La fièvre jaune, contagieuse mais inoffensive

Mais que fait la police La République    La fièvre du samedi soir est passée, que faut il en retenir ?

Tout d’abord regretter les violences qu’ont créées ces barrages, un mort et 409 blessés dont 4 graves : honteux ! Il est inadmissible que les pouvoirs publics aient baissé la culotte en laissant s’instaurer des barrages illégaux. Mais que fait la police pourrait on dire en regardant la photo en médaillon (photo : La République à Lescar) D’autant que la majorité des manifestations se sont déroulées sans information préalable de la Préfecture.

Ensuite, cette journée consistait pour les manifestants à se tirer une balle dans le pied en sanctionnant leurs congénères automobilistes. Pas très productif. Certes la mobilisation fut importante, mais combien étaient là pour s’opposer à la transition écologique et combien pour s’opposer à Macron et sa politique ? On a vu des poings levés et des drapeaux signes que la fièvre jaune touche d’abord le cerveau des extrémistes de gauche et de droite, trop heureux d’avoir une caution pour se défouler contre le gouvernement sans trop de risque, avec en prime une place dans les media.

Mais on peut espérer que surtout ces journées vont permettre une plus grande réflexion sur la nécessité absolue de comprendre la situation critique de notre planète et les conséquences sur notre consommation d’énergie, plus particulièrement de pétrole.

Car on ne le répétera jamais assez, ce qui a été proposé (par le gouvernement Hollande) avec cette taxe carbone n’est que le début d’un processus indispensable et inexorable. Les gens doivent comprendre que beaucoup de choses vont être remises en questions dans les mois et les années qui viennent et que sans doute il est même trop tard pour éviter des modifications majeures du climat.

On ne répétera jamais assez que ce qui est demandé aux français, ce n’est pas de dépenser plus pour leur carburant, c’est d’économiser par tous les moyens 5 à 10% de leur consommation en se déplaçant moins ou mieux. Leur pouvoir d’achat, en augmentation, ne sera pas ainsi touché. Et que personne ne dise qu’il ne peut pas supprimer des déplacements inutiles ou mieux s’organiser pour ne pas les faire avec son véhicule. Cette première phase est indolore et la fièvre jaune est totalement injustifiée.

La suite sera plus difficile, en particulier pour ceux qui ont cédé aux sirènes de la campagne, sauf si ce sont de vrais écologistes ayant fait ce choix de vie en toute connaissance de cause.

Terrains ou bâtisses peu chères, impôts locaux réduits, les Maires irresponsables ont tout fait pour essayer d’attirer des jeunes et des moins jeunes dans leurs villages. Ils n’ont rien dit alors qu’ils élaboraient des SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) où les consignes générales sont : densification des populations, arrêt de l’étalement au détriment des terres agricoles, regroupement vers les centralités, …etc

Pour le SCoT du Pays du Grand Pau, le développement doit se faire autour des polarités d’une armature urbaine qui a été définie et qui comprend, en plus de l’agglomération, 4 polarités péri urbaines (Gan, Serres Castet, Morlaas et Soumoulou) et 3 polarités rurales (Arzacq, Garlin et Pontacq)

Ces polarités correspondent à des bassins de vie, le corollaire est que les nombreux petits villages ne doivent plus se développer. Lire le SCoT ou plutôt le DOO (Document d’Orientation et d’Objectifs) qui définit la stratégie de développement et de déplacement sur le Pays du Grand Pau avec des objectifs clairs de déplacements écologiques :

http://www.grandpau.com/scot-urbanisme.html

Il faut aussi espérer que les politiques de tout bord dépasseront les débats politiciens pour enfin traiter sérieusement et objectivement le problème du réchauffement climatique et les autres facettes de la transition écologique.

Mais c’est loin d’être gagné quand on voit le comportement des Français, pourtant un des peuple les plus favorisé de la planète…

Daniel Sango

Les élus béarnais veulent la peau de l’ours !

l-ours-cannelito-11-ans-entre-les-vallees-d-aspe-et-d-ossau   Il est des matins où la lecture de La République fait bondir. « Pyrénées-Atlantiques : la carte des 100 communes opposées à l’arrivée d’ourses ». Ainsi donc une ribambelle d’élus prennent position pour l’élimination de l’ours en Aspe Ossau.

 J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet il y a bien longtemps, sur Alternatives Pyrénées, en mars 2010. Tout était dit dans mon texte : « Ours saumons, anguilles, même combat ! » (cliquer sur le titre)

Aujourd’hui la signature de ces 100 maires montrent à quel point le Béarn est arriéré et ignore les nécessités écologiques.

Mais tout d’abord on se demande bien à quel titre l’immense majorité de ces communes signent un manifeste alors qu’elles n’ont jamais vu un ours sur leur territoire, même quand il y en avait une cinquantaine en Aspe Ossau !

D’ailleurs je ne suis pas du tout sûr que les populations soient en accord avec ces prises de position ridicules.

Ce qui est sûr c’est que la très grande majorité des Français est favorable au maintien de l’ours dans les Pyrénées. Ce qui est sûr c’est que c’est cette majorité qui subventionne largement les communes concernées par la réintroduction. De même que c’est cette majorité qui achète les fromages Ossau Iraty et subventionne fortement le pastoralisme.

Tout a été écrit sur ce débat qui fait rage depuis des années. Mais je voudrais insister sur un point qui n’est pas suffisamment connu. En estive, les pertes de brebis sont nombreuses (accidents, chutes, maladies, etc.). En moyenne elles représentent 2 à 3% des brebis en estive. Il y a plus de 80 000 ovins (chiffres de 2012 donc sans doute plus. ainsi que 22 000 bovins) en Aspe Ossau soit une perte d’environ 1600 brebis par été. Les deux ours actuels n’ont fait aucun dégât ces deux dernières années. Ne peut-on pas admettre une perte de quelques dizaines de brebis, largement indemnisées par ailleurs, pour repeupler Aspe Ossau avec une douzaine d’ours ?

Pourquoi ces basco béarnais ne comprennent pas que l’ours est une chance ?

Il faut les envoyer en stage chez les Massaïs, à moins qu’ils persistent et souhaitent aussi la disparition des lions, tigres, éléphants, gorilles et autres animaux sauvages.

Ce qui est sûr c’est que dans tous les pays d’Europe (Slovénie, Roumanie, Italie Espagne, …) les populations, y compris les éleveurs, vivent sans problème avec des populations d’ours bien plus nombreuses, tout en permettant un développement touristique fort grâce à l’ours.

Les élus et bergers Béarnais seraient-ils les plus arriérés d’Europe ?

Daniel Sango

Crédit Photo : FIEP . Cannelito, le dernier né en Béarn

Morale ? Vous aviez dit «Morale»! Comme c’est bizarre !

Cette campagne électorale a eu comme mérite, entre autres, de faire monter, bien momentanément semble-t-il, dans les sondages, une valeur de plus en plus oubliée, voire bafouée dans beaucoup de domaines : le comportement moral. Elle a semblé vouloir privilégier la morale en politique ; un début, on espérait, par la suite, une extension dans le reste de la société ; ce n’était qu’une pulsion émotionnelle passagère qui oubliait l’histoire.

                      Cessez donc de vous plaindre : seuls les fous veulent

Rendre honnête une grande ruche.

Jouir des commodités du monde,

Etre illustres à la guerre, mais vivre dans le confort

Sans de grands vices, c’est une vaine

Utopie, installée dans la cervelle.

Il faut qu’existent la malhonnêteté, le luxe et l’orgueil,

Si nous voulons en retirer le fruit…

……………..

Oui, si un peuple veut être grand,

Le vice est aussi nécessaire à l’État,

Que la faim l’est pour le faire manger.

La vertu seule ne peut faire vivre les nations

Dans la magnificence ; ceux qui veulent revoir

Un âge d’or, doivent être aussi disposés

À se nourrir de glands, qu’à vivre honnêtes.

