Et demain ? Comme avant !

imgresDe Nicolas Sarkozy, Alain Juppé à François Hollande, tous pensent et souhaitent même que Marine Le Pen soit présente au second tour de l’élection présidentielle.

Pensent, parce que cela semble actuellement évident. Souhaitent, parce qu’ils espèrent invoquer contre elle le fameux ( et fumeux ) front républicain qui a privé le FN de la présidence des régions PACA et Nord- Pas-de Calais. Et à ce jeu-là, le plus malin, le plus fin, celui qu’on raille, qu’on caricature comme un benêt, c’est le président Hollande. Il a pour meilleur argument la preuve du succès du rassemblement des forces de gauche. Le moment venu, il leur dira  » si nous ne sommes pas unis, nous laisserons la présidence à la droite, voire au FN  » et les verts, le front de gauche, auxquels seront promis des récompenses, se rallieront autour de sa candidature. Face à Marine Le PEN, il gagnera, puisqu’elle n’obtiendra pas l’aide des  » républicains » et des « centristes ». Et s’il est éliminé au premier tour, on reverra le film du second tour des régionales.

Le FN ne sera pas au pouvoir en 2017. Pour y accéder, il lui faudra peut-être prôner les changements auxquels aspirent les français, à savoir des réformes institutionnelles telles que non cumul des mandats dans le temps, réduction du nombre d’élus, bref la fin du professionnalisme politique. Mais comment, les dirigeants des partis qui ne vivent que de leurs mandats, accepteraient-ils de s’engager sur cette voie ? Tant que morale et politique ne feront pas bon ménage, le  » bon peuple  » se réfugiera de plus en plus dans l’abstention ou le vote blanc. Car que voyons-nous si ce n’est langue de bois et hypocrisie? Un  » futur » président de région renoncer de participer à une primaire  » de la droite et du centre » qu’il n’avait aucune chance de remporter, un chef de file des verts se rapprocher du président Hollande, une bagarre sournoise contre Nicolas Sarkozy au sein de son propre camp, un président du Modem qui soutient Alain Juppé dans l’espoir non avoué mais tellement sonore d’en devenir le premier ministre.
Et parmi tout ce beau monde quel est celui qui a vécu d’autre chose que de ses mandats ? Certains ont largement dépassé l’âge moyen de la retraite, mais l’ambition du pouvoir continuera de les animer tant qu’une élimination naturelle ou électorale ne mettra pas fin à leur appétit. Les habitudes devront changer, mais n’imaginons pas changer les hommes, malgré les incantations entendues récemment.

Il faudra commencer par respecter l’autre, cesser de s’invectiver, accepter la contradiction, ne pas se parer d’une posture de matador, comme le fait trop souvent le premier ministre, réfléchir enfin au fait que l’élection donne seulement une légitimité électorale mais non une représentation réellement majoritaire du pays.

Pierre ESPOSITO 
Docteur en droit
Avocat honoraire

Je vous ai compris !

imgresAu lendemain d’élections régionales qui ont donné la chair de poule à certains et en définitive dont les résultats n’ont enthousiasmé aucun, les politiques vont tous nous dire qu’ils ont compris le message des citoyens. Mais qu’ont-ils compris réellement ?

Les électeurs votant ou s’abstenant d’une façon que l’on pourrait croire très organisée ont lancé un coup de semonce particulièrement éloquent en direction des gestionnaires du pays. Le mécontentement accompagné d’une forme de menace est clairement affiché. La classe politique devrait à l’évidence se sentir disqualifiée, déconsidérée, discréditée, eh bien non, elle est encore capable de se remettre en selle et de nous faire les plus belles déclarations comme s’il ne s’était en définitive rien passé d’important.

Le « Je vous ai compris » du Général de Gaulle au soir du 4 juin 1958, lancé depuis le balcon du gouvernement général, à une foule rassemblée place du Forum à Alger, a inspiré un certain leader de parti puisqu’il l’a repris sans aucune vergogne au soir du second tour.

De Gaulle était un homme d’État qui, en certaines circonstances, savait se rabaisser au niveau de l’homme politique. Justement lorsqu’il manquait d’inspiration ou lorsqu’il fallait ne déplaire à personne, il savait opportunément user de la langue de bois. Ne pas déplaire constitue la principale préoccupation de nos hommes politiques.

