Les comiques du développement économique

croissance-humour Depuis quelques années le développement économique et sa conséquence, l’emploi, sont au centre des conversations des élus de tous bords et dans tous les étages de notre mille feuille. Pour quel résultat ?

Le bateau France porte à son bord différentes catégories pour son fonctionnement. Une partie importante d’entre eux est aux avirons pour faire avancer le navire. Une autre partie est chargée de l’entraînement et des soins des rameurs, une autre catégorie encore comprend les rameurs fatigués. Dans le bateau France, la proportion des rameurs est une des plus faible des pays développés, on comprend que le France ait du mal face aux USA, à la Grande Bretagne, l’Allemagne ou même l’Italie. La dépense publique française s’élève à plus de 57% du Pib, 12 points de plus que l’Allemagne, soit plus de 240 milliards d’euros de différence : gigantesque.

En France, malgré la crise que l’on claironne depuis 2008, tous les ans, y compris en 2014 le nombre de fonctionnaires a augmenté. Il faut donc en premier lieu rendre le bateau France compétitif en diminuant au moins de 120 milliards d’euros le niveau de la dépense publique. Et rien n’est fait dans ce domaine.

Nos vieux hommes politiques, élus à vie qui racontent leurs balivernes depuis des décennies sont haïs par une majorité de citoyens qui s’abstiennent, votent pour les extrêmes, et quand il votent enfin, c’est contre l’un des deux blocs. Rien ne changera tant que les élus seront des carriéristes de la politique, n’ayant pour seul Graal que leur ré élection. Les français commencent à le comprendre. Nous avons donc aujourd’hui, et à tous les niveaux des élus démagogues, clientélistes, sans aucun courage. Comme ils sont, pour leur majorité, issus de la fonction publique, où qu’ils n’ont jamais exercé un vrai métier industriel, ils sont incompétents en particulier dans le domaine du développement économique. Comme leur univers n’est que celui du parti où il faut magouiller sans cesse pour obtenir les investitures ou mieux être en position éligible dans les élections de liste, ils ne connaissent pas la vraie vie celle des citoyens. Le dernier sondage concernant les futurs candidats aux présidentielles est édifiant. Les français dans leur majorité ne souhaitent pas que les trois principaux candidats pressentis se présentent ! Pire qu’au Gabon.

Revenons au développement économique, qui, si on les écoute, est une de leurs actions principales. Les nouvelles Régions seront porteuses de cette grande compétence. Mais François Bayrou veut créer un Pays de Béarn pour son développement économique. Chaque candidat à la Mairie vous raconte que c’est sa priorité…etc.

Qu’en est il réellement ?

Pour agir sur le développement économique, l’Europe et la BCE disposent de moyens…nucléaires ! Ils en abusent actuellement. Le Quantitative Easing européen (assouplissement quantitatif) mené par Mario Draghi a fait partiellement ses effets. Création de monnaie par le rachat de dettes (sur un rythme de 60 milliards d’euros/mois !) ont amené une dévaluation de l’euro par rapport au dollar de plus de 30%. On comprend que des Airbus ou des Rafales 30% moins chers cela se vend mieux … Il a, par la même occasion, et c’est une conséquence, ramené les taux d’emprunt à zéro pour favoriser l’investissement ! Qui dit mieux ? Et je ne parlerai pas des autres armes lourdes de l’Europe, en particulier dans le domaine réglementaire.

Derrière, la France lui a emboîté le pas avec ses fantassins. C’est moins fort mais ça compte : CICE 18,2 milliards en 2015, Pacte de Responsabilité, Lois Macron, Réglementation du travail allégée, etc. Avec en prime la tête de Hollande … pas en bonne position à ce jour…

Ensuite arrivent nos Régions. Si on les écoute, on va voir ce que l’on va voir… Bon, on ne verra pas grand chose car eux ils disposent de pistolets à air comprimé. Ils pourront former : Lycée, Université, Formation professionnelle… mais à quoi bon former si ensuite il n’y a pas de postes vacants … Ils pourront vous faire croire « qu’ils organisent des filières de compétences » comme si un industriel qui est dans la vraie vie et qui a, jour après jour, démontré ses compétences depuis des années, y compris à l’international, avait besoin d’eux, qui n’ont jamais travaillé, pour organiser son réseau de sous traitants ou vendeurs (Oh certes toute subvention est bonne à prendre, mais pour quelle efficacité ?).