Extraits de la fable des abeilles : Bernard Mandeville (1670-1733)

Pour l’auteur, dans la ruche aux millions d’habitants, un très grand nombre assurent la prospérité commune tandis que bien d’autres se chargent de valoriser la vanité et l’ambition de certaines abeilles. Le vice imprègne le tout mais c’est « la prospérité heureuse » !

Quoi de neuf au XXIème siècle ?

Comme toute la ruche réclamait une solution, Jupiter, compatissant, envoya une reine pour imposer les normes morales qui feraient de la ruche un exemple de société vertueuse. Le résultat fut la ruine de la société. Les abeilles durent émigrer pour pouvoir survivre.

Pour Mandeville donc, les vices des particuliers sont des éléments nécessaires au bien-être et à la grandeur d’une société. Ceci semble se confirmer actuellement, d’après les derniers sondages, pour 43% des sondés!

Pas franchement réjouissant !
Déjà, à son époque, des juges menacèrent de faire un procès à l’auteur !

Prudence toutefois, si le vice est condamnable, la vertu est fragile ! Revisitons Robespierre et méfions-nous des reines que nos politiques veulent nous proposer !

Jadis Margaret Thatcher disait:«There is no alternative» à la globalisation libérale, à la privatisation des économies, à la montée des injustices»; d’autres prennent le relais actuellement.

Nous vivons dans une société de plus en plus soumise à la loi du marché. Chacun poursuit son intérêt personnel, cultive son égoïsme ; grâce au jeu miraculeux de l’offre et de la demande, l’intérêt de tous sera assuré, nous dit-on. La main invisible y veillera ! Ce ne fut pas le cas de nombreuses fois (dernières crises financières et la prochaine à venir).

Le marché sans morale a produit de l’inégalité en lieu et place du bien commun.

Nous réclamons avec insistance de nos hommes politiques de la vertu civique, voire du désintéressement ; sans aucun doute, une démocratie ne peut fonctionner sans cela.

Mais voilà, nos politiques sont faits à l’image de notre société où la morale est inscrite sur la liste rouge des vertus en danger.
Voilà quels étaient les bonheurs de cet État ;

Leurs crimes conspiraient à leur grandeur,

Et la vertu, à qui la politique

Avait enseigné mille ruses habiles,

Nouait, grâce à leur heureuse influence,

Amitié avec le vice. Et toujours depuis lors

Les plus grandes canailles de toute la multitude


Ont contribué au bien commun.
Une opposition se matérialise dans des face-à-face entre deux mondes :

–  Les importants, les «gens sérieux», cravatés, avec leurs limousines, leur attachés-cases et leurs gardes du corps, les experts… Ils assurent incarner la savoir, la raison, la sagesse, la vision à long terme, le réalisme. Ils se présentent comme des adultes ayant en charge la destinée du monde.

–  Les «ignorants», parfois turbulents, des mouvements associatifs viennent poser des drôles de questions auxquelles les gens sérieux ne savent pas répondre ; par exemple : «Aurions-nous traversé trois siècles de progrès scientifiques et économiques pour aboutir à des sociétés aussi riches, alors que les inégalités s’aggravent, plus dures, plus égoïstes, plus impitoyables à l’égard des faibles ? »

La médiatisation du premier monde est illustrée par les débats entre les politiciens, les émissions économico-financières comme C dans l’Air (et autres) ; celle du deuxième monde se retrouve dans «Carnets de campagne» de France Inter, «Les carnets de Julie», «des Racines et des Ailes», Cash Investigation(pour combien de temps ?) à la télé…….

La réponse des premiers est toujours la même : ce ne sont que des enfantillages, des utopies !

«On ne peut s’empêcher d’être habité par un doute : lesquels, à long terme, au regard de l’histoire, apparaîtront comme les mieux inspirés ? Il arrive souvent que les questions posées par les enfants soient de très loin les plus embarrassantes par leur bon sens. Quand on essaie de réfléchir à ce qui menace le monde, on en arrive très vite à se demander : qui sont finalement les plus enfants ?» J-Cl Guillebaud.

La société vertueuse que l’on revendique serait-elle vouée à la ruine, à l’apauvrisssement, à l’abandon, comme chez les abeilles ? Faudrait-t-il émigrer pour survivre ? Mais où ?

L’écologie, encore elle, ouvre la voie des solutions. Un écosystème durable est un système dans lequel une infinité d’acteurs sont en interrelations et interactions (liberté des échanges) en équilibre du fait d’autorégulations internes et externes (environnementales). Depuis des milliards d’années, cela fonctionne ainsi.

L’économie libérale présente de nombreux points communs avec les écosystèmes vivants ; elle n’est donc pas mauvaise, théoriquement, mais elle doit, pour s’équilibrer, chercher les fondements de son autorégulation, en dehors du mécanisme des marchés. Les écosystèmes sont régulés par l’environnement et non par quelques acteurs privilégiés ou plus puissants ; le marché doit être amendé, corrigé, discipliné par une instance indépendante qui obéit à d’autres priorités que l’intérêt individuel, l’intérêt commun par exemple !

«Tous nous espérons voir à bref délai un âge nouveau, la concorde entre les nations, l’ordre dans les États, l’apaisement religieux, en un mot la félicité d’une vie heureuse et l’afflux de toutes les prospérités».

Un souhait de plus à introduire dans des vœux de Nouvel An ?

Non, c’est la leçon inaugurale au Collège de France prononcée en 1534 par Barthélemy Latomus, un ami du grand Erasme !

On rêvait déjà au début du XVIème siècle !

Signé Georges Vallet

crédits photos:eurojuris.fr

Pollutions et climat : détails ou priorités ?

imageIl devient de plus en plus évident que la menace écologique, du fait des activités humaines, contestée il n’y a pas si longtemps, devient une réalité.

De plus en plus, le savoir s’impose face à la méfiance et la croyance.

Habilement, se basant sur l’ignorance d’une très grande majorité de citoyens et sur ceux qui nous déversent «leurs certitudes», l’idéologie dominante s’emploie, par son langage, à nous falsifier l’objectif de la science écologique pour la mettre à portée de ses intérêts.

Dissimuler et aveugler pour mieux polluer les corps et les esprits.

Les équipes de CNN ont effectué un voyage exceptionnel au cœur du Groenland, dont la calotte glaciaire, deuxième plus grande surface de glace au monde, fond à un rythme alarmant.

Slavoj Zizek, évoqué par BibliObs le 4/01/2017, reprenait ce voyage et évoquait :

«En juillet 2008, un reportage de CNN, «The Greening of Greenland» («Le Groenland se met au vert»), vantait les possibilités ouvertes par la fonte des glaces : quelle aubaine, les habitants du Groenland vont désormais cultiver leur potager ! Ce reportage était indécent en ce qu’il applaudissait les bénéfices marginaux d’une catastrophe mondiale, mais surtout parce qu’il associait la «verdure» du Groenland, conséquence du réchauffement climatique, à une prise de conscience écologique.»

C’est le greenwashing ambiant, le schisme politique d’une écologie pour libéral convaincu.

Le texte du philosophe Slavoj Zizek est intitulé : «La culpabilisation des individus occulte les véritables causes de la destruction de la planète : le capitalisme et les Etats-Nations»

Né en 1949, S. Zizek, philosophe et interprète de la psychanalyse lacanienne, est un des promoteurs du renouveau de l’idée communiste.

J’ai bien conscience que le choix d’évoquer «un renouveau de l’idée communiste»va déclencher un torrent contestataire. Du calme !!!!

Il convient de bien faire la différence entre l’idée philosophique et sa concrétisation par l’homme ; en ce qui concerne le communisme cela a été une catastrophe mais l’idée était-elle mauvaise au départ ? Il en a été ainsi de la philosophie de Jésus et de son évolution humaine au cours de l’histoire. La comparaison peut être étendue à d’autres idéologies, comme le capitalisme et le  libéralisme ; là aussi, le déviationnisme intéressé et non régulé en a détruit «la substantifique moelle» ! Nous vivons actuellement les retombées abominables de dérives islamistes.

Voici quelques autres passages pouvant servir de réflexion à cette approche de la confusion que l’on veut nous faire avaler entre :

défense de la planète et défense de l’homme sur la planète.

