Y-a-t-il trop de culture, trop de salles de spectacle à Pau ?

Les réponses à une telle question peuvent varier selon l’âge du questionné, ses occupations ou son origine. Selon qu’on est issu  de Paris ou d’un hameau perdu comme Goust, les exigences ne sont pas les mêmes. Selon qu’on est passionné de montagne, sur les crêtes plus souvent que devant un écran, ou lecteur fervent de poésie, les besoins sont différents.

La problématique de Daniel Sango dans son article «Pau : la gabegie en spectacle » se situe dans l’optique du coût pour les finances publiques, ce qui est bien le domaine d’un site d’observation citoyenne. Son recensement (qui ne prétendait pas à l’exhaustivité), pourrait être complété par le Palais Beaumont, le théâtre Saragosse, la Maison de l’étudiant, l’atelier du Néez et bien d’autres salles périphériques ou centrales dans l’agglomération. Force est de constater un éparpillement, notamment dans la périphérie de l’agglomération, peut-être causé par le désir des maires de laisser une trace et le souhait de montrer à ses administrés que l’on fait quelque chose qui restera. Un tel foisonnement coûte cher aux finances publiques et il faut le dénoncer. Cependant, une telle offre est une chance pour les associations qui veulent faire découvrir un spectacle. J’ai vu ou écouté des spectacles de qualité à Serres-Castet, à Lons et à Bizanos.

Les amateurs de cinéma ne peuvent rejoindre la critique du Méliès, qui est un instrument remarquable d’une diffusion artistique de qualité. Il est douteux que les dirigeants du CGR aient la même exigence en matière artistique. Si le Méliès disposait d’une salle supplémentaire, sa programmation serait plus régulière et donc plus accessible au public. Ses prix sont raisonnables, ce qui, de mon point de vue, n’est pas le cas du Zénith, même s’il faut faire la différence des contenus. Cependant, il serait bon que le Méliès dispose de plus de facilités de stationnement, ce qui serait le cas s’il était déplacé au Parc des expositions, par exemple. De plus, il faudrait que pour tout transfert une réutilisation fructueuse soit faite pour la salle laissée libre.

Tout ne peut être examiné sous le seul angle de la rentabilité. Les spectacles d’été en plein air ne sont pas rentables, puisque gratuits ; mais ils contribuent à fixer la population sur place et à lui apporter des satisfactions. Voudrait-on faire de Pau une ville encore plus morte en été ?

Non, le Tour de France ne remplace pas une vie culturelle au long de l’année et son coût me paraît beaucoup plus discutable.

Le succès des « Idées mènent le monde » qui ont succédé au salon du livre montre qu’il faut être prudent : la rénovation du Palais Beaumont voulue par André Labarrère a sans doute été coûteuse, mais elle porte ses fruits.

Jean-Paul Penot

La violence est partout

imagesLe festival de Cannes nous surprendra toujours, ainsi le palmarès de sa dernière édition commence par un sympathique petit film, L’escalier, rendant hommage à certains films cultes du cinéma.

Soudain son héros se retrouve devant la porte d’un ascenseur et… des litres de sang dégoulinent du haut, il s’échappe vite de cette scène de meurtre. Sans doute Nosferatu, vu juste avant, saignant ses dernières victimes, bof pas grave… C’est juste du cinéma me direz-vous et on est sur Canal + mais il y a des enfants qui regardent et franchement, il y a mieux comme court-métrage pour eux. Mais il faut toujours provoquer, toujours aller plus loin, c’est la loi actuelle du cinéma. Houda Benyamina, réalisatrice lauréate de la Caméra d’or, parle peu après de « tueries » pour des choses aimées et de « guerriers » à propos de ses collaborateurs. Bof ; courant, juste le langage banlieue rentré dans les mœurs… Sauf que des millions de téléspectateurs regardent la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, sensé donner l’exemple, et ne kiffent pas toujours cette violence de mots et d’images. La violence est partout maintenant ; elle a envahi les feuilletons policiers, les séries pour ados, beaucoup trop de films de cinéma, de téléfilms. La violence gangrène le monde.

Ne nous étonnons pas après que les policiers soient victimes actuellement d’une haine viscérale de la part de certaines personnes, on nous vend de la violence à longueur de temps… Pas assez de vraies guerres ? Sans forcément tout censurer, appelons à plus de responsabilité morale chez les réalisateurs, producteurs, directeurs de chaînes, donnez l’exemple au lieu de juste encaisser ! Le bon et le beau peuvent faire vendre aussi, ne l’oublions pas. Que nous réserve le palmarès de Cannes 2017. Une guillotine, une chaise électrique ?….

                                                                                                                                                                      par   François Le Goff