Des efforts, encore et encore !

Comment y croire ? Depuis des années nos divers gouvernants s’escriment à nous faire croire que tout ira mieux au prix de sacrifices évidemment temporaires jusqu’à remise en état des finances de l’État.

Or, que disait M.FILLON, dés son accession à la tête du gouvernement en 2007 :

« Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite  sur le plan financier, je suis à la tête d’un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un État qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer» .

«Parfois, il faut utiliser des images. C’est ce que j’ai fait devant des agriculteurs qui demandaient toujours plus, toujours plus à l’État. Je leur ai dit que si la France était une entreprise, un ménage, elle serait en cessation de paiement».

Ou encore la France «s’endette et il faut que tous les Français prennent conscience qu’il est temps de mettre un terme à des solutions de facilité qui ont été employées depuis 25 ans et qui placent notre pays dans une position de faiblesse ».

Et s’engageant à ramener le budget de l’État à l’équilibre avant la fin du quinquennat, il avait mis en garde , « on ne pourra rien bâtir de solide ni pour la Corse ni pour aucune autre partie du territoire national et l’on devrait s’attirer les foudres de la Commission Européenne …» !

C’était en 2007. Dix ans et ni lui, ni les premiers ministres du quinquennat  » HOLLANDE  » ne sont parvenus à réduire la dette abyssale du pays ou seulement à présenter des budgets avec un déficit ne dépassant pas 3 % , limite qu’impose le traité de Maastricht du 7 février 1992.

Et l’avenir n’est pas rose ! Nous allons , en effet , vers un 44 ème budget déficitaire consécutif.

Car, que vient de déclarer M. LEMAIRE, nouvellement nommé à la tête du ministère de l’Economie ?

Tout simplement que l’objectif de passer sous la barre des 3 % de déficit en 2017 ne sera pas tenu «si nous ne faisons rien».

Et quoi faire, donc ?

Le poison est inoculé à petites doses. Pour nous y préparer, le même chirurgien justifie ainsi la nécessité de l’intervention :

«Les comptes publics sont dégradés. Le précédent gouvernement n’a pas budgété des dépenses quasi certaines et laissé filer la dépense depuis le début de l’année ».

« Baissons-nous les bras ? Ou prenons-nous immédiatement des décisions nécessaires pour tenir les engagements du chef de l’État ? L’intérêt national impose de prendre ces décisions difficiles pour repasser sous la barre des 3 % de déficit public».

Comme toujours , c’est à cause des gouvernements précédents, à l’un desquels appartenait M.MACRON au même titre que M. LEMAIRE !

«Il faut que chacun fasse un effort » dit de son côté le premier ministre qui sait fort bien que le rapport de la Cour des comptes, commandé par  lui-même,  ne sera pas bon pour les comptes publics .

Mais des efforts, tous ceux qui contribuent à faire avancer le navire, par leur travail et leurs impôts, en font depuis que les budgets du pays sont déficitaires. Ils rament, ils rament.

S’il s’agissait d’un particulier, tous ses biens feraient l’objet d’une liquidation dont le produit servirait à désintéresser totalement ou non ses créanciers.

Le même processus serait bien difficile à mettre en œuvre concernant la dette énorme du pays qui se chiffre en milliards d’euros.

Pour le citoyen lambda, tout cela est difficile et à admettre et à comprendre. Il pense qu’il doit bien y avoir des solutions premières avant une  augmentation des impôts ou de la CSG.

Quelques pistes ?

1. La suppression du Conseil Économique Social et Environnemental. 233 membres avec une indemnité mensuelle brute de 3982€ pour faire quoi ? Donner un avis consultatif, optionnel ou obligatoire dans le cadre d’un processus législatif .

En fait, assemblée qui consiste à caser des amis ou des candidats malheureux à une récente élection.

Et le plus beau est qu’on retrouve un même Conseil au niveau régional ! On ne prête qu’aux riches même quand ils ne le sont plus.

2. La réduction du nombre de parlementaires et d’élus de toute nature chaque fois qu’ils sont susceptibles de recevoir une indemnité de fonction.

3. La limitation de celle-ci à la justification de la présence du bénéficiaire.

4. La suppression des multiples avantages consentis aux élus (retraites, voyages , etc.).

5. Des sanctions accrues et effectives contre les fraudeurs de toutes natures (20 à 40 milliards d’euros de fraudes aux prestations sociales , par exemple).

6. Faire payer les dégradations de biens publics par les casseurs ou leurs parents.

7. Limiter la générosité de l’État à ce qui est strictement et humainement nécessaire.

La liste ne se prétend pas exhaustive. D’autres mieux informés sauront la compléter.

Mais les citoyens seraient certainement prêts à entendre les propos des ministres si, au lieu, ou même en plus, de leur demander des efforts, on leur disait quelles économies seront mises en œuvre. Et là, nous sommes tous dans l’attente.

