La bourse ou la vie !

Le Giec a publié dernièrement un rapport qui n’est pas spécialement réconfortant ; il est de plus en plus évident que le réchauffement climatique devrait devenir la principale préoccupation de tous, avec ses corollaires, comme les retombées de la pollution liée à l’utilisation massive des causes de ce réchauffement, sans doute aussi l’amplification des intempéries mortelles du S de la France et les sécheresses des pays du nord .

«Une transition rapide et de grande portée est nécessaire»

«Le train du climat, présidé par Jean Jouzel, était à Bordeaux dimanche, à la gare Saint-Jean, il sera à Biarritz le 25 et 26 octobre et Agen du 4 au 6 novembre; son but, par une exposition riche et pédagogique, est de sensibiliser le public aux conséquences du réchauffement et mettre en avant les parades.» Sud Ouest 22/10.
«Je n’ai pas senti dans les discussions que j’ai eues avec l’Elysée et Matignon leur envie de dire : «OK, on va faire autrement». Pascal Canfin Nel Obs, oct.2018.

Le dernier remaniement le confirme, le gouvernement, struthio*-compatible, s’en moque totalement, comme Trump !

Pourtant, sécheresses, inondations, pollutions, feux, maladies,…, ont des retentissements économiques et humains négatifs suffisamment considérables pour y prêter attention ! Que de nouvelles taxes, impôts, misères,… ,en perspective, si rien ne change !!!!

+ Les préoccupations du pouvoir et de ses adeptes sont : l’argent, la spéculation, la rentabilité, le profit, les économies, la dette publique, les investisseurs, actionnaires.

Et ça continue encore et encore

C’est que le début d’accord, d’accord…

La bourse donc,

avec, toujours pour finalité, sacrifices des uns (guerres, inégalités et pauvreté), profits des autres.

Quand la Terre se fendit

C’était sous le règne des bandits

Qui avaient tout défiguré

……

Chaque ville entourée par

Son cortège de hangars

Ses parkings alignés

Les autoroutes étaient pleines

De camions en file indienne

De convois bloqués au péage

….

On se parlait presque pas

Et chacun pressait le pas

Son écran au ras du visage

….

Le pays d’à côté est couvert de nuages

…….

La fumée ou le brouillard

Impossible de savoir

Chaque soir plus épais

…..

On noyait dans du plastique

Des repas automatiques

Que la mer rejetait sur les plages

Braves gens, dignitaires

Tout le monde laissait faire

Par profit ou manque de courage

Le pays d’à côté est couvert de nuages

Le pays d’à côté : Francis Cabrel
+ Celles, de plus en plus de gouvernés, est «de vouloir des coquelicots*», donc la volonté de ne pas mourir…

La vie donc.

Il voulait trouver mieux
Que son lopin de terre
Que son vieil arbre tordu au milieu
Trouver mieux que la douce lumière du soir

……….

Il a fait tout le tour de la terre
Il a même demandé à Dieu
Il a fait tout l’amour de la terre
Il n’a pas trouvé mieux

…….

Les Murs de poussière. Francis Cabrel

Il ne faut pas s’attendre à une inversion des tendances ; les politiques sont prisonniers de leur vision individualiste intéressée de l’immédiat, de leur parti, du lobbyisme et, de plus, de leur ignorance du problème ; seule la base pourrait faire avancer les choses par des manifestations et surtout les pressions électorales,… qu’il est possible, ensemble, de développer.

Mais, pour cela, il faut être convaincu de cette nécessité, c’est-à-dire avoir la connaissance biologique et écologique nécessaire pour comprendre la gravité et le danger qui se dessinent déjà.

Or, ce n’est absolument pas le cas !

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte

…….

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

Le niveau moyen de la compétence scientifique en France est consternante ; quant au niveau dans les sciences biologiques, c’est l’abîme ! On ne connaît même pas son corps et ses besoins !

La politique environnementale, depuis des années, est d’une hypocrisie affligeante ; pourtant, un grand pas a été réalisé en 1971, la création d’un ministère de l’Environnement ; on devrait s’en réjouir, avant, il n’y en avait même pas !

Malheureusement, la suite a montré que c’était de la poudre aux yeux ; un petit pas en avant, un grand pas en arrière, intérêts particuliers et croissance obligent !

L’évolution des appellations et fonctions des successeurs du ministère ci-dessus est liée aux nécessités de la politique  imposée. Le dernier en date, le ministère de la Transition écologique et solidaire en est un exemple ; on a pris soin de le séparer de celui de l’agriculture et de l’alimentation, de la santé et de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur Recherche et Innovation, alors que tout est lié ; seule une association étroite permettrait de réaliser une politique cohérente ; l’opposition entre Stéphane Travers et N.Hulot a été un petit exemple de cette paralysie engendrée.

Cette fois, on a fait encore mieux en nommant une lobbyiste de chez Danone auprès du ministère devenu de la pseudo écologie. On est loin de suivre les conseils de Pascal Canfin de mettre Bercy au même niveau que le ministère de l’Ecologie : «Le changement majeur serait de mettre la dette écologique au même niveau d’importance politique que la dette financière car nous léguons les deux à nos enfants». Bouche cousue, la dette écologique est bien plus élevée que la dette financière !

Volonté de diviser pour mieux régner, c’est bien connu !

Alors que l’objectif, parfois affiché, est la lutte pour, comme on dit, la sauvegarde de la planète, qui s’en moque complètement, et que l’enseignement des sciences de la vie et de la terre, un des passages obligés vers l’écologie, à toute la population, devrait être considéré comme prioritaire, de la maternelle aux grandes écoles, Sciences Po et l’ENA, incluant tous les enseignements professionnels, on constate que la réforme du second cycle va en sens totalement opposé.

