À chacun sa vérité !

Depuis «Fin du monde ou fin du mois, …..nous devons traiter les deux», la transition écologique est au point mort. La seule préoccupation est  Croissance et  PIB.

L’économie est devenue religion, le langage utilisé une langue morte psalmodiée, la dette une faute, un péché même, il faut faire pénitence ; comme l’observait, jadis, Bernard Maris, l’idée (crédule) d’une croissance infinie n’est pas sans rapport avec le rêve d’immortalité, c’est-à-dire de vie éternelle (d’après J-Cl Guillebaud – Sud Ouest dimanche 13/01/2019).

Mesurer la production de richesses à partir du seul PIB est un non sens ; la véritable production de richesses est l’investissement dans une économie «raisonnable», l’instruction et la santé, potentiels de créativité et d’efficacité.

Cet «obscurantisme» est éclatant si on analyse deux comportements :

La nature et l’amplitude des questionnements et des mesures prises pour lutter contre les causes du désordre climatique, la pollution généralisée et la malbouffe.

La politique menée en matière d’instruction (réforme du bac…) pour former une société démocratique, informée, d’un bon niveau scientifique, dans laquelle les opinions publiques pourraient faire pression sur les politiques responsables et les industriels, eux-mêmes convaincus que l’intérêt général est aussi leur intérêt propre.

1°) L’économie «raisonnable» se matérialise dans le silence assourdissant du chef de l’État sur la transition écologique ; il laisse planer une hypothèse :

Les retombées du réchauffement comme les destructions-reconstructions, travaux d’isolation, climatisation, vente d’herbicides et pesticides, arrosages, reboisement après les feux ou les tornades…, la lutte contre les pathologies, etc., donnent beaucoup de travail aux entreprises, c’est bon pour le PIB ; on aurait tort de s’en priver !

Croissance d’abord, transition écologique après !

Mais le raisonnement a ses limites car cette croissance là a des retombées ayant un coût; qui paiera ? Pas les coupables, les victimes, comme d’habitude !

Hélas! Les victimes se réveillent !

De plus, cette hypothèse de croissance, par ce biais, est une illusion car elle dépend déjà, et dépendra de plus en plus, des conditions climatiques qu’elle engendre ; c’est le serpent qui se mord la queue ! : baisse des productions agricoles (pollinisateurs et parasites), baisse des productions halieutiques, baisse des réserves d’eau potable, de neige dans les stations, des ressources minérales, perte de territoires habités… Passons sur les famines, les migrations climatiques, les pollutions, les incendies.. Pourtant : « l’action contre le réchauffement climatique… ne doit pas opposer les problèmes de fin du monde aux problèmes de fins de mois.»

Sauf que les problèmes de fins de mois dépendent de plus en plus des problèmes de fin du monde !

Plus qu’une erreur, c’est une faute.(Talleyrand ?)

En cas d’erreur, quelqu’un s’est trompé, en cas de faute, il y a un coupable.

Continuer, c’est se rendre coupable de ne pas porter assistance à société et civilisation en danger, d’où les 2 millions (provisoires) de signatures.

L’écologie d’abord et l’économie suivra.

Nous sommes les enfants du climat. Le genre Homo, est né des convulsions climatiques que l’Afrique a traversées. L’agriculture est attestée à la fin du dernier épisode glaciaire, il y a 11 500 ans ; les conditions climatiques du croissant fertile ont été le lieu d’explosion de l’agriculture et de l’élevage ainsi que des grands empires, babylonien, assyrien, chaldéen… Par contre, d’autres se sont effondrées : civilisation de l’Indus, les Akkadiens,… À plusieurs reprises, des troubles climatiques ont contribué ou servi de gâchette climatique (Emmanuel Le Roy Ladurie) à des effondrements civilisationnels. (1 et 2)

Bien sûr, le climat ne fait pas l’histoire mais il y contribue lourdement, les sociétés, par leurs choix, s’adaptent ou périssent. Nous en sommes là, devant l’indifférence du pouvoir en place.

L’avenir de nos enfants se joue maintenant.

Futura planète 12/12/2018 (3)

+Un article de Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas), pour rendre compte des effets du réchauffement climatique en cours, doit remonter à environ 50 millions d’années…, à une période de l’histoire de la Terre où elle était proche du maximum thermique du Paléocène-Éocène Thermal Maximum, ou PETM.

Une époque donc où le Groenland méritait bien son nom !