«Le discours écologique dominant nous interpelle comme si nous étions a priori coupables, en dette envers notre mère Nature, sous la pression constante d’un surmoi écologique : «Qu’as-tu fait aujourd’hui pour dame Nature ? As-tu bien jeté tes vieux papiers dans le container de recyclage prévu à cet effet ? Et les bouteilles en verre, les canettes ? As-tu pris ta voiture alors que tu aurais pu circuler à vélo ou emprunter les transports en commun ?»

Ce leitmotive (suivant l’orthographe modifiée) est dangereux médiatiquement car il déforme une réalité objective et développe une nouvelle religion avec l’idée que chaque citoyen doit faire une bonne action, une charité aurait-on dit jadis, pour «faire plaisir» à la nature, dont le citoyen, dépassé par tous ses problèmes, se moque complètement car il n’en voit pas l’intérêt !
«Les enjeux idéologiques d’une telle individualisation sont évidents : tout occupé à faire mon examen de conscience personnel, j’en oublie de me poser des questions bien plus pertinentes sur notre civilisation industrielle dans son ensemble…»

Il ne vient pas à l’esprit un seul instant que les comportements préconisés soient jugés inutiles, ou même néfastes, c’est tout l’inverse, mais il faut prendre en compte le long terme et ne pas tomber dans le piège tendu, en pensant que c’est la seule solution. Un tel raisonnement s’impose pour combattre, atténuer et s’adapter le mieux possible aux effets nocifs sur l’homme d’une politique économique imposée par le toujours plus quantitatif, la recherche de la richesse, du pouvoir, de la puissance ; mais il devient inquètant s’il se limite à rechercher seulement une adaptation et donc une acceptation de cet «isme» idéologique qui fait retomber sur des pécheurs que nous serions, les causes, contraintes et réparations de fautes citoyennes que nous n’avons pas commises et dont il est responsable. Nos seuls « péchés », pour rester dans le dogme,  sont l’orgueil et le fait de succomber à la gourmandise et à l’envie de goûter à tous les nouveaux fruits souvent vénéneux que la technologie industrielle nous déverse dans la publicité et le commerce.

«Dame Nature» n’a pas besoin de l’homme pour se débrouiller, elle existe depuis des milliards d’années et a suivi les lois imposées par l’évolution de l’univers.

Par contre, l’homme ne peut subsister sans elle et dans des conditions physicochimiques très étroites qu’il doit s’efforcer de maintenir.

Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver mais l’homme qui y habite.

«Nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres sur une petite planète. Cette prise de conscience appelle une nouvelle manière de nous inscrire dans notre environnement : non plus comme un travailleur héroïque qui exprime son potentiel créatif en exploitant ses ressources inépuisables, mais comme un modeste agent qui collabore avec ce qui l’entoure et négocie en permanence un degré acceptable de sécurité et de stabilité.»

Le programme à prévoir pourrait se résumer en deux parties :
– Recyclons, mangeons bio, utilisons des sources d’énergie renouvelables, circuits courts, marchons, etc., non pour la planète mais pour se mieux porter.
– Changeons la gestion politique de la société.

«Le capitalisme ne se définit-il pas justement par le mépris des dommages collatéraux ? Dans une logique où seul le profit importe, les dégâts écologiques ne sont pas inclus dans les coûts de production et sont en principe ignorés. Même les tentatives de taxation des pollueurs ou de mise à prix des ressources naturelles (y compris l’air) sont vouées à l’échec. Pour établir un nouveau mode d’interaction avec notre environnement, il faut un changement politico-économique radical.»

Le texte voté jeudi 14 avril 2016 à Strasbourg : «Protection des secrets d’affaires contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites.» confirme la volonté de l’enfumage programmé.  L’opacité laissée à la Production, dans tous les domaines, est la voie ouverte à tous les dangers pour les citoyens, sans recours possible !

Ce changement qui est indispensable doit-il être, comme S. Zizek le laisse penser, un «renouveau de l’idée communiste» ?

Sûrement pas !

Toutes les idéologies occidentales, qu’elles soient transcendantales (religions) ou pas (capitalisme, libéralisme, communisme…., la droite, la gauche, le centre…) sont apparues à une époque où les problèmes environnementaux ne se posaient pas dans les esprits ; ce n’est pas dans leur lecture que se trouvera la solution. 

La grosse difficulté que rencontre l’idée écologique tient au fait que les représentants médiatiques, trop peu nombreux :
– ne sont pas objectifs car trop intéressés par leur «carrière politique»,
– n’ont pas la formation scientifique et pédagogique suffisante et virent parfois à un sentimentalisme complètement déplacé.
– S’inscrivent dans une vision binaire, d’une droite et d’une gauche qui ne les concernent pas.

Ils ne sont ni d’un côté ni de l’autre, ils sont le «tiers exclu» !

Pourtant, l’homme, au cours de son histoire, a été confronté de nombreuses fois aux problèmes environnementaux :
– climatiques, que ce soit dans l’espace (origine africaine) ou dans le temps (glaciations, petit âge glaciaire…)
– pollution par accumulation des déchets non recyclés, dans toutes les grandes civilisations, ce qui a entraîné ces grandes épidémies dévastatrices de peste, de choléra…, des incendies, les famines… A  lire « La rue médiévale ou l’affolement des sens  » Florence Leroy, Sciences et Avenir : vivre en ville au Moyen Age.

Parmi tous les « Homo » il n’en reste plus qu’un et sa démographie a subi bien des fluctuations avant que la connaissance et l’hygiène transforment la volonté divine en responsabilité humaine.

Actuellement, du fait de l’augmentation de : la démographie, la mondialisation des échanges, l’expansion de la technologie et de l’activité industrielle non contrôlées, une nouvelle vague dévastatrice surgit  à laquelle aucune idéologie n’était préparée.

La solution est donc à chercher ailleurs, elle est à créer à partir de l’objectivité des connaissances scientifiques que nos anciens, qui subissaient, n’avaient pas ; encore incomplètes, elles sont quand même suffisantes pour au moins savoir, si ce n’est ce qu’il faut faire, au moins ce qu’il ne faut pas faire !

Le jour où : épidémies, mutations virales ou autres, cancers, diabète, obésité, tempêtes, inondations, contaminations nucléaires, flux migratoires,… s’intensifieront et s’abattront sur «le pauvre peuple», ce qui est déjà le cas, le nombre de députés ou de sénateurs, de communes ou de régions, les dépenses publiques, les autoroutes ou LGV, pour gagner du temps !,…..deviendront secondaires et on assistera à une inversion des priorités.

Pourquoi ne pas y penser avant ?

Deux périls, liés, menacent la France et le monde :

– Dans l’immédiat et à très court terme, les pollutions au sens large : circulation, agriculture, industrie, alimentation, énergies fossiles, tabac, alcool…. , d’un côté, politique, finance, économie…, de l’autre.

En France, rien que la pollution de l’air tue 48.000 personnes par an, 80.000 pour le tabac, alors que le terrorisme tue 238 personnes et 3461 (en 2014) pour les accidents de la route.

La pollution tue donc bien plus que le terrorisme et les accidents de la route.

– Le réchauffement climatique à moyen terme.
Malgré cela,  la grande « timidité » affichée est de mise, l’hostilité même parfois (principe de précaution à éliminer !), dans les programmes présidentiels. Au contraire, c’est à qui proposera ce qui les renforcera le plus ! Deux ou trois prétendants, ayant les pieds sur terre, sont considérés par les adeptes des «soi-disant candidats sérieux» comme des rigolos utopistes.

Pour ces détenteurs de leur vérité, comme l’évoque Slavoj Zizek :
1) C’est un phénomène marginal, qui ne mérite pas que l’on s’en préoccupe, la vie (du capital) suit son cours, la nature se chargera d’elle-même.
2) La science et la technologie nous sauveront.
3) Le marché résoudra les problèmes.
4) La responsabilité individuelle et non de vastes mesures systémiques sont à développer.