Pierre Esposito

Béarn Adour Pyrénées, enclavé ?

lgv dettes   On remercie Béarn Adour Pyrénées de donner la primeur de ses réflexions à AP ( « Arrivée de la LGV à Bordeaux : le point de vue de Béarn Adour Pyrénées » ). Sud Ouest reprend cette déclaration, mais on ne peut que s’étonner une fois de plus du peu de questionnement des journalistes de SO. http://www.sudouest.fr/2016/04/20/tgv-l-association-bearn-adour-pyrenees-veut-plus-de-paris-pau-2336233-4344.php

Tout d’abord il faut reconnaître l’abnégation de P Saubot pour tenter de défendre des projets qui sont déjà abandonnés. On ne refera pas le débat du barreau de Pau, tout le monde sait, a commencer par BAP, que c’est une aberration économique et que fort heureusement le combat est perdu depuis très longtemps.

Concernant la desserte de la Côte Basque qui disposerait de deux TGV de plus, que Pau, c’est tout simplement de la pure logique. D’un côté la ligne part d’un cul de sac (Tarbes et Pau) de l’autre la ligne se prolonge et se prolongera vers l’Espagne avec le gros bassin de vie du Pays Basque Espagnol.

D’ailleurs, c’est le critère économique lié au remplissage qui décidera. La politique menée aujourd’hui par l’Etat et les Régions qui subventionnent à tout va la SNCF n’est plus acceptable. Les rapports de la Cour des Comptes montrent que les taux de remplissage des TER sont beaucoup trop faibles et en conséquence ses coûts beaucoup trop élevés pour le contribuable. Il faut rajouter la faible productivité de la SNCF, c’est un vrai handicap, qui osera enfin s’y attaquer ?

Quant à l’enclavement supposé du Béarn l’histoire passée de l’implantation de Turboméca, Lindt, Total, Euralys, etc…montre que cela ne fut en aucune manière un handicap. Et depuis les choses se sont bien améliorées.

Reste au contraire un point majeur : Quand allons nous enfin fermer deux des trois aéroports (Tarbes Pau, Biarritz) qui ne survivent que grâce aux contribuables et à l’obstination de nos politiciens ?   Même les organismes du transport aérien le disent :

Le Board of Airlines Represantatives (Bar) en France dénonçait récemment le « nombre pléthorique d’aéroports en France dont les coûts sont finalement supportés par les compagnies aériennes opérant en France sans bénéfice pour le transport aérien dans son ensemble ». « Il y a 84 aéroports en France métropolitaine qui ont des passagers commerciaux. 66 se répartissent environ 4,3% du trafic français. Et 40 aéroports représentent moins de 0,3% du trafic soit environ 300 000 passagers », remarque Jean Pierre Sauvage président du Bar France.

 Le contribuable est également mis à contribution. « Malgré certaines exceptions notables, en deçà d’un certain seuil de trafic, aucun des aéroports décentralisés n’équilibre son exploitation sans subvention » rappelle la Cour des comptes.  Au-dessous d’un million de passagers (soit pour 138 des 155 aéroports français), il est en effet presque impossible pour un aéroport d’être rentable.

Ainsi, « dans plusieurs cas, les subventions d’exploitation ont représenté chaque année des montants supérieurs à 100 € par passager en moyenne entre 2000 et 2006 », précise la Cour.

On le voit, ce n’est pas nouveau.

C’est curieux, Sud Ouest se réveille aujourd’hui …

http://www.sudouest.fr/2016/04/21/a-t-on-besoin-de-tous-ces-aeroports-madrid-moins-cher-depuis-biarritz-2336797-4037.php

Ainsi que J Glavany autre visionnaire :

http://www.sudouest.fr/2016/04/18/glavany-pour-la-fusion-des-aeroports-de-pau-et-tarbes-2334170-4344.php

Relisez plutôt Alternatives paloises : « Un aéroport ça va, trois, bonjour les dégats … » publié sur Alternatives Paloises il y a 6 ans …

http://www.alternatives-paloises.com/article.php3?id_article=3695

 

par Daniel Sango

Espoir ?

imgresA l’aube de cette nouvelle année, il est bien difficile d’être optimiste. Tant de difficultés doivent être affrontées : le chômage, la dette, le déficit. Auxquelles s’ajoutent désormais le terrorisme et le dérèglement climatique.

Il est difficile de surpasser le pessimisme du prévisionniste Jacques Attali. Alors, laissons-lui son catastrophisme généralisé. Dans ses vœux aux Palois, Martine Lignière-Cassou rappelle les paroles du Président : « Il nous reviendra de réparer les vivants ». C’est en effet le pays tout entier qui doit montrer qu’il ne cédera pas à la peur et qu’il restera debout. Mais le communautarisme, les foyers de pauvreté, la drogue, la délinquance représentent d’autres obstacles. La xénophobie prospère.
Mais si à Pau il y a eu un récent caillassage des voitures de pompiers, la population n’a pas eu la réaction primaire des Corses. Tant mieux. Mais si cela ne s’est pas produit, c’est peut-être qu’il y a justement fort peu de mixité.

