Le « Grand Prix » du gaspillage

« Bèth cèu de Pau
Quan te tournarèy béde ? »

Au moment où la transition écologique est dans tous les esprits, où l’on nous vante les vertus (contestées) de la voiture électrique, Pau, la ville dont le maire est le principal allié d’un président qui se veut le chantre de la défense de l’environnement, organise, comme si la réalité n’existait pas, une manifestation qui célèbre, pour certains, la « bagnolle » dans ce qu’elle a de plus détestable : le bruit et la pollution avec le « fameux » Grand Prix Automobile de Pau. Le Grand Prix ? Une vache sacrée défendue par de puissants lobbys locaux auxquels personne ne veut s’en prendre. La maire précédente, Martine Lignères Cassou avait, au début de son mandat, voulu lui tordre le cou en proposant d’y faire rouler les prototypes électriques. Une idée intéressante, prémonitoire même mais la Maire y avait vite renoncé cédant aux pressions indignées des adeptes des bruyantes pétarades.

Le « circuit », brièvement contesté, s’est donc maintenu et fêtera cette année ses 78 ans. Cette longue tradition c’est, pour les défenseurs de l’institution, sa principale justification. Pour nos édiles actuels qui prétendent changer la ville et la faire rentrer dans la modernité, la tradition est un argument paradoxal… L’a-t-on évoquée pour bouleverser l’organisation des Halles ?  Depuis la discrète contestation du précédent mandat : rien, aucune remise en question ni même critique d’une manifestation qui attire un public limité –si on le compare au rugby, par exemple- alors qu’elle cause de sérieuses nuisances à une ville qui prétend faire valoir ses atouts  au touriste : le calme, la douceur de vivre, la beauté de son décor.

L’an dernier le nombre des spectateurs du Grand Prix a été de 28 250  selon les organisateurs (https://www.grandprixdepau.fr/ ) sur un long week-end c’est-à-dire trois jours (pour mémoire le Hameau peut réunir 18 324 spectateurs payants). Les retombées médiatiques sont modestes (173 189 téléspectateurs), bien inférieures à la retransmission d’un seul match de la Section, à celle d’un tiercé couru sur l’hippodrome Palois en direct sur Equidia et à une arrivée du Tour de France.

Faut-il le rappeler ? Les fans locaux de compétitions automobiles paient leur passion deux fois : d’abord, comme tout contribuable, pour une bonne part les infrastructures considérables nécessaires à cet énorme barnum et ensuite le billet d’entrée qui n’est pas donné (40 euros tout de même en tribune numérotée le dimanche, l’an dernier). Ne sont pas concernés les nombreux « happy fews », invités pour l’occasion.

Quand on aime on ne compte pas et on objectera que les retombées commerciales du Grand Prix sont importantes. Qui le contesterait ? Les hôteliers font leurs affaires. Il manque à Pau une grande manifestation qui attire un large public et qui évite ces nuisances en plein centre-ville. Le hall de La Sernam, vaste cathédrale de béton, inoccupée désormais, serait un lieu idoine pour de grands rassemblements et de grandes manifestations en limitant les préjudices de voisinage. Un festival de rock ? Il avait été question de consacrer ce lieu magnifique aux musiques actuelles.

Certes la nouvelle édition du Grand Prix n’est pas pour demain, elle est annoncée les 18 et 19 mai. Nous avons encore un peu de temps avant de souffrir les hurlements des moteurs et ceux des haut-parleurs réglés au maximum, de subir l’inévitable pollution de l’air et de supporter les perturbations d’une circulation déjà pénible. A Pau ce ne sont pas les hirondelles qui font le printemps mais la fumée des pots d’échappement. Justement, avant que les premiers rails de protection ne commencent à être posés, barrant le passage des piétons, que les sens interdits et les stationnements prohibés n’empoisonnent un peu plus la vie des citadins, il n’est pas trop tard pour s’interroger sur une manifestation qui coûte cher tout en  conférant une image contestable à la ville.

