La Cour règle les comptes

gabegie  La corporation des Maires de France donne un bien piètre exemple aux citoyens. Manifestations, pleurs et lamentations, ils « sont à l’os », on aurait presque envie de les plaindre. Mensonges !
La Cour des Comptes est heureusement là pour dire la vérité sur les finances des collectivités territoriales, où le bloc communal représente la dérive la plus importante. Et elle n’est pas belle pour nos Maires pleurnicheurs et avant tout piteux gestionnaires, par manque de courage ou incompétence.

Morceaux choisis du discours de Didier Migaud, le 13/10/2015 lors de la présentation de son dernier rapport.

Les coûts de fonctionnement une nouvelle fois à l’index…

« Pour la troisième année consécutive, les dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales (177 Md€) ont progressé davantage que leurs recettes (214 Md€), respectivement de 2,2 % et de 1,3 %. Les dépenses de rémunération (62,5 Md€), dont la Cour avait déjà souligné le rythme de progression très rapide en 2012 (+ 3,4 %) et en 2013 (+ 3,3 %), ont augmenté encore plus vite en 2014 (+ 4 %). »

C’est donc en 3 ans une augmentation de 11,1% de la masse salariale ! soit plus de 6 milliards d’euro !!!

 Pendant ce temps, les collectivités territoriales diminuent les investissements…

« Les dépenses d’investissement ont aussi connu un recul important : -8,6 % pour les administrations locales dans leur ensemble, -9,2 % pour les seules collectivités territoriales. »

Et la dette continue à augmenter …

« En dépit de la réduction du besoin de financement des collectivités locales, la dette publique locale ne s’est pas stabilisée. La dette des administrations publiques locales (188 Md€) a augmenté de 3,2 % et, en leur sein, celle des collectivités territoriale (179 Md€) de 2,6 %. Ces constats amènent la Cour à réitérer ses recommandations en faveur d’une gouvernance renforcée des finances locales. »

Pourtant, les marges de manœuvre existent …

« La masse salariale constitue un gisement potentiel d’économies. Sa progression découle pour partie, je l’ai dit, de décisions qui échappent aux collectivités. Mais les exécutifs locaux disposent d’importants leviers pour ralentir sa progression. En particulier, des surcoûts importants continuent de résulter de pratiques contestables, auxquelles les gestionnaires publiques peuvent mettre fin : durées effectives de travail inférieures à la durée légale, lutte insuffisante contre l’absentéisme, recours excessif aux heures supplémentaires ; évolution non maîtrisée des effectifs. C’est possible, comme le montrent les exemples cités dans le rapport. Au-delà de ces efforts, une réduction significative de la masse salariale ne saurait être obtenue sans une réflexion sur les missions des différents niveaux de collectivités, sur leur organisation, et sur la répartition et l’évolution de leurs effectifs. »

 Les mutualisations constituent également une piste intéressante. La couverture du territoire par des groupements intercommunaux est désormais intégrale. De nouvelles mutualisations et des économies de gestion sont possibles, qui pourraient être couplées au renforcement des compétences transférées par les communes. Les travaux des chambres régionales des comptes mettent en évidence l’intérêt du développement de services mutualisés et le caractère encourageant de bonnes pratiques. Les démarches locales, encore hésitantes, pourraient être intensifiées et recentrées sur la recherche d’économies nettes, notamment sur les fonctions « support ». Des objectifs chiffrés d’économies pourraient accompagner les schémas de mutualisation, afin d’encourager les approches évaluatives.
L’exemple de Pau est tout à fait en ligne avec ce rapport.

Mais que fait donc François Bayrou ? ( « Bayrou et le budget de la ville de Pau : Où est la vérité ? » AP du 22/4/2015)

Il déforme la réalité dans sa description du budget et enfume maintenant les citoyens avec son « Pays de Béarn », une couche de plus dans le mille feuille que Bayrou transforme en pièce montée, tout cela pour ne pas s’attaquer aux vrais problèmes.