La xénophobie prospère parce qu’il est bien difficile de s’habituer aux noms des terroristes, qu’ils soient ici ou en Irak (faites un test parmi vos proches : citer 3 ou 4 noms de dirigeants de Daesh). C’est aussi parce que l’on constate que ces femmes obèses, venues en France grâce en partie au regroupement familial, ne sont pas plus à même de contrôler leurs enfants que leur santé. C’est aussi parce que le droit du sol ne semble pas avoir un fondement solide au regard d’une adhésion consentie à des valeurs communes. Or l’ambiguité de bien des réactions des populations immigrées au lendemain de la tuerie de janvier n’est peut être pas encore dissipée. Et ce ne sont pas les propos de l’épouse de Sami Amimour, un des tueurs du Stade de France, qui peuvent apaiser (« J’ai encouragé mon mari à partir pour terroriser le peuple français qui a tant de sang sur les mains ». « Je regrette de ne pas l’avoir accompagné à Saint-Denis »)
Les esprits les plus craintifs n’hésitent plus à apporter ouvertement leur voix au Front national et pensent que le problème est dans les burnes (et les utérus) : une natalité plus forte chez les immigrés. Faits vérifiables ? Fantasmes ? Difficile de le savoir car il n’y a pas de données statistiques fiables. Seuls peuvent nous éclairer quelques observateurs avertis et lucides.

Une intense floraison de livres a vu le jour en 2015. Un esprit de dialogue et de lucidité émerge qui peut rendre l’espoir. Une petite sélection suit.

Écoutons notre courage. Apportons notre petite part à l’effort collectif, « la part du colibri » comme le dit Pierre Rabhi. Souvenons-nous de l’apport des étrangers à notre culture, comme le rappellent Alain Minc et bien d’autres. Nous avons des capacités d’adaptation sur lesquelles nous pouvons compter si nous évitons les crispations, si nous avons dialoguer et convaincre. Si des phénomènes planétaires entravent notre croissance (concurrence exacerbée, évasion fiscale, ralentissement dans les pays émergents…), d’autres facteurs se trouvent dans une conjonction exceptionnelle : la baisse du coût du pétrole, le faible coût du crédit, le rapprochement de l’euro et du dollar favorable aux exportations.

Pour les musulmans, Christ est un prophète, et cette année on fête en même temps l’anniversaire (théorique) de leur naissance . Conjuguons leurs paroles de paix et d’espoir.

Paul Itaulog

Crédit photo : acnord.com

Petit florilège
Malika Sorel-Sutter : Décomposition française. Comment on en est arrivé là. Fayard 2015.
Boualem Sansal : Gouverner au nom d’Allah . Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe. Gallimard 2015.
Boualem Sansal : 2084, Gallimard, 2015.
Abdennour Bidar : Playdoyer pour la fraternité, Albin Michel 2015.
Abdennour Bidar : Lettre ouverte au monde musulman, LLL 2015
Malick Bezah : France -Islam : le choc des préjugés. Notre histoire des croisades à nos jours, Plon, 2015.
Maleck Chebel et Christian Godin : Vivre ensemble. Eloge de la différence, Le Livre de poche 2011.
Dahil Boubakeur, Lettre ouverte aux Français, Kero 2015.
Fethi Benslama : La guerre des subjectivités en Islam, Lignes, 2014.

Adonis : Violence et Islam, entretiens avec Houria Abdelouahed, Seuil, 2014.
Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Ahmed Boubekar : Le grand repli, La Découverte, 2015.
Alain Bauer : Qui est l’ennemi, CNRS editions, 2015.
Raphael Lioger, Le mythe de l’islamisation, Essai sur une obsession collective, Seuil, 2015.
Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer : Les faux-semblants du Front national, Les Presses de Sciences Po, 2015.
Erik Fottorino et al.: Qui est Daesh ? Le 1- Philippe Pey, 2015.
Bernard Godard, La question musulmane en France, Fayard, 2015.
Nilüfa Göle : Musulmans au quotidien. Une enquète européenne sur les controverses au sein de l’islam, La Découverte, 2015.
Gilles Kepel : Passion française. Les voix des cités, Gallimard, 2014.
Alain Minc, Un Français de tant de souches, Grasset, 2015.
et aussi les livres de Michel Houellebecq (Soumission), Yasmina Khadra (L’attentat…), Mathias Enard (La boussole), et… André Conte-Sponville (C’est chose tendre que la vie)

La France, danse au bord de la falaise …

Dette  Depuis trente ans, beaucoup d’Etats vivent au dessus de leurs moyens. C’est bien sûr le cas de la Grèce, mais c’est aussi le cas de la France. Jusqu’à quand cette gabegie ?

La Grèce fait l’actualité depuis des mois, il se trouve même des hommes politiques français pour vouloir donner des leçons alors que la France se trouve en fait dans une situation analogue, et surtout, que rien n’est fait pour éviter à notre pays un scénario catastrophe.