Alors, vraiment, comme l’évoque le Gorafi de l’année 2017 :

«A la sortie de l’ENA, les politiques devront subir un stage de dé-radicalisation.»

Georges Vallet

crédit photo:  carpentras.paroisse84.fr

Et si on parlait d’autre chose !

image-08-09-2016-at-12-30L’activité médiatique, allergisante, déclenche auprès «du bon peuple» un véritable choc anaphylactique ! Entre les primaires où tous veulent sauver la France et les experts qui disent tout et son contraire avec la même assurance, c’est la saturation ! A cela vient s’ajouter le burkini : la cerise sur le gâteau !

Si, en dehors de leur ego, les politiciens voulaient sauver les Français il devraient aborder les vrais problèmes et rompent le silence sur leur vision de ceux qui, de plus en plus, vont peser sur le P.I.B, la dette privée et publique, les inégalités, la sécurité lato sensu…; je veux parler de la politique environnementale : énergie, pollution, climat, santé….et les problèmes agricoles.

Par exemple, la disparition progressive des abeilles domestiques est devenue de notoriété publique ; elle est vécue comme une catastrophe, non seulement écologique mais économique. En fait, le problème est bien plus grave car les abeilles domestiques représentent 15 à 25% seulement dans ce travail de reproduction des plantes, le reste est assuré par d’autres pollinisateurs, dont des «abeilles» sauvages inconnues du grand public ; or, ces pollinisateurs sont aussi en voie de disparition.

Face à cette situation, une société agenaise, Osmia, propose de sélectionner des «abeilles» sauvages meilleures pollinisatrices que l’abeille domestique et de les élever.

Un article dans ce sens est paru dans Sud Ouest du 5 septembre 2016.

L’idée, et la réalisation qui a été faite, est de produire, par élevages préparés en chambres spéciales, des nichoirs installés ensuite dans les champs de culture à polliniser ; ces nichoirs contiennent des cocons avant leur éclosion ; ils sont introduits au moment opportun pour que les adultes sortent quand la pollinisation est nécessaire.

Précisons donc, pour ceux dont la gente hyménoptère n’est pas familière, que le mot «abeille»recouvre des milliers d’espèces(2000 en Europe, 1000 en France) ; les unes sont sociales, d’autres solitaires. Il y a les abeilles domestiques et les sauvages. Elles ne font pas toutes du miel mais toutes collectent pollen, nectar, miellat, propolis, pour se nourrir ainsi que leur progéniture. Toutes fréquentent donc les fleurs et participent à la pollinisation ; c’est une symbiose entre plantes à fleurs et insectes, le fruit d’une coévolution apparue il y a des millions d’années.

Deux groupes sont utilisables pour leurs qualités au service de l’agriculture des plantes à fleurs : vergers, maraîchers comme les tomates, concombre, piments, …, colza, tournesol…., luzerne…, ce sont les Osmies et les Mégachiles pour ceux qui veulent chercher des informations complémentaires sur Internet.

Ce sont des abeilles dîtes «maçonnes» car certaines aménagent des galeries préexistantes construites par certains insectes, d’autres creusent le sol, le bois, des tiges sèches de ronce ou de roseau, ou construisent leurs cellules à l’air libre. Elles utilisent des matériaux de construction de nature très variée : argile, petits cailloux, fragments de feuilles. Certaines construisent le nid dans des coquilles d’escargot vides.

Leur intérêt vient du fait :

Elles sont solitaires donc pas de ruches à entretenir et très peu agressives (femelles).
Elles sont plus velues que l’abeille domestique, elle récoltent donc plus de pollen.
Elles ont un rayon de prélèvement plus restreint ; les abeilles butinent jusqu’à plusieurs kilomètres, ces «abeilles» là entre 50 et 100 mètres, ce qui permet de cibler la pollinisation sur l’unique surface du verger ou du champs à polliniser.
Elles sortent à des températures jusqu’à 4 degrés inférieurs à ceux des abeilles domestiques ; elles travaillent donc plus tôt dans l’année.

L’intérêt économique est donc important :

Compensation du manque de pollinisateurs en général, donc augmentation des rendements.
Efficacité plus grande.
Travail plus étendu dans l’année.
Création d’emplois pour faire ces élevages.

L’intérêt est-il écologique ?

Le fait que leur espace d’intervention soit plus réduit que celui des abeilles va à l’encontre de l’étendue du brassage génétique donc de l ‘extension de la biodiversité.

>Une espèce lâchée en quantité dans la nature peut être une bonne chose dans l’immédiat et constituer un facteur de déséquilibre par la suite.

La rentabilité des récoltes est en baisse car les pollinisateurs disparaissent ; or,

la lutte contre les causes est aussi importante que la lutte contre les conséquences.

Parmi les causes on peut citer :

La disparition des plantes nourricières (herbicides, invasives, urbanisme…) dont la floraison est échelonnée dans l’année ; même si, dans certaines cultures, les intervalles restent souvent enherbés, la diversité et la quantité de plantes à fleurs, sauvages, ont beaucoup diminué.
La disparition des lieux possibles de nidification : arbres, haies, terrains vagues, jachères, prairies intermédiaires…, escargots !
L’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes qui détruisent sans discrimination abeilles domestiques et autres pollinisateurs. Dernièrement, au cœur du mois d’août, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation et de l’Environnement (ANSES) a lancé une consultation « publique » en vue d’autoriser deux insecticides « tueurs d’abeilles ». le Gaucho350 et le Gaucho Néo. En ce qui concerne les insecticides en général, le nombre de traitements est variable suivant les cultures mais toujours plusieurs fois dans l’année. Comme l’entreprise «Osmia»est à Agen on peut se faire une idée des traitements en consultant :
Canevas de traitements – Prunier 37 – Chambre d’Agriculture de Lot-et …

lot-et-garonne.chambagri.fr/…/traitements…traitements/prunier-canevas-guide-arbo-so…

En conséquence, les adultes libérés dans les espaces agricoles à polliniser seront tués comme les autres, soit avant leur intervention par la rémanence des insecticides soit, après leur mission accomplie, car à la floraison il n’y a pas de traitements prévus ; ils ne pourront pas se reproduire car si des nids ont été réalisés ils seront détruits par les herbicides ou pesticides répandus. Il faudra chaque année recommencer l’introduction !

Bon pour l’entreprise peut-être, aucun intérêt pour le développement durable des pollinisateurs.

Une telle opération n’est qu’un soin palliatif, un «bricolage» destiné à permettre la survie artificielle des rendements de l’agriculture industrielle car l’agro-écologie ou le bio, par la méthode de culture très diversifiée, a bien moins besoin de complément de pollinisateurs car elle les favorise, si la surface est assez grande et les cultures industrielles éloignées.

C’est incohérent, illogique, inconscient, autodestructeur de :

Favoriser la multiplication des parasites en pratiquant de la monoculture sur de très grandes surfaces: vergers, tomates, piments, aubergines, colza…
Favoriser la disparition des pollinisateurs par l’utilisation d’insecticides qui ne tuent pas que les parasites.
Faire des dépenses supplémentaires en élevant des pollinisateurs à vie éphémère.
Mettre en danger les ouvriers agricoles, les propriétaires sur le terrain et les voisins ! Le port du masque, sous les tunnels, est fortement conseillé et pas que là ! Les consommateurs aussi, qui ne pèlent pas fruits et légumes.
Réaliser une surproduction parfois invendable du fait de la concurrence ; le bas de gamme s’étale dans nos grandes surfaces : très médiocre qualité gustative, fruits durs comme de la pierre et légumes insipides, qui «pourrissent» parfois avant d’être mûrs, beau à l’extérieur, décomposés à l’intérieur (le piège).

Non seulement la rentabilité est en danger par manque de pollinisateurs mais, de plus en plus aussi, très largement, par manque de consommateurs !

