Décidément il ne changera jamais, mais qui sait, changera-t-il le cours de l’Histoire ?

Je dois avouer que je suis un peu lasse de cette politicaillerie pour employer le terme de quelques politiciens, candidats chevronnés à la plus haute fonction de notre Etat durant cette campagne haute en couleur et qui m’apparaît être plus celle de ces derniers, pour quelques-uns, que celle des électeurs que nous sommes dans notre grande majorité. Bien des sujets furent abordés dans les programmes de ceux visant à devenir le ou la Présidente de la République pour ces cinq années à venir mais il me semble qu’aucun d’entre eux et encore aujourd’hui, ne s’est vraiment préoccupé du sort des LGBTI, citoyens de ce pays !

Aucun sauf un qui n’est pas candidat, lui, mais qui n’a pu s’empêcher de mettre son grain de sel s’agissant de l’hommage rendu au malheureux policier tué dernièrement lors de l’attaque sur les Champs Elysées… je veux parler de Xavier Jugelé.

Le personnage que je décris ici étant le père de la candidate Marine Le Pen, le co-fondateur du FN que préside celle-ci, après avoir mis hors-circuit de ce parti ce même Jean-Marie Le Pen … une question demeure, monsieur Le Pen est-il vraiment hors-circuit ?

Soit le sieur Le Pen souhaite la dégringolade de sa fille, cette dernière faisant tout pour dé-diaboliser son parti, et ce ne sera que mieux si il y parvient, soit le personnage Le Pen que l’on connaît pour ses incartades et parce qu’il demeure le papa de sa fille, pense que le FN, une fois au pouvoir, si elle y parvient, aura tout loisir de mettre à mal tout ce que le gouvernement de Monsieur Hollande et particulièrement Madame Taubira durant son ministère auront construit en faisant du mariage homosexuel qu’il soit légalisé !

Avec cette déclaration faite par le sieur Le Pen aujourd’hui sur le malheureux policier assassiné et dont le compagnon a rendu un émouvant hommage lors de la cérémonie officielle … voilà que resurgissent dans mon esprit des propos nauséabonds de celui dont l’humour caustique s’avère hostile envers les gens de couleur, les homosexuels, les femmes, l’immigration, les personnes atteintes du sida et j’en passe …

J’imagine que Marine doit l’avoir mauvaise d’avoir un tel paternel qui pourtant demeure son père, un père fidèle … ce dernier souhaiterait-il mettre des bâtons dans les roues de sa fille qu’il ne s’y prendrait pas autrement … mais revenons à ce qui m’amène et qui est le sujet de mon écrit … les dernières déclarations faites via you tube sur son journal de bord par l’odieux personnage qui s’est dit choqué jugeant : «qu’on rendait plutôt hommage à l’homosexuel qu’au policier», ou encore : «Car la participation de son conjoint, le long discours qu’il a prononcé, a en quelque sorte institutionnalisé le mariage homosexuel et l’exaltait en quelque sorte d’une façon publique. Et cela, ça m’a un peu choqué» et plus encore : «Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d’ailleurs à plus de discrétion. Je crois. C’est mon sentiment» …

Aussi, et parce que nous avons un devoir de mémoire tous autant que nous sommes … je me tiens raviver cette dernière justement afin que personne n’oublie ce qui fut dit par Jean-Marie Le Pen … et il n’y a pas si longtemps que cela … des déclarations sordides à celles perfides monsieur Le Pen excelle dans l’art de la diction et dans celle de la petite phrase assassine empestant de fétides exhalaisons …. Il suffit de revenir sur quelques-unes de ses citations pour s’apercevoir que le sieur n’a guère changé … même si son discours est plus posé aujourd’hui et même si ce monsieur n’a rien à voir avec la candidature de Marine, il demeure un Le Pen … le Le Pen !

Samie Louve

Citations de Monsieur Le Pen.

1. « Je vais vous faire un pronostic : vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons… odorante. […] 4 Juillet 2013 Nice

2. Le sidaïque […] est contagieux par sa transpiration, ses larmes, sa salive, son contact. C’est une espèce de lépreux. » (1987)

3. « Monsieur Durafour-crématoire, merci de cet aveu. » (2 septembre 1988)
« La première usine qu’il faut faire en France, c’est une usine à couilles ! » (2012)

4. « Mon personnel de maison est noir, mon cuisinier est noir […] que faut-il que je fasse ? Que je me marie avec un noir, homosexuel et sidaïque ? » (21 avril 2002)

5. « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. » (13 septembre 1987)

6. « Hiroshima est un détail de l’histoire aérienne de la guerre » (18 septembre 1987)

7. « Je vais te faire courir moi tu vas voir, rouquin…PD! » (1997)

8. « La Déclaration des droits de l’Homme marque le début de la décadence de la France » (26 août 1989)

9. « Oui, je crois en l’inégalité des races. Aux Jeux olympiques, il y a une évidente inégalité entre la race noire et la race blanche, c’est un fait. Je constate que les races sont inégales. » (9 septembre 1996)