Nous vivons à crédit, notre dette a atteint 2090 milliards d’euro soit 97,5 % du PIB. C’est gigantesque et aujourd’hui c’est seulement grâce à des taux d’intérêt anormalement bas que la France peut faire face aux échéances. Ne parlons pas de remboursement car la France aujourd’hui est dans une situation pire que la Grèce dont le solde budgétaire primaire était positif, pas celui de la France…

Par rapport à fin 2014 la dette a augmenté de 51,6 milliards d’euro et de 90,5 milliard sur un an soit + 5%. Et l’augmentation va continuer durant les prochaines années, car nos politiques sont incapables de réaliser un budget en équilibre. Ils ne sont même pas capables de stabiliser la dépense publique et ce dans aucune de ses composantes ! (voir tableau ci-dessous)

2014 T1 2014 T2 2014 T3 2014 T4 2015 T1
Ensemble des Administrations publiques 1998,9 2027,6 2035,4 2037,8 2089,4
En points PIB 94 95,2 95,3 95,6 97,5
dont, par sous secteur, consolidée
Etat 1579,2 1614,4 1609,6 1610,2 1647,3
Organismes divers d’administr. centrale 22,4 21,2 21,3 22,6 22,1
Adm publiques locales 181,2 179,6 180,2 188,2 187,4
Adm de sécurité sociale 216,3 212,4 224,4 216,8 232,6

Source : Comptes Nationaux, INSEE, DGFIP

En France rien ne se passe, la dépense publique augmente, aucune réforme structurelle significative n’est et ne sera faite d’ici 2017, les échelons du mille feuille continuent à augmenter leurs dettes comme le Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques, la Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées ou la ville de Pau avec un « André » Bayrou qui voudrait donner des leçons alors qu’il aggrave l’endettement par sa folie des grandeurs. Il commente beaucoup l’actualité « La Grèce danse au bord de la falaise » . C’est une belle image qui valait bien d’être imitée dans le titre, mais qui s’applique aussi à sa gestion laxiste de la ville et de l’Agglomération.

Aujourd’hui la France emprunte encore à des conditions acceptables autour de 1,4 % mais une dégradation est possible à tout moment car les indispensables mesures d’économie sur les dépenses publiques et les vraies réformes de structure ne sont pas faites. Lorsque le taux d’endettement atteint les 100% du PIB, une hausse du taux moyen de la dette de 1,0% équivaut à une augmentation de son coût de 1% du PIB. Avec un déficit de 3% du PIB l’augmentation annuelle de la dette est de 63 milliards d’euro et une augmentation de 2 % des taux augmenterait de 42 milliards d’euro les intérêts annuels…

La collision avec le mur de la dette serait alors effective pour la France, en faillite.

Pourtant, il y a en Europe, des pays qui ont su faire des efforts et qui montrent qu’une autre voie est possible. La France et l’Allemagne avaient une dette similaire en 2007 autour de 65 % du PIB aujourd’hui l’Allemagne est à 75% du PIB, tendance baissière, la France à 97,5% tendance haussière nette.

Tiens bon Angela !

par Daniel Sango

Le Conseil Départemental des PA lutte contre le réchauffement climatique

station sans neige   C’est un match qui a commencé depuis plus d’une décennie, nos Conseillers Généraux luttent contre le réchauffement climatique. A grand renfort de subventions publiques, directes et camouflées, ils veulent faire croire que Gourette et la Pierre Saint Martin sont autre chose pour le contribuable que le gouffre bien connu… Inutile de dire que le match est perdu d’avance…

L’EPSA, ( Etablissement Public des Stations d’Altitude ), est partie intégrante du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques propriétaire des Stations de Gourette et de la Pierre Saint Martin.

Comme chaque année, l’EPSA a fixé l’ouverture des stations de ski trop tôt, en novembre (le 29 novembre) avec toutes les conséquences financières négatives…

Comme chaque année l’EPSA affiche un déficit important, malgré les conditions extrêmement avantageuses que lui fait le CD.

Comme chaque année en fin de saison (qui d’ailleurs maintenant dure, au plus, deux mois et demi) c’est la faute de la neige il y en a trop ou pas assez ….

Comme chaque année le Conseil Général versera une subvention d’équilibre.

Comme chaque année le contribuable paiera !

Et le contribuable en a marre de financer l’irresponsabilité des Conseillers Départementaux !

En fait l’EPSA c’est plutôt l’Etablissement Public à Subvention Automatique.

Cette année, la trop grande quantité de neige a entraîné la destruction par une avalanche du télésiège des fontaines de Cotch (ouf, il n’y a avait personne…) Le Conseil Départemental vient d’en différer la reconstruction, ce qui paraît logique, surtout que l’on parle quand même de 13 à 15 millions d’euro… et que cet investissement n’est pas prévu dans un budget honteusement déficitaire. Mais le contribuable a tout à craindre des Conseillers Départementaux :

« L’investissement de Gourette se fera de toute façon, précise Jacques Pédehontaa pour le Comité Départemental de tourisme. C’est juste reculer un peu pour mieux sauter ensuite. » (La Rep)

Il ne manquait plus que le prince de Laas qui n’a d’autre proposition cohérente que de vouloir ériger les champs de maïs en principauté !

Depuis des années, l’EPSA est un tonneau sans fond dans lequel sont déversés des investissements et des subventions. Cette année encore le déficit est de 2 millions d’euro.