Signé Georges Vallet

crédit photos : discoverlife.org

 

Pollution des océans et exploitation pétrolière offshore

expedition-7e-continent-pollution-oceans-plastique   On a vu dans les épisodes précédents que Total n’est pour rien dans le réchauffement climatique puisque l’arrêt total de sa production n’entraînerait aucune baisse de la consommation mondiale ni à court ni à long terme. Qu’en est-il de la pollution des océans liée à l’exploitation en offshore profond ?

Premier problème bien connu et majeur : la surpêche a vidé nos océans.

« Aujourd’hui, au niveau mondial, 80% des poissons sont surexploités ou au bord de la surexploitation. Pour les différentes espèces de  thon, le cabillaud, l’espadon et les requins, la situation est encore pire. Il y a trop de bateaux et plus assez de poissons. Au rythme actuel, les océans pourraient être vides de poissons dès 2048. (Greenpeace)

Deuxième problème les débris et les « continents de plastique »

« Les substances solides, généralement des déchets, que l’on trouve dans le milieu marin s’appellent débris marins. Pour la plupart, nous sommes probablement convaincus que les débris marins ne sont constitués que de quelques détritus éparpillés sur les plages et qu’ils ne font de mal à personne. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les débris marins sont devenus un problème de pollution généralisé qui affecte tous les océans du monde. Ils sont la cause de lésions et de décès de nombreuses espèces marines (tortues, albatros, phoques, baleines ou poissons), soit parce que ceux-ci y restent emprisonnés soit parce qu’ils les prennent pour des proies et les avalent.  » (Greenpeace)

Troisième problème : les pollutions diverses dont les hydrocarbures

« We can stop huge amounts of ocean pollution without even leaving home. Ocean protection begins on land – especially as much of the ocean pollution comes from there too.

But oil spills at sea only account for just a fraction of the pollution problem. Domestic sewage; industrial discharges; leakages from waste tips; urban and industrial run-off, accidents, spillage and explosions; sea dumping operations; oil production; mining; agriculture nutrients and pesticides; waste heat sources; and radioactive discharges are all sources of marine pollution. These land-based sources account for around 44% of all the pollutants in the oceans, while atmospheric toxins add an additional 33%. Ironically, only 12% of ocean pollution comes from activities at sea! In most cases, it is literally in our hands to prevent ocean pollution! » (Greenpeace)

« Ironiquement, seulement 12% de la pollution des océans provient des activités en mer ! » (Greenpeace)

Dans ces activités marines (production offshore, pêche, transport maritime, dégazages sauvages, …etc, la production deep offshore n’est qu’une minuscule partie, sûrement bien inférieure à 1%.

Il faut compléter par un mot de la pollution naturelle liée à la migration des hydrocarbures, phénomène important, mal connu du grand public et qui mérite quelques lignes d’explication. Depuis des millions d’année et sa formation dans les roches mères, le pétrole (et le gaz) migrent vers la surface. Une partie s’arrête dans des pièges stratigraphiques (avec une couverture étanche et constituent ainsi les gisements) l’autre partie (la majorité ?) remonte jusqu’au fond de l’océan ou la surface de la terre. On estime aujourd’hui à 12 000 Bbls /jour la quantité qui fuit au fond des mers. L’océan, depuis des millions d’années reçoit des hydrocarbures qui participent à la chaîne alimentaire en étant absorbés par des bactéries :

« En octobre 2003, une étude américaine publiée dans la revue Geo-Marine Letters a conclu que 53% des hydrocarbures qui entrent dans les océans sont issus des fuites naturelles de pétrole. Ces fuites totalisent 12000 barils par jour, l’équivalent de 0,01% de la consommation mondiale. »

«On pensait que les microbes sous-marins capables de digérer les hydrocarbures étaient rares, explique le biologiste Kenneth Lee, du ministère fédéral des Pêches et Océans. On s’est rendu compte que 95% d’entre eux sont trop sensibles pour être cultivés en laboratoire. C’est pour ça qu’on en avait peu identifié. Il semble que le pétrole est un nutriment important pour les océans.» (La Presse, Montreal)

 On retiendra donc :

« Ironiquement, seulement 12% de la pollution des océans provient des activités en mer ! »

Et moins de 1% pour la production pétrolière offshore…

Bien d’autres actions beaucoup plus importantes sont à mener avant de venir manifester à Pau contre Total. On le voit, dans ce domaine aussi les manifestants écolos se trompent de cible.

Ecoutons donc encore Greenpeace : « Nous pouvons arrêter une énorme partie de la pollution des océans sans quitter notre maison. La protection des océans commence à terre, parce que la majorité de la pollution vient de là. »

 

Daniel Sango

 

Crédit photo : Expédition 7éme continent

L’Ecologie est-elle de droite ou de gauche?

Capture gvComparer des mots à contenu variable dans le temps et l’espace, c’est créer du flou et de la polémique; expliquer c’est mieux pour comprendre !

L‘écologie est avant tout une science dont l’un des pionniers est Darwin.
L’écologie, du grec« oikos », maison et « logos », connaissance, a été définie par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1866 comme la science des relations des organismes avec le monde environnant.
L’écologie doit donc faire appel à de multiples disciplines, comme la géographie, la biologie, la chimie, la physique, la climatologie, les mathématiques…, la sociologie…
Les travaux sont publiés dans le cadre des laboratoires concernés et médiatisés dans des revues spécialisées.

L’écologie n’étant pas politisée, elle n’est ni de droite ni de gauche !

«Ecologie» politique et économie environnementale :

Elle a pris naissance dans les années 1970 sous forme de mouvements, associations, clubs de réflexion, partis politiques, ayant pris conscience, du fait des résultats scientifiques obtenus, du danger pour l’homme de ses comportements. Son objectif est d’analyser, de répertorier, de chiffrer le plus possible, de dénoncer, de combattre et de faire des propositions pour lutter contre toutes les retombées néfastes de la politique économique basée sur la croissance, avec le P.I.B. comme étalon, sur la vie sociale, éthique, physiologique, politique, du fait d’une atteinte à l’environnement.
Parmi les principes énoncés, citons le principe de précaution,
de prévention, du pollueur-payeur et le développement durable. Ce dernier vise à trouver une solution à la fois économiquement et humainement viable. Ce sont des formes de développement conçues pour répondre aux besoins présents, sans réduire les capacités des générations futures à répondre aux leurs.
Les dérives qui se sont produites (manque de connaissances de la complexité du sujet, dissensions, luttes intestines), la campagne de dénigrement vis-à-vis d’un raisonnement j
ugé farfelu, ont semé le flou, la perte de crédibilité chez un public pourtant prêt à adhérer à ces idées (à condition de ne pas modifier ses habitudes !!!).
C
ette «écologie» politique a été confrontée au bipartisme ambiant : droite et gauche, seul espace pour ouvrir une vitrine médiatique. Tombés dans ce piège, certains ont trouvé que la droite pouvait s’adapter, d’autres que la gauche apportait des réponses plus combatives et efficaces ; cela ne pouvait être que fiasco et inefficacité.

«Ecologie» politique et économie écologique :

Elle est une émanation de l’économie environnementale mais se rapproche bien plus du fonctionnement naturel, efficace depuis des milliards d’années. Elle n’a rien à voir avec l‘économie actuelle, même l’économie environnementale. Elle est une toute autre vision du monde.

Elle est le passage de l’anthropocentrisme à l’héliocentrisme.

Elle est une vision où les conséquences négatives des systèmes de productions ne sont plus considérées comme des « externalités », comme si l’environnement et la population humaine y vivant n’étaient pas inclus dans le système économique.

L’homme n’est pas en dehors de son écosystème, il en est un des éléments.

La planète est un système adaptatif complexe non linéaire malmené par les activités humaines ; en cause : la croissance. Celle-ci ne peut plus se dérouler dans un monde fini sans entamer la base même du capital naturel et social.

Cette seule évidence suffit pour éliminer toute affinité avec la politique actuelle de droite comme de gauche.