Le problème c’est que nul n’a jamais compris ce que le Général de Gaulle avait compris. A quel peuple d’Algérie s’adressait-il ? Nourrissait-il vraiment l’ambition de rassembler ceux qui étaient devenus des ennemis ?

Sans oser affirmer que les circonstances sont les mêmes par leur gravité, en 1958 il y avait plus que de l’insurrection mais un état de guerre ; aujourd’hui les citoyens français demandent qu’on les comprenne, qu’on entende leur volonté. Une volonté de réforme, la volonté d’une autre conception de la gouvernance du pays. Le souhait que la France soit organisée à l’exemple des autres pays d’Europe avec moins d’élus ; un regroupement des communes parvenant enfin à une diminution drastique et effective du nombre de celles-ci ; une disparition des départements comme l’engagement en avait été pris ; une réduction de deux tiers du nombre des élus des régions, du Sénat et de l’Assemblée nationale ; Le non cumul et non renouvellement des mandats ; la disparition de tous ces comités théodule qui n’ont d’autre utilité que de caser les petits copains.Voilà pour l’organisation administrative du pays.

Pour ce qui est de la gestion des affaires de la Nation, il faudra parvenir à diminuer les dépenses, faire en sorte que les budgets soient équilibrés ; que par une réforme en profondeur, les impôts soient organisés autrement, avec plus d’équité ; que l’endettement du pays soit stoppé ; que le chômage puisse enfin baisser. Enfin que tout cela se fasse dans la transparence comme l’exige le plus élémentaire principe démocratique.

Vaste programme qu’aucun homme politique, du moins de l’envergure de ceux qui sont sur le devant la scène actuellement, n’est capable de mener à terme. Et comme l’homme providentiel n’existe pas, très prochainement ceux qui aujourd’hui nous disent qu’ils nous ont compris, oublieront et éviteront avec un soin appliqué de préciser ce qu’ils ont compris. Alors dans les conseils régionaux, comme lors de la dernière mandature, une augmentation substantielle des indemnités des conseillers sera votée à l’unanimité et il ne nous restera plus que le souvenir d’un moment de colère.

Sic transit gloria mundi.

Pau, le 15 décembre 2015

par Joël Braud

Le rejet des politiques

imgresLa percée historique du Front National au premier tour des élections régionales ne repose pas vraiment sur des convictions ou une adhésion de la part des électeurs mais comporte un message pourtant très clair que tous les politiques seraient bien inspirés de prendre en compte.

La responsabilité des partis politiques est évidente, leur comportement fait d’oppositions, d’arrangements en sous-main et autre compromis place le curseur du changement non pas du côté des électeurs mais de leur côté.

Rappelons les chiffres des élections régionales (reconstitués sur les trois régions de l’Aquitaine)

Participation : 49,09%
PS                      en 2010 : 46,52 %                                en 2015 : 30,39%
Droite               en 2010 : 32,00%                                 en 2015 : 27,19%
FN                     en 2010 : 8,02%                                    en 2015 : 23,23%

Alors, changement, remise en cause, renouvellement, révolution, sursaut, bouleversement, reconstruction, les mots sont nombreux pour faire comprendre aux politiques qu’ils sont disqualifiés et qu’ils doivent absolument se ressaisir.

Mais que veulent alors signifier les électeurs ? A les entendre les motifs de leur mécontentement peuvent être listés ainsi :

  • Le débat ne se situe pas au niveau des idées ni des convictions.

  • Que ce soit la droite ou la gauche cela ne change rien à la gestion du pays.

  • Le chômage continue de progresser.

  • Ils sont incapables de maîtriser les dépenses.

  • Les impôts (comme le chômage) persistent à augmenter.

  • Les magouilles, les arrangements entre amis n’ont jamais été aussi connus (Voir le tribunal arbitral pour Tapie et autres nominations de complaisance).

  • Ils sont incapables de mettre en place les réformes promises. Les départements qui devaient disparaître sont maintenus. Avec la création des présidents délégués dans les régions, l’administration de celles-ci sera identique à ce qu’elle était auparavant. Le nombre des communes ne sera pas réduit. Le mille-feuille s’épaissit quand il devrait diminuer.

  • Ils se servent. Une des premières décisions, votée à l’unanimité des conseillers régionaux lors de la dernière mandature a été d’augmenter de 18% leurs indemnités au prétexte que la population était plus importante.* A combien se montera la prochaine augmentation car cette fois-ci la population va être encore plus importante ?