10. « Le bobo est plutôt de gauche et il est plutôt poilu de la gueule. C’est la mode musulmane ça, d’être poilu de la gueule. Comme ça, ça vous fait prendre pour un FLN. »(17 avril 2012)

11. « Un homme qui ne boit pas de vin n’est pas tout à fait respectable, selon moi. » (29 juillet 2011)

12. « Il faut qu’il y ait une autorité, et nous pensons que l’autorité la plus qualifiée dans un ménage est celle de l’homme » (1979)

13. « Le général De Gaulle était-il plus courageux que ne l’était le Maréchal en zone occupée ? Ce n’est pas sûr. » (1996)

14. « L’homosexualité n’est pas un délit, mais elle constitue une anomalie biologique et sociale. » (13 février 1984)

15. L’immigration ? « Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois. » (20 mai 2014)

16. « Je comprends tout à fait qu’on mette en cause la démocratie, qu’on la combatte. » (8 avril 2015)

17. « Je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. » (8 avril 2015)

18. Il y a peut-être des homosexuels, mais il n’y a pas de folles au FN ! Les folles on les envoie se faire voir ailleurs ! »
A l’AFP le 2 septembre 1995 après la mort de Jean-Claude Poulet-Dachary

Février 2007 « Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d’ouverture ou de fermeture, mais dans le marais de Picardie, on ne peut chasser le canard en février »

 

Les primaires assassines.

A moins d’être aveugle, innocent ou inconscient, le deuxième tour de l’élection présidentielle ne recèle aucun mystère. Emmanuel MACRON sera désigné le 7 mai pour diriger la France. Comment pourrait-il en être autrement après les appels en sa faveur d’élus de tous bords espérant conserver leur siège, du premier ministre, du parti socialiste, des ténors Républicains dont la voix est chaque jour moins audible et du chef de l’état lui-même qui, à ce titre, devrait observer une parfaite neutralité.

Un tel déferlement ne manque pas d’interpeller. Il n’est pas sans rappeler celui de 2012 où le slogan était  » Tout sauf Sarkozy « . On connaît la suite. Le procédé est honteux. Il conduit non à élire un candidat, mais à éliminer son concurrent. Autrement dit, aujourd’hui, c’est  » Tout sauf Marine Le Pen « .

Tout y passe depuis l’usage éhonté du  » front républicain  » à celui de la candidate de  » l’extrême droite « , car personne, sauf ceux qui en tirent profit pour affoler l’électorat, ne peut définir ces deux notions qui sont seulement la création d’une classe politique soucieuse de ses privilèges.

Les mœurs ne changent malheureusement pas. La trahison a été au centre du scrutin. Ainsi Emmanuel Valls, après s’être engagé, par écrit, à soutenir le candidat qui remporterait la primaire de gauche, s’est empressé de soutenir Emmanuel Macron, se déclarant prêt à gouverner avec lui. Robert Hue, ancien leader du parti communiste en fait de même.

Mais plus surprenante est la position d’une majorité des responsables Républicains qui entonnent la même antienne. Ces derniers sont probablement les plus hypocrites parce que leur position est bancale. En effet, s’ils soutiennent Emmanuel Macron au nom de  » Tout sauf Marine Le Pen  » ou de « barrage à l’extrême droite », leur grand dessein désormais est de devenir une force d’opposition à Emmanuel Macron, comme l’expliquait récemment sur les ondes un ancien premier ministre Républicain.

Ils visent évidemment les élections législatives en espérant obtenir à l’Assemblée Nationale une majorité qui leur permettrait d’empêcher Emmanuel Macron de mettre en œuvre son programme et suggèrent la désignation de François (c’est semble-t-il le prénom obligé pour exercer de hautes fonctions, sauf avatar) BAROIN comme premier ministre.

Autrement dit, ils le soutiennent comme la corde soutient un pendu, tandis que d’autres sont prêts à renoncer à leur étiquette d’origine pour le logo  » En marche « .

Encore et toujours des arrière-pensées par nature perfides. N’ont-ils pas compris que l’électorat ne veut plus du partage du pouvoir en deux camps et si l’on peut rendre un seul hommage au président Hollande, c’est celui d’avoir donné le jour à une créature d’autant moins vulnérable qu’elle est vierge de tout engagement politique antérieur, lui permettant de rassembler autour d’elle des sensibilités qui n’ont cessé de se combattre jusque-là. Autrement dit, il sera parvenu à faire siéger dans le même camp des personnages qui se sont toujours combattus par principe, sans autre souci que d’apparaître dans la majorité ou l’opposition.

L’histoire dira si le calcul était bon mais un fait est sûr beaucoup sont prêts au parjure en attendant un autre mouvement de fond. L’essentiel étant pour eux de se perpétuer.

Pierre Esposito

Tous pourris et ensuite ?

J’écoutais ce matin le énième micro trottoir à propos des présidentielles, cette fois du point de vue de la rémunération des politiques. « Trop payés » disait Monsieur Poncif , « et en plus ils ne foutent rien, ils sont invités à des tas de repas pour couper des rubans et ils ne payent ni le train ni les impôts etc… ».