Pourtant il s’indigne contre le taux d’absentéisme des fonctionnaires territoriaux palois (16% !!!) ou les sureffectifs, mais ne fixe aucun objectif quantifié de progrès ni ne prend aucune mesure sérieuse. On pourrait hélas dire la même chose de l’immense majorité des Maires.
Le Département des Pyrénées Atlantiques n’est pas en reste. Il est d’ailleurs pitoyable de voir qu’après la gabegie socialiste, le MoDem et JJ Lasserre sont incapables de s’attaquer aux vrais problèmes : une masse salariale qui a augmenté de 30% entre 2009 et 2014 ( « Labazée et Lasserre : Zéro en mathématiques » AP du 30/6/2015) Sans parler de la gabegie des « Maisons du Département » ou les voyages touristiques en Argentine…

Pendant ce temps, les impôts locaux continuent d’augmenter…

Quand les contribuables s’éveilleront…

par Daniel sango

 

LGV : Ridicule !

 lgv-detteLe PS de Hollande se débat face à une situation désespérée alors qu’approchent les échéances électorales. Tout est bon pour solliciter le clientélisme de bas étage montrant au grand jour la stature pitoyable de nos élus, bien loin de ce qui est nécessaire pour diriger un pays avec efficience, équité, et sincérité.

De la même façon qu’Hollande supprime l’imposition sur le revenu pour de plus en plus de personnes au point que maintenant seules 40% des citoyens vont payer cet impôt, le gouvernement se fend d’une déclaration d’utilité publique pour les LGV du Sud ouest, Bordeaux Toulouse et Bordeaux Dax. Et au diable les conclusions de la commission d’enquête d’utilité publique ou les rapports de la Cour des Comptes !

Tout cela simplement pour aider les socialistes d’Aquitaine et Midi Pyrénées à l’approche des Régionales…pitoyable.

On le sait, et je l’ai toujours écrit, que ces lignes se feront un jour, mais pas dans les dix ou quinze années à venir, il faudra d’abord une sacrée embellie économique.

Car le premier problème, le seul qui vaille, est bien sûr totalement éludé par nos élus de pacotille : Qui va payer ?

Et là tout le monde est d’accord : personne.

Alors assez d’amuser la galerie avec ce genre de procédé ridicule !

par Daniel Sango

Radio France otage des syndicalistes

greve radio france   L’incroyable conflit de Radio France entre l’Etat et une poignée de syndicalistes est dans sa quatrième semaine. Il existe une information objective sur les sources et les solutions du conflit : le rapport de la Cour des Comptes. Citations.

« Ce rapport, qui procède principalement du contrôle de l’entreprise sur les exercices 2004 à 2013, s’appuie également sur des comparaisons avec des radios de service public étrangères qui se sont profondément transformées ces dernières années (BBC en Grande-Bretagne, DR au Danemark et RTBF en Belgique). »

Une fois de plus, la France est à la traîne, incapable de se réformer…

« Depuis dix ans, les antennes de Radio France connaissent un développement peu ordonné et dispendieux. Leurs budgets ont augmenté de 27,5 %, sans recherche de coordination des activités ni de mutualisation des moyens.

Malgré des débuts prometteurs et en dépit d’audiences encourageantes en termes d’écoute différée (podcasts), Radio France n’a pas achevé sa mue numérique. Si une forte impulsion a été donnée dans ce domaine en 2011, de lourds investissements et l’intégration du numérique dans la définition des métiers restent à réaliser.

Enfin, les quatre formations musicales, qui représentent 40 M€ de coûts directs et 2 M€ de recettes, nécessitent de voir leur place repensée au sein de Radio France. Avec l’inauguration, en novembre 2014, du nouvel auditorium, la coexistence de deux orchestres symphoniques (Orchestre national de France et Orchestre philharmonique de Radio France) pose question. »

« Avec 4 909 ETP en 2013, Radio France dispose d’effectifs importants. De 2000 à 2011, pendant que les effectifs de la fonction publique (État et établissements publics administratifs) diminuaient de 9,3 %, ceux de Radio France augmentaient de 14,3 %. Il en est de même pour la masse salariale, qui a crû de 18,8 % entre 2006 et 2013, soit deux fois plus que les dépenses du budget général de l’État. Le recours à l’intermittence, qui augmente à nouveau depuis 2009, a représenté 700 ETP et près de 12 % de la masse salariale en 2013.

