Marchons, marchons !

Mais de grâce, n’abreuvons pas nos sillons d’un sang considéré comme impur. Pour une mère, pour un père, le sang de son enfant n’est pas impur. Je suis de ceux qui aimeraient bien substituer à ce chant de guerre un hymne plus pacifique, même si cette antienne évoque tant de moments forts de notre histoire (*). Bien sûr, il y a d’autres priorités (**).

La première est la lutte contre le chômage. On ne peut redresser le pays avec 10% de chômage. C’est une plaie pour les finances publiques, les cotisations sociales et c’est une souffrance pour les personnes touchées et leur entourage. La nouvelle donne est porteuse d’espoir. Mais l’espoir ne suffit pas. « Charlie hebdo », avec sa dérision habituelle (teintée cette fois de bien mauvais goût) montre une Première Dame enceinte en parlant de miracles.  Les Français n’attendent pas de miracles ; ils attendent des mesures efficaces. Ils attendent que l’inspirateur du CICE demande des comptes au patronat qui avait promis un million d’emplois nouveaux.

Ils attendent aussi que les travailleurs d’une entreprise en difficulté soient aidés pour trouver des repreneurs ou pour reprendre eux-mêmes leur outil de travail. Ils attendent surtout qu’un meilleur dialogue social soit instauré. Des germes sont présents et si d’autres peuples y parviennent, le nôtre devrait aussi pouvoir y parvenir. La décomposition des grands partis, leurs fractures ou leurs lézardes montrent à l’évidence qu’une plus grande écoute, une plus grande tolérance est nécessaire. Les sans-emplois n’ont guère de moyens de défense collective. Mais ils doivent être entendus des salariés et des syndicats comme des patrons et  des actionnaires. Des limites peuvent être imposées à la recherche du bénéfice maximal, comme des limitations doivent être imposées aux indemnités pour perte d’emploi si celles-ci menacent la survie d’une entreprise. L’optimisation fiscale doit être jugulée au sein de l’Europe. C’est une des raisons pour lesquelles une Europe forte est souhaitable. Mais ce n’est pas la seule. Une protection des frontières communes s’impose et il n’y a pas de raison que la France supporte un effort en matière de défense plus important que celui des autres pays européens.

De nouvelles attentes en matière de fonctionnement de la vie politique, de probité dans la vie publique sont nées. Elles ne doivent pas être déçues. Les nuits debout comme les assoupis peuvent éclairer les marcheurs et éviter au pays des conflits ravageurs.

Paul Itaulog

(*) On pourrait aussi mettre en valeur et en usage ces paroles de la Marseillaise si ignorées :
Français, en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups
Épargnez ces tristes victimes…
Cela pourrait aussi valoir dans les stades !
(**) Malgré des fautes généralisées d’accords de participes que l’on constate sur tous les médias, il est douteux qu’une majorité de Français range parmi les priorités une simplification de la grammaire et de l’orthographe, sujets quasi-religieux. Mais une telle simplification aurait sa place parmi d’autres plus pressantes dans notre maquis de règles et de codes.

J’ai mal

imagesJ’ai mal à mon pays. Pour plusieurs raisons.

Il en est une qui est hélas constante : la dégradation de nos paysages (voir par exemple les plaies causées par l’autoroute A 63 à proximité de notre côte).  Mais la première raison en ce moment tient à l’image désastreuse que la conduite et l’obstination de M. Fillon donnent de la France, un pays que bien des observateurs étrangers considèrent à peine plus honnête et sérieux qu’une république bananière. Faut-il s’étonner que les taux auxquels nous empruntons soient sensiblement plus élevés que ceux supportés par l’Allemagne ? Comment donner confiance dans les contrats que nous signons, dans les produits que nous exportons si les gens d’ici soutiennent un candidat aux plus hautes fonctions de la nation qui n’est pas plus fiable ? Il y a longtemps que les pays du nord de l’Europe auraient exigé d’un tel candidat qu’il se retire.

La perte de confiance de son électorat n’est pas due à un complot ou à un acharnement, mais à une accumulation de faits troublants qu’il a lui-même créés. Il présente des excuses tout en affirmant qu’il n’a rien fait de répréhensible ! Hélas, son plus probant témoin à charge est sa femme elle-même. Il veut donner l’image d’un mari aimant, mais tout laisse à penser qu’il n’avait pas mis clairement au courant son épouse de son engagement comme attaché parlementaire, la plaçant ainsi en une position fâcheuse. Il se pourrait aussi qu’il n’ait pas rendu service à la carrière de ses enfants en les embauchant dans de telles conditions et en trempant avec son cabinet d’affaires dans des accointances douteuses pour un responsable politique.

Même si les Français manquaient totalement de sens moral, ce que je ne veux pas me résoudre à croire, ils ne pourraient que constater les faiblesses des roueries de M. Fillon. Pour ne prendre qu’un exemple,  ils ne peuvent que mesurer la contradiction entre les premières déclarations de M. Fillon, demandant à être rapidement jugé et les dernières récusations du Pôle national financier  par ses avocats. Certes deux semaines se sont écoulées dans l’intervalle ; mais peut-on penser que M. Poutine ou M. Trump ne profiteraient pas d’un tel délai dans la défense des positions de la France si par malheur elle devait être la responsabilité d’un tel maladroit ?