On ne tarit pas d’éloges sur J-M Blanquer ; «il connaît parfaitement ses dossiers», la rentrée s’est passée sans problème, l’annonce des réformes n’a pas soulevé de nombreuses contestations et, cerise sur le gâteau, il a supprimé des postes donc fait des économies, l’idéal en somme ! C’est vraiment faire «mieux !» avec moins ! En fait, ce n’est pas aussi évident que cela :

S’il connaissait vraiment tous ses dossiers, il saurait que la délinquance, l’agressivité verbale et physique des enseignants, le harcèlement des jeunes, au collège et au lycée, font partie de la vie journalière dans bien des établissements depuis très longtemps ; c’était étouffé par la hiérarchie pour ne pas faire de vagues ; où sont les surveillants qui circulent pendant les cours, les personnels d’encadrement des mouvements interclasses ? Interdire les smartphones ?  Difficile de répondre, c’est justement ce qui a permis de mettre au grand jour la dernière affaire.

Comme ses prédécesseurs «On va rétablir l’ordre»

Comment ?? Les paroles, ras le bol !

Dans Sud Ouest du 11/10/18 Philippe Vincent, secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement, fait part de ses craintes :

+Pour alléger le bac, la montée en puissance du contrôle continu, la multiplication des épreuves dans l’année, les réunions,… risquent de transformer les lycées en centres de bac permanents. L’auteur du texte ci-contre se permet d’ajouter que :

«entre-temps il faudra aussi faire cours !»

+Selon une enquête, ni les établissements, ni les services académiques n’auront la capacité de suivre, donc de mener à bien toutes ces réformes et les moyens de mise en œuvre sont insuffisants pour payer les intervenants.

C’est la surchauffe !

S’il a réussi à réaliser une rentrée sans trop de problèmes ainsi que des économies, c’est qu’il est un bon tacticien politique macronien et rien de plus. Comme la forme semble suffire au commun des mortels actuellement, c’est normal ; ce qui intéresse, c’est qu’il n’y ait pas de vagues, peu importe le fond, «c’est l’affaire des spécialistes, je n’y connais rien.»

C’est justement ce qui est dommage et dommageable !

En fait, il est en phase avec les objectifs du gouvernement mais absolument pas avec l’avenir des besoins essentiels des Français ; il faut, pour le comprendre, rappeler la réforme des programmes des lycées, sujet déjà évoqué dans un texte intitulé :«La réforme du lycée, une nouvelle potion pas très magique !»

Alors que le pays a besoin d’élever drastiquement le niveau culturel de sa population, dans le domaine scientifique particulièrement, pour comprendre les nécessités de changer de logiciel, le ministre pense qu’il faut renforcer les disciplines littéraires en supprimant, dans un tronc commun, toutes les disciplines scientifiques, en première et terminale scientifiques (L, ES et S), et les remplacer par deux heures par semaine «d’humanités» scientifiques et numériques pour tous ; ceci étant complété par un choix de 3 spécialités, parmi une dizaine, en première et deux en terminale ; ceci permettra à beaucoup de court circuiter une formation aux principales disciplines scientifiques de base !

Pour certains élèves les deux heures d’humanités scientifiques par semaine seront les seuls cours obligatoires à contenu scientifique !!!

On comprend qu’avec une telle orientation il soit possible de supprimer des postes !

Ceux qui voudront poursuivre dans les sciences, les anciens S, devront choisir le complément dans les trois disciplines de spécialités.

Au menu proposé : mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la Terre, histoire-géographie et géopolitique, sciences économiques et sociales, humanité-littérature-philosophie, langues et littérature étrangère, écologie-agronomie-et-territoires, arts, sciences de l’ingénieur, numérique et sciences informatiques.

En admettant, ce qui est logique actuellement, de vouloir suivre «numérique et informatique», il restera, en première, deux choix, et en terminale un seul, soit en maths, ou physique-chimie ou sciences de la vie et de la terre ou écologie- agronomie…. Combien de potentiels culturels sacrifiés !

Jouerait-on à qui perd gagne ?

Cerise sur le gâteau : «tous les établissements ne pourront pas proposer toutes les combinaisons» précise le ministre !

Les enseignants, en matières scientifiques, de l’université, déjà déprimés par le niveau actuel, ont du souci à se faire !
«Mais, ceux qui voudront suivre une formation en SVT, le pourront, en sélectionnant cette discipline» direz-vous ! D’accord, mais à condition d’éliminer les autres options or, l’écologie est la science globalisante par essence, elle nécessite des connaissances dans tous les domaines: littéraire, philosophique, scientifique, sociologique, sciences humaines….Le ministre semble l’ignorer ou…..ne pas être concerné !

Elle ne peut absolument pas être considérée comme une spécialité mais une matière fondamentale, après la lecture, l’écriture, le calcul ; c’est la connaissance de la vie, de son fonctionnement, ses dangers, ses merveilles .

Pour l’APBG, à l’époque actuelle, il est aberrant de constater l’absence de l’enseignement des sciences de la vie et de la Terre (SVT) comme discipline obligatoire dans les enseignements fondamentaux du cycle terminal (première et terminale) et le déséquilibre entre des enseignements littéraires et scientifiques.
Elle précise :

«Après avoir mené de front 3 spécialités en première, l’élève ne gardera que 2 enseignements en terminale, ce n’est pas acceptable et dommageable pour l’élève.

