Ce sont les élus qui sont trop nombreux, pas les ours !

ours 2    On aura donc deux ourses en Béarn, et ce ne sont pas les positions incongrues de nos parlementaires qui y changeront quelque chose, enfin si, on peut espérer qu’ils seront, eux, à l’avenir, moins nombreux.

Une majorité des Maires des PA s’étaient déjà tristement prononcé sur ce sujet ( « Les élus béarnais veulent la peau de l’ours ! » AP du 17/6/2018 cliquer sur le titre ), même ceux dont la commune n’a vu que des ours en peluche…

Lors d’un déjeuner avec Nicolas Hulot concernant la réintroduction de deux ourses en Béarn, il a eu droit à un refus unanime des parlementaires des Pyrénées Atlantiques. Les propos de David Habib furent clair :  » Nous lui avons répondu qu’entre l’ours et les bergers nous choisissons sans hésiter les bergers » (La République du 31/7/2018). Enfin, une partie des bergers…

Cette opposition unanime est pour le moins étonnante. Tout d’abord on aimerait des prises de parole claires des députés MoDem, la position de Josy Poueyto ou Jean Paul Mattéi confronté à l’ours dans leur circonscription, cela doit être piquant… Et que dit notre François, roi du Pays de Béarn ?

Mais ces élus oublient un peu vite ce que pensent leurs électeurs. Un sondage IFOP sur l’ensemble des Français diffusé le 1/3/2018 montre que 84% des Français sont favorables à cette réintroduction (8 points de plus que lors du précédent sondage) ainsi que 78% des Pyrénéens !

D’ailleurs la mascotte de la Section Paloise, Bearny est bien un ours et le Béarn juste un peu plus qu’un ours anglais… Rappelez vous, le slogan publicitaire du Conseil Général (aujourd’hui lui aussi opposé à l’ours) pour leur station de ski : « A la Pierre Saint Martin les oursons vous regardent skier » …

Quels arguments ont ces girouettes pour démontrer que ce qui est possible en Espagne, en Italie en Roumanie ou en Slovénie est impossible en Béarn ?

Comment est-il possible que nos élus s’opposent à cette démarche écologique défendue par le plus populaire des écolos, exigée par l’Europe, et approuvée par l’immense majorité des citoyens et des Pyrénéens ?

Devant un tel désaveu on aimerait avoir un argumentaire détaillé de la part nos élus !

J’espère que les électeurs se souviendront de ces prises de position lors des prochaines élections, mais surtout qu’avant, la population des parlementaires, bien trop nombreuse, sera diminuée d’une manière sensible comme promis par le Président candidat. Trop de politiciens professionnels dont les dégâts sur la population des moutons citoyens sont considérables.

On n’envisage pas de les introduire ailleurs, personne n’en manque …

Daniel Sango

 

Pour prolonger cette lecture, un article qui nous montre que les bergers, en particulier la jeune génération, est favorable à la cohabitation :

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/grand-format-si-l-ours-disparait-mon-metier-va-mourir-le-plaidoyer-d-une-bergere-en-bearn_2863767.html

Crédit photo : goldenmoustache.com

 

 

Habib contre Bernos : match nul

david-habib-et-michel-bernosLa situation dans la troisième circonscription va donner lieu a un duel de crocodiles. Le résultat du premier tour ne donne qu’un avantage limité à Michel Bernos, et ses réserves de voix à droite sont limitées. Autant dire que le niveau d’abstention au second tour sera important, avec d’autres questions comme le comportement des électeurs des extrêmes. Tout semble possible.

David Habib est implanté depuis des lustres, c’est le politicien professionnel type, d’assistant à parlementaire il n’a connu que la politique, un lourd handicap aujourd’hui, d’autant que son comportement désinvolte après les municipales paloises (démission au lieu de mener l’opposition) n’a peut être pas amélioré sa cote. Proche de Manuel Valls il aurait pu franchir le Rubicon et le rejoindre.

D’un autre côté, Michel Bernos laboure le secteur depuis des années, Maire de Jurançon, Vice-Président de l’agglomération il a été battu aux dernières élections départementales. De l’UDF au MoDem puis à l’UDI et enfin En Marche, il a cherché une ouverture dans tous les partis centristes et semble l’avoir trouvée. Son investiture a mis du temps avant de s’officialiser, il voulait probablement la première circonscription, bien moins risquée, d’autant que sur la troisième en plus du sortant, Bernard Dupont (UDI) occupe une partie du terrain. Est-ce Bayrou qui a évincé Bernos de la première pour y mettre son étoile montante ? Cela paraît vraisemblable.

Ce matin sur France Bleu Béarn, les crocodiles se sont faits les dents et le débat a été musclé mais au raz des pâquerettes. Quelques amabilités :

Bernos : Mon suppléant a été interpellé par David Habib à Lembeye lui disant « qu’il n’existait pas « .

Habib : J’ai le troisième meilleur score des socialistes en France et vous le troisième plus mauvais d’En Marche.

Bernos : Les gens, les élus ont peur de vous !

Habib : J’ai de bonnes relations avec Macron, j’ai beaucoup de points d’accord avec lui et j’aurais pu aller vers En Marche mais je reste socialiste.

Bernos : C’est impossible car c’est votre quatrième mandat.

Puis le pugilat a évolué vers le sempiternel développement économique où comme je le répète souvent les députés ont une influence locale directe extrêmement limitée, mais il faut bien tenter de se mettre en valeur …

Habib : Sur YARA, vous ne connaissez pas le dossier.

Bernos : si on vous écoute ce sera bientôt vous qui aurez découvert le gisement de Lacq.

Suivi de quelques amabilités sur leurs écuries.

Habib : Bernos c’est le logo, moi c’est le boulot.

Bernos : Le logo du PS a disparu comme si vous aviez honte du quinquennat.

Et on l’aura compris, le débat n’a pas pris beaucoup de hauteur, mais cette agressivité est symptomatique car les deux risquent gros. Bernos joue sa crédibilité auprès de Macron dont il se veut le plus proche possible… Pour Habib c’est une fin de carrière ou la gloire d’être parmi les survivants du PS.

Pour l’électeur, cela ne changera pas grand chose puisqu’ils se disent vouloir appliquer à peu près le même programme…

Daniel Sango

Crédit photo : Sud Ouest

Frédérique Espagnac et les caméléons roses

MINOLTA DIGITAL CAMERA   La primaire de la gauche a donné lieu à un petit séisme : les frondeurs ont gagné. Cette victoire étale au grand jour l’abîme qui coupe en deux le PS.

La fracture du Parti Socialiste est définitivement confirmée quand on a pu entendre la vision de Benoît Hamon sur le futur de la France. Rasage gratis à tous les étages et en prime, même pas peur. A la question pourtant basique de savoir d’où viendrait le financement de ses projets fantasques, il répondait que la dette n’est pas un problème et qu’il y avait des choses plus importantes que les déficits ! Vous me direz que c’est ce qui se passe en France depuis plus de trente ans, mais ses propositions vont beaucoup plus loin, bien au delà de la démagogie, bien au delà des rêves. Ben voyons, comment se fait-il que personne n’ait pensé qu’on pouvait diriger un pays sans se préoccuper des finances de l’Etat ? Cela serait tellement plus simple …

Il va même plus loin en décrétant qu’il entraînerait (on ne sait comment) l’Europe dans de folles relances budgétaires, oubliant au passage une réalité : ce sont les fourmis qui dirigent l’Europe et ce sont elles qui ont raison, pas les cigales. Il a la mémoire courte et aurait dû mieux regarder ce qui s’est passé en Grèce. Entre les fanfaronnades de Tsipras durant sa campagne et sa confrontation à la réalité du pouvoir : il y a eu un abîme. Il a été élu avec le programme de Mélenchon et gouverne avec celui de Fillon, principe de réalité oblige.

