est qu’il n’y a pas de place pour l’automobile en centre ville. Encore moins dans le secteur des Halles puisque 4 voies principales allant aux Halles seraient réservées exclusivement au bus tram. On a compris que F. Bayrou était contre le bus tram, et donc contre ce PDU.

Que propose t il ?

Car aujourd’hui, et si rien ne change, le « ring  » et le centre historique resteront inaccessibles aux automobilistes englués dans un sentier périphérique dépassé, des accès à la ville totalement bouchés (près de 30 000 véhicules/jour pour la sortie Nord, record des PA pour une deux voies) des sorties Est et Ouest elles aussi encombrées, etc… N’allez pas chercher plus loin la désaffection pour un centre historique inaccessible. Monsieur Bayrou, relisez AP, l’article cité plus haut, et dites nous d’abord ce que vous mettez dans votre PDU pour qu’on comprenne où vous voulez aller et comment. En n’oubliant pas que ceci est une compétence de l’agglomération où Pau n’est pas seule…

Et la question vaut bien sûr pour tous les candidats.

par Daniel Sango

Pau Municipales 2014 – Bayrou : Du OUI au Tram-Bus au NON au Bus-Tram

Philéas_douaiFrançois Bayrou prévoyait, dans son programme de campagne pour les élections municipales 2008 à Pau, la mise en place d’un Tram-bus (Tram sur pneu), avec une ligne Gare SNCF-Zénith par le centre-ville. Une démarche très proche du projet actuel de Bus-Tram.

Philéas, nom donné au Tram-bus fabriqué par la société néerlandaise APTS, était à cette époque budgété à Douai 125 M d’euros pour 12 kilomètres. A Pau, les 6 kilomètres nécessaires auraient coûté probablement beaucoup plus que les 15 millions annoncés en son temps par le candidat Bayrou ; une prévision qui alerta la blogosphère paloises*… A Douai, 6 kilomètres dépassaient les 60 millions en 2008.

60 millions d’euros justement : un budget égal à celui du Bus-Tram de Duchateau. Ce qui n’était pas cher, il y a 6 ans, le serait-il devenu 6 ans plus tard !

Les arguments, sur un tract de campagne de l’équipe Bayrou, distribué aux Halles samedi 4 janvier, donnaient quelques explications pour justifier le NON au Bus-Tram :

– un budget de 100 M€ pour remplacer un ligne qui existe déjà et qui est vide la plupart du temps (En 2008, qu’en était-il ?)
– un projet qui aura des répercussions sur les impôts payés par les Palois (Pas de répercussion prévue en 2008…)
– le projet de bus-tram ne permettra pas de moderniser les autres lignes de bus (Le Tram-bus en 2008 l’aurait permis…)
une seule partie de la ville desservie par le bus-tram (axe nord-sud) (N’était-ce pas le même projet en 2008 ?)
– de nouveaux travaux en centre-ville qui handicaperont à nouveau les commerces de proximités. (en 2008…)
– un projet qui ne prend pas en compte les dernières évolutions technologiques dans le domaine de transports (On aimerait en savoir plus sur ce commentaire)

En donnant du « temps au temps », le candidat Bayrou aura complètement revu sa copie. A moins qu’il ne s’agisse que d’une posture politicienne !

– par TdT

* http://pau.vraiforum.com

credit photo : http://www.mobilicites.com

« A sa mise en service, le Bus-Tram aura davantage rapporté que ce qu’il aura coûté. »

Bus tram 1Il y a quelques jours j’ai voulu consulter à nouveau le diaporama de présentation du projet de bus-tram (1) (qui a sans doute été utilisé dans les réunions publiques organisées par la mairie), et je suis tombé sur une « diapo » qui m’avait échappé jusque là… malgré son côté légèrement surréaliste. Elle s’intitule « Financement – l’effet Bus-Tram »…

Ca commence par : « Le Bus-Tram a permis de dégager une nouvelle ressource d’environ 15M€/an »

Voilà qui est alléchant ! Bien sûr, sur le coup on ne comprend pas comment un tel miracle est possible. A défaut de se trouver sous les sabots d’un cheval, l’or se trouverait-il sous les roues des bus-trams ? Non, car l’explication est donnée en suivant :

« Sa principale ressource est le Versement Transport : taxe acquittée uniquement par les entreprises privées et publiques de plus de 9 salariés. »

Ah, tout s’éclaire ! Une « ressource » ici c’est une taxe. Bien sûr, dès qu’on parle de taxe à un électeur potentiel on prend le risque de le chagriner, ce qui n’est jamais très bon. Heureusement, il est tout de suite précisé que ce sont uniquement les entreprises [situées sur le territoire desservi par le réseau de bus] qui payent cette taxe. Ouf, l’électeur retrouve le sourire, et l’élu respire ! Evidemment, cette taxe soit sera répercutée sur le prix des produits achetés par l’électeur, soit mettra en difficulté les entreprises en question, mais ne noyons pas l’électeur sous les détails, cela pourrait à nouveau le chagriner.

