Essai Economie : « Les politiques sont-ils à l’Ouest ? »

9782343085593rSavez-vous pourquoi, en France, le chômage perdure ? Parce que nous n’avons pas de Stratégie en vue du plein-emploi actif. Une Stratégie homogène, anticipatrice, qui priorise les produits d’amont de l’emploi et supplante l’incohérence tactique de la thérapie d’aval du chômage.

Ce nouvel essai de Max Moreau porte sur la nécessité d’élaborer une Stratégie du plein-emploi actif séquencée en 50 objectifs stratégiques, des idées-force, un Master-Plan à 3 ans et un Budget annuel contrôlé. Des objectifs ambitieux, un idéal pour transcender les Français et répondre à leurs deux inquiétudes essentielles : l’emploi et le pouvoir d’achat. L’auteur recommande la provocation de l’accroissement de la demande par une offre séductrice qui dissocie l’essentiel de l’accessoire. La pensée constamment en alerte, innovante et toujours humaniste, dans une logique implacable, Max Moreau avance méthodiquement ses pions sur l’échiquier économique et invite le lecteur à s’interroger sur les graves problèmes de la croissance et de l’emploi ainsi que sur les limites des gouvernances. La Préface chaleureuse est de Jean-Paul Betbèze, Président de Betbèze-Conseil, ancien Chef économiste du CréditAgricole.

SOMMAIRE

1. Prolégomènes

2. Stratégie du plein-emploi actif

3. Ordonnons les idées-force du plein-emploi actif

4. Master-Plan à 3 ans

5. Budget annuel

6. Feuille de route

7. Contrôle semestriel

8. Note conclusive

9. Glossaire

10. Merci

 

L’AUTEUR

Max Moreau, s’opposant aux déclinistes, cet économiste-romancier est expert international, membre de prestigieux organismes économiques, du Conseil Economique et Social, de la Société d’Economie Politique et de l’Académie de Béarn. Parmi ses récentes publications : La tentation de l’Adour, Suspicions, Ambition économique française, Ascendances, Arrêtez de nous compliquer l’existence et Irradiations.

L’ouvrage peut être commandé sur le site des éditions l’Harmattan ici

 

 

«Aube arrouye, Bent ou plouye» (1)

CaptureEn ce qui concerne le présent, c’est plutôt vent et pluie ! Le matin, au réveil, tout le monde voit rouge; la tempête au sens propre et au sens figuré, met notre pays en alerte orange. Des vents soufflent tous azimuts, des déferlantes de mécontents secouent la République, nous sommes submergés par la pluie et des hordes en colère… Heureusement, comme pour les geysers, l’eau retombe jusqu’à la prochaine vraie fausse nouvelle !
Les médias s’en donnent à cœur joie ; c’est bon pour leurs finances !

Ces zones de turbulences culturelles que nous traversons de plus en plus souvent, ont les mêmes origines que la pensée unique se refuse à admettre.

L’économie, soutenue par la politique, depuis le démarrage de l’ère industrielle, a choisi une voie dont les aiguillages retenus ont conduit à la situation actuelle.

> La première étape a vu naître deux courants de pensée qui ont divergé rapidement :

  • L’un voulait mettre les progrès de la technologie surtout au service du collectif social.
  • L’autre voulait mettre le progrès technologique surtout au service de l’enrichissement individuel ou corporatiste. Cette dernière a pris le dessus.

En plagiant Max Weber on peut dire :
« L’humanité est passée de l’économie pour le salut au salut de l’économie ».

> La deuxième étape, plus récente, montre que la gauche traditionnelle ne se dirige plus prioritairement vers le social mais le sociétal, le social restant la priorité de partis dits plus « à gauche ». Ce choix ne correspond pas aux priorités actuelles ; par contre, c’est un bâton pour se faire battre, le terrain idéal pour rallumer la sensibilité exacerbée de la droite sur ses valeurs ancrées dans la tradition conservatrice.