Elle demande :

+un enseignement équilibré entre les 3 disciplines scientifiques : mathématiques, physique-chimie et SVT. Elles ne doivent pas être réduites à des enseignements « indépendants », au choix des élèves et pouvant être abandonnées en cours de formation.

+ que les SVT soient inclues dans l’enseignement des humanités scientifiques et numériques de première et terminale ;
+ la possibilité pour les élèves qui le souhaitent de prendre « SVT complémentaires » en enseignement facultatif en terminale comme pour « mathématiques complémentaires ».

Est-ce une volonté politique de laisser les gens dans l’ignorance pour pouvoir continuer à suivre la même politique ou est-ce une ignorance personnelle de la réalité ? Si c’est le cas, un stage de spécialité, obligatoirement au Giec, pour ce ministre, et les autres, serait bénéfique !

Signé Georges Vallet

crédits photos: https://goo.gl/images/rWRkWA

* Fabrice Nicolino et François Veillerette « Nous voulons des coquelicots »Editions LLL, 128 p.

* Struthio est le nom générique de l’autruche.

* https://www.la-croix.com › Debats › Forum-et-debats

Réforme du bac : quelle place pour les SVT demain …

*https://www.sciencesetavenir.fr/…/reforme-du-bac-quelle-place-pour-les-svt-demain_12…

Le dépassement

Comme vous, je crois parfois me dépasser. C’est sans doute une illusion : me maintenir serait déjà trop beau ! Mais ce n’est pas de tels dépassements dont il va être question.

Ne pas dépasser chaque mois ses ressources est un objectif que nous essayons tous de respecter. Mais collectivement, les humains n’y prêtent guère d’attention. Au premier août, ils ont déjà consommé la totalité de ce que le terre peut leur fournir pour l’année. Et le pire est que ce manque de retenue s’accélère. En 1970 c’était le 24 décembre, comme s’il fallait jeûner pendant les fêtes. En 1999 c’était le 2 octobre, en 2000 le 25 septembre, en 2005 le 29 août, en 2010 le 14 août. Il faudrait donc disposer de près de deux terres (1 ,7 exactement) pour vivre comme nous vivons.

Ce constat alarmant se combine avec l’évidence d’un réchauffement climatique. Passons sur des faits isolés (pointe à 52° à Madrid hier, 53,5° au Pakistan). Mais le fait est là : en 2017 la température moyenne a dépassé de 0 ,38° à 0 ,48° la moyenne des années 1981-2010. En accédant au modernisme, les populations de pays émergent auront de plus en plus besoin d’air conditionné et le réchauffement des calottes polaires aura des conséquences dramatiques sur les océans dont la température s’élève de 1,7 degré par décennie et dont le niveau augmente de 3,1 cm par décennie.

On envie ici la croissance américaine qui s’est élevée à 4 ,1% au second trimestre. Mais est-ce bien raisonnable ?

Ne faudrait-il pas pénaliser le gaspillage ? Il est facile (en théorie) de proposer de sortir du système financier américain et de préconiser une monnaie internationale dont la valeur serait calculée sur un panier de monnaies. Le monde doit sortir d’un tel modèle dans lequel la finance et les échanges internationaux font la loi.

Mais regardons autour de nous. Utilisons-nous la bicyclette autant qu’il serait possible de le faire pour laisser l’automobile à l’arrêt et entretenir notre santé ? Avons-nous étudié comme il le faudrait l’acquisition de pompes à chaleur, la végétalisation de nos murs ? Prenons-nous le train même lorsqu’il est plus cher que l’avion pour se rendre à Paris ? Lorsque nous prenons l’avion prenons-nous garde au trajet et au nombre de décollages ou au coût proposé par les comparateurs sur internet ? J’avoue avoir fauté sur ce point et je le fais pour que vous en tiriez la leçon. Pour aller de Tarbes à Bari une compagnie à bas coût proposait de passer par Londres puis Milan. Le prix était attractif et les horaires corrects. Les escales prévues étaient d’au moins deux heures. Mais je n’avais pas prévu l’arrivée tardive de l’avion à Tarbes, l’inefficience pour les bagages à Stansted et le fait que Ryanair impose 3 heures pour les escales (ou les exclue lorsqu’elle vend le billet directement, j’ai entendu les deux versions dans la bouche de ses employés). Résultat : une journée de stress et un séjour amputé. J’avais rejeté un passage par Cracovie. Mais j’aurais dû être moins confiant et plus soucieux d’un vol plus direct et plus sûr. Faut-il préconiser la restriction de nos libertés, interdire de tels vols, prendre des mesures pour éviter aux vacanciers les 700 km de bouchons que la France connaît ce samedi ?

Jean-Paul Penot

La danse des abeilles

Tout le monde ou à peu près connaît ce moyen de communication des abeilles, appelé « La danse des abeilles ». Une association portant ce même nom a été crée il y a quelque temps. Elle fonde ses objectifs sur la protection de l’insecte et sur une méthode d’apiculture quelque peu différente (http://www.dansedesabeilles.org/).

On nous l’assez dit, les abeilles sont en voie de disparition. Pourtant elles existent sur notre planète depuis soixante dix millions d’années. Leur utilité dans la nature est incontestable. 70% des 6 000 espèces de plantes sauvages ou cultivées sont pollinisées par des insectes dont principalement les abeilles. Faudra-t-il remplacer l’abeille à l’aide d’une plume comme cela se fait déjà pour certaines plantes, dans certains pays ?