Je me mettais à la place de l’élu consciencieux qui écoutait ça. Et qui lui devait penser à la cohorte des Poncif et des Lambda qui font la queue à sa permanence pour une histoire de points sur leur permis ou pour bénéficier d’un petit coup de piston pour l’attribution d’un logement social ou pour les études de la petite ou pour un boulot pour le cousin. Les mêmes Poncif et Lambda qui payent leur plombier au schwartz ou carottent la TVA dès que l’occasion se présente, rabotent leurs impôts et grugent l’Etat et leurs concitoyens en s’en vantant qui plus est. Un sport national. Cet élu qui court entre trains et avions pour assurer du mieux qu’il le peut sa présence dans l’hémicycle où l’attendent les commissions auxquelles il se doit de contribuer après avoir absorbé une masse de documents souvent très indigestes, et sa circonscription, parce que ses électeurs le voient encore comme un faiseur de miracles. Avant de le poignarder dès qu’il a le dos tourné. Qu’attendons-nous de nos élus ? Pourquoi leur reprocher d’être à l’image de notre société ou à la nôtre ? Comment expliquer à Monsieur Lambda ou à Monsieur Poncif que tout ne peut pas être mesuré à l’échelle de ses propres revenus, à la vision de ses propres lunettes, à la lumière de sa propre ampoule. Qu’on peut vivre mal avec un Smic, certes, mais aussi avec 10000 € par mois si on en dépense 11000. Cette propension à tout ramener à sa propre dimension, souvent toute petite, sans rien essayer de comprendre, sans rien mesurer d’autre que ce qu’on connait, c’est à dire souvent pas grand chose, est le résultat d’un égalitarisme borné amplifié par le tout-pour-ma-gueule usuel et associé à une transparence érigée en dogme par des médias autoproclamés justiciers et eux-mêmes instrumentalisés par une justice politisée.

Voilà ce que nous laisse le Président normal et sa cohorte de donneurs de leçons. Voilà le résultat d’années de crasse démagogie et de pratiques dévoyées mal cachées derrière les petites blagues d’un Robespierre souriant. Hollande n’a pas cessé au nom de sa prétendue vertu de rogner les libertés individuelles, de créer des juridictions d’exception et d’user d’un état d’urgence qui fait de nos soldats les cibles vivantes de pauvres fous pour mieux maintenir le peuple aux mains d’une minorité de gauche. Minorité toute puissante dans l’administration, les syndicats, la presse, l’enseignement, la justice, bref dans tout ce qui permet à notre Etat socialiste de contrôler plus de 55% de notre PIB au nom de l’égalité sociale. L’affaire Fillon en est la plus parfaite représentation. Qui voudra demain faire de la politique dans ces conditions en se risquant à défendre une pensée libérale ? Des Messieurs Propre, garantis pure laine vierge ? Des milliardaires à la Trump qui auront les moyens de se payer des campagnes électorales sur leur cassette personnelle au lieu d’essayer d’en couvrir les frais avec des sociétés de conseil ou des emplois familiaux ? Des poupées téléguidées par des milliardaires « roses » façon Macron ? Des naïfs imbéciles et démagogues ?

Ou des politiciens populistes et retords à la Chavez ou à la Trump qui sauront endormir le peuple en lui racontant ce qu’il veut entendre pour mieux se servir une fois au pouvoir d’un Etat devenu, sans que nous nous en apercevions, totalitaire et liberticide.

La démocratie a un prix et il est élevé aujourd’hui. Si François Fillon était un politicien corrompu ou asservi à toutes sortes de pouvoirs, il n’aurait certainement pas eu besoin de recourir à des petits bricolages en famille pour financer sa campagne. Ces accusations sont misérables et j’en suis certain, une majorité d’entre nous saura s’en souvenir le 23 avril.

FreeWheels

Propositions, résolution, révolution, malversations, déploration…

Bien des observateurs avaient remarqué l’abondance de candidats à la présidentielle dont le nom se termine par « on ».  Mais cette campagne est marquée par bien d’autres rimes ou allitérations.

J’avais résolu de ne pas m’exprimer sur les propositions des candidats afin de laisser à chacun le soin de les étudier et de les évaluer. Tout au plus, j’envisageais de donner quelques pistes de lecture. Mais les rebonds de la campagne ont présenté tant de péripéties qu’il est inévitable de les évoquer, surtout lorsqu’ils concernent des personnages politiques locaux comme François Bayrou.

Même si l’on n’est pas de son camp, on ne peut être que frappé par la virulence des commentaires suscités par l’article « Bayrou circus ». Ce site qui se voulait représenter une diversité d’opinions se serait-il rangé sous la bannière d’un Éric Ciotti, qui, sur BFMTV, deux heures à peine après la déclaration de François Bayrou éructait son venin ? Ce faisant, il offrait une belle démonstration de la portée de la démarche du président du MODEM et de la panique des soutiens de François Fillon. De fait, la démarche de François Bayrou a été suivie de nombreux ralliements à Emmanuel Macron et surtout d’une remontée spectaculaire dans les sondages qui l’ont (provisoirement) placé en tête devant Marine Le Pen.

