L’emploi d’abord et avant tout

imagesJ’ai eu besoin, il y a trente ans, d’aller en Chine pour le travail. Cela m’a pris un an pour constituer un groupe de 35 entreprises, en faire un voyage officiel porté par la France et son ministère de l’industrie, point de passage obligé pour rentrer dans le pays. Sur place, pendant une semaine, nous avons eu très peu de temps de travail efficace ; l’essentiel de notre énergie a été consacré à la logistique du voyage, hôtels, bus, taxis, avions de trente ans d’âge ou plus.

Il y a moins d’un mois, j’ai eu besoin d’aller en Chine pour le compte de mes collègues de l’association de la Route des Vins du Jurançon. Tout a été simple et organisé en quelques heures. Sur place, et pour la même durée, j’ai pu faire 20 fois plus de choses efficaces que trente ans plus tôt. Entre temps, le pouvoir chinois , qui veut par priorité le plein emploi et l’amélioration du niveau de vie de son peuple, a investi massivement dans les infrastructures. Tout le monde voit le résultat dans les statistiques. Sur place, la vitalité et l’espoir en un avenir meilleur sautent aux yeux. C’est très impressionnant.

Quel sentiment contrasté, en rentrant en Béarn et en écoutant les orateurs du colloque » Le chiffre et la plume » au parlement de Navarre. Alors que la commission européenne attend de la France des projets d’infrastructures à financer, que l’argent est disponible en abondance et pas cher, on se regarde tous en chien de faïence pour savoir comment finir le chantier de la fibre optique, rendre notre aéroport plus performant, améliorer la cadence et le prix du ticket de la liaison fer Oloron-Pau, financer le diffuseur de Berlanne/Morlaàs, le contournement est d’Oloron, les déviations de la RN 134 entre Oloron et le Somport, la nouvelle route Oloron-Lescar et s’il faut réserver les terrains pour faire un jour le barreau LGV de Mont-de-Marsan à Pau et la traversée centrale des Pyrénées en train par le Béarn. Alors qu’au même moment, on trouve de l’argent public pour réhabiliter par priorité la voie ferrée Oloron-Bedous dont on se demande combien de personnes (entre 5 et 10) vont l’utiliser à court terme.

Je rappelle à ceux qui risqueraient de l’oublier ou qui ne veulent pas le voir, que nous avons en France, toutes catégories confondues, 5,5 millions de chômeurs et que, dans certaines familles de quartiers sensibles, des enfants de 12 ans quittent le circuit scolaire pour commencer à avoir des activités non licites parce qu’ils n’ont jamais vu leurs parents et leurs grands-parents travailler.

Pour moi, la résorption du chômage est la seule priorité. Tout le reste doit attendre.

Le principe de précaution, la transition énergétique, cela peut et doit s’appliquer après le retour au plein emploi, pas avant ni pendant.

La France a su accueillir massivement des réfugiés politiques et/ou économiques quand il y avait le plein emploi, que le budget était équilibré et que le pays n’avait pas de dettes. Retrouvons cette situation à marche forcée et avant tout. Pour cela, avec Béarn Adour Pyrénées, militons pour que les investissements dans les infrastructures de désenclavement par le rail, la route, l’air et la fibre optique soient amplifiés et accélérés. Au lieu de se contenter d’en maintenir quelques uns, nous pourrons alors créer beaucoup d’emplois. Nous pourrons ensuite renouer, en en étant fiers, avec notre tradition d’accueil, dans le respect de ce que nous sommes et avons toujours été.

Pierre Saubot

« Arrêtez de nous compliquer l’existence » – Max Moreau

LIRE 2Cette semaine, « Lire » d’AltPy, vous conseille le dernier essai de Max Moreau. « Arrêtez de nous compliquer l’existence » paru aux éditions L’Harmattan.
Avec un tel titre ce pourrait être un roman, voire même un roman policier. Pas du tout
Max Moreau nous y donne 115, préconisations concrètes pour redresser notre économie. 115… de quoi espérer trouver dans cet essai les bonnes solutions.

Ce qu’en dit l’éditeur :
…L’auteur recommande la provocation de l’accroissement de la demande par une offre séductrice qui dissocie l’essentiel de l’accessoire. Il préconise des leviers cohérents et concordants, contributifs aux qualificatifs de l’offre, somme toute une société libérale, humaniste et protectrice. Max Moreau, qui avance méthodiquement ses pions sur l’échiquier économique, invite le lecteur à s’interroger sur les graves problèmes de la croissance et de l’emploi, les limites des gouvernances, et propose dans une logique implacable les pistes pour favoriser l’emploi et provoquer la croissance afin d’améliorer le niveau de vie, qui restent les deux principales inquiétudes des Français….

