Les caravanes arrivent, toujours plus nombreuses à Pau. Mais elles ne se contentent plus des terrains mis à disposition légalement par la communauté d’agglomération ; elles préfèrent les jolis parcs arborés de l’université, occupés dans la plus pure illégalité. Les problèmes et nuisances s’accumulent et s’amplifient. Quelle réponse les pouvoirs publics doivent-ils apporter ?
Les campements sauvages se sont, depuis quelques jours, multipliés. Aux traditionnelles (sic) occupations illégales de terrains commerciaux et industriels tout autour de l’agglomération comme à Lons dans la zone Induspal où des propriétaires dégoûtés ont baissé les bras, s’ajoutent de multiples installations, ici à Gelos sur un terrain, là à Bizanos sur le bord de la route du stade d’eaux vives (comme si cette voie d’accès n’était pas déjà assez laide), et maintenant en plein milieu de la ville sur le terrain de l’université, au vu et au su de tous, comme un immense bras d’honneur à la ville de Pau et à ses citoyens obligés de constater ce triste spectacle.
Les nuisances et dégradations ne sont pas loin. Elles concernent les terrains occupés, qu’il faut équiper de sanitaires, nettoyer, réhabiliter, tout ça aux frais du contribuable ; mais que dire des multiples incivilités auxquelles les palois sont confrontés ? J’ai été témoin de certaines, comme à Bizanos où ce caravanier est descendu de son engin pour aller donner une leçon au pauvre automobiliste arrêté au feu rouge, accusé de ne pas reculer assez vite sa voiture pour laisser passer le convoi nomade. Une leçon ponctuée d’un tonitruant « Pédé ! », insulte suprême dans la communauté.
Face à l’incivisme, la délinquance et l’illégalité, la réponse des pouvoirs publics est un aveu d’impuissance ; les terrains « légaux » mis à disposition par la communauté d’agglomération ou la Mairie ne conviennent pas aux nomades ? Qu’à cela ne tienne, ils occupent le terrain qui leur plait, et jouent avec les vicissitudes et failles de l’Etat de droit républicain pour rester qui 8 jours, qui 3 semaines, qui plusieurs mois, selon le degré de puissance ou d’impatience du propriétaire spolié de sa propriété. Mais comment peut-on accepter qu’en toute illégalité et impunité, des terrains appartenant à des propriétaires ou à la collectivité, c’est-à-dire aux citoyens, soient ainsi saisis par des populations n’ayant cure de nos lois ? Le simple citoyen que je suis ne serait-il pas immédiatement expulsé s’il occupait avec sa caravane le terrain de l’université ? Ne ferait-il pas l’objet de poursuites pénales ?
Il y a pourtant des solutions, autres que de baisser les bras ou que de d’excuser les gens du voyage en arguant qu’on va leur construire des campements dignes de ce nom, bien sûr toujours aux frais du contribuable. Cette culture de l’excuse et du laxisme n’aboutit qu’à un seul résultat : celui d’attirer toujours plus de populations nomades de moins en moins respectueuses. Il suffit que nos élus aillent au pays basque et qu’ils discutent avec les élus de la côte des méthodes, semble-t-il efficaces qu’ils ont mises en œuvre. Ne peut-on pas imaginer des sanctions immédiates, comme la saisie des véhicules, ou leur immobilisation comme le font les espagnols en posant des « sabots », assortis d’une amende dissuasive. Les gens du voyage doivent respecter les lois de la République et les citoyens des villes qu’ils visitent. Ceci n’est pas négociable.
Par Emmanuel Pène
le 30 juin 2014