Quelles leçons retiendront les nouvelles générations bassinées par ailleurs par les nécessaires économies d’énergie ? Il faudrait abandonner les automobiles polluantes et rouler dans un silence électrique déchiré par un tintamarre organisé pour le plaisir d’une minorité ? Quel exemple donné à la jeunesse par ces pilotes lancés à une vitesse folle sur les étroites voies de la ville du Roy Henri dans un moment où l’on réduit la vitesse sur nos routes et où les rues piétonnes se multiplient ? Et les riverains ? Ceux qui veulent profiter de la beauté du Boulevard des Pyrénées au printemps revenu, n’ont-ils pas droit à jouir de leur ville en toute tranquillité ? Comment s’y retrouver si on ne met pas au minimum ses actes en accord avec ses discours ? La lutte pour la défense de l’environnement ne passe-t-elle pas par des symboles forts ? Quelle est la validité sportive de cette compétition ? Le temps des Fangio et autres Jim Clarck n’est-il pas révolu ?  D’autres lieux, mieux adaptés à ce type de compétition existent-ils ? Un circuit hors de Pau, même à proximité, est-il envisageable ? Pourquoi les écolos Palois ne se sont jamais ou si peu emparés de ce qui est sous leur nez ? Le silence de la majorité vaut-il quitus ?

Que les fans de sport automobile ne voient pas en cette batterie de questions une quelconque agression ou une remise en cause de leur passion mais, en ce temps de « grand débat », dont la transition écologique est un chapitre donné comme essentiel,  il n’est pas inutile d’aborder les problèmes concrets… même s’ils fâchent.

Pierre Michel Vidal

 

Légende Photo : Le grand Juan Manuel Fangio vainqueur à Pau en 1949 sur Maserati. O tempora o mores… ( http://www.jmfangio.org/gp1949pau.htm )

 

À chacun sa vérité !

Depuis «Fin du monde ou fin du mois, …..nous devons traiter les deux», la transition écologique est au point mort. La seule préoccupation est  Croissance et  PIB.

L’économie est devenue religion, le langage utilisé une langue morte psalmodiée, la dette une faute, un péché même, il faut faire pénitence ; comme l’observait, jadis, Bernard Maris, l’idée (crédule) d’une croissance infinie n’est pas sans rapport avec le rêve d’immortalité, c’est-à-dire de vie éternelle (d’après J-Cl Guillebaud – Sud Ouest dimanche 13/01/2019).

Mesurer la production de richesses à partir du seul PIB est un non sens ; la véritable production de richesses est l’investissement dans une économie «raisonnable», l’instruction et la santé, potentiels de créativité et d’efficacité.

Cet «obscurantisme» est éclatant si on analyse deux comportements :

La nature et l’amplitude des questionnements et des mesures prises pour lutter contre les causes du désordre climatique, la pollution généralisée et la malbouffe.

La politique menée en matière d’instruction (réforme du bac…) pour former une société démocratique, informée, d’un bon niveau scientifique, dans laquelle les opinions publiques pourraient faire pression sur les politiques responsables et les industriels, eux-mêmes convaincus que l’intérêt général est aussi leur intérêt propre.

1°) L’économie «raisonnable» se matérialise dans le silence assourdissant du chef de l’État sur la transition écologique ; il laisse planer une hypothèse :

Les retombées du réchauffement comme les destructions-reconstructions, travaux d’isolation, climatisation, vente d’herbicides et pesticides, arrosages, reboisement après les feux ou les tornades…, la lutte contre les pathologies, etc., donnent beaucoup de travail aux entreprises, c’est bon pour le PIB ; on aurait tort de s’en priver !

Croissance d’abord, transition écologique après !

Mais le raisonnement a ses limites car cette croissance là a des retombées ayant un coût; qui paiera ? Pas les coupables, les victimes, comme d’habitude !

Hélas! Les victimes se réveillent !

