Ras le bol ? Votez blanc !

touche-pas-a-mon-electorat   On ne peut que le constater, notre classe politique est incapable de gérer la France à tous les niveaux de notre invraisemblable millefeuille territorial. Le dernier chiffre montre que la dépense publique continue d’augmenter, elle représente aujourd’hui 57,7 % du PIB…

La raison en est simple, toujours la même, l’objectif de nos politiciens professionnels est leur ré élection a tout prix. La conséquence est criante depuis des années : des politiques basées sur le clientélisme et la démagogie, beaucoup trop rarement pour l’intérêt du pays. Ainsi, les campagnes électorales sont du grand guignol comme le fut la dernière présidentielle. Ce fut à celui qui raserait gratis dans tous les domaines… Evidemment le réveil est plus dur et la conséquence est que nos politiques sont maintenant, et avec juste raison, assimilés à des bonimenteurs.

Leur incapacité a gérer est flagrante. Regardons au niveau national, et pour cela le très bon article de l’IFRAP (Institut Français pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques Publiques ) qui s’intéresse à l’évolution de la masse salariale des fonctionnaires est édifiant :

« Le constat est sans appel. Christian Eckert il y a quelques jours a informé la Commission des finances de l’Assemblée nationale que les dépenses de personnel des collectivités territoriales avaient encore augmenté en 2014 : +4%. Il s’agit de l’augmentation la plus forte jamais enregistrée depuis 6 ans. Sur la même période entre 2009 et 2014 le total des dépenses de personnel aura augmenté de 8,57 milliards d’euros. Le plus curieux c’est que ce phénomène se produise alors même que l’enveloppe normée des transferts aux collectivités territoriales (prélèvements sur recettes), a été rabotée en 2014 de 1,5 milliard d’euros. Cela veut donc dire que la baisse « forcée » des investissements anticipée à 6% pour 2014 (en raison de la fin de cycle électoral) aurait été au moins partiellement arbitrée à la hausse, afin de procéder à des embauches supplémentaires (de complaisance ?). Cela veut surtout dire qu’il faut réformer plus que jamais la gouvernance de nos finances publiques locales et leur articulation avec les finances publiques nationales. Il en va de notre crédibilité budgétaire dans le cadre de nos engagements européens. » (IFRAP)

Il semble par ailleurs évident que les « gains de mutualisation » du bloc communal et de la structuration de l’intercommunalité, ne soient pas au rendez-vous. Une appréciation que corrobore le rapport de mutualisation du bloc communal (IGA/IGF) [2] Seule une incitation puissante à une « mutualisation intelligente » devrait pouvoir infléchir la tendance.

 C’est a de nombreuses reprise qu’on a eu l’occasion de dénoncer la dérive incroyable des dépenses publiques particulièrement au niveau du personnel alors qu’on devrait noter une baisse sensible, liée comme partout à l’augmentation de productivité et à la mutualisation intercommunale :

– Au niveau du Conseil Général où la masse salariale augmente lourdement année après année, sans aucune justification sérieuse (82,8 M€ en 2009 114 M€ en 2014 soit + 33 % )

– Au niveau de la ville de Pau qui continue encore a recruter en 2015 !!!

– Au niveau de la Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées qui n’a réalisé aucune optimisation de personnel en embauchant 850 personnes en 10 ans

Tout cela alors que certains crient à l’austérité !

C’est le cas des maires de France et de leur porte parole François Baroin qui est venu pleurnicher aujourd’hui auprès du gouvernement pour que l’Etat ne touche pas à ses dotations vers les communes. Scandaleux ! Ces communes qui dépensent à tout va embauchent à tour de bras alors que le citoyen subit les augmentations incessantes d’impôt.