Hélas, cette situation n’est pas la seule à me faire souffrir. Constater que le pays ne résorbe pas le chômage comme il le faudrait, observer que le redressement des finances publiques est aussi timide et incertain ne peut que m’inquiéter (et inquiète la Cour des Comptes). Et que penser des sommes perdues avec l’écotaxe en raison de la pusillanimité du gouvernement ? J’ose espérer que ce n’est pas irrémédiable, pas plus que la privatisation des autoroutes (vous étiez bien seul M. Bayrou à ne pas vouloir y consentir !). Et que l’abandon de pans entiers de notre économie en des mains étrangères ne se poursuivra pas. Mais comme il est difficile de nourrir de tels espoirs !

Paul Itaulog

Crédit image : paty-50. skyrock.com

Il y a état d’urgence et états d’urgence !

IMGP7687La prolongation de l’état d’urgence demandée par le gouvernement pose des problèmes à certains et génère une occasion inespérée de pouvoir augmenter un peu plus les dissensions et le buzz, si chers aux médias.
En fait, en dehors des nécessités tout à fait justifiées de planifier la sécurité de la nation et de ses citoyens face à une menace constante du terrorisme, l’actualité journalière montre que d’autres états d’urgence sont de plus en plus…. «urgents» !

Comme toujours, on ne réagit, «en urgence», qu’au drame qui survient, le terrorisme en est un : c’est un état prioritaire. En ce qui concerne les autres drames prévisibles, présents et à venir : pas de temps, pas d’argent, autres problèmes à résoudre…, d’autres s’en chargeront, ce n’est pas «prioritaire» ! A la rigueur, on fait une nouvelle loi !
Le principe de précaution est inscrit depuis 2005 dans la constitution mais reste très dépendant des nécessités économiques, il n’est soulevé, hélas, que dans des cas bien particuliers !

Quelques titres, dernièrement, dans un quotidien, signalent, dans l’ordre d’apparition :

  • Nos enfants vivront moins vieux que nous.
  • L’ASN signale qu’une entreprise française a fourni des pièces métalliques avec des certificats falsifiés à des fabricants œuvrant dans le nucléaire.
  • La situation budgétaire des universités frôle la catastrophe a estimé le Président de la Conférence des présidents d’universités (CPU).
  • EDF détenu par l’Etat à près de 85% va devoir s’engager dans un programme d’investissement très lourd : maintenance du parc nucléaire français ; par exemple, en 2015, un incendie détruit un condenseur à la centrale de Paluel (76), et le générateur de vapeur chute sur le sol au cours du remplacement. Pas d’irradiation mais une «irradiation» dans la facture : 200 millions sont partis en fumée, un an de travail pour vérifier et remplacer ( facture non publiée) ! l’État apportera aussi 3 milliards d’euros afin de renflouer EDF pour lancer le projet de centrale nucléaire d’Hinckley Point (Royaume-Uni). On ne dit pas tout !
    Heureusement «Le nucléaire, c’est moins cher que le solaire !!!
  • Le «dieselgate» rebondit : 16 marques dont Renault enfreignent les plafonds.

Ces exemples ne sont que des cerises sur le gâteau ; pour l’essentiel, c’est pire, en vrac : pollution générale de la terre, de la mer et de l’air, algues vertes, dangers du nucléaire, lobbying, logement, chômage, précarité, santé, conditions de travail, problèmes des déchets, du réchauffement,.., la culture, l’extrémisme religieux…, l’un d’entre eux surgit de temps en temps, à la faveur d’un événement suffisamment dramatique pour attirer l’attention des médias, puis disparaît car trop porteur pour les finances et pas assez pour la vente d’informations, du fait de la lassitude ambiante, de la routine asphyxiante liée à l’horreur permanente, et des nombreux problèmes à surmonter par chacun d’entre nous.

Quelle importance
Laisse-moi te dire
Laisse-moi te dire et te redire ce que tu sais
Ce qui détruit le monde c’est :
L’indifférence
Elle a rompu et corrompu
Même l’enfance
Un homme marcheu
Un homme marche, tombe, crève dans la rue
Eh bien personne ne l’a vu
L’indifférence
L’indifférence(G.Bécaud)

Arrêtons-nous sur la première information, plus «urgente» à résoudre que la LGV et le statut des fonctionnaires, elle engage la santé de nos descendants, de notre économie et de l’avenir de l’espèce humaine. De plus, c’est un domaine où chacune et chacun d’entre nous peut jouer un rôle.

Nos enfants vivront moins vieux que nous.

>En 40 ans, les ados ont perdu un quart de leurs capacités cardio-vasculaires du fait de leur sédentarité encouragée par leur vie aussi motorisée que connectée.

  • 47% des européens déclarent ne rien faire, ni sport, ni activités physiques.
  • 78% des Français sont en dessous des 10000 pas quotidiens recommandés par l’OMS.
  • Au lycée, seul un jeune sur deux pratique une activité physique en dehors des cours….

A l’heure où les salles de sport poussent comme des champignons, la sédentarisation progresse encore plus vite.