Le renoncement de François Bayrou était marqué d’un réalisme, tout comme celui d’Alain Juppé. Mais alors que ce dernier s’oriente vers un certain retrait de la vie politique, le renoncement de François Bayrou  se veut promouvoir un rebond du centre, et l’on ne peut pas dire que la défense du centre n’a pas été le fil conducteur de sa carrière. La situation est favorable pour une telle entreprise (alors que le système favorise sa lamination), car beaucoup d’électeurs doutent de la faisabilité des propositions de la gauche ou s’opposent au populisme et à la xénophobie de la droite dure.

Il est vrai que la trajectoire d’Emmanuel Macron pouvait susciter des interrogations et que son programme n’était pas clair (les autocars Macron et l’ouverture de magasins le dimanche pouvant difficilement être considérés comme relevant d’une « révolution », le titre de son livre). D’où l’habileté d’avoir posé des conditions fortes pour cette « alliance ». Le choix de ce dernier mot n’est d’ailleurs pas indifférent, et il aurait pu susciter plus de commentaires.

Le titre du livre « Résolution française » de François Bayrou pouvait laisser penser à une direction inverse de celle qui a été prise par François Bayrou. Que de sarcasmes eussions-nous entendus s’il avait poursuivi sa chasse à la Présidence !

Les conditions édictées par François Bayrou ne ressortent pas de petits arrangements tactiques. Elles sont cruciales pour l’avenir de la démocratie dans ce pays. Surtout la question de la moralisation de la vie politique et le respect que l’on doit au travail. D’autres exigences ne sont pas indifférentes, comme une meilleure représentation de la variété des opinions, par exemple par l’introduction d’une dose de proportionnelle mesurée au niveau national (ou au niveau régional afin d’apporter un peu de cohésion et d’intérêt à ces territoires régionaux). Plus encore, aux yeux de bien des citoyens conscients des dangers que court notre monde, une prise en compte de notre environnement s’impose. L’appui de femmes et d’hommes venus d’horizons variés devrait enrichir les propositions. Définir des directions claires, honnêtes et progressistes est plus important que de chiffrer des mesures. C’est du moins ce que pensaient Antoine Condorcet, Charles de Montesquieu et Charles de Gaulle.  Ce n’est pas l’un d’eux qui a écrit les lignes qui suivent. Les Paloises et les Palois peuvent être fiers qu’elles l’aient été par leur maire et qu’il ait conformé ses actes à ses paroles.

Paul Itaulogue

« Ni les honneurs fugaces, ni les victoires frelatées, n’ont à mes yeux rien qui vaille la peine. On ne donne pas sa vie pour de la gloriole, pour des chapeaux à plume et des galons. On donne sa vie pour les siens, pour la vérité, pour qu’un peuple y voie clair. » François Bayrou

F. Bayrou, Résolution française, Les Éditions de l’Observatoire, 16,90 euros

E. Macron, Révolution, XO Éditions, 17,90 euros

J.-L. Mélanchon, L’avenir en commun, Seuil, 3 euros

J. Attali et France 2022, Cent jours pour que la France réussisse,
Fayard, 20 euros

A. Verdier-Molinié, Ce que doit faire le (prochain) président, Albin
Michel 20 euros

François et Emmanuel

palais_de_l_elysee_0005Fiancés du printemps, mariés avant l’été ?

Dans son dernier article notre ami PYC glosait sur les relations entre les hommes et les animaux aux Pyrénées.

Mais, pour coller plus à l’actualité, nous avons ici, dans les Pyrénées occidentales, deux hommes qui ont dans leurs mains rien moins que le destin de la France. A savoir l’accès à la plus haute fonction : celle de président de la République. On peut rappeler que, autrement, il s’agirait d’une reine. Une souveraine qui ne serait pas Anne de Bretagne mais un certaine Marine toute de bleu vêtue .

Nous avons donc, primus inter pares, en ce qui concerne le caractère béarnais François Bayrou, 65 ans, l’archange de Bordères, maire de Pau et ancien président du conseil général. Incidemment l’auteur d’une très honnête biographie d’Henri IV certainement le plus populaire et, sans doute, le meilleur des 40 rois qui firent la France. Il faut reconnaître que dans ce challenge il ne joue qu’un rôle de supplétif, de connétable ou de porte-flingue, néanmoins avec des atouts considérables à savoir avoir obtenu aux présidentielles de 2007 environ 20 % et 10 % à celles de 2012.

A l’évidence dans ce jeu, en cette année de grâce de 2017, il ne peut jouer qu’une place de faiseur de roi au service du bouillant Emmanuel Macron, venu du grand nord quelque part du côté d’Amiens ou du Touquet. Plus jeune, plus brillant, philosophe, énarque inspecteur des finances et parmi les plus brillants des banquiers d’affaire.