Dans le zoo de nos « professionnels » de la politique, il va être amusant de voir les éléphants se transformer en caméléons. Et C’est Frédérique Espagnac qui ouvre le bal dans une petite vidéo mise en ligne par La République :

http://video.larepubliquedespyrenees.fr/victoire-de-benoit-hamon-la-reaction-de-la-senatrice-frederique-espagnac_x5a07ut.php

Elle si proche de Hollande, faite de toute pièce par lui, la voilà rangée derrière « Benoît ». La voilà prête a s’unir à Mélenchon que tout oppose. Que ne ferait-on pas pour tenter de conserver cette rente de sénatrice, si douillette et si bien rémunérée… Un caméléon rose qui rougit.

Nathalie Chabanne, frondeuse et soutient de Benoît Hamon est bien sûr satisfaite, mais son commentaire n’est qu’une langue de bois basique sans saveur. Elle avait déjà changé de couleur bien avant, rose pour sa campagne, rouge pour son mandat qui restera unique.

http://video.larepubliquedespyrenees.fr/victoire-de-benoit-hamon-la-reaction-de-la-deputee-nathalie-chabanne_x5a07i0.php

Martine Lignières Cassou doit penser qu’il est temps de quitter ce navire qui coule…Vivement la retraite, enfin une vie en rose !

David Habib garde le silence. Il doit pourtant être rouge… de colère. Aura-t-il le courage de dire que les visions de ces deux moitiés du PS sont totalement incompatibles ?

Lui, le porte parole de Manuel Valls, ira-t-il rejoindre Macron ? Il écrit à son sujet sur son site : « Je retiens toutefois qu’il a compris que le prochain Président devra incarner le progrès, la quête de croissance, l’espoir d’une France optimiste et unie. C’est mon crédo depuis toujours. »

Pourtant, c’est vers le rouge qu’il fera semblant d’aller en suivant son leader, pour faire le dos rond jusqu’à la défaite de Benoît Hamon et une hypothétique reconquête ou division du Parti Socialiste. Son futur politique est loin d’être un long fleuve tranquille, une excellente occasion pour aller enfin se confronter avec le monde du travail.

Cette présidentielle a au moins l’avantage de faire tomber les masques, un progrès pour la démocratie.

Daniel Sango

Lettre ouverte à Daniel

imgresJe viens de lire votre article encore au brouillon. Et comme je pars mardi matin dans un lieu où internet ne m’est accessible qu’au cybercafé, je vous écris ce que j’en pense.

Comme toujours c’est une très bonne analyse qui devrait faire réfléchir les citoyens et encore plus les politiques. Mais vous savez ce qu’il en est des premiers quant aux seconds, au pouvoir, il faut paraître en faisant beaucoup de vent et dans l’opposition, il ne faut surtout pas participer peu ou prou aux grand-messes de ceux qui vous ont battu aux dernières élections. Sinon comment reconquérir le pouvoir ? Les politiques ne savent plus innover, ils ne savent que paraître et intriguer.

Mais revenons à « Pays de Béarn ». F. Bayrou avait invité D. Habib à la tribune… Une invitation de pure forme certainement, mais sans risque aucun. DH, au dire de la presse, a décliné l’invitation. Il avait là l’occasion de donner un avis sur l’initiative, de proposer des choses concrètes que l’association pouvait envisager de mettre en place. Je préfère cent fois l’attitude de Jean-François Maison et de quelques autres, présent dans le public pour écouter et savoir avant de juger.

Pour ma part, je suis persuadée que ce ne sont pas les politiques qui feront de cette initiative une réussite. J’entends par là, mettront en œuvre des actions concrètes pas seulement pour faire connaître nos spécialités gastronomiques locales et notre folklore. Le dernier en date : la montée aux estives des veaux, vaches et moutons sans oublier mulets et percherons, est devenue une attraction pour les touristes et a lieu de plus en plus tard pour qu’ils soient le plus nombreux possibles.
L’association doit s’attacher à faire valoir nos atouts – et nous en avons – agricoles, industriels, commerciaux mais aussi infrastructurels : écoles, universités, équipements culturels et sportifs et même autoroutiers. Oui, Daniel, aux risques de vous fâcher, j’ose affirmer que les infrastructures routières sont à ce jour encore des atouts pour attirer et retenir des populations actives. Mais je ne dis pas qu’il ne faut pas réfléchir dès à présent à autre chose. Mais là on touche plus le national que le local.

Et, comme je ne veux pas en rester au discours… si on veut bien de moi, je ferais partie de cette association, pour proposer et essayer de faire avancer les choses.  Et ce, quoique politiquement je sois plus proche de DH que de FB !

C’est dans cet esprit que j’ai participé au premier tirage au sort des conseils de quartiers. Une fois désignée, j’ai essayé, tout au moins les premiers temps d’être force de propositions… même en m’opposant au conseil et au maire élus alors que je m’en sentais proche… mais que de déceptions !

C’est dans cet esprit que j’ai rejoint Alternatives-Paloises devenue depuis Alternatives-Pyrénées et ai activement participé à l’administration de la pétition pour demander l’organisation d’un référendum d’initiative populaire pour nos futures Halles. Là nous avons été désavoués par tous les politiques. Le peuple ne saurait pas choisir une architecture avant-gardiste tout au moins moderne et actuelle.

Argument avancé par tous les politiques que nous avons croisés dans les Halles, anachronisme des années 1970… Projet concocté, tout d’abord par une municipalité centriste, puis par une de gauche. Ce n’est pas de goût que manque le peuple mais de mémoire politique.

Par Hélène Lafon

 

 

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A Pau, Bayrou An 1 Jour 1

Mairie pau

Ambiance et discours dans le premier conseil municipal palois de l’ère Bayrou – L’intervention incongrue d’Olivier Dartigolles. Le nouveau Maire de Pau, François Bayrou, s’est installé dans la bonne humeur, porté par des centaines de Palois venus célébrer ce moment important de la vie communautaire. L’air du changement, déjà ressenti pendant la campagne, était clairement présent dans la salle du conseil municipal, sous l’œil bienveillant de Nouste Henric. Puis vint le temps des discours, ceux attendus du nouveau Maire et du chef de l’opposition, et celui, plus incongru, d’Olivier Dartigolles.

Peu avant l’entrée des conseillers municipaux, la salle bruissait de murmures. Des têtes connues, délégués, responsables de services, apparaissaient peut-être pour la dernière fois dans leur fonction. Dans cette ambiance de fin de règne, dans l’assistance, un sympathisant de l’ancienne majorité discutait avec un adjoint sortant bien connu et demandait en désignant un directeur de services : « celui-là, il est chez-nous ? » ; et l’autre de répondre : « Oui, c’est (son nom) », puis après quelques secondes de silence méditatif, le premier d’ajouter avec l’air de celui qui sait : « il va y avoir du nettoyage… ».

Les conseilleurs de l’opposition entrèrent les premiers, et vinrent s’installer sans hésitation dans l’ordre exact du classement de la liste, David Habib en tête. Dans un contraste saisissant, ceux de la nouvelle majorité arrivèrent en ordre dispersé, pour ne pas dire dans le plus grand désordre, s’asseyant sans hiérarchie bien précise, tout en laissant quand même au nouveau futur Maire la place la plus proche de l’escalier menant à l’estrade municipale. Le public suivit, finissant de remplir debout les moindres interstices d’une salle qui s’apprêtait à vivre un moment historique. Les nombreux journalistes complétaient ce tableau dans une forêt mouvante de caméras, trépieds et appareils photos.

On retiendra peu de choses du discours introductif de Michèle Etcheverry, que l’on sentait empreinte d’émotion, et probablement un peu dépassée par la solennité du moment. On passa vite à l’élection du Maire, et à l’arrivée sur le siège souverain du 44ème Maire de Pau. Empreint d’une émotion et d’une fierté non feintes, François Bayrou témoigna de son bonheur et de l’honneur qui lui était fait après un parcours personnel marqué par des défaites qui ne furent cependant jamais des déshonneurs. Après avoir rappelé le provincial qu’était ce jeune garçon arrivé de Bordères, cité Kipling dans If, Il rendit un hommage vibrant à ces deux grands Maires disparus que furent Louis Sallenave et André Labarrère. D’Yves Urieta et Martine Lignières-Cassou, il cita les réalisations qu’étaient la médiathèque et le stade nautique, notant laconiquement que cette dernière réalisation faisait dorénavant partie de la ville de Pau. Le nouveau Maire, reconnaissant, rendit hommage à son équipe, et magnanime, souhaita à l’opposition de jouer un rôle constructif pour le meilleur de cette ville. Une longue ovation d’applaudissements suivit, qui fut même un bref instant suivie par le conseiller de l’opposition Jean-François Maison, avant que les regards inquisiteurs et insistants de ses colistiers ne l’incitassent à reprendre la station immobile.