Mais au fait pourquoi *nouvelle* ressource ? Cette taxe existait déjà, non ?

« En 2013, grâce au projet du Bus-Tram, elle s’élève à 1,80 %. »

D’accord… elle a en fait été augmentée [de 0.9% à 1.8%]. Ce qui n’est pas dit sur la diapo (mais qui a dû être précisé en réunion) c’est que la condition pour porter la taxe à 1.8% (donc au maximum prévu par la loi) est la réalisation d’une ligne de transport en commun en site propre.

Jusque là tout se tient : pour améliorer son réseau de bus, une ville peut faire appel au Versement Transport. Pourquoi pas. Mais le meilleur est à venir :

« A sa mise en service, le Bus-Tram aura davantage rapporté que ce qu’il aura coûté. »

Fabuleux ! Il faut lancer non pas un mais dix projets de ce genre, alors ! « On » va devenir riche (n’embêtons pas l’électeur en se demandant qui est le « on » et qui va devenir pauvre, cela pourrait le chagriner) !

« C’est en décidant, fin 2009, de réaliser le Bus-Tram que les élus de la CDAPP se sont donné les moyens de financer le réseau IDELIS (+ IDEcycle et IDElib’). »

Naïvement j’avais cru que l’objectif était de réaliser une ligne en site propre, et que l’augmentation de la taxe était le moyen pour y parvenir. Je me rends compte à présent à quel point je raisonnais mal : le projet de ligne en site propre est le moyen utilisé pour pouvoir atteindre l’objectif de base, qui est d’augmenter la taxe. Je confondais les objectifs et les moyens, idiot que j’étais !

Le monde des technocrates et élus locaux est merveilleux : dans ce monde, les taxes (ou les subventions) sont vues un peu comme des ressources naturelles et renouvelables, qui ne manquent à personne si on les exploite.

(précision : je ne suis sur le fond, opposé ni à la ligne de bus en site propre, ni même au principe d’une taxe spécifique pour participer au financement des transports en commun. Mais la façon de raisonner exposée sur cette diapo me laisse rêveur… )

– par PierU

Bus tram PierU

(1) disponible sur le site de la mairie ici : http://www.pau.fr/487-bus-tram.htm (lien « Dossier de présentation » sur la gauche)

IDELIS : Lièvre ou Tortue ?

LINDE-6Les navettes chinoises font craindre l’arrivée des Indous, parait-il (voir Daniel) ! Question : Combien de chauffeurs aujourd’hui ? Demain ? Aujourd’hui ? 220, dixit STAP, 255 conducteurs dixit la compta SATP. Combien d’Indous alors, avec les navettes ? Le double de travailleurs, Monsieur ! Au même prix et avec le même effectif. Lourdes n’est pas loin ! Mais non ! Nous avons visité Lafontaine. Ouverture d’un nouveau chapitre sous le ciel Palois !

42 % roulant, payé 100% : la source d’Indous

Aujourd’hui à la STAP : 15 ME de salaires annuels pour 305 salariés soit 50 000 E par salarié (avec les charges sociales). On arrondit, pas d’exactitude au centime ; 5 Millions de km par an pour les bus, y compris les bus rapides, 220 chauffeurs pour 11 ME d’euros et donc 50 000 Euros par salarié. (11 ME = 220 * 50 000 E). Les chauffeurs font en moyenne 22 000 kilomètres par an (soit 5 millions km/ 220 chauffeurs) . Ils travaillent chaque année complète en moyenne 40 H par semaine sur 48 semaines environ, soit 2 000 H environ. Ils font donc du 11 km à l’heure payée pour des bus qui font du 20 à 30 km l’heure roulante.