Citons encore Alain Rousset notre Président de Région, pourtant socialiste : « Oui, nous avons confondu en France l’emploi public et le service public. Oui, nous avons dégradé le service public parce que nous avons privilégié l’emploi public, que ce soit au niveau national ou au niveau territorial. Reconnaissons cela à notre débit. Il n’y a pas de contestation possible là-dessus, tous les recrutements qui ont été faits en redondance avec les communes plutôt que de la mutualisation… »,

 Nos élus savent que leur gestion est calamiteuse mais ils pensent que seule la démagogie permettra éventuellement leur ré élection. Et ne comptez pas sur de nouvelles compétences, sur des jeunes, car les principaux partis verrouillent les candidatures et les quelques nouveaux arrivants sont issus du même moule. S’ils ont enfin obtenu l’investiture c’est plus grâce à leur soumission, à des manœuvres internes et autres compromissions, qu’à leur sincérité et leur courage.

Alors soyez courageux à leur place, votez blanc !

Quand la somme des abstentionnistes et des blancs aura atteint un niveau indécent (on va sans doute dépasser 70 % aux prochaines départementales) il faudra bien que surgissent de nouveaux visages, hors des partis traditionnels, incapables de se réformer.

par Daniel Sango

http://www.ifrap.org/fonction-publique-et-administration/peut-controler-la-masse-salariale-des-collectivites

Pauvre campagne !

Bayrou Hollande La campagne pour l’élection municipale paloise est lancée. Une fois de plus les bonimenteurs y vont de leurs promesses toutes plus extraordinaires les unes que les autres. Le citoyen palois, endormi, succombera-t-il à ces paradis artificiels ?

Les campagnes électorales se succèdent et nos professionnels des promesses font toujours preuve de peu de considération pour les citoyens. Pourtant les choses sont simples et le parallèle avec la dernière présidentielle est évident. Rappelez- vous, Sarkozy ou Hollande promettant monts et merveilles alors qu’ils savaient pertinemment la France à l’agonie, tous indicateurs au rouge.

Il en est un peu de même pour Pau. La ville vit au dessus de ses moyens suite à une série d’investissements pharaoniques soit inutiles soit surdimensionnés. Car chaque fois qu’un investissement est fait ce sont des coûts de fonctionnements à vie qui sont rajoutés entraînant un budget en augmentation continue. Evidemment le bilan financier de Monsieur Lavignotte est convenable, mais ceci grâce au report d’investissements. Il faudrait donc continuer sur cette voie, en diminuant significativement les coûts de fonctionnement de manière à dégager des marges pour l’investissement.

Quant à la CDAPP (Communauté d’Agglomération Pau Pyrénées) dont le rôle aurait dû être de mutualiser les moyens pour faire diminuer les coûts de fonctionnement, elle a totalement échoué. A périmètre constant, en dix ans de fonctionnement communautaire, c’est 1000 emplois de fonctionnaires supplémentaires qui ont été créés, alors que leur nombre aurait dû diminuer ( « Gabegie à gogo à l’agglo » AP du 9/7/2012).

Mais que proposent donc les candidats ?

Ils proposent tous de dépenser plus encore : salles de spectacles, stade, événements culturels, musées, etc. Sans parler de l’inéluctable projet des Halles destiné à alimenter les polémiques puériles sur la couleur des murs ou la forme de la toiture. Et pas un seul qui envisage la réalité : une baisse des rentrées fiscales combinée à une baisse annoncée (et approuvée par les deux principaux candidats) des subventions d’Etat. Pire, alors que l’échec majeur de Martine Lignières-Cassou est l’impasse totale dans laquelle se trouve l’agglomération, pas un seul qui propose une ligne directrice pour cet échelon majeur du millefeuille. Alors que la CDAPP n’a aucun lien réel avec le bassin de vie et que les communes qui devraient y participer la fuient ( « L’agglomération paloise perd le Nord » AP du 20/02/2012) pas un seul qui ne propose le moindre remède.

Citoyen, circulez, ce genre de problème n’est pas de votre niveau ! On fera notre bidouillage entre nous !

Ce qui n’empêche d’ailleurs pas ces candidats d’embrouiller allègrement le citoyen endormi, mélangeant allègrement ce qui est du ressort de la ville de Pau et ce qui est de la responsabilité de la CDAPP. Le PDU (Plan de Déplacement Urbain) et le bus tram : c’est l’agglomération. Le PLH (Programme Local de l’Habitat ) c’est l’agglomération. La culture : c’est une compétence déléguée à l’agglomération. La nouvelle Foire expo : ce devrait être l’agglomération …etc.