> La troisième étape, longtemps enracinée dans l’ombre des précédentes, prend son essor. Elle n’a rien à voir avec les autres, c’est une révolution conceptuelle; comme étaient l’héliocentrisme, l’évolution ou l’expansion de l’Univers; elle met du temps pour s’installer et changer les mentalités.

Les deux précédentes ne considéraient que des relations bilatérales entre l’économie et l’homme culturel ; cette dernière fait rentrer dans le jeu un troisième pilier, et acteur incontournable : l’environnement biologique et minéral : eau, planète, atmosphère, Univers.

C’est dérangeant car cela implique de changer les connaissances, les raisonnements, les modes de vie et les politiques. Les arguments résultent du mixage de résultats scientifiques et des constats de l’actualité ; les défenseurs sont de nouveaux arrivants et des déviants dissidents des partis traditionnels. Ils ont pris conscience que tout se tient et interfère en continu, c’est la complexité ; tous les problèmes actuels, qu’ils soient économiques, financiers, climatiques, atmosphériques, sociétaux, sociaux…ont une origine commune : le déséquilibre des flux (Energie, Matière, Information) entre les trois composants : Economie, Homme culturel et Environnement biologique et minéral.

Dans cet imbroglio, nos politiques sont débordés car une autre donnée s’ajoute ; la nécessité, imposée par l’électorat, de résoudre rapidement ces problèmes, accumulés depuis des siècles, pendant les quelques mois qui suivent les engagements électoraux, sous peine de chuter dans les sondages, d’être vilipendé et traité d’incapable !

La hiérarchie des exigences est refusée par la plupart des partis et par la majorité des citoyens, pourtant directement intéressés. Le travail d’instruction et d’éducation est colossal ; la résistance au changement est énorme ; les profiteurs de l’ancien régime ne veulent rien modifier !

L’actualité toute récente devrait pourtant déclencher une réflexion«raisonnable».

  • La répétition de ces tempêtes dévastatrices qui se prolongent dangereusement.
  • La publication des chiffres de l’Organisation météorologique mondiale qui signale que 2013 est la 6ème année la plus chaude depuis 1850. En France, janvier 2014 a été le mois le plus chaud depuis 1900. Si des chiffres isolés ne sont pas significatifs, les tendances le sont ; or, 13 des 14 années les plus chaudes depuis la révolution industrielle ont été enregistrées…ces 13 dernières années ! Quant à la mer, du fait de la hausse de la température, elle se dilate, son niveau a monté en 10 ans autant que durant tout le XXè siècle.

Pendant que les désastres progressent (qui va payer les dégâts de cette inconscience ?), que les causes sont connues, on récite comme des litanies, la nécessité de continuer et même de les amplifier, avec l’accord d’une grande majorité d’entre nous ! Il y a manifestement non assistance à population en danger !

Pendant ce temps, déconnectés de la réalité, nos ténors cherchent leurs «voix» !

Dans les régions, on ne parle que de combines pour prendre la place de l’autre et, alors que les attributions de l’Etat vont s’effondrer, on rivalise pour justifier des dépenses de prestige.

Dans les médias, on «balance» sur les ondes tout ce qui arrive, vérifié ou pas ; il faut absolument semer le doute, le discrédit….

On se délecte dans la zizanie.

L’espace politique et la rue sont occupés par des débats, des slogans et des mots qui s’entrechoquent. On s’étripe sur la PMA, le mariage des homosexuels, l’avortement, le « genre », la famille,…. pour conserver des valeurs ancestrales que l’évolution humaine, sur le terrain, a depuis longtemps balayées. La famille a subi, comme tous les domaines de la société, une fantastique mutation anthropologique : implantation dans l’utérus d’un ovocyte provenant d’une autre femme, cet ovocyte ayant préalablement été fécondé in vitro par du sperme congelé anonyme, séparant l’enfant de son géniteur, adoption d’enfants étrangers dont la parenté est plus qu’incertaine.

