Aux urnes citoyens !

imgresNotre pays est malade – Il nécessite que nos gouvernants s’occupent efficacement de lui et une prise de conscience de la gravité de la situation par nos citoyens. Est plus que nécessaire.

Le traitement de la France est indissociable d’une vision globale de ses difficultés et de la connaissance des ressorts psychologiques de son peuple et de l’Histoire qui l’a façonné.
Tout d’abord un constat :
– Nous rétrogradons dans tous les classements économiques et sociaux mondiaux.
Ainsi à travers 3 exemples :
– Les investissements étrangers connaissent un recul préoccupant par rapport à nos voisins (signe d’attractivité…).
– Le nombre de jeunes Français s’exilant est dramatique pour l’avenir de notre pays (4 diplômés sur 5 de nos grandes écoles se disent prêts à partir !).
– Alors que la France a toujours été une terre d’accueil désirée par ses valeurs et l’espérance d’un emploi, les déracinés de ce monde ne veulent plus que traverser notre pays.
Pourquoi en sommes-nous là ?
A cela plusieurs explications :
– Une formation économique qui a longtemps été très incomplète dans notre système scolaire ;
– Une représentation nationale (députés, sénateurs etc.) souvent éloignée du contexte de la vie d’un entrepreneur ;
– Une tendance nationale à revendiquer des droits et oublier que la déclaration de 1789 stipule des droits et des devoirs.
– La peur nationale du changement et donc les réticences à toute réforme (la mondialisation, qui a toujours existé, et dans laquelle la France joue un rôle depuis fort longtemps, est anxiogène pour trop de Français).
Aussi quelle image négative envoie-t-on au monde entier !
– Si les Suisses ont refusé par référendum de passer aux 35 heures, c’est qu’ils ont su se poser la vraie question : comment un pays dans un monde de concurrence exacerbée peut-il tout seul décider d’une telle mesure ?
– En plein Euro de foot, voir certains citoyens appartenant à des catégories sociales, socio professionnels parmi les moins en difficulté (SNCF, pilotes…) prendre un pays en otage, nous pousse à nous interroger sur le sens de la solidarité nationale. D’autant que certains d’entre eux, pour défendre des privilèges à l’égard des autres, se sont servis dans les caisses de retraite du privé afin de maintenir « les avantages acquis »…
– Et le nombre de policiers agressés, alors qu’ils sont garants de l’ordre républicain (à nouveau déclaration de 1789).
– Le pouvoir exécutif actuel après avoir pendant 2 ans cassé le travail de ses prédécesseurs puis tergiversé au moment où de nombreux voisins prenaient des mesures courageuses et impopulaires, se décide à réaliser les réformes de fond nécessaires, mais s’étant depuis longtemps discrédité, a-t-il les reins suffisamment solides pour les faire passer dans un pays si difficilement réformable ?
Oui une entreprise a besoin de souplesse pour qu’elle puisse recruter plus facilement et contribuer à lutter contre le chômage. Regardons là encore nos voisins qui s’en sortent mieux que nous, en particulier sur le chômage des jeunes et demandons-nous pourquoi.
Le rôle des gouvernants est d’anticiper et d’accompagner les changements pour cela de s’appuyer sur tous les liens sociaux.
Tant qu’en France, nous ne réformerons pas en profondeur le monde syndical, nous en pâtirons. Car bien entendu, au sein de chaque entreprise et de chaque branche professionnelle, la concertation est essentielle, elle fait partie du management et est la clé de la motivation.
Les syndicats représentatifs ont un rôle essentiel dans les réformes à entreprendre. Il est peut-être encore temps de renforcer les mesures contribuant à un dialogue social digne de ce nom : en particulier comment rendre les syndicats plus représentatifs.
Force est de constater qu’au niveau international, le socialisme a échoué (le dernier exemple en date : le Venezuela), quant au capitalisme sauvage, il est dangereux.
En nous appuyant sur les leçons de l’Histoire, nous avons à construire un libéralisme social. La France se recroqueville dangereusement et permet-elle encore d’offrir des perspectives ambitieuses à sa jeunesse ?
La France a la chance d’appartenir à l’Union européenne, qui est garante de la paix depuis plus d’un demi siècle et, après le traumatisme des deux guerres mondiales, a largement contribué à ce que notre zone géographique redevienne le premier foyer économique mondial (l’Asie de l’est est en passe de nous doubler).
Oui à l’Europe qui nous pousse à nous réformer, contrairement à ce que les populistes des deux extrêmes lui reprochent.
Notre pays a toujours été un grand pays européen et grâce à l’Europe, on peut continuer à tenir un rang mondial, par une ambition partagée.
Alors d’ici quelques mois, nous allons voter. Il nous faudra être attentifs à plusieurs critères pour évaluer les candidates ou candidats :
– Connaît-il le fonctionnement d’une entreprise ?
– Est-il un partisan de l’Europe ? (seul moyen de rester avec les grands : « un pour tous, tous pour un »).
– Quel bilan a-t-il eu dans l’exercice de ses mandats précédents ? (dans quel état est sa ville, ou sa région…).
– A-t-il le souci de travailler en équipe (complémentarité des talents) ou souffre-t-il d’un ego surdimensionné ?
– Annonce-t-il les réformes structurelles nécessaires et la démarche sociale pour la réussir ?
– A-t-il du respect pour les personnes qui ne pensent pas comme lui ?
– Est-il fier de notre devise: Liberté – Égalité – Fraternité ?
Alors citoyens, aux urnes !