11 KM à l’heure payée !

Hormis les quelques moments de pointe les bus semblent aller nettement plus vite que ces 11 km à l’heure payée. Admettons donc que la vitesse moyenne en marche soit de 25 km à l’heure. Et il est évident que le chauffeur ne doit pas dormir, il attend en fait l’heure pour démarrer avec son bus. Il y a donc un temps d’attente à chaque rotation. A 25 km à l’heure, pour faire 22 000 km, il ne mettrait que 880 heures et il est payé pour 2 000 heures . Il passe donc 59% (1120/ 2000) de son temps de travail à attendre ! Il ne roule donc que 42% de son temps. Avec sa navette l’Indou, lui roule 50% de plus que le chauffeur IDELIS pour 150 % de fréquence en plus. Plus de clients, au même prix, et au même coût, voilà le secret de l’Indou !

Le Gap : 2 fois moins de bus pour 2 fois plus de services !

Mais il y a pire. Quand le chauffeur attend, le bus attend aussi. C’est le couple ! Et il ne sert à rien pour grosso modo la moitié de son temps ! A 200 000 Euros le bus, amorti en 8 ans, cela fait 25 000 Euros d’amortissement par an. Avec 100 bus, c’est 2.5 ME par an pour amortir les bus qui ne servent que 42% du temps. Donc on met chaque année 1 ME (2.5 ME * 42%) à la poubelle, et on pourrait payer 20 ( 10%) chauffeurs de plus. Et si on fonctionnait avec moitié moins de bus roulant tout le temps, on aurait économisé à l’achat 10 ME. On arrête sinon on va aller chercher une armée d’Indous ! Souvenez vous de la Tortue. 

– par Bernard Salsé

Pau – Le BUS TRAM dépassé par les TWIT BUS

Capture d’écran 2013-10-13 à 10.52.58L’agglo de Pau s’étend sur 200 km2 environ pour un peu moins de 200 000 habitants. Cela donne une densité de population de 1 000 habitants au km2, soit du 10 habitants à l’hectare et du 5 habitants seulement sur la surface d’un terrain de rugby ! . Même pas de quoi faire une bonne mêlée ! Et de plus on a un territoire pratiquement sans l’ombre d’un embouteillage sur 95% environ de sa superficie. Mais il y a 2 hics !!

D’une part, un petit « chaudron », le centre-ville, de 1 km sur 1 km soit 0.5% de la surface de l’agglo, avec 10% de la population, 20 à 40% des emplois, contient une gosse partie de l’activité professionnelle, commerciale, industrielle, administrative de la Ville. Il est l’objet de quelques petits points d’embouteillage ne pouvant occasionner guère plus de quelques minutes de retard. D’autre part quelques axes reliant la périphérie de la Ville à ce chaudron peuvent également occasionner quelques petits retards. Pau ne connaît pas les embouteillages parisiens.

Le BUS TRAM : un projet à contretemps

Face à cette situation la SMTU PPP, en charge de la Gestion des Transports en Commun de la Ville a prévu le projet BUS TRAM, une sorte de BHNS. Elle a fait étendre le réseau de Transports en Commun à la fois en superficie, en nombre de lignes, et en fréquence, avec des tailles de bus encore plus conséquentes, pour une augmentation d’un nombre d’usagers qui peut sembler dérisoire par rapport aux moyens investis. Il y aurait, selon la SMTU PPP 30 000 voyages de bus par jour, les jours ouvrable du lundi au vendredi. A raison de 2 voyages par personne, l’aller et le retour, cela fait 15 000 personnes, pour un potentiel de voyageurs d’au moins 100 000 pour une agglo de 200 000 habitants environ. Les usagers des BUS ne semblent pas dépasser les 10 à 15% de la population potentiellement cliente. Il semble bien que les usagers potentiels continuent à privilégier fortement les déplacements en voiture particulière . On se doit de les comprendre. La longueur du déplacement moyen à PAU ne dépasse pas les 2 à 3 km et le réseau IDELIS ne propose une fréquence par ligne que de 2, ou 3 bus à l’heure pour un grand nombre de lignes et de tranches horaires. Cela fait partie de l’endormissement local. La navette de centre ville, proposant 7 minutes d’attente est vraiment déjà une limite. Hormis quelques lignes, pour quelques tranches horaires (pour étudiants, écoles,……..), les usagers ne remplissent généralement pas les bus. D’autant plus qu’un bon nombre de lignes sont très « sinueuses », pour servir le maximum de passagers, l’objectif étant de trouver à moins de 300 mètres de chez soi un arrêt de bus. Mais pour un rayon de 300 mètres, la surface concernée ne fait que 30 hectares et à raison de 10 clients potentiels à l’hectare, tout compris, on n’a que 300 clients de 0 à 100 ans ! Cette recherche de clients à tout prix diminue encore plus l’attrait du bus et rallonge la durée des parcours. Et il y a tellement peu de clients à ramasser que cette recherche peut faire sourire.