Les causes de cette disparition programmée sont connues, elles se nomment : pesticides, pollution, maladie, parasites, OGM, ondes hertziennes et frelons asiatiques. Des causes pour lesquelles l’activité de homme est la principale responsable. Également les méthodes actuelles de production intensive du miel, affaiblissent considérable ment les défenses immunitaires des abeilles.

A partir de ces constats, l’association entreprend d’envisager différemment les méthodes classiques de l’apiculture. Ne pas chercher la production de miel, mais protéger l’abeille ; choisir des ruches de forme plus proches de la nature, (les troncs d’arbre) et mettre en place la ruche horizontale ; supprimer les cadres de cire dans les ruches; préférer les essaimages naturels ; sélectionner des races d’abeilles rustiques, capables de s’adapter à son environnement ; enfin, réduire les traitements au strict nécessaire. Autrement dit une autre conception de l’apiculture qui devrait, à terme, s’orienter vers une formation des apiculteurs.

Dans les objectifs se trouve également celui de sauver l’abeille noire. Il s’agissait de l’abeille commune de nos régions et de l’Europe. La recherche de productivité fait qu’elle a en partie été remplacée par des espèces étrangères : abeille italienne, caucasienne, carniolienne et buckfast…

Au cours du premier trimestre 2018, l’association a implanté des ruches à Bizanos, dans le parc du château. Une convention a été passée entre la ville et l’association. Plus tard, seront plantées des haies d’arbustes mellifères.

Un investissement par une association de bénévoles qu’il convient de saluer ici.

Pau, le 10 juillet 2018

par Joël Braud

On a changé la forme ; pour le fond, affaire à suivre !

Les événements que nous vivons marquent un changement profond dans le paysage ; doit-on s’en réjouir ? Marcel Proust nous alerte sur ce point: «Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux.»

Le directeur, le personnel, les comportements, la vitrine médiatique,.. sont renouvelés ; l’image à transmettre est que les uns vont travailler avec les autres et non plus sans et contre les autres ; L’orientation est très pascalienne ; Pensées, 1670 :

«La source de toutes les hérésies est de ne pas concevoir l’accord de deux vérités opposées.» 

Cependant, à la lumière des engagements annoncés, la révolution conceptuelle, le fond, n’a pas l’air de suivre, c’est la continuité, les énarques sont toujours là et, face aux obstacles : chômage, inégalités, désertification, pauvreté, pollution…, les mesures prévues ne semblent pas très révolutionnaires : permanence des économistes non atterrés, diminution des dépenses publiques, prévalence du privé sur le public, faire repartir la croissance : culte du numérique, production industrielle, consommation, destruction, épuisement des ressources, relancer l’agriculture de demain et l’industrie du futur, pollution, libérer carcans, blocages, et esprit individuel d’entreprise….

Attention !

«Alors que la première crise de la démocratie au XXe siècle était liée à un trop-plein d’engagement collectif, celle que nous vivons aujourd’hui est à l’inverse liée à l’atomisation de la société, fondée sur le primat de l’individu. La démocratie des droits de l’homme s’autodétruit» Marcel Gauchet, philosophe, Nel Obs du 29/04/17.

Bien sûr, les messages lancés sont souvent convaincants si on reste dans l’image médiatique donc la forme, forcément résumée, superficielle, parfois floue.

La forme résoudra-t-elle le fond ?

Quoi de neuf prévu par rapport à la volonté déjà exprimée dans le passé, dans les différents domaines essentiels ? Quelles dépenses publiques seront amputées, avec quels dégâts, quelle agriculture et industrie pour demain ? Flexibilité ou flexisécurité par une formation ? La volonté, combien souhaitable, confirmée à Berlin, de faire une Europe des peuples, n’est pas nouvelle.

Quoi de neuf, pour l’avenir, au point de vue : santé publique, sécurité alimentaire et environnementale ? Les oubliettes sont remplies !

Vouloir lutter contre le chômage en multipliant des emplois polluants c’est remplacer une pollution par une autre.

Pour renouer avec la confiance, ce nouveau Président, jeune, dynamique, cultivé, sachant insuffler de l’espoir, devra être non seulement un magicien du verbe mais aussi de l’action ; espérons que cela sera suffisant ! Macron et Danton, même combat !

De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France est sauvée.

Là où la crainte est la plus perceptible, c’est dans le domaine environnemental. Parmi les annonces de la volonté du nouveau Président, j’ai retenu un texte paru dans «La Croix» car il me semblait, au départ, refléter le plus sa détermination positive dans le domaine environnemental.

http://www.la-croix.com › France › Politique. 13 avr. 2017.
«Il veut aussi placer la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens, qui seront interdits, et contre les pesticides, « une des principales causes de l’augmentation des cancers des enfants depuis vingt ans », explique-t-il.
Un « Grenelle de l’alimentation » sera organisé afin d’élaborer un calendrier prévoyant l’élimination progressive des pesticides. En promettant d’être ferme, Emmanuel Macron espère être entendu au niveau européen, « afin d’accélérer la mutation de la filière agroalimentaire ». Le candidat d’En marche ! veut mettre l’accent sur le développement de l’agriculture écologique».

Magnifique !

Malheureusement, depuis, j’ai reçu par la poste, pour voter, la profession de foi «Ensemble la France», déterminante pour me convaincre des véritables intentions car elle contient l’essentiel à la source, sans intermédiaire. 6 chantiers pour la France et, en ce qui concerne l’environnement :«Voter pour E.Macron, c’est…, interdiction des perturbateurs endocriniens dès lors qu’il existe des solutions reconnues comme moins toxiques……»!!!!