Cela implique d’intégrer la notion de capital naturel, totalement exclu actuellement, avec le capital social et culturel humain, dans une économie qui reconsidère le «mythique» PIB. La restauration de ce capital est un des objectifs, par exemple, de l’agriculture biologique.
Déjà, en 1997, dans la revue Nature, une contribution de
Robert Costanza et son équipe évaluaient à quelque 33.000 milliards de dollars par an (estimation minimale) la totalité des services rendus à l’humanité par les écosystèmes de la planète. Cette estimation démontre que la valeur du capital naturel était supérieure au PIB mondial annuel de l’époque, de l’ordre de 18.000 milliards de dollars par an. Divisés par six milliards d’individus à l’époque, ces 33.000 milliards offraient environ 5.500 dollars par personne et par an de services vitaux « rendus » par les écosystèmes, comme la régulation de la composition de l’atmosphère, du climat, l’offre de ressources en eau, le contrôle de l’érosion, la formation des sols, le recyclage des nutriments, le traitement des déchets, la pollinisation, le contrôle biologique, l’habitat des espèces, la production de nourriture, de ressources génétiques,…

Le capital naturel emprunté n’est jamais remboursé et nous payons déjà «des mensualités» : pollution du sol, de l’air, des eaux, santé publique, épuisement des ressources halieutiques, montée du niveau de la mer, réchauffement du climat…

Les fondements de cette économie s’appuient sur un certain nombre de constats :

  • Le fonctionnement du monde est un fonctionnement systémique complexe ouvert et auto-régulé où tous les composants sont acteurs avec la même importance car «chaque chose à sa place, chaque place à sa chose, chacun dépend de l’autre». Il n’y a pas de chômage car pas de gaspillage, en économie écologique ! Par rapport à la politique conventionnelle, il n’est pas linéaire et sectoriel, mais global ; il ne réduit pas la participation à certains composants prioritaires ayant, seuls, le pouvoir de spéculer et d’accumuler, pour leur propre intérêt, de dilapider le capital naturel, bien commun à tous.

  • Notre planète utilise trois flux issus de l’espace qui assurent par leur utilisation équilibrée et régulée, le véritable développement durable...

>Une Energie renouvelable, variée, limite les retombées déstabilisantes.
>Une Matière gérée en économie circulaire c’est-à-dire recyclant qualitativement et quantitativement le capital naturel utilisé, limitant au maximum les déchets toxiques.
>Une Information, très sobre en énergie, seule capable de créer de la diversité donc de la créativité dans tous les domaines, réserve indispensable pour faire face aux nécessités de l’adaptation aux changements imposés.

L’économie écologique a donc un caractère résolument holistique et transdisciplinaire. Tout phénomène est un ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir; elle est en opposition avec la pensée réductionniste actuelle qui traite séparément certaines parties seulement.
Malgré l’évidence, remettre le monde des humains dans sa vraie trajectoire, est inconcevable pour l’individualisme, la dominance, le capitalisme, le libéralisme, l’ultralibéralisme, le profit, la spéculation …, les habitudes, la dépendance ; il y a trop intérêt à le maintenir en l’état. Il reste l’explication, pour subir, en comprenant pourquoi, affrontements et rapports de force resteront les bases du règlement provisoire des urgences. Tant que ces racines profondes du mal ne seront pas reconnues et combattues, rien ne sera résolu : dettes, violences, terrorisme, migrants, pollution, changements climatiques, bulles, crises, déficit, chômage, lois sur la gestion du travail,…, car tout est lié !

Un bon exemple de cette globalité nécessaire est l’émission C dans l’air de jeudi 10/03, sur les conséquences, la façon de penser, de préparer, d’anticiper, d’organiser, etc., une possible crue centenaire de la Seine au niveau de la région parisienne !

Quant à la gestion d’un risque nucléaire majeur, arrivé et reproductible, c’est consternant, angoissant ; il y a non assistance à personnes en danger !

Bordeaux ne se trouve qu’à 45 km des quatre réacteurs de la centrale du Blayais, très proche de la mer ; elle irradierait toute la zone viticole, les eaux de la Gironde qui débouchent suivant les marées, dans le golfe de Gascogne (zone de pêche) et lagglomération bordelaise !

Les deux réacteurs nucléaires de Nogent-sur-Seine sont à 94 kilomètres de Paris !

Cette vision systémique globale du fonctionnement du monde raisonne et résonne au dessus des partis, des états…, universelle, elle est à même de gérer la mondialisation ; elle émet beaucoup de réserves sur l’opportunité de suivre les conseils du Medef en facilitant le licenciement et la flexibilité de l’emploi et des salaires… pour améliorer le sort de l’humanité !

par  Georges Vallet

Crédit photos : buvettedesalpages.be

 

L’ours attaque… en justice

Logo+nomferusCette semaine, les associations Ferus et Pays de l’Ours-Adet ont adressé à AltPy comme à tous les organes de presse locaux, un nouveau communiqué de presse. A lire ci-dessous.

                                                                                     Hélène Lafon

 

Arbas, le 16 avril 2015

Pyrénées : Ferus & Pays de l’Ours – Adet passent à l’attaque

Confrontées depuis des années à l’évidente mauvaise volonté de l’Etat, les associations Ferus & Pays de l’Ours – Adet déposent ce jour un recours devant le Tribunal Administratif contre l’Etat pour « manquement à son obligation de protection de l’ours brun dans les Pyrénées ».

Les études sont formelles : la population d’ours dans les Pyrénées n’est pas viable et le seul moyen de la sauver est de lâcher des ours supplémentaires.

Face à l’immobilisme du Ministère de l’Ecologie, nous n’avons malheureusement pas d’autre choix que de saisir les tribunaux.

Les manœuvres gouvernementales pour perdre du temps durent en effet depuis 2010, avec la fin du dernier « Plan de restauration de la population d’ours ».
Chaque ministre s’ingénie depuis à « jouer la montre » en demandant une Nième étude ou une concertation de plus, dont tout le monde connaît les conclusions, juste dans le but, inavoué mais évident, de passer ce dossier « délicat » à son successeur …

Maintenant, c’en est trop !

Puisque la Ministre de l’Ecologie n’a plus les convictions nécessaires pour protéger la biodiversité, nous avons décidé de l’y contraindre en demandant au Tribunal Administratif de reconnaître ce manquement fautif de l’Etat en regard des Lois et Directives Européennes.

Peut-être qu’une condamnation compensera son manque de bravitude …

L’équipe de Pays de l’Ours – Adet

Un bel exemple de courage et d’énergie pour défendre des convictions…

Mais pourquoi tant de réticence de la part de l’Etat ? En raison d’un coût exorbitant ? En raison d’un risque pour les hommes, les troupeaux et plus généralement l’activité des zones concernées ? En raison de l’opposition ou tout au moins d’une faible adhésion des autochtones ? Et avant tout, est-il vital pour l’avenir des Pyrénées d’y réintroduire des ours ? Est-ce chercher à maintenir un élément de biodiversité ou à réaliser un rêve d’enfant.

Pour ? Contre cette réintroduction ? Faisons le point confrontons les avis. Donnez-nous le vôtre.

– par AltPy Rédacteurs

 

De la culpabilité individuelle à la responsabilité collective, une révolution culturelle est en marche.

complexite-medias-mediaculture.fr_L’humanité, au cours de sa longue histoire, a quitté le comportement solitaire de la majorité des espèces, pour une gestion sociale donc collective, étape cruciale dans la nature et la qualité des rapports entre les individus. L’individualisme lié à la vie solitaire était remplacé par une gestion systémique. Ce fait, biologiquement acquis au cours de l’évolution, est en progression dans le domaine culturel mais a du mal à s’imposer.

Le moins qu’on puisse dire est que la situation économique et sociale ne fait qu’empirer. On peut s’interroger.

Chacun accuse chacun, à tour de rôle, d’en être la cause !

Haro, successivement, sur les : agriculteurs, notaires, élus, enseignants, banquiers, éboueurs, grands patrons, collectivités territoriales, chômeurs, routiers, homosexuels, juifs, arabes…, les retraités.., le CO2, le climat, le chat du voisin, l’arbre de la voisine.., même les insectes ont leur part !!

«Diabolisés» séparément, il est normal qu’ils réagissent à tour de rôle.