BUS –TRAM : peu rapides et des fréquences de bus très faibles

Ainsi la solution actuelle semble manquer des 2 qualités les plus recherchées principalement par les clients : haute fréquence des bus et rapidité du transport. Le voyageur rêve toujours d’un service TWIT BUS : « je sors de chez moi, je Tweete le BUS, il arrive, je téléphone pour dire que j’arrive et je suis déjà arrivé ! ».  Mais plus les fréquences de Bus sont élevées et plus les temps de parcours sont courts , et en conséquence moins les BUS peuvent être gros pour des questions de budget et également de rapidité.

Projet BUS TRAM : un projet basé principalement sur des raisons politiques

Et curieusement la SMTU PPP propose d’améliorer le réseau IDELIS en lui incorporant le BUS TRAM pour quelques 65 Millions d’Euros, l’équivalent de 3 ans d’exploitation du Réseau IDELIS d’aujourd’hui, pour installer des Bus encore plus gros, coûtant chacun plus du double du prix des Bus normaux, avec des fréquences de 10 minutes, pour un parcours de 15 minutes d’une nouvelle ligne improbable allant de l’Hôpital à la Gare, trajet que ne doit faire dans sa totalité qu’une minorité de voyageurs. Ces derniers ne faisant en moyenne qu’un tiers du parcours du bus. Cette ligne est une partie de la ligne T2 qui dessert Jurançon. Et la nouvelle ligne s’arrêterait à la Gare de Pau qui n’a rien à voir avec la Gare St Lazare. Certains vont avoir l’impression que cette ligne n’a été choisie que parce qu’elle n’est que sur un sol qui n’est que palois, que donc les problèmes administratifs et financiers y sont plus simples du fait qu’une seule commune est concernée : PAU. Et moins de 10% des usagers actuels seront concernés, avec des BUS encore plus gros, et des fréquences du même ordre qu’aujourd’hui. Et pour essayer de gagner 2 à 3 minutes avec un Bus roulant moins vite intrinsèquement que les BUS actuels, le Bus TRAM propose 60 ME de travaux pour traverser la Ville à la vitesse du son ( pour le bruit). Il semble que cela ne soit au mieux qu’une plaisanterie de potaches urbanistes et au pire le résultat d’une « combinazione » politique. Ce projet est à rejeter dans l’état.
Que faire ? Descartes à notre secours

Que faudrait-il faire alors ? D’abord au moins une analyse globale de la situation. Il faut évidemment des bus très rapides et très fréquents. Le bonheur de l’usager. Mais comment faire avec des budgets limités ? Le problème semble impossible. Mais nous avons été tous des élèves de Descartes. Pour trouver une solution à un problème complexe, il faut le diviser, et ne résoudre que les parties simples. Vous liez ensuite les différentes parties. C’est comme la mayonnaise ! Regardez nos 200 km2 et notre chaudron ! En fait dans ce genre de situation il y a 3 problèmes très différents les uns des autres :
1 ) les transports dans la zone du chaudron
Trajets très courts, arrêts fréquents, un temps moyen de 5 minutes
2) les transports autour du chaudron ( le boulevard circulaire )
Toujours le même trajet, toutes les minutes , temps moyen 6 à 8 minutes, 25 km à l’heure
Quelques TCSP
3) les transports hors du chaudron
Navettes de 20 à 30 places, toutes les 5 minutes, quelques TCSP

Navettes 1 : A chaque situation sa solution. Le plaisir dans le chaudron

Dans le chaudron, ce sont des parcours de plaisir . Ce sont toujours des parcours courts de 3 à 4 minutes, sans les arrêts, à vitesse lente (moins de 20 à l’heure ), des arrêts fréquents courts, reliant les points d’arrêts du périmètre du chaudron, aux parkings, aux Halles et à différents points intéressants. Il y faut un grand nombre de petites navettes à moins de 10 places. Moins il y a de places dans la navette et moins il y a d’arrêts. Il faut trouver le juste équilibre. C’est presque du domaine du pousse-pousse chinois.

