Merci qui ?

Depuis longtemps, il faut le dire, les Palois étaient préoccupés. Une question sourdait de tous les endroits de la ville : Quand va-t-on changer cet horrible nom de BHNS ? Inquiétude bien légitime pour ceux qui, soucieux de l’esthétique sous toutes ses formes, n’en pouvaient plus de ce Bus à Haut Niveau de Service. Cet aspect seulement technique manquait d’envergure et pour tout dire de poésie. Alors François Bayrou, « Not’maire »…

C’est en effet le premier mars 2018 (date à retenir) que sur les ondes de France Bleu Béarn, le maire de Pau, président de la communauté d’agglomération, président du pays de Béarn a fait une déclaration tant attendue. Maintenant on ne dira plus BHNS, mais Fébus. De façon unilatérale, il avait choisi et baptisé ce futur moyen de transport en commun. Soulagement dans les chaumières, nous venions, nous Palois, d’êtres gratifiés d’une identité en rapport avec une période historique, sans doute la plus prestigieuse de notre contrée.

Et de nous expliquer, à partir de sa très grande culture, que ce nom unique, original, est évocateur. Que ce bus est à l’avant garde, que son confort est extrême, que Gaston Fébus est un penseur et un aventurier, qu’il a su donner son indépendance au Pays de Béarn (tiens, tiens ! ). Au-delà de ce que certains, mal intentionnés, ne considèrent que comme un simple jeu de mots, il faut bien reconnaître qu’il y a dans ce choix, fait par François Bayrou, et lui seul, comme un élan de nature à renforcer notre identité béarnaise, notre solidarité locale.

Et de conclure son intervention sur les ondes par cette formule qui ne manquera pas de rester dans les annales: « Cet équipement que nous allons offrir aux Palois ».

Alors, on dit merci qui ? Ce cadeau fait avec nos impôts, prélevés sur nos revenus, a de quoi nous enchanter. Il va quand même falloir que je révise un peu mes fondamentaux moi. Jusqu’alors lorsqu’on m’offrait quelque chose, on ne le faisait pas avec l’argent qu’on m’avait soutiré. Mais les temps ont changé. Comme la journée du premier mars est, parait-il, la journée des compliments, je dis : Merci et bravo à François Bayrou et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, nous ont engagés sur cette fastueuse dépense dont l’utilité ne manquera pas de s’avérer. Vraiment vous nous avez gâtés, si, si !

Et puis comme il ne faut surtout pas être avare de compliments je dis aussi merci à tous ces pauvres Palois qui, durant de longs mois, ont subi et vont encore subir tous les inconvénients, embarras de circulation et autres chamboulements résultant de ces travaux. Désormais ces emmerdements se nomment « Fébus ». C’est vrai, ça aide à supporter.

Pau, le 7 mars 2018

Par Joël Braud

Crédit image : France Bleu Béarn

Une municipalité imprudente ?

En ce dimanche 6 mars je passais à bicyclette avenue des Lauriers à Pau. Au rond-point avec l’avenue Guillemin elle était obstruée par une grande grille sur laquelle était placardé un avertissement que la voie serait barrée 400 m plus loin. La tempête l’avait renversée ainsi que les pieux en acier, les plots en ciments et les bacs en plastique (qui étaient vides, donc peu susceptibles d’offrir un appui stable). Je relevai la grille, l’orientai en un angle offrant moins de prise au vent. Mais je ne pouvais pas remplir les bacs.

Songeant que le renversement de cette grille et ces pieux pouvaient faire des victimes, en particulier parmi les enfants fréquentant l’école voisine, je téléphonai le lundi au service compétent de la mairie. On me répondit que l’on me rappellerait. Mais je ne reçus pas d’appel. Je repris contact et j’indiquai que j’écrirai un article mais que je ne voulais pas mettre en cause la municipalité si la négligence provenait de l’entreprise de travaux publics. On me promit de nouveau une réponse.

Mais elle ne vint pas.

Ne voulant pas faire une mise en cause infondée, je renonçai à l’article. En cette période électorale il aurait pu être interprété comme une seconde vengeance sur ce site à l’égard de François Bayrou pour s’être allié à Emmanuel Macron. La partialité, la virulence de ce premier article ne me paraissait pas être un modèle à suivre. D’autant que la grille avait été attachée à un panneau de signalisation par une petite ficelle. Piètre précaution ! D’autant que les bacs n’avaient pas été remplis de sable ou d’eau pour les lester et que les deux parpaings servant de pieds ne pouvaient visiblement pas assurer une stabilité à une surface de cette envergure.