Freinés par une société toujours pressée (d’arriver au cimetière sans doute !) et motorisée, la pollution dehors et dedans, avance à grands pas ! Alors qu’en 1950, la société affichait 4 heures d’activité physique, on en compte plus maintenant qu’une vingtaine de minutes.

> Les jeunes, mieux informés que leurs aînés, sont pourtant des consommateurs de plus en plus nombreux de tabac, d’alcool et de drogues illicites.

  • Le tabac est la première drogue consommée par les jeunes Français : 26,3 % des jeunes de 15 ans sont des fumeurs réguliers ; Ces chiffres sont d’autant plus dramatiques quand on sait que la moitié de ces jeunes ne parviendra pas à arrêter de fumer et qu’un quart d’entre eux (la moitié de ceux qui resteront fumeurs) mourra de son tabagisme.
  • Le nombre d’épisodes d’ivresses déclarées à 17 ans, répétées ou régulières, est en hausse, passant respectivement de 26 % à 28 % et de 9 % à 10,5 %. Les étudiants sont particulièrement concernés .
  • la France occupe la première marche du podium européen pour la prévalence d’usage récent du cannabis chez les jeunes de 15-16 ans : En ce qui concerne les autres drogues illicites, leur usage a augmenté significativement entre 2005 et 2010 : de 3 % à 5,5 % pour la cocaïne.

L’association alcool, drogue, conduite automobile est un fléau des temps modernes.

> Chez les 11-30 ans, le temps de sommeil reste très insuffisant.

> Cinq € pour se nourrir (souvent parce que les reste est investi ailleurs : essence, logement, vêtements, informatique…), c’est le budget de beaucoup de jeunes vivant seuls. Un budget si serré, que 60 % d’entre eux ne mangent que très rarement des fruits et légumes et que 75 % d’entre eux déclarent ne pas manger quotidiennement ni viande, ni poisson ni œufs.
Josette Privat, présidente des Restos du cœur de la Haute-Garonne constate : «Les étudiants sont malheureusement devenus des «fidèles» des Restos. La précarité les touche de plein fouet et si les parents ne sont pas là pour donner un coup de pouce, c’est la catastrophe».

  • Les ados qui consomment régulièrement sodas, fast-food et snacks sont plus anxieux, dépressifs, insomniaques ou agressifs que les autres. La dépression est la principale cause de maladie et d’incapacité chez les adolescents et le suicide est la troisième cause de décès.
  • Depuis des années, on a pointé du doigt cette forme d’alimentation dans l’épidémie d’obésité. Mais ce ne serait que la partie émergée d’un problème bien plus plus général : les dérèglements hormonaux provoqués par les perturbateurs endocriniens, les mauvaises habitudes nutritionnelles des jeunes tout au long de la journée, «apprises» à la maison(les parents cuisinent de moins en moins), mais aussi relayées par certaines cantines ou restaurants universitaires, la publicité, la vie en groupe….
  • La violence, la pauvreté, l’humiliation et la dévalorisation favorise l’apparition des problèmes de santé mentale. Toujours selon les estimations, 20 à 40 fois plus de jeunes ont besoin d’un traitement hospitalier pour des traumatismes dus à la violence.

> Un jeune sur 5 est menacé de surdité, d’acouphènes : baladeur, walkman, discothèques, sons compressés des médias, ….L’OMS alerte !

Il serait plus que temps de redéfinir et de réintégrer, dans les esprits des gens et des dirigeants, la prise en compte globale des urgences qui s’accumulent et interagissent ; tout est lié : croissance, chômage, hyper-consommation, alimentation déséquilibrée, de qualité nutritionnelle douteuse, dangereuse même parfois, cancers et autres, pollution, misère, violence, climat, sécheresse, soif, faim, guerre, radicalisme religieux, migrations climatiques, sanitaires, politiques, économiques, terrorisme….
La futurologie découpe le futur en petits morceaux bien séparés, hiérarchisés, alors que la réforme indispensable est de voir les interactions, les rétroactions et les interférences dans le temps et l’espace.
Nous n’avons pas besoin d’experts, d’oracles spécialisés autoproclamés, mais, comme dit Ernest Sabato, de «mondiologues». Il faut passer pour cela par une nouvelle approche d’un temps long, de la connaissance, de la politique, de l’économie, de la sociologie et de la pensée dite complexe. Cette dernière ne nous donnerait pas l’infaillibilité mais la possibilité de faire moins d’erreurs, d’avoir moins d’illusions et moins d’aveuglement, d’affirmer des certitudes destructrices comme une croissance quantitative infinie.

– par Georges Vallet

Crédits photos : lapresse.ca

Le chômage,….l’apprentissage,… Et Les « binômes professionnels »

images A deux, en Binôme , ……on est toujours plus,….FORTS 

Depuis trop longtemps déjà, les Jeunes paient un lourd tribut à la Société matérialiste dans laquelle nous vivons. Et ce, pour de multiple raisons, dont nous Adultes, sommes responsables ! Aujourd’’hui, presque tous les Jeunes sans qualification, sont au Chômage ! Et en plus, …… comme pour couronner ce constat aberrant, il y a le ‘refus’ de la part des Entreprises, d’’embaucher, et même de conserver, du Personnel, âgé de plus de 50 ans ! Il nous faut impérativement Innover ! Alors INNOVONS !…….