 Enfin, Radio France se caractérise par un dialogue social intense, difficile voire conflictuel. Avec huit comités d’établissement et un comité central d’entreprise ou siègent six syndicats représentatifs, ce sont 388 personnes – soit environ 8 % des effectifs – qui bénéficient du régime des salariés protégés. »

Sur le chantier de réhabilitation de la Maison de la Radio :

« Radio France ne s’est pas dotée, pour conduire ce projet, d’une équipe, d’une organisation et de procédures adaptées. Le chantier a pris du retard et ses coûts ont dérivé. L’étendue de cette dérive, qui fragilise aujourd’hui les comptes de l’entreprise, n’est pas encore précisément connue, même s’il ressort de la dernière estimation communiquée à la Cour (avril 2014) que l’on s’achemine vers un doublement du coût : alors que l’opération a été engagée en 2004 sur la base d’un coût global prévisionnel de 262 M€ courants, cette dernière estimation prévoit un coût final à l’achèvement de 575 M€ courants. »

On pourra noter que dans ce conflit, il est très difficile d’obtenir tous les jours un chiffre des grévistes. Ils étaient de 5,5 % en début de semaine, c’est à dire moins que l’ensemble des syndicalistes « actifs » et protégés …

Jusqu’à quand durera cette gabegie ?

par Daniel Sango

Cour des Comptes : https://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Radio-France-les-raisons-d-une-crise-les-pistes-d-une-reforme

Illustration : extrait du blog de P Morelle

La Cour compte pour du beurre

cour des comptes   Il existe en France un organisme dont la compétence n’est remis en cause par personne. Pourtant, ses préconisations ne sont que rarement suivies par le pouvoir en place.

Les « sages » de la rue Cambon interviennent régulièrement pour faire des bilans et des propositions sur le budget de l’Etat et les dépenses publiques. Son Premier Président, Didier Migaud, ancien Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, socialiste de surcroît, est respecté par tous. Après leur rapport annuel, ils viennent de publier un rapport sur la situation financière calamiteuse de Radio France dont une minorité de personnel mène actuellement une grève scandaleuse depuis deux semaines. Ces personnels, soutenus par des syndicats archaïques ont l’air d’être complètement coupés de la vraie vie.

Pourtant, s’ils écoutent France Inter, ils doivent savoir que l’Etat demande aux entreprises de la vraie économie d’être plus performantes, plus compétitives. Est-ce que la compétitivité, l’amélioration continue des performances, ne devrait être le lot que d’une petite moitié de la France ? La dépense publique atteint près de 58 % du PIB et il faudrait oublier de demander à cette grande moitié de continuer à vivre paisiblement dans un autre monde ?

Les préconisations de la Cour pour Radio France sont des évidences :

– fusionner les trois rédactions de France Inter (140 journalistes) de France Info (100 journalistes) et de France Culture (40 journalistes) qui bien sûr traitent de la même information. Une division par deux du nombre de journalistes, mais aussi de leur environnement serait un objectif, mais la Cour ne va pas jusque là, toujours dans la retenue.

– Stopper les travaux, de réfection de la Maison de la Radio (600 millions d’euro dépensés) dont la dérive financière n’est plus acceptable.

– fusionner les deux orchestres symphoniques et les deux chœurs de Radio France.

Le Gouvernement aura-t-il le courage de siffler la fin de la récréation ? Rien n’est moins sûr.

D’autres suggestions de la Cour n’ont toujours pas eu les suites qu’elles méritent, rêvons que la loi Macron 2 les reprennent toutes :

– les petits aéroports français inutiles et déficitaires

– une vraie réforme des retraites

– la gabegie dans les communes et les intercommunalités

– des centres universitaires qui n’ont pas évolué avec la société

– les stations de ski des Pyrénées

– les sous préfectures sous utilisées

– le coût exorbitant des bus et tramways

– …etc.

Avec, en toile de fond, ce constat récurrent de la Cour : en France les dépenses publiques sont plus élevées qu’ailleurs, pour des services qui ne sont pas meilleurs, voire parfois moins bons que ceux de nos voisins.

Mais nos politiques dont l’unique but est leur ré élection ont le courage dans les chaussettes, et ne comptez pas sur Hollande pour lever le petit doigt. Il joue la montre en attendant la petite reprise qui aura lieu, mais qui ne lui devra rien.

En attendant, et puisqu’on parle de Radio France, est-il normal que le contribuable paye un emplacement de Bleu Béarn sur la place Clemenceau, le lieu le plus cher de Pau, alors que l’on peut faire de la radio depuis un local moins coûteux ?