Ce dimanche 30 avril la grille, son panneau et ses pieux furent de nouveau emportés par une bourrasque, là encore clairement annoncée par la météo.  Aussi je pense qu’il n’est peut-être pas inutile d’attirer l’attention sur une négligence répétée qui pouvait avoir des conséquences graves.

La négligence peut aussi concerner les particuliers et les entreprises. Aussi ne jetons pas la pierre sans nous assurer que de telles négligences pourraient aussi être de notre fait. Jetons un coup d’œil à nos antennes, nos cheminées et nos arbres. L’absence habituelle de vent peut les rendre d’autant plus vulnérables. Et nos enfants et concitoyens aussi.

Jean-Paul Penot

Incivilités ou infractions ?

La ville de Pau lance une campagne d’incitation au respect des règles de stationnement et plus largement des règles de comportement des automobilistes. L’image est bien choisie* et qualifie d’âne celui qui est en infraction avec le code de la route. Bien vu ! Mais dans le même temps on parle « d’incivilités ». Alors infractions ou incivilités, est-ce la même chose ?

La communication municipale dit également : « Face aux incivilités des automobilistes à l’égard des piétons et cyclistes la ville de Pau lance une campagne de sensibilisation de sécurité routière du 13 au 27 mars ». Une incivilité est moins grave qu’une infraction. Pour en être convaincu reportons nous à la définition du dictionnaire (Le Petit Robert) : Incivilités au pluriel : « Ensemble de désordres, de comportements d’inconduite qui ne relèvent pas du code pénal (nuisance sonores, dégradations, manque de respect, attitude agressive, bousculades…) qui constituent un manquement aux règles de la vie en société ».

Cette définition est claire, mais mérite cependant une observation : les nuisances sonores et les dégradations relèvent du code pénal. A part cela on retient essentiellement que l’incivilité n’entraîne pas de sanction pénale ce qui la distingue donc de l’infraction. Pour être complet il convient de préciser que toutes les infractions sont forcément des incivilités puisqu’elles sont interdites et sanctionnées pénalement ? Parce que le code pénal a pour but de fixer des interdits assortis de sanctions pour précisément faciliter, voire rendre possible, le « vivre ensemble ». L’infraction est donc plus grave que la simple incivilité. Dans les objectifs que se fixe la mairie il y a la lutte contre les infractions au code de la route qui sont, peu le savent, des infractions à caractère pénal parce qu’elles sont en effet assorties d’une peine.

Mais ce qui étonne c’est l’atténuation de la gravités des comportements. L’affiche municipale dit bien que ces infractions sont passibles d’une amende de 135 €. Ailleurs, sans doute pour ménager cet âne de conducteur montré sur l’affiche, on parle d’incivilités. Pour faire la différence, je prendrais comme exemple ce qui se passe dans ma rue. Celle-ci dispose de places de parking en quantité largement suffisante. Il n’existe pas pour la rue et les rues perpendiculaires d’interdictions de stationner. Il en résulte, que des voitures sont stationnées non sur les parkings mais en bordure de rue. Parce qu’il n’y a pas d’interdit, cela ne constitue pas une infraction, mais comme ce stationnement est susceptible de gêner, il s’agit d’une incivilité. La distance entre le parking et ce stationnement le long du trottoir (quelquefois sur le trottoir) est souvent faible, une vingtaine ou trentaine de mètres tout au plus. Mais certains considèrent que l’on doit être stationné devant chez soi. C’est ainsi, inscrit dans les gènes.

La municipalité de Pau en lançant cette campagne afin de faire comprendre aux usagers que la circulation des véhicules sur la voie publique est un partage, s’attaque à une lourde tâche. La police municipale est seule engagée dans la démarche, la police nationale, de son côté, est ectoplasmique. Pour faire comprendre l’impérieuse nécessité de ce partage, il n’y a qu’une méthode, la répression. Il faut le regretter, mais c’est ainsi. Sans elle on continuera à voir sur la place de Verdun des véhicules stationnés en double, même triple file, sur les allées. Depuis le lancement de cette campagne, ces comportements n’ont pas été modifiés. L’ambition est grande, la répression ne peut être efficace que si elle est sans relâche et universellement appliquée.