Ce fut le moment de l’opposition et de David Habib, dans un discours un peu convenu dans lequel il était de bon ton de souhaiter le meilleur pour Pau et le nouveau Maire. Ce discours poli et qu’on sentait un peu obligé, décelait quand même quelques piques à l’attention du nouveau maire. Ainsi, après avoir rappelé que si l’un était monté de Bordères, lui l’était aussi de Mourenx, et il souligna le caractère « grandiloquent » du discours de François Bayrou. Il conclua finalement en expliquant qu’ils seraient vigilants à la gestion de la ville. On sentait que si les circonstances poussaient à l’acclamation réelle ou feinte du nouveau maire, les blessures et déceptions de la campagne étaient, elles, toujours là.

La surprise fut alors d’entendre Olivier Dartigolles prendre la parole ; non qu’il n’en eut pas le droit, mais on ne comprit pas à quel titre il le fit. Si c’est en tant que membre de l’opposition, la préséance eût voulu que la numéro deux de la liste, Nathalie Larradet se chargeât de cette tâche. Il faut donc supposer que c’était en tant que chef de la liste « une ville pour nos vies », auquel cas on peut se poser la question de la légitimité d’une équipe éliminée au premier tour et qui arriva en cinquième position, après celle de Georges de Pachtère (FN) et d’Eurydice Bled (EELV). Faut-il en effet rappeler que la présence de M. Dartigolles au conseil municipal est due à un accord de cuisine électoraliste conclu entre les deux tours de l’élection, et auquel Mme Bled, qui jugeait que ses valeurs valaient plus qu’un poste de conseiller municipal, refusa de participer ? Ceci n’aurait pas été très grave finalement si le communiste s’en était tenu à l’exercice classique des félicitations feintes agrémenté éventuellement d’une ou deux piques subtiles, mais de subtilité il n’avait point, et il décida que ses 5% du premier tour valaient mieux que cela. Il se lança alors dans un discours politique dont on retint que l’élection était ternie par le fort taux d’abstention, et, qu’entre autres maux dont il fallait se méfier, celui du racisme était bien le pire. Après avoir, durant la campagne, décrété un  monopole sur le cœur (le cœur de la gauche et la gauche du cœur), M. Dartigolles essayait donc de nous faire croire qu’il avait la solution pour mobiliser les abstentionnistes, pour juguler le racisme et promouvoir les droits de l’homme. Rien de moins. M. Dartigolles, moins que quiconque, a des réponses à ses questions, et les conditions de sa présence au conseil municipal, qui doivent moins à son (piètre) résultat qu’à son habileté à négocier, auraient dû l’inciter à plus d’humilité.

Cet épisode toutefois, ne fut pas de nature à ternir les sentiments joyeux qui se dégageaient de ce premier conseil municipal. Après l’élection des adjoints et la désignation des responsabilités, c’est dans une ambiance bon enfant que les conseillers, journalistes, sympathisants et spectateurs se mêlèrent, ne quittant que lentement la salle, comme si personne ne voulait refermer ce moment historique pour la ville. C’est le début d’une nouvelle ère que l’on espère féconde. L’ère Bayrou An 1.

Par Emmanuel Pène

Twitter @epene64

Restera ? Ne restera pas ?

1592David Habib n’a pas encore fait connaître sa décision. Il sera au conseil de ce soir 4 avril, nous apprend la presse, ainsi qu’aux deux suivants. C’est en septembre qu’il prendra sa décision.
Hier, 3 avril, France bleu Béarn a lancé un sondage pour connaître le point de vue des Palois. Et moi, sans hésitation, je dis, il doit rester ! Pourquoi ? Je ne suis pas politologue mais j’ai décidé de vous donner mon point de vue. Libre à vous de donner le vôtre sur le forum !

1 – Sa démission décevrait sans nul doute, les électeurs qui lui ont fait confiance et ont voté pour lui et sa liste. Ils représentent 37% des suffrages exprimés. Ce n’est pas négligeable, d’autant que l’abstention a été particulièrement forte. Pour eux, par respect pour leur choix, il ne peut faire « trois petits tours et puis s’en va ». S’en va où d’ailleurs ? Pas plus que les autres partis, le PS ne peut donner une responsabilité de premier plan à un perdant. D’autant que c’est tant au niveau national que local que le PS est chahuté. Les remous sont aussi importants en son sein.

2 – Membre du conseil, il peut par ses idées, par ses prises de position influencer – dans une modeste mesure certes, mais influer quand même – les débats et les décisions. A lui de savoir utiliser efficacement le droit à la parole de l’opposition. D’ailleurs pour ce faire, je me permettrais de lui dire de reprendre dans les séances du conseil municipal les interventions de jean Louis Peres toujours pertinentes et bien plus nombreuses que celle de François Bayrou. S’il quitte le conseil, sera, pour l’opinion publique, une opposition vaine et infructueuse à François Bayrou que les Palois ont démocratiquement choisi pour Maire.

3 – Il est entouré de quelques conseillers qui ont l’estime des électeurs du PS mais aussi des Palois : André Duchateau, Jean-François Maison, Jérôme Marbot ont marqué la gouvernance de Martine Lignières-Cassou. Mais son départ (départ ou absence)affaiblirait leur position. Le capitaine ne quitte pas bateau et équipage dans la tempête. D’autant qu’il reste député et à ce titre garde une légitimité réelle et donc une certaine influence.

Alors David Habib, faites preuve de courage et restez.

– par Hélène Lafon

 

Pau, Municipales 2014 : la Chronique 9 – Le vent du changement

2014-03-15 15.55.17Les résultats du premier tour à Pau donnent une avance importante à François Bayrou (41,85%). David Habib (25,77%) et Yves Urieta (13,21%) sont qualifiés comme prévu, ce dernier faisant la preuve d’un socle électoral solide. La semaine entre les deux tours va consister pour David Habib à obtenir les accords de soutien du front de gauche et des verts. Les inconnues restent donc les reports des voix des électeurs du front national et des verts, une part non négligeable de ces derniers pouvant se reporter vers le centriste, ainsi que la capacité de résilience d’Yves Urieta.

Ces résultats confirment les impressions et sondages des deux dernières semaines, qui ont vu d’une part un François Bayrou prenant le large dans une campagne dynamique et à l’ambiance joviale, d’autre part un David Habib et son équipe conscients de leur retard, et engagés dans un dernier sprint final marqué par les visites de Manuel Valls et Philippe Martin et par une agressivité croissante à l’égard de F. Bayrou et de ses colistiers à l’approche de l’échéance ; enfin un Yves Urieta en manque de souffle, contraint d’en appeler aux pétro-dollars.

Auto-hypnose

David Habib et son équipe avaient beaucoup misé sur la visite de Manuel Valls, censée représenter un contrepoids au moins équivalent à la venue d’Alain Juppé pour François Bayrou. Cette visite sans doute trop tardive pour avoir une chance de redresser la tendance laisse, en outre, une impression mitigée, tant les discours se sont résumés à une longue litanie anti-Bayrou ponctuée des acclamations et huées des militants. Face à l’évidence du besoin de changement réclamé par les Palois, on a donc fait appel, dans un palais Beaumont sécurisé par 18 cars de CRS, à la mythologie paloise et à la méthode Coué, qui André Labarrère, qui « pourquoi nous allons gagner », Manuel Valls appelant lui de ses vœux à ce que la ville reste « à gauche, à gauche, à gauche ». Un discours plus de nature à galvaniser des troupes abattues par une campagne minée par les divisions internes. Un meeting dont les organisateurs se félicitaient avec, disaient-ils 1200 à 1400 personnes. Un chiffre repris religieusement par la République des Pyrénées tandis que Libération, quotidien pourtant classé à gauche, en comptait lui 750…
Peu de temps avant, c’était le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin qui était venu soutenir David Habib. Mais il n’est pas certain que la visite d’un ministre inconnu du grand public, qui plus est remplaçant au pied levé de la très médiatique Delphine Batho, soit de nature à améliorer substantiellement le report des voix des verts au second tour au profit du socialiste. Il faut dire qu’entre ce dernier et la liste d’Eurydice Bled, les rapports ne sont pas au beau fixe. Les négociations s’annoncent âpres.