La Création des « Binômes Professionnels ».

Le principe en est simple, il consiste à associer en Entreprise, lors d’’une embauche, un Senior’, qualifié et expérimenté avec un ‘Junior’, sans qualification ou sans expérience désirant apprendre un métier. Parce que, pour les Jeunes aujourd’’hui, c’est la quadrature du cercle ! Les entreprises ne veulent pas les embaucher parce qu’’ils n’ont pas d’expérience, alors qu’’ils ne peuvent acquérir de l’’expérience, que si on les embauche,….au moins une fois !

On comprend dés lors, que seule une association binominale de ce genre, peut permettre le transfert du savoir-faire et des compétences, des Anciens vers les Jeunes ! C’est d’’ailleurs ce principe d’’apprentissage, oral, manuel et aussi intellectuel, qui depuis l’’aube des temps a fait progresser l’’Espèce Humaine.

Enseignants et Parents, la ‘fuite en Avant.’

En effet, en Occident, nous sommes lancés dans une folle ‘fuite en avant’ de la formation intellectuelle. Pour une grosse poignée de Terriens qui caracolent en tête des connaissances pointues du moment, des milliards d’’autres restent sur le bord du chemin ! Car l’’enseignement, trop théorique, trop abstrait, que l’’on privilégie depuis des décennies, dans les Pays dits évolués, rebutent des milliers, sinon des millions de Jeunes, aux « intellects pratiques et concrets» ! De ces Jeunes, qui en ont vite, « ras le bol de l’’école » !

De plus, les absurdes ambitions des Parents ou des Professeurs, n’’aboutissent presque toujours qu’’à amener ces ‘Etudiants forcés’, à des ‘situations d’’échec scolaire’, qui les marqueront pour la vie ! Il faut pourtant comprendre, que ‘l’’intelligence pratique’, qui est souvent du ‘bon sens’, vaut bien ‘l’’intelligence théorique’, qui est souvent ’vide de sens’ ! Nous connaissons tous de ces gens, super-instruits, qui sont incapables de bien gérer leur vie !

Oui mais, et la Culture générale alors ?

Contrairement à ce que certains pourraient penser, il n’’y aucun souci à se faire pour ces Jeunes ‘manuels’ à ‘l’’intellect pratique’, sur le plan de la culture générale. Dés que leur métier les aura révélés, et qu’’ils gagneront bien leur vie, ces Hommes pourront pendant toute leur existence, grâce à la ‘Formation Continue’, parfaire leurs connaissances et s’’élever dans la hiérarchie sociale ! En effet, cette formation permanente leur permettra, s’’ils en éprouvent le besoin bien sûr, d’’apprendre toutes les disciplines qu’’ils souhaiteront.

Et ce, avec l’’atout formidable, d’’apprendre avec une sacrée efficience, car ces formations n’’auront pas été ‘forcées’, mais au contraire,…..désirées et choisies de façon délibérée ! Ceci n’est pas une vue de l’’esprit, car les exemples abondent d’’autodidactes qui, ayant des choses à dire, sont devenues des écrivains d’’une maturité exceptionnelle !

La Formation et l’’Education en Osmose.

Rien de plus normal si l’’on y réfléchit,…. la vie d’’un ‘Binôme’ se déroulant en Entreprise, sur le tas, comme l’’on dit, lieu où se vivent les efforts, les joies et les peines du travail, génère en effet, des relations privilégiées et parfois intenses entre ses acteurs : ….

D’’abord pour les Juniors. Leur insertion dans le milieu de l’’Entreprise, qu’’ils redoutent quelque peu, sera largement facilitée par les conseils et la protection d’’un Homme d’’expérience. Un Homme mûr, que bien souvent ils écouteront mieux que leur Père. Car ces Jeunes, marginalisés par leur milieu, leur teint, leur rue ou leur banlieue, doivent faire, au-delà de leur formation au métier, leur apprentissage de la vie ! Ce sera un rôle capital, que devra jouer le Maître envers son Disciple. C’’est ainsi que, par une éthique et des valeurs morales retrouvées et,……surtout acceptées, il y a de fortes chances pour que ces Jeunes, se réconcilient avec la vie sociétale. Car, résoudre le problème du chômage des Jeunes, c’est en grande partie résoudre les problèmes de la jeunesse ! Et qu’’on le veuille ou non, seuls les «Binômes Professionnels», pourront sortir nos Filles et nos Garçons de la rue et leur apporter un horizon, autre que celui de l’’oisiveté, de la délinquance ou de la drogue.

Ensuite pour les Seniors. Les B.P. leurs permettront de finir en beauté leur carrière professionnelle. Quoi de plus beau en effet, pour un Homme dont le métier a constitué une part importante de sa vie, de transmettre à son Elève,…….. son savoir-faire et son expérience, et peut-être aussi,….ses espoirs, ou ses ambitions manquées ! Et cerise sur le gâteau, le fait même, pour un ‘Ancien’, qui est à l’’aube de sa retraite, de transmettre son flambeau à un ‘Jeune’ qui lui, est à l’aube de sa carrière, peut valoriser et illuminer toute une fin de vie !