A la façon qu’il a de stationner son véhicule on juge indéniablement si un automobiliste respecte les autres.

Pau, le 22 mars 2017
Joël Braud

 

Circulation et stationnement à Pau : un brin de bricolage

PDU   Ce matin sur France Bleu Béarn JP Brin faisait face aux auditeurs pour tenter d’expliquer le passage au stationnement payant de la Place de Verdun : bronca !

Il faut dire que JP Brin n’a pas peur des contradictions. Le parking de Verdun serait occupé par des véhicules venant à 80% des communes extérieures et ce sont les impôts palois qui payent les travaux sur cette place, d’où la logique du paiement …

Au passage on notera qu’il répète que les impôts palois vont légèrement baisser ce qui est un mensonge honteux ! le taux baissant de 0,2% la base augmentant de 1% ce sera bien sûr une augmentation de la note !

Dans ses explications, JP Brin plaide que cette politique s’inscrit dans un plan général de circulation et stationnement. Et c’est là que le bât blesse !

Où est le PDU version Bayrou ? (PDU plan de Déplacement Urbain, document de l’Agglomération définissant la stratégie moyen long terme et les travaux qui en découlent) Si vous allez sur le site de la ville de Pau vous y trouverez le PDU de …2004 ! Du vent, du bricolage à la petite semaine, car il est plus facile de construire une tribune pour le peuple qui va voir ses gladiateurs. Panem et circenses…

Quelques rappels. Depuis 2003, oui vous avez bien lu 2003, l’agglomération de Pau a planifié deux lignes de bus à haut niveau de service et les parkings relais correspondants pour assurer l’intermodalité. (voir document en PJ 2003 : On bouge ! ) Depuis 2003 nos élus sont incapables de faire avancer ce projet. En 2018 on aura la première ligne et aucun parking relais ! Et encore, c’est l’attrait d’une subvention nationale qui a accéléré les travaux…

15 ans pour faire cette première ligne ! on voit là l’incapacité totale de nos élus, professionnels de la politique, pour gérer un projet structurant. Et on ne peut définir une politique de circulation et de stationnement qu’avec le parcours de la seconde ligne (Est Ouest) et les parking relais. Quel sera le rôle de Verdun dans ce système ? Mystère. On voit bien là cette gestion à la petite semaine.

Pour revenir à l’argumentaire de JP Brin, oui les personnes des communes périphériques viennent en voiture sur la Place Verdun, mais s’ils y viennent c’est pour faire travailler les commerces et autres administrations du centre ville, et s’ils viennent en voiture c’est parce que Pau a 20 ans de retard en terme de déplacements, qu’il n’y a pas de parkings relais à la périphérie avec ses lignes de bus rapides pour rejoindre le centre ville. On peut dire aussi qu’il n’y a aucune stratégie pour permettre l’indispensable circulation automobile autour et dans Pau.

La conséquence sera qu’ils ne viendront plus au centre ville, et tout le monde sera content. Car après tout, une agglomération est multi polaire, et faire ses achats vers Carrefour ou Auchan, voire Leclerc, c’est bien plus efficace.

Pour en revenir aux Palois eux-même, et en particulier ceux du centre ville, il faut aussi intégrer l’échec dans le domaine de la rénovation des logements. Il y a là une planification qui s’appelle le PLH (Programme Local de l’Habitat), sans aucun moyen financier sérieux. Mais là aussi il est plus facile de construire une énième salle de spectacle inutile que de rénover le centre ville vétuste… C’est pourtant le quartier où se trouvent la majorité des logements insalubres et vacants, c’est aussi le quartier où l’on trouve les foyers aux revenus les plus faibles de l’agglomération (source AUDAP) avec des logement anciens qui n’ont pas de garage ni parking. Où donc vont se garer ces Palois peu fortunés ?

La gestion Bayrou, un brin de bricolage…

 

                                                                                                                 Daniel Sango

  PJ :  2003 on bouge

Pau, la difficile cohabitation des vélos et des autos.

imgresOn se disait bien que l’association « Pau à vélo » n’allait pas en rester là. Pour cause d’unité nationale affichée dans les rues de Pau, elle avait dû renoncer, le 10 janvier, à ce que ses organisateurs appellent « la vélorution ». Alors c’est reparti, une nouvelle date est retenue et en même temps la dénonciation du retour de la bagnole dans le centre ville. La liste est longue des revendications formulées par les bicyclistes.