Il y a aussi le département qui y va de ses subventions émiettées à tout vent…totalement inutiles, et nos Maires, dont la seule activité dans ce domaine consiste à inonder le territoire de Zones d’Activité (plus de 30 années d’avance aujourd’hui dans le Pays du Grand Pau) au détriment des terres agricoles, et qui vont en fait être utilisées par des entreprises qui déménagent, laissant derrière elles des friches.

Vous l’avez compris seule l’Europe et l’Etat ont les moyens d’influencer sensiblement le développement économique, après bien sûr… les Chefs d’Entreprise.

D’ailleurs, le pompon du grotesque dans le développement économique est gagné par la Région Aquitaine, où un Président cumulard qui n’a jamais réellement travaillé dans une entreprise a confié la Vice-Présidence en charge du développement économique à un élu qui a fait carrière dans… l’enseignement de l’éducation physique… Sportif le développement économique !

Est-ce à dire qu’il n’y a pas un seul chef d’entreprise de talent, ayant fait ses preuves à l’export parmi la horde d’élus ? (183, presque le double du sénat américain !) Symptomatique.
Il va falloir qu’un mouvement citoyen, venu de la France laborieuse, centriste et Européen balaye cette corporation d’élus à vie. Il faut créer un « Ciudadanos » à la Française.

Daniel Sango

Lescar et Serres-Castet : Destins parallèles ou divergents ? (*)

SCoTduGrandPauSerres-Castet est devenu une polarité pour la périphérie Nord de Pau. N’est-elle pas dans la situation de Lescar il y a trente ans ? L’agglomération paloise, déjà très étalée, ne va-t-elle pas continuer à s’étaler encore davantage suivant un processus apparemment immuable?

Lescar a fonctionné comme une polarité à l’Ouest de Pau pendant plus d’une génération.
La création et le développement du Centre Commercial  en est l’exemple emblématique (**).
Mais Lescar a été rattrapée par l’urbanisation de la périphérie proche de Pau et s’y trouve noyée. La polarisation n’a pas produit un ensemble cohérent.
Les fonctions urbaines sont complètement séparées. Le centre historique a même laissé filer la mairie. Une urbanisation commerciale type « boîte à chaussures » continue de courir le long de la RD 817 et tend même à s’échapper au-delà d’Euralis.
Lescar n’a-t-elle pas raté, dans les années 90, un destin de porte de l’agglomération paloise et de centralité majeure de toute l’aire d’influence de l’Ouest, voire du Nord de Pau ?
Lescar n’a-t-elle pas utilisé sa situation comme une rente ?

Le centre commercial vieillit et paraît condamné à péricliter. La gestion de son obsolescence sera préférée à sa modernisation. Le développement d’un centre commercial plus « tendance » est d’ailleurs envisagé à l’Est de Pau, soi-disant pour équilibrer l’offre commerciale.
L’expansion urbaine depuis Pau, s’est également accompagnée de la création de voies rapides  tracées au milieu d’un tissu pavillonnaire ou rapidement étouffées par l’urbanisation. Enfin la rocade actuelle enserre une surface presqu’équivalente à celle qu’enserre le périphérique parisien ; à la densité de population près…
L’agglo paloise nage dans un habit bien trop grand.

Ce processus d’expansion périphérique ne pourrait-il pas s’appliquer à Serres-Castet, et plus précisément  à la conurbation qui s’est constituée autour de ce bourg à moins de 10 km au Nord de Pau? La conurbation de Serres-Castet utilise sa situation (proximité de l’aéroport, coteaux remarquables et attrait résidentiel) comme un levier de développement économique et résidentiel dont le point d’appui n’est autre que le cœur d’agglo.
Comme Lescar dans les années 80-90 ou en mieux ?

Malgré cette interdépendance avec Pau, Serres-Castet  a préféré lier son destin à celui du bassin du Luy de France plutôt que de rejoindre l’agglo. Néanmoins, les terres noires du Pont-Long continuent d’être attaquées depuis le Bruscos (***) vers le Sud. La trame des voies rapides qui sillonnent le Pont Long va se prolonger vers le Nord avec le projet de hauban, actuellement déclaré d’utilité publique.
Ce faisant  Serres-Castet ne rééquilibre-t-elle pas, à sa manière, l’activité de l’agglomération paloise ?

Serres-Castet réalise, côté Nord du Pont-Long, ce que d’autres par exemple rêvent pour la zone de l’échangeur, voire Berlanne, Pissard-Santarelli ou Auchan. En plus, la nouvelle ZAC de Thèze qu’il faudra bien remplir,  siphonnera aussi des activités de l’agglo, pourtant bien pourvue en foncier d’entreprise.
Toutes ces extensions continueront à agrandir l’habit de l’agglo. Elle pourra y gigoter encore davantage.