Que reste-t-il des annonces initiales !

+ Il est bien évident que l’industrie ne cherchera pas de solutions de rechange sans contraintes or : libération de l’esprit d’entreprise, des carcans, des blocages ! Idem d’ailleurs pour les pesticides, le développement de l’habitat en zones inondables, élevages, cultures et alimentation industriels…..!

+ Du fait de l’ampleur, des localisations innombrables, de leur répartition et de l’inutilité, en dehors de la rentabilité financière : plastiques, cosmétiques, pesticides, retardateurs de flammes…, les perturbateurs n’ont en rien un caractère indispensable, il est tout à fait possible de s’en passer sans avoir à chercher des solutions «moins toxiques». Malheureusement, il est bien meilleur pour l’emploi, les entreprises, le P.I.B. de fabriquer que de supprimer ! Le danger pour l’humanité actuelle et sa descendance, est démontré par des centaines de scientifiques ; c’est largement suffisant pour en demander, sans aménagement, la suppression. Accepter si on en trouve, de les remplacer par des substances toxiques, moins dangereuses, c’est accepter de perturber la santé individuelle, l’organisation sociale, l’intérêt général, au profit de certains particuliers ; c’est même un engagement contraire à la Morale.

Nulle part je n’ai trouvé de détermination pour répondre aux préoccupations de la Cour des Comptes du 12 février 2014.
http://www.oaba.fr/pdf/Cour_des_Comptes2014_securite_sanitaire_alimentation.pdf
https://www.lesechos.fr/…/0203305569753-insuffisance-des-controles-sanitaires-et-de.
http://www.ladepeche.fr › Economie › Entreprise › Agro-alimentaire

Elle tirait la sonnette d’alarme sur l’insuffisance des contrôles menés par le Ministère de l’Agriculture en matière de sécurité alimentaire. «La qualité des méthodes d’analyse, l’indépendance des services vétérinaires et de la répression des fraudes n’est pas garantie». Les ratés de la réforme de l’administration territoriale de l’Etat engagée en 2010 par le gouvernement Fillon s’est traduite par une désorganisation et une diminution drastique des effectifs. La présence obligatoire des vétérinaires dans les abattoirs n’est pas toujours assurée sur les chaines de volailles. Dans les sites de production et de transformation de denrées d’origine animale, les contrôles ont diminué de 17% depuis 2009.

La situation est encore pire en matière de protection des végétaux, où les vérifications ne ciblent que les demandeurs d’aides au titre de la politique agricole commune. «Les contaminants, notamment les métaux lourds, ne font pas l’objet d’un plan de contrôle du Ministère de l’Agriculture» déplore la Cour, tout aussi critique sur l’insuffisance d’inspections des arrivages en provenance d’autres pays de l’Union : «Sauces, soupes, pizzas, surgelés… La pâte rougeâtre et visqueuse, dite sauce tomate, qui nimbe tous ces plats provient très souvent du Xinjiang, une province de Chine.Nel Obs 17/05/17 ; 25% des produits à base de viande contrôlés, pour ne citer que ceux-là, révèlent des non conformités.

Le Nvl Obs le 15/06/2016 titrait «Bonbons, biscuits… Alerte aux nanoparticules dans nos assiettes».

Or, plus la particule est petite, plus elle peut traverser les barrières physiologiques (placenta, barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau, barrières intestinales…). Les évaluations et expertises font état d’effets toxiques inquiétants : Dommages à l’ADN ; retards de croissance ; réactions d’hypersensibilité et d’allergie ; inflammations chroniques ; affaiblissement du système immunitaire ; stress oxydatif ; effets génotoxiques et cancérogènes ; dérèglement du système immunitaire et du fonctionnement intestinal. Quoi de mieux depuis 2014 ?

Ce n’est pas tout ! Le Dr Joëlle Le Moal de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et ses collègues, ont fait paraître dans la revue internationale «Reproduction» une analyse : «Le déclin de la qualité du sperme, avec une baisse de près d’un tiers de la concentration en spermatozoïdes déjà constatée en France métropolitaine, est une tendance qui n’épargne pratiquement aucune région mais touche plus particulièrement l’Aquitaine et Midi-Pyrénées (régions viticoles et arbres fruitiers)».

Or, toujours d’après la profession de foi «faire plus pour notre santé» ce n’est pas lutter contre les causes de la maladie, il faut lever les contraintes ! mais mieux soigner et le plus économiquement possible : réorganisation de l’hôpital, doublement des maisons de santé, auxiliaires de vie scolaire ; c’est mieux pour le P.I.B.

Nicolas Hulot vient d’être nommé, une bonne nouvelle incontestablement, il n’est pas du genre à accepter d’être un faire valoir électoral, c’est donc un signe fort de la volonté d’apporter une réponse claire au doute qui planait.

Prendre des mesures nécessaires pour rester fidèle aux engagements pris lors de la Cop 21 pour limiter le réchauffement climatique est naturellement  nécessaire mais qui ne dépend pas spécifiquement de la France par contre, la pollution, les maladies graves des enfants et des adultes liées aux pesticides, à l’alimentation, à l’air respiré, à l’eau consommée…c’est bien du ressort du local et du régional. Souhaitons-lui de trouver les conditions favorables pour inverser la pensée dominante et réaliser progressivement cette grande mission qu’il a défendu vainement jusqu’alors.