Pourtant, rappelez-vous, dans la campagne présidentielle, un homme avait un programme réaliste, décoiffant pour l’époque : F Bayrou. Bien conseillé au plan économique, il avait fait le choix de dire la vérité aux Français. Je ne résiste pas et vous cite un passage de l’article que j’écrivais sur le sujet dans AP du 23 janvier 2012, « Bayrou apprend l’arithmétique » suite à son passage dans l’émission « Des paroles et des actes » :

« Si son constat est analogue à celui des grands partis, ses propositions font plutôt penser à un remède de cheval. Je suis même très étonné de sa position qui se rapproche plutôt de la droite pure et dure que de celle toute en nuance d’un centrisme humaniste classique. Il n’y va pas par quatre chemins : « il faut redresser les comptes de 100 milliards d’euro, 50 milliards de coupes budgétaires et 50 milliards d’impôts supplémentaires, ceci en deux ans… »

« Les dépenses de la nation budget de l’Etat et dépenses sociales doivent être diminuées de 5% » soit 50 milliards sur un total de 1050″

Et pour ceux qui déjà sont au bord de la révolution quand Sarkozy rabote 8 milliards, il rajoute que « ce n’est pas avec une diminution de 5% des dépenses que la France va s’arrêter de fonctionner… »

Concernant les impôts, deux tranches supplémentaires d’impôt sur le revenu à 45% et 50%, 20 milliards à récupérer sur les 70 milliards de niches fiscales, et deux points de TVA en plus…Qui sera dans la soustraction ? Fonctionnaires ? Personnel Hospitalier ? Retraités ? Quelles niches seront supprimées ? Quelques réponses :

15 milliards d’économie sur les dépenses sociales sur 620 Mds, ce doit être facile dit-il…(sauf que, quand Sarkozy touche à moins d’un milliard, un vent de révolution gronde…Surtout dans un contexte de vieillissement de la population… )

10 milliards sur les transferts de l’Etat (50 Mds) vers les collectivités territoriales. Ah quelle superbe mesure ! Je ne puis qu’applaudir ! Enfin les riches collectivités qui dépensent sans compter, embauchent à tout va seront enfin mises à contribution (On rappelle que, ces dernières années, l’Etat supprime 35 000 fonctionnaires par an, alors que les collectivités territoriales en embauchent autant !). Ces collectivités toutes trop riches qui subventionnent à tout va qui les clubs de rugby, de basket, ou les stations de ski au lieu de se consacrer à leurs domaines de compétence.

Les 35 heures passent à la trappe : « Je me suis battu toute ma vie contre les 35 heures »

Pour le détail précis des mesures, son équipe y travaillera durant le premier trimestre, cela sera public. (Fin de citation).

Finalement c’est Hollande qui a voté Bayrou. Il planche d’ailleurs en ce moment sur la réduction des dépenses publiques de …50 milliards… Bravo les François ! Quant à David Habib, il ne peut qu’approuver la démarche de son Président.

Alors chiche appliquons la recette de Francois : « ce n’est pas avec une diminution de 5% des dépenses que Pau  va s’arrêter de fonctionner… »

Le budget de la ville est de 150 millions d’euro, celui de l’agglo de 115 millions d’euro. Diminuez donc ces budgets de 13 millions d’euro. Car effectivement, c’est ce qu’il faut faire pour rendre la pression fiscale acceptable. Alors un peu de courage pour Pau ! Dites nous :

– Quel projet (périmètre, gouvernance, but, …) et quel programme pour donner un sens à l’agglomération et obtenir ainsi des économies d’échelle significatives ?

– Dans quels domaines diminuera-t-on les dépenses de la ville de Pau ? de l’Agglomération ?

– Combien de centaines de fonctionnaires en moins ? Et où ?

