Sur Altpy, à l’exemple de Bernard Boutin, les relations et les réflexions de voyage sont redevenues « up to date ».Un genre littéraire à part entière un peu comme la piétonisation du boulevard des Pyrénées. En octobre 2013, monsieur PYC avait commis un petit article sur son regard sur la Corse intitulé :
Île de beauté ?
Un article circonstancié avec les références littéraires idoines dont le très beau Jérôme Ferrari et les écrivains romantiques qui ont si bien senti l’Île romanesque et violente
A ce propos l’idée est de faire un rapport d’étape de son 7ème voyage sur l’île (la septième boule de cristal ?). Probablement le dernier tellement, d’une part, les très grands problèmes ne sont nullement résolus (banditisme/ atonie de l’économie non résidentielle/ absence dramatique d’agriculture… )
Mais surtout de relater l’influence des années Sarkozy/ Christian Clavier sur le contexte immobilier et la toute-puissance de l’argent qui précipite le territoire dans une extension de la Côte d’Azur. Dans ses pires excès… sans en avoir les avantages, disons continentaux, et, plus ou moins, républicains. Et sans bien sûr lui apporter une réelle plus-value économique.
Pour cela, une fois de plus, pour ses vacances, PYC a choisi la Corse. Il est vrai qu’il n’avait pas beaucoup de plan A et encore moins de plan B. Sûrement parce que le pauvre garçon, assez peu caprin au demeurant, n’a pas de page fesses boucs. Des pages qui multiplient les ami(e)s par enchantements ni même d’amis ou d’amies sur le site Amiez avec lequel il fait de la montagne.
Et que même sur Altpy, le site des intellectuels palois, doctes et distingués, qui rencontrent, chaque semaine, des parlementaires aussi socialistes qu’incapables et bruyants quand ils montent à la capitale pour des obligations de la plus haute importance. Là aussi il est un rien suspect en sa qualité d’Oloronais qui se mêle de tout et qui se permet de plaisanter de l’archange de Bordères… au lieu de deviser sur le championnat du monde de la garbure et des aventures rugbystiques du Fécéo.
Il est vrai que son amie portugaise, qui travaille et compatit chez les petites sœurs des pauvres, plus à Billère qu’à Delhi, que les moins inattentifs auront entreaperçue dans ses chroniques béarnaises et lusitaniennes, lui a fait faux bon. Donc, en cet été 2014, pas de Madères en version originale, et en randonnée pour découvrir la merveille atlantique, ses fleurs et fruits de mer, et ses chemins pas trop escarpés. Son coût de la vie plus que raisonnable la douceur et gentillesse de ses habitants et sa langueur atlantique… Une Corse portugaise en quelque sorte. Sans la folie et la passion… sans l’odeur du sang qui rôde et colore la culture locale…depuis toujours…Enfin il paraît.
Alors, donc, ce sera la Corse… beaucoup part défaut :
1) une semaine en trekking via la Balaguère.
2) une semaine seul à courir le Giussani (le Ghjunsani ?) à partir de la chambre d’hôtes de madame Frattacci à Olmi Cappela qu’il a déjà beaucoup fréquentée (la chambre pas la dame) seul ou accompagné (dans la susdite chambre).
Une semaine à réinventer les traces laissées dans son imaginaire par ses lignes mystérieuses, probablement trouvées dans la chambre, et datées, très exactement, de 1963 au temps du gaullisme triomphant, de l’ UNR et de Sanguinetti (le père de la filière corso parisienne, le frère de l’amiral ) sur le dit village d’Olmi : Un temps où la Corse verte, blanche et bleue était exempte de toute pollution visuelle voire sarkozienne… De Dominique (gardien de l’équipe de France en 58 ) et non D’Yvon Colona, gardien de but à la prison d’Arles, fils d’une député socialiste qui sûrement fait ou a fait des scandales dans les avions entre Nice et Bastia :
Pour cela les envoyés de la DGSE avaient sélectionné le village d’Olmi Cappella en haute Balagne dans la vallée du Ghjunsani un bout du monde très largement dépeuplé et accessible uniquement par une route exiguë et dangereuse. Cette route était, comme partout en Corse, encombrée de bétail en particulier de chèvres d’ânes et de ces minuscules bovins que, pour ma part, je n’avais jamais rencontré qu’ ‘au plus profond du Tibet. La vallée du Ghjunsani est certainement la haute vallée la plus secrète de Corse parallèle à celle de l’Asco bien connue des marcheurs même si, à cette époque, la mode de la randonnée restait encore confidentielle. Le village est situé à près de 1000 mètres, dominé par les majestueux sommets du monte Padro et du monte Coronna qui culminent à 2 400 m. Il vivait, comme dans mes Pyrénées natales, du rapport d’un pastoralisme axé sur la production personnelle, très marginalement, sur la vente de fromage à Corte sur les marchés du littoral en particulier à Calvi dont il dépendait administrativement…
Ou encore à reprendre ses discussions, via son nouveau smartphone qui lui a coûté un bras avec Pierre-Ange Padovani son sien ami expert psychiatre à l’hôpital de Pau. Des lignes déjà apparues sur Altpy.