Ecoutons encore le  spécialiste du tourisme : « Même si le Conseil Général a investi 80 millions d’euro en 12 ans, force est de constater que l’on n’est pas champion du monde, renchérit Jacques Pédehontaa » (La Rep)

Oui, ça on sait qu’ils ne sont pas champion du monde…

Déjà en 2012 le Président de l’EPSA faisait le même constat, l’EPSA ne pouvant rembourser la redevance de 1,6 millions d’euro :

« Je tiens d’abord à redire que l’état de dépendance de l’Epsa vis-à-vis du conseil général a atteint un niveau inacceptable. Il s’agit tout de même des deniers publics… Ceci dit, nos stations en valent la peine et je suis persuadé que, d’ici 3 ans, on arrivera à des résultats. Il faut maintenir ces outils, mais pas à n’importe quel prix ! » (La République du 27/06/2012)

Et non, trois ans ont passé, le Conseil Départemental a continué à déverser les millions d’euro des contribuables et la situation est toujours la même: inacceptable !

Cela fait longtemps que j’ai eu l’occasion de dénoncer la gabegie de l’EPSA :

« Le gouffre de Gourette et de la Pierre Saint Martin » AP du 23/11/2009 et sa suite du 30/11/2009

« Chère Blanche Neige » AP du 5/11/2011

« A l’EPSA les subventions fondent comme neige au soleil » AP du 2/07/2012

Car le chiffre des investissements cité (80 millions d’euro) est en fait plus important, et les astuces comptables existent pour diminuer les coûts supportés :

– La facturation des investissements réalisés à l’EPSA a été allégée par augmentation de la durée d’amortissement passée de 15 à 25 ans (la redevance devrait être de 65 % plus importante)

– Le télésiège du Lhey n’a pas été construit sur le compte de la station de Gourette, mais sur celui des routes. Son amortissement n’est donc pas re facturé à l’EPSA.

– Et bien d’autres postes qu’il faut aller chercher dans la complexité du budget du CD des PA comme les coûts de communication touristique, les parkings ou autres fonctionnements des offices de tourisme. »

Tout cela ne suffit pas et JJ Lasserre, à la tête d’un Conseil Départemental dont le budget qui emprunte à tout va pour tenter d’équilibrer sa gabegie, a la volonté d’investir encore plus, pure folie !

« On sera plus ambitieux qu’on ne l’a jamais été »

Il a livré quelques pistes :

« développement du thermoludisme aux Eaux Bonnes »

Là rien de neuf, le projet est en cours de finalisation. Sauf que cela commence très mal, le chantier a pris du retard, beaucoup de retard, l’ouverture qui devait se faire le 6 juillet a été une première fois retardée à septembre. Maintenant ce sera pour l’année prochaine… La commune d’Eaux Bonnes, maître d’ouvrage n’est pas capable de mettre les installations à disposition de la société en charge de la gestion alors qu’elle a des réservations …bref une ardoise salée en perspective. Cet investissement important (7 millions d’euro ) sera-t-il rentable ? Réponse dans deux ans.

« augmentation des logements marchands » . La stupidité n’a pas de limite. Les logements sont utilisés deux mois par an, et encore, pour la majorité c’est 4 semaines, les semaines des vacances scolaires. Il n’est pas possible de rentabiliser des logements avec un taux d’occupation si faible : Gourette ne sera jamais Val d’Isère…

« Création d’une liaison entre Gourette et Artouste » Là on atteint le summum de la stupidité. Cela se voit que Lasserre et Pédehontaa n’ont jamais chaussé des skis à Gourette ou Artouste …

Cette liaison à laquelle les gens pensent depuis le haut de Pène Blanque, depuis qu’Artouste existe, lorsqu’on regarde le Soussouéou à 1400m tout en bas n’a aucun sens. L’orientation de cette face vers le sud et la faible altitude du Soussouéou font qu’elle est très peu enneigée et donc pas skiable. Une remontée de 1000 m de dénivelée juste pour transporter ne peut se justifier.

Il est majeur d’arrêter ces investissements stupides et se concentrer immédiatement sur une réduction des coûts de fonctionnement de l’EPSA. Une ouverture plus tardive pour les vacances de Noël, une augmentation indispensable de la productivité pour les employés de l’EPSA avec réduction drastique de la masse salariale, et mieux, une sous-traitance à une entreprise privée, comme pour la majorité des stations.

Le Conseil Départemental, dont les budgets sont lourdement déficitaires doit se recentrer sur ses compétences (car on ne demande pas au Conseil Départemental de gérer les stations de ski, c’est encore en utilisant la clause de compétence générale, cancer des collectivités territoriales, qu’il le font) et renoncer a distribuer tous azimuts des subventions à but électoraliste : comme les inadmissibles subventions au stade du Hameau ou aux clubs sportifs professionnels (entre autres).

Le CD ne doit pas être propriétaire de stations de ski et faire construire des appartements utilisés quelques semaines par an , mais construire et subventionner des maisons de retraites aujourd’hui pleines à craquer.

Tous les rapports de la Cour des Comptes Régionales montrent que ces stations ne sont plus viables : il faut gérer intelligemment leur déclin.

Non, le Conseil Départemental ne gagnera pas son combat stupide contre le réchauffement climatique.

Mais jusqu’à quand faudra-t-il que les citoyens soient plumés pour les voir enfin se révolter ?