Lescar regrette, peut-être, de n’avoir pas su se forger le destin que Serres-Castet semble forcer. D’ailleurs le Schéma de Cohérence Territoriale du Grand Pau, conforte Serres-Castet comme centralité majeure à la périphérie Nord de d’agglomération Paloise.
Mais si le SCoT avance des principes d’aménagement intéressants (****), il ébauche une organisation territoriale ambiguë. Il mélange les échelles.

Le SCoT ambitionne (considère ou feint de considérer) Pau comme une grande ville au centre d’un archipel de polarités majeures et secondaires. Or Pau est une ville moyenne et les polarités ou centralités du Grand Pau ne constituent, pour l’essentiel, que  des bourgades.
En fait Pau appartient au réseau de villes moyennes du bassin de l’Adour qui sont entourées de petites villes et de petits bourgs.

En attendant de trouver un modèle d’organisation adapté au bassin de vie de Pau, voire au bassin de l’Adour, le centre d’agglomération laisse à penser que la doctrine libérale voire le « laisser-fairisme » ou l’« affairisme », gouvernent l’économie urbaine.

– par Larouture

(*) Cette contribution développe un commentaire sur l’article de Pier U ; L’ingénieux Christian Don Lainotte de Lescar ; AltPy; 5-11-2014

(**)Se souvient-on encore de l’aventure « Squale » ?

(***)Voir Daniel Sango ; Destruction de terres agricoles à Sauvagnon ; AltPy; 15-09-2014.

(****)Voir hommages à Michel Corajoud : « Partir du paysage pour penser la ville me semble une démarche fondatrice extrêmement pertinente. »

BAP, une ambition pour le Béarn et les Pays de l’Adour !

379668_188725264619146_1032327406_nHier, 28 juin, vous avez pu lire dans la presse locale, un condensé de la lettre que l’association Béarn Adour Pyrénées* a adressé par courriel, à tous ses adhérents. Dans cette lettre, BAP fait le point sur ses combats et son action afin que les Pays de l’Adour soient dotés des infrastructures indispensables à son développement. Le sujet est d’importance et ce, que l’on soit pour ou contre. C’est pourquoi Alternatives Pyrénées a jugé indispensable de publier l’intégralité cette lettre.

Madame, Monsieur,

Béarn Adour Pyrénées lutte depuis 14 ans pour le désenclavement du Béarn par la réalisation d’infrastructures modernes et adaptées pour soutenir et amplifier le développement économique et l’emploi.

Pour BAP, rail et routes sont complémentaires. Rien ne sert d’opposer l’un à l’autre. Les évènements actuels démontrent que même la SNCF peut compter sur les  routes. Par contre, le rail, lui, ne peut remplacer les défaillances des routes.

BAP affirme un souci écologique adapté aux réalités. Pour une moindre production de CO2, il faut privilégier les distances les plus courtes, éviter les embouteillages artificiels et les trafics urbains inutiles, organiser la fluidité. C’est dans ces buts que BAP défend deux projets : l’échangeur de Berlanne et une route nouvelle Oloron Lescar.

Nous soutenons ceux qui veulent la réalisation du diffuseur de Berlanne sur la A64 au nord -est de Pau. Toutes les études montrent que c’est un investissement rentable pour toutes les composantes de l’agglomération paloise, à commencer par Pau, Morlaàs et Idron. Il ne faut pas attendre 2030 et les pseudo obligations contractuelles entre l’Etat et le concessionnaire. Dans un premier temps, BAP recommande un projet très économe, sans nouveau pont sur l’autoroute, avec un objectif de budget inférieur à 9 millions d’€. Il faut faire un tour de table entre le concessionnaire qui va encaisser plus de péages et qui peut donc en payer une partie, les communes voisines, le Conseil Général qui va voir diminuer le trafic sur la rocade nord de Pau plus tous ceux qui voudront bien mettre la main à la poche sous forme d’avance de trésorerie. C’est un chantier qui peut être très vite engagé.

Nous voulons sans délai la réalisation d’une route 2 fois 1 voie entre Oloron et le nœud autoroutier A64/A65 sur le tracé de la bande des 300 mètres réservée depuis longtemps. Le budget prévisible de cette liaison est inférieur à 200 millions d’€. La mise en concession du tunnel dit d’Arbus doit régler la partie principale du financement. Au moment où les taux d’intérêts sont très bas et les disponibilités monétaires abondantes, la mise en place d’un partenariat public-privé, pour le reste du projet, doit balayer le mauvais alibi  » Il n’y a plus d’argent ».