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BAP, une ambition pour le Béarn et les Pays de l’Adour !

379668_188725264619146_1032327406_nHier, 28 juin, vous avez pu lire dans la presse locale, un condensé de la lettre que l’association Béarn Adour Pyrénées* a adressé par courriel, à tous ses adhérents. Dans cette lettre, BAP fait le point sur ses combats et son action afin que les Pays de l’Adour soient dotés des infrastructures indispensables à son développement. Le sujet est d’importance et ce, que l’on soit pour ou contre. C’est pourquoi Alternatives Pyrénées a jugé indispensable de publier l’intégralité cette lettre.

Madame, Monsieur,

Béarn Adour Pyrénées lutte depuis 14 ans pour le désenclavement du Béarn par la réalisation d’infrastructures modernes et adaptées pour soutenir et amplifier le développement économique et l’emploi.

Pour BAP, rail et routes sont complémentaires. Rien ne sert d’opposer l’un à l’autre. Les évènements actuels démontrent que même la SNCF peut compter sur les  routes. Par contre, le rail, lui, ne peut remplacer les défaillances des routes.

BAP affirme un souci écologique adapté aux réalités. Pour une moindre production de CO2, il faut privilégier les distances les plus courtes, éviter les embouteillages artificiels et les trafics urbains inutiles, organiser la fluidité. C’est dans ces buts que BAP défend deux projets : l’échangeur de Berlanne et une route nouvelle Oloron Lescar.

Nous soutenons ceux qui veulent la réalisation du diffuseur de Berlanne sur la A64 au nord -est de Pau. Toutes les études montrent que c’est un investissement rentable pour toutes les composantes de l’agglomération paloise, à commencer par Pau, Morlaàs et Idron. Il ne faut pas attendre 2030 et les pseudo obligations contractuelles entre l’Etat et le concessionnaire. Dans un premier temps, BAP recommande un projet très économe, sans nouveau pont sur l’autoroute, avec un objectif de budget inférieur à 9 millions d’€. Il faut faire un tour de table entre le concessionnaire qui va encaisser plus de péages et qui peut donc en payer une partie, les communes voisines, le Conseil Général qui va voir diminuer le trafic sur la rocade nord de Pau plus tous ceux qui voudront bien mettre la main à la poche sous forme d’avance de trésorerie. C’est un chantier qui peut être très vite engagé.

Nous voulons sans délai la réalisation d’une route 2 fois 1 voie entre Oloron et le nœud autoroutier A64/A65 sur le tracé de la bande des 300 mètres réservée depuis longtemps. Le budget prévisible de cette liaison est inférieur à 200 millions d’€. La mise en concession du tunnel dit d’Arbus doit régler la partie principale du financement. Au moment où les taux d’intérêts sont très bas et les disponibilités monétaires abondantes, la mise en place d’un partenariat public-privé, pour le reste du projet, doit balayer le mauvais alibi  » Il n’y a plus d’argent ».

Notre association s’appelle Béarn Adour Pyrénées car elle estime indispensable d’intensifier les relations entre les deux versants des Pyrénées, Béarn, Bigorre, Aragon. Cela passe obligatoirement par des infrastructures dignes de cette ambition.

Pour cela, nous réclamons la réalisation des déviations des villes et  villages sur la RN 134 entre le nord d’Oloron et le Somport. Il faut changer de mode de pensée et arrêter de se faire peur en mentant. Un vrai mur de camions, c’est plus de 10.000 véhicules jour, pas 400 comme aujourd’hui. Les contraintes justifiées de sécurité dans le tunnel du Somport limitent le passage à moins de 1000 camions par jour. Quoiqu’on fasse, ce plafond sera atteint. La situation est déjà insupportable pour les habitants des villages traversés, pour les chauffeurs des entreprises françaises et espagnoles et pour l’économie locale. Il faut donc agir, fixer un calendrier réaliste, 3 ans, mobiliser les fonds nécessaires, en faisant appel à l’Europe puisqu’il s’agit d’une liaison transfrontalière. Il serait dommage d’en arriver à saisir la justice pour non-respect des traités signés.