Vous avez dit filiation!

D’ailleurs, quand on constate les désaccords, séparations, rivalités, violences…, au sein des familles traditionnelles, on se demande si Napoléon III n’avait pas raison :

«On subit sa famille, on choisit ses amis. » !

L’urgence se trouve aujourd’hui au cœur de la convergence des NBIC, c’est-à-dire de la combinaison et du renforcement mutuel des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives. Ce «small Bang» travaille à l’hybridation entre le naturel et l’artificiel.

Des créatures post-humaines pourraient être des êtres humains «améliorés» par les technologies, «l’amélioration» consistant:

  • à faire une sauvegarde génétique pendant qu’on est en pleine forme, et à mettre de côté pour se réinitialiser un jour. On sauvegarderait le disque dur !
  • à ralentir le vieillissement, à gagner des années de vie grâce à des techniques génétiques (retraites, magot de la grand mère de la famille traditionnelle).
  • à augmenter nos capacités cognitives. Une plus grande mémoire est-elle vraiment utile ?
  • à choisir le sexe et les «qualités» de la progéniture…..

Qui fixera le critère «d’amélioration» ? Qui fera ce choix pour les enfants : la «Famille» ou l’Economie ?

Après les plantes, les microbes, les animaux d’élevage, le génie génétique s’attaque désormais à nous, dans un but thérapeutique tout d’abord, puis pour améliorer et amplifier l’humain en modifiant son programme génétique, c’est-à-dire produire des HGM (Hommes génétiquement modifiés). Les projets pullulent comme le clonage reproductif, déjà en cours chez les plantes et les animaux ; il permet de s’affranchir de la reproduction sexuée et de s’auto-engendrer.

Pour les « trans humanistes » américains, techno-prophètes soutenus par de puissants lobbies industriels, notre patrimoine génétique n’est qu’une information comme une autre, que l’on peut sans tabou, copier, éditer voire réécrire. Et l’homme une machine, qu’il faudra améliorer jusqu’à la rendre pluri-centenaire, plus adaptable à l’économie, voire immortelle…! C’est déjà le projet d’une filiale de Google. Quant aux Chinois du Beijing Genomics Institute, ils séquencent les surdoués pour découvrir les gènes de l’intelligence !

Alors, Bayrou, Uriéta, Habib….ne serait-ce pas bonnet blanc, blanc bonnet, voire bonnet rouge ?????

La déferlante d’adrénaline de nos inconditionnels de la famille traditionnelle ne devrait-elle pas être utilisée pour des combats plus glorieux ?

(1) Aube rouge, vent ou pluie : V. Lespy. Dictons et proverbes du Béarn, page 219.

– par Georges Vallet

crédit photos : hominides.com

Courage fuyons!

dette-publique-276x300François Hollande est en train de réussir l’exploit de faire l’unanimité contre sa politique, faite de non-choix. Ses prévisions,  d’un optimisme coupable, ne cachent pas le manque de courage. Mais dans la course aux prévisions, heureusement que Bruxelles est là pour constituer un contre-pouvoir face à nos bonimenteurs.

On se rappelle que François Hollande avait pour objectif de rétablir l’équilibre budgétaire à la fin de son mandat. Il a très vite fait de l’oublier.

Remplacé par l’objectif de 3% de déficit en 2013, ce dernier fut tout aussi vite oublié, et remplacé par un 3% en 2015, avec l’accord de Bruxelles. L’Europe faisant savoir qu’elle attendait toujours, de réelles économies par de vraies réformes de structures.

Mais le courage n’est pas la qualité de nos politiques (et cela vaut aussi bien pour l’UMP que pour le PS). Malgré les innombrables sources d’économies proposées tous les mois par une Cour des Comptes admirable de professionnalisme (et de stoïcisme), rien n’y fait  (vivement Didier Migaud aux finances…).