De plus, cette hypothèse de croissance, par ce biais, est une illusion car elle dépend déjà, et dépendra de plus en plus, des conditions climatiques qu’elle engendre ; c’est le serpent qui se mord la queue ! : baisse des productions agricoles (pollinisateurs et parasites), baisse des productions halieutiques, baisse des réserves d’eau potable, de neige dans les stations, des ressources minérales, perte de territoires habités… Passons sur les famines, les migrations climatiques, les pollutions, les incendies.. Pourtant : « l’action contre le réchauffement climatique… ne doit pas opposer les problèmes de fin du monde aux problèmes de fins de mois.»

Sauf que les problèmes de fins de mois dépendent de plus en plus des problèmes de fin du monde !

Plus qu’une erreur, c’est une faute.(Talleyrand ?)

En cas d’erreur, quelqu’un s’est trompé, en cas de faute, il y a un coupable.

Continuer, c’est se rendre coupable de ne pas porter assistance à société et civilisation en danger, d’où les 2 millions (provisoires) de signatures.

L’écologie d’abord et l’économie suivra.

Nous sommes les enfants du climat. Le genre Homo, est né des convulsions climatiques que l’Afrique a traversées. L’agriculture est attestée à la fin du dernier épisode glaciaire, il y a 11 500 ans ; les conditions climatiques du croissant fertile ont été le lieu d’explosion de l’agriculture et de l’élevage ainsi que des grands empires, babylonien, assyrien, chaldéen… Par contre, d’autres se sont effondrées : civilisation de l’Indus, les Akkadiens,… À plusieurs reprises, des troubles climatiques ont contribué ou servi de gâchette climatique (Emmanuel Le Roy Ladurie) à des effondrements civilisationnels. (1 et 2)

Bien sûr, le climat ne fait pas l’histoire mais il y contribue lourdement, les sociétés, par leurs choix, s’adaptent ou périssent. Nous en sommes là, devant l’indifférence du pouvoir en place.

L’avenir de nos enfants se joue maintenant.

Futura planète 12/12/2018 (3)

+Un article de Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas), pour rendre compte des effets du réchauffement climatique en cours, doit remonter à environ 50 millions d’années…, à une période de l’histoire de la Terre où elle était proche du maximum thermique du Paléocène-Éocène Thermal Maximum, ou PETM.

Une époque donc où le Groenland méritait bien son nom !

+«l’Humanité est en train de produire un changement climatique bien plus rapide… On aurait donc tort de croire que finalement l’Humanité n’aura qu’à s’installer «tranquillement» dans les régions arctiques devenues tempérées et accueillantes»

+Malgré le développement important de l’utilisation des énergies renouvelables… :

«Après trois ans de plateau et une hausse modérée de 1,6 % de CO2 en 2017, les émissions sont reparties avec une augmentation de 2,7 % en 2018, soit la plus forte hausse depuis 7 ans : dernier rapport du Global Carbon Project» car, quelques titres :

«La croissance économique est plus rapide que les progrès énergétique.»

«La consommation de pétrole est tirée par le plastique : 8 millions de tonnes sont déversées chaque année dans les océans selon une étude de la revue «Science.»

«Avions, route : l’inexorable croissance des kilomètres parcourus.»

Ajoutons : le permafrost menace, en fondant, de libérer des virus oubliés et des milliards de tonnes de GES qu’ils emprisonnent depuis des millénaires, au risque notamment de provoquer un emballement du réchauffement climatique.»

«Dans l’océan Austral, les coquilles de petits escargots marins se dissolvent. C’est une des premières preuves de l’impact de l’acidification des océans.» Rapport scientifique commandé par la Banque mondiale.

Tant que la gouvernance sera assurée par des hauts fonctionnaires et des politiques ayant la même «Vérité», tous formatés de la même façon (ENA, grandes écoles…), qui ignorent totalement «l’autre Vérité», la vraie vie des citoyens qu’ils dirigent, ce sera l’individualisme, la recherche du pouvoir, de la puissance, du profit, la concurrence, l’hyperconsommation énergétique, matérielle et informationnelle.

Dans ce cas, inégalités et colère persisteront ; la transition écologique ne pourra être que punitive.

C’est un changement de logiciel, que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) a mis en scénarios. La transition écologique est inséparable d’une transition économique adaptée.