 Par Philippe GUILHEMSANS

Des élections si peu régionales

imgresCes élections régionales n’ont pas été véritablement régionales. Les enjeux nationaux ont largement dominé la campagne, ce qui se comprend aisément dans la situation actuelle, mais n’est pas sain dans la mesure où les régions n’ont pas ou peu de pouvoir en matière d’immigration et de sécurité. Prenons deux exemples.

L’élargissement des régions conduit à des assemblées régionales de grande envergure. Cela a-t-il une incidence financière ? On peut se poser la question dans la mesure où les fusions étaient présentées comme une source d’économies. Les assemblées pourront-elles se tenir dans les locaux utilisés jusqu’ici ? N’y aura-t-il pas des frais de déplacement plus importants ? Et accessoirement, un plus grand éloignement des élus par rapport aux électeurs ?

Second exemple. Le bras de fer entre la SNCF et le groupement de banques autour de Vinci au sujet du nombre de dessertes journalières (13, 16,5 ou 19?) sur la LGV atlantique et le montant des péages qui seraient de 60% plus élevés sur cette ligne que sur la ligne Paris-Lyon. Cela concerne les habitants de cette région qui paient déjà des billets plus chers que sur bien d’autres lignes. Le dédoublement des rames, actuellement fort longues (de l’ordre de 400m sur le quai de la gare Montparnasse) serait-il véritablement plus coûteux pour la SNCF en termes de personnel et d’énergie ? Pour le voyageur, ce serait certainement un gain, et notamment un gain de temps sur les longs arrêts à Bordeaux et Dax en évitant les manœuvres pour scinder le train.

Ce scrutin ne met-il pas en évidence les défaut du mode d’élection choisi ? Certes, il incorpore une dose de proportionnelle. Mais il contribue en fait à laminer les petites listes. Et la prime accordée à la liste arrivée en tête (25% de bonus) n’est-elle pas trop forte, en particulier lorsque deux listes sont au coude à coude ? Ce bonus ne peut que rendre plus âpre la décision de se retirer ou de fusionner.

Les électeurs de gauche ont semble-t-il compris la décision du Parti socialiste de se retirer lorsqu’un maintien risquait de faire passer le Front national. Cette position a probablement joué en faveur du crédit porté aux partis de gauche. A l’inverse, la ligne dure préconisée par M. Sarkozy a probablement été jugée sectaire, même si la proximité de certains thèmes entre la droite et l’extrême droite pouvait expliquer la différence d’attitude (*). A l’inverse, l’allocution de Xavier Bertrand a paru digne et d’un ton nouveau. Quant aux interventions d’Alain Juppé et François Fillon qui visaient tellement leur candidature personnelle, on peut se demander si elles ont atteint leur objectif.

