Pour recycler notre industrie,
stimuler notre commerce extérieur,
créer des emplois,
diminuer drastiquement nos dépenses de santé,
Investissons dans le masque antipollution !
Au sens figuré, le «toujours plus» masque «le toujours moins», en économie et sociologie.
«Un train qui roulerait à 250 à l’heure entre Bordeaux et L’Espagne mettrait seulement 13 minutes de plus qu’un train qui roule à 340, mais il coûterait 4 milliards d’euros de moins» G. Savary, député PS spécialiste des transports, 1/07/13.
Au sens propre, la croissance technologique non contrôlée, mais évaluée de plus en plus scientifiquement, conduit irresistiblement notre société vers le port d’un masque antipollution ; c’est déjà le cas dans une grande partie de la Chine, en Inde, etc., chez beaucoup de sportifs, d’adeptes du vélo et de la moto, pour raison de santé, dans notre pays.
Les muselières ne seront plus seulement pour les chiens !
La croissance quantitative a commencé, chez l’homme, au néolithique, avec l’accumulation de réserves nutritives du fait de l’agriculture et de l’élevage ; ce fut très positif pour le développement d’Homo sapiens ; l’aspect négatif a été la croissance des ravageurs, qu’ils soient humains, animaux, champignons… d’où les contraintes physiques, physiologiques, sanitaires et économiques qui ont suivi.
Si l’accumulation des biens a des aspects utiles pour la survie d’une communauté, quand ils sont ensuite équitablement partagés, elle a des côtés dangereux si elle n’en reste que le seul but, du fait des inégalités, des rivalités, des guerres et de l’hégémonie qu’elle suscite. Cette dynamique «inflationniste» est considérée comme un bien.
Le côté faste masque, toujours, en politique et économie, le côté néfaste.
Non seulement nous allons subir les retombées du bouleversement climatique : tempêtes, typhons, sécheresses, inondations, maladies, etc. dont notre gestion est en grande partie responsable ; mais, cerise sur le gâteau, la pollution générale, de l’air en particulier, est de plus en plus importante et vraiment préoccupante.
Elle est devenue l’une des causes majeures des dépenses de l’Etat et des citoyens.
> En ce qui concerne l’air extérieur, des experts du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence spécialisée de l’OMS, ont conclu, dernièrement, que :
«la pollution atmosphérique était classée dans la catégorie « cancérigènecertain ». Le gazole et les particules fines avaient déjà été classés dans la catégorie « cancérigène certain » en juin 2012.
Le CIRC rappelle que les effets de cette pollution atmosphérique «étaient déjà connus pour augmenter les risques des maladies principalement respiratoires et cardiaques». Les données les plus récentes montrent, qu’en 2010, 223000 personnes sont mortes d’un cancer du poumon en lien avec la pollution de l’air.
Une étude récente a aussi montré que cette pollution a des conséquences néfastes, dès la grossesse, sur le développement du fœtus, et un risque accru de cancer de la vessie.
Selon le Commissariat général au développement durable (CGDD), la pollution de l’air coûte de 0,7 à 1,7 milliard d’euros par an au système de soins en France, le tabac 18,3 milliards d’euros, d’après le Comité national contre le tabagisme.
L’asthme, avec de 400 000 à 1 400 000 nouveaux cas par an, attribuables à la pollution, est «l’exposition chronique qui est globalement la plus préjudiciable en termes d’impact sanitaire», avec un coût total situé entre 335 000 et 1,1 milliard d’euros. Suivent les bronchites aiguës (950 000 nouveaux cas), les bronchites chroniques(134 000 cas), et les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO, entre 26 000 et 39 500 cas).
Le CGDD compte également les nombreuses hospitalisations pour traiter des difficultés respiratoires, circulatoires ou cardiaques (33 500 cas). Le nombre de cancers des voies respiratoires se situe entre 1 684 et 4 400 nouveaux malades par an. «Le coût total se situe entre 53 millions et 138 millions d’euros, compte tenu des coûts de protocole de soins et des longues durées d’arrêt de travail du patient ».
Dans de précédentes études, le CIRC avait ciblé de nombreux produits chimiques qui favorisent la contamination de l’air :
- Bien sûr, les gaz d’échappement: avions, voitures, camions, moteurs Diesel, entre autres, mais pas seulement : des solvants, des métaux, des poussières…..
- L’Industrie, l’agriculture, l’agroalimentaire…
> En ce qui concerne l’air intérieur, certains considèrent qu’il est parfois encore plus toxique , sur 55 composés recherchés, l’OQAI (Observatoire de la qualité de l’air intérieur) a découvert des concentrations de six phtalates retrouvés principalement dans les poussières et provenant vraisemblablement des sols plastifiés. Dans une moindre mesure, les chercheurs ont retrouvé du pyrène émis par les produits d’entretien, du benzène, des hydrocarbures aromatiques polycycliques provenant de la proximité du trafic routier, souvent proche des écoles, et enfin des pesticides et des biocides. Dernièrement, on dénonçait les bougies parfumées et les encens qui libèrent des toxiques dans l’air intérieur. Bien des substances volatiles de la maison sont allergisantes.
> Les nanoparticules sont en plein essor, elles sont la voie d’un boom économique, mais aussi sanitaire. Elles peuvent s’infiltrer, par voie cutanée, digestive ou par inhalation et migrer vers différents organes, ou traverser la barrière hémato-encéphalique et se retrouver dans le cerveau. Les conséquences sont considérables, quantitativement et qualitativement.
Réflexions que chacun prendra au premier ou deuxième degré !!!
Le port du masque antipollution, le concurrent laïc du niqab, va devenir la solution urgente pour lutter contre les atteintes des regards destructeurs de la technologie innovatrice sans contrainte.
Mais que de soucis encore en perspective !
- Pour avoir des résultats significatifs, le port du masque devrait être obligatoire à l’intérieur comme à l’extérieur!
- Pour des questions purement matérielles, la productivité va chuter, les possibilités de communication aussi ! Ne parlons pas de la vie privée !!!
- Les masques seront-ils remboursés par la sécurité sociale ?
- Le problème de l’identification de la personne va être relancé !
- De nouvelles lois devront être promulguées !
Deux éventualités possibles :
>On change de politique, par de vraies réformes permettant de prendre un tournant humaniste, c’est-à-dire en stoppant cette dérive spéculatrice, productiviste et consommatrice, destructrice des valeurs humaines. Utopique bien sûr !
>On continue la croissance sans contraintes. On augmente ainsi les causes, le nombre et l’extension des maladies. Comme les dépenses de santé sont croissantes et insupportables, on les réduit drastiquement, ce qui équilibre les budgets et diminue la dette ; la mortalité est plus élevée et devient plus précoce, donc le chômage baisse, le montant des retraites à payer aussi.
La détresse et la souffrance augmentent mais :
La confiance des investisseurs, sentiment essentiel de la reprise économique, est revenue ! On peut continuer à emprunter, donc à s’endetter de nouveau, mais à bas coût.
C’est l’éventualité la plus probable car le masque est, hélas, déjà en place dans le politiquement correct ; la vraie pollution, pour l’économie et nos politiques, ce sont les scientifiques qui font ces constats ! D’où le flou et de l’obscurantisme qui règnent quand il est question d’ouvrir un vrai débat portant sur le choix de l’orientation voulue pour notre société et celle de nos enfants.
– par Georges Vallet
Crédit photos: lecyclo.com