  • Dans les circonstances les plus dramatiques, ils se couvrent de ridicule en affichant leur désunion. Comme si ce drame constituait seulement une occasion de bénéficier d’une tribune.

  • La dette du pays ne cesse de progresser.

  • Ils s’opposent au cumul des mandats et font tout pour ne pas s’y soumettre.

  • Ils sont incapables de mettre un terme aux honteuses et gigantesques rémunérations des grands patrons.

  • La classe politique est incapable de se renouveler.

  • Ils refusent le non renouvellement des mandats.

  • La transparence n’est pas effective.

  • Le mode de scrutin des régionales est incompréhensible et de nature à décourager le citoyen.

Cette liste n’a pas la prétention d’être exhaustive, elle comporte les griefs qui sont le plus souvent formulés par les électeurs lors des enquêtes des médias.

Le message devrait être entendu. L’électeur sait très bien ce qu’il fait et le choix des élections régionales pour manifester son mécontentement n’est pas un hasard. En effet les compétences de cette instance ne sont  pas de nature à modifier le quotidien de chacun et apparaît, de ce fait, comme de moindre conséquence.

Le coup de semonce est cette fois-ci particulièrement violent. Les politiques devraient enfin comprendre. Il est très probable que le second tour de ces régionales sera bien différent du premier. Nous verrons.

Pau, le 8 décembre 2015
par Joël Braud

*Dix huit pour cent – 21 février 2013 – Alternatives Paloises

Comiques nos politiques !

FN   Le résultat du premier tour des élections régionales donne lieu aux habituelles déclarations alarmistes de la part de nos « partis de gouvernement ». Comique .

Je dénonce depuis des années le fonctionnement de notre démocratie monopolisée par une communauté d’élus à vie, cumulards, installés dans une seule stratégie : leur ré élection. Une fois de plus les électeurs condamnent cette situation.
Tout d’abord en s’abstenant, car il faut bien le répéter inlassablement, le premier parti de France est celui des abstentionnistes, pratiquement un français sur deux. Ensuite en votant pour le Front National, ou l’extrême gauche, partis qui ne proposent que des chimères et ils sont là encore bien plus qu’un Français sur deux parmi les votants ! Notre démocratie va mal, très mal.
Les causes en sont pourtant simples.

Une organisation politique incompréhensible

Comment voulez-vous qu’un vrai choix puisse être fait quand l’immense majorité des électeurs ne comprends pas pour quoi ils votent ?
Un mille feuille où toutes les compétences sont mélangées, ou personne ne comprend qui fait quoi.
Des lois successives qui ajoutent à la confusion, où on passe d’une fusion (Conseiller Départemental et Régional unique de Sarkozy, défait par Hollande) à un morcellement (Loi NOTRe, Métropoles ) avec des aller retour sur la clause de compétence générale, fléau de notre organisation, et un redécoupage des Régions…
Même un spécialiste n’y retrouve pas ses petits. Oui messieurs les députés qui faites les lois, vous êtes nuls.

Une élection sans campagne

Comble d’abomination démocratique, cette élection s’est déroulée sans campagne. Je ne répèterai pas ce que j’ai déjà écrit il y a quelques jours sur le sujet : « Régionales : scandale ! » AP du 27/11/2015.
N’ayant pas grand chose à proposer, et surtout ne souhaitant pas le montrer, ils ont bien sûr attendu le dernier moment pour sortir de l’ombre, les attentats de Paris ont bon dos, que n’avaient-ils fait campagne plus tôt !

Avec des candidats déjà élus

Pourtant, leur activité avait commencé en interne il y a plusieurs mois. Le combat interne dans les partis consistant à se placer en position éligible sur les listes. Une activité pour laquelle nos élus à vie sont spécialistes, relire « Régionales, la foire d’empoigne » AP du 12/10/2015
Il ne faut donc pas s’étonner de ne pas avoir ni vu ni entendu nos élus départementaux : les Sémavoine, Uthurry et autres Espagnac… Cumulards pour la plupart, ils attendent que le peuple stupide valide leur rente.