L’impuissance à résorber le chômage a certainement pesé en défaveur des partis présents au gouvernement. Pourtant, ce sont les patrons qui créent les emplois. Si ceux-ci peuvent se plaindre de la lourdeur des taxes qui pèsent sur eux, force est de reconnaître que la hauteur de la dette du pays exige des efforts, que des avantages substantiels ont été accordés aux entreprises, qu’une certaine paix sociale s’est installée et que le développement du commerce mondial exacerbe la concurrence étrangère et détruit des emplois.

Le sursaut du second tour réjouira tous ceux qui se désolent de voir la France verser dans le populisme et le nationalisme. D’autres pays sont tombés dans ce travers : la Hongrie, la Pologne et une fraction de l’Autriche et des Pays-Bas. Mais historiquement, la France a porté d’autres valeurs. Il est heureux que la France ait évité l’affront national. Cependant le pays semble s’être engagé durablement dans un tripartisme. Analyser la nouvelle donne et la situation du pays avec lucidité et sans a priori se révèle nécessaire et il est bon que plusieurs voix se fassent entendre.

Paul Itaulog

(*) La hâte de M. Sarkozy pour rejoindre un spectacle de football quelques minutes après l’annonce des estimations a été remarquée sur la toile et jugée sévèrement de la part d’un responsable de parti qui se veut majoritaire, presque aussi sévèrement que l’opinion émise par Jean Peyrelevade, ancien président du Crédit Lyonnais, au sujet du renoncement de l’ancien chef de l’État à son devoir de prendre la défense de l’État et des contribuables lors de l’affaire Tapie

Les leçons espagnoles

imgresLes élections espagnoles sont un double enseignement.

Le premier nous conduit à constater que l’électorat ne se satisfait plus d’une alternance permettant de fait un partage du pouvoir entre deux formations politiques hégémoniques.

Pourquoi pas en France ? Droite et gauche, quelle différence ? Quel(s) critère (s) de distinction ? Qui n’est pas pour le progrès social, la protection du plus faible, la libre entreprise, la sécurité publique, la sévérité contre les fauteurs de trouble, la corruption, etc ?

Aucune différence profonde et heureusement. Une représentation plus équitable des diverses expressions de l’électorat aurait pour vertu de conduire à une minoration sensible de l’abstention et à des pratiques politiques éculées que rejette la grande majorité des citoyens.

Or, dans notre pays, nous assistons à un jeu qui permet à deux mouvements politiques de se partager le pouvoir et surtout de mettre tout en œuvre pour que les choses continuent ainsi.

Mais, et c’est la seconde leçon espagnole, il faut, pour y parvenir, que le changement des mentalités s’accompagne des changements d’hommes (ou de femmes ) qui confisquent le pouvoir depuis des années grâce à divers subterfuges dont le système électoral est le meilleur aval.

Car tout est là. Pas de changement réel sans toucher à tout ce qui crispe les électeurs.

Les maux, tout le bon peuple les connaît. Toujours les mêmes aux manettes qui ne peuvent rien proposer de nouveau sans renier ce qu’ils ont mis en œuvre , toujours des promesses non tenues, des systèmes mafieux de copinage, de récompenses, de corruption latente soigneusement dissimulée.

Quels femmes ou hommes nouveaux à la radio ou la télévision ? Toujours les mêmes depuis des décennies.

Ils sont certes tous d’accord pour considérer que les choses doivent changer, mais ils ne voient pas ou feignent de ne pas voir que le premier signe d’un vrai changement serait qu’ils partent vivre une retraite paisible (sans problème financier) et silencieuse pour qu’on n’en entende plus parler.

Pierre ESPOSITO

Avocat honoraire.