Cette politique inconsistante faite d’augmentation de taxes et impôts fait l’unanimité contre elle. Le chef de l’Etat bat tous les records d’impopularité ! Ceci dit cette unanimité ne veut pas dire que les français sont d’accord sur les mesures à prendre… Bien au contraire, c’est le grand écart !

Quoi qu’il en soit, avec les mêmes prévisions de croissance pour la France (0,2% en 2013, 0,9% en 2014 et 1,7% en 2015) l’Europe confirme que notre déficit sera de 4,1% en 2013, 3,8% en 2014 et 3,7% en 2015.

Bref, malgré une petite reprise économique, la dette française continuera d’augmenter considérablement, approchant le seuil de la faillite de l’Etat, moment où le remboursement de la dette et de ses intérêts occupe une place trop importante dans les comptes de la nation.

Et c’est bien normal puisque rien ne change dans un pays ou les dépenses publiques sont 10 points de PIB de plus que l’Allemagne ou que la moyenne des pays de l’union. Ceci représente quand même environ 200 milliards d’euro !

Pendant ce temps notre armée de politiciens « professionnels » prospère à tous les étages de notre mille-feuille territorial. Arc-boutés sur leurs privilèges, défendant bec et ongles une organisation moyenâgeuse, ils mènent notre pays à la faillite.

Pour l’immense majorité d’entre eux, ils n’ont jamais connu une entreprise, jamais travaillé dans un monde concurrentiel marchand, ou si peu. Leur seul but est leur réélection et pour cela ils sont prêts à tout. Et ne leur parlez pas de non cumul des mandats ou de non rééligibilité après deux mandats !

La courbe du chômage ne sera pas bien sûr, inversée malgré tous les artifices mis en place à force d’argent public.

L’Europe prévoit 11% en 2013, 11,2 % en 2014 et 11,3% en 2015 Ce sera donc au mieux une stabilisation.

La France est un bateau avec 4 rameurs et 6 passagers qui fait la course avec les autres pays qui ont 6 rameurs et 4 passagers. Nous serons donc les derniers.

C’est ce qu’a essayé de faire comprendre Standard & Poor’s en dégradant une nouvelle fois la note de la France.

– par Daniel Sango

Tout va très bien madame la marquise…

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Après un an de gestion pépère, François Hollande reste d’un optimisme inoxydable, malgré des sondages calamiteux et les remontrances polies mais fermes des pays européens du Nord et de la Commission. La courbe du chômage sera inversée à la fin de l’année.

Pourtant, sur le tableau de bord de la France tout les voyants sont au rouge. La croissance est nulle, et les prévisions, si elles penchent pour une très légère remontée, ne sont pas franchement optimistes. En conséquence le chômage a augmenté de 10% pour atteindre 11% en mars 2013 et sa hausse continuera puisqu’il faudrait une croissance de l’ordre de 1,5% pour ne serait-ce que le stabiliser. Quant à sa baisse, ceci reste un rêve inaccessible.

Et l’entreprise France n’est pas mieux lotie. Avec un déficit de la balance commerciale de 64, 7 milliards d’euro en 2012, la situation est intenable même si on note une très légère amélioration par rapport à 2011.

La dette française atteignait 1834 milliards d’euro (90,2% du PIB en 2012) et comme l’équilibre budgétaire reste improbable à moyen terme, elle continuera d’augmenter. On comprend l’intérêt de Hollande pour une mutualisation de la dette des Etats au niveau Européen et pour sa monétisation (planche à billets) car en cas d’augmentation des taux, la France rejoindra immédiatement l’Espagne ou le Portugal.

Le déficit public de la France atteindra 3,9% en 2013 (au lieu des 3% prévus). Au delà de ce mauvais chiffre se pose la question de savoir comment on pourra atteindre ne serait-ce que l’équilibre budgétaire?