+«l’Humanité est en train de produire un changement climatique bien plus rapide… On aurait donc tort de croire que finalement l’Humanité n’aura qu’à s’installer «tranquillement» dans les régions arctiques devenues tempérées et accueillantes»

+Malgré le développement important de l’utilisation des énergies renouvelables… :

«Après trois ans de plateau et une hausse modérée de 1,6 % de CO2 en 2017, les émissions sont reparties avec une augmentation de 2,7 % en 2018, soit la plus forte hausse depuis 7 ans : dernier rapport du Global Carbon Project» car, quelques titres :

«La croissance économique est plus rapide que les progrès énergétique.»

«La consommation de pétrole est tirée par le plastique : 8 millions de tonnes sont déversées chaque année dans les océans selon une étude de la revue «Science.»

«Avions, route : l’inexorable croissance des kilomètres parcourus.»

Ajoutons : le permafrost menace, en fondant, de libérer des virus oubliés et des milliards de tonnes de GES qu’ils emprisonnent depuis des millénaires, au risque notamment de provoquer un emballement du réchauffement climatique.»

«Dans l’océan Austral, les coquilles de petits escargots marins se dissolvent. C’est une des premières preuves de l’impact de l’acidification des océans.» Rapport scientifique commandé par la Banque mondiale.

Tant que la gouvernance sera assurée par des hauts fonctionnaires et des politiques ayant la même «Vérité», tous formatés de la même façon (ENA, grandes écoles…), qui ignorent totalement «l’autre Vérité», la vraie vie des citoyens qu’ils dirigent, ce sera l’individualisme, la recherche du pouvoir, de la puissance, du profit, la concurrence, l’hyperconsommation énergétique, matérielle et informationnelle.

Dans ce cas, inégalités et colère persisteront ; la transition écologique ne pourra être que punitive.

C’est un changement de logiciel, que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a mis en scénarios. La transition écologique est inséparable d’une transition économique adaptée.

L’évolution a toujours procédé ainsi, par transformations de l’existant.

Entreprendre la transition écologique, ce n’est pas taxer plus les consommateurs mais leur permettre, au contraire, de dépenser moins !

Le constat de la façon dont est conçu le commerce montre qu’il serait possible d’augmenter le gain des producteurs, de diminuer largement les dépenses des consommateurs, de réduire énormément le taux de CO2 rejeté dans l’atmosphère,

de la vraie transition écologique non punitive.

Pour diminuer la pollution et la consommation des carburants fossiles, quand va-t-on commencer à s’attaquer :

+ A celle du gas-oil des millions de camions accidentogènes qui traversent la France, usent, polluent et encombrent routes et autoroutes, depuis les pays du N, l’Allemagne, le Royaume Uni, vers l’Italie ou l’Espagne.

+ A la longueur des déplacements aériens, tourisme et marchandises (kérosène détaxé), à la non taxation du fioul maritime, aux transports terrestres de personnes et de marchandises (réfrigérées ou pas) avec un remboursement partiel de la TICPE ; les très GES compatibles fabrications, stockages, distributions des produits transformés.

+ Aux apports de produits frais que l’on cultive ou élève parfois tout près, transportés par avion sur des milliers de kilomètres.

+ A l’évolution de 4 à 7% en plus, en 2018, des camions utilitaires et industriels qui roulent probablement au gas-oil. (Sud Ouest dimanche 12/01/2018).

Qu’attend-t-on pour s’attaquer sérieusement au plastique ? La plasturgie française est passée de 26,1 à 30,2 milliards d’euros de 2009 à 2017 (4), un gouffre de consommation d’hydrocarbures fossiles et de pollution des mers !!

Non, une société qui taxe les camions parcourant des milliers de kilomètres, qui ne passe pas les vacances de Noël aux Seychelles, qui ne consomme pas de fraises ou de pêches au Jour de l’an, de l’ail du Chili ou de l’agneau de Nouvelle Zélande n’est pas une société frugale, c’est une société qui n’a plus besoin de taxer les automobilistes obligés de prendre leur voiture pour aller au travail !

Une partie importante des biens matériels utilisés en France est produite en Chine ; une petite partie est triée en France, le reste repart en Chine où ils sont recyclés, puis de nouveaux utilisés pour produire des biens qui seront importés de nouveau en Europe. Si l’économie circulaire s’appuie sur un «cercle» dont le diamètre est de plus de 10 000 km, est-ce écologiquement rentable ? Qu’attend-on pour créer, chez nous, cette économie circulaire à proximité des lieux de consommation ? Que d’emplois créés, utiles pour le PIB, et d’économie de GES ?