Empathie

imagesÉtant rappelé que l’empathie est la faculté intuitive de comprendre le vécu d’autrui, n’avons nous pas l’impression, singulièrement à l’approche d’élections les concernant, que nos politiques s’inscrivent merveilleusement dans cette définition ? Que ne feraient-ils pour nous dans ce moment là ? Quel adulte, quel vieillard, quel bébé n’est-il pas l’objet de toute leur bienveillance ? De toute leur attention. De leur amour même. Quoique ému par tant de sollicitude mais n’oubliant pas cependant que tous leurs bienfaits seront, au bout du compte, payés par nous, posons-nous une question. S’agit-il là de l’expression d’une générosité sincère aussi pure que désintéressée ? Ou s’agit-il d’une stratégie de conquête du pouvoir en nous mettant d’une part dans la dépendance de « services » aussi dispendieux que parfois superflus, voire inutiles ? Stratégie assortie d’autre part, à l’égard de nos « bienfaiteurs », d’ une prometteuse reconnaissance« électorale » en l’occurrence aussi béate, qu’injustifiée ?
Souvenons-nous à cet égard que nos ancêtres serfs ou vilains, à force de « bénéficier » de la « protection » de leur châtelain, se sont peu à peu retrouvés pieds et poins liés à son service. Cela s’appelait la féodalité. A beaucoup d’égards nous n’en sommes évidemment et heureusement plus là. N’oublions cependant pas qui furent ceux qu’il n’y a pas si longtemps on appelait « petit père du peuple », « führer », « grand timonier » », « caudillo », « duce »…Et, sans nous inquiéter outre mesure que dans notre langage courant un certain nombre d’élus soient qualifiés de « barons » ou préjuger de la qualité de ceux qui se présentent à nos suffrages. N’oublions pas davantage que la démocratie n’est pas une évidence. Et que, fragile, elle requiert, constamment, de chacune et chacun, lucidité et vigilance. Or, être citoyen, c’est justement ça !

Maurice Meireles – Pontacq

Réflexions à partir de réflexions

imgresUn des derniers articles parus dans Alternatives Pyrénées porte le titre de « Démocratie à la française » il est signé de Daniel Sango. Il y est question de la gestion par les élus de certaines collectivités territoriales et principalement des Régions. L’auteur y fustige avec son style direct, le comportement de ceux qui n’ont d’autre ambition que d’être ré-élus. Le forum consacré à cette publication est particulièrement dense et comporte des réflexions d’un haut niveau. En premier lieu celle de M. Georges Vallet qui, me semble-t-il pose les questions fondamentales.

 Permettez donc M. Vallet, que conformément à un usage je cite vos phrases. Vous écrivez :

     – Les constats, répétés régulièrement, sont connus et partagés par la plupart des citoyens.

Il est exact de dire que ces constats sont répétés régulièrement, mais à mon avis, ils ne sont pas connus et partagés par la plupart des citoyens comme vous l’affirmez. Récemment je me trouvais en compagnie de différentes personnes que l’opinion situe généralement dans les classes moyennes, voire aisées et plutôt au fait de l’actualité. Il y avait là pour être plus précis, des médecins, des dentistes, des notaires, des fonctionnaires de la catégorie A.  Peu d’entre eux savaient ce qu’est la loi NOTRe. Peu d’entre eux savaient ce qu’est la compétence générale. Aucun ne savait à quelle date sont programmées les élections régionales et leur mode de scrutin. Une très faible minorité savait que le nombre des régions devait passer de 22 à 13. Je pourrais ainsi citer d’autres exemples de ces manques de connaissances. Ces gens réputés être informés le sont sans doute davantage que d’autres électeurs n’ayant pas un accès aussi facile  à l’actualité politique. Et pourtant tous votent ce qui est la règle démocratique et il faut s’en réjouir.

       – Pour avancer il faut aller au-delà. J’entends par proposition, non pas ce qu’il faudrait faire mais comment le faire !

Tout à fait d’accord avec vous. Mais la première démarche n’est-elle pas d’informer, de dire et de redire que le comportement des politiques qui promettent, s’engagent et ne tiennent ni leurs promesses ni leurs engagements doit être dénoncé. On peut, et sans doute doit-on, être des utopistes et imaginer que ces écrits polémiques, certes, ont une utilité dans la mesure où ils décilleront (dessilleront) les yeux des électeurs et éclaireront leurs choix. Le premier principe est certainement de se faire entendre par des écrits mais également par des participations à des réunions ou colloques. Le pire serait de se taire, de ne rien écrire et de se fondre dans la masse des indifférents qui ne se soucient que de leur confort personnel. Ces citoyens à courte vue sont ceux qui ont décidé que s’abstenir de voter était une réponse. C’est certainement l’attitude qu’il ne faut pas adopter car elle résulte d’un découragement.

     – Les propositions évoquées visent-elles à promouvoir une révolution ? En France, on sait faire, mais cela ne me semble pas un investissement à conseiller !