Avec 46,3% du PIB en impôt, la France va battre le record absolu des prélèvements obligatoires (46,5% en 2014). Ce n’est donc pas de ce côté que viendra la diminution du déficit, le niveau frôlant l’insupportable. Côté économie, par contre, il existe un gisement gigantesque puisque la dépense publique atteint aussi des records (9 points de PIB de plus que la moyenne européenne ou que l’Allemagne). Mais dans ce domaine, c’est silence radio.

Cela ne peut durer. Hollande a annoncé une réduction de cette dépense de 10 milliards par an, mais on ne sait toujours pas où…

Le 28 mai, dans son rapport sur les résultats de la gestion budgétaires de l’Etat en 2012, la Cour des Comptes a appelé le gouvernement à se concentrer sur des « économies structurelles réalisées dans une perspective pluriannuelle ». Au delà du travail très professionnel fait par la Cour des Comptes, saluons le courage de Didier Migaud (et de ses prédécesseurs qui ont suivi l’exemple Seguin) qui essuie régulièrement les réflexions acides de ses collègues socialistes.

Le 29 mai c’est au tour de la Commission européenne qui confirme que Paris avait obtenu deux ans de plus pour ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB, mais en échange de réformes ambitieuses… Et ce ne sont pas les réactions des élus de la majorité, offusqués de cette « ingérence » qui changeront les réalités.

Mais l’opposition de droite ne se montre guère à son avantage non plus. Voilà les conditions optimales réunies pour faire enfin passer de vraies réformes. Pourquoi la droite et le centre ne prennent-ils pas une position constructive de coopération avec le gouvernement Hollande pour faire enfin passer ces réformes qu’ils n’ont pas osé faire eux mêmes quand ils étaient au pouvoir?

Regardons là aussi du côté de l’Allemagne pour aller vers un débat politique plus efficient, plus intelligent, plus intelligible.

Tout va très bien, tout va très bien.

– par Daniel Sango

Les toxicomanes ne sont pas toujours ceux à qui on pense!

GV intoxVivianne Forester publiait en 1996 «L’horreur économique».

Les délires de la Finance, depuis, ont largement supplanté ceux de l’économie. Aujourd’hui, c’est la mise en coupe réglée de nos démocraties, peuples et gouvernants confondus, par les folles logiques de la cupidité financière. Périodiquement, l’actualité nous offre de nouveaux exemples de cette déraison. Voilà le dernier en date.

«Mardi 7 mai, la société générale (154000 salariés dans le monde) a rendu publique sa décision de supprimer un millier d’emplois, au prétexte que les profits prévus pour 2013 n’étaient que de 364 millions d’euros. Cette décision est justifiée par le fait qu’il faut atteindre trois objectifs:

  • Réduire les coûts.
  • Renforcer la compétitivité.
  • Simplifier le fonctionnement du groupe et renforcer les synergies.» J-C Guillebaud.

En rédigeant leur communiqué, les dirigeants de la Société Générale n’ont sans doute pas eu conscience qu’ils reprenaient mot pour mot le discours que prête Costa-Gavras aux personnages dans son film «Le Capital» sorti en novembre 2012.

Tandis que les peuples d’Europe sont abandonnés à la tempête et livrés à l’austérité, alors même que la pauvreté gagne sur le vieux continent; quand le chômage et la précarité s’étendent, la finance renoue avec les bonus.

Si on voulait provoquer une explosion de violence, on ne s’y prendrait pas autrement.

Un certain nombre de médicaments, les neuroleptiques par exemple, deviennent dangereux quand ils sont mal dosés ou pris pendant trop longtemps car, d’une part, l’organisme devient dépendant et il faut augmenter la dose régulièrement, et d’autre part, ils ont des effets secondaires qui peuvent être irréversibles.

Pour sortir de cette dépendance, les doses doivent être réduites progressivement.