Ensuite, si les soustractions sont suffisantes, on pourra parler de vos rêves, cauchemars du contribuable.

Quand les citoyens s’éveilleront…

 – par Daniel Sango

On coule !

   image on coule

La France est un bateau avec 4 rameurs et 6 passagers qui fait la course avec les autres pays qui ont 6 rameurs et 4 passagers. Nous serons donc les derniers.

C’est ainsi que je terminais « Courage fuyons » AP du 10/11/2013.

L’énorme dépense publique française, 57% du PIB, 10 points de plus que la moyenne européenne 12 points de plus que l’Allemagne soit 240 milliards d’euro, est un chiffre qui commence à pénétrer dans le sommeil des citoyens français.

Plus grave, cette dépense publique ne baisse pas, contrairement à ce que voudrait faire croire le gouvernement, et ne baissera pas dans les années à venir.

Comment en est-on arrivé là et pourquoi ?

Une réponse partielle est donnée par Jean-Philippe Delsol, ( Pourquoi je vais quitter la France, Histoires vraies d’exilés fiscaux, éditions Tatamis, novembre 2013, 200 pages)

 

Dans son état des lieux, il fait le compte des actifs (et inactifs) qui sont rémunérés par l’Etat ou soutenus par la collectivité. Pour commencer, les 5,2 millions de salariés du secteur public au sens strict ( Etat, collectivités locales, fonction hospitalière  dont les effectifs ont augmenté de plus de 36 % depuis 1983, le nombre des fonctionnaires territoriaux, lui, ayant augmenté de 260 000 depuis 2002, principalement dans les intercommunalités et communes…) Ils représentent 22 % de l’emploi contre 15 % en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Ceci représente 1,5 million de fonctionnaires de plus (en trop ?).

Ensuite, il y a les 2 millions de salariés du secteur parapublic, c’est-à-dire des structures juridiques contrôlées majoritairement par l’Etat ou les collectivités.

Puis viennent 60% du 1,6 million d’emplois du secteur associatif, premier bénéficiaire des emplois aidés.

Les contrats aidés ont été initiés en 2012 (490 000, dont 430 000 dans le secteur non marchand) Le cru 2013 est du même ordre, mais il faut lui ajouter les 100 000 emplois d’avenir et les 12 000 contrats de génération créés par F. Hollande pour tenter d’inverser la courbe du chômage.

Delsol ajoute ensuite logiquement la part des agriculteurs (1 million) qui vivent des revenus de la PAC (environ 50 %).

Enfin, il inclut ceux qui ne reçoivent pas de salaires de la collectivité mais en tirent des revenus accidentels : 3,22 millions de chômeurs et 1,3 million de bénéficiaires du RSA.

Ce serait donc, au final, environ 14,5 millions de personnes concernées sur une population active de 28 millions.

 emploi-public_4533320      L’Express 24/11/2013

Mais je pense que J.P. Delsol oublie un gros morceau, il s’agit des retraités de la fonction publique. Ils sont aujourd’hui 2,3 millions et les cotisations des actifs ne couvrent que 25% de leurs pensions. L’Etat doit fournir 37 milliards d’euro par an pour les payer.

Ceci nous amène au total vertigineux d’environ 16,2 Millions de personnes rémunérées par l’argent public.

Comment le secteur privé peut-il soutenir un tel poids ? Il est donc normal que la barque France avance beaucoup moins vite que les autres… Comment voulez-vous parler de compétitivité ?

Mais la conséquence de ce « secteur public » hypertrophié a une plus grave conséquence encore, c’est que son poids électoral empêche toute réforme visant à une indispensable cure d’amaigrissement.

Pire il en est encore qui réclament plus d’Etat, plus d’augmentations de salaires, plus de … Comment tempérer ces corporatismes?

Quand on rajoute à cela que près de 50% de nos députés font partie de ces catégories (32% d’enseignants et fonctionnaires contre 3% de chefs d’entreprise et aucun ouvrier…) on comprendra facilement l’incapacité de notre pays à réaliser la moindre réforme de structure.

par Daniel Sango