La ville de Pau s’endette

Un document publié par l’opposition municipale de la ville de Pau déclare que l’endettement de la ville va être multiplié. Il s’agit d’une projection entre 2016, et 2020 année de la fin du mandat de l’équipe municipale actuellement en exercice. Quelques réflexions.

Que dit ce document ? « Un endettement de la Ville de Pau multiplié. En quatre ans, de 2016 à 2020, la dette de la ville aura presque doublé (de 700 € à 1200 € par Palois) ». Retenons pour raisonner sur l’ensemble du mandat – 2014 à 2020 – que l’endettement par habitant de la ville qui était de 760 € en 2014, passerait à 1200 €, selon l’opposition paloise. Ce serait donc un coefficient multiplicateur de 1,58.

Ainsi l’encours de la dette qui était de 60 248 000 € en 2014 serait en 2020 de 95 191 840 € (ou de 93 400 000 selon une trajectoire anticipée – orientation budgétaire).

La dette par habitant atteindrait donc 1200 €. Elle doit être comparée à la moyenne nationale qui est de 947 €.

L’annuité (remboursement capital et intérêt) de la dette de la ville de Pau qui était de 8 136 000 € serait en 2020 de 12 854 880 €. Répartie par habitant cette annuité passerait de 103 € à 163 €. La moyenne nationale étant de 123 €.

Enfin la capacité de désendettement ou ratio de désendettement en années, qui était de 3,4 ans serait en 2017 de 4,55 ans, en 2018 de 6 ans, en 2019 de 6,6 ans et en 2020 de 7 ans.

Quant aux dépenses réelles de fonctionnement, elles évolueraient de la manière suivante : 2017 = 94,9M€ – 2018 = 95M€ – 2019 = 96,7M€ – 2020 = 97,6M€

Bien sûr, ces chiffres doivent être pondérés parce qu’entre temps des remboursements partiels auront été réalisés mais a contrario, il convient aussi de considérer que d’autres dépenses auront été engagées.

Si l’on veut faire la liste des réalisations dépensières de l’équipe municipale au pouvoir, on n’est pas certain d’en dresser une liste exhaustive.

Les réalisations terminées à ce jour : Le Hédas, la place de Verdun, le boulevard des Pyrénées, le stade du Hameau.

Les réalisations en cours : le BHNS, le stade de foot, les halles, le musée des Beaux-Arts, l’École supérieures des Arts des Pyrénées,

Les réalisation projetées : Le foirail, la friche industrielle du stade d’eaux-vives, le quartier Saragosse.

Cet inventaire donne le tournis, il est sans doute significatif de la tendance dépensière des politiques en général. Tandis que les prélèvements obligatoires augmentent, les dépenses ne sont pas maîtrisées. Ainsi sur le plan national, en 2017, les prélèvements obligatoires ont progressé de 1%, ils atteignent 45,4 % du PIB (INSEE). Cette donnée fait de la France, le pays où la fiscalité est la plus élevée d’Europe. La dette publique a progressé de 2%. Il devient donc impératif de baisser les dépenses. Mais cela, nos politiques ne savent pas faire.

Il faut reconnaître à l’équipe actuelle de la ville de Pau, le mérite d’avoir choisi de ne pas augmenter le taux des impôts locaux. Dont acte ! Mais ce sera au prix d’un endettement qui deviendra vite insupportable. Il ne restera d’autre choix à la prochaine équipe que de limiter de façon drastique les investissements.

Pau, le 4 avril 2018

par Joël Braud

http://www.journaldunet.com/business/budget-ville/pau/ville-64445

Crédit image : leconomistemaghrebin.com

Et si la décentralisation ruinait la France

imagesLe 14 octobre 2013, la Cour des Comptes rendait un rapport sur la gestion des collectivités territoriales. Le bilan  particulièrement inquiétant,  laissait apparaître que, dans l’hypothèse où des mesures drastiques ne seraient pas adoptées, la situation de l’endettement de ces structures ne pourrait qu’empirer.