 

par Daniel Sango

Les impôts locaux vont augmenter !

imgresIl est sorti ce 14 octobre 2014 le rapport de la Cour des Comptes sur les finances des collectivités territoriales ou administrations locales. En un an, puisque le précédent rapport sur le même sujet date du 14 octobre 2013, les choses ne se sont pas vraiment arrangées. Si cela continue sur la même lancée nous ne couperons pas d’une augmentation des impôts locaux. Explications.

 En 2013, les dépenses des administrations locales ont progressé  de 3,4 % tandis que dans le même temps les recettes n’augmentaient que de 1,1%. Le déficit, en conséquence, est passé de 3,7 milliards d’euros en 2012 à 9, 3 milliards en 2013 et cela sur un montant total de dépenses de 252 milliards. De quoi augmenter la dette à tous les étages.

 Les dépenses se répartissent ainsi :

Etat : 47,0%

Sécurité Sociale : 32,0%

Administrations locales : 21 %

 La dette elle, se répartit de la manière suivante :

Etat : 79,5%

Sécurité Sociale : 11,0 %

Administrations locales : 9,5%

 La dotation et participation de l’Etat ont baissé de 1,5% en 2013, de la même manière la fiscalité indirecte affiche un recul de 2,4%. Les impôts locaux ont augmenté de 2,3% et n’ont pas permis de rééquilibrer la balance. La cour observe avec malice : «  La baisse modeste du concours de l’Etat en 2013 n’a pas freiné l’évolution des dépenses, du déficit et de la dette du secteur public local. »

 En 2013, les dépenses d’investissement des collectivités locales représentaient 58,8% des dépenses totales, soit + 2% par rapport à 2012. Au cours des dernières années  les dépenses de ces collectivités n’ont cessé d’augmenter.

 Si les départements ont été plus rigoureux au cours des dernières années, les régions, elles, ont généreusement multiplié par 4,5 leurs dépenses de personnel entre 2005 et 2010.

 Contrairement à ce qui avait été proclamé, la multiplication des intercommunalités a été un puissant facteur d’augmentation des dépenses de fonctionnement. Les magistrats de la rue Cambon insistent sur la masse salariale des fonctionnaires territoriaux qui a progressé de 3,5% en 2012 et de 3,1% en 2013. De combien était l’inflation ces deux dernières années ?

 En onze ans 260 000 agents supplémentaires ont été recrutés dans le « bloc communal » c’est-à-dire les communes et les intercommunalités. Si l’on tient compte des conséquences de transfert de compétence cette augmentation se chiffre à 320 000 emplois tandis que le nombre des fonctionnaires d’Etat a baissé de 5 %.

 Entre 2002 et 2011 les dépenses de personnel ont progressé de 145,6% au niveau de l’intercommunalité et de 12,8% au niveau des communes. Ces dépenses sont passées de 1,59 milliards en 2000  à 6,27 milliards en 2012 dans les intercommunalités soit une augmentation de 62%. Qui dit mieux ? Dans les communes cette hausse passe de 23,3 milliards à 34,1 milliards. Cela s’appelle de l’électoralisme ou de la démagogie, comme on veut.

 Au moment où les représentants des BTP (bâtiments et Travaux Publics) sont dans la rue pour dire leur préoccupation face à la considérable baisse de leur activité, il n’est pas inutile de souligner que 70% des investissements dans ce secteur, BTP, proviennent des collectivités locales.

 Il y a dans notre beau pays 2145 établissements publics de coopération intercommunale :

 – 1903 communautés de communes

– 222 communautés d’agglomération

– 15 communautés urbaines

– 4 syndicats d’agglomération

– 1 métropole.

Ajoutons à ce chiffre nos 36 600 communes et surtout comparons avec les autres pays d’Europe :

En Belgique, 589 communes

Italie et Espagne, 8000 communes chacune

Allemagne, 11250 communes

Royaume Uni, 9946  civil parishes et 900 towns

 Devant ce constat de la Cour des Comptes, les réactions des politiques ne se sont pas fait attendre. L’Association des maires de France (AMF) n’a pas hésité à parler d’amalgames destinés à leur faire endosser la responsabilité de la crise des finances publiques. Ses représentants sont même allés jusqu’à dire que le rapport de la Cour des Comptes était « malhonnête ». Rien que ça.

