Comparer des mots à contenu variable dans le temps et l’espace, c’est créer du flou et de la polémique; expliquer c’est mieux pour comprendre !
L‘écologie est avant tout une science dont l’un des pionniers est Darwin.
L’écologie, du grec« oikos », maison et « logos », connaissance, a été définie par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1866 comme la science des relations des organismes avec le monde environnant.
L’écologie doit donc faire appel à de multiples disciplines, comme la géographie, la biologie, la chimie, la physique, la climatologie, les mathématiques…, la sociologie…
Les travaux sont publiés dans le cadre des laboratoires concernés et médiatisés dans des revues spécialisées.
L’écologie n’étant pas politisée, elle n’est ni de droite ni de gauche !
«Ecologie» politique et économie environnementale :
Elle a pris naissance dans les années 1970 sous forme de mouvements, associations, clubs de réflexion, partis politiques, ayant pris conscience, du fait des résultats scientifiques obtenus, du danger pour l’homme de ses comportements. Son objectif est d’analyser, de répertorier, de chiffrer le plus possible, de dénoncer, de combattre et de faire des propositions pour lutter contre toutes les retombées néfastes de la politique économique basée sur la croissance, avec le P.I.B. comme étalon, sur la vie sociale, éthique, physiologique, politique, du fait d’une atteinte à l’environnement.
Parmi les principes énoncés, citons le principe de précaution, de prévention, du pollueur-payeur et le développement durable. Ce dernier vise à trouver une solution à la fois économiquement et humainement viable. Ce sont des formes de développement conçues pour répondre aux besoins présents, sans réduire les capacités des générations futures à répondre aux leurs.
Les dérives qui se sont produites (manque de connaissances de la complexité du sujet, dissensions, luttes intestines), la campagne de dénigrement vis-à-vis d’un raisonnement jugé farfelu, ont semé le flou, la perte de crédibilité chez un public pourtant prêt à adhérer à ces idées (à condition de ne pas modifier ses habitudes !!!).
Cette «écologie» politique a été confrontée au bipartisme ambiant : droite et gauche, seul espace pour ouvrir une vitrine médiatique. Tombés dans ce piège, certains ont trouvé que la droite pouvait s’adapter, d’autres que la gauche apportait des réponses plus combatives et efficaces ; cela ne pouvait être que fiasco et inefficacité.
«Ecologie» politique et économie écologique :
Elle est une émanation de l’économie environnementale mais se rapproche bien plus du fonctionnement naturel, efficace depuis des milliards d’années. Elle n’a rien à voir avec l‘économie actuelle, même l’économie environnementale. Elle est une toute autre vision du monde.
Elle est le passage de l’anthropocentrisme à l’héliocentrisme.
Elle est une vision où les conséquences négatives des systèmes de productions ne sont plus considérées comme des « externalités », comme si l’environnement et la population humaine y vivant n’étaient pas inclus dans le système économique.
L’homme n’est pas en dehors de son écosystème, il en est un des éléments.
La planète est un système adaptatif complexe non linéaire malmené par les activités humaines ; en cause : la croissance. Celle-ci ne peut plus se dérouler dans un monde fini sans entamer la base même du capital naturel et social.
Cette seule évidence suffit pour éliminer toute affinité avec la politique actuelle de droite comme de gauche.
Cela implique d’intégrer la notion de capital naturel, totalement exclu actuellement, avec le capital social et culturel humain, dans une économie qui reconsidère le «mythique» PIB. La restauration de ce capital est un des objectifs, par exemple, de l’agriculture biologique.