Il faut avoir le courage politique d’agir sur la pollution de l’air, de la terre, des nappes… par les engrais chimiques, pesticides… fabriqués à partir d’hydrocarbures ; les industries peuvent fabriquer et vendre des aliments dangereux pour la santé, c’est la malbouffe, l’augmentation de l’obésité, de la spermatogenèse, des malformations, des cancers, du diabète, des allergies, des troubles cardiovasculaires et respiratoires… La biodiversité est en chute libre… : autant de dépenses pour la Sécu et les particuliers.

26 décembre 2018, partie de réponse de Priscillia Ludosky à celle de Macron :

Le principe du «pollueur/payeur», n’est-il applicable qu’aux automobilistes ?? Vous favorisez la mise en place sur le marché de véhicules électriques dont on sait qu’ils ne sont pas moins polluants au regard de tout le processus de leur chaîne de production… ; vous ne mettez pas les moyens nécessaires au développement de moyens de transports dans les régions qui en sont dépourvues et dont les habitants n’ont d’autres choix que d’utiliser leurs véhicules».

Le numérique est un grand pollueur devant l’Éternel ; mais, chut !, on profite du positif, on pollue en cœur, tant pis pour les autres ; quant à la réussite des gilets jaunes, chacun jugera si c’est une retombée positive ou non du numérique !

Mais combien coûtera la transition écologique ? Beaucoup moins que si on ne la fait pas; de nombreux transferts d’emplois, comme maintenant, des formations et des débouchés nouveaux, pas comme maintenant, une vie rurale renaissante.

2°) Sud Ouest 19 décembre 2018 : Environnement «un enseignement dérisoire»(5)

Alors que le pays doit élever drastiquement le niveau scientifique de sa population, que nous vivons dans une société où la technologie règne en maître, que le pays a besoin d’ingénieurs et de chercheurs hautement qualifiés pour être efficace dans la compétition internationale, que la lutte contre la transition écologique est urgente et plébiscitée, que la population, les médias, les politiques ont besoin de comprendre pourquoi il faut changer de logiciel sur la façon de vivre et d’aborder les perturbations climatiques, le ministre pense qu’il faut renforcer les disciplines littéraires en supprimant, dans le tronc commun, toutes les disciplines scientifiques, en première et terminale ; «deux heures par semaine !» «d’humanités» scientifiques et numériques pour tous à la place (6).

«Selon le ministre de l’Éducation nationale, ce programme vise à donner aux lycéens «les connaissances indispensables pour vivre et agir dans le XXI ème siècle en approfondissant les compétences numériques de l’élève ainsi que sa compréhension des grandes transformations scientifiques et technologiques de notre temps (bioéthique, transition écologique, etc.)».

On ne peut approfondir que ce que l’on a déjà creusé !

Assurer l’acquisition, par tous, des connaissances scientifiques de base, est un des rôles du tronc commun: numérique, math, physique, chimie, SVT, écologie ; les humanités scientifiques et les spécialités semblent plutôt se justifier en terminale, comme approfondissements préparant l’élève à son orientation post bac.

La vision des SVT du ministre est au niveau de celle des années 50 (5).

L’écologie est la science globalisante par essence, elle nécessite des connaissances dans tous les domaines : littéraire, philosophique, scientifique, sociologique, sciences humaines… Le ministre semble l’ignorer ou… ne pas être concerné !

Ce n’est pas une spécialité mais une matière fondamentale ; après la lecture, l’écriture, le calcul, c’est la connaissance de la vie, de son fonctionnement, ses dangers, ses merveilles.

Le fond de la contestation actuelle dans toute l’Europe (naissante aux USA) est une révolution culturelle et politique de rejet du système économique, la réaction française est spécifiquement gauloise.

Signé Georges Vallet

crédits photos:https://twitter.com/fr_citoyen/status/463059612271652864?lang=fr

(1)+«Les civilisations à l’épreuve du climat» de Vincent Boquero avril 2012 Dunod

L’ouvrage explique en quoi la comparaison détaillée de la carte climatique et de la carte historique confirme cet impact fort du climat.

(2)+Le climat fait-il l’histoire ? – Histoire Mondiale

http://www.histoire-mondiale.com/blogs/le-climat-fait-il-lhistoire/

(3)+ Réchauffement climatique | Futura Planète – Futura-Sciences

https://www.futura-sciences.com/planete/environnement/rechauffement-climatique/

(4)+ L’industrie plastique en France – Faits et chiffres | Statistahttps://fr.statista.com › … › Plastique et caoutchouc

(5)+Réforme du bac : quelle place pour les SVT demain …

https://www.sciencesetavenir.fr/…/reforme-du-bac-quelle-place-pour-les-svt-demain_12…

(6)+ Les cours d’humanités numériques et scientifiques arrivent au lycée …https://www.numerama.com › Politique

 

F. Fillon fait aussi son théâtre : précaution c’est bidon.

imageLes précautions inutiles: opéra-comique de M.Achard.
La Précaution inutile de Beaumarchais.
La Précaution inutile de Paul Scarron.
La précaution inutile de Marcel Proust.