L’ombre (de) Duchateau

David Habib ne s’est pas arrêté là dans cette dernière ligne droite. Il a aussi abordé le sujet de la communauté d’agglomération, sujet d’ailleurs bien absent du discours de l’ensemble des candidats. C’est donc le potentiel futur Président de la communauté d’Agglo, André Duchateau qui s’est exprimé, dans un discours dont on a retenu deux choses. D’abord que « les petites communes seront bien traitées » ; Est-ce que ça veut dire qu’elles ne l’étaient pas jusqu’à présent ? Ensuite qu’il n’y aurait pas de « régressions des ressources », ce qui confirme si besoin en était, que la maîtrise des dépenses publiques ne sera pas la priorité de la mandature Habib. Au final, on a la confirmation que M. Duchateau, l’héritier naturel de Martine Lignières-Cassou abandonné au front par sa Maîtresse, est bien le talon d’Achille de David Habib.

Affairisme et réseaux

Yves Urieta lui, a bien résisté, diront certains, en atteignant 13%. Ceux qui l’ont rencontré aux halles il y a deux mois se rappellent peut-être qu’il estimait pouvoir arriver premier. On en est loin. Pourtant, à l’approche finale de l’élection, il a sorti l’artillerie lourde, ou plutôt dans le cas présent s’agit-il d’un feu d’artifice, un fond de pension irakien présidé par une mystérieuse Béatrice Ararat. Ce fonds de pension qui financerait sans contrepartie connue une banque d’investissements et le stade du hameau à PAU, serait attiré à Pau par la personnalité hors norme de M. Urieta. Une bien piètre tentative en vérité de brader Pau aux pétro-dollars du golfe persique. Affairisme et réseaux clientélistes sont tout ce qui se dégage de cette gesticulation désespérée. S’agit-il d’un jugement trop sévère ? Peut-être, mais ce que je sais, c’est que ce Pau là, je n’en veux pas.

Et derrière..

Les autres candidats sont loin derrière. On remarque que le front national a quand même réussi à obtenir la 4è place (6,74%), tandis qu’Eurydice Bled double sur le fil un Olivier Dartigolles en perte de vitesse depuis un mois. Si ce dernier n’a guère le choix quant à son alliance pour le deuxième tour, les choses sont plus compliquées pour les verts, dont la base est très rétive à faire alliance avec l’homme fort de Mourenx, car les valeurs de ce dernier, autoritarisme et industrialisme ne font pas franchement rêver les premiers.

Bravo Mehdi

Cette campagne s’achevant bientôt, je voudrais rendre ici un hommage à la liste de Mehdi Jabrane, Pau’pulaire. Une liste qui n’a sans doute pas obtenu un grand score, mais qui a apporté une fraîcheur démocratique à des années lumières des appareils politiques ou des réseaux de notables. Qu’il lui en soit rendu grâce..

Dans une semaine, nous connaîtrons donc le prochain Maire de Pau. Un Maire qui sera, espérons-le, un signal fort de changement et de renouvellement. Vous aurez compris de qui je parle…

Adixat ! A la semaine prochaine

par Emmanuel Pène

Twitter @epene64

Pau Municipales 2014 – David Habib signe le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales »

DSCF1503La signature était prévue depuis longtemps. David Habib a finalement validé, mercredi 19 mars, 8 des 9 engagements du « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ». Tout comme François Bayrou, mais pour des motifs différents, il ne cautionne pas la notion de référendum d’initiative populaire pour les projets supérieurs à 10 millions d’euros tels que prévu dans le Pacte.

Reste maintenant aux Palois à élire leur maire et, ensuite s’assurer, avec l’aide d’Alternatives Pyrénées, que l’élu de leur choix respecte ce à quoi il s’est engagé au niveau des « Pratiques ».

Souhaitons que dès le 30 mars au soir, ce ne soit pas un long combat qui démarre mais un travail s’inscrivant dans la continuité et sur le fond pour permette à notre ville et son agglomération de devenir une démocratie locale de référence dans la région. Pour y arriver, ce travail devra sans faute être partagé d’un commun accord entre les Palois, les services et les élus (majorité et opposition inclus).

– par Bernard Boutin

Ci-dessous, le communiqué de Presse remis aux médias présents lors de la signature du « Pacte des NPM » par David Habib :

Communiqué de Presse
Le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales »

Le premier «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » a été mis en place partiellement à partir de 2008, par Martine Lignières-Cassou, avec le lancement des conseils de quartier, la publication de documents budgétaires sur le site pau.fr, la retransmission des réunions des conseils municipaux, la création d’adjoints de quartiers etc. Autant de « pratiques » qui n’existaient pas sous les mandatures précédentes.

Le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » permettra d’approfondir le travail initié sur les « pratiques », terme générique pour la Transparence, l’Ethique, la lutte contre la Corruption et le Clientélisme. Il est consultable dans son intégralité sur le site : www.alternatives-pyrenees.com.

A Pau, trois candidats à l’élection municipale ont signé le nouveau Pacte dans son intégralité : Olivier Dartigolles pour le Front de Gauche, Mehdi Jabrane pour la liste Pau’pulaire et Georges de Patchère pour le Front National. David Habib de son côté a signé le Pacte en émettant une réserve sur un seul point : le référendum d’initiative locale concernant les projets supérieurs à 10 M€. en arguant du fait que la procédure proposée par AltPy interfère avec les règles très strictes du déroulement des concours (article 70 du Code des Marchés Publics).

La signature du Pacte, par les 4 candidats mentionnés, permettra la mise en ligne sur le site de la ville pau.fr de nombreux documents concernant la Transparence tels que : les comptes administratifs, budgets complets, procès-verbaux intégraux des conseils municipaux, bilan annuel du fonctionnement des grands équipements (Zénith, Palais des Sports, Complexe de Pelote, Stade d’Eaux-Vives), conventions avec les associations et comptes rendus de l’utilisation des subventions, organigramme de la ville, tableau des effectifs etc. Le Pacte permettra aussi de voir d’intégralité des offres municipales d’emploi et communautaires publiées sur le site pau.fr. Les conseils de quartier auront un budget et pourront élire leur exécutif.

Une charte Ethique sera proposée aux élus et une commission municipale chargée d’en suivre son respect sera mise en place. Importante nouveauté : La présidence de la commission sera proposée à un membre de l’opposition.

Afin de s’assurer de la mise en place du deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales », une commission extra-municipale regroupera des élus de la majorité et de l’opposition, des représentants des conseils de quartier et d’associations citoyennes pour que le Pacte ne reste pas un engagement de campagne de plus sans suite.

François Bayrou, s’il n’a pas signé concrètement le Pacte, (ce n’est pas dans son habitude de signer des engagements rédigés par des tiers) s’est engagé, par écrit dans une longue lettre adressée à Alternatives Pyrénées, sur bon nombre de propositions faites dans le Pacte et concernant la Transparence et la publication des offres municipales d’emploi (en dehors du cabinet de M. le Maire). Les conseils de quartiers n’éliront donc pas leur exécutif ou du moins partiellement et, leur budget devront rester « sous contrôle ».
François Bayrou proposera aussi une charte Ethique aux élus mais ne s’engage pas sur la Commission Ethique et la Commission de suivi de la mise en place du «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ».

François Bayrou est opposé, comme David Habib, à la demande de référendum d’initiative locale mais pour des motifs différents. Il argue du fait que ni Beaubourg, ni la Pyramide Peï n’auraient vu le jour si le politique avait délégué le choix aux électeurs. David Habib évoque le motif évoqué plus haut sur l’encadrement par la loi des concours.