Cette «culpabilité» stigmatisée, de chacun séparément, ne peut conduire qu’à une contestation corporatiste se transformant en une révolte commune. Serait-ce un objectif politique recherché ?

C’est, en fait, la «responsabilité» de tous, du fait des interrelations et interactions incohérentes de plus en plus nombreuses entre les uns et les autres. Dans cette manière de vivre ensemble les nouvelles technologies ont largement leur part !

LA CAUSE, comme Rome, est l’objet de tous nos ressentiments ; il faut l’identifier et la supprimer, si nécessaire : le roi est coupable, on le décapite, une tuile nous tombe sur la tête, la cause en est le vent, supprimons le !! Les dépenses de l’Etat sont trop élevées : il faut les diminuer, tout de suite, en sacrifiant l’immédiat : la santé, la famille, les générations futures, la culture.., à ce but supérieur ; des modèles mathématiques viennent chiffrer les économies. Comme si le roi, le vent, la santé, la famille, la culture…. était «La seule CAUSE» !

Héritée d’Aristote, la pensée rationnelle, répandue dans le monde occidental surtout, est marquée par une approche linéaire : il convient de séparer le plus possible (analyse), de dénombrer, en partant d’un tout pour arriver à ce qu’on suppose être plus «simple» !!

Descartes en a été le promoteur au 17ème siècle.

Ce principe du réductionnisme a été la base de la méthode scientifique. Pour comprendre la réalité il faut commencer par isoler les divers composants. L’approche «linéaire» considère qu’à un problème donné, il y a une cause antécédente bien précise ; on recherche ensuite une solution «simple et immédiate».

La simplification est un mécanisme d’autoprotection pour gagner en résistance mentale et se protéger du doute déstabilisateur.

Cette démarche «primitive» a été nécessaire car elle a enrichi énormément la connaissance ; elle a été une étape dans l’approche de celle de la constitution de la réalité, mais la compréhension (synthèse) de la fonctionnalité globale est en attente.

La fragmentation du savoir entraîne la surspécialisation, d’où une difficulté de communication grandissante entre les spécialistes et un isolement des disciplines les unes des autres d’une part et du monde réel, d’autre part.

Cette pensée, bien ancrée, conduit actuellement, sur n’importe quel sujet, à faire appel aux «experts», aux spécialistes : politique étrangère, économie, finance, etc.

L’expert, en somme, représente la forme laïcisée du principe de transcendance.

Son savoir et sa neutralité le placent, croit-on, au-dessus des querelles et des criailleries démagogiques. En réalité, tout cela est faux car :

• Bien souvent, ce statut d’expert est totalement usurpé.
• Il n’existe pas, c’est humain, d’expert totalement neutre.
• L’expert, en admettant sa connaissance précise dans un domaine, ne tient jamais compte des conséquences que les mesures qu’il préconise peuvent engendrer dans les domaines gérés par d’autres experts, donc finalement sur l’ensemble de la collectivité.
• Les experts «perroquets» sont nombreux !

Dans la pyramide de verres qui représente la société, l’expert prétend, pour rembourser la dette, qu’il faut retirer plusieurs verres à la base !

L’expert, pour faire «scientifique», fournit des données chiffrées ; il a confiance en un modèle mathématique permettant de prévoir, organiser et contrôler les conséquences de nos actions. Or, ces données ne représentent qu’une infime partie des composants interactifs du système.

• Ceci contribue à développer la croyance que nous pouvons identifier «la cause» et comprendre la réalité en disséquant et en isolant des variables.
Prendre des décisions en s’appuyant sur des chiffres signifie que les données non chiffrables ne rentrent jamais en compte ; pourtant leurs retombées sont souvent bien plus importantes, influentes et dévastatrices.

Cette démarche analytique est de plus en plus présente :

• En politique, dans les réseaux sociaux, on ne fait qu’analyser les échecs point par point car c’est facile et «rémunérateur» (argent et audience) ; la critique règne en maître dans tous les domaines, le «y a qu’à» débouche toujours sur une solution simple et ponctuelle ; trop de CO2, «il y a qu’à» le séquestrer ou le diminuer…..!!Trop de dépenses publiques, il faut réduire l’allocation chômage !!

La pulvérisation des problèmes et des réponses non élaborées dans une démarche synthétique globalisante est vouée à l’échec car tout est lié.

• Depuis des décennies, tout explose, tout se «pulvérise», on en est arrivé aux nanoparticules ! Or, les résultats extraordinaires obtenus, souvent stériles pour la collectivité, pourraient avoir un intérêt majeur si on les introduisait dans une synthèse constructive, globalisante, enrichissante pour la collectivité, donc, pour chacun.

Si la démarche linéaire a eu et a encore son efficacité dans les domaines très restreints de la vie courante immédiate, l’explosion de la démographie, la quantification, la fréquence et l’extension des échanges dans le monde entier, imposent de transformer complètement la gestion des problèmes ; ils ne peuvent absolument plus être solutionnés par ce raisonnement linéaire : finance, climat, pollution, santé, circulation, urbanisation, agriculture….

La pensée linéaire a atteint ses limites, le fonctionnement du monde n’est pas linéaire il est systémique.

Le concept de système remonte aux années 1940 ; il a d’abord été abordé par les physiciens: recherches sur l’intelligence artificielle (1959), mise au point d’une théorie sur la dynamique des systèmes (1971)….

L’approche systémique a accompagné la naissance de l’écologie. Elle a engendré le concept d’écosystème, élargi plus tard au concept d’écosociosystème lorsque le concept d’environnement, initialement confiné au milieu naturel, a intégré les aspects économiques, sociaux et culturels.

Un système est composé d’éléments reliés entre eux par un réseau de transport et de communication ; notre société, le monde, sont des systèmes et ils sont complexes car :

• Ouverts, et assurés par des relations et actions mettant en jeu : Matière, Energie, Information.
• Il en résulte des qualités dites émergentes, donc créatives, que les parties ne possèdent pas.

La découverte du nouveau n’a jamais été «individuelle» mais l’émergence d’une lente maturation collective dans le temps et l’espace.

• La résistance au changement est assurée par des mécanismes de régulation agissant par petites touches et non par des ruptures.

Si le raisonnement linéaire conduit à l’analyse, à l’individualisme, au monopole, donc à la compétition et aux antagonismes, la démarche systémique conduit à la synthèse, la diversité, la collégialité, la reconnaissance de l’intérêt de l’autre, l’empathie, et la force de l’union.

Amoindrir l’autre, c’est s’amoindrir soi-même car on en dépend.

C’est le seul raisonnement viable dans un monde globalisé.

Un exemple de réflexion intéressante est fourni par un ancien élève de l’ENA (texte de Bernard Zimmern en 2005). On peut lire : «Si le savoir spécialisé est indispensable, le cloisonnement de la connaissance et la fragmentation des savoir-faire sont autant de pièges dont il faut se garder.»

Pire que cela, cet ancien ajoute: «Dans un système entièrement consacré à la réplication de ce qui est, où tout est fourni et obligatoire, ce qu’il faut penser, la façon de le penser et de l’exprimer, où la contrainte de temps prédomine, analyse et synthèse constituent non seulement une perte de temps mais aussi et surtout un risque et un coût. La réflexion, la compréhension globale sont à proscrire, parce qu’elles sont inutiles et dangereuses.»

Discréditant la réflexion et l’analyse, tout concourt à écarter les gens de la réalité. 
Le résultat en est un conditionnement à la perte de sens.

Il manque un grand synthétiseur. Sera-t-il un prix Nobel, un HGM (Humain Génétiquement Modifié), un hybride homme-machine ou une machine douée d’intelligence artificielle ?

– par Georges Vallet

Crédits photos: mediaculture.fr

 

Le mieux supposé est parfois l’ennemi du bien !

PastedGraphic-1D’après La République des Pyrénées, le 23 juillet 2014, le PDG de GDF Suez posait la première pierre de la centrale de cogénération biomasse Biolacq. La centrale produira 89 GWh d’électricité par an. Elle consommera 160 000 tonnes de biomasse par an, dont 20 000 tonnes collectées dans le massif montagneux des Pyrénées. Le recours à cette énergie devrait permettre d’éviter le rejet de 86 000 tonnes de CO2 par an.