Alors que faire ? Nous avons maintenant une certitude c’est que les politiques sont conscients du sentiment de rejet que leur comportement est en train d’entraîner dans l’opinion publique. Pour autant il n’est pas raisonnable de fustiger tous les élus de la même manière, certains ont le sens de l’Etat, il serait souhaitable qu’ils soient plus nombreux. Pour ma part, je considère, vous le dites également, que la décentralisation doit être repensée et que l’autorité de l’Etat est actuellement insuffisante pour permettre une réforme de nos institutions. Sommes-nous des révolutionnaires ?

Que nous reste-t-il ? Sinon dénoncer, répéter pour convaincre et cela sans se décourager.

En tout cas Merci M. Vallet pour vos réflexions qui enrichissent notre publication.

Débattre c’est prendre le risque de changer d’avis. (Raymond Aron)

 

Pau, le 21 août 2015

Par Joël Braud

Notre système présidentiel

deux livresDeux livres contiennent une attaque frontale et bien documentée contre l’élection du Président au suffrage universel à la française :
« Arrêtons d’élire des Présidents »
Chez Stock 2014 de Thomas Legrand journaliste politique à France Inter
« Poison présidentiel »
Chez Albin Michel 2015 de Ghislaine Ottenheimer rédactrice en chef de la revue Challenges.

On retrouve les mêmes thèmes dans ces deux livres. Le « Poison présidentiel » va plus loin dans l’analyse.

L’HOMME PROVIDENTIEL
Tous les deux daubent, à plaisir, sur le mythe de l’homme providentiel. Legrand au chap. II « l’homme providentiel bouge encore » – Ottenheimer Chap.11 « la farce du sauveur ».
Ottenheimer, page 165 :
« Car l’homme providentiel, c’est un récit. Cela se fabrique. Les ingrédients sont toujours les mêmes. Premièrement : des images de foule pour montrer que le peuple est mobilisé, galvanisé. Deuxième ingrédient : la promesse de tout revoir de fond en comble. »
Legrand, page 27
« On sait que l’homme providentiel est anachronique mais on ne peut se départir de cette nostalgie des temps faciles où l’on pouvait suivre un homme en pensant qu’il avait les solutions… ou même qu’il était les solutions. »
Plus loin :
« Le Général de Gaulle a voulu l’élection présidentielle en 1962, à une époque bien particulière. C’était l’époque où la France sortait des guerres de décolonisation qui posaient la question de son existence même. C’était l’époque du Parti communiste à 25 %, des plans quinquennaux, des frontières, de la guerre froide, du capitalisme d’Etat. »

TOUT PASSE PAR L’ÉLYSÉE.
Sur ce point, Ottenheimer est la plus éloquente, dans son chapitre «Le nombril de la République» on trouve ceci :
«Toute l’organisation politique du pays remonte à l’Elysée. C’est là qu’on décide, impulse, négocie. MAIS SANS S’OCCUPER ENSUITE DE METTRE EN ROUTE CONCRETEMENT LES MESURES PRISES. »
Plus loin :
« Le Président, qui est constamment en première ligne, est tenu responsable de tout. Il veut donc à la fois des capteurs – pour le tenir au courant – et des donneurs d’ordres- pour contrôler les Ministres. »
Une phrase de Sarkozy : « Fillon et Juppé, ils disent ce qu’ils veulent, c’est moi qui décide ! »

ÇA NE MARCHE PAS.
Ottenheimer Chap. 9 : « Ça ne marche pas !  »

Legrand Chap. V : « L’impuissance publique. »

Ottenheimer : « Le chômage, la dette, les déficits, le commerce extérieur, la compétitivité, l’investissement, l’échec scolaire, la précarisation, la pauvreté, la pénurie de logements, la délinquance.

TOUT VA TOUS LES ANS PLUS MAL. »
Legrand : «Le déboulonnage de la statut du Président avait commencé par le constat édifiant de l’impuissance de Jacques Chirac. Qui se souvient d’une réforme structurelle majeure issue de l’un de ses deux mandats ? »

LE MANICHÉISME INDUIT
Les deux auteurs pensent que cette élection exacerbe le manichéisme des français. D’après Gilles Carez, cité par Ottenheimer : « Lors de l’élection présidentielle, le candidat est obligé de se démarquer avec une présentation très MANICHÉENNE. Tout ce qui a été fait est à jeter à la poubelle ».
D’après Legrand : « L’élection présidentielle, avec son moment d’illusion collective que représente la campagne, est un parfait réceptacle de ces deux fantasmes de droite et de gauche ».