Yves Urieta n’a pas répondu aux demandes d’Alternatives Pyrénées tandis que Eurydice Bled préférait en rester au pacte d’ANTICOR qui pourtant n’avait pas l’avantage d’être basé sur la situation réelle des pratiques paloises et par conséquent était plus conceptuel.

Alternatives Pyrénées avait mis à la disposition de candidats du Bassin de l’Adour son Pacte pour qu’ils y puisent des réflexions pour leur propre programme. Des candidats de Tarbes (Pierre Lagonelle), Mont-de-Marsan (Céline Piot), Biarritz (Jean-Benoît Saint-Cricq), Orthez (Yves Darrigrand) ont à divers titre commenté, intégré, voire validé le Pacte dans leur propre programme. Un Pacte qui a même été relayé, au-delà de l’Adour, dans le Comminges sur un site dédié à la « res-publica » : www.lecomminges.com

A Pau, dès le lendemain du 30 mars, le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » aura besoin de l’énergie des palois pour s’assurer que les engagements signés ne restent pas lettre morte, quel que soit le candidat élu.

AltPy le 19 mars 2014

le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » : http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/21/le-pacte-des-nouvelles-pratiques-municipales-nouvelle-version/

la réponse de François Bayrou au projet de Pacte : http://alternatives-pyrenees.com/2014/03/06/francois-bayrou-ne-signera-pas/

en pièce jointe : Le « Pacte des NPM » signé par David Habib

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David Habib répond aux questions d’Alternatives Pyrénées.

imagesAlternatives Pyrénées a souhaité poser un certain nombre de questions – vingt exactement – aux candidats au prochain scrutin municipal. L’objectif est double, d’une part aborder des sujets inédits et d’autre part éviter la « langue de bois. David Habib, tête de liste de « Pau le mouvement » répond à nos questions

 

Municipales 2014 :

Les grands enjeux de la ville de Pau
Nos questions / Vos réponses
Réponses du candidat David HABIB

FINANCES

• Les impôts locaux. Pensez-vous pouvoir faire baisser la taxe foncière et la taxe d’habitation et dans quels domaines la ville peut-elle réduire ses dépenses ?

Les impôts sont trop élevés à Pau. La municipalité sortante n’a pas procédé à des hausses d’impôts. Les taux sont restés stables. Mon engagement est clair : il n’y aura pas de hausse d’impôts pour les Palois. L’addition des taux communaux et intercommunaux restera donc à l’identique, ce qui signifie que je chercherai à faire évoluer les taux communaux à la baisse et à mutualiser davantage encore les ressources communautaires.

On assiste, et c’est heureux, à un transfert progressif de compétences vers l’Agglomération. J’entends poursuivre ce mouvement, définir un projet communautaire avec toutes les communes de l’Agglomération et arrêter des règles de justice fiscale dans le territoire.

La baisse de la taxe foncière et de la taxe d’habitation est un objectif. Le faire sans se préoccuper de la mutualisation des moyens au niveau de la Communauté d’Agglomération est une hérésie. Par sincérité, par honnêteté, et parce que tous les candidats portent des projets qui ont un coût, je n’annoncerai que ce que je pourrai tenir : la stabilisation de la pression fiscale (ville + Agglomération) sur toute la durée du mandat.

Parallèlement, je m’engage à réduire nos dépenses de fonctionnement, à favoriser les redéploiements, à limiter le recours à des études que certains jugent excessives. A Mourenx, chaque année, j’ai baissé les dépenses de fonctionnement de 3 à 5 % l’an. Faute d’avoir une vision fonctionnelle du service public municipal, je m’interdis d’annoncer un pourcentage. Mais je m’engage à réduire nos dépenses.

LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE

• Envisagez-vous que les membres des conseils de quartiers soient élus ?
• Souhaiterez-vous organiser un référendum d’initiative populaire et sur quel sujet?
• Connaissez-vous les termes de la charte de bonnes pratiques des élus et comptez-vous l’appliquer ?

Conseils de quartier

Les conseils de quartier sont de vraies réussites. J’ai rencontré de nombreux membres de ces instances. Ils se félicitent de la démarche et du travail réalisés. On me rétorquera que certains conseils ont mieux fonctionné que d’autres. C’est exact, mais globalement l’initiative est heureuse et je la poursuivrai. Je souhaite qu’aucun Palois ne se sente exclu de la vie citoyenne de son quartier et donc des conseils qui s’y rattachent. Après une désignation par tirage au sort, recourir à l’élection, pourquoi pas ? On ouvrira à ce sujet la concertation pour arrêter le mode de désignation le plus adapté.

Le référendum d’initiative populaire

J’ai déjà annoncé une initiative en ce sens sur le projet dit de « Bus Tram », ou plus exactement de bus à haut niveau de services. Ce référendum aura lieu en novembre 2014 et permettra à chaque Palois de se prononcer sur ce projet, après un débat public que nous organiserons dès le mois d’avril. En prenant cette initiative, sur des sujets très précis et de grande importance, je pense utile d’interroger directement les habitants. Pour autant, je saurai prendre mes responsabilités et pour la quasi-totalité des décisions, inviter le conseil municipal à délibérer.

La charte de bonnes pratiques des élus

Oui, je connais cette charte adoptée en 2009. Elle pose un certain nombre de règles et de comportements qui, en ce qui me concerne, relèvent de la simple évidence. Elle a le mérite de les formaliser, mais aussi de solenniser un engagement à les respecter. En ce qui me concerne, la meilleure pratique d’un élu se situe dans un adage simple : dire ce que l’on va faire et faire ce que l’on a dit. C’est le respect minimum que l’on se doit de donner aux citoyens et à son engagement propre.

Cette charte méritera sans doute d’être retravaillée, adaptée aux pratiques actuelles de notre démocratie, je pense notamment, à l’usage des technologies de l’information et de la communication, les réseaux sociaux… qui influencent et participent à la vie démocratique et qui peuvent mériter de se retrouver dans cette charte. Elle sera travaillée avec l’ensemble du conseil municipal, y compris l’opposition.

GRANDS PROJETS

• Le Bus-Tram. Avez-vous l’intention de réaliser le projet de l’équipe précédente ? Les transports urbains peuvent-ils être gratuits ? 

Êtes-vous favorable au projet ?

Oui. Après avoir travaillé son contenu, ce projet correspond à un double besoin pour notre ville : celui de la requalification urbaine, de son entrée nord jusqu’à la gare en passant par son centre-ville sur un linéaire de 10 km, et celui d’un mode de transports doux, adapté à nos sociétés, tant du point de vue environnemental que du coût du pétrole par exemple. Vous avez eu largement l’occasion de présenter ce projet. Je l’ai indiqué récemment, il ne suscite pas aujourd’hui l’adhésion des Palois. Cela n’en fait pas pour autant un mauvais projet. Par manque d’information, par défaut d’efficacité de pédagogie ou de communication, quelles qu’en soient les raisons, si je suis élu Maire, je veux redonner aux Palois le dernier mot sur ce dossier. Mener la démocratie jusqu’au bout.

Aussitôt le conseil municipal d’installation tenu, je saisirai la commission nationale du débat public afin qu’elle nous accompagne dans l’organisation d’un débat transparent, complet, dépassionné et véritablement participatif. Tous les Palois pourront s’exprimer, s’informer, débattre et, je l’espère, être convaincus. L’issue de la démarche, que j’envisage en novembre 2014, sera l’organisation d’un referendum qui liera la ville de Pau et son conseil. Les Palois se détermineront souverainement. Le débat ne sera pas « pollué » par la campagne électorale et des positionnements qui relèvent de la stratégie politicienne. Ainsi, François BAYROU était en 2008 pour le Tram Bus, opposé en 2014 au Bus Tram. Ce n’est pas sérieux, on est dans la tactique, alors que ce dossier mérite d’être examiné avec rigueur et sens de l’intérêt général.