Et, en plus, sympathique et avenant. Et alors quel rapport avec nos Pyrénées ? Et bien c’est sa grand-mère, principale d’un collège du côté de Bagnères-de-Bigorre, qui aurait éveillé sa sensibilité (très ténue) de gauche. Un endroit (Bagnères) où il revient souvent et qu’il apprécie.

Tous les deux, le petit Macron, classé numéro deux dans les sondages, et l’archange de Bordères qui peut amener une bonne part de ceux qui, un jour, ont voté Modem ont une carte à jouer.

Et surtout surgit la descente aux enfers de François Fillon le mari de cette pauvre Pénélope qui en leur pimpant manoir, lui tricote des pulls pour l’hiver ainsi qu’à leurs enfants pour une très honnête rétribution. Avec tout cela les carottes sont presque cuites.

Sur le fond ce sont deux centristes sociaux et européens. Même si on devine chez Macron une certaine fascination pour le libéralisme qui heurte toujours l’inconscient politique français. Et aussi un certain amour de la globalisation qui a montré toutes ses limites surtout avec l’avènement du terrible Donald aux USA et du Brexit anglais.

Pierre Yves Couderc

Oloron le 04/ 02/ 2017

Le Béarn, la France : politique et religion

gaveorthezDans le débat public la religion fait un come-back remarqué. Cela, d’une part, à cause sans doute de ce qu’il est convenu d’appeler l’islamisme, d’autre part à cause des propos de François Fillon. (au passage que de François !!!)

(Fillon qui ne semble plus se rappeler qu’il est passé par le gaullisme social, Bayrou, l’archange de Bordères, François le pape italo-argentin nouvel icône comme Gandhi ou Mandela).

Bon, revenons à nos moutons voire à nos agneaux (agnus dei qui tollis Fillon et Bayrou connaissent sûrement la suite .) puisque monsieur Fillon, le chevalier à la triste figure, souvent un peu morose possessionné dans la Sarthe, abonné à la seconde place sous Philippe Séguin et sous Nicolas Sarkozy, vainqueur de la primaire de la droite, s’est déclaré gaulliste et chrétien .

Gaulliste, à droite comme à gauche, cela ne mange pas de pain et cela pose son homme. Le mélange des deux pourquoi pas sinon qu’en France et en Béarn c’est beaucoup plus inhabituel.

En Béarn l’archange de Bordères, actuellement maire de Pau, appartient à cette frange qu’on appellerait en Allemagne ou en Italie des démocrates chrétiens. Une frange modérée en économie et sur les valeurs traditionnelles d’essence chrétienne, une frange aussi européenne avec l’Europe vue d’abord comme un espace de paix et, secondairement, comme un marché commun.

Rappelons que les pères de l’Europe Konrad Adenauer, le Luxembourgeois Joseph Bech, l’Italien Alcide De Gasperi, et les Français Jean Monnet, Robert Schuman et aussi de Gaulle participaient largement de cette idéologie plus spécifiquement sur l’aspect chrétien.

Mais dans tous les cas de manière privée et jamais comme une idéologie proclamée.

En France plus qu’ailleurs où la laïcité et la séparation de l’église et de l’état sont plus fortement affirmées.

En cela on peut imaginer que l’inconscient politique et religieux en reste fortement influencé. En effet les protestants sont fortement imprégnés de laïcité et de républicanisme. Aussi cette confusion cette « Mesclagne » dit on ici et en Gascogne, choque sans doute plus qu’ailleurs.

Mais le jeu politique ce n’est évidemment pas une histoire de curés ou de pasteurs (sauf, peut-être, à Orthez la Rome ou la Mecque du protestantisme béarnais) mais c’est une histoire de ruses et de stratégies et au delà bien sûr, faut-il espérer, de convictions et de valeurs.

A ce jeu le pourtant placide François de Bordères, plus qu’aucun autre politique, est tout à coup excité comme une ourse défendant ses oursons quand la saison des élections présidentielles approche.

Il est vrai qu’en 2007 avec presque 20% il faillit emporter le gros lot et qu’en 2012 il atteignit 10 % malgré la guerre menée contre lui par le petit Nicolas .

Alors en 2017 d’aucuns l’ont vu marié avec Fillon .

Mais justement la proclamation de sa foi catholique les a brouillés (c’est, du moins, la version officielle) d’autres (ceux qui savent toujours tout ) le voient bien en renfort du petit Macron.

Peut être a-t-il compris que son tour était passé. Et puis ce bouillant jeune homme qui n’est ni de droite ni de gauche, une manière de s’affirmer centriste sans le dire est un peu de son camp. Et ce dernier bien qu’élevé chez les jésuites pense que toutes les religions comme la laïcité ont leur place.

Ce qui ne mange pas de pain .

Pierre Yves Couderc
Entre François et François

Naïveté !

imagesLa primaire auto-dénommée  » de la droite et du centre  » mais en fait du parti » républicain « , démontre finalement les désaccords profonds entre candidats de la même « famille » politique. Elle permet aussi de constater la médiocrité de certains arguments qui interrogent sur la lucidité de leurs auteurs.