Le Binôme, sera l’’Apprentissage à la Française.

Chez nos voisins Allemands, l’’Apprentissage est devenu une institution totalement intégrée dans la vie sociétale, et les Jeunes sont fiers d’être ‘Apprentis’ en Entreprise ! Avec les « Binômes Professionnels », nous pourrions certainement faire mieux, car le grand intérêt des « binômes » est d’’instaurer le « tutorat personnalisé ». Jusqu’’à présent, les Jeunes sont confiés, dans les meilleurs des cas, à des Tuteurs de dépannage, qui ayant leur propre travail à fournir, négligent très souvent la formation de leur Apprenti. Avec les ‘B.P’, chaque jeune Apprenti aura son Tuteur personnel. Ce transfert de ‘Maître à Disciple’, préfigurera le « compagnonnage des temps modernes », qui allant dans le sens d’une formation réellement personnalisée, sur les plans, professionnel, intellectuel, civique et moral, répondrait parfaitement aux besoins d’’intégration sociale de nombreux Jeunes d’’aujourd’’hui ! Parce que la mise en place de ces ‘Binômes’, devrait également, en plus de l’’apprentissage des métiers, favoriser l’’épanouissement de leur personnalité et la réussite de leur vie d’’Adulte ! Ceci grâce au ‘Dynamisme’ des Juniors, …. tempéré par la ‘Sagesse’ des Seniors » !

L’’avènement d’une NOUVELLE SOCIÉTÉ.

Et il ne fait aucun doute, que ces nouveaux modes de management des Hommes dans les Entreprises, s’étendront progressivement dans la vie sociétale ! Un nouvel art de vivre généré par un nouvel ‘Esprit collaboratif’ doit naître, pour assurer enfin le ‘développement ‘durable’, et aussi ‘soutenable’, de l’’Humanité. En ce moment même, où le Monde va mal, où le Monde entier se cherche, où la France elle-même, s’’enfonce dans un marasme sans nom,…. et où plus personne ne sait où se trouve le bien et le mal,….la mise en place sur Terre, d’’une ‘plate-forme collaborative’, ne peut-être que salutaire !

Avec l’’émergence de cette nouvelle philosophie, dites ‘collaborative’, nous sommes certainement à l’’aube d’un formidable changement de civilisation :

« La Civilisation,….. du vivre et du travailler ensemble »

Raymond MONEDI

Octobre 2012

Espoir ?

imgresA l’aube de cette nouvelle année, il est bien difficile d’être optimiste. Tant de difficultés doivent être affrontées : le chômage, la dette, le déficit. Auxquelles s’ajoutent désormais le terrorisme et le dérèglement climatique.

Il est difficile de surpasser le pessimisme du prévisionniste Jacques Attali. Alors, laissons-lui son catastrophisme généralisé. Dans ses vœux aux Palois, Martine Lignière-Cassou rappelle les paroles du Président : « Il nous reviendra de réparer les vivants ». C’est en effet le pays tout entier qui doit montrer qu’il ne cédera pas à la peur et qu’il restera debout. Mais le communautarisme, les foyers de pauvreté, la drogue, la délinquance représentent d’autres obstacles. La xénophobie prospère.
Mais si à Pau il y a eu un récent caillassage des voitures de pompiers, la population n’a pas eu la réaction primaire des Corses. Tant mieux. Mais si cela ne s’est pas produit, c’est peut-être qu’il y a justement fort peu de mixité.

La xénophobie prospère parce qu’il est bien difficile de s’habituer aux noms des terroristes, qu’ils soient ici ou en Irak (faites un test parmi vos proches : citer 3 ou 4 noms de dirigeants de Daesh). C’est aussi parce que l’on constate que ces femmes obèses, venues en France grâce en partie au regroupement familial, ne sont pas plus à même de contrôler leurs enfants que leur santé. C’est aussi parce que le droit du sol ne semble pas avoir un fondement solide au regard d’une adhésion consentie à des valeurs communes. Or l’ambiguité de bien des réactions des populations immigrées au lendemain de la tuerie de janvier n’est peut être pas encore dissipée. Et ce ne sont pas les propos de l’épouse de Sami Amimour, un des tueurs du Stade de France, qui peuvent apaiser (« J’ai encouragé mon mari à partir pour terroriser le peuple français qui a tant de sang sur les mains ». « Je regrette de ne pas l’avoir accompagné à Saint-Denis »)
Les esprits les plus craintifs n’hésitent plus à apporter ouvertement leur voix au Front national et pensent que le problème est dans les burnes (et les utérus) : une natalité plus forte chez les immigrés. Faits vérifiables ? Fantasmes ? Difficile de le savoir car il n’y a pas de données statistiques fiables. Seuls peuvent nous éclairer quelques observateurs avertis et lucides.

Une intense floraison de livres a vu le jour en 2015. Un esprit de dialogue et de lucidité émerge qui peut rendre l’espoir. Une petite sélection suit.