 A propos de malhonnêteté justement, il serait intéressant de lire le livre d’Antoine Peillon « Corruption » aux Editions du Seuil (18€). L’auteur affirme que jamais depuis la Libération notre République n’a été à ce point corrompue. Le procès qui se déroule actuellement à la suite de la catastrophe de La Faute-sur-Mer en Vendée, qui a provoqué la mort de 29 personnes, est riche d’enseignements à ce sujet. Corinne Lepage avocate des parties civiles au procès Xynthia déclare sans détour que Françoise Babin ex-adjointe à l’urbanisme « n’est pas quelqu’un de parfaitement éthique, qui aurait bien séparé ses intérêts personnels de ses fonctions à la mairie. Son patrimoine familial a été multiplié par vingt pendant les dix dernières années ».

 La réforme tant attendue des collectivités territoriales est en train de se perdre dans les oubliettes, elle ne sera de toute façon, qu’un ersatz de ce qui avait été envisagé. Chaque élu se cramponne à son mandat ou plus précisément à ses avantages de petit roitelet local.

 Rien ne va changer, la gestion des  administrations locales ignorera, comme par le passé, le rapport et les préconisations de la Cour des Comptes, les dépenses ne seront pas maîtrisées et nous paierons des impôts de plus en plus élevés. Bercy chiffre l’augmentation  des impôts locaux à 3,3% en 2014 et à 3,2% en 2015.

 Sauf à Pau car,

François Bayrou avait promis

A tous les habitants de Pau

De faire diminuer leurs impôts

 Nous n’en sommes pas encore à danser la Carmagnole, mais seulement à espérer le faire bientôt.

 

Pau, le 16 octobre 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD

Et si la décentralisation ruinait la France

imagesLe 14 octobre 2013, la Cour des Comptes rendait un rapport sur la gestion des collectivités territoriales. Le bilan  particulièrement inquiétant,  laissait apparaître que, dans l’hypothèse où des mesures drastiques ne seraient pas adoptées, la situation de l’endettement de ces structures ne pourrait qu’empirer.

 Premier constat, les dépenses des collectivités locales s’élèvent à 245 milliard d’euros. Ce sont celles qui ont progressé le plus fortement au cours de trente dernières années.

En 1983 elles représentaient 8,6% du PIB pour atteindre 11,7% de ce même PIB en 2011.

L’endettement de ces collectivités, Communes, communautés de communes, communautés d’agglomération, départements et régions,  était de 166,6 milliards d’euros en 2011, il est passé à 173,7 milliards d’euros en 2012. Sur ce même chapitre de l’endettement, les projections sont inquiétantes. Il  pourrait atteindre 176 milliards fin 2017. Autrement dit il ferait un bond de 6,7 % du PIB pour accéder à 7,6% du PIB. Enfin il représenterait 9,5% de l’ensemble de la dette de notre pays.

Cette explosion est liée à une augmentation des dépenses, embauches et recours à l’emprunt. La masse salariale des collectivités locales a augmenté de 3,1% en 2013, plus que l’inflation. Elle avait déjà cru de 3,5% en 2012.

L’investissement a connu, lui, une progression de 8,1% en 2013, un taux qui n’avait jamais été égalé depuis 2009.

Les collectivités emploient 1, 8 million d’agents. Et c’est sans doute sur ce point que la Cour de Compte accentue ses recommandations. Les embauches sont trop nombreuses. L’avancement automatique, le régime indemnitaire des agents des collectivités est beaucoup plus favorable que dans la fonction publique de l’Etat. La Cour estime par ailleurs que les outils de contrôle manquent parce que les arrêts de travail sont plus nombreux dans le secteur public local qu’ailleurs.

Nous savons tous que la dotation de l’Etat doit baisser de 3,5 milliards d’euros en 2015, ce qui nous laisse mal augurer de la bonne santé des finances locales. L’hypothèse d’une augmentation des impôts locaux n’est donc  pas une hypothèse d’école.

 

Pour certaines villes de notre agglomération et du département l’endettement se chiffre de la manière suivante :

Pau.       Dette : 66 758 000 euros, soit par habitant : 819 euros

Billère.  Dette : 15 793 000 euros, soit par habitant : 1156 euros

Lons.     Dette : 5 007 000 euros, soit par habitant : 394 euros.