Alain JUPPÉ croit-il vraiment gagner en interpellant François FILLON sur l’avortement ? ou en lui reprochant de bénéficier d’électeurs FN comme si ceux-ci étaient définitivement liés par un vote peut-être circonstanciel.
Naïveté ! C’est une affirmation gratuite et ridicule dans la mesure où tout citoyen pouvait participer au scrutin.
Comment ne voit-il pas qu’une majorité d’électeurs se souviennent de sa condamnation pénale, que son âge est un handicap, qu’il est, avec d’autres, responsable de la situation du pays et que sa sympathie pour les musulmans est mal vécue ?
Une naïveté bien partagée au demeurant.
Comment Nicolas SARKOZY n’a-t-il pas senti le rejet qu’il inspire non seulement parce qu’après sa défaite de 2012 il a affirmé qu’il renonçait à tout mandat électif mais aussi parce qu’il semble avide de pouvoir plus pour lui-même que pour le pays ?
Comment cette primaire pouvait être bizarrement dénommée  » de la droite et du centre « , avec des candidats tous membres des  » Républicains  » et aucun candidat de partis se disant centristes ?
Comment certains ont pu croire qu’ils avaient quelque chance de succès alors qu’à quatre ils ne totalisent même pas cinq pour cent des suffrages ? Sans doute dans l’espoir d’obtenir un poste ministériel en apportant leur soutien à l’un des deux finalistes !
Comment une ancienne ministre qui a fait largement son temps peut prétendre participer à l’élection présidentielle, si ce n’est avec des arrière-pensées (nuire à un candidat ou espérer une récompense) alors qu’elle a dû quitter la scène après la révélation de vacances pour dans un pays dont le président a dû fuir ?
Comment le président du MODEM ne perçoit-il pas qu’il ne représente plus que lui-même et qu’il est désormais dans le wagon de celles et ceux dont les électeurs ne veulent plus sauf à accroître le taux des abstentionnistes ?
Qui ne voit dans ses intentions sa volonté de nuire à des candidats de la « non-gauche » et de se mêler à une partie où ,lors de sa dernière participation, il a joué contre son camp ?
François FILLON a certes le mérite d’apparaître plus lisse, mais avec bientôt trente-six ans de vie publique il serait, s’il était président, obligatoirement voué à des concessions envers ceux qui lui apporteraient leur soutien.
Et en face, ce n’est guère mieux. La trahison d’anciens ministres adoubés par Francois HOLLANDE qu’ils abandonnent au milieu du gué dans la crainte d’un naufrage auquel ils ont pourtant participé, ne donne pas une belle image de tout ce monde qui semble vivre sur une autre planète.
Comment, tous ces professionnels de la politique qui pour beaucoup n’ont jamais exercé réellement un métier, comment en peu de mots n’ont-ils pas compris que leurs interventions radiodiffusées et télévisées n’ont plus le poids qu’elles ont eu, depuis que les réseaux sociaux se gavent d’informations et d’interventions d’internautes souvent empreintes de plus de bon sens que leurs promesses ?
Ils comptent tous, plus ou moins, sur la naïveté des électeurs mais ils ont bien tort. Ne voient-ils pas que ceux-ci ne font plus confiance ni aux sondages, ni aux médias, ni aux femmes et hommes politiques qui se perpétuent depuis des années sans qu’on sache qui, du goût du pouvoir ou de l’intention de servir, est leur moteur ?
Et tout ce joli monde donne des consignes de vote de moins en moins écoutées malgré l’appui ridicule de notables (comédiens, chanteurs, scientifiques ou écrivains) dont bien peu ont dû prendre le temps de lire un article de notre Constitution, comme si les électeurs leur appartenaient.
Oui, le peuple réfléchit désormais et en plus il constate. Quand par exemple, de malheureux français vivent sous le seuil de pauvreté, peut-on leur faire accepter l’idée qu’il faut prendre en charge des clandestins qui n’ont ni la volonté, ni la capacité d’intégrer nos mœurs, nos coutumes, notre culture ou notre histoire, et plus encore celle de donner à certains une allocation pour retourner dans leur pays ?
Cessez, femmes et hommes de pouvoir, de croire que le bon peuple acceptera indéfiniment tout ce qui lui est imposé contre son gré.
Vos discours, vos promesses il a fini par ne plus y croire. À preuve, le taux d’abstentions toujours très élevé et des élus grâce à des systèmes électoraux permettant toute combine.
Vous êtes bien naïfs en usant d’arguments puérils qui ne sensibilisent plus.
La naïveté a bel et bien changé de camp et tous ceux qui se pressent aux portes du pouvoir feraient de s’en souvenir.

Pierre Esposito

crédit image : phrasesfb.com

Sarkozy Bayrou, la détestation.

imgresDans ce climat de campagne électorale en vue de la présidentielle, nous en sommes maintenant au moment où les esprits s’échauffent et où les paroles se font de plus en plus agressives. Nous, Palois, connaissons l’antipathie viscérale qui oppose les deux hommes, Bayrou, Sarkozy, mais elle vient de prendre un ton encore plus violent.