Notre association s’appelle Béarn Adour Pyrénées car elle estime indispensable d’intensifier les relations entre les deux versants des Pyrénées, Béarn, Bigorre, Aragon. Cela passe obligatoirement par des infrastructures dignes de cette ambition.

Pour cela, nous réclamons la réalisation des déviations des villes et  villages sur la RN 134 entre le nord d’Oloron et le Somport. Il faut changer de mode de pensée et arrêter de se faire peur en mentant. Un vrai mur de camions, c’est plus de 10.000 véhicules jour, pas 400 comme aujourd’hui. Les contraintes justifiées de sécurité dans le tunnel du Somport limitent le passage à moins de 1000 camions par jour. Quoiqu’on fasse, ce plafond sera atteint. La situation est déjà insupportable pour les habitants des villages traversés, pour les chauffeurs des entreprises françaises et espagnoles et pour l’économie locale. Il faut donc agir, fixer un calendrier réaliste, 3 ans, mobiliser les fonds nécessaires, en faisant appel à l’Europe puisqu’il s’agit d’une liaison transfrontalière. Il serait dommage d’en arriver à saisir la justice pour non-respect des traités signés.

De même, une liaison ferroviaire entre Pau et Saragosse doit être considérée dans son ensemble et rétablie dans le cadre d’un plan complet, concerté et cohérent dans une programmation sans faille. En attendant, en cette période de pénurie d’argent public, le Conseil Régional d’Aquitaine doit suspendre la dépense de 105 millions d’euros pour rouvrir une ligne ne dépassant pas Bedous. Son utilité, sans prolongement jusqu’à Huesca, est loin d’être évidente et il serait plus judicieux de reporter les sommes disponibles sur des projets améliorant la sécurité et l’emploi, dans un vrai respect de l’environnement.

Béarn Adour Pyrénées est attachée à la réalité historique et économique des pays de l’Adour. C’est pourquoi, nous soutenons un rapprochement Béarn-Bigorre avec ou sans la réforme territoriale en cours. Les pays de l’Adour, Pyrénées Atlantiques, Hautes Pyrénées, Landes et Gers, partagent des atouts communs : aéronautique, agroalimentaire, filière équine, forestière, tourisme et gastronomie. Un pôle métropolitain fort autour de la conurbation Lourdes-Pau-Tarbes renforcerait ce territoire intérieur face aux futures métropoles bordelaise et toulousaine. La deuxième ville d’Aquitaine et la deuxième ville de Midi-Pyrénées ne veulent pas rester en marge de leurs régions respectives avec le risque d’être marginalisées.

Le Grand Projet du Sud-Ouest de lignes TGV Bordeaux Toulouse et Bordeaux Dax aggrave notre enclavement, en nous plaçant en dehors des lignes grande vitesse européennes. Il faut exiger la tenue du débat public sur la desserte LGV Béarn-Bigorre, qui nous avait été promise, avant la fin de l’année 2014. La dépense, minime, de ce débat public avait été inscrite au budget du Conseil Régional d’Aquitaine en octobre 2012, dans le cadre d’un projet de convention entre toutes les collectivités concernées. Sur les trois tracés proposés, BAP soutient celui du barreau direct Mont de Marsan Pau Tarbes qui met Pau à moins d’une heure de Bordeaux, à 1 heure d’Agen et met Tarbes à un peu plus d’une heure quinze de Bordeaux.

Cette desserte conforterait la rentabilité de la ligne Pau Canfranc Saragosse et constituerait le maillon incontournable pour une Traversée Centrale des Pyrénées envisagée pour le long terme.

Mais, pour BAP, les infrastructures indispensables ne sont pas que ferroviaires et routières BAP souhaite que l’aéroport de Pau-Uzein atteigne le million de passagers sous 3 ans. La création d’un poste d’inspection frontalier( PIF) pour accueillir des chevaux est un moyen indirect, simple et pas cher d’amorcer la marche dans cette direction. L’allongement de la piste de 300 mètres sur des terrains déjà réservés à cet effet sera une deuxième étape. Tous les acteurs concernés doivent travailler ensemble à chiffrer et à trouver les moyens nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Ainsi, l’aéroport de Pau s’imposera dans le Grand Sud-Ouest avec plus de touristes pour irriguer l’économie béarnaise et de résidents bénéficiant de plus nombreuses destinations touristiques au départ de Pau.