Je suis convaincu qu’au-delà du bus à haut niveau de services, la démarche que je propose (débat public + referendum) correspond à une attente de nos concitoyens.

Gratuité

Je suis, par principe, opposé à la gratuité. Et cela dans tous les domaines. Il reste que si la gratuité permet de favoriser le recours aux transports en commun, je souhaite que nous puissions ouvrir ce débat avec les 22 communes du Syndicat Mixte des Transports Urbains (SMTU). Il y a la question de la tarification « jeunes » qui est posée. La navette Coxitis doit rester gratuite et je suis tout prêt à accepter des aménagements tarifaires pour les Palois qui emprunteraient des lignes reliant les maisons de retraite au centre-ville, les foyers de logement au centre-ville. Nous sommes dans le cas évoqué sur d’autres problématiques que la gratuité. Je veux parler du lien social qui doit être encouragé et préservé.

• Le Grand Prix automobile de Pau. La ville de Pau et la CDAPP doivent-elles subventionner cette manifestation ?
• Les halles. Comment et quand les rénover, les réhabiliter ou les rhabiller ?
• Caserne Pissard-Santarelli. Depuis 1999, la ville est propriétaire de cet espace de 22 hectares, que faut-il en faire et quand ?
• La friche industrielle du quartier de la gare. Comment aménager cet espace afin qu’il ne continue pas à polluer la plus belle vue de terre ?

Le Grand prix automobile de Pau

Sans l’implication financière de la ville de Pau et de l’Agglomération, le Grand Prix de Pau n’existerait plus ! Je suis favorable au maintien des subventions au Grand Prix automobile dès lors que l’impact populaire et économique de ce rendez-vous sera démontré. Je pense qu’il n’appartient pas à un Maire, élu pour 6 ans, de remettre en cause cette manifestation qui appartient au patrimoine de Pau. C’est aux Palois et à eux seuls d’exprimer une position sur ce dossier d’importance. Je suis donc favorable à ce qu’on les consulte, après évaluation des coûts et des bénéfices de la manifestation, et après débat public.

La caserne Pissard-Santarelli

La caserne Pissard-Santarelli est insérée dans le périmètre du schéma urbain du secteur du Stade du Hameau dont la surface dépasse les 260 hectares. Cette caserne est en lien direct avec le boulevard de la Paix et l’avenue Alfred Nobel. Elle est à proximité du Centre Jean Feger, de Pau Cité Multimédia et des zones Europa et Berlanne. On devra donc mesurer l’importance stratégique et économique de cet espace. Son urbanisation est un vrai enjeu en termes d’aménagement : pour de l’activité, éventuellement de la résidentialisation, mais aussi pour des équipements. Est évoqué régulièrement l’accueil d’un stade dédié au football, au Pau FC, à cet endroit : c’est l’une des hypothèses que l’on peut retenir.

La friche industrielle du quartier de la gare

Vous évoquez-là le quartier de la Porte des Gaves, un dossier majeur pour le développement futur de la ville. Pau s’est toujours développée vers le nord, comme si le boulevard des Pyrénées constituait une barrière, une frontière. André LABARRERE était conscient de cette difficulté et avait, lors de son dernier mandat, essayé de « réparer » cette tendance lourde. Le stade d’eaux vives s’inscrit dans sa volonté de rééquilibrer vers le sud le développement de la ville. Nous voulons que ce quartier puisse, au terme des 6 ans, être réhabilité. Je connais la complexité du dossier, tant en termes de maîtrise foncière que de servitudes d’urbanisme. Pour autant, le quartier de la gare sera aménagé. Il accueillera, si les Palois nous font confiance, des activités culturelles et sportives. Nous souhaitons y réaliser la cité des cultures, reprendre les bâtiments industriels existants, qui sont de vraies « pépites » architecturales. Notre liste est résolue à faire de cette zone une vraie réussite urbaine.

La réfection des voies de circulation. Un grand retard a été pris en ce domaine, pensez-vous pouvoir le combler ?

Oui, il faut le reconnaître, l’état de la voirie de Pau n’est pas satisfaisant. Les Palois attendent plus et mieux. Vous le savez, dans cette campagne je veux parler d’avenir et ne pas m’appesantir sur le passé. Mais il est clair qu’une programmation insuffisante a abouti à cette situation. L’équipe sortante a investi plus de 30 millions sur 6 ans. C’est un effort considérable mais qui n’a pas permis un rattrapage complet. Pau compte 300 kilomètres de voirie. L’investissement nécessaire par an doit s’établir à environ 5 millions d’euros. C’est l’objectif que nous nous fixons. Le transfert d’un certain nombre de voirie à la Communauté est une bonne chose, car il n’est pas normal que les Palois payent, seuls, la réfection d’axes empruntés par tous.

ECONOMIE

• Le déménagement du Parc des Expositions. Pensez-vous que cela est nécessaire et où situer le nouvel emplacement ?

J’ai été le premier candidat à faire connaître mon soutien au projet de déménagement du Parc des Expositions. On peut regretter ce transfert. Mais il est nécessaire. Les 4 hectares actuels ne sont pas suffisants, les bâtiments sont particulièrement dégradés, les liaisons avec les sorties autoroutières ne sont pas immédiates. Tout cela concourt à ce que la Chambre de Commerce et la ville ont entamé une réflexion sur le transfert du Parc et abouti à un projet moderne, ambitieux, et qui créée des synergies. J’y souscris bien volontiers. Je suis donc favorable à un déménagement au nord, à proximité du Zénith et du Palais des Sports, d’une vaste zone de parking déjà existante, pour permettre une utilisation plus soutenue du Parc, mais aussi du Zénith, qui restent, aujourd’hui, insuffisamment occupés.

• Le centre-ville

Le centre-ville est un enjeu majeur. Il a fait l’objet d’une réhabilitation de qualité, appréciée par les Béarnais et jugée positive par les commerçants qui y sont installés. Il y a encore des efforts à faire pour végétaliser la place Clemenceau, multiplier les événements qui peuvent s’y dérouler. Nous proposons en centre-ville des aires de jeux pour les enfants et, plus globalement, une modernisation et une simplification de la ville pour que l’usage du centre soit rendu le plus aisé possible. Exemple : par une application Smartphone, connaître en temps réel l’état des disponibilités des parkings à tout moment. Mais le centre-ville doit être aussi un lieu de vie, pas exclusivement de commerces. Il nous faut donc reconquérir de nombreux bâtiments vides, mal exploités, où sont parfois accueillis dans des conditions précaires, un certain nombre de Palois. C’est un chantier qui sera long, qui doit mobiliser des opérateurs privés et publics. Accueillir de nouveaux résidents suppose une réponse au problème du stationnement. Les familles exigent, et c’est normal, de pouvoir disposer d’un véhicule et de pouvoir le parquer dans des conditions de sécurité, de coût et de proximité au logement, satisfaisantes. Il y a donc nécessité de créer davantage de petits parkings relais dans la toute première couronne du centre-ville. Ce que l’on appelle les « dents creuses » peuvent en partie être mobilisées pour cela. Nous avons fait des propositions concrètes en ce sens.

• Comment dynamiser son activité économique et commerciale ?

Pau a la chance d’avoir un réseau de commerçants de qualité. J’ai rencontré l’ensemble des associations et bien sûr l’OFCAP. Les dirigeants de ces structures sont responsables. Ils ont une vraie vision du commerce du centre-ville. Je me réjouis à l’avance du travail que nous allons pouvoir réaliser. La dynamisation de l’activité économique et commerciale du centre-ville sera une co-production. Tout sera entrepris pour que le centre-ville de Pau soit accueillant, propre, simple et animé. Les commerçants pourront compter sur une stabilité fiscale et une réelle visibilité en la matière. Le plan de circulation, aujourd’hui illisible, sera revu. Le parc des horodateurs, aujourd’hui vieillissant, sera renouvelé. Pensez que certains horodateurs aujourd’hui n’acceptent pas les pièces de 2 euros… Au-delà, j’ai demandé à Nathalie LARRADET, qui sera adjointe à l’innovation, de réfléchir à la modernisation des usages sur le centre-ville. Elle a déjà noté une trentaine de propositions susceptibles d’être faites en la matière. Enfin, j’invite chacun à mesurer que le commerce palois va, dans quelques mois, être bousculé par l’arrivée d’une grande enseigne sur la côte basque. Cette enseigne est déjà installée à Bordeaux et à Toulouse. Des Palois font aujourd’hui 200 kilomètres pour s’y rendre. Imaginez ce qu’il en sera quand celle-ci sera effectivement implantée sur Bayonne ? Ça peut être une épreuve pour notre commerce, ça peut être une chance aussi, si nous mesurons et préparons une « riposte » commerciale qui associe commerce traditionnel et enseignes de dimension nationale.

