M…Merci M…Macron !

C’est peut-être ce que vous allez vous écrier, en bredouillant un peu toutefois.

En effet, grâce aux hésitations du chef de l’État (ou à ses exigences) on sait désormais que votre soutien à Alternatives-Pyrénées vous vaudra un crédit d’impôt dont 60% vous sera versé dès la mi-janvier au lieu de l’automne. Vous me direz, comme François Ruffin au micro de France-Inter, que peu importe le moment où l’impôt est prélevé. Ce qui importe c’est à qui il l’est et pour qui ou pour quoi.

De fait, vos avez mal digéré l’abandon de l’exit tax dont vont être exonérés ceux qui fuient l’impôt en France. Vous aimeriez bien aussi que les grandes firmes internationales qui font des bénéfices juteux en France paient des impôts à leur hauteur ici, et non en Irlande ou au Luxembourg. Vous savez que la capitalisation boursière d’Amazon atteint plus de 1.000.000.000.000 de dollars (oui, vous avez recompté le nombre de zéros, bien que ce ne soit pas votre habitude lorsque vous ouvrez votre portefeuille). Et ce n’est qu’un exemple.

Vous savez aussi que les bénéficiaires du crédit-impôt-recherche et du CICE s’étaient engagés à embaucher en contrepartie et que cette contrepartie n’a guère été réalisée.

En revanche, les retraités n’ont pas été épargnés par la CSG, et maintenant vous allez obliger le pauvre papy (ou mamie) qui emploie une aide-ménagère à calculer et collecter (?) l’impôt que cette dernière doit. Sans parler du petit entrepreneur qui devra savoir si chacun de ses employés paie bien une pension alimentaire ou a bien droit à une charge de famille pour ses enfants étudiants etc. Au lieu de faire faire le travail de l’administration par les employeurs, ne serait-il pas judicieux de les laisser faire face à la concurrence, voire de leur simplifier la vie ? Et de ne pas provoquer les fonctionnaires avec une augmentation de 0,3% après cinq années de blocage alors que l’inflation atteint 2,3% par an?

Finalement, faire porter la dette de la SNCF par l’État et les contribuables pour la porter à 100% du PIB sans donner au fret ferroviaire des armes face à la concurrence des camions qui détériorent les routes, nous polluent et épuisent les richesses naturelles, est-ce une bonne politique ?

M. Macron, vos concitoyens (ou sujets ?) n’attendent pas vos petits « cadeaux », mais un cap juste.

Paul Itaulog