Enfin, nous voulons que Pau et la communauté d’agglomération redeviennent la base avancée de l’utilisation de la fibre optique et soit la plus attractive possible dans le domaine de l’Economie Numérique. Les investissements, pour leur plus grande partie, ont été fait, avec succès. Il faut terminer les chantiers, faire sauter les blocages administratifs et faire en sorte que les TPE, PME et ETI de la région s’approprient ce moyen moderne de développement et de création de valeur.

Pour faire passer tous ces messages, dans un contexte où l’ambition, le courage et la volonté de dire la vérité ne sont pas les vertus principales, pour préparer un avenir de plein emploi pour les générations futures, nous sommes persuadés qu’il faut envisager toutes les actions appropriées. Nous vous en reparlerons très vite.

L’association Béarn Adour Pyrénées**.

– par Hélène Lafon

* Pour contacter BAP :

– par courrier : ASSOCIATION BEARN ADOUR PYRENEES – C.C.I PAU BEARN – BP 128 –  64001 PAU  Cedex
– par courriel :bap@pau.cci.fr
– par téléphone : 05 59 82 56 40
– par fax : 05 59 82 51 27

** Pour mieux connaître l’association BAP et son action : http://bap-europe.typepad.com/

Développement économique : gabegie à tous les étages

Dessin-humoristique---Chaunu---Ouest-France-5-mars-2009

    S’il est un domaine dans lequel chaque homme politique veut montrer son implication, c’est celui du développement économique. La commune, l’intercommunalité, le Pays, le Département, la Région, l’Etat, et l’Europe, chacun y va de son bilan extraordinaire en faveur du développement économique. C’est en fait une immense gabegie.

 

Profitant d’une organisation territoriale unique au monde et totalement invraisemblable qui permet à chacune de nos strates administratives de s’occuper de tout, tous nos politiciens mettent en avant leur action déterminante dans le domaine du développement économique, thème sensible pour les électeurs dans cette période de chômage élevé.

Le Conseil Général des PA dont bien sûr le développement économique ne fait pas partie des compétences, nous délivre dans la dernière édition de son journal « publicitaire » « 64 » (que vous avez dû recevoir dans votre boîte aux lettres) cinq pages sur ce thème où, à l’en croire, il a une action déterminante. Cela fait sourire, mais ce sont quand même 24 millions d’euro qui ont été dilapidés en 2013 dans ce domaine, par un saupoudrage totalement inefficace. Evidemment il faut rajouter l’action ubuesque de ce même Conseil Général dans le domaine des stations de ski dont il est propriétaire/exploitant, à grand renfort de subventions.

Le Conseil Général à trop d’argent pour faire face à ses seules compétences, il en cherche d’autres, il faut s’en souvenir et leur demander de baisser les impôts locaux.

Les candidats aux municipales font aussi de l’emploi (et donc du développement économique) un domaine dans lequel les promesses, toutes plus fumeuses les unes que les autres, sont légion. Ils oublient quand même de dire que c’est l’intercommunalité qui a pour compétence obligatoire le développement économique…(15,7 millions d’euro pour la CDAPP en 2013)

C’est pourtant la Région qui a (aussi) cette compétence et donc il ne faut pas s’étonner de la voir en première ligne dans ce domaine. Avec 400 millions d’euro utilisés (30% de son budget) l’Aquitaine  cherche entre autres, à organiser les grandes filières. On peut douter de son efficacité, les grands groupes comme dans l’aéronautique se situant au minimum au niveau des Etats pour discuter de leur organisation et de leurs implantations.

L’Etat quant à lui est bien sûr un acteur majeur dans la recherche, l’organisation des filières et le sauvetage des entreprises en difficultés (Montebourg, Ministre du redressement productif).

Et que dire de l’Europe qui subventionne beaucoup de secteurs à commencer par la filière agricole.

Dans cette désorganisation inextricable et incohérente on imagine aisément les difficultés d’un patron de PME à la recherche de subventions, ou le nombre de postes de fonctionnaires qui pourraient être économisés.

Aux commandes de ce fouillis, nos élus ont en plus un handicap majeur, ils n’ont pour la plupart jamais travaillé, et encore moins dans l’industrie, même si le développement économique a aussi d’autres facettes.

L’exemple récent de la Bretagne montre bien que l’anticipation des problèmes n’est pas là, malgré tous ces politiques qui veillent sur notre développement économique…

La France est bien un bateau avec quatre rameurs et six passagers qui fait la course avec les autres pays qui ont six rameurs et quatre passagers, mais en plus les barreurs sont nombreux et ne connaissent  rien à l’aviron.

par Daniel Sango

« On coule! »  AP du 5/12/2013

« Courage fuyons! » AP du 10/11/2013