ALORS QUE FAIRE ?
Nos deux auteurs posent la question :
– Ottenheimer: Chap. 15 « Un pays normal. »
– Legrand Chap. X « La panne et les dépanneurs. »

Legrand : « Il est assez symptomatique de constater que seuls les représentants de partis politiques n’ayant pas, raisonnablement l’espoir de voir l’un des leurs accéder à la présidence de la République proposent de modifier profondément ou même de supprimer cette institution. »
Ottenheimer : « Alors, que faire ? Qui va proposer au peuple de supprimer l’élection qu’il préfère ? Et puis, comment faire ? Comment enclencher une réforme constitutionnelle à froid ? »
Plus loin, deux solutions qui ont leur logique se dégagent :
– 1) Convoquer une Constituante, proposée par JL Mélanchon
– 2) Conserver l’élection du président mais transférer la réalité du pouvoir au Premier Ministre désigné par la majorité parlementaire. Cette solution a la faveur de Mme Ottenheimer.

NOTE ANNEXE HISTORIQUE

Chez Legrand on trouve un bon historique expliquant comment, en deux étapes on est passé d’un régime parlementaire à un régime présidentiel.
1958 : L’article 5 de la Constitution de 1958 fut ainsi rédigé :
« Le président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État. »
Le président a été élu par quelque 80 000 grands électeurs.
1962 : Le Général de Gaulle obtient, par référendum, l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct.
Donnons le dernier mot à Madame OTTENHEIMER, page 210 :
« Ce n’est pas subversif que de dire que 1962 a perverti 1958 »

Pau, le 10 Mai 2015
 Par Jean-François de Lagausie

Cumul au Conseil Départemental

cumul nuit   La démocratie française s’enlise. En ce lundi matin, aucune surprise dans les résultats de cette élection pour un Conseil Départemental inutile, en sursis.

Une fois de plus ce sont les abstentionnistes et les blancs (près de 9%) qui ont gagné les élections.

Une nouvelle équipe de jeunes et brillants politiciens est maintenant aux manettes du Département : JJ Lasserre, M Brisson, D Saint Pé, J Pédehontaa, A Arribes, J Poueyto, etc… Ils continueront à vous dire que le Conseil Départemental est vital pour la proximité du citoyen, qui lui, pourtant, pense le contraire et continue de s’éloigner des urnes.

Le Président sera élu jeudi, là encore ce sera place à la jeunesse et à l’innovation : JJ Lasserre. Cumulard notoire, va-t-il battre le record de longévité dont était si fier son prédécesseur J Labazée ? Il n’a toujours pas daigné éclairer les électeurs sur ses intentions, va-t-il cumuler ces deux fonctions à temps plein ? On pourrait lui suggérer, dans le cas probable où il préférerait continuer sa vie de sénateur, et pour que sa politique soit bien prise en compte, de faire élire sa fille à la Présidence, elle qui vient d’être élue.

Il a crié haut et fort que le Département géré par les socialistes vivait au dessus de ses moyens, qu’il avait beaucoup trop embauché de fonctionnaires inutiles, que l’évolution de l’endettement était insupportable. Ce qui est vrai. Diminuera-t-il immédiatement le budget de 70 millions d’euro en supprimant rapidement 300 postes de fonctionnaires et en supprimant les dépenses qui ne sont pas du ressort du Conseil Départemental comme le développement économique, les subventions aux clubs sportifs professionnels, la gabegie des stations de ski, …etc. ?

Comptez sur lui pour que rien ne change.

Mais ne désespérons pas, une majorité toujours plus grande de Français souhaite une vraie rigueur, avec une diminution drastique du millefeuille territorial et du nombre indécent d’élus.

Ainsi va la vie en France. Les prochaines élections sont pour bientôt, car en France nous sommes en campagne électorale perpétuelle ce qui permet à nos immuables candidats d’éviter de traiter les vrais problèmes. Et les prochaines régionales, élections de liste, sont vraiment du caviar pour eux, car l’élection ne se joue pas dans les urnes, mais dans les partis.