Et des programmes fumeux

Pour les sortants du PS, on a entendu à plusieurs reprise, « notre programme c’est notre bilan  » On n’est pas vraiment avancé vu que l’immense majorité des citoyens n’a jamais parcouru le budget de la Région pour avoir une vraie vision de ses activités…
Pour le FN on n’en parlera pas vu qu’ils n’ont rien de clair à proposer, et que l’on a tout à craindre de leur gestion, si elle décline les positions anti européenne et isolationnistes.
Reconnaissons à Virginie Calmels d’avoir mis en avant des propositions concrètes et chiffrées. Mais faut-il y croire vu que ses co-listiers déjà Maires, n’ont jamais appliqué à leurs communes la rigueur budgétaire proposée…

Le développement économique à toutes les sauces

C’est effectivement une des compétences des Régions, et pour surfer sur une des préoccupations prioritaire des électeurs, les têtes de liste dans leurs quelques apparitions télévisées y sont allé de leurs vœux pieux dans ce domaine. Mais on ne peut qu’en rire !
Tout d’abord cette tarte de crèmes qu’est le développement économique est le thème partagé par tous les niveaux de la pièce montée française et européenne !
La commune a un budget pour le développement économique, de même que l’intercommunalité. La métropole, ici le Pays de Béarn future création de son futur roi se crée justement pour le développement économique. Le Conseil Départemental a un budget important pour le Développement économique et une Direction dédiée. La Région bien sûr, dont c’est une compétence majeure (?) qui en serait le chef de file sur son territoire… Que dire de l’Etat qui a fait du chômage l’avenir politique du Président. L’Europe elle aussi y joue un rôle majeur par ses grands travaux mais aussi par le rôle majeur de la BCE (taux bas et QE : 60 milliards de fausse monnaie injectés chaque mois)

Et ce qui est le plus rigolo, enfin non, triste, c’est que nos politiques régionaux et en dessous luttent pour le développement économique avec des jouets d’enfant.
En effet, que faire de significatif quand le CICE a injecté des milliards d’euro, que l’euro a été dévalué de 30% que le prix du pétrole a été divisé par deux, que le crédit est quasiment à taux nul ?
Au mieux mener une politique de formation professionnelle en ligne avec les besoins.

La lutte contre les extrêmes, c’est avant tout une nouvelle éthique en politique

C’est d’abord une simplification drastique de notre organisation : suppression des départements (avec transfert des compétences aux intercommunalités et Régions) et des communes et compétences uniques pour les Intercommunalités et les Régions.
La compréhension des enjeux est le moteur minimal de la démocratie.
Il faut rajouter la diminution par deux des élus dans les Régions (183 pour la future région Aquitaine c’est délirant) l’Assemblée Nationale et le Sénat.

Une organisation politique où les élus représentent réellement des citoyens et sont clairement identifiés avec devoir d’explication et de reporting (suppression des élections de liste et mise en place d’une proportionnelle partielle ). Et où ils effectuent un réel travail à temps complet.

La fin du professionnalisme en politique de manière à avoir un renouvellement des élus. Renouvellement des classes d’âge mais aussi des origines (moins de fonctionnaires plus d’entrepreneurs, une représentation plus conforme à notre société)
Non cumul strict des mandats, limitation à deux mandats successifs.

Et puis de la sincérité et du courage.

Alors les politiques, on écoute les citoyens ?

Daniel Sango

Pour que (2) ne devienne pas (1)

Dans un récent article (Régionales, pour essayer de comprendre, le 11 novembre 2015), Alternatives Pyrénées invitait les listes des élections régionale à s’exprimer dans ses colonnes. A ce jour, seule la liste Nouvelle Donne dont la tête est Frédéric PIC, a répondu par le texte qui suit.

102642554_o– les lobbies financiers ont abandonné l’économie réelle pour la spéculation, obligeant les États à les suppléer en s’endettant.

– les gains de productivité plafonnent mais ont fait que l’on produit plus avec moins de travail, c’est à ce jour la première cause du chômage.
– Notre mode de consommation sans limite (photo 1) a pollué l’air, l’eau, les sols pour des générations.
– Dette, chômage, fuite des capitaux, prédation des ressources naturelles  : la croissance ne reviendra pas, et il faudra faire avec, nous sommes les seuls à le dire avec lucidité.
– Nos dirigeants, d’ici et d’ailleurs, ont failli à leur tâche, sacrifiant le bien commun à leurs intérêts personnels, laissant s’installer partout des inégalités insupportables.