L’évolution a toujours procédé ainsi, par transformations de l’existant.

Entreprendre la transition écologique, ce n’est pas taxer plus les consommateurs mais leur permettre, au contraire, de dépenser moins !

Le constat de la façon dont est conçu le commerce montre qu’il serait possible d’augmenter le gain des producteurs, de diminuer largement les dépenses des consommateurs, de réduire énormément le taux de CO2 rejeté dans l’atmosphère,

de la vraie transition écologique non punitive.

Pour diminuer la pollution et la consommation des carburants fossiles, quand va-t-on commencer à s’attaquer :

+ A celle du gas-oil des millions de camions accidentogènes qui traversent la France, usent, polluent et encombrent routes et autoroutes, depuis les pays du N, l’Allemagne, le Royaume Uni, vers l’Italie ou l’Espagne.

+ A la longueur des déplacements aériens, tourisme et marchandises (kérosène détaxé), à la non taxation du fioul maritime, aux transports terrestres de personnes et de marchandises (réfrigérées ou pas) avec un remboursement partiel de la TICPE ; les très GES compatibles fabrications, stockages, distributions des produits transformés.

+ Aux apports de produits frais que l’on cultive ou élève parfois tout près, transportés par avion sur des milliers de kilomètres.

+ A l’évolution de 4 à 7% en plus, en 2018, des camions utilitaires et industriels qui roulent probablement au gas-oil. (Sud Ouest dimanche 12/01/2018).

Qu’attend-t-on pour s’attaquer sérieusement au plastique ? La plasturgie française est passée de 26,1 à 30,2 milliards d’euros de 2009 à 2017 (4), un gouffre de consommation d’hydrocarbures fossiles et de pollution des mers !!

Non, une société qui taxe les camions parcourant des milliers de kilomètres, qui ne passe pas les vacances de Noël aux Seychelles, qui ne consomme pas de fraises ou de pêches au Jour de l’an, de l’ail du Chili ou de l’agneau de Nouvelle Zélande n’est pas une société frugale, c’est une société qui n’a plus besoin de taxer les automobilistes obligés de prendre leur voiture pour aller au travail !

Une partie importante des biens matériels utilisés en France est produite en Chine ; une petite partie est triée en France, le reste repart en Chine où ils sont recyclés, puis de nouveaux utilisés pour produire des biens qui seront importés de nouveau en Europe. Si l’économie circulaire s’appuie sur un «cercle» dont le diamètre est de plus de 10 000 km, est-ce écologiquement rentable ? Qu’attend-on pour créer, chez nous, cette économie circulaire à proximité des lieux de consommation ? Que d’emplois créés, utiles pour le PIB, et d’économie de GES ?

Il faut avoir le courage politique d’agir sur la pollution de l’air, de la terre, des nappes… par les engrais chimiques, pesticides… fabriqués à partir d’hydrocarbures ; les industries peuvent fabriquer et vendre des aliments dangereux pour la santé, c’est la malbouffe, l’augmentation de l’obésité, de la spermatogenèse, des malformations, des cancers, du diabète, des allergies, des troubles cardiovasculaires et respiratoires… La biodiversité est en chute libre… : autant de dépenses pour la Sécu et les particuliers.

26 décembre 2018, partie de réponse de Priscillia Ludosky à celle de Macron :

Le principe du «pollueur/payeur», n’est-il applicable qu’aux automobilistes ?? Vous favorisez la mise en place sur le marché de véhicules électriques dont on sait qu’ils ne sont pas moins polluants au regard de tout le processus de leur chaîne de production… ; vous ne mettez pas les moyens nécessaires au développement de moyens de transports dans les régions qui en sont dépourvues et dont les habitants n’ont d’autres choix que d’utiliser leurs véhicules».

Le numérique est un grand pollueur devant l’Éternel ; mais, chut !, on profite du positif, on pollue en cœur, tant pis pour les autres ; quant à la réussite des gilets jaunes, chacun jugera si c’est une retombée positive ou non du numérique !