Navettes 2 : L’efficacité du parcours sur le boulevard circulaire

Le boulevard circulaire du chaudron, c’est un tour autour du centre-ville de Pau, à partir du Boulevard d’Alsace, en passant par Gaston Phoebus, la Rue d’Etigny, la Gare, et on revient au Boulevard d’Alsace par l’avenue Thiers. On a ici un autre type de navette. Il y a 7 km, où une navette peut rouler à 30 à l’heure (un coureur à pied au sprint ). C’est un parcours fait par la navette en 20 minutes. Toute navette est donc à moins de 10 minutes de son point le plus éloigné sur le boulevard. Le Boulevard peut être aménagé en TCSP progressivement aux endroits les plus intéressants. Ce sont des navettes avec peu de places, avec une fréquence d’une navette toutes les minutes. Elles doivent être étroites et stables pour se mêler à la circulation du Boulevard .

Navettes 3 :Rentrer chez soi rapidement et sans attente

Les transports hors du chaudron, ce sont principalement les lignes actuelles du réseau IDELIS sans les méandres des parcours. Ce sont encore des navettes de 10 à 20 places, à haute fréquence, toutes les 5 minutes, on a une navette. Elle peut moduler son parcours selon les clients. Elle peut être en TCSP pour les zones où c’est intéressant en fonction du flot automobile et de l’intérêt d’aller plus vite. Il pourrait y avoir les axes Lescar, Nord de Pau, route de Tarbes, Gan…..équipés en TCSP.

Le TWIT BUS : Des solutions pour tous

Grâce à cette distinction entre ces 3 types de navettes, en ayant des petits véhicules, on a alors une grande souplesse d’utilisation. Les grandes navettes ( 20 places et plus ) ne pénètrent pas en Centre Ville. Elles s’arrêtent sur le boulevard circulaire, en principe, règle de base. Le passager est alors à quelques centaines de mètre de tout point du centre –ville où il trouve sur son trajet tout une « brigade » de navettes. Il marche s’il veut ou il prend la navette qui passe ! Il ne « jumpe » pas d’une navette à 1 bicyclette. Il jumpe d’une navette à l’autre. Mais, cet arrêt sur le boulevard circulaire, c’est une règle souple. Les navettes Ouest peuvent aller évidemment jusqu’à la Place Gramont, sans problèmes. Les Navettes venant de la roue de Bordeaux peuvent aller jusqu’à la Place de Verdun. Et il y a bien d’autres modulations. Quand le problème est bien défini, les variantes d’améliorations peuvent être bien ajustées. Le réseau est suivi par des équipes techniques résolvant les problèmes, les prévoyant, réagissant avec le concours des « pilotes ».

Le TWIT : un Vrai Mini-BHNS à PRIX de l’ère industrielle

Curieusement le projet TWIT BUS écrase les prix. Il arrive à un budget d’investissement matériel pour la totalité du réseau de 1 à 2 ME au lieu de 5 ME nécessaires pour le Bus Tram pour une seule ligne de 6 km. Le TWIT prend en compte la totalité des lignes IDELIS actuelles en augmentant le service Navette en centre-ville, soit 600 à 700 km de lignes . Pour 100 fois plus de kilomètres de lignes que l’unique ligne gérée par le BUS TRAM, le TWIT BUS dépense 30 fois moins !. Le Bus Tram est à 850 000 E d’investissement matériel par kilomètre de ligne. Et le TWIT BUS à 2 ME pour 600 km, soit à peine plus de 3 000 E par km ! 30 fois moins ! C’est que les navettes électriques de taille réduite sont déjà dans le marché industriel de masse. On n’est plus dans la machine spéciale. Le BHNS est tellement arrivé haut en niveau de service qu’il n’y a plus de fabricants en France aujourd’hui. Les villes où le BHNS a un sens sont toutes équipées aujourd’hui. Il n’y a plus de marché. Même si les commerciaux de constructeurs de BHNS continuent à faire leur travail. Aujourd’hui le marché s’est déplacé vers le TWIT BUS. Il est électrique, modulable, petit, rapide, et il a un prix industriel. Un BuS TRAM c’est 650 000 E, un TWIT BUS, cela commence à 4 000 E, 160 fois moins. Et si vous l’achetez 10 fois plus cher à 50 000 E, c’est encore 13 fois moins cher ! On se rend compte alors que la technique du BUS TRAM est dépassée aujourd’hui. Les transports de voyageurs c’est comme celui des « data ». Tout s’est miniaturisé. Y compris les budgets ! Un service TWIT BUS au total à PAU ne dépasserait pas les 20 ME, contre 25 ME au total pour le réseau IDELIS actuel, sans le budget BUS TRAM. Les fréquences TWIT BUS sont très élevées, mais sans faire exploser les budgets. Le BHNS est évalué dans le projet BUS TRAM à plus de 5 E du kilomètre alors que le coût d’une Navette va de 1.5 à 2.5 E par kilomètre avec des taux de remplissage de 15 à 30%, soit de 3 à 6 personnes par navette en moyenne.