Consultation des nouvelles : mercredi 30 novembre 2016:

>Fichage biométrique :
François Pellegrini, professeur d’informatique à l’Université de Bordeaux et commissaire à la Cnil : «Il faut penser ces questions sur un temps long. La limite du droit, c’est qu’il est fait par des gens civilisés pour des gens civilisés, mais rien ne garantit que le droit qui nous protège aujourd’hui sera toujours en vigueur si d’aventure les choses tournaient mal. Si le droit change, l’outil, lui, sera toujours là, avec des potentialités qui ne seront pas difficiles à mettre en œuvre» Sud Ouest.

>Nucléaire civil, l’âge du contrôle. C. Lucet (Sud Ouest)
«Le monde vivra encore longtemps avec le nucléaire, il ne s’agit pas de s’en réjouir ou de s’en plaindre mais de souligner la nécessité absolue que soient réunies deux conditions : une culture de la sécurité et des instances de contrôle indépendantes… Dans une démocratie comme le Japon… le drame n’a pas pu être évité car les exigences de sûreté imposées aux exploitants privés des centrales n’étaient pas suffisantes.»

>Les flots pourraient avaler 50 mètres de sable d’ici à 2050 ; Le changement climatique en cause. (Sud Ouest)

>Dans le domaine des mathématiques, le niveau des CM1 en France est plus que préoccupant ; ce n’est pas nouveau, cela fait des années que les scientifiques ont alerté les«autorités» de la faiblesse généralisée en mathématiques. Les retombées sont catastrophiques dans les autres domaines scientifiques; physique, chimie, sciences de la vie et de la terre. Le retentissement est flagrant dans le monde politique et les médias ; l’opinion publique va même jusqu’à se glorifier d’être nulle en maths !

La réponse officielle, précédemment, a été de supprimer des enseignants, de supprimer les années de formation et de diminuer la formation continue pour faire des économies ; de plus, à l’université, les étudiants d’un bon niveau en mathématiques, s’orientent vers des professions plus valorisantes comme le commerce, la finance ou les classes préparatoires… mais pas dans l’enseignement.

Bien des places aux concours, ne sont pas pourvues. Les conditions pour se présenter au recrutement de professeurs des écoles sont tellement variées (licence dans n’importe quel domaine !) que peu d’entre eux ont une formation scientifique, 20%, parait-il !

Entre le manque de motivation des élèves, non surveillés et stimulés par les parents, le manque d’ambition des programmes, le manque d’autorité entretenu par l’Administration locale, régionale et nationale, le manque de formation scientifique des enseignants du primaire, le manque de rigueur et d’exigence, du fait d’un «public»beaucoup trop hétérogène, le manque d’orientation positive,…., le niveau en mathématiques et en science est vraiment critique et retentit sur les nécessités de maintenir celui des études universitaires.

>Perturbateurs endocriniens : coup de gueule des scientifiques.
«Dans «le Monde», près de 100 scientifiques européens et américains dénoncent leurs confrères fortement liés à des intérêts industriels qui déforment délibérément des preuves scientifiques pour empêcher la réglementation des perturbateurs endocriniens». Les défenseurs du secteur du tabac, de l’agrochimie, du réchauffement climatique ont contribué à retarder ou même annuler les actions préventives, d’où les conséquences graves qui se manifestent au niveau de la santé et de l’environnement.

>Sud Ouest : 30 novembre 2016
«Après plusieurs mois de travail, l’équipe d’Elise Lucet a finalement pu obtenir les chiffres inédits et tenus secrets des ventes de pesticides en France. Premier enseignement : en moyenne, ce sont près de 65.000 tonnes de pesticides purs qui sont répandues chaque année sur notre petit territoire hexagonal. Parmi lesquels d’énormes quantités de produits particulièrement dangereux pour la santé. La Gironde, Les Landes, La Charente sont en premières lignes.