 – par Daniel Sango

Ras le bol ? Votez blanc !

touche-pas-a-mon-electorat   On ne peut que le constater, notre classe politique est incapable de gérer la France à tous les niveaux de notre invraisemblable millefeuille territorial. Le dernier chiffre montre que la dépense publique continue d’augmenter, elle représente aujourd’hui 57,7 % du PIB…

La raison en est simple, toujours la même, l’objectif de nos politiciens professionnels est leur ré élection a tout prix. La conséquence est criante depuis des années : des politiques basées sur le clientélisme et la démagogie, beaucoup trop rarement pour l’intérêt du pays. Ainsi, les campagnes électorales sont du grand guignol comme le fut la dernière présidentielle. Ce fut à celui qui raserait gratis dans tous les domaines… Evidemment le réveil est plus dur et la conséquence est que nos politiques sont maintenant, et avec juste raison, assimilés à des bonimenteurs.

Leur incapacité a gérer est flagrante. Regardons au niveau national, et pour cela le très bon article de l’IFRAP (Institut Français pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques Publiques ) qui s’intéresse à l’évolution de la masse salariale des fonctionnaires est édifiant :

« Le constat est sans appel. Christian Eckert il y a quelques jours a informé la Commission des finances de l’Assemblée nationale que les dépenses de personnel des collectivités territoriales avaient encore augmenté en 2014 : +4%. Il s’agit de l’augmentation la plus forte jamais enregistrée depuis 6 ans. Sur la même période entre 2009 et 2014 le total des dépenses de personnel aura augmenté de 8,57 milliards d’euros. Le plus curieux c’est que ce phénomène se produise alors même que l’enveloppe normée des transferts aux collectivités territoriales (prélèvements sur recettes), a été rabotée en 2014 de 1,5 milliard d’euros. Cela veut donc dire que la baisse « forcée » des investissements anticipée à 6% pour 2014 (en raison de la fin de cycle électoral) aurait été au moins partiellement arbitrée à la hausse, afin de procéder à des embauches supplémentaires (de complaisance ?). Cela veut surtout dire qu’il faut réformer plus que jamais la gouvernance de nos finances publiques locales et leur articulation avec les finances publiques nationales. Il en va de notre crédibilité budgétaire dans le cadre de nos engagements européens. » (IFRAP)

Il semble par ailleurs évident que les « gains de mutualisation » du bloc communal et de la structuration de l’intercommunalité, ne soient pas au rendez-vous. Une appréciation que corrobore le rapport de mutualisation du bloc communal (IGA/IGF) [2] Seule une incitation puissante à une « mutualisation intelligente » devrait pouvoir infléchir la tendance.

 C’est a de nombreuses reprise qu’on a eu l’occasion de dénoncer la dérive incroyable des dépenses publiques particulièrement au niveau du personnel alors qu’on devrait noter une baisse sensible, liée comme partout à l’augmentation de productivité et à la mutualisation intercommunale :

– Au niveau du Conseil Général où la masse salariale augmente lourdement année après année, sans aucune justification sérieuse (82,8 M€ en 2009 114 M€ en 2014 soit + 33 % )

– Au niveau de la ville de Pau qui continue encore a recruter en 2015 !!!

– Au niveau de la Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées qui n’a réalisé aucune optimisation de personnel en embauchant 850 personnes en 10 ans

Tout cela alors que certains crient à l’austérité !

C’est le cas des maires de France et de leur porte parole François Baroin qui est venu pleurnicher aujourd’hui auprès du gouvernement pour que l’Etat ne touche pas à ses dotations vers les communes. Scandaleux ! Ces communes qui dépensent à tout va embauchent à tour de bras alors que le citoyen subit les augmentations incessantes d’impôt.

Citons encore Alain Rousset notre Président de Région, pourtant socialiste : « Oui, nous avons confondu en France l’emploi public et le service public. Oui, nous avons dégradé le service public parce que nous avons privilégié l’emploi public, que ce soit au niveau national ou au niveau territorial. Reconnaissons cela à notre débit. Il n’y a pas de contestation possible là-dessus, tous les recrutements qui ont été faits en redondance avec les communes plutôt que de la mutualisation… »,

 Nos élus savent que leur gestion est calamiteuse mais ils pensent que seule la démagogie permettra éventuellement leur ré élection. Et ne comptez pas sur de nouvelles compétences, sur des jeunes, car les principaux partis verrouillent les candidatures et les quelques nouveaux arrivants sont issus du même moule. S’ils ont enfin obtenu l’investiture c’est plus grâce à leur soumission, à des manœuvres internes et autres compromissions, qu’à leur sincérité et leur courage.

Alors soyez courageux à leur place, votez blanc !

Quand la somme des abstentionnistes et des blancs aura atteint un niveau indécent (on va sans doute dépasser 70 % aux prochaines départementales) il faudra bien que surgissent de nouveaux visages, hors des partis traditionnels, incapables de se réformer.

par Daniel Sango

http://www.ifrap.org/fonction-publique-et-administration/peut-controler-la-masse-salariale-des-collectivites

Valse avec Hollande

hollande-valls

 Toutes les déclarations faites par les hommes politiques français de tous bords montrent avec insistance que leur cerveau s’est modifié suite à son utilisation, toujours de la même manière, au cours de leurs trop longues carrières de boni menteurs.