Déjà, en 1997, dans la revue Nature, une contribution de Robert Costanza et son équipe évaluaient à quelque 33.000 milliards de dollars par an (estimation minimale) la totalité des services rendus à l’humanité par les écosystèmes de la planète. Cette estimation démontre que la valeur du capital naturel était supérieure au PIB mondial annuel de l’époque, de l’ordre de 18.000 milliards de dollars par an. Divisés par six milliards d’individus à l’époque, ces 33.000 milliards offraient environ 5.500 dollars par personne et par an de services vitaux « rendus » par les écosystèmes, comme la régulation de la composition de l’atmosphère, du climat, l’offre de ressources en eau, le contrôle de l’érosion, la formation des sols, le recyclage des nutriments, le traitement des déchets, la pollinisation, le contrôle biologique, l’habitat des espèces, la production de nourriture, de ressources génétiques,…
Le capital naturel emprunté n’est jamais remboursé et nous payons déjà «des mensualités» : pollution du sol, de l’air, des eaux, santé publique, épuisement des ressources halieutiques, montée du niveau de la mer, réchauffement du climat…
Les fondements de cette économie s’appuient sur un certain nombre de constats :
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Le fonctionnement du monde est un fonctionnement systémique complexe ouvert et auto-régulé où tous les composants sont acteurs avec la même importance car «chaque chose à sa place, chaque place à sa chose, chacun dépend de l’autre». Il n’y a pas de chômage car pas de gaspillage, en économie écologique ! Par rapport à la politique conventionnelle, il n’est pas linéaire et sectoriel, mais global ; il ne réduit pas la participation à certains composants prioritaires ayant, seuls, le pouvoir de spéculer et d’accumuler, pour leur propre intérêt, de dilapider le capital naturel, bien commun à tous.
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Notre planète utilise trois flux issus de l’espace qui assurent par leur utilisation équilibrée et régulée, le véritable développement durable...
>Une Energie renouvelable, variée, limite les retombées déstabilisantes.
>Une Matière gérée en économie circulaire c’est-à-dire recyclant qualitativement et quantitativement le capital naturel utilisé, limitant au maximum les déchets toxiques.
>Une Information, très sobre en énergie, seule capable de créer de la diversité donc de la créativité dans tous les domaines, réserve indispensable pour faire face aux nécessités de l’adaptation aux changements imposés.
L’économie écologique a donc un caractère résolument holistique et transdisciplinaire. Tout phénomène est un ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir; elle est en opposition avec la pensée réductionniste actuelle qui traite séparément certaines parties seulement.
Malgré l’évidence, remettre le monde des humains dans sa vraie trajectoire, est inconcevable pour l’individualisme, la dominance, le capitalisme, le libéralisme, l’ultralibéralisme, le profit, la spéculation …, les habitudes, la dépendance ; il y a trop intérêt à le maintenir en l’état. Il reste l’explication, pour subir, en comprenant pourquoi, affrontements et rapports de force resteront les bases du règlement provisoire des urgences. Tant que ces racines profondes du mal ne seront pas reconnues et combattues, rien ne sera résolu : dettes, violences, terrorisme, migrants, pollution, changements climatiques, bulles, crises, déficit, chômage, lois sur la gestion du travail,…, car tout est lié !
Un bon exemple de cette globalité nécessaire est l’émission C dans l’air de jeudi 10/03, sur les conséquences, la façon de penser, de préparer, d’anticiper, d’organiser, etc., une possible crue centenaire de la Seine au niveau de la région parisienne !
Quant à la gestion d’un risque nucléaire majeur, arrivé et reproductible, c’est consternant, angoissant ; il y a non assistance à personnes en danger !
Bordeaux ne se trouve qu’à 45 km des quatre réacteurs de la centrale du Blayais, très proche de la mer ; elle irradierait toute la zone viticole, les eaux de la Gironde qui débouchent suivant les marées, dans le golfe de Gascogne (zone de pêche) et l‘agglomération bordelaise !
Les deux réacteurs nucléaires de Nogent-sur-Seine sont à 94 kilomètres de Paris !
Cette vision systémique globale du fonctionnement du monde raisonne et résonne au dessus des partis, des états…, universelle, elle est à même de gérer la mondialisation ; elle émet beaucoup de réserves sur l’opportunité de suivre les conseils du Medef en facilitant le licenciement et la flexibilité de l’emploi et des salaires… pour améliorer le sort de l’humanité !
par Georges Vallet
Crédit photos : buvettedesalpages.be