Un plongeur qui descend dans des profondeurs de plus en plus importantes peut être atteint de «l’ivresse des plongeurs» lui faisant perdre tout son self contrôle. Pour remonter sans danger, les plongeurs doivent faire des paliers réguliers de décompression afin d’éviter les embolies gazeuses.

On pourrait citer le cas des toxicomanes qui utilisent, comme un patient, mais de façon non contrôlée par des thérapeutes, des psychotropes, analgésiques ou autres molécules chimiques; les médicaments sont devenus des drogues.

Dans ces exemples l’organisme par une utilisation continue et accentuée de substances développe une addiction qui peut être redoutable et dont il faut s’extraire progressivement.

Il est tout à fait curieux de constater que notre civilisation a un comportement tout à fait semblable; l’homme est devenu «accro» à l’argent, à l’énergie, à la vitesse! Nous sommes devenus des toxicomanes légaux et notre dépendance est favorisée par les « dealers » de la finance et de l’économie qui, eux, se portent plutôt bien car l’argent est blanchi sans problème!

Depuis le XIXème siècle, avec une accélération croissante du fait des avancées de la technologie, la demande énergétique, sous toutes ses formes, non seulement augmente, mais devient une consommation dont nous ne pouvons plus nous passer. Sans voiture, sans radio ou télé, sans ordinateur, etc., c’est l’exclusion!

Les grands voyages, les grosses voitures, la vitesse… sont autant de plaisirs qui gomment provisoirement le mal-être, les angoisses de ne pas être reconnus, de ne pas avoir un niveau de vie supérieur à son voisin ou son patron.

Et, en prime, c’est agréable!

C’est là qu’il peut y avoir confusion entre plaisir et bonheur. On se croit heureux pour quelques heures mais le plaisir est fugitif et s’estompe au fil des prises. Il faut donc les renouveler: nouveaux voyages, plus loin en général, nouvelle voiture, 4×4 cette fois, nouvel appartement, nouveau congélateur ou télé, pour obtenir le même résultat. Ce passage à des «produits» plus valorisants risque de se couper de la réalité, celle d’être en mesure de payer, d’où la dépendance à l’argent, à la vitesse, à la consommation et donc cette recherche permanente de nouveaux gains pour davantage de reconnaissance.

Le plaisir et le bonheur de contempler la nature: ses couleurs, ses parfums, ses chants; avoir la curiosité de tenter de mettre des noms sur des animaux ou des plantes, de chercher à connaître leur mode de vie, leur utilité, dans le maintien de l’écosystème qui permet à l’homme de vivre; tout cela c’est presque gratuit. Si c’est inutile pour le PIB, c’est le bien être assuré, et il n’a pas de prix!

Face à cette dépendance, dès lors qu’on s’éloigne des paramètres économiques les plus basiques: croissance, productivité et tutti quanti, l’absence de vision et de projet est terrifiante.

En France, ni la gauche ni la droite n’ont plus grand chose à proposer à leurs électeurs respectifs. Comme l’écrit E. Morin, citant Paul Valéry: « Jamais l’humanité n’a réuni tant de puissance à tant de désarroi, tant de connaissances et tant d’incertitudes».

La classe politique dominante est à court d’idées! Comme une armée en campagne qui manque de munitions, elle avance dans ce début de millénaire en état de pénurie intellectuelle. Renvoyée dans l’opposition, la droite ne sait plus quoi dire à ses électeurs. La gauche ne va pas beaucoup mieux, nonobstant sa présence au pouvoir, ce qui n’aide qu’illusoirement. Quant aux formations radicales elles puisent dans la nostalgie révolutionnaire ou «nationale» de quoi faire rêver, ou faire peur.

Les nouvelles logiques qui gouvernent la démocratie d’opinion sont responsables de cette misère collective. Dans notre univers de l’immédiateté, du tweet, de la web-rumeur et de l’amnésie, les idées ne sont plus que de vagues figures de style ou de buzz. Elles durent ce que durent les roses et se détruisent à mesure. «L’appareil médiatico-politique consomme des idées jetables, comme on brûle du combustible.»