Face à ce constat, le programme de Nouvelle Donne veut rompre avec les idéologies et se veut pragmatique :

au plan économique :

– pour résorber le chômage, revenons à la réduction du temps de travail (RTT) : ce qui s’est fait au nom du progrès pendant un siècle doit reprendre : contrat RTT aux entreprises avec exonération de cotisations chômage contre OBLIGATION d’embauche : donnant-donnant (ça marche : Mamie Nova, Fleury Michon, Volskwagen sont à 32 heures)
– soutien aux PME : affacturage sans intérêt par un organisme financier public qui se charge de les récupérer avec ses moyens juridiques
– soutien aux entreprises vertueuses (pas de dividendes, égalité salariale H/F, embauche locale, etc..)
– stop aux projets surdimensionnés, caprices d’élus soucieux de les accrocher à leur palmarès : comme la LGV, inutile, prédatrice de terres agricoles, invraisemblablement coûteuse, rejetée par les citoyens et la commission d’enquête publique.
– proposition de mise hors TAFTA de la région (traité laissant les collectivités aux mains des multinationales)
– mobilisation immédiate des 37 milliards du fond de réserve des retraites vers la construction de logements à HQE

Pollution_8.5.2012_Impacts_HI_106417pour sauvegarder nos territoires 

– réflexion sur la mise en place d’économies telles que le suggère le plan Négawatt adopté par l’ADEME
– grand plan pluriannuel d’isolation du bâti public et privé avec son corollaire d’embauches, de développement de filières et des formations correspondantes ,
– restauration d’une agriculture non polluante visant à l’autosuffisance plus qu’à l’export (le limousin ne produit que 10% de sa consommation de fruits et légumes et importe des pommes de terre !) avec soutien aux circuits courts et préférence locale pour les achats des collectivités.
– 1000 milliards de prêts à taux zéro de la BCE aux États sur 20 ans obligatoirement affectés à la transition énergétique (la BCE les a prêtés en 2008 pour les banques en pure perte et s’apprête à le refaire !)

au plan démocratique

– zéro cumul à l’instant « t », un seul renouvellement de mandat pour transmettre ses compétences, avec statut de l’élu
– respect de notre Charte et des recommandations Anticor
– lois d’initiative citoyenne, référendums pour les projets structurants
– rémunération des élus en fonction de leur participation effective.

Frédéric PIC

Professions de foi

imagesA quelques jours du premier tour des élections régionales, tous les citoyens en capacité de voter, ont reçu une enveloppe contenant les professions de foi des différents candidats. Enfin des différents candidats, seulement des têtes de listes qui se situent au niveau régional mais pas au niveau du département. Ces beaux sentiments, ces magnifiques déclarations sont-ils de nature à éclairer nos lanternes électorales ?

En allant farfouiller dans le dictionnaire, le Petit Robert 2014, en l’occurrence, on trouve la définition suivante à profession de foi : déclaration publique de sa foi, renouvellement des promesses du baptême (cf. Communion solennelle) ; par extension exposition des principes auxquels on adhère. Les professions de foi des candidats à une élection. Bon, restons en donc là pour ce qui concerne la définition en soulignant toutefois qu’il ne s’agit pas d’une démarche anodine mais bien de l’exposition de ses convictions accompagnées d’une promesse de faire, d’agir en conséquence.

Premier constat après l’ouverture de l’enveloppe, alors qu’on nous avait parlé de dix listes, il ne se trouve que neuf professions de foi. Mais où est donc passée la dixième, « Nouvelle Donne » ? Sur ces neuf professions de foi, seulement six sont accompagnées des listes nominatives par département. Y aurait-il comme une sorte de favoritisme ? Ou bien certaines listes étant peu argentées n’ont pu rivaliser avec les autres du moins au niveau de la propagande.

Autre point important, les phrases de chacune des listes que l’on pourrait appeler les devises. Alors là prenez des notes s’il vous plaît car c’est beau comme de l’antique au point que l’on se demande où ils sont allés chercher des phrases qui disent la même chose avec des mots différents. Allons y :

  • La liste Debout la France qui dans son nom est déjà tout un programme a choisi :  « Maintenant ça suffit !». On sent là comme une colère qui sourde et qui n’attend que l’autorisation de l’électeur pour s’exprimer.

  • -L’Union Populaire Républicaine qui se qualifie également « Le parti qui monte malgré le silence des médias » et aussi « l’UPR, un mouvement de bon sens, lucide sur son époque ». On voit bien qu’il y a chez eux comme une frustration dont évidemment les médias doivent endosser la responsabilité.

  • Lutte ouvrière a décidé d’aller dans le sens de la simplicité : « Faire entendre le camp des travailleurs ». C’est beau, c’est sûr, mais ils prennent le risque de n’intéresser qu’une frange de la population. Il y a bien des gens qui ne travaillent pas dans notre pays les retraités et les fainéants par exemple. Il aurait été plus complet et cependant difficile de parler également de ceux qui espèrent travailler et de ceux qui ont été des travailleurs.