En répondant ces jours-ci sur son compte facebook aux propos de Sarkozy, François Bayrou a su se montrer mesuré et a argumenté. Il faut bien reconnaître qu’en la circonstance, il possède l’assurance de ceux qui considèrent se trouver dans le camp des vainqueurs. Les sondages sont là pour le dire. Sauf retournement de situation jugé par certains comme peu probable, Alain Juppé a toutes les chances de remporter la primaire mise en place les 20 et 27 novembre prochain.

De l’autre côté, lors de ses nombreux meetings, Sarkozy sait que pour se faire ovationner et soulever la liesse de ses partisans il n’a qu’à prononcer le nom de François Bayrou. Aussitôt, comme une mécanique bien rodée et sans que personne ne s’en étonne, fusent les insultes telles que « saloperie » et traître. L’ami de Balkany à l’évidence joue de cet effet parce qu’il aime par-dessus tout ce genre d’acclamation. Selon lui, Bayrou serait de gauche parce qu’en 2012 lors de la précédente présidentielle, il a dit qu’il voterait pour Hollande. Personne ne sera réellement capable de dire si ce choix a été déterminant dans la défaite du sortant.

Cela me fait penser à Guignol et son ami Gnafron, à qui les enfants du petit théâtre criaient leur peur lorsque le gendarme pointait son nez. En politique, des scènes pas plus glorieuses se produisent et ensuite, parmi les commentateurs, on joue à celui qui prononcera les reproches les plus virulents. Ainsi François Bayrou est une cible privilégiée qui donne l’illusion d’une unanimité contre lui. Les affirmations en la circonstance font l’économie de démonstrations tant leurs auditeurs sont par avance convaincus.

On pourrait refaire l’histoire et préciser que lors d’une élection municipale paloise, l’intervention de l’ex président a provoqué une triangulaire au second tour et a fait que Bayrou a perdu de quelques voix. Cette haine entre les deux hommes, pour être recuite n’en n’est pas moins virulente et si l’on me demandait d’apporter une appréciation sur ce spectacle, je dirais que le maire de Pau est d’un niveau plus peaufiné et plus distingué. Son sang froid et son sens de la mesure incitent à se prononcer en sa faveur.

Mais ne nous y trompons pas, à travers Bayrou, c’est Juppé qui est visé. La tension monte et celui qui sent bien que les choses n’évoluent pas tout à fait en sa faveur semble perdre son sang froid et son calme. Et si, en filigrane de toutes ces théâtrales simagrées, se profilaient lentement les prochaines législatives. Le spectacle continue pour le plus grand bonheur des médias.

Paul, le 2 novembre 2016
par Joël Braud

Des primaires au MoDem !

Bayrou Lassalle   Le grand guignol politique français où les mêmes marionnettes occupent l’espace médiatique continue. Jusqu’à quand ? Les citoyens français sont-ils donc si stupides que cela ?

Notre Béarn a le « privilège » de rassembler quelques personnalités « originales » du Prince de Laas au marcheur solitaire Jean Lassalle. C’est ce dernier qui a décidé de faire le buzz le premier en se déclarant candidat à la Présidence de la République ! Ben voyons ! Déjà candidat à la Présidence de la grande région Aquitaine, prestement renvoyé dans sa vallée pyrénéenne par Juppé, il y revient juste pour le gêner…

Il faut se demander comment un député qui n’a su faire parler de lui que par un comportement excentrique peut se mettre ainsi en avant pour une fonction d’un tel niveau ?

Il en est un peu de même pour son ami de 30 ans et Président à vie du MoDem. On remarquera au passage le fonctionnement de ce parti dans lequel la démocratie n’existe pas et où la voix des militants compte pour du beurre…  Pourtant, on aimerait voir des primaires dans ce parti : Bayrou, Lassalle et pourquoi pas Pédehontaa, cela mettrait un peu d’humour dans des primaires qui ressembleront à des guerres dans les deux principaux camps.

Car notre Maire de Pau piaffe d’y retourner… Elles sont loin ses promesses de s’occuper exclusivement de la ville de Pau et son Agglomération…

Le cas Bayrou est d’ailleurs une anomalie politique en France. Voilà une personnalité qui ne propose rien dans les émissions où il s’exprime fréquemment, excepté la volonté de rassembler gauche et droite, mais on ne sait jamais ni comment ni avec qui ni pourquoi, ou si peu. Il propose une musique douce, pleine de bonnes intentions qui semble séduire quelques 10% des électeurs endormis.

Pourtant, on peut dire que confronté à la réalité du pouvoir, Bayrou est d’une grande inefficacité.

Rappelez vous, lors de sa campagne présidentielle de 2012 il préconisait une baisse de 5% de la dépense publique (100 milliards d’euro). Maire de Pau et Président de l’Agglomération, il est incapable de faire baisser significativement les coûts de fonctionnement, incapable de diminuer une masse salariale trop élevée. Il équilibre le budget en continuant à emprunter et est incapable de faire baisser les impôts locaux comme il s’y était engagé, et c’est pourtant très facile !