Plus de la moitié de celui-ci est maintenant fait d’un matériaux nouveau, dans lequel les neurones ont fait des nœuds et que l’on appelle le bois. Cette partie très volumineuse sert uniquement à la commande du langage. Vous avez pu remarquer à quel point leur volubilité ne souffre ni de temps de réflexion suite à une question, ni de bafouillage. Quand une question est posée, c’est un long fleuve tranquille de banalités lénifiantes qui s’écoule et dont on sent bien qu’il pourrait durer des heures si une nouvelle question ne venait pas l’interrompre.

Ce cerveau de bois à neurones noués a une autre caractéristique, c’est qu’il peut se transmettre par simple proximité, moyennant l’activation du domaine cérébral de la récompense.

C’est ainsi que hier soir, au vingt heures de TF1, Manuel Vals nous a débité de la sauce hollandaise.

Ce n’était ni le Valls candidat aux primaires socialistes qui voulait revenir sur les 35 heures, ni le Ministre de l’Intérieur réaliste sur le comportement des Roms en France, et encore moins le social libéral conscient de la nécessité absolue de diminuer le poids de la gigantesque dépense publique française. Langue de bois hollandaise.

Pendant ce temps les mois passent, le déficit est toujours aussi abyssal.

On aurait aimé que le journaliste, en fin d’interview, demande enfin à M. Valls où serait donc implantée l’usine à imprimer la fausse monnaie, source de nouveaux emplois.

Mais dans les autres camps politiques le cerveau de bois est aussi de mise.

Pas une voix pour encourager une réduction de 50 milliards d’euro des dépenses publiques. L’UMP qui, avec Sarkozy, a refusé de réformer la France, préférant laisser filer les déficits pour tenter une hypothétique réélection, est tout aussi coupable.

Reste François, le notre, dont le programme présidentiel n’était pas si éloigné que cela du programme hollandais de l’an II. Qu’attend-il pour soutenir cette orientation? Et non, lui le rassembleur, tout au bonheur de sa récente victoire, il valse avec Josy.

Heureusement, il reste l’Europe. Les salades hollandaise ne seront plus de mise. Les comptes seront là. Dans quelques jours il faudra, après toutes ces reculades, ces demandes de délai, s’engager sur une gestion chiffrée claire.

Mais faites confiance au cerveau de bois de nos politiciens pour tenter, une fois encore, de refuser l’obstacle. Ce matin sur France Info, c’est M. Sapin qui s’y colle : « on va renégocier avec Bruxelles »!

La France va donc demander à l’Europe, de créer des emplois en France, de lui faire toujours plus de crédit. La France n’a donc plus de parole, sa signature c’est donc du vent.

Quel courage politique!

-par Daniel Sango  

On coule !

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La France est un bateau avec 4 rameurs et 6 passagers qui fait la course avec les autres pays qui ont 6 rameurs et 4 passagers. Nous serons donc les derniers.

C’est ainsi que je terminais « Courage fuyons » AP du 10/11/2013.

L’énorme dépense publique française, 57% du PIB, 10 points de plus que la moyenne européenne 12 points de plus que l’Allemagne soit 240 milliards d’euro, est un chiffre qui commence à pénétrer dans le sommeil des citoyens français.

Plus grave, cette dépense publique ne baisse pas, contrairement à ce que voudrait faire croire le gouvernement, et ne baissera pas dans les années à venir.

Comment en est-on arrivé là et pourquoi ?

Une réponse partielle est donnée par Jean-Philippe Delsol, ( Pourquoi je vais quitter la France, Histoires vraies d’exilés fiscaux, éditions Tatamis, novembre 2013, 200 pages)

 

Dans son état des lieux, il fait le compte des actifs (et inactifs) qui sont rémunérés par l’Etat ou soutenus par la collectivité. Pour commencer, les 5,2 millions de salariés du secteur public au sens strict ( Etat, collectivités locales, fonction hospitalière  dont les effectifs ont augmenté de plus de 36 % depuis 1983, le nombre des fonctionnaires territoriaux, lui, ayant augmenté de 260 000 depuis 2002, principalement dans les intercommunalités et communes…) Ils représentent 22 % de l’emploi contre 15 % en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Ceci représente 1,5 million de fonctionnaires de plus (en trop ?).

Ensuite, il y a les 2 millions de salariés du secteur parapublic, c’est-à-dire des structures juridiques contrôlées majoritairement par l’Etat ou les collectivités.

Puis viennent 60% du 1,6 million d’emplois du secteur associatif, premier bénéficiaire des emplois aidés.

Les contrats aidés ont été initiés en 2012 (490 000, dont 430 000 dans le secteur non marchand) Le cru 2013 est du même ordre, mais il faut lui ajouter les 100 000 emplois d’avenir et les 12 000 contrats de génération créés par F. Hollande pour tenter d’inverser la courbe du chômage.

Delsol ajoute ensuite logiquement la part des agriculteurs (1 million) qui vivent des revenus de la PAC (environ 50 %).