Mais combien coûtera la transition écologique ? Beaucoup moins que si on ne la fait pas; de nombreux transferts d’emplois, comme maintenant, des formations et des débouchés nouveaux, pas comme maintenant, une vie rurale renaissante.

2°) Sud Ouest 19 décembre 2018 : Environnement «un enseignement dérisoire»(5)

Alors que le pays doit élever drastiquement le niveau scientifique de sa population, que nous vivons dans une société où la technologie règne en maître, que le pays a besoin d’ingénieurs et de chercheurs hautement qualifiés pour être efficace dans la compétition internationale, que la lutte contre la transition écologique est urgente et plébiscitée, que la population, les médias, les politiques ont besoin de comprendre pourquoi il faut changer de logiciel sur la façon de vivre et d’aborder les perturbations climatiques, le ministre pense qu’il faut renforcer les disciplines littéraires en supprimant, dans le tronc commun, toutes les disciplines scientifiques, en première et terminale ; «deux heures par semaine !» «d’humanités» scientifiques et numériques pour tous à la place (6).

«Selon le ministre de l’Éducation nationale, ce programme vise à donner aux lycéens «les connaissances indispensables pour vivre et agir dans le XXI ème siècle en approfondissant les compétences numériques de l’élève ainsi que sa compréhension des grandes transformations scientifiques et technologiques de notre temps (bioéthique, transition écologique, etc.)».

On ne peut approfondir que ce que l’on a déjà creusé !

Assurer l’acquisition, par tous, des connaissances scientifiques de base, est un des rôles du tronc commun: numérique, math, physique, chimie, SVT, écologie ; les humanités scientifiques et les spécialités semblent plutôt se justifier en terminale, comme approfondissements préparant l’élève à son orientation post bac.

La vision des SVT du ministre est au niveau de celle des années 50 (5).

L’écologie est la science globalisante par essence, elle nécessite des connaissances dans tous les domaines : littéraire, philosophique, scientifique, sociologique, sciences humaines… Le ministre semble l’ignorer ou… ne pas être concerné !

Ce n’est pas une spécialité mais une matière fondamentale ; après la lecture, l’écriture, le calcul, c’est la connaissance de la vie, de son fonctionnement, ses dangers, ses merveilles.

Le fond de la contestation actuelle dans toute l’Europe (naissante aux USA) est une révolution culturelle et politique de rejet du système économique, la réaction française est spécifiquement gauloise.

Signé Georges Vallet

crédits photos:https://twitter.com/fr_citoyen/status/463059612271652864?lang=fr

(1)+«Les civilisations à l’épreuve du climat» de Vincent Boquero avril 2012 Dunod

L’ouvrage explique en quoi la comparaison détaillée de la carte climatique et de la carte historique confirme cet impact fort du climat.

(2)+Le climat fait-il l’histoire ? – Histoire Mondiale

http://www.histoire-mondiale.com/blogs/le-climat-fait-il-lhistoire/

(3)+ Réchauffement climatique | Futura Planète – Futura-Sciences

https://www.futura-sciences.com/planete/environnement/rechauffement-climatique/

(4)+ L’industrie plastique en France – Faits et chiffres | Statistahttps://fr.statista.com › … › Plastique et caoutchouc

(5)+Réforme du bac : quelle place pour les SVT demain …

https://www.sciencesetavenir.fr/…/reforme-du-bac-quelle-place-pour-les-svt-demain_12…

(6)+ Les cours d’humanités numériques et scientifiques arrivent au lycée …https://www.numerama.com › Politique

 

Monsieur Culot

On en a fait des tonnes sur la démission de Nicolas Hulot annoncé de manière peu élégante pour ses mentors, le premier ministre et le président de la république. Le service public, France Inter auquel l’ex-animateur de télé, ex-producteur, ex-ministre d’État a fait ses confidences les a repassées en boucle ne manquant pas de souligner que c’est sur ses ondes que cette déclaration capitale pour l’avenir du pays avait été faite. Les journalistes, désolés de ne plus être cajolés comme il l’avait été sous le quinquennat Hollande, trouvaient là une revanche facile face à Jupiter qui ne les tient pas en haute estime. C’est vrai, il faut toujours se méfier des journalistes car ils tiennent toujours leur ennemi au bout du fusil. Il leur suffit de savoir attendre… Cette leçon vaut bien un fromage monsieur le Président…