«Une société qui survit en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de consommation inutiles ne paraît pas susceptible de répondre à long terme aux défis posés par la dégradation de notre environnement». P. Joliot-Curie.

«Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l’argent ne se mange pas.» Chef Seattle, 1854

Alors ! L’environnement, un épiphénomène qui n’a rien à voir avec la désignation d’un Président de la République ?

Pas si sûr pour tout le monde, voici une citation qui en surprendra peut-être certains !

«Parmi les tâches que je considère comme faisant partie des missions du Président de la République, il y a ceci : il lui revient de dire aux autres peuples de la planète que nous avons une responsabilité écologique en commun.» extrait de Metz, 27/02/14 prononcé par le nouveau Ministre de la Justice. Par déformation professionnelle, va-t-il promouvoir l’enseignement du béarnais dans les prisons ?

Georges Vallet

crédits photos : Huffington.fr

Pollutions et climat : détails ou priorités ?

imageIl devient de plus en plus évident que la menace écologique, du fait des activités humaines, contestée il n’y a pas si longtemps, devient une réalité.

De plus en plus, le savoir s’impose face à la méfiance et la croyance.

Habilement, se basant sur l’ignorance d’une très grande majorité de citoyens et sur ceux qui nous déversent «leurs certitudes», l’idéologie dominante s’emploie, par son langage, à nous falsifier l’objectif de la science écologique pour la mettre à portée de ses intérêts.

Dissimuler et aveugler pour mieux polluer les corps et les esprits.

Les équipes de CNN ont effectué un voyage exceptionnel au cœur du Groenland, dont la calotte glaciaire, deuxième plus grande surface de glace au monde, fond à un rythme alarmant.

Slavoj Zizek, évoqué par BibliObs le 4/01/2017, reprenait ce voyage et évoquait :

«En juillet 2008, un reportage de CNN, «The Greening of Greenland» («Le Groenland se met au vert»), vantait les possibilités ouvertes par la fonte des glaces : quelle aubaine, les habitants du Groenland vont désormais cultiver leur potager ! Ce reportage était indécent en ce qu’il applaudissait les bénéfices marginaux d’une catastrophe mondiale, mais surtout parce qu’il associait la «verdure» du Groenland, conséquence du réchauffement climatique, à une prise de conscience écologique.»

C’est le greenwashing ambiant, le schisme politique d’une écologie pour libéral convaincu.

Le texte du philosophe Slavoj Zizek est intitulé : «La culpabilisation des individus occulte les véritables causes de la destruction de la planète : le capitalisme et les Etats-Nations»

Né en 1949, S. Zizek, philosophe et interprète de la psychanalyse lacanienne, est un des promoteurs du renouveau de l’idée communiste.

J’ai bien conscience que le choix d’évoquer «un renouveau de l’idée communiste»va déclencher un torrent contestataire. Du calme !!!!

Il convient de bien faire la différence entre l’idée philosophique et sa concrétisation par l’homme ; en ce qui concerne le communisme cela a été une catastrophe mais l’idée était-elle mauvaise au départ ? Il en a été ainsi de la philosophie de Jésus et de son évolution humaine au cours de l’histoire. La comparaison peut être étendue à d’autres idéologies, comme le capitalisme et le  libéralisme ; là aussi, le déviationnisme intéressé et non régulé en a détruit «la substantifique moelle» ! Nous vivons actuellement les retombées abominables de dérives islamistes.

Voici quelques autres passages pouvant servir de réflexion à cette approche de la confusion que l’on veut nous faire avaler entre :

défense de la planète et défense de l’homme sur la planète.

«Le discours écologique dominant nous interpelle comme si nous étions a priori coupables, en dette envers notre mère Nature, sous la pression constante d’un surmoi écologique : «Qu’as-tu fait aujourd’hui pour dame Nature ? As-tu bien jeté tes vieux papiers dans le container de recyclage prévu à cet effet ? Et les bouteilles en verre, les canettes ? As-tu pris ta voiture alors que tu aurais pu circuler à vélo ou emprunter les transports en commun ?»

Ce leitmotive (suivant l’orthographe modifiée) est dangereux médiatiquement car il déforme une réalité objective et développe une nouvelle religion avec l’idée que chaque citoyen doit faire une bonne action, une charité aurait-on dit jadis, pour «faire plaisir» à la nature, dont le citoyen, dépassé par tous ses problèmes, se moque complètement car il n’en voit pas l’intérêt !
«Les enjeux idéologiques d’une telle individualisation sont évidents : tout occupé à faire mon examen de conscience personnel, j’en oublie de me poser des questions bien plus pertinentes sur notre civilisation industrielle dans son ensemble…»

Il ne vient pas à l’esprit un seul instant que les comportements préconisés soient jugés inutiles, ou même néfastes, c’est tout l’inverse, mais il faut prendre en compte le long terme et ne pas tomber dans le piège tendu, en pensant que c’est la seule solution. Un tel raisonnement s’impose pour combattre, atténuer et s’adapter le mieux possible aux effets nocifs sur l’homme d’une politique économique imposée par le toujours plus quantitatif, la recherche de la richesse, du pouvoir, de la puissance ; mais il devient inquètant s’il se limite à rechercher seulement une adaptation et donc une acceptation de cet «isme» idéologique qui fait retomber sur des pécheurs que nous serions, les causes, contraintes et réparations de fautes citoyennes que nous n’avons pas commises et dont il est responsable. Nos seuls « péchés », pour rester dans le dogme,  sont l’orgueil et le fait de succomber à la gourmandise et à l’envie de goûter à tous les nouveaux fruits souvent vénéneux que la technologie industrielle nous déverse dans la publicité et le commerce.