Ainsi rejetons-nous sans cesse un trop-plein de dogmes provisoires et de vérités d’autant plus périssables qu’elles n’étaient pas aussi vraies que cela.

«Souvenons-nous: le modèle britannique qu’il fallait suivre, la (fausse) réussite des Pays-Bas en matière de chômage, le rajeunissement de la social-démocratie par la grâce de Tony Blair et de Gerhard Schröder, le miracle immobilier en Espagne sous Luis Zapatero, la sécurité garantie par l’euro, l’efficience des marchés, le pacifisme de Barack Obama, les vertus de la Grèce devenue européenne, etc. Il ne reste plus rien.»

Le début de la désintoxication et du sevrage, c’est pour quand?

En partie, d’après Jean-Claude Guillebaud.

– par Georges Vallet

crédit photo: agoravox.fr

« Le Courrier d’Espagne », le bimensuel franco espagnol

ce-photo-21Créé en 2004, Le Courrier d’Espagne est la publication franco-espagnole du monde des affaires. Un journal bimestriel  neutre. Son contenu est basé sur l’actualité franco-espagnole, l’économie, les opportunités d’affaires, l’art de vivre et la culture.
Que vous soyez chef d’entreprise ou dirigeant d’une entreprise en relation d’affaires avec le marché espagnol ou déjà implantée dans ce pays, le courrier d’Espagne est fait avant tout pour vous.  Il sera aussi un outil utile à tout étudiant dans le domaine commercial voire en espagnol. Enfin, le liront avec intérêt, tous ceux qui s’intéressent à l’économie de l’Espagne et au mode de vie des Espagnols .

La vocation première du Courrier d’Espagne est de faire découvrir l’économie, l’entreprise et la société espagnole. Mais actuellement, il vise d’autres objectifs :
– Publication d’une enquête sur les Français vivant en Espagne ?
– Publication d’un dossier spécial « Cabinets d’avocats et Audit hispano-français entre le France et l’Espagne.
– Publication d’un dossier sur « Ces français qui entreprennent en Espagne ».
– Actuellement en préparation, un dossier sur « les décideurs francophones d’Espagne » : comment résistent-ils à la crise ? Comment gèrent-ils leur budget et leurs équipes depuis quelques années ?  Que pensent-ils des trois années à venir ?

Mais aussi :
– L’AfterWork!  Créé en 2007, c’est un événement mensuel qui réunit entrepreneurs et cadres supérieurs franco-espagnols avec pour objectif de faire du networking.  Depuis sa  création, plus de 3000 cadres supérieurs s’y sont inscrits et ont participé aux événements organisés.
– Les participants de L’AfterWork peuvent aussi entrer en contact sur le réseau social en ligne : WWW.WOMMS.COM .

Chaque mois, la version papier est éditée en 10 000 exemplaires mais lue par 60 à 70 000 lecteurs, car elle est mise à la disposition de la clientèle dans les grands hôtels, les restaurants, les aéroports et certaines manifestations du monde des affaires. Elle est vendue dans certains kiosques en Espagne et les aéroports internationaux. On peut aussi s’y abonner

Le Courrier d’Espagne, est aussi présent  sur internet :
– La newsletter est envoyée par email deux fois par mois à 10 000 personnes
– Le bi-trimestriel en version PDF est téléchargeable gratuitement, sur la page d’accueil du site, http://www.lecourrier.es/ . Il est aussi distribué sur plusieurs réseaux sociaux en France et en Espagne.

Enfin, des articles de presse sont diffusés :
– Tous les jours sur Facebook, LinkedIn et Twitter.
– Un article nouveau chaque jour sur http://www.lecourrier.es.

– par Hélène Lafon