 L’équipe municipale précédente avait clairement affiché la couleur : « Haro sur la bagnole ». La nouvelle équipe avait dans son programme ouvertement dit qu’elle s’engageait à revenir sur certaines décisions jugées trop restrictives et surtout attentatoires, à tort ou à raison, au bon fonctionnement des commerces du centre ville. Pau à vélo aimerait bien être davantage entendue. Elle prône un apaisement du centre ville, seul moyen capable d’améliorer l’activité commerçante au cœur des villes, et non la voiture. Pierre Grand, le président en est convaincu et pour se faire entendre, il multiple les démarches.

Son dernier rendez-vous avec Jean-Paul Brin, le premier adjoint, date du 19 janvier 2015. Il en est ressorti avec le sentiment de ne pas avoir été vraiment entendu. Quand on lui parle du ring et des engagements électoraux, il comprend bien que cela correspond au retour programmé de la voiture.  Il se garde bien d’affirmer qu’il faille exclure à tout prix les voiture, mais il regrette que le boulevard des Pyrénées ait été rendu à la circulation automobile, il regrette également que la rue Serviez ne soit pas pourvue des aménagements nécessaires pour réduire la circulation des quatre roues.

Ensuite il se place sur le plan de la sécurité et là il faut avoir été soi-même cycliste ou vélocipédiste pour comprendre la pertinence de ses propos. Prenons un premier exemple, peut-être pas le plus criant mais le plus significatif de l’ignorance de ceux qui n’utilisent jamais un vélo. Essayez, vous cyclistes, d’emprunter le sens interdit (autorisé aux cycles) de la rue Samonzet ; imaginez que vous vous trouvez en face d’un bus, que se passe-t-il ? Tout simplement le bus ne s’arrête pas, ne peut s’écarter et le vélocipédiste doit emprunter le trottoir.  Alors de deux choses l’une, ou on élargit la voie, ou on  convient  que cette autorisation est dangereuse et qu’il faut la supprimer. D’autant que maintenant, il n’y pas que les bus, comme auparavant, qui circulent dans cette rue.

Autre point qui touche particulièrement la sécurité des deux-roues, les stationnements sur les bandes cyclistes, il cite à ce propos l’avenue de Montardon et la rue Philippon dans sa partie comprise entre le boulevard de la Paix et le rond-point Tabarly. Il existe des bandes cyclistes régulièrement occupées par des voitures.  Pierre Grand, conscient que seule la répression est de nature à dissuader les contrevenants, réclame une verbalisation plus efficace. Il s’étonne, à juste titre, que certaines pistes cyclables soient partagées entre les deux roues et les piétons. C’est le cas, avenue Edouard VII et en bordure de l’université, côté Condorcet. C’est une aberration, allez donc aux Pays-Bas pour comprendre que ces partages sont tout simplement inconcevables.

La liste des revendications ne s’arrête pas là. L’association aura l’opportunité de les détailler plus amplement  le samedi 7 février à l’occasion de deux défilés, le premier démarre sur le parvis de la République à 11 h 00 et le second prend son essor à 16 h 00 sur la place Clemenceau.

Pierre Grand et les membres de Pau à Vélo invitent François Bayrou et son équipe municipale à enfourcher une petite reine, considérant que : « votre participation serait un signe fort de l’engagement que vous souhaitez afficher en vue d’une meilleure sécurisation de la voirie et d’un apaisement du centre-ville au profit de tous, commerces, chalands, touristes, simples promeneurs dans la ville, parents et enfants. »

 On ne peut donner tort à celui qui prône l’apaisement et le mieux vivre ensemble.

 

                                                                                              Pau, le 5 février 2015

                                                                                               Par Joël BRAUD

L’archange de Bordères booste Pau dans le top 10

LolitaEn ce samedi orageux et lourd monsieur Pyc, comme Perrine et son pot au lait, assez peu palois au demeurant, s’en est allé à la capitale pour remplir quelques démarches via le petit train enfin remis en marche. Il s’agissait de ces journées très courantes en ces mauvais étés béarnais, orageuses et très chaudes, où les mouches bourdonnent dans l’atmosphère poisseuse saturée d’humidité et d’électricité. Et où les vêtements et sous-vêtements collent à la peau.