Cette utilisation industrielle de la «biomasse» suscite des interrogations :

Au niveau de la définition déjà. Toujours dans La République des Pyrénées :

«La biomasse recouvre l’ensemble des matières organiques (bois, plantes, déchets) susceptibles de devenir des sources d’énergie….. L’intérêt de cette énergie est qu’elle est considérée comme renouvelable»

Ce n’est pas la définition  scientifiquement retenue :

  • Grand Larousse encyclopédique: «Masse de matériel vivant d’un biotope donné, par unité de surface ou de volume; les biomasses dépendent moins de la quantité d’énergie fixée que de la durée de vie des organismes.»
  • Cours «les Ecosystèmes»: Master, CAPES, Agrégation, Dunod:

«C’est la quantité de matière vivante, eau comprise.

Utiliser la biomasse comme source d’énergie, reviendrait à brûler sur le  bûcher» des êtres vivants !

Le terme bio veut dire «vie». La masse organique évoquée dans l’article cité en référence, n’est pas la biomasse mais de la «nécromasse» ou «sapromasse».

Il faut dénoncer l’utilisation abusive, à des fins économiques, de tous ces termes employés de façon volontairement inexacte, comme écologie, bio,…

«nécromasse», évidemment, est bien moins porteur !

Dans le fonctionnement normal d’un écosystème, la «nécromasse» devient de la biomasse ; des chaînes alimentaires restituent au sol les sels minéraux et distillent lentement du CO2 ; ils permettront, sur place, une nouvelle photosynthèse ou production végétale. Ainsi, il y a équilibre entre «production» et «consommation»; le recyclage  permet le durable, sans rejet global de CO2 !

Dans le cas de l’utilisation industrielle ci-dessus, on ne produit pas cette biomasse, mais du CO2, de l’eau, des composés organiques volatils(méthane..), des cendres et…. de l’énergie: le but de l’opération.

  • La première forme d’exploitation de la biomasse est l’activité physique.
  • La combustion est la technique la plus ancienne de conversion de la nécromasse en énergie. Cette transformation du bois et des déchets agricoles, industriels et domestiques d’origine végétale produit en effet de la chaleur. Elle peut être utilisée pour la cuisson, le chauffage, la production d’électricité. Les applications vont du simple feu de bois aux chaudières et centrales à haut rendement et à cogénération.
  • La fermentation, grâce à des microorganismes, peut conduire au bioéthanol ou convertir des lisiers, des résidus liquides, des déchets en biogaz.
 Le biogaz, par sa composition (principalement du méthane et du gaz carbonique), est ensuite brûlé dans des groupes électrogènes adaptés.

Ces trois utilisations libèrent dans l’atmosphère du CO2.  

Pour que le bilan en CO2 soit nul, il faut que la durée de re-synthèse de la nécromasse soit égale à celle de son utilisation. Ce sera un an pour du blé, du colza ou de la betterave ; 40 à plus de 200 ans pour les arbres forestiers. Pour les arbres, compte tenu de la quantité et de la rapidité des besoins, les risques de déforestation sont élevés !

Non, le bois énergie ne présente pas un bilan carbone neutre !  

Non, il n’évitera pas le rejet de 86000 tonnes de CO2 par an car, il ne remplacera pas les énergies fossiles, il s’ajoutera !

Il faut tenir compte, dans le bilan du CO2, de celui libéré pendant l’exploitation, surtout dans nos forêts pentues montagnardes à essences variées: ouverture des accès à un matériel lourd, abattage, écorçage, transport, transformation..; la consommation d’énergie(CO2) est importante ainsi que les impacts environnementaux: perturbation d’un écosystème forestier fragile, érosion activée d’un sol instable, transport par camions, usure des routes, risques d’accidents….Dans les pays nordiques, européen ou canadien, la forêt est différente, pratiquement mono spécifique, et gérée industriellement.

Conclusion :

Dire que l’on veut soutenir l’économie en exploitant la forêt, milieu vivant, comme une matière première, à la façon de la mer, du sol et du sous-sol, serait néfaste mais honnête.

Dire que c’est une avancée écologique dans la lutte contre l’effet de serre et un plus pour le développement durable est une vraie «fausse vérité» et un abus de confiance vis-à-vis d’un public non averti.

Par exemple, dans «Les Echos» du 4 mai 2010, Olivier Barbaroux, Président Directeur Général de Dalkia, branche énergie de Veolia environnement écrit : «L’exploitation du bois énergie permet aux essences nobles qui souvent n’étaient plus prélevées, de mieux se développer. Au final, cela accroît leur production de bois d’œuvre et de bois d’industrie.» 

Où est l’orientation écologique ? Dans la nature toutes les espèces sont «nobles» et ont leur rôle à jouer : plantes des sous-bois, bois morts, souches, taillis, sont indispensables à la croissance et à l’entretien de l’écosystème et doivent rester au sol !! Les brûler est anti écologique ! (sans oublier toutes les espèces animales).

Une forêt propre est un écosystème appauvri et faible, donc une aberration écologique !

Une utilisation ponctuelle, au niveau d’une exploitation agricole, de la nécromasse fermentescible produite, pour obtenir de la chaleur, de l’engrais organique … est fortement souhaitable car c’est un recyclage naturel activé.

Une utilisation industrielle des restes du traitement des bois (charpente, ébénisterie..), par combustion, pour le chauffage ou la production électrique, inclut automatiquement un rejet de CO2 et de produits polluants.

Un traitement par fermentation des produits de l’entretien des haies, dégagerait bien plus lentement du CO2, produirait de l’engrais directement utilisable par l’agriculture à la place des engrais chimiques de synthèse issus d’une technologie hautement productive, elle, de gaz à effet de serre.

Le raisonnement officiel consiste à dire que «lors de la combustion du bois, il n’y a pas création de CO2 car il ne fait que libérer celui absorbé par l’arbre lors de sa croissance.» En fait, il faudrait que la quantité libérée par la combustion soit intégralement reprise, sur place, avant un nouveau prélèvement, pour faire une future nécromasse identique. Au rythme d’utilisation, on en est loin !

Qui prendra en charge le réensemencement ou la replantation, son entretien, (CO2 libéré pour cela)…? La stratégie de l’ONF est de couper et vendre du bois !

Les bois utilisés dans les charpentes ou en ébénisterie proviennent le plus souvent des forêts: nordiques, tropicales ou équatoriales (CO2 rejeté pour le transport!). Le CO2 dégagé ne remplacerait pas celui prélevé pour la croissance, il s’ajouterait à celui de Lacq et du voisinage !

Dans le cas de forêts pyrénéennes, les brebis profiteraient d’un air riche en oxygène, les habitants du bassin de Lacq, déjà privilégiés, et du voisinage, d’un air enrichi en CO2 !

Les risques de dégradation d’un milieu déjà très fragile (pente, tourisme, climat…) sont élevés, en particulier vis-à-vis du maintien de la biodiversité. Pour obtenir des bois plus rapidement, mieux adaptés à l’utilisation projetée et plus rentables, la mono-sylviculture industrielle avec engrais chimiques, destructrice des écosystèmes montagnards ou piémontais est déjà florissante avec les forêts de conifères ou les peuplements de peupliers OGM !

Les taillis, les haies, refuges des prédateurs des parasites des cultures, équilibrent l’écosystème agraire; la taille excessive ou la combustion est très préjudiciable à un bon équilibre de la rentabilité des récoltes.

Comme quoi un mieux supposé peut devenir l’ennemi du bien !

Le bien est de réduire d’abord, dans tous les domaines, le gaspillage énergétique colossal volontairement programmé. On pourra alors bénéficier, sans la brûler, de toutes les ressources que la forêt apporte à l’homme. Si l’on veut séquestrer du carbone il faut produire et conserver le bois, mort ou vif.

 

– par Georges Vallet

crédit photos:developpementdurable.com