Les TWIT BUS n’attendent que vous !

Par ailleurs l’extension TWIT BUS peut se faire immédiatement, sans grands travaux préalables. Il n’y a pas de dépenses de 60 ME. Les navettes peuvent d’abord suppléer les bus existants, pour se roder. Les 100 bus en cours actuellement peuvent être vendus . A 30 000 E pièce, 10% de leur valeur, ils permettraient de financer la totalité des navettes nécessaires. Le TWIT BUS est un projet qui peut démarrer immédiatement, en étant utile dès le début et qui s’inscrit dans l’ère industrielle des Transports en Communs.

– par Bernard Salsé

Pau – Le projet de bus-tram vous transporte-t-il ?

enquete_publique-bus-tram1 Les deux formes de démocratie : La démocratie traditionnelle consiste à élire périodiquement des représentants. Elle est parfois négligée par les électeurs, et, comme la santé, elle apparaît d’autant plus précieuse qu’elle manque. Il est aussi une autre forme de démocratie qui donne la possibilité au citoyen de donner son avis sur un projet, en particulier si ce projet le touche de près.

Cette possibilité n’a évidemment d’intérêt que si les décideurs tiennent compte des avis émis. Notre république donne cette possibilité à travers la procédure des enquêtes d’utilité publique. Au terme d’une consultation des citoyens, l’enquêteur émet un avis ; cet avis sera endossé ou non par le préfet. Il en est ainsi pour le projet de bus-tram pour la ville de Pau. Pour ce projet, l’enquêteur Y. Foucaud sera à votre écoute pour les auditions restantes (le mardi 15, le vendredi 25 octobre de 14 à 17h et le vendredi 18 de 9 h à 12h). C’est un homme d’expérience qui a déjà mené plusieurs enquêtes de ce type. Il est clair, bien informé, soucieux de prendre en compte les intérêts particuliers (notamment des expropriés). Il dispose de documents fournis, notamment de plans qu’il met à la disposition des visiteurs.

Il rendra son avis en janvier prochain. Le préfet se prononcera quelques mois après. On peut se demander s’il ne serait pas opportun que cette décision intervienne après les élections municipales.

En effet, il est probable que la question des transports en commun jouera un rôle non négligeable dans la campagne municipale. Des aspects nouveaux pourraient se faire jour.

Il semble du devoir d’un site qui se veut citoyen d’appeler à faire vivre cette procédure. Pour inciter à cette participation, je me propose d’examiner dans une petite série d’articles les enjeux, les difficultés et les effets attendus d’un tel projet. Avec un état d’esprit constructif mais critique afin de placer le lecteur dans le rôle fictif d’un édile qui devrait prendre des décisions. A mon sens, c’est ainsi que le citoyen devrait essayer de réagir, au moins lorsque ses intérêts ou ses passions ne font pas obstacle, car ce serait trop demander qu’il le fasse lorsqu’il est trop impliqué.

Comme le sujet a déjà été traité sur ce site, on peut espérer que les réactions seront d’un bon niveau. La séance à laquelle j’ai participé montrait que le niveau d’information du public n’était pas forcément très élevé, malgré toutes les brochures qui ont été distribuées, toutes les rencontres avec une hôtesse qui ont eu lieu dans les endroits les plus divers, des supermarchés à l’hôpital et malgré les réunions d’information organisées par la mairie. Ainsi j’ai entendu cette question : « Le bus-tram va-t-il remplacer tous les bus qui existent ? »

Pour en savoir plus, on pourra consulter :   www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr et  www.smtu-ppp.fr

Pour communiquer son avis : écrire à contact@smtu-ppp.fr ou à M. Yvan Foucaud, Hôtel de ville, place Royale, BP 1508 64036 Pau Cédex et, mieux encore, se rendre aux auditions et écrire.

– par Jean-Paul Penot