Donc c’est la nouvelle affaire du siècle, pendant que des bateaux de migrants errent en Méditerranée, que l’extrême-droite ne cesse ses provocations désormais à nos portes et qu’en Syrie se profile un nouveau désastre humanitaire. Oui c’est l’affaire du siècle, la démission de ce pauvre monsieur Hulot. Bien sûr, c’est un vrai naïf lui qui a fréquenté les hommes politiques de tous bords depuis des années. Il ignorait la réalité du pouvoir. Il ne pouvait pas savoir que les Français ne souhaitent pas payer leur électricité le double de leur facture actuelle et que le nucléaire reste un passage obligé. Il ignorait aussi que les éoliennes sont désormais détestées de leur voisinage car trop bruyantes et destructrices des paysages et que des Conseils Départementaux en ont interdit la construction.

Non tout cela, il l’ignorait car un maroquin comme la légion d’honneur cela ne se refuse pas. Un poste de ministre et tout ce qui va avec : les voitures de fonction –étaient-elles électriques ?-, les cuisiniers, les huissiers, les secrétaires et autres conseillers, les voyages avec le président, la considération des journalistes, etc. etc. Non tout cela ne se refuse pas et bien sûr lorsque l’on est le représentant autoproclamé des sauveurs de la planète c’est un honneur qui rejaillit sur l’ensemble des défenseurs de la cause…

Mais tout a une fin et il faut savoir gérer son image. Prendre pour prétexte une fâcherie avec les chasseurs, gens simples, qui n’ont aucune responsabilité dans le réchauffement climatique ou les déchets nucléaires c’était bien manœuvré. Evidemment les médias, dans leur ensemble anti-ruralité, nous ont joué l’air de la victimisation. Même Yannick Jadot le leader des Verts (2%°) qui pourtant vouait aux gémonies ce concurrent trop gâté, s’est mis brusquement à le plaindre.

Rassurez-vous Nicolas Culôt n’est pas à plaindre et il passera de bons moments dans une de ses résidences ; la corse par exemple. Selon sa déclaration à la Haute Autorité sur la Transparence de la Vie Publique (HATVP), citée par Le Parisien Libéré : le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot possède pas moins de neuf véhicules à moteur, dont six voitures, une moto, un bateau et un scooter électrique, dont la valeur totale est estimée à 105 000 euros, ce qui en fait le ministre le plus équipé du gouvernement. Par ailleurs, l’ancien producteur de télévision, est propriétaire de cinq biens immobiliers, en Bretagne, en Corse et en Savoie. Son patrimoine cumulé atteint environ 7,3 millions d’euros. Il est le deuxième ministre le plus riche du gouvernement derrière sa collègue du Travail, Muriel Pénicaud (7,5 millions d’euros).