Bayonne. Dette 61 708 000 euros, soit par habitant 1350 euros.

L’endettement moyen par habitant sur le plan national, est de 607 euros.

Quand on sait que les contrôles des finances locales ne sont que très rarement exercés on peut s’inquiéter et se demander jusqu’où va aller cette dérive ?

 

                                                                                               Pau, le 8 octobre 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD

Aéroports, ça vole bas !

avionsNotre millefeuille local se réveille, certains de nos politiques sortent de leur douce léthargie. Les Conseils Généraux des Pyrénées Atlantiques et des Hautes Pyrénées se rendent enfin compte de l’anomalie coûteuse que constituent deux aéroports à 35 km de distance l’un de l’autre.

Cela fait pourtant plusieurs décennies que n’importe quel citoyen normal a compris que deux aéroports à 35 km de distance cela ne peut fonctionner durablement.

Cela fait 5 ans que la Cour des Comptes dans son rapport de juillet 2008 « Les aéroports français face aux mutations des transports aériens », a clairement indiqué le chemin à prendre :

« Les analyses menées par les juridictions financières ont néanmoins montré que la quasi totalité des aéroports décentralisés sont en déficit chronique. Ils ne traitent qu’un faible trafic et assurent le maintien de leur activité essentiellement grâce aux subventions des collectivités territoriales, en particulier pour ce qui concerne les investissements. Quant aux douze grands aéroports régionaux, ils sont pour la plupart tout juste en équilibre financier alors que le nombre de passagers accueillis devrait leur permettre de dégager des profits. »

Et la demande aux collectivités territoriales qui est de : « rationaliser et formaliser une stratégie de développement des aéroports décentralisés et des infrastructures associées » est tout aussi claire.

Et ceci vaut pour les aéroports français isolés, alors imaginez pour notre doublon local !

Il y a plus de trois ans, que cette situation ubuesque était dénoncée dans AP : « Un aéroport ça va, trois, bonjour les dégâts«  (AP du 12 Avril 2010).

Cela fait des décennies que nos politiques locaux, par égoïsme coupable font preuve d’une incapacité totale à gérer ces infrastructures redondantes, puisant sans cesse dans la manne de nos impôts pour subventionner à fonds perdus deux aéroports.

Ce qui est encore plus surprenant, c’est que ce réveil touche le Conseil Général, dont ce n’est absolument pas la compétence !

« Cela n’a que trop duré, estime Michel Pélieu. Pour le président PRG du conseil général des Hautes-Pyrénées, les aéroports de Pau et Tarbes-Lourdes, voisins de palier, n’ont plus les moyens de se concurrencer frontalement. »(La Rép du 6/11/2013).

Il faut dire que les préconisations sont des plus vagues et homéopathiques :

« En tout cas, si rien n’est fait, il y aura des « morts » !  Dans un contexte de raréfaction de l’argent public, il faut donc penser différemment. Trouver des complémentarités plutôt que de se faire la guerre car, sinon, c’est du perdant-perdant ! »

Le remède est pourtant simple, connu de tous les industriels qui gèrent plusieurs sites : il y a un aéroport de trop…

Mais notre millefeuille est une jungle inextricable…

Car c’est la Région  qui est en charge de cette gestion…

Nous avons même la chance d’avoir le Vice-Président de la Région Aquitaine en charge des infrastructures qui est aussi Maire d’Oloron-Sainte-Marie, et, cerise sur le gâteau, est aussi Président du Syndicat Mixte en charge de l’aéroport de Pau !!!!

Ohé! on se réveille ?

Faisons confiance à nos élus, ils vous parleront de réunir demain, ou après demain Pau Tarbes et Lourdes dans une vaste agglomération qui deviendra le phare du Sud-Ouest, capable de rivaliser avec Bordeaux ou Toulouse, mais sont incapables de résoudre des problèmes aussi simples que créer une agglomération Pau Pyrénées cohérente, conforme au bassin de vie, ou résoudre le problème récurrent de deux aéroports à 35 km de distance.

Quand je vous dis que notre millefeuille est d’une efficience remarquable…

Quand les citoyens s’éveilleront…

– par Daniel Sango