La Gironde achète 2.700 tonnes de pesticides par an, 132 écoles sont classées «sensibles» à cause de leur proximité avec les épandages de pesticides dans les champs. Dans le Médoc, par exemple, sur certaines parcelles de vignes, il y a jusqu’à 18 épandages de pesticides par saison…, 44 pesticides sont diagnostiqués dans les cheveux des enfants…» Les lobbies agricoles autour de la FNSEA se mobilisent, contactent les ministères, leurs parlementaires, leurs préfets, afin d’obtenir une réduction des distances minimales autorisées !!

Tous ces résultats, et bien d’autres, sont connus par les politiques de droite comme de gauche ; ils sont toujours masqués par le besoin d’une sacro-sainte croissance, ils sont contestés par les lobbies ultra-influents auxquels participent des politiques et des scientifiques «corrompus».

Suivant que l’on considère l’importance des dangers en amont ou en aval, les principes de précaution et de prévention, prévus par la loi, ne sont jamais vraiment mis en œuvre, efficacement et rapidement.

Cette volonté est ouvertement confirmée aux primaires de la droite et du centre ; les votants majoritaires pensent que la solution est l’application du programme de François Fillon qui veut supprimer de la Constitution «un principe de précaution dévoyé et arbitraire».
Pourtant c’est la loi Barnier,  un UMP, qui avait instauré en 1995 le renforcement de la protection de l’environnement !

Où est le changement soit-disant réclamé par les Français ?

C’est du réchauffé; l’ancien premier ministre de N. Sarkosy ne fait que mettre dans son programme l’affirmation du Président de l’époque :

«L’environnement , ça commence à bien faire !»

Le cursus de François Fillon, d’après wikipédia, ne semble pas être un très bon départ pour présider avec discipline et autorité, un Etat dont la devise est liberté, égalité, fraternité et laïcité. Sans formation scientifique il ne faut pas s’attendre à une prise de conscience des retombées néfastes d’une économie «libérée et non régulée», de la stimulation des initiatives individuelles et de la prise de risques.

On parle de lui aujourd’hui, on pourra parler sans doute des autres plus tard !

Électeurs à venir, les principes de précaution et de prévention, c’est peut-être vis-à-vis de nos politiciens incompétents et irresponsables qu’il convient aussi de les appliquer !

Georges Vallet

crédits photo : suretedefonctionnement.fr

Un train peut en cacher un autre.

 GV trainsLes rejets de gaz à effet de serre atteignent des records en dépit des nombreux engagements médiatisés. Le Giec vient d’en remettre une couche qui peut se résumer en :

«Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez ; (Nicolas Boileau)

C’est sans doute pour cela que les dirigeants européens se sont engagés vendredi 24 octobre à réduire d’au moins 40% les émissions de G.E.S. de l’UE d’ici 2030.

Merveilleux, mais deux questions se posent :

Est-ce à nouveau un vœu pieux ?

Est-il judicieux de ne cibler que cela ? Encore un raisonnement linéaire réductionniste !!!

> L’unique objectif est de réduire les gaz à effet de serre; lesquels en fait? On parle surtout du CO2 !

> Les moyens prévus sont :

  • Faire des économies d’énergie grâce à l’isolation, la performance technologique.
  • Développer le nucléaire puisqu’il émet moins de CO2.
  • Développer les énergies renouvelables.

>Rien ne semble envisagé pour diminuer la consommation énergétique globale : circulation, industrialisation, agriculture,….; c’est même le contraire.

Economisons l’énergie pour pouvoir en  dépenser plus, afin de favoriser la croissance !!
Original n’est-il pas !

Or, les G.E.S sont issus de cette croissance quantitative. Rappelons, à cette occasion, les principaux gaz à effet de serre et la durée de séjour c’est-à-dire le temps nécessaire pour que la concentration diminue de moitié(en années): la vapeur d’eau (H2O, quelques jours), le dioxyde de carbone (CO2, 100 ans), le méthane (CH4,12 ans)), le protoxyde d’azote (N2O,120 ans), l’ozone (O3), les gaz industriels : hydrocarbures halogénés comme le fréon, les CFC (12 à 100 ans), le CF4(50000 ans) et l’hexafluorure de soufre (SF6, 3200 ans)…

 Est-il vraiment cohérent de vouloir seulement réduire les G.E.S. sans rien changer au système économique ?

Prenons un exemple.

Le Barrage de Tehri a été construit en 1978, c’est le deuxième plus grand barrage d’Inde et le huitième au monde. Son but était l’irrigation, l’alimentation en eau et la production d’électricité (2400Mw). On a fait son éloge pour sa contribution à la réduction des gaz à effet de serre et il a été un des grands barrages dotés «de crédits carbone». Il avait atteint des objectifs mesurables !

