L’article « Il faut augmenter le prix des carburants » (cliquer sur le titre pour lecture) a suscité de très nombreux commentaires. Le futur de notre planète est bien sûr un sujet majeur et je souhaite prolonger ici le débat.
Je commencerai par citer le point de vue de Michel Chalvet dont l’engagement écologique est connu depuis des années en Béarn :
« Donc, j’opte pour le moins pire. Agir dès aujourd’hui, individuellement, en tentant de convaincre mes semblables, et assumer ce choix. »
Le mouvement des égoïstes gilets jaunes sans cervelle dément l’efficacité de cette démarche. Car le problème des carburants (qui n’est bien sûr qu’une toute petite partie des problèmes écologiques) est simple à expliquer et facile à comprendre comme je l’écris dans l’article cité plus haut. En fait on demande aux gens, non pas de dépenser plus pour leur carburant, mais de consommer un tout petit peu moins. Mieux, ils dépensent aujourd’hui bien moins qu’en 1980 ! Pourquoi ces manifestations injustifiables ?
10 cts d’augmentation du prix des carburants correspond à une baisse des déplacements de 6,5%. Tout le monde peut diminuer de 6,5% ses déplacements (il faudra d’ailleurs s’habituer à bien pire …) ou remplacer 6,5% de ses déplacements en automobile par du covoiturage ou des transports en commun (incidence écologique nulle car ceux ci se déplacent avec beaucoup de sièges vides) ou du vélo, …
Evidemment le débat serait plus clair si nos politiciens professionnels étaient des gens honnêtes et ne faisaient pas de la politique politicienne juste pour contrer une démarche courageuse.
Car l’augmentation du prix des carburants est la seule méthode efficace pour lutter contre l’addiction des français à la voiture. Si nous étions en Europe du Nord, bien sûr la démarche de Michel Chalvet serait plus efficace, il n’y aurait pas de gilets jaunes, mais les Français sont favorables à l’écologie, à condition qu’elle n’ait aucune incidence sur eux… comme pour tout le reste d’ailleurs…
Se pose aussi, et sans doute avant tout, le problème écologique global. Et là on ne voit pas bien comment contrer les égoïsmes nationaux qui s’ajoutent à ceux des individus. La COP 21 et ses suivantes patinent, aucun résultat en vue susceptible d’infléchir significativement la trajectoire funeste ni du réchauffement climatique, ni de l’extinction de la biodiversité ni…etc.
C’est là que se place la décroissance, prônée par certains mais jamais explicitée.
Une première mesure relève pourtant du bon sens : la diminution, ou tout au moins la stabilisation du peuplement de la planète. Ce qui se passe en Inde ou en Afrique est calamiteux, d’autant que dans bien des pays la classe politique corrompue ne gouverne que dans l’immédiateté, et encore …
Puis timidement on avance la mesure, la frugalité indispensable pour retarder l’échéance de la catastrophe annoncée. Les plus actifs parlent de décroissance sans jamais en décrire les conséquences.
Michel Chalvet nous livre sa vision : « changer par la décroissance et parallèlement s’adapter du mieux possible, pour sauver ce qui peut l’être.
au profit d’une nouvelle forme de société, plus sobre, il y aurait certes beaucoup de pertes de confort et de plaisir (car nous sommes dans la société du plaisir), il y aurait probablement aussi une crise forte, avec une misère humaine, mais il y aurait au final un regain de vertus aujourd’hui manquantes ».
Pourtant c’est assez simple, en fonction de l’endroit où on met le curseur sur le PIB admissible on aura une vision grossière de ce qu’il peut en être en regardant l’époque où nous avions cette activité, enfin en tenant compte que la France est beaucoup plus peuplée maintenant ce qui diminuera le gâteau d’autant…
Mais ceci n’a de sens que si l’ensemble de la planète régresse au même rythme…
D’où la conclusion du côté totalement utopique de la décroissance.
A regarder :
En attendant, toute diminution de nos consommations d’énergie est bonne à prendre et espérons une veste pour les gilets jaunes qui ont surtout le maillot jaune de la stupidité…
Daniel Sango