Écoutons notre courage. Apportons notre petite part à l’effort collectif, « la part du colibri » comme le dit Pierre Rabhi. Souvenons-nous de l’apport des étrangers à notre culture, comme le rappellent Alain Minc et bien d’autres. Nous avons des capacités d’adaptation sur lesquelles nous pouvons compter si nous évitons les crispations, si nous avons dialoguer et convaincre. Si des phénomènes planétaires entravent notre croissance (concurrence exacerbée, évasion fiscale, ralentissement dans les pays émergents…), d’autres facteurs se trouvent dans une conjonction exceptionnelle : la baisse du coût du pétrole, le faible coût du crédit, le rapprochement de l’euro et du dollar favorable aux exportations.

Pour les musulmans, Christ est un prophète, et cette année on fête en même temps l’anniversaire (théorique) de leur naissance . Conjuguons leurs paroles de paix et d’espoir.

Paul Itaulog

Crédit photo : acnord.com

Petit florilège
Malika Sorel-Sutter : Décomposition française. Comment on en est arrivé là. Fayard 2015.
Boualem Sansal : Gouverner au nom d’Allah . Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe. Gallimard 2015.
Boualem Sansal : 2084, Gallimard, 2015.
Abdennour Bidar : Playdoyer pour la fraternité, Albin Michel 2015.
Abdennour Bidar : Lettre ouverte au monde musulman, LLL 2015
Malick Bezah : France -Islam : le choc des préjugés. Notre histoire des croisades à nos jours, Plon, 2015.
Maleck Chebel et Christian Godin : Vivre ensemble. Eloge de la différence, Le Livre de poche 2011.
Dahil Boubakeur, Lettre ouverte aux Français, Kero 2015.
Fethi Benslama : La guerre des subjectivités en Islam, Lignes, 2014.

Adonis : Violence et Islam, entretiens avec Houria Abdelouahed, Seuil, 2014.
Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Ahmed Boubekar : Le grand repli, La Découverte, 2015.
Alain Bauer : Qui est l’ennemi, CNRS editions, 2015.
Raphael Lioger, Le mythe de l’islamisation, Essai sur une obsession collective, Seuil, 2015.
Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer : Les faux-semblants du Front national, Les Presses de Sciences Po, 2015.
Erik Fottorino et al.: Qui est Daesh ? Le 1- Philippe Pey, 2015.
Bernard Godard, La question musulmane en France, Fayard, 2015.
Nilüfa Göle : Musulmans au quotidien. Une enquète européenne sur les controverses au sein de l’islam, La Découverte, 2015.
Gilles Kepel : Passion française. Les voix des cités, Gallimard, 2014.
Alain Minc, Un Français de tant de souches, Grasset, 2015.
et aussi les livres de Michel Houellebecq (Soumission), Yasmina Khadra (L’attentat…), Mathias Enard (La boussole), et… André Conte-Sponville (C’est chose tendre que la vie)

Ça ne marche toujours pas !

 imgresIl y a quelques mois, lors du changement  de premier ministre, nous avons écrit ceci :
« Un nouveau gouvernement, très bien, mais ça ne marchera pas ! »

Ça ne marchera pas tout simplement parce que ça ne peut pas marcher ! Et à cela plusieurs raisons.
La première est que le président de la république n’a pas été élu sur un programme que la plupart des votants n’ont pas lu ou compris. Son élection n’est pas une victoire. C’est en réalité la défaite de son concurrent qui l’a fait président.
La seconde est que, quoi qu’on dise ou fasse, les responsables politiques qui, pour beaucoup d’entre eux n’ont jamais géré une entreprise ni même exercé une activité professionnelle, sont incapables de réformer un code du travail qui dans le souci d’une protection sans cesse plus grande des salariés décourage ceux qui accepteraient de se lancer dans une création d’entreprise.
Quand un système d’allocations en tous genres, permet à certains de gagner plus sans travailler que d’autres en travaillant, il faut trouver les recettes correspondantes et la compétitivité en prend un coup, en même temps que la consommation.
La troisième est que l’Assemblée Nationale ne reflète pas les sensibilités politiques du pays. Le président de la république avait promis la mise en œuvre d’un scrutin proportionnel, où en sommes-nous ? Cette réforme était sans doute plus urgente que celle du « mariage pour tous « .
La quatrième est que nous sommes en présence de responsables politiques faibles qui, soucieux de conserver leurs privilèges d’élus, n’ont pas le courage d’imposer les réformes qui s’imposent pour ne pas déplaire.
Nous ne pouvons rien espérer du nouveau gouvernement. Nous en serons au même point dans trois, quatre, cinq mois.
Rappelons-nous les incantations du président de la république, des premiers ministres ou d’autres membres des trois derniers gouvernements; la reprise était toute proche et il n’en est rien.
Reconnaissons, toutefois, que nous avons les dirigeants que nous méritons. Nous avons été mal habitués par un État-Providence dont nous attendons tout.
Ça ne changera donc pas non plus tant que ceux qui en profitent généreusement ne feront pas un examen de conscience en se demandant ce qu’ils laisseront à leurs enfants ou petits-enfants.
Il y a urgence à changer nos mentalités qui consistent tout à la fois à dénoncer certains privilèges et à revendiquer le maintien d’avantages archaïques qui ne se justifient plus. »
Nous constatons,  au vu des dernières statistiques sur l’emploi, sans en être fier, ni heureux, que ces propos sont toujours d’actualité. Et nous pensons pouvoir affirmer que le chômage ne baissera pas de façon significative tant que des mesures drastiques ne seront pas adoptées.
Notre pays peut-il continuer à entretenir des clandestins dont beaucoup d’ailleurs rejettent notre civilisation, accepter que des casseurs sévissent sans grands risques, que des tricheurs bénéficient d’allocations en tous genres, qu’on conserve des niches comme le conseil économique, social et environnemental, bien utile pour caser des copains n’ayant plus de mandat électoral, ou maintenir à leur  niveau  les nombres de députés et de sénateurs ?
Des économies, le pays peut en faire, mais encore faut-il une volonté politique en ce sens.