Un peu comme les étés new-yorkais (où Pyc, qui passe rarement l’Adour, n’est jamais allé) mais dont il a entendu causer notamment dans les romans policiers américains dans « west side story » et sur radio Oloron. C’est vous dire s’il lit et s’il est cultivé.

Et là, déjà un peu énervé par cette atmosphère urbaine, il a pu de ses yeux, de ses oreilles et de son nez apprécier les dégâts occasionnés par la politique volontariste de retour à la voiture initiée par l’archange de Bordères. L’ouverture de quelques rue adjacentes (rue Samonzet, rue Taylor etc.) ont eu l’effet escompté : aspirer vers l’hyper centre des flots de voitures bruyantes et polluantes dans un centre ville jusqu’alors apaisé et retourné aux piétons en suivant le sens de l’histoire.

Un retour au Pompidolisme des années 70 où les villes devaient s’adapter à la bagnole et non l’inverse. Des années où l’essence coûtait quelques centimes (de francs presque encore germinal) et où l’asthme et les allergies n’étaient pas encore à la mode.

Dans cette funeste politique Pau s’aligne sur certaines villes parmi les plus réactionnaires de France comme le souligne un article très remarqué du monde. Ces villes ont encouragé ce retour à la voiture largement poussées par les commerçants d’un autre âge et contre « la dictature » des piétons et des cyclistes (incidemment celle des femmes avec enfants et poussettes et celle des personnes âgées). Certainement pas un bonus en termes d’attractivité soit d’être englobée dans les villes les plus ringardes (Béthune (la ville du bourreau) Auray (la ville de sainte Anne) Thionville (la ville des hauts fourneaux) et La Roche-sur-Yon (capitale des chouans et des bonnets rouges) pour figurer dans le top 10 des villes résolument tournées vers le passé, la réaction : les particules cancérigènes et le monoxyde de carbone.

On était en droit d’attendre beaucoup mieux du président du MoDem avec, soi-disant, une sensibilité écologique. Par cette action très regrettable il s’en prend à une des réussites de la municipalité de MLC qui avait très bien mis en valeur le centre ville en le dégageant de son rôle d’aspirateur à voitures pour lequel la gestion Labarrère n’avait pas été très heureuse. En ce mouvement il se démarque, de mauvaise manière, de son nouveau mentor Alain Juppé qui, sans le dire, et au prix de travaux titanesques, a presque évacué la voiture de Bordeaux. A l’évidence le futur de toutes les grandes villes de par le vaste monde.

Certes le pire n’est jamais sûr et on nous dit que le plan est réversible mais on est en droit de craindre avec les concepts avancés fortement millésimés années 70 (l’influence, funeste, du préfet Cabanes ?) comme l’anneau de circulation autour du centre le rôle essentiel des voies urbaines dans la circulation régionale.

Cela dit il semble que le retour de tram bus soit dans les tuyaux sous un autre nom. De fait la politique des déplacements est un tout dont la piétonnisation n’est qu’un maillon. Qui plus est un maillon à traiter à l’échelle de l’agglo.

Même si le précédent plan manquait de cohérence, cette première action est vraiment un mauvais point pour le petit François qui, il est vrai, est plus présent sur les antennes nationales que sur FR3 Pau sud aquitaine, le programme préféré de PYC…Une fois à Pau, une fois à Orthez et, quand il reste des sous ou quand le rédacteur en chef doit aller voir sa bonne amie à Eysus, une fois à Oloron insurpassable capitale du haut-Béarn.

Alors le boulevard des Pyrénées aux piétons ? Dans une autre vie au 22ème siècle quand l’archange de Bordères sera remonté au ciel parmi les elfes et séraphins.

A Pau plus qu’ailleurs, il y a du boulot. Mais Pau et le Béarn valent bien une messe, même pour le biographe du beau Ricou tout de blanc empanaché. Un blanc de plumes d’autruche (de paon de Bordères ?) pas de fumées nauséabondes..

Pour cela il est vrai il faut du courage et de la vision.

 

Oloron/ Pau le 26 juillet 2014

Par Pierre-Yves Couderc

Avenue de Montardon

??????????Les travaux ont duré longtemps, plus d’un an, mais le résultat est là. L’avenue de Montardon a été refaite et enrichie de divers équipements. Une réussite qui devrait faire école.