Dans le domaine de la politique régionale, il existe une anomalie indécente : le contour de l’agglomération paloise ne correspond pas au bassin de vie (les communes du Nord de Pau devraient être dans l’agglomération ) On aurait pu croire qu’un homme d’Etat qui aspire aux plus hautes fonctions et devra guider la France dans le labyrinthe européen ou faire la guerre à Daesh réglera rapidement cette petite anomalie locale. Il n’en est rien, rien ne bouge.

C’est vrai qu’il est plus facile de construire des tribunes au Hameau ou des salles de spectacles inutiles, il suffit d’emprunter, les suivants se démerderont avec les dettes…

Dans le domaine politique national, cet homme au discours pavé de bonnes intentions qui se pose en rassembleur a pourtant réussi l’exploit de faire passer sous sa présidence l’UDF puis le MoDem d’une centaine de députés à quasiment rien aujourd’hui. Pourquoi ?

Rappelons ce que disait Jean François Khan (à qui il avait offert un poste d’élu) et que pourraient répéter de nombreux anciens militants :

« Il a été vaincu par un moi qui a étouffé le nous »

 Il faut mettre à la retraite tous ces politiciens qui ont oublié ce qu’est la vraie vie, un « ciudadanos » à la française est indispensable, inéluctable.

Daniel Sango

De Pau à l’Elysée

imagesCe n’est maintenant un secret pour personne, François Bayrou, ancien ministre, maire de Pau, président de la Communauté d’agglomération de Pau, rêve dans un coin de lui-même de la fonction suprême : l’accession à l’Elysée. L’échéance n’est pourtant pas pour demain mais les esprits s’agitent, échafaudent des plans, imaginent des hypothèses et surtout, surtout cherchent à se positionner. Nos politiques ne sont jamais si investis que dans ces compétitions pour leur propre promotion.

 Lors de la campagne des municipales de Pau, le candidat François Bayrou, nous avait dit qu’il consacrerait tout son temps à la gestion de notre ville. Il avait même ajouté qu’il ne serait pas candidat aux sénatoriales, aux législatives, aux européennes, aux départementales et aux régionales. Quelques observateurs avertis, dont  Alternatives Pyrénées, avaient souligné qu’il n’avait pas parlé des élections présidentielles. Questionné sur ce point, il était resté dans un flou particulièrement significatif : son engagement n’allait quand même pas jusque là.

Alors que nous sommes encore à de nombreuses encablures de cette échéance programmée pour 2017 (les 23 avril et 7 mai), les esprits s’agitent, s’organisent et répondent à des questions qui leur sont posées par des magazines comme Valeurs actuelles (20.7.2015) ou par le Journal du dimanche (19.7.2015). A ceux-là Bayrou François répond qu’il y pense et que cette hypothèse est à considérer. Il s’est rangé, comme maintenant nous le savons tous, aux côtés d’Alain Juppé et considère que les primaires qui vont prochainement être organisées par l’UMP, pardon par Les Républicains, ne sont pas gagnées d’avance par le maire de Bordeaux. Dans l’hypothèse où Alain Juppé n’obtiendrait pas de son parti  l’investiture pour se lancer dans la présidentielle, Bayrou François considérerait qu’il est délié de sa promesse faite envers les Palois et irait « au charbon ». Pour formuler autrement il se trouverait en face de Sarkozy et c’est sans doute là sa principale motivation.

Tout cela est bien beau, mais nous les Palois qui l’avons élu à des fonctions auxquelles nous pensions qu’il se consacrerait totalement nous  nous sentons un peu oubliés pour ne pas dire plus. Nous avons le sentiment que dans cette histoire nous sommes des faire-valoir. La question de savoir si, n’étant pas maire de Pau, Bayrou François aurait eu la même audience au plan national, mérite d’être posée. Qui a dit, d’ailleurs  que Pau est une capitale ? La ville de Pau aurait-elle été mise au service de l’ambition d’un homme ?

Voilà des questions que personne n’empêchera aux Palois de se poser. Toutefois il en est une autre. Dans les deux cas, candidature de Juppé ou candidature de Sarkozy quelles sont les chances de chacun ? Un récent sondage sur les opinions favorables de Français,  daté du 16 juillet 2015 donne les résultats suivants : Juppé arrive en tête avec 70%, ensuite vient Bayrou avec 61% puis Sarkozy avec 40% et enfin Hollande avec 33%. Chacun en tirera les enseignements de son choix.

Cependant d’un point de vue uniquement palo-palois, la ville de Pau pourrait-elle tirer des avantages d’un maire président de la République ou d’un maire premier ministre ? François Bayrou serait loin du Béarn cependant Bayrou François pourrait être utile à sa ville.

Mais tout cela est sans importance ; ce ne sont là que petites combinaisons de la politique politicienne, celle qui sert  davantage les ambitions personnelles que l’intérêt général.

 

Pau, le 22 juillet 2015

Par Joël BRAUD