La Cour compte pour du beurre

cour des comptes   Il existe en France un organisme dont la compétence n’est remis en cause par personne. Pourtant, ses préconisations ne sont que rarement suivies par le pouvoir en place.

Les « sages » de la rue Cambon interviennent régulièrement pour faire des bilans et des propositions sur le budget de l’Etat et les dépenses publiques. Son Premier Président, Didier Migaud, ancien Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, socialiste de surcroît, est respecté par tous. Après leur rapport annuel, ils viennent de publier un rapport sur la situation financière calamiteuse de Radio France dont une minorité de personnel mène actuellement une grève scandaleuse depuis deux semaines. Ces personnels, soutenus par des syndicats archaïques ont l’air d’être complètement coupés de la vraie vie.

Pourtant, s’ils écoutent France Inter, ils doivent savoir que l’Etat demande aux entreprises de la vraie économie d’être plus performantes, plus compétitives. Est-ce que la compétitivité, l’amélioration continue des performances, ne devrait être le lot que d’une petite moitié de la France ? La dépense publique atteint près de 58 % du PIB et il faudrait oublier de demander à cette grande moitié de continuer à vivre paisiblement dans un autre monde ?

Les préconisations de la Cour pour Radio France sont des évidences :

– fusionner les trois rédactions de France Inter (140 journalistes) de France Info (100 journalistes) et de France Culture (40 journalistes) qui bien sûr traitent de la même information. Une division par deux du nombre de journalistes, mais aussi de leur environnement serait un objectif, mais la Cour ne va pas jusque là, toujours dans la retenue.

– Stopper les travaux, de réfection de la Maison de la Radio (600 millions d’euro dépensés) dont la dérive financière n’est plus acceptable.

– fusionner les deux orchestres symphoniques et les deux chœurs de Radio France.

Le Gouvernement aura-t-il le courage de siffler la fin de la récréation ? Rien n’est moins sûr.

D’autres suggestions de la Cour n’ont toujours pas eu les suites qu’elles méritent, rêvons que la loi Macron 2 les reprennent toutes :

– les petits aéroports français inutiles et déficitaires

– une vraie réforme des retraites

– la gabegie dans les communes et les intercommunalités

– des centres universitaires qui n’ont pas évolué avec la société

– les stations de ski des Pyrénées

– les sous préfectures sous utilisées

– le coût exorbitant des bus et tramways

– …etc.

Avec, en toile de fond, ce constat récurrent de la Cour : en France les dépenses publiques sont plus élevées qu’ailleurs, pour des services qui ne sont pas meilleurs, voire parfois moins bons que ceux de nos voisins.

Mais nos politiques dont l’unique but est leur ré élection ont le courage dans les chaussettes, et ne comptez pas sur Hollande pour lever le petit doigt. Il joue la montre en attendant la petite reprise qui aura lieu, mais qui ne lui devra rien.

En attendant, et puisqu’on parle de Radio France, est-il normal que le contribuable paye un emplacement de Bleu Béarn sur la place Clemenceau, le lieu le plus cher de Pau, alors que l’on peut faire de la radio depuis un local moins coûteux ?

 

par Daniel Sango