 En effet il aura fallu plus d’un an, un an et demi, pour que cette avenue, dans sa portion   située au nord du boulevard de la Paix soit entièrement refaite. A la suite d’une fuite provenant du réseau d’eau potable, survenue en septembre 2011,  d’importants travaux  ont été entrepris. La totalité du réseau de l’avenue a été rénovée  et la conception même  de cet axe particulièrement fréquenté a été repensée.

Ainsi les stationnements qui étaient en épis ont été modifiés pour n’être autorisés que latéralement à l’axe de circulation, ainsi un enrobage de  qualité a été mis en place et surtout, de chaque côté de la voie des bandes cyclables et pistes pour le même usage ont été confectionnées.

Un grand bravo aux décideurs et concepteurs de cet ensemble, il y en avait réellement besoin et la patience des usagers et surtout riverains, est maintenant récompensée.

A deux endroits distincts ont été placés des ralentisseurs dit également coussins berlinois, ils trouvent leur utilité sur une avenue très droite où les automobilistes ont tendance à ne pas respecter la limitation de vitesse. Mais il y a un effet pervers à ce dispositif tant certains conducteurs, pas tous et loin s’en faut, ont un sens civique très éloigné de ce qu’un minimum d’intelligence impose (en un mot les cons). Ceux-ci donc pour ne pas être contraints de ralentir par les surélévations des ralentisseurs, s’engagent sans vergogne sur la piste cyclable. Ce comportement qui en soi, n’a pas de conséquence immédiate, traduit bien la conception particulièrement individualiste de l’usage de la chaussée. C’est ainsi et ce n’est même pas dû à une erreur de conception des installations, simplement à la  bêtise.

Cette considération mise à part, j’entends, pas très loin de là, une petite voix timide qui me dit qu’elle ne comprend pas pourquoi, elle n’a pas bénéficié du même traitement que l’avenue de Montardon, alors qu’elles avaient toujours eu une vie parallèle. Pourquoi elle, avec ses trous et ses bosses, se trouve contrainte, bien malgré elle, de faire tressauter bruyamment les bus de la ligne n° 6. Elle culpabilise et se sent même responsable des changements réguliers d’amortisseurs  de tous les usagers.

Lorsque j’ai identifié cette voix qui venait d’une autre voie, l’avenue du Bezet, j’ai voulu la rassurer ; je lui ai dit que bientôt elle sera rénovée, qu’elle ne devait pas se sentir ainsi frustrée et que ça n’était qu’une bête question de budget. Alors, elle m’a demandé : quand  viendra mon tour?

Et là, je n’ai pas su lui répondre.

                                                                                                                                                      Pau, le 17 avril 2013

 

                                                                                                                                                               Par Joël BRAUD

Pau / Oloron, c’est la route actuelle qu’il faut améliorer !

carte    Les projets routiers du Conseil Général font débat, après le « hauban de Sauvagnon » dont l’inutilité le dispute au nuisible, la liaison Oloron Poey de Lescar est vivement contestée. Ce genre d’investissement très lourd (4 à 500 millions d’euro dont la très grande majorité à charge du contribuable local) doit être examiné de près.

La route actuelle est largement suffisante pour absorber le trafic inter citées

Si l’on analyse les flux entre Pau et Oloron, on note qu’ils se composent comme pour toutes les liaisons inter citées d’un flux très fortement augmenté aux abords des villes, ce surplus correspondant aux déplacement des banlieusards.

Comptages des flux (source : Gestion RN 134)
Jurançon: 18000 véhicules/jour
Bélair: 8000 véhicules/jour
Entrée Oloron: 11500 véhicules/jour

Sur le flux de 8000 véhicules/jour on estime que le très grande majorité correspond à des usagers qui effectuent la liaison complète Pau Oloron on peut estimer à 1000 v/j le nombre correspondant à des trajets incomplets. 7000 v/j constituera donc la base actuelle du trafic maximum qui pourrait être reporté sur une éventuelle nouvelle route.

Comme pour toutes les entrées de ville une forte proportion du trafic est local, constitué par les pendulaires qui vont sur leur lieu de travail ou les déplacements loisir.