                                                                                                                                                       – par  Pierre  ESPOSITO
Ancien bâtonnier du barreau de PAU

Paroles d’amour

medefLes paroles d’amour ne valent pas les actes d’amour. Cela a été dit par un des dirigeants de la droite à la suite de l’intervention de M. Manuel Valls devant l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas. Mais elles peuvent faire du bien, et nos poètes le savent.

En l’occurrence, il est peu question de poésie, mais plutôt d’espèces sonnantes et trébuchantes. Pour qu’elles ne trébuchent pas, il n’est pas mauvais de rappeler les promesses a-t-on pensé de part et d’autre. Et lorsqu’il s’agit de 40 milliards, mieux vaut ne pas égarer le magot. De plus, il ne s’agit pas seulement d’argent mais aussi de mesures de simplification, d’économies budgétaires et d’assouplissements dont on ne souffle mot. De quoi donner la fièvre à la gauche de la gauche.

Celle-ci pourrait avant tout rappeler que l’amour partagé, c’est encore mieux. Et que le patronat a promis l’embauche d’un million de travailleurs. Peser pour que cette promesse soit tenue ne représente pas un vain objectif lorsque l’on représente la France qui souffre. Faire baisser le chômage, c’est redonner de la fierté à ceux qui sont privés d’emploi. C’est aussi injecter du sang neuf dans l’économie et faire redémarrer la consommation et soulager les comptes publics.

Or cette promesse tarde à être tenue. Pourtant, le virage libéral que notent les observateurs ne date pas du 27 août. Le rapport Gallois, le pacte de responsabilité et le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ont plusieurs mois d’existence. Le moins que l’on puisse dire est que leurs effets ne se font guère sentir. Il est grand temps d’enclencher la mécanique. Les questions idéologiques ne peuvent passer qu’après, surtout aux yeux des chômeurs.

Ces questions vont cependant agiter nos politiques, surtout dans une région sensible à la critique et à la contestation. Il serait dommage qu’elles jettent l’oubli sur des mesures concrètes qui pourraient être prises. Parmi celles-ci figure une certaine solidarité entre les entreprises. Une aide mutuelle à l’exportation, une information partagée en matière d’innovation, de réglementation, de prospection ou de commercialisation peut renforcer le tissu économique régional. Une usine qui ferme, c’est aussi une souffrance pour les entreprises du voisinage. A l’inverse, une entreprise qui recrute et se renforce, c’est pain bénit pour les artisans et les commerçants de l’entourage. C’est d’ailleurs un artisan réjoui de l’arrivée annoncée de 2000 employés de Total au Centre Jean Féger qui me soulignait ce fait. Pourvu que ses espoirs ne soient pas déçus !

                                                                                      Paul Itologue

Courage fuyons!

dette-publique-276x300François Hollande est en train de réussir l’exploit de faire l’unanimité contre sa politique, faite de non-choix. Ses prévisions,  d’un optimisme coupable, ne cachent pas le manque de courage. Mais dans la course aux prévisions, heureusement que Bruxelles est là pour constituer un contre-pouvoir face à nos bonimenteurs.

On se rappelle que François Hollande avait pour objectif de rétablir l’équilibre budgétaire à la fin de son mandat. Il a très vite fait de l’oublier.

Remplacé par l’objectif de 3% de déficit en 2013, ce dernier fut tout aussi vite oublié, et remplacé par un 3% en 2015, avec l’accord de Bruxelles. L’Europe faisant savoir qu’elle attendait toujours, de réelles économies par de vraies réformes de structures.

Mais le courage n’est pas la qualité de nos politiques (et cela vaut aussi bien pour l’UMP que pour le PS). Malgré les innombrables sources d’économies proposées tous les mois par une Cour des Comptes admirable de professionnalisme (et de stoïcisme), rien n’y fait  (vivement Didier Migaud aux finances…).

Cette politique inconsistante faite d’augmentation de taxes et impôts fait l’unanimité contre elle. Le chef de l’Etat bat tous les records d’impopularité ! Ceci dit cette unanimité ne veut pas dire que les français sont d’accord sur les mesures à prendre… Bien au contraire, c’est le grand écart !

Quoi qu’il en soit, avec les mêmes prévisions de croissance pour la France (0,2% en 2013, 0,9% en 2014 et 1,7% en 2015) l’Europe confirme que notre déficit sera de 4,1% en 2013, 3,8% en 2014 et 3,7% en 2015.