«Dame Nature» n’a pas besoin de l’homme pour se débrouiller, elle existe depuis des milliards d’années et a suivi les lois imposées par l’évolution de l’univers.

Par contre, l’homme ne peut subsister sans elle et dans des conditions physicochimiques très étroites qu’il doit s’efforcer de maintenir.

Ce n’est pas la planète qu’il faut sauver mais l’homme qui y habite.

«Nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres sur une petite planète. Cette prise de conscience appelle une nouvelle manière de nous inscrire dans notre environnement : non plus comme un travailleur héroïque qui exprime son potentiel créatif en exploitant ses ressources inépuisables, mais comme un modeste agent qui collabore avec ce qui l’entoure et négocie en permanence un degré acceptable de sécurité et de stabilité.»

Le programme à prévoir pourrait se résumer en deux parties :
– Recyclons, mangeons bio, utilisons des sources d’énergie renouvelables, circuits courts, marchons, etc., non pour la planète mais pour se mieux porter.
– Changeons la gestion politique de la société.

«Le capitalisme ne se définit-il pas justement par le mépris des dommages collatéraux ? Dans une logique où seul le profit importe, les dégâts écologiques ne sont pas inclus dans les coûts de production et sont en principe ignorés. Même les tentatives de taxation des pollueurs ou de mise à prix des ressources naturelles (y compris l’air) sont vouées à l’échec. Pour établir un nouveau mode d’interaction avec notre environnement, il faut un changement politico-économique radical.»

Le texte voté jeudi 14 avril 2016 à Strasbourg : «Protection des secrets d’affaires contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites.» confirme la volonté de l’enfumage programmé.  L’opacité laissée à la Production, dans tous les domaines, est la voie ouverte à tous les dangers pour les citoyens, sans recours possible !

Ce changement qui est indispensable doit-il être, comme S. Zizek le laisse penser, un «renouveau de l’idée communiste» ?

Sûrement pas !

Toutes les idéologies occidentales, qu’elles soient transcendantales (religions) ou pas (capitalisme, libéralisme, communisme…., la droite, la gauche, le centre…) sont apparues à une époque où les problèmes environnementaux ne se posaient pas dans les esprits ; ce n’est pas dans leur lecture que se trouvera la solution. 

La grosse difficulté que rencontre l’idée écologique tient au fait que les représentants médiatiques, trop peu nombreux :
– ne sont pas objectifs car trop intéressés par leur «carrière politique»,
– n’ont pas la formation scientifique et pédagogique suffisante et virent parfois à un sentimentalisme complètement déplacé.
– S’inscrivent dans une vision binaire, d’une droite et d’une gauche qui ne les concernent pas.

Ils ne sont ni d’un côté ni de l’autre, ils sont le «tiers exclu» !

Pourtant, l’homme, au cours de son histoire, a été confronté de nombreuses fois aux problèmes environnementaux :
– climatiques, que ce soit dans l’espace (origine africaine) ou dans le temps (glaciations, petit âge glaciaire…)
– pollution par accumulation des déchets non recyclés, dans toutes les grandes civilisations, ce qui a entraîné ces grandes épidémies dévastatrices de peste, de choléra…, des incendies, les famines… A  lire « La rue médiévale ou l’affolement des sens  » Florence Leroy, Sciences et Avenir : vivre en ville au Moyen Age.

Parmi tous les « Homo » il n’en reste plus qu’un et sa démographie a subi bien des fluctuations avant que la connaissance et l’hygiène transforment la volonté divine en responsabilité humaine.

Actuellement, du fait de l’augmentation de : la démographie, la mondialisation des échanges, l’expansion de la technologie et de l’activité industrielle non contrôlées, une nouvelle vague dévastatrice surgit  à laquelle aucune idéologie n’était préparée.

La solution est donc à chercher ailleurs, elle est à créer à partir de l’objectivité des connaissances scientifiques que nos anciens, qui subissaient, n’avaient pas ; encore incomplètes, elles sont quand même suffisantes pour au moins savoir, si ce n’est ce qu’il faut faire, au moins ce qu’il ne faut pas faire !

Le jour où : épidémies, mutations virales ou autres, cancers, diabète, obésité, tempêtes, inondations, contaminations nucléaires, flux migratoires,… s’intensifieront et s’abattront sur «le pauvre peuple», ce qui est déjà le cas, le nombre de députés ou de sénateurs, de communes ou de régions, les dépenses publiques, les autoroutes ou LGV, pour gagner du temps !,…..deviendront secondaires et on assistera à une inversion des priorités.

Pourquoi ne pas y penser avant ?

Deux périls, liés, menacent la France et le monde :

– Dans l’immédiat et à très court terme, les pollutions au sens large : circulation, agriculture, industrie, alimentation, énergies fossiles, tabac, alcool…. , d’un côté, politique, finance, économie…, de l’autre.

En France, rien que la pollution de l’air tue 48.000 personnes par an, 80.000 pour le tabac, alors que le terrorisme tue 238 personnes et 3461 (en 2014) pour les accidents de la route.

La pollution tue donc bien plus que le terrorisme et les accidents de la route.

– Le réchauffement climatique à moyen terme.
Malgré cela,  la grande « timidité » affichée est de mise, l’hostilité même parfois (principe de précaution à éliminer !), dans les programmes présidentiels. Au contraire, c’est à qui proposera ce qui les renforcera le plus ! Deux ou trois prétendants, ayant les pieds sur terre, sont considérés par les adeptes des «soi-disant candidats sérieux» comme des rigolos utopistes.