« Bonne vacances Monsieur Hulot » après tout vous avez été choisi par le président c’est lui doit assumer la responsabilité de votre flamboyant départ, réussi, du point-de-vue de vos intérêts et qui préserve votre avenir. Comme vient de l’écrire Jean Pierre Chevénement l’ancien ministre de François Mitterrand dans une tribune du Parisien, c’est sur la question du nucléaire que porte –si on peut dire- l’objet du délit : Un rapport commandé par Nicolas Hulot préconise de construire six EPR à partir de 2025 pour une entrée en service en 2035. Le centre d’enfouissement des déchets ultimes de Bure dans la Meuse n’entrera en service que dans la décennie 2040. Or le centre de Bure concentre déjà l’hostilité violente des Verts, à l’échelle européenne ! Et cela ne fait que commencer ! L’avenir d’un atout industriel majeur de la France est ainsi l’objet d’un bras de fer entre d’une part une minorité de décideurs qui se refusent à brader l’héritage des générations en même temps que l’avenir du pays, et d’autre part une petite minorité extrémiste (à peine 3% des électeurs) qui entend prendre en otage l’opinion, à travers un système politico-médiatique dont l’indépendance de la France est devenue le cadet des soucis. Sur ce dossier vital, Nicolas Hulot n’avait pas la capacité de trancher en homme d’État ».
Bien sûr on a le droit d’être riche et de donner des leçons mais on ne peut pas demander à un danseur de cordes de construire des cathédrales ni même d’y contribuer. C’était une belle prise de guerre de Macron qui le préférait dedans que dehors mais on voit les limites de ces calculs politiciens. Hulot a-t-il fait avancer la cause de l’environnement ? La lutte contre le réchauffement climatique ? A-t-il contribué à réduire les gaz à effets de serre ? A-t-il agit pour la réintroduction des ours ou la protection des loups lui qui se présente comme le défenseur de la faune ? Chacun jugera… Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, un de ses soutiens : « Nous avons malheureusement perdu une année cruciale pour défendre les enjeux environnementaux ».

Désormais ce sont deux cents personnalités du monde des arts, du spectacle et de la science qui prennent le relais du pauvre Nicolas. Ils lancent un cri d’urgence pour sauver la planète, « plus grand défi de l’histoire de l’humanité » « nous vivons un cataclysme planétaire ». « L’effondrement est en cours (…) mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire. » Tous proches de Nicolas, ce sont des femmes et des hommes du système, des privilégiés, habitués de cette bulle médiatique si douillette où dénoncer est un fonds de commerce et permet d’exister, avant de terminer la soirée à « La Closerie des Lilas » ou à « La Rhumerie ». Cette Phalange bobo mènera-t-elle le combat nécessaire pour la sauvegarde de la planète ? Pas plus que vous monsieur Hulot …

Pierre Vidal

Photo LP/Frédéric DUGIT

La vacance de M. Hulot

Mes censeurs trouveront l’allusion au film de Jacques Tati trop facile. Mais si elle vous donne l’occasion d’un sourire, je ne la regretterai pas.
Un sourire, c’est toujours bon à prendre. Je ne vais pas préconiser que cela soit remboursé par la sécurité sociale ; mais prendre une dose de quatre ou cinq sourires par jour nous ferait beaucoup de bien. Souvent, nous préférons râler ou accuser.
La nouvelle cependant n’a rien de réjouissant. Elle a même de quoi inciter les partisans de M. Macron à faire la grimace. Car cette défection du ministre le plus populaire du gouvernement représente un coup dur pour celui-ci, d’autant qu’il a frappé comme un coup de foudre, même s’il a été plusieurs fois annoncé. Et que plusieurs mesures comme la hausse de la CSG ont ébréché la popularité du Président.
Coup dur parce qu’il prouve la difficulté de prendre en compte le sujet majeur pour notre planète : son état de santé et notamment le réchauffement climatique et ses conséquences. Il met aussi en lumière
l’influence du lobbying. Les intérêts qui s’opposent à la prise en compte de l’état de la planète ne s’exposent pas en pleine lumière ; mais ils sont puissants. Il y a tant à faire pour les contrecarrer ! La
pente est tellement glissante vers la dégradation : dégradation de la qualité de l’air, de la qualité des sols, bétonisation, étalement urbain. Qui saura s’y opposer ? On ne se risquera pas ici à faire des
propositions pour combler la vacance.
Un simple témoignage, qui en appelle d’autres, suffira. Il y a deux jours je suis passé par la brèche de Roland, mon tour de taille me le permettant encore (sic). J’ai été frappé par la fonte du glacier. En
cette fin d’été on ne voit plus guère que les cailloux de la moraine et la montée dans les rochers sous la brèche est trois fois plus importante que naguère.
Les incendies à répétition, la pollution des océans, la baisse des ressources en plancton et en ressources halieutiques montrent aussi l’urgence de la question. Ce n’est pas une question d’idéologie.

Paul Itaulog