Bref, malgré une petite reprise économique, la dette française continuera d’augmenter considérablement, approchant le seuil de la faillite de l’Etat, moment où le remboursement de la dette et de ses intérêts occupe une place trop importante dans les comptes de la nation.

Et c’est bien normal puisque rien ne change dans un pays ou les dépenses publiques sont 10 points de PIB de plus que l’Allemagne ou que la moyenne des pays de l’union. Ceci représente quand même environ 200 milliards d’euro !

Pendant ce temps notre armée de politiciens « professionnels » prospère à tous les étages de notre mille-feuille territorial. Arc-boutés sur leurs privilèges, défendant bec et ongles une organisation moyenâgeuse, ils mènent notre pays à la faillite.

Pour l’immense majorité d’entre eux, ils n’ont jamais connu une entreprise, jamais travaillé dans un monde concurrentiel marchand, ou si peu. Leur seul but est leur réélection et pour cela ils sont prêts à tout. Et ne leur parlez pas de non cumul des mandats ou de non rééligibilité après deux mandats !

La courbe du chômage ne sera pas bien sûr, inversée malgré tous les artifices mis en place à force d’argent public.

L’Europe prévoit 11% en 2013, 11,2 % en 2014 et 11,3% en 2015 Ce sera donc au mieux une stabilisation.

La France est un bateau avec 4 rameurs et 6 passagers qui fait la course avec les autres pays qui ont 6 rameurs et 4 passagers. Nous serons donc les derniers.

C’est ce qu’a essayé de faire comprendre Standard & Poor’s en dégradant une nouvelle fois la note de la France.

– par Daniel Sango

Tout va très bien madame la marquise…

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Après un an de gestion pépère, François Hollande reste d’un optimisme inoxydable, malgré des sondages calamiteux et les remontrances polies mais fermes des pays européens du Nord et de la Commission. La courbe du chômage sera inversée à la fin de l’année.

Pourtant, sur le tableau de bord de la France tout les voyants sont au rouge. La croissance est nulle, et les prévisions, si elles penchent pour une très légère remontée, ne sont pas franchement optimistes. En conséquence le chômage a augmenté de 10% pour atteindre 11% en mars 2013 et sa hausse continuera puisqu’il faudrait une croissance de l’ordre de 1,5% pour ne serait-ce que le stabiliser. Quant à sa baisse, ceci reste un rêve inaccessible.

Et l’entreprise France n’est pas mieux lotie. Avec un déficit de la balance commerciale de 64, 7 milliards d’euro en 2012, la situation est intenable même si on note une très légère amélioration par rapport à 2011.

La dette française atteignait 1834 milliards d’euro (90,2% du PIB en 2012) et comme l’équilibre budgétaire reste improbable à moyen terme, elle continuera d’augmenter. On comprend l’intérêt de Hollande pour une mutualisation de la dette des Etats au niveau Européen et pour sa monétisation (planche à billets) car en cas d’augmentation des taux, la France rejoindra immédiatement l’Espagne ou le Portugal.

Le déficit public de la France atteindra 3,9% en 2013 (au lieu des 3% prévus). Au delà de ce mauvais chiffre se pose la question de savoir comment on pourra atteindre ne serait-ce que l’équilibre budgétaire?

Avec 46,3% du PIB en impôt, la France va battre le record absolu des prélèvements obligatoires (46,5% en 2014). Ce n’est donc pas de ce côté que viendra la diminution du déficit, le niveau frôlant l’insupportable. Côté économie, par contre, il existe un gisement gigantesque puisque la dépense publique atteint aussi des records (9 points de PIB de plus que la moyenne européenne ou que l’Allemagne). Mais dans ce domaine, c’est silence radio.

Cela ne peut durer. Hollande a annoncé une réduction de cette dépense de 10 milliards par an, mais on ne sait toujours pas où…

Le 28 mai, dans son rapport sur les résultats de la gestion budgétaires de l’Etat en 2012, la Cour des Comptes a appelé le gouvernement à se concentrer sur des « économies structurelles réalisées dans une perspective pluriannuelle ». Au delà du travail très professionnel fait par la Cour des Comptes, saluons le courage de Didier Migaud (et de ses prédécesseurs qui ont suivi l’exemple Seguin) qui essuie régulièrement les réflexions acides de ses collègues socialistes.

Le 29 mai c’est au tour de la Commission européenne qui confirme que Paris avait obtenu deux ans de plus pour ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB, mais en échange de réformes ambitieuses… Et ce ne sont pas les réactions des élus de la majorité, offusqués de cette « ingérence » qui changeront les réalités.

Mais l’opposition de droite ne se montre guère à son avantage non plus. Voilà les conditions optimales réunies pour faire enfin passer de vraies réformes. Pourquoi la droite et le centre ne prennent-ils pas une position constructive de coopération avec le gouvernement Hollande pour faire enfin passer ces réformes qu’ils n’ont pas osé faire eux mêmes quand ils étaient au pouvoir?

Regardons là aussi du côté de l’Allemagne pour aller vers un débat politique plus efficient, plus intelligent, plus intelligible.

Tout va très bien, tout va très bien.

– par Daniel Sango