  • La liste Faisons ensemble. Eux ils n’ont pas eu réellement besoin de se casser la tête car leur nom est déjà tout un programme mais ce sont des appliqués et ils ont ajouté : « Solidarité,démocratie écologie ».

  • La liste PS – PRG fait dans le simple mais parlant : « Plus forts plus solidaires ensemble ». Ce qui pourrait se résumer par l’union fait la force et qui est corroboré par les traductions en basque et en occitan. Ainsi on est assuré que tout le monde a compris des fois qu’il y en ait qui ne parlent pas le français.

  • Passons à Génération Nouvelle Région qui regroupe plusieurs partis : Les Républicains, L’UDI, le Mouvement démocrate et le CPNT. Là il faut la dégoter la phrase choc, elle se trouve à la fin, façon d’obliger le lecteur qui la cherche à s’infuser tout ce qui précède. La voilà (enfin) : « L’alternance, c’est aux régionales qu’elle commence ». Mais il et possible que dans le texte on puisse trouver d’autres phrases tout aussi sentencieuses. Peut-être « Nous voulons remettre du bon sens dans l’action publique ». Vaste programme comme aurait dit de Gaulle.

  • Le Front de gauche maintenant. Lui fait simple et parlant : « L’Humain d’abord ! ». C’est suffisamment général pour accrocher. Souvent c’est dans le bref qu’on est le plus percutant. Et puis avec ça on ne risque pas la contradiction.

  • La liste écologiste et citoyenne a choisi : « Osons mieux » sans d’ailleurs oser préciser mieux que qui ? Mais pour ceux qui ont un peu suivi les débats on devine.

  • Allez pour finir le Front National qui dit : « Une région aux couleurs de la France ». Cela sonne franc et direct et a l’immense avantage de ne vouloir rien dire. Avec Rassemblement Bleu Marine, on reste dans les couleurs… la peinture c’est tellement plus parlant.

Tout cela me semble trop beau, trop clinquant pour être vrai et surtout pour être réalisable. Mais que voulez-vous, c’est la loi du genre, je n’aurais pas fait mieux à leur place. Alors pour en savoir un peu plus et parce que j’ai décidé d’aller voter, je prends mon courage à deux mains et je m’attelle à lire ce qui est écrit en plus petit. Peut-être arriverai-je avec de la persévérance et un peu d’esprit critique, à me forger une opinion. C’est pas gagné…

par Joël BRAUD
Pau, le 2 décembre* 2015

*Il n’est pas interdit ce 2 décembre de commémorer la bataille d’Austerlitz.

Régionales : scandale !

charlie   Vous allez peut être aller voter dans une semaine pour désigner la horde de Conseillers Régionaux de notre région Aquitaine, mais sur quels programmes, après quels débats ? Une élection sans campagne qui arrange bien tous nos professionnels de la politique.

Comme je l’écrivais il y a quelques semaines, la principale manche des élections s’est déroulée depuis longtemps dans les couloirs des partis ( « Régionales, la foire d’empoigne » AP du 12/10/2015 )

« Les candidats éligibles ou limite n’en ont rien à faire des électeurs, ni même du programme politique (toujours inexistant et vous n’en saurez pas plus…). Vous ne les verrez pas venir vous le présenter, tout au plus une parade devant leurs fans dans les dernières semaines. Ensuite vous ne verrez plus jamais ces élus et vous saurez encore moins ce qu’ils font et qui permet de justifier leur salaire très élevé si on le rapporte à l’heure de présence. La seule chose qui les intéresse c’est la position qu’ils occuperont sur la liste : élus ou pas. Inutile de dire la foire d’empoigne qui en résulte dans les couloirs des partis ! »

Et mon pronostic concernant le vide des programmes ou l’absence de débat s’est parfaitement réalisé et ce ne sont pas les agitations de dernière minute qui feront une vraie campagne.

Et les horribles attentats ont bon dos. Certes le drame est profond, certes tout le monde s’associe au deuil des familles, mais comme toujours la vie continue… Sauf dans nos partis politiques trop heureux de pouvoir camoufler le vide de leurs programmes.

Avez vous entendu nos têtes de liste départementales des principaux partis ? Avez vous lus des articles de leur part dans la presse locale ?

