Le résultat du premier tour des élections régionales donne lieu aux habituelles déclarations alarmistes de la part de nos « partis de gouvernement ». Comique .
Je dénonce depuis des années le fonctionnement de notre démocratie monopolisée par une communauté d’élus à vie, cumulards, installés dans une seule stratégie : leur ré élection. Une fois de plus les électeurs condamnent cette situation.
Tout d’abord en s’abstenant, car il faut bien le répéter inlassablement, le premier parti de France est celui des abstentionnistes, pratiquement un français sur deux. Ensuite en votant pour le Front National, ou l’extrême gauche, partis qui ne proposent que des chimères et ils sont là encore bien plus qu’un Français sur deux parmi les votants ! Notre démocratie va mal, très mal.
Les causes en sont pourtant simples.
Une organisation politique incompréhensible
Comment voulez-vous qu’un vrai choix puisse être fait quand l’immense majorité des électeurs ne comprends pas pour quoi ils votent ?
Un mille feuille où toutes les compétences sont mélangées, ou personne ne comprend qui fait quoi.
Des lois successives qui ajoutent à la confusion, où on passe d’une fusion (Conseiller Départemental et Régional unique de Sarkozy, défait par Hollande) à un morcellement (Loi NOTRe, Métropoles ) avec des aller retour sur la clause de compétence générale, fléau de notre organisation, et un redécoupage des Régions…
Même un spécialiste n’y retrouve pas ses petits. Oui messieurs les députés qui faites les lois, vous êtes nuls.
Une élection sans campagne
Comble d’abomination démocratique, cette élection s’est déroulée sans campagne. Je ne répèterai pas ce que j’ai déjà écrit il y a quelques jours sur le sujet : « Régionales : scandale ! » AP du 27/11/2015.
N’ayant pas grand chose à proposer, et surtout ne souhaitant pas le montrer, ils ont bien sûr attendu le dernier moment pour sortir de l’ombre, les attentats de Paris ont bon dos, que n’avaient-ils fait campagne plus tôt !
Avec des candidats déjà élus
Pourtant, leur activité avait commencé en interne il y a plusieurs mois. Le combat interne dans les partis consistant à se placer en position éligible sur les listes. Une activité pour laquelle nos élus à vie sont spécialistes, relire « Régionales, la foire d’empoigne » AP du 12/10/2015
Il ne faut donc pas s’étonner de ne pas avoir ni vu ni entendu nos élus départementaux : les Sémavoine, Uthurry et autres Espagnac… Cumulards pour la plupart, ils attendent que le peuple stupide valide leur rente.
Et des programmes fumeux
Pour les sortants du PS, on a entendu à plusieurs reprise, « notre programme c’est notre bilan » On n’est pas vraiment avancé vu que l’immense majorité des citoyens n’a jamais parcouru le budget de la Région pour avoir une vraie vision de ses activités…
Pour le FN on n’en parlera pas vu qu’ils n’ont rien de clair à proposer, et que l’on a tout à craindre de leur gestion, si elle décline les positions anti européenne et isolationnistes.
Reconnaissons à Virginie Calmels d’avoir mis en avant des propositions concrètes et chiffrées. Mais faut-il y croire vu que ses co-listiers déjà Maires, n’ont jamais appliqué à leurs communes la rigueur budgétaire proposée…
Le développement économique à toutes les sauces
C’est effectivement une des compétences des Régions, et pour surfer sur une des préoccupations prioritaire des électeurs, les têtes de liste dans leurs quelques apparitions télévisées y sont allé de leurs vœux pieux dans ce domaine. Mais on ne peut qu’en rire !
Tout d’abord cette tarte de crèmes qu’est le développement économique est le thème partagé par tous les niveaux de la pièce montée française et européenne !
La commune a un budget pour le développement économique, de même que l’intercommunalité. La métropole, ici le Pays de Béarn future création de son futur roi se crée justement pour le développement économique. Le Conseil Départemental a un budget important pour le Développement économique et une Direction dédiée. La Région bien sûr, dont c’est une compétence majeure (?) qui en serait le chef de file sur son territoire… Que dire de l’Etat qui a fait du chômage l’avenir politique du Président. L’Europe elle aussi y joue un rôle majeur par ses grands travaux mais aussi par le rôle majeur de la BCE (taux bas et QE : 60 milliards de fausse monnaie injectés chaque mois)
Et ce qui est le plus rigolo, enfin non, triste, c’est que nos politiques régionaux et en dessous luttent pour le développement économique avec des jouets d’enfant.
En effet, que faire de significatif quand le CICE a injecté des milliards d’euro, que l’euro a été dévalué de 30% que le prix du pétrole a été divisé par deux, que le crédit est quasiment à taux nul ?
Au mieux mener une politique de formation professionnelle en ligne avec les besoins.
La lutte contre les extrêmes, c’est avant tout une nouvelle éthique en politique
C’est d’abord une simplification drastique de notre organisation : suppression des départements (avec transfert des compétences aux intercommunalités et Régions) et des communes et compétences uniques pour les Intercommunalités et les Régions.
La compréhension des enjeux est le moteur minimal de la démocratie.
Il faut rajouter la diminution par deux des élus dans les Régions (183 pour la future région Aquitaine c’est délirant) l’Assemblée Nationale et le Sénat.
Une organisation politique où les élus représentent réellement des citoyens et sont clairement identifiés avec devoir d’explication et de reporting (suppression des élections de liste et mise en place d’une proportionnelle partielle ). Et où ils effectuent un réel travail à temps complet.
La fin du professionnalisme en politique de manière à avoir un renouvellement des élus. Renouvellement des classes d’âge mais aussi des origines (moins de fonctionnaires plus d’entrepreneurs, une représentation plus conforme à notre société)
Non cumul strict des mandats, limitation à deux mandats successifs.
Et puis de la sincérité et du courage.
Alors les politiques, on écoute les citoyens ?
Daniel Sango