Contrairement, c’est vrai, à beaucoup de comportements officiels dans des cas semblables, en France même, les centaines de milliers d’habitants déplacés ont bénéficié d’un relogement dans des conditions de confort meilleures, plus d’espace, de l’eau courante et l’électricité.

Voilà qui est positif ! …..A première vue seulement !

En effet, on a inondé des hectares de cultures traditionnelles et des écosystèmes intacts (forêts). Les habitants, dans un contexte complètement différent, ont perdu leurs repères traditionnels, leur savoir faire, leurs liens sociaux…; chaque endroit inondé, à caractère environnemental unique, a été détruit. En bref, tout ce qui ne peut pas être mesuré, hommes et nature, a été éliminé.

 Dans une société «individualiste» on sacrifie «les individus» ! Bizarre !

 Ce barrage, comme tous les barrages dans le monde, toutes les énergies renouvelables en général, sont des pratiques vertueuses pour limiter la production des gaz à effet de serre mais à condition qu’elles remplacent les énergies fossiles et le nucléaire trop dangereux.

En fait, ce n’est pas le cas, il est illusoire de penser que le barrage a contribué à cette baisse car :

  • Les pratiques agricoles traditionnelles, les forêts, séquestraient du carbone, ce qui n’est plus le cas avec les pratiques d’agriculture industrielle irriguées et «engraissées».
  • Les villageois urbanisés ont adopté des styles de vie à l’occidental, très consommateurs de carbone.
  • L’électricité produite a développé une industrie productrice de G.E.S.
  • L’évaporation intense au niveau des hectares d’eau ainsi étalée augmente la vapeur d’eau ambiante donc l’effet de serre.

.Un barrage hydroélectrique, finalement, ne permet pas une diminution de la production de ces gaz, il en ajoute par ailleurs.
Des crédits carbone mal attribués !

 Le raisonnement linéaire offre des réponses simples à des problèmes complexes.

En cas de guerre, l’ennemi est identifiable et la solution est simple : le vaincre par tous les moyens.

En ce qui concerne l’argent, conçu comme fin en soi,  on subordonne une multitude de valeurs à une seule.

Les deux institutions exigent de sacrifier l’immédiat à un but supérieur :

>Les  soldats et les civils pour la première.

>La santé, la famille, les générations futures, le climat, la culture… pour la seconde.

 Il en est de même pour les gaz à effet de serre désignés comme la cause unique.

Les émissions de CO2 deviennent une valeur, un chiffre à diminuer, un paramètre qui déterminera la politique à mener, notre gestion ne pouvant se passer de chiffres !

Cette façon de procéder crée deux problèmes :

>Le non mesurable, qualitatif, est dévalué.

>Cela nourrit l’illusion de prévisibilité et de maîtrise qui fait oublier la probabilité d’effets pervers non voulus.

 Comme la lutte contre la délinquance, la drogue, le terrorisme, les microbes, les crottes sur le trottoir et les mauvaises herbes, une fois de plus, la cause du réchauffement climatique n’est pas linéaire.

Tous ces fléaux sont les symptômes d’une dysharmonie systémique plus profonde.

Un sol pauvre accueille des adventices, un corps malade offre un terrain propice aux microbes, la pauvreté engendre la délinquance, l’impérialisme, la résistance armée; l’aliénation, le manque d’espoir de sens ; la désintégration de la communauté engendre l’addiction, la violence, la révolte…

La lutte actuelle contre le changement climatique n’échappe pas à cette analyse.

La Terre est un système vivant dont l’équilibre homéostatique dépend d’interactions exigeantes entre chaque vivant et non-vivant.

Le plus grand danger ne réside pas dans les gaz à effet de serre mais dans la perte des qualités de l’air, de l’eau, du sol, des forêts naturelles, des zones humides et des écosystèmes maritimes, sous la pression d’une démographie, urbanisation, industrialisation à tous crins.

Parce que les causes du changement climatique sont multifactorielles, il est impossible d’y répondre par cette stratégie linéaire d’une réduction programmée sans remettre en question le terrain en amont ; les symptômes reviendront de façon plus virulente encore.

Lorsque nous prenons des décisions chiffrées ce qui n’est pas mesurable nous reviendra dans la figure.

Invoquer l’apocalypse climatique dévalue les activités qui ont, soi-disant, peu de rapport direct avec le changement climatique, elles sont alors sacrifiables : logement et alimentation des démunis, immigration, instruction, chômage, santé, culture … Cette mentalité est erronée ; toutes ces questions «annexes» sont aussi au cœur du changement climatique ; c’est cette vie dans notre bulle culturelle détachée de la terre, de la nature, de la vérité… L’interdépendance de l’individu, du monde, de l’humanité et de la nature explique que l’instabilité climatique s’accompagne d’instabilité sociale et politique.

