Révolution numérique : Ce que les écolos – et la classe politique en général – n’ont pas vu venir…

covoiturage_illustr_copieDepuis des années, les « écolos » et autres défenseurs de mère-nature, nous disent de mettre au rencard nos voitures et d’aller à pied, en vélo ou en transport en commun. Pour leur faire plaisir, les Politiques piètonnisent les centres-villes sans prendre en compte que beaucoup de nos citoyens vivent éloignés de ceux-ci, ne sont pas adeptes du vélo ou ne sont pas desservis par les  « transports en commun ».

« Mettre la voiture au rencard » : il est vrai que pour transporter un être humain de 80 kilos, nous n’avons pas trouvé mieux que de faire des chars de 800 kilos. Pas très efficace en terme d’espace pris et de besoin énergétique pour une seule personne.

Mais voilà, le numérique bouscule tout et très rapidement. Les logiciels qui s’appellent : uber, lyft (lire à ce propos le sujet du Monde) ou encore BlaBlaCar vont permettre de mieux « remplir » les voitures. Conséquence immédiate : moins de voiture sur les routes, les autoroutes et les cœurs de villes. Baisser le trafic, augmenter le nombre de personnes transportées, le numérique le permet.

Ces logiciels font le pari que, dans leurs déplacements, les automobilistes ont tout intérêt à partager leur voiture pour rentrer dans leur frais. BlaBlaCar, success-story à la française, transporterait plus d’un million de passagers par mois en Europe, autant que les TGV de l’EuroStar. Un logiciel contre le « mammouth SNCF » !

Un million de passagers par mois, c’est un million de personnes en moins dans leur véhicule particulier mais aussi dans les trains, les bus ou les avions.

On imagine de suite que de nombreux intérêts, conservateurs et sectoriels, ne peuvent apprécier cette nouvelle concurrence. La SNCF, les sociétés autoroutières, les bus régionaux ne peuvent voir d’un bon œil la notion de « coefficient de remplissage » devenir un critère des propriétaires de véhicules particuliers !

Si BlaBlaCar est spécialisé dans le trafic de région à région, rien n’empêche, d’imaginer que demain, au moment où vous voulez aller en ville ou dans votre centre-commercial favori, vous consultiez votre écran d’ordinateur pour voir si tel ou tel voisin ne propose pas de faire « la course ensemble »… Dans un autre domaine : Quid de la dépose et de la ramasse des enfants à l’école ?

L’univers des possibles semble gigantesque. Comme il est évident, que tôt ou tard, le monopole du taxi, lui aussi conservateur et sectoriel, sera mis en brèche.

Dans cette conjoncture, le Politique saura t-il s’adapter et anticiper les changements à venir ? Il lui faudra multiplier les aires destinées au co-voiturage en créant de véritables espaces facilement accessibles, sécurisés et pourquoi pas offrant des services (connexion wifi notamment). Mais, en même temps, il lui faudra anticiper des baisses de trafic sur le rail (les RER régionaux) ou encore les bus que financent à perte les conseils régionaux : les fameux bus à 1 euro. Des transferts d’investissements sont à prévoir.

Ce retour en grâce d’une voiture, mieux utilisée, pragmatique, rentabilisée n’a pas fini de bousculer les mentalités (des écolos notamment) : Moins de voitures sur les routes et plus de monde dedans.

La France rebondira, le jour où nos Politiques, jamais préparés à la mondialisation, prendront la direction de la Silicon Valley pour y humer l’air du temps et préparer notre futur… Mais, à propos : do they speak english ?

– par Bernard Boutin

PS : Le 7 août, sur le site de BlaBlaCar, il y a 520 trajets Pau-Toulouse et 328 Pau-Bordeaux proposés. Ce n’est qu’un début !