 Premier constat, les dépenses des collectivités locales s’élèvent à 245 milliard d’euros. Ce sont celles qui ont progressé le plus fortement au cours de trente dernières années.

En 1983 elles représentaient 8,6% du PIB pour atteindre 11,7% de ce même PIB en 2011.

L’endettement de ces collectivités, Communes, communautés de communes, communautés d’agglomération, départements et régions,  était de 166,6 milliards d’euros en 2011, il est passé à 173,7 milliards d’euros en 2012. Sur ce même chapitre de l’endettement, les projections sont inquiétantes. Il  pourrait atteindre 176 milliards fin 2017. Autrement dit il ferait un bond de 6,7 % du PIB pour accéder à 7,6% du PIB. Enfin il représenterait 9,5% de l’ensemble de la dette de notre pays.

Cette explosion est liée à une augmentation des dépenses, embauches et recours à l’emprunt. La masse salariale des collectivités locales a augmenté de 3,1% en 2013, plus que l’inflation. Elle avait déjà cru de 3,5% en 2012.

L’investissement a connu, lui, une progression de 8,1% en 2013, un taux qui n’avait jamais été égalé depuis 2009.

Les collectivités emploient 1, 8 million d’agents. Et c’est sans doute sur ce point que la Cour de Compte accentue ses recommandations. Les embauches sont trop nombreuses. L’avancement automatique, le régime indemnitaire des agents des collectivités est beaucoup plus favorable que dans la fonction publique de l’Etat. La Cour estime par ailleurs que les outils de contrôle manquent parce que les arrêts de travail sont plus nombreux dans le secteur public local qu’ailleurs.

Nous savons tous que la dotation de l’Etat doit baisser de 3,5 milliards d’euros en 2015, ce qui nous laisse mal augurer de la bonne santé des finances locales. L’hypothèse d’une augmentation des impôts locaux n’est donc  pas une hypothèse d’école.

 

Pour certaines villes de notre agglomération et du département l’endettement se chiffre de la manière suivante :

Pau.       Dette : 66 758 000 euros, soit par habitant : 819 euros

Billère.  Dette : 15 793 000 euros, soit par habitant : 1156 euros

Lons.     Dette : 5 007 000 euros, soit par habitant : 394 euros.

Bayonne. Dette 61 708 000 euros, soit par habitant 1350 euros.

L’endettement moyen par habitant sur le plan national, est de 607 euros.

Quand on sait que les contrôles des finances locales ne sont que très rarement exercés on peut s’inquiéter et se demander jusqu’où va aller cette dérive ?

 

                                                                                               Pau, le 8 octobre 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD

Mais comment feront-ils?

Pau EspositoUne campagne électorale , qui dure à Pau depuis de trop longs mois, nous assaille chaque jour de promesses. C’est à qui fera plus et mieux que l’autre. On promet…

On promet, cela ne coûte rien, tout en sachant que ce sera financièrement impossible et le moment venu on nous dira, comme le fait d’ailleurs l’actuel gouvernement (et ceux qui l’ont précédé) qu’on ne connaissait pas l’endettement réel de la ville, qu’on ignorait l’importance de tel ou tel poste des frais de fonctionnement, bref on avancera des excuses pour justifier l’inaccomplissement des promesses.

Et pourtant ! Tous ces marchands de rêves ignorent-ils que l’Etat, contraint de faire des économies, va réduire sa dotation de fonctionnement aux communes, que le président de l’Association des maires de France n’a pas caché son inquiétude en rappelant que cela aurait des conséquences majeures sur les investissements et donc sur l’emploi, notamment dans le bâtiment ? Et encore plus fort, on nous promet une diminution des impôts. Mais comment feront-ils alors qu’ils ne savent pas ce qu’il y aura dans la caisse ?

Ceux qui gèrent leur foyer, leur commerce, leur entreprise savent qu’on fait seulement avec ce qu’on a. Nous devons avoir nos priorités, mais une chose est sûre le rêve se termine quand on se réveille.

– par Pierre Esposito (*)

(*) Porte parole de le liste, Pau Bleu Marine