Le trafic actuel de la Pau Oloron (8000 v/j) peut être absorbé très facilement par la route actuelle dans sa partie médiane, encore plus si elle est améliorée.

Car les flux stagnent depuis des années et la tendance est confirmée

On consultera utilement le rapport 2009 « Les Comptes des Transports en 2009 » du Ministère de l’Ecologie du Développement Durable des Transports et du Logement, validé le 30 juin 2010 dont l’annexe C recense l’évolution de la circulation. On y note qu’après une augmentation dans les années 1990, la circulation en France reste stable voire est décroissante depuis 2001 (en milliards de véhicules-km)

2001   2002   2003   2004   2005   2006   2007   2008   2009
398     401      404      403      398     396      398      394      396

Les comptages Jurançon et entrée d’Oloron confirment dans le temps cette stabilité. On note même une très légère décroissance entre 2006 et 2010. Cette tendance à la décroissance ne peut qu’être amplifiée par l’augmentation actuelle, et inéluctable, des prix des carburants ainsi que par toutes les politiques locales qui visent a favoriser les transports collectifs (en particulier la liaison par train avec Oloron, Bedous puis l’Espagne).

Une nouvelle route ne concernerait qu’un flux très limité

On a vu que le flux des véhicules effectuant le trajet et qui constitueraient la base des « clients » de la nouvelle route à péage est au maximum de 7000 véhicules/jour.
Il faut enlever de ce flux potentiel une partie des véhicules pour qui la nouvelle route constituerait un allongement du temps de parcours, ceci est valable pour tous les véhicules venant ou allant au centre ville de Pau, à l’est ou au sud de l’agglomération. En effet, quand on arrive à Poey de Lescar, on est bien loin d’être arrivé au centre ville ! Nous estimons ce flux à 1500 v/j au minimum, et c’est sans doute beaucoup plus.
Il faut aussi enlever de ce flux potentiel tous les automobilistes qui sont allergiques au péage. Estimons là aussi a 30% du flux ces allergiques soit 2200
Il reste un potentiel maximum de 3300 v/j pour une nouvelle route. Potentiel insuffisant et stagnation, voire décroissance des flux, cette nouvelle route n’a bien évidement aucune justification en terme de besoin, ni pour demain, ni pour les 20 prochaines années.

Les pouvoirs publics, sous la pression des élus et des lobby viennent de faire une erreur catastrophique avec l’autoroute Langon Pau (une deux fois deux voies sur le tracé actuel était la solution efficiente). Il est majeur qu’il soit tiré la leçon de ce fiasco retentissant, et qu’il ne soit pas reproduit entre Pau et Oloron.

Une nouvelle route n’apporterait pas d’amélioration significative sur les encombrements de la RN 134 en particulier aux abords de Pau

Revenons à nos encombrements de sortie de ville. Une nouvelle route enlèverait mécaniquement 3300 v/j. On aurait alors un flux autour de 16000 v/j entre Pau et Gan, ce qui diminue les flux, mais pas de manière significative puisque les flux principaux sont centrés sur les heures de pointe alors que le flux reporté sur une nouvelle voie est plus régulièrement réparti au long de la journée. D’ailleurs, comme pour toutes les entrées de Pau, les chiffres sont sous estimés car une partie des usagers, confrontés au problème permanent de ces bouchons utilisent des itinéraires de « délestage » dont la fréquentation est gonflée (exemple : via Buros pour le Nord de Pau, via Gelos pour le sud, …etc)

Une nouvelle route ne dispenserait pas d’investissements coûteux pour améliorer la circulation sur la route actuelle

Il faut prendre en compte le fait que pour longtemps encore, le flux actuel de véhicules particulier va cohabiter avec les transports en commun. L’exemple de Bordeaux qui possède dix années d’avance sur Pau en matière de transport en commun montre toutes les limites du tram (ou du BHNS), très performant en cœur d’agglomération, et de moins en moins utilisé au fur et à mesure que l’on s’éloigne.

Il faut donc absolument améliorer le réseau viaire autour de Pau, en commençant par sa rocade nord et Sud.

Au sud elle dessert l’Est de Pau, Pau centre avec son arrivée via l’avenue du 14 juillet, puis les 4 ponts successifs qui traversent le gave. Une seule route à deux voies ne peut bien évidement collecter les flux de ces 6 directions. Son élargissement à deux fois deux voies est indispensable jusqu’à l’autoroute, ainsi que jusqu’à l’entrée de Gan. C’est la portion clef qui va permettre d’apporter une réponse non seulement aux oloronais, mais aussi aux ossalois et aux banlieusards.