Et nos media ? Un petit test sur « La République » aux mots « élections régionales » sur leur moteur de recherche montre le vide des programmes et du débat.

Que font nos têtes de listes départementales de la droite et du PS Monique Sémavoine et Bernard Uthurry ? Aucun article, aucun meeting, ils attendent patiemment que le temps passe, ils ont de toute façon gagné leur rente pour les années à venir…

Et cerise sur le gâteau ils seront 183 pour notre seule région, presque deux fois plus que le sénat américain !

Cette absence de campagne profite hélas au FN qui n’a bien sûr, lui non plus, aucun programme.

Pauvre démocratie.

Les citoyens quant à eux se devraient d’approuver les programmes blancs des candidats en glissant dans l’urne un bulletin de la même couleur.

Daniel Sango

Régionales, pour essayer de comprendre

imagesEssayer de comprendre en effet car ce mode de scrutin est inhabituel et se situe dans une configuration inédite en raison du nouveau découpage géographique des régions. Les candidats sont inscrits sur des listes constituées au niveau des départements. Quelques données.

La réforme aboutit à diminuer le nombre de régions qui passe de 22 à 13. Notre région, l’Aquitaine (dont le nouveau nom n’est pas encore trouvé) va être élargie et fusionner, oui fusionner, avec le Limousin et le Poitou-Charentes. Ce sera la plus grande région de France avec 5,8 millions d’habitants. Au total 12 départements seront ainsi réunis. Actuellement le Limousin comporte 3 départements, l’Aquitaine, 5 et le Poitou-Charentes 4. Si l’on précise que le chef lieu de cette nouvelle région se situera à Bordeaux on a résumé les données géographiques.

Au départ le projet de réforme stipulait que le nombre maximum d’élus était de 150, mais les députés et sénateurs lors du débat et l’adoption de la loi NOTre (Nouvelle Organisation Territoriale Républicaine) ont voulu que le nombre d’élus soit égal à la somme des élus des anciennes régions. Le nombre des conseillers régionaux est calculé en fonction du nombre des habitants de chaque département. La région Aquitaine aura 183 conseillers régionaux. Pour ce qui concerne le département des Pyrénées Atlantiques, il y aura 21 élus contre 17 actuellement.

Comme il est difficile de concevoir que les listes soient constituées au niveau régional parce qu’elles devraient comporter 183 candidats chacune, il a été décidé qu’elles seront établies au niveau départemental. Ainsi les dix listes présentes sur le département des Pyrénées Atlantiques comporteront chacune 23 candidats pour 21 sièges à pourvoir, (en Gironde, 48 – Landes, 14 – lot et Garonne 12, Dordogne 15). Sur chaque liste figureront donc deux candidats en plus qui seront des suppléants. On se demande pourquoi, c’est ainsi et juste pour ajouter à la confusion.

Voici, à titre d’information, les dix listes de notre département telles qu’elles ont été avalisées en préfecture le 9 novembre :
– PS – PRG. Tête de liste département : Bernard Uthurry. Tête de liste région : Alain Rousset
– Les Républicains/UDI/MoDem. Département : Monique Sémavoine. Région : Virginie Calmels
– FN. Département : Jean-Michel Iratchet. Région : Jacques Colombier
– EELV. Département : Alice Leiciagueçahar. Région : Françoise Coutant
– Front de gauche. Département : Isabelle Larrouy. Région : Olivier Dartigolles
– Debout la France. Département : Pascal Lesellier. Région : Yvon Setze
– Nouvelle donne. Département : Frédéric Pic. Région : Nicolas Pereira
– Union Populaire Républicaine. Département : Romain Doimo. Région : William Douet
– Vague citoyenne, faisons ensemble. Département : David Groslaude. Région : Joseph Boussion
– Lutte ouvrière. Département : Mohamed El Marbati. Région : Guillaume Perchet

La première question qui vient à partir de l’énoncé des listes est de savoir à quoi correspondent ces têtes de liste au niveau de la région. En effet pas facile surtout si l’on considère que la tête de liste de la région pour le Front de gauche par exemple est Olivier Dartigolles alors qu’il est second de la liste du même nom au niveau départemental. En réalité ces têtes de liste de région ont pour rôle d’animer la campagne régionale. C’est juste pour ajouter à la confusion…