Enfin, dynamiser le centre-ville s’est refaire le quartier des halles. Vous trouverez ci-dessous notre projet des Halles [NDLR : voir images en bas de l’article].

Les Halles nourrissent à la fois le savoir vivre et le savoir faire. Essentiel pour dynamiser le centre ville et développer le commerce, le projet des Halles est aussi un projet de requalification urbaine. Claires, lumineuses, fonctionnelles, les nouvelles halles seront dimensionnées pour accueillir sur deux niveaux les commerces traditionnels et de nouvelles activités. Des allées plus larges, de grandes parois vitrées et des étals ouverts directement sur l’extérieur offriront aux palois un environnement de plaisirs gourmets.

Un espace producteurs qui privilégiera les circuits courts trouvera sa place au cœur du dispositif. Baigné de lumière grâce à la mise en oeuvre d’une grande verrière il gardera ses diverses pratiques actuelles.

Les nouvelles halles achevées, étaliers et producteurs réinstallés, les halles d’aujourd’hui, laisseront alors place à un espace public ouvert, protégé, et animé. Un nouveau centre !

La tour fera alors l’objet d’une reconversion. Habillée dans un premier temps par l’extérieur d’une double peau, son aménagement sera composé d’une mixité activités/logements. Une pépinière d’entreprises y sera implantée. Le rez-de-chaussée, largement ouvert sur la nouvelle place, proposera des expositions du savoir faire territorial, le « made in Pau ! »

• Quel est votre projet concernant le plan de circulation et le stationnement pour accéder au centre-ville ?

A. Bien circuler, c’est bien stationner

Nous voulons une circulation fluide, cohérente, adaptée aux usages et aux usagers, facilitée par une offre de stationnement pertinente et souple. Nous créerons des stationnements paysagers et intégrés à la ville.

Pour le stationnement, nous nous engageons à :

Mettre en oeuvre une offre de stationnement complète et globale comprenant à la fois la création de places de parking mais également une tarification incitative et adaptée, des liaisons de transports en commun efficaces et rapides et une information permanente et en temps réel (association d’un service municipal à cette offre de stationnement pour mieux informer, écouter, orienter les usagers)

Trois types de stationnements seront créés ou aménagés :

  • Les parcs relais : en périphérie de la ville et au coeur des quartiers d’avenir. À forte capacité (500 à 1 000 places), ces parcs seront construits en aérien. Sous forme de silos ou intégrés à une trame urbaine, ils seront toujours paysagers et sécurisés. Chacun d’entre eux sera connecté au centre-ville par une ligne de transport en commun directe et fréquente.
  • Les relais : de plus petite capacité et avec une forte dimension de patrimoine et de paysage, ces parkings seront situés aux entrées principales du centre-ville, sur un anneau périphérique de proximité (Avenue Gaston Phoebus/Boulevard Alsace Lorraine/Avenue du Général Leclerc/rue du XIV juillet). Destinés aux résidents de proximité, aux salariés pendulaires, et aux usagers des halles (possibilité de livraison et de gardiennage, mise à disposition de caddies), ils permettront également de trouver une information d’orientation et des services adaptés (wifi, chargeur électrique de voiture) pour un accueil de visiteurs ponctuels (touristes, commerciaux) une offre tarifaire ciblée et adaptée sera proposée. Des navettes fréquentes et directes seront associées.
  • Les parkings de cœur de ville, en souterrain ou en surface, seront destinés aux résidents du centre-ville (abonnement très attractif) et aux usagers ponctuels.

Il existera trois formules tarifaires différentes suivant les parkings : abonnements très attractifs pour les résidents de proximité et les salariés pendulaires sur les parcs relais (places réservées), tarifs couplés aux déplacements pour les utilisateurs des transports collectifs, tarifs horaires pour les utilisateurs ponctuels.

Pour le centre piétonnier, nous nous engageons à :

Modifier le fonctionnement des bornes aux entrées du centre piétonnier pour permettre aux usagers qui doivent circuler (taxis, livreurs, médecins, résidents) d’entrer librement à l’aide d’un code envoyé sur Smartphone (application à créer) ou d’un badge pour les usagers de parkings privés.

Hors zone piétonne, nous moderniserons le parc des horodateurs pour proposer des modes de paiements simplifiés.

Pour les salariés du centre-ville, nous nous engageons à :

Travailler en concertation avec les employeurs du centre-ville afin de proposer aux salariés des tarifications favorables hors hyper centre et des solutions de navettes renforcées aux horaires d’ouverture et de fermeture des bureaux et magasins.

B. Un plan de circulation compréhensible qui facilite les déplacements

Faciliter les déplacements, fluidifier la circulation, rendre plus accessible le centre-ville sont nos
objectifs !

Pour la circulation, nous nous engageons à :

1. Faciliter et rendre agréables les déplacements dans la ville :

  • En organisant un anneau périphérique de l’hyper centre, rapide, sécurisé : Av Gaston Phoebus/Bd Alsace Lorraine/Av Édouard VII/Av Gaston Lacoste/rue d’Etigny, ponctué régulièrement de parkings.
  • En réaménageant des carrefours paysagers aux entrées de l’hyper centre.
  • En recréant des continuités de rue sans sens interdit
  • En facilitant les traversées de ville d’Ouest en Est et du Nord au Sud (et vice versa) en passant à proximité de l’hyper centre piéton, sans le traverser.

2. Supprimer les zones d’embouteillages localisées, notamment :

  • De la rue Gachet et en amont depuis la rue Gassion :
    -­ Regrouper Aragon et Clémenceau en ouvrant la liaison existante pour n’avoir qu’une entrée square Aragon et une sortie rue Latapie.
    ‐ Permettre de circuler d’Ouest en Est de la rue Louis Barthou vers Palais Beaumont (zone 30)

3. Mettre en place un service dédié pour :

  • Observer des flux et pouvoir adopter des solutions efficaces
  • Prendre en charge, accueillir et orienter les visiteurs extérieurs (ligne téléphonique dédiée, liaison Smartphone, affichage électronique, signalétique)
  • Concerter les utilisateurs (résidents, employeurs, salariés)
  • Prévenir et informer efficacement de tout changement

• Le Palais Beaumont et le Centre de congrès. Quel est votre projet les concernant ?

Pau et l’agglomération doivent jouer au maximum la carte du tourisme et plus particulièrement du tourisme d’affaires. Faire de ce territoire une vitrine du développement économique et de l’activité économique est le premier signal à donner pour justifier notre position sur ce créneau. S’appuyer sur nos talents, mais aussi sur nos ressources naturelles, nos espaces, nos traditions, notre gastronomie, notre patrimoine et notre histoire, sont les vecteurs de séduction qu’il faut projeter à l’extérieur. La mise en synergie des grands équipements Palois et de l’Agglomération est une nécessité. On vient de le voir avec le Parc des Expositions. Le Palais Beaumont fonctionne bien. Il constitue un atout majeur dans notre politique « des congrès ». Il faut également penser à l’exposition de Pau dans des salons touristiques, commerciaux et industriels, pour décrocher congrès, salons, symposiums et colloques. Cela se fera avec la Chambre de Commerce et avec l’ensemble des professionnels du tourisme.

SOCIAL

• Les gens du voyage. Quelles dispositions comptez-vous prendre pour être en conformité avec le schéma départemental ?