Alors, réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’ici 2030, sans rien changer, compte tenu des exigences de développement de la croissance quantitative dans la production, la consommation, le commerce mondial, et de la spéculation financière, est impossible.

Abandonnons donc la guerre contre le changement climatique ; réévaluons et ciblons  la mentalité guerrière sur ces choses qu’elle exclut systématiquement. Paradoxalement, la fièvre tombera et les niveaux de G.E.S. diminueront.

 

– Par Georges Vallet

crédit photos: e.bournez.free.fr

Grâce au Giec, le réchauffement climatique nouveau est arrivé! Enfin, une bonne nouvelle pour le P.I.B

Capture d’écran 2013-10-22 à 17.24.39Que de travaux en perspective, que de maladies nouvelles et de blessés à soigner, que de médicaments à fabriquer, que de constructions à démolir et à reconstruire, que d’ouragans, inondations, en vue…! L’économie a de beaux jours devant elle ! Et puis, pour ceux qui ne voient pas plus loin que leur chaudière, il va faire plus chaud, cela diminuera les frais de chauffage ! Enfin, la croissance salutaire va repartir !

Est-ce vraiment aussi rose que cela ?

L’Aquitaine est l’une des régions qui se réchauffent le plus, nous dit un quotidien du dimanche.

«Les scénarios de la vie en Aquitaine en 2100. Un panel de chercheurs a analysé l’impact d’une hausse des températures de 2 à 5 degrés sur la santé, le tourisme, l’agriculture.» Sud Ouest.

Les «P.I.B.-philes» s’en réjouissent. Les candidats aux futures élections à tous les niveaux du mille-feuille territorial s’en moquent, ils ont bien d’autres motivations. Dans les débats, peu de chance que ce sujet soit abordé, d’ailleurs beaucoup de citoyens ne se sentent pas concernés non plus, opposés même à toutes les mesures visant à modifier leurs habitudes de mode de vie.

Des réformes ? Absolument !!!! Mais pour les autres !!

La taxe carbone, par exemple, est un sujet tabou, et pourtant, c’est la première mesure à prendre !

Par contre, tout ce qui amplifie ce réchauffement sera mis en valeur : relance de l’industrialisation de la région, recherche des gaz de schiste, développement des autoroutes, des aéroports ; gloire à Arkéma qui milite en faveur de la diminution du rejet des gaz à effet de serre et de la pollution chimique !!!!

Un tel déni est consternant !

Le bassin d’Arcachon est un territoire particulièrement exposé à la montée de la mer du fait d’une urbanisation côtière dense, il est théoriquement classé à 90%. Des mesures draconiennes devraient donc être prises pour interdire les constructions sur certaines zones et prévoir même, pour les années à venir, un repli de l’urbanisme vers l’intérieur. Que nenni ! La pression n’a jamais été aussi intense : 70000 habitants de plus d’ici à 2030, 130000 actuellement en permanence, 400000 en été.

Un plan de prévention des risques est en cours mais, rien à faire, il se heurte aux oppositions des habitants et des municipalités !

D’Andernos à la dune du Pyla, c’est une poudrière juridique !!

Par exemple, le tribunal a estimé qu’un parcours de golf, même verdoyant, à Andernos, ne pouvait se substituer à la forêt mais le maire fait du harcelement, il revient à la charge périodiquement ! A l’instar d’Andernos, Lège-Cap-Ferret doit revoir son PLU.

Souvent les décisions de justice sont des coups d’épée dans l’eau ; malgré l’interdiction, le centre Leclerc de La Teste-de-Buch de 6000m2 poursuit ses travaux !

Les campings sont devenus de véritables lotissements ; depuis le classement du site du Pyla, le nombre de mobile-homes dans le campings est passé d’une cinquantaine en 1994 à environ 500 ces dernières années ! Sans «autorisations spéciales» !

La prochaine catastrophe naturelle ne servira pas de leçon, comme les précédentes, d’ailleurs !

On s’apitoiera sur le sort des victimes, on dira des messes, on revendiquera des subventions pour les réparations, on délimitera de nouvelles zones non constructibles de toutes les couleurs….; l’actualité passera à autre chose, les dérogations «exceptionnelles» se multiplieront, le brouillard automnal se lèvera…..