Les élections des nouveaux conseillers régionaux se dérouleront les 6 et 13 décembre prochain. C’est sans doute là que les choses se compliquent parce qu’il est bien difficile d’en comprendre les modalités. Suivez bien. Les conseillers régionaux sont élus pour une durée de 6 ans au scrutin de liste à deux tours sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l’ordre de présentation selon le mode de scrutin de liste proportionnel à deux tours. Chaque liste est constituée d’autant de sections qu’il y a de départements dans la région (12). Si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, le quart des sièges lui est attribué. Le reste est réparti à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne. Il faut au moins 5% des suffrages exprimés pour obtenir un siège. Dans l’hypothèse où aucune liste n’obtient la majorité absolue au premier tour, on procède à un second tour. Peuvent se présenter (ou se maintenir) à ce second tour les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. Cependant les listes ayant obtenu au premier tour au moins 5% des suffrages exprimés peuvent fusionner et modifier leurs candidats. Pas simple !

En conclusion, si l’on ajoute à cette complication de la modalité du scrutin, le fait que personne ou à peu près personne ne sait quelle est la répartition des compétences entre la région, le département, la métropole, les communautés de communes ou d’agglomération et les communes, le fait que les candidats sont pour les électeurs de base, presque tous des inconnus, on obtiendra un taux d’abstention qui va battre tous les records établis jusqu’à maintenant.

Vive la démocratie !

Pau, le 11 novembre 2015
par joël Braud

Les listes du département sont invitées à faire connaître leur programme sur Alternatives Pyrénées en adressant un texte (maximum500 mots) à contact@alternatives-pyrenees.com

Cosmétique

imgresEn tête dans les sondages, et même s’il est évident qu’il ne confirmera pas globalement cette position, il est cependant possible que le FN enlève un certain nombre de régions. Alors, aujourd’hui, tels guignols dans le castelet médiatique, on agite à nouveau la question de sa légitimité démocratique.

Mais, d’élus à la faveur d’un second tour avec parfois moins de 20% des suffrages exprimés, ou, d’un président, quand les sondages ne lui en accordent pas davantage, qui peut se targuer d’être toujours absolument légitime ? Dès lors, le moment venu, sans remettre en cause sa propre, et donc parfois douteuse, légitimité, « qui », et de « quel droit », s’autorisera à contester une légitimité issue de la même source que la sienne : le scrutin? 

 Par ailleurs aujourd’hui, faire croire que, dès qu’élu, le FN va précipiter les Juifs dans les fours crématoires et les immigrés à la mer, relève de la pantalonnade médiatique qui semble vouloir tenir lieu de campagne électorale. Ce FN dont depuis des décennies, chacun à leur tour, « ils » ont pourtant fait un paravent providentiel à leurs abus de ces cosmétiques politiques dont, en tout cas chez nous, aucun n’a cependant fait la preuve de son efficacité. Cosmétiques sociaux, humanistes, culturels, médiatiques…, qui, au motif « d’embellir » la vie des Français, ont altéré des réalités évidentes, provoqué une distorsion trompeuse des valeurs morales, institutionnalisé l’irresponsabilité individuelle au profit d’une culpabilité collective. Philosophie de l’échec promu au rang de maladie sociale. Prêchi-prêcha des envieux. Lifting idéologique contre nature qui, aujourd’hui, dans l’impasse, n’offre au « peuple », d’autre issue que de partager sa propre misère.

Mais l’aléa est que, interdit de séjour, « empêché » par la « bien-pensance républicaine », le FN ne peut apporter la preuve de sa capacité à conduire les affaires du pays. Et que voter pour lui, par conviction, par sympathie ou pour sanctionner les «autres», c’est véritablement plonger totalement dans l’inconnu. Or, si par nature, l’expression démocratique des urnes est toujours, plus ou moins, une prise de risque, aujourd’hui, la situation économique du pays et le niveau d’exaspération de la population sont tels qu’elle peut conduire à des débordements particulièrement graves en l’actuel état de déliquescence de l’autorité.

Dans un tel contexte, tous les responsables politiques qui, honnêtement, sont convaincus que le FN est véritablement dangereux pour la France, doivent si nécessaire, se transcender. C’est à dire, renoncer à certains avantages et satisfactions du pouvoir, mettre de côté leurs divisions ou divergences et faire, ensemble, une proposition commune et la soumettre, loyalement, c’est à dire dès le premier tour, à l’appréciation de tous !

A défaut, restera seul l’espoir que les Français sauront faire preuve d’un plus grand sens de leur responsabilité qu’eux !

Maurice Meireles – PONTACQ