Quand les citoyens s’éveilleront…

par Daniel Sango

Il n’y aura pas de réforme territoriale.

imgresLorsque j’étais jeune, intervenait sur Radio Luxembourg, devenue depuis RTL, une chroniqueuse du nom de Geneviève Tabouis. Peu de nous s’en souvient. Son intervention portait le titre significatif de : « Les dernières nouvelles de demain ». A plusieurs reprises, elle reprenait la formule : « Attendez-vous à savoir ». Comme elle, faisons un peu de prospective sur ces soi-disant réformes territoriales qui nous sont annoncées à grand renfort de déclaration tonitruantes.

 Alors oui, attendez-vous à savoir que tout ce qu’on vous a dit jusqu’à présent sur les réformes territoriales qu’elle soient du niveau régional ou du niveau départemental ne sont que galéjades, fumisteries, tromperies, escroqueries, billevesées, balivernes et sornettes.

 Au niveau départemental en premier lieu. Comme nous l’avons dit ici à plusieurs reprises, les départements qui devaient disparaître resteront égaux en nombre, et égaux en quantité d’élus (plus de 4000 conseillers). Seule la compétence générale va tirer sa révérence mais les attributions resteront identiques à très peu de choses près. La loi de partition des compétences entre le conseil départemental et le conseil régional (NOTRe) n’est pas encore votée. Attendez-vous à savoir que dès que les élections départementales auront eu lieu, députés et sénateurs feront tout ce qui est en leur pouvoir pour détricoter un projet qui ne servait pas leurs intérêts personnels. Pourtant elle ne date pas d’hier cette idée  de suppression des départements, Balladur en 2002 et Attali en 2008 l’avaient proposée.

 On aurait pu penser que les élections de mars, départementales, et de décembre, régionales, se tiendraient aux mêmes dates. C’eut été un signal qui aurait permis au peuple de se prononcer sur les regroupements territoriaux. Mais il n’y a pas eu de réel débat public. Pour les régions regroupées donc, il était prévu de plafonner le nombre des conseillers dans ces nouvelles assemblées à 150. C’était sans compter avec l’esprit corporatiste des députés et sénateurs qui par le moyen d’un amendement ont décidé que ce nombre d’élus serait égal à la somme des élus des actuels conseils régionaux. Pas d’économies d’échelle au moins sur ce plan. En Aquitaine par exemple, composée de l’actuelle Aquitaine, du Limousin et du Poitou Charente, ce nombre sera donc de 182 (actuellement : Aquitaine = 85 – Limousin = 42 – Poitou Charente = 55). Les élus ont comme principale préoccupation de conserver leurs sièges. En plus de cela, attendez-vous à savoir que ces regroupements qui étaient prévus pour être des fusions ne seront en réalité que des associations. Elles conserveront leurs implantations locales dans les mêmes fastueux palais. Ainsi  la présidence sera bien implantée à Bordeaux, siège de l’Aquitaine, mais il y aura, selon toute vraisemblance, une vice-présidence à Limoges et une autre vice-présidence à Poitiers. On conservera donc le même schéma de fonctionnement et les mêmes potentats qu’aujourd’hui.

 Une réforme qui n’a que l’apparence d’une réforme. Attendez-vous à savoir que rien ne changera. Voilà donc le résultat du cumul des mandats renouvelables à l’infini ; il n’est pas près de disparaître de même que les 36 800 communes et les différentes strates du millefeuille.

 La conséquence est connue, un désintérêt et une défiance des électeurs envers les politiques. Pour preuve, en 1986 le taux de participation dépassait les 60% ; il avait baissé en 2010 pour atteindre 50% et 45% en 2011. Quel sera le taux d’abstention les 22 et 29 mars prochains ? Sera-t-il suffisamment bas pour que les femmes et les hommes politiques de notre Pays se sentent enfin responsables de cette bien triste évolution ?