Pour l’ensemble de l’Aquitaine, on parle d’une montée des eaux de 1m d’ici 2100. Pour les côtes rocheuses, c’est peu. Pour le bassin d’Arcachon, les côtes sableuses, les embouchures fluviales, c’est différent. Xynthia a généré des hauteurs d’eau de 90cms.

L’augmentation de la fréquence et de la force des vagues (tempêtes) et des houles entraînent une érosion accrue du littoral et une éventuelle destruction des ouvrages de défense. Les dépôts sédimentaires par la remontée de l’eau dans les fleuves, l’érosion marine de la côte, sont autant de facteurs qui perturberont la répartition des dépots et le paysage urbanisé.

Dans la mer, déjà, l’eau est plus chaude, de 2 degrés en 30 ans dans l’estuaire de la Gironde, des espèces marines comme l’anchois commencent à remonter. Le réchauffement favorise les espèces «sudistes» : bars, daurades et moins de maquereaux, plus de dauphins et moins d’épaulards.

Des changements, il y en a toujours eu mais ce qui est préoccupant c’est la rapidité de l’évolution, certaines espèces n’auront pas le temps de s’adapter. On observe aussi l’arrivée de phytoplancton toxique transporté par les activités maritimes humaines. Les physalies (espèce de méduse), sont de plus en plus nombreuses; comme elles se nourrissent de zooplancton elles pèsent sur la nourriture des poissons : 150 cas d’infections ont été déclarés par le CHU de Bordeaux il y a deux ans. Des virus nouveaux sont en chemin ! Des aides seront demandées pour les pêcheurs ! Avec quel argent ?

Les méduses, encore elles, ont paralysé le réacteur d’une centrale nucléaire en Suède ! Quid de la Centrale du Blayais ?

Dans les mouvements d’espèces il se produit des décalages entre prédateurs et proies du fait du réchauffement, donc des déséquilibres importants et préjudiciables aux récoltes sont à attendre.

Avec une exposition aux ulraviolets plus forts, le bronzage deviendra un exercice de plus en plus périlleux ; les cabinets de bronzage se frottent les mains et le porte monnaie !

Les allergies s’intensifient déjà car il y a une redistribution géographique des allergènes ; les plantes invasives en apportent des nouveaux ; les insectes invasifs comme le moustique tigre de l’Asie du SE dont les femelles sont porteuses du virus du chikungunya a fait son apparition aux portes de Bordeaux.

En ce qui concerne les cultures, l’Aquitaine compte 350000 ha de surfaces irrigables dont 200000 pour le maïs en rapport étroit avec les filières animalières de volailles et palmipèdes. L’irrigation est importante pour les cultures fruitières et légumières. Le changement climatique va rendre cruciale les ressources en eau pour tous. Si les variétés plus précoces permettent des économies d’eau, la production n’est pas la même ! Le sorgho pourrait le remplacer car il s’adapte à la sécheresse du fait de racines plus profondes, de nombreux essais sont en cours.

Pour la vigne et le vin, le réchauffement favorise la synthèse du sucre et donc de l’alcool. Il va falloir peut-être favoriser des cépages plus tardifs voire introduire de nouveaux cépages, espagnols ou portugais. Produiront-ils toujours du vin «bordelais» ? Quid du Jurançon ?

Le sud de l’Aquitaine est aussi concerné :

Les sports d’hiver sont compromis : absence de neige ou trop de neige ! Un des aspects de ce réchauffement, comme en politique, est le développement des extrêmes ! Les inondations catastrophiques de l’hiver dernier rentrent de plus en plus dans le domaine de la certitude, du recommencement.

Des interrogations portent aussi sur le pastoralisme : il faut s’attendre à de nouvelles bactéries ou virus qui toucheront le bétail ; la qualité végétale des prairies dont s’enorgueillissent les bergers et fromagers des vallées d’Aspe et d’Ossau se modifiera, le goût de terroir aussi !

Des aides de l’Etat, que l’on trouve déjà trop dispendieux par ailleurs, seront demandées pour soutenir la profession. On se plaindra alors de payer trop d’impôts !…… et on continuera à passer le temps à se demander quels seront les futurs candidats aux élections, avec le même désintéressement pour un programme qui oserait s’attaquer aux vrais problèmes.

Une solution peut-être !!

Dire aux Aquitains que depuis quelques années, du fait du changement climatique, on assiste à des remontées de température trop fortes, qui stoppent la fructification des cèpes ?

Peut-être, alors, se réveilleront-ils ?

par Georges Vallet

Crédit photos: actualite.portail.free.fr