Je connais bien ce problème. Nous avons créé à Mourenx la première aire de stationnement adaptée. Il s’agit d’une aire constituée d’un petit bâtiment comportant un local de vie, un espace sanitaire et de rangement, auquel s’accolent une, deux ou trois caravanes. Pas davantage. Orthez a réalisé le même aménagement. Il nous faut maintenant l’envisager sur Pau.

Le schéma départemental d’accueil des gens du voyage prévoit :

A charge de la Communauté d’Agglomération, la réalisation d’une aire d’une capacité totale de 200 places, réparties sur une ou deux surfaces.

Les dispositions ont été prises, un terrain est mis à disposition au nord de Pau et un autre à l’est de Pau. Les obligations sont donc respectées et le Préfet l’a souligné l’an dernier. Il nous faut maintenant réaliser ce projet. Je veux indiquer que cela coûte cher, que cela suppose que les résidents acceptent des devoirs, payent un emplacement. Des dispositions d’accompagnement financier sont prévues par l’Etat à cet effet. Enfin, les services devront être extrêmement vigilants au respect des règles dans le temps. Nous avons réussi à Mourenx, je suis convaincu que nous y parviendrons à Pau. Au-delà, il nous faut parvenir à la fermeture de l’aire Nobel et demander, à l’ensemble des communes de l’aire urbaine paloise, de travailler à cette question et d’apporter des réponses durables et de qualité. Ce dossier appelle des réponses humaines, mais aussi d’équilibre territorial.

• Maintiendrez-vous au même niveau les aides aux associations ?

Les associations à Pau sont près de 850 à être subventionnées. Ce foisonnement associatif symbolise un engagement bénévole d’une grande qualité et d’une riche diversité. Dans de nombreux domaines, que ce soit le sport, la culture, l’action sociale, l’éducation populaire, l’environnement… elles participent largement à la mise en oeuvre des politiques publiques, à faire du lien social et à tisser la ville. C’est une chance. Cela représente aussi beaucoup de dépenses de fonctionnement et je rechercherai, avec les associations, les voies et moyens pour optimiser les subventions, mettre en place de façon générale des contrats d’objectifs et de moyens sur des plans pluriannuels. Nous poursuivrons la politique de mutualisation des moyens et des ressources. Dans la concertation et la transparence, nous veillerons à faire mieux. Nous rechercherons les recettes, notamment auprès du Conseil Général, pour les associations départementales et, globalement, des sources d’économie possibles, sans bien évidemment compromettre les interventions des associations paloises.

CDAPP

• Si vous êtes élu postulerez-vous pour la présidence de la CDAPP ?

Non, je souhaite me consacrer pleinement à la fonction de Maire. Je souhaite par ailleurs porter le projet de Pôle métropolitain.

• Comment vous situerez-vous par rapport à la LGV et la Pau-Oloron ?

J’y suis favorable. Je considère que le financement des 12 millions restants pour la LGV doit être assorti d’un engagement de l’Etat quant à la desserte de Pau et du Béarn. Ce financement ne saurait être le fruit de la seule Communauté d’Agglomération mais de l’ensemble du Béarn, intéressé directement par cette déserte à grande vitesse. Sur la Pau- Oloron, mon engagement est ancien, il s’inscrit dans la volonté d’offrir une réponse moderne, sécurisée, à l’état de l’actuelle RN 134. Il a pour finalité, également, l’amélioration de notre desserte vers le sud, aujourd’hui moyenâgeuse.

• Pensez-vous que le nombre de grandes surfaces à la périphérie ne peut être augmenté ?

Si vous parlez des grandes surfaces alimentaires, j’y souscris.

CUMUL

• Enfin si vous êtes concerné par les dispositions légales sur le non cumul des mandats, vous êtes invité à nous faire savoir quel est votre choix entre les mandats que vous serez amené à exercer.

Si je suis élu, je ne solliciterai pas le renouvellement de mon mandat de député en juin 2017.

Pau, le 11 mars 2014

propos retranscrits par Joël Braud

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Elections municipales : les palois veulent le changement

2014-02-12 10.32.41Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que la semaine dernière l’équipe de David Habib donnait l’impression de pouvoir prendre le dessus, cette semaine s’achève sur un temps fort pour François Bayrou, conforté par un sondage favorable, et par la venue ce samedi d’Alain Juppé, une des personnalités politiques les plus populaires en France, pour le soutenir. Un retournement de situation brutal, tant la semaine précédente a vu probablement le plus grand nombre de propositions effectuées par le candidat Habib ; 28 pour le logement, 14 pour le sport, pour ne citer que celles-ci. Une inflation sans doute sensée donner aux palois l’impression d’une équipe omniprésente qui travaille, qui surclasse les concurrentes dans tous les domaines. A ce torrent de propositions, s’ajoutait une apparente dynamique positive, laissant penser à ce que le prochain sondage confirmât le croisement des courbes au profit du socialiste.  Pourtant, il n’en fut rien. Pourquoi ?

La réponse tient en un mot : changement, ou plutôt demande de changement, comme le laissait déjà apparaître l’enquête CSA de février, qui soulignait que 67% des palois souhaitaient un changement profond, sur fond d’un jugement sévère de la municipalité sortante de Martine Lignières Cassou. Or, le sondage Sud-Ouest, France Bleu et France 3 du jeudi 6 mars vient confirmer deux choses : la sanction pour ceux qui incarnent peu ou prou l’actuelle municipalité, et la récompense pour ceux qui incarnent le changement.

Du côté des sanctionnés, il y a d’abord Yves Urieta, dont le score continue à s’effriter, sondage après sondage, et qui a sans doute fait l’élection de trop. Bien que très actif durant cette campagne, il est en effet difficile pour lui de faire oublier qu’il est ancien Maire, et qu’il a longtemps fait partie du système Labarrère, qui est pour les palois ce qu’est l’ancien régime pour les français.

Il y aussi Olivier Dartigolles, qui, malgré une campagne qui n’est pas mauvaise,  a du mal à faire oublier qu’il a fait pleinement partie de l’exécutif sortant.

Il y a enfin David Habib, qui a cru un moment que le rythme soutenu qu’il imprimait à la campagne allait faire oublier les 12 élus sortants sur sa liste, dont les principaux collaborateurs de Martine Lignières Cassou, leur soutien au bus tram et à la politique idéologique inefficace des dernières années qui a conduit Pau à accélérer son déclassement. Mais ce rythme était un faux rythme, les divisions étant encore profondes entre les « anciens » et les « modernes » ; une impression renforcée par la salve quasi-quotidienne de dizaines de propositions dont la complexité et le caractère parfois technocratique ont empêché les palois de retenir les messages principaux.

Du côté des récompensés, Eurydice Bled, bien qu’élue sortante, a su capitaliser sur des colistiers sans expérience en politique, et sur une ligne assumée en opposition avec les deux écologistes alimentaires restés dans l’équipe Habib. La simplicité de sa campagne, sa jeunesse, et ses prises de positions courageuses, par exemple sur la dénonciation des emplois publics promis par David Habib, ont permis à cette candidate de doubler ses intentions de vote, et de pouvoir prétendre à peser sur le second tour.

François Bayrou, enfin, capitalise sur son slogan « Pau a besoin du changement ». Un changement qu’il incarne grâce à un discours en rupture sur les principaux sujets (circulation, bus-tram, baisse des impôts, commerce, les halles, ..), et à une équipe ne comportant que 3 élus de la majorité sortante socialiste tous en rupture avec la Maire actuelle. Un changement aussi incarné par l’espoir de mettre fin à 43 ans d’une municipalité socialiste, qui n’a pas connu que des mauvais moments, mais dont les politiques hésitantes des quinze dernières années n’ont pas permis à Pau de se projeter dans le XXIè siècle.

Il reste 15 jours de campagne, c’est-à-dire très peu, et à ce stade, rien n’est encore joué. Toutefois, en incarnant de manière plus évidente le changement aux yeux des palois, il est probable que François Bayrou ait pris un avantage décisif. L’impossibilité de David Habib de se détacher pleinement de l’équipe sortante, malgré un projet novateur sur bien des points, l’a empêché de prétendre à ce statut.

par Emmanuel Pène

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