Enfin, il inclut ceux qui ne reçoivent pas de salaires de la collectivité mais en tirent des revenus accidentels : 3,22 millions de chômeurs et 1,3 million de bénéficiaires du RSA.

Ce serait donc, au final, environ 14,5 millions de personnes concernées sur une population active de 28 millions.

 emploi-public_4533320      L’Express 24/11/2013

Mais je pense que J.P. Delsol oublie un gros morceau, il s’agit des retraités de la fonction publique. Ils sont aujourd’hui 2,3 millions et les cotisations des actifs ne couvrent que 25% de leurs pensions. L’Etat doit fournir 37 milliards d’euro par an pour les payer.

Ceci nous amène au total vertigineux d’environ 16,2 Millions de personnes rémunérées par l’argent public.

Comment le secteur privé peut-il soutenir un tel poids ? Il est donc normal que la barque France avance beaucoup moins vite que les autres… Comment voulez-vous parler de compétitivité ?

Mais la conséquence de ce « secteur public » hypertrophié a une plus grave conséquence encore, c’est que son poids électoral empêche toute réforme visant à une indispensable cure d’amaigrissement.

Pire il en est encore qui réclament plus d’Etat, plus d’augmentations de salaires, plus de … Comment tempérer ces corporatismes?

Quand on rajoute à cela que près de 50% de nos députés font partie de ces catégories (32% d’enseignants et fonctionnaires contre 3% de chefs d’entreprise et aucun ouvrier…) on comprendra facilement l’incapacité de notre pays à réaliser la moindre réforme de structure.

par Daniel Sango

Tout va très bien madame la marquise…

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Après un an de gestion pépère, François Hollande reste d’un optimisme inoxydable, malgré des sondages calamiteux et les remontrances polies mais fermes des pays européens du Nord et de la Commission. La courbe du chômage sera inversée à la fin de l’année.

Pourtant, sur le tableau de bord de la France tout les voyants sont au rouge. La croissance est nulle, et les prévisions, si elles penchent pour une très légère remontée, ne sont pas franchement optimistes. En conséquence le chômage a augmenté de 10% pour atteindre 11% en mars 2013 et sa hausse continuera puisqu’il faudrait une croissance de l’ordre de 1,5% pour ne serait-ce que le stabiliser. Quant à sa baisse, ceci reste un rêve inaccessible.

Et l’entreprise France n’est pas mieux lotie. Avec un déficit de la balance commerciale de 64, 7 milliards d’euro en 2012, la situation est intenable même si on note une très légère amélioration par rapport à 2011.

La dette française atteignait 1834 milliards d’euro (90,2% du PIB en 2012) et comme l’équilibre budgétaire reste improbable à moyen terme, elle continuera d’augmenter. On comprend l’intérêt de Hollande pour une mutualisation de la dette des Etats au niveau Européen et pour sa monétisation (planche à billets) car en cas d’augmentation des taux, la France rejoindra immédiatement l’Espagne ou le Portugal.

Le déficit public de la France atteindra 3,9% en 2013 (au lieu des 3% prévus). Au delà de ce mauvais chiffre se pose la question de savoir comment on pourra atteindre ne serait-ce que l’équilibre budgétaire?

Avec 46,3% du PIB en impôt, la France va battre le record absolu des prélèvements obligatoires (46,5% en 2014). Ce n’est donc pas de ce côté que viendra la diminution du déficit, le niveau frôlant l’insupportable. Côté économie, par contre, il existe un gisement gigantesque puisque la dépense publique atteint aussi des records (9 points de PIB de plus que la moyenne européenne ou que l’Allemagne). Mais dans ce domaine, c’est silence radio.

Cela ne peut durer. Hollande a annoncé une réduction de cette dépense de 10 milliards par an, mais on ne sait toujours pas où…

Le 28 mai, dans son rapport sur les résultats de la gestion budgétaires de l’Etat en 2012, la Cour des Comptes a appelé le gouvernement à se concentrer sur des « économies structurelles réalisées dans une perspective pluriannuelle ». Au delà du travail très professionnel fait par la Cour des Comptes, saluons le courage de Didier Migaud (et de ses prédécesseurs qui ont suivi l’exemple Seguin) qui essuie régulièrement les réflexions acides de ses collègues socialistes.

Le 29 mai c’est au tour de la Commission européenne qui confirme que Paris avait obtenu deux ans de plus pour ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB, mais en échange de réformes ambitieuses… Et ce ne sont pas les réactions des élus de la majorité, offusqués de cette « ingérence » qui changeront les réalités.

Mais l’opposition de droite ne se montre guère à son avantage non plus. Voilà les conditions optimales réunies pour faire enfin passer de vraies réformes. Pourquoi la droite et le centre ne prennent-ils pas une position constructive de coopération avec le gouvernement Hollande pour faire enfin passer ces réformes qu’ils n’ont pas osé faire eux mêmes quand ils étaient au pouvoir?

Regardons là aussi du côté de l’Allemagne pour aller vers un débat politique plus efficient, plus intelligent, plus intelligible.

Tout va très bien, tout va très bien.

– par Daniel Sango