Pierre Yves te connaissant, si tu es venu jusqu’ici c’est, pour que je te parle, encore et toujours, de la Corse et bien sûr de la Castagniccia et du Ghjunsani sur lesquelles tu as beaucoup fantasmé et même un peu écrit. Et que je j’ai tenté de t’expliquer pour autant que l’indicible et la beauté. Comme le regard étoilé de Garbiñe, ou ses courtes robes mauves et carminées puissent se formuler.
Mais revenons à nos moutons voire à nos mouflons.
Le nouveau, en 2014, c’est l’absolue prégnance de l’argent dans une société pauvre et appauvrie, tout à fait déboussolée, qui réussit à miter le littoral sans que le FLNC prenne encore la peine de quelques plasticages symboliques pour cacher ses propres dérives mafieuses. Certes une forme de légalité y trouve une sorte de récompense mais l’exception paysagère corse disparaît en même temps.
Même si le Padduc (plan de protection et aménagement) censé ordonner le développement dans un sens durable doit, ces jours ci, être voté. Avec les meilleures intentions du monde. La Corse est un pays schizophrène avec parfois une relation distendues aux réalités. Un bon sujet de réflexion pour Pierre-Ange Padovani notre ami psychiatre et neurologue.
Dans les agences de Calvi, une maison, dans un village certes bien fréquenté qui coûterait 200 000 € à Oloron, 270 000€ à Pau est proposée à 670 000€, une grande villa avec un grand terrain qu’on imagine constructible atteint les 1 000 000€. Évidemment pour une clientèle exogène (des Parisiens des Russes, des Christian Clavier ?) à résidence secondaire qui viendra au mieux passer quelques semaines sur l’île. Les Corses de Corse, garantis pure huile d’olive, ou simples résidents permanents, devront se débrouiller. Une problématique qu’on trouve sur la Côte basque…dans un contexte, il est vrai, un peu plus apaisé.
Dans les ports des yachts à moteur hideux et démesurément chers immatriculés à Londres, à Monaco, ou à Maltes où, comme chacun sait, abonde l’arpent honnêtement gagné dans des activités utiles au plus grand nombre. Même si une si sublime goélette tout de bois vêtue empanachée de trois mats au voiles effilées vient, deçà, delà, casser la vulgarité et l’étalage de richesse et de vulgarité.
Comme la SNCM qui vit ses derniers jours on sent le pays épuisé juste un décor avec son obsession des voitures noires et des motos surpuissantes qu’on ne voit plus sur le continent. Même les nationalistes aux crânes rasés, en treillis et en tee-shirt noirs, semblent avoir disparu. Morts ou fatigués…
Comme d’habitude Pyc est venu en train et en bateau via la Danielle Casanova, résistante morte à Auschwitz, à l’aller et le Jean Nicoli au retour, résistant décapité par les chemises noires, pour ne pas changer ses habitudes et participer, une fois encore, au bonheur romantique de partir de Marseille et arriver dans la baie d’Ajaccio en bateau. Une expérience encore sublime qui vous évite également de rencontrer des parlementaires mal dégrossis.
Mais les bateaux sont rouillés, beaucoup, et comme les noms qu’ils portent sont en train de rentrer dans le néant des temps enfouis… Il y a bien longtemps que le navire amiral, le Napoléon Bonaparte, à 12 ponts et quatre boîtes de nuit, a été cédé à la concurrence. Mais PYC aime bien ces petits navires mi-cargos mi-ferries qui suintent l’histoire et un certain laisser-aller et pas des bateaux pour américains qui voguent de la Floride aux Bahamas. Sans parler de tous les Costa plus ou moins Concordia.
Et puis partir d’Oloron pour Marseille permet d’emprunter deux des plus belle lignes françaises : Oloron Pau et Pau Marseille en suivant d’abord toutes les Pyrénées puis le midi rouge et viticole qui se déploie depuis Carcassonne jusqu’ à Nîmes dans un océan de vignes et de paysages merveilleux puis les étangs salés (Voyez près des étangs ces grands roseaux mouillés. Voyez ces oiseaux blancs et ces maisons rouillées).
Cela dit, dans le pays entre les cars du troisième âge et les bandes de motards qui « font la Corse » on voit, tout de même, beaucoup de randonneurs et de cyclistes et dans le train modernisé qui roule de Calvi à Ponte-Leccia et de Bastia à Ajaccio on trouve énormément de monde et pas seulement des touristes pour apprécier une ligne sublime qui offre un très beau regard sur les paysages de ce pays qui reste plein de beauté… L’exemple d’un aménagement structurant dans un pays qui en manque cruellement.
Mais ce n’est plus notre affaire.
Mais c’était tout de même de très jolies vacances qui cassent le quotidien et grâce aux importants efforts physiques consentis vous laissent en pleine forme plein de soleil de baignades et tout à fait affûté pour affronter les plus que relatives rigueurs de l’hiver béarnais.
A la fin de son périple gageons que notre ami Bernard, la mule et l’intellectuel, sera dans des dispositions physiques et intellectuelles très proches. Exalté et prêt à repartir.
Mais pour moi comme la SNCM et le trend historique de deux morts par homicide qui paresseusement est tombé à un mort par mois, je crains que la messe soit dite, Marseille est en train de passer devant (Ce qui est bien pour le trend mortifère).
Ces histoires font partie du passé. Et, comme le petit caporal après le consulat, nous resterons sagement sur le continent.
Angkor queue ….
– Par PYC
Oloron le 04/10/2014.