Avec une nouvelle route, les investissements seraient fait deux fois

L’amélioration de la route actuelle réglerait le problème des points noirs accidentogènes

Même si l’accidentologie sur la route actuelle n’est pas anormalement élevée, l’amélioration de la route actuelle entraînera une amélioration des conditions de sécurité significative. Une première série d’améliorations est lancée par l’Etat (suppression du passage a niveau d’Herrère, élargissement entre Bélair et Oloron, etc…)d’autres améliorations seront ainsi réalisées.

Une nouvelle voie serait un désastre écologique inutile

Tracer une nouvelle route au travers des coteaux du Béarn va bien évidement induire une consommation importante d’espaces agricoles ou forestiers, non seulement par l’emprise de l’ouvrage, mais surtout par la consommation liées à des implantations nouvelles qui ne manqueront pas de venir en « miter » les abords. De plus, ce tronçon n’est que la première partie du désastre, il est bien sûr visé de prolonger cette route en vallée d’Aspe défigurant définitivement ce site exceptionnel, qui constitue un des joyaux touristique du Béarn, potentiel majeur de ressources durables. A l’époque du Grenelle 2 ceci est tout à fait contraire et à l’esprit et à la loi.

Le projet le plus efficient, dans tous les domaines, et de très loin, consiste à améliorer l’existant

Un projet d’élargissement et d’amélioration de la route actuelle est la meilleure solution, dans tous les domaines. Le projet implique un élargissement à deux fois deux voies de la voie entre Gan / Jurançon / périphérique sud, permettant une circulation à 70km/h sur ce parcours. L’amélioration de l’existant passe par la création de portions à deux fois deux voies ou zones de dépassement (trois voies) dans les portions où le relief le permet entre Gan et Oloron. Il passe aussi par la sécurisation des points noirs identifiés.

Ce projet rassemble tous les avantages :
Il permet une liaison Pau Oloron plus rapide et sécurisée
Il permet d’apporter une très grande amélioration pour les déplacements des habitants de Pau et sa périphérie (Jurançon, Gan )
Il permet d’améliorer fortement la liaison vers Arudy et la vallée d’Ossau
Il permet un investissement phasé, étalé dans le temps car ces travaux peuvent être fait par tranches successives.
Il permet de diminuer considérablement les coûts non seulement car le projet sera beaucoup moins cher qu’une nouvelle route, mais aussi parce que au coût d’une nouvelle route (500 millions d’euro) il faut rajouter les indispensables améliorations sur la route actuelle.

La remise en service de la ligne de chemin de fer Pau / Bedous, puis l’Espagne est bien évidement un projet complémentaire qui va dans le sens de l’amélioration des conditions de déplacement entre Pau, Oloron et l’Espagne via la vallée d’Aspe. Il constitue également un vecteur important en terme de développement touristique et économique.

Il faut se rassembler pour faire triompher le bon sens
Une large mobilisation est indispensable pour stopper un projet qui n’apporterai rien ni au béarnais ni au Béarn.

Ce projet de nouvelle voie est soutenu par le département et les lobby du transport routier, CCI/BAP en tête. Il vise à créer une nouvelle voie routière pour les routiers espagnols (alors que ce mode de transport sera obsolète et doit absolument décroître), avec ensuite le prolongement au travers de la vallée d’Aspe qui serait défigurée à jamais.

Une tentative a déjà été menée par le Conseil Général pour un projet analogue à Saint Jean Pied de Port. Les Basques se sont mobilisés et ont réussi à repousser ce projet. Il est important que les Béarnais se mobilisent d’une manière tout aussi efficace pour obtenir l’amélioration de la route actuelle.

Un appel très large est en cours de diffusion par de nombreuses associations, collectifs, organisations diverses, élus et citoyens. Les premières signatures sont : CODE Béarn, SEPANSO Béarn, COCLIPAU, DUT (Défense des Usagers des Transports) Aquitaine Grand Pau, Usagers des Routes du Nord de Pau, ATTAC Béarn, EELV Béarn,…etc.

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Pour rejoindre l’appel : contact@codebearn.org