 

 

Pau, le 18 mars 2015

            Par Joël BRAUD

Beaucoup de bruit pour rien ?

imagesNotre premier ministre s’est donc récemment livré au Palais Bourbon à quelques débordements oratoires! Débordements d’autant plus regrettables, que, sur la forme, pas plus qu’aucun autre membre du gouvernement, il n’avait à « tancer », un élu ( ce qu’il n’est pas). Mais, uniquement, le devoir, de « répondre », sur le fond, à la question que celui-ci lui posait, au nom du peuple !

Plus vraisemblablement, énervement probablement « tactique », à seule fin d’apporter sa contribution à la campagne pour les prochaines élections locales. En l’état, diaboliser le Front National ! Or, outre le fait que cette offensive était désobligeante pour tous. Tous suspects, sans lui, d’être incapables de faire un choix « intelligent » ? Elle était de plus, d »autant plus absurde que les « fans » du FN ne peuvent pas, rationnellement, être, tous, des crétins ? « Fans » dont certains, nombreux, semble t-il, ont compris que sans partager les idées du FN, les élections locales étaient l’occasion de donner, sans risque, une sévère leçon aux partis dits « traditionnels. Sans risque parce que les élus locaux n’ont, en principe, aucune influence directe sur les choix politiques nationaux et donc européens ! Ainsi, cheval de bataille du FN (et de ultra-gauche), la question de la sortie de l’Europe ou celle de quitter l’euro, n’est pas de leur compétence ! Sauf bien sûr si les élus locaux continuaient d’emprunter « l’ascenseur politique », pour tenter, par exemple, de devenir député ou sénateur…! Hypothèse d’autant plus invraisemblable que, « mordicus », ils sont tous, absolument tous, contre le cumul des mandats ! En principe…A cet égard, un succès significatif du FN accélérerait peut-être les choses ! Comme quoi…

En résumé, beaucoup de bruit pour rien ! En principe…

                                                                                                                          Maurice Meireles Pontacq

SYRIZA

  imgres   « L’Europe ne doit pas craindre l’arrivée de Syriza en Grèce ! »

  La seule véritable surprise de ce titre est qu’il soit de « France TV Info » plutôt que de  » l’Humanité ». D’abord parce que ce média feint d’ignorer que « Syriza » envisage non pas de « renégocier la dette » mais de ne pas la rembourser du tout. Or, le créancier de la Grèce, c’est l’ensemble de ses partenaires-contribuables européens dont nous, Français, qui avons déjà beaucoup de soucis avec la nôtre !

En réalité, la Grèce, aujourd’hui dirigée par les Socialistes, nous rejoue la scène d’un duo auquel se livrent depuis plus d’un siècle les frères ennemis : socialistes et communistes ! Fraternité qui procède d’un projet social assez semblable ; plus que louable : indiscutable ! Mais qui, à la question de son financement, entre l’économie libérale et l’économie d’État, apporte une réponse non seulement totalement différente, mais, idéologiquement, tellement incompatible, que, finalement, elle est, nécessairement, mortelle pour l’un d’eux (et jusqu’à présent, par millions, …pour d’autres !)

Combat singulier pour le pouvoir, il n’est pas sans rappeler un dessin de Vélasquez sur lequel deux géants s’enfoncent d’autant plus rapidement dans des sables mouvants qu’ils s’affrontent plus violemment. Et d’autant plus vainement que, vainqueur ou vaincu, ils mourront également. Combat pour un pouvoir qui se traduit sur le champ électoral, par une surenchère de promesses démagogiques. Surenchères, systématiquement, renouvelées à chaque élection et qui, cumulées, aboutissent à ces endettements suicidaires que nous, Français, connaissons mieux que personne.

Comédie ? Tragédie ? Syriza pourrait aussi préluder à une scission entre ceux qui, pourl’avoir pratiquée, bon gré, mal gré, ne gardent pas un très bon souvenir de l’économie d’État. Et d’autres qui relèvent de cet « angélisme électoraliste » de bons apôtres (nous en avons aussi chez nous) qui, au nom de la responsabilité citoyenne, prônent une solidarité exemplaire pour …les autres !

Philosophie, en somme, pas très rassurante pour l’avenir de la Communauté Européenne. Sauf, apparemment, pour France TV Info. Probablement aussi pour certain voisin russe ! Peut-être même également pour quelques Pays Arabes ou Américains ? Moins sans doute pour nos créanciers Chinois !

 Maurice Meireles – Pontacq