De même, une liaison ferroviaire entre Pau et Saragosse doit être considérée dans son ensemble et rétablie dans le cadre d’un plan complet, concerté et cohérent dans une programmation sans faille. En attendant, en cette période de pénurie d’argent public, le Conseil Régional d’Aquitaine doit suspendre la dépense de 105 millions d’euros pour rouvrir une ligne ne dépassant pas Bedous. Son utilité, sans prolongement jusqu’à Huesca, est loin d’être évidente et il serait plus judicieux de reporter les sommes disponibles sur des projets améliorant la sécurité et l’emploi, dans un vrai respect de l’environnement.

Béarn Adour Pyrénées est attachée à la réalité historique et économique des pays de l’Adour. C’est pourquoi, nous soutenons un rapprochement Béarn-Bigorre avec ou sans la réforme territoriale en cours. Les pays de l’Adour, Pyrénées Atlantiques, Hautes Pyrénées, Landes et Gers, partagent des atouts communs : aéronautique, agroalimentaire, filière équine, forestière, tourisme et gastronomie. Un pôle métropolitain fort autour de la conurbation Lourdes-Pau-Tarbes renforcerait ce territoire intérieur face aux futures métropoles bordelaise et toulousaine. La deuxième ville d’Aquitaine et la deuxième ville de Midi-Pyrénées ne veulent pas rester en marge de leurs régions respectives avec le risque d’être marginalisées.

Le Grand Projet du Sud-Ouest de lignes TGV Bordeaux Toulouse et Bordeaux Dax aggrave notre enclavement, en nous plaçant en dehors des lignes grande vitesse européennes. Il faut exiger la tenue du débat public sur la desserte LGV Béarn-Bigorre, qui nous avait été promise, avant la fin de l’année 2014. La dépense, minime, de ce débat public avait été inscrite au budget du Conseil Régional d’Aquitaine en octobre 2012, dans le cadre d’un projet de convention entre toutes les collectivités concernées. Sur les trois tracés proposés, BAP soutient celui du barreau direct Mont de Marsan Pau Tarbes qui met Pau à moins d’une heure de Bordeaux, à 1 heure d’Agen et met Tarbes à un peu plus d’une heure quinze de Bordeaux.

Cette desserte conforterait la rentabilité de la ligne Pau Canfranc Saragosse et constituerait le maillon incontournable pour une Traversée Centrale des Pyrénées envisagée pour le long terme.

Mais, pour BAP, les infrastructures indispensables ne sont pas que ferroviaires et routières BAP souhaite que l’aéroport de Pau-Uzein atteigne le million de passagers sous 3 ans. La création d’un poste d’inspection frontalier( PIF) pour accueillir des chevaux est un moyen indirect, simple et pas cher d’amorcer la marche dans cette direction. L’allongement de la piste de 300 mètres sur des terrains déjà réservés à cet effet sera une deuxième étape. Tous les acteurs concernés doivent travailler ensemble à chiffrer et à trouver les moyens nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Ainsi, l’aéroport de Pau s’imposera dans le Grand Sud-Ouest avec plus de touristes pour irriguer l’économie béarnaise et de résidents bénéficiant de plus nombreuses destinations touristiques au départ de Pau.

Enfin, nous voulons que Pau et la communauté d’agglomération redeviennent la base avancée de l’utilisation de la fibre optique et soit la plus attractive possible dans le domaine de l’Economie Numérique. Les investissements, pour leur plus grande partie, ont été fait, avec succès. Il faut terminer les chantiers, faire sauter les blocages administratifs et faire en sorte que les TPE, PME et ETI de la région s’approprient ce moyen moderne de développement et de création de valeur.

Pour faire passer tous ces messages, dans un contexte où l’ambition, le courage et la volonté de dire la vérité ne sont pas les vertus principales, pour préparer un avenir de plein emploi pour les générations futures, nous sommes persuadés qu’il faut envisager toutes les actions appropriées. Nous vous en reparlerons très vite.

L’association Béarn Adour Pyrénées**.

– par Hélène Lafon

* Pour contacter BAP :

– par courrier : ASSOCIATION BEARN ADOUR PYRENEES – C.C.I PAU BEARN – BP 128 –  64001 PAU  Cedex
– par courriel :bap@pau.cci.fr
– par téléphone : 05 59 82 56 40
– par fax : 05 59 82 51 27

** Pour mieux connaître l’association BAP et son action : http://bap-europe.typepad.com/