Pour ces détenteurs de leur vérité, comme l’évoque Slavoj Zizek :
1) C’est un phénomène marginal, qui ne mérite pas que l’on s’en préoccupe, la vie (du capital) suit son cours, la nature se chargera d’elle-même.
2) La science et la technologie nous sauveront.
3) Le marché résoudra les problèmes.
4) La responsabilité individuelle et non de vastes mesures systémiques sont à développer.

Alors, vraiment, comme l’évoque le Gorafi de l’année 2017 :

«A la sortie de l’ENA, les politiques devront subir un stage de dé-radicalisation.»

Georges Vallet

crédit photo:  carpentras.paroisse84.fr

«Tout est extrêmement lié» Montesquieu : Esprit des Lois.

GVLa situation internationale, environnementale, politique, sociale, économique…ne peut que conforter cette perception émise en 1777 dans l’Esprit des Lois.

«Aucun phénomène n’est isolable de l’ensemble socio-politique dont il fait partie et dont résulte « l’esprit général » de la nation» (XIX,4).

Les conséquences pratiques de cette réévaluation de la diversité de l’histoire humaine ne sont nullement conservatrices ; Montesquieu ne dit pas qu’il ne faut rien changer, mais il incite :

  • à comprendre avant de prétendre réformer,
  • à fonder les réformes sur le savoir.

Comprendre ?

Dans tous les domaines, aussi bien en politique, en économie, dans les médias et les réseaux sociaux, on analyse, on critique, on accuse, on décline une partie de ce qui ne va pas mais, en fait, on ne «comprend» rien car on isole des faits, sans tenir compte des liens qui existent entre eux et avec les autres structures. L’éclatement des problèmes détruit leur globalité donc leur efficacité et les aggrave souvent.

Analyser est indispensable pour connaître les composants, mais c’est «dissocier». Comprendre, c’est l’inverse, c’est «prendre avec»:«associer», réunir, construire, donner du sens.

Actuellement la seule chose à comprendre est que l’on ne veut pas comprendre !

Cette approche globalisante des problèmes se médiatise de plus en plus ; elle résulte d’une réflexion liée aux nombreux événements qui se succèdent, souvent dramatiques ; ils sont en relation et s’inter-activent : terrorisme, montée de la violence, réfugiés politiques, économiques, climatiques, montée du FN, désordre économique, financier, détérioration climatique, pollution…

Des ouvrages récents sont proposés au grand public :

  • «Mondes mosaïques» de Jean Audouze, G.Chapouthier, D.Laming, J-P Oudayer CNRS Editions.
  • «Comment tout peut s’effondrer» de Pablo Servigne et Raphael Stevens Editions du Seuil.

Tous les deux débouchent sur cette notion, volontairement ignorée depuis longtemps, que notre civilisation industrielle mondialisée est devenue par le jeu de la multiplication des intervenants et des interventions, un système complexe régi par une infinité d’interdépendances.

Le « complexe » est ce qui est imprévisible. Les interactions nombreuses et simultanées font l’imprévisible. Les sociétés, les êtres vivants, l’environnement sont des ensembles complexes.

Voici quelques unes de ses propriétés :

  • L’émergence : le tout et la somme des parties ne se réduisent pas l’un à l’autre. Les éléments en interaction ont des propriétés émergentes : les milliards de neurones qui composent notre cerveau n’ont individuellement aucune intelligence et pourtant leurs interactions en créent. C’est pour cela qu’étudier séparément des parties ne permet pas de reconstituer le tout. L’individualisme est contraire à une émergence !
  • La circularité : le cercle vertueux de l’économie circulaire en est un exemple, les systèmes de régulation sont aussi de très bons exemples : régulation du taux de glucose dans le sang, du cœur avec l’effort, de la finance, de la consommation..
  • L’auto-organisation: depuis le big bang, le monde s’organise à partir du désordre, en même temps que l’organisation se désordonne, d’où les crises périodiques et la sélection adaptative qui jalonnent notre histoire passée, présente et future. Le «conservatisme» est antinaturel !

Tel un écosystème biologique, un ensemble complexe est capable de supporter de nombreuses contraintes en se réorganisant, c’est son avantage ; c’est le cas par exemple du cerveau qui se reconfigure en permanence par le jeu de ses cellules nerveuses et de ses synapses.

«Il y a davantage d’interactions entre les neurones dans un cerveau humain que d’étoiles dans le ciel».

Puis, arrive un moment où, par la surcharge, une frontière se trouve franchie ; même de très peu, c’est un seuil, elle provoque un effondrement quasi instantané.

Une image farfelue me vient à l’esprit, celle que j’ai observée en revoyant le film de Pierre Richard :«Les malheurs d’Alfred». Étendu sur son hamac, on lui sert une tasse de café ; à sa demande on lui met du lait puis des morceaux de sucre.

A chaque ajout, la caméra montre les cordes du hamac qui se tendent, se distendent et au quatrième morceau se coupent, provoquant l’effondrement instantané !

Une telle image résume bien, à vouloir toujours tirer plus «sur la ficelle»,

«Comment tout peut s’effondrer»

Les résultats obtenus par le FN est symptomatique de cette«tension des cordes du hamac». Les dirigeants n’ont toujours pas pris la mesure du gouffre qui les sépare des plus modestes. Ils ont privilégié, en suivant la méthode linéaire, l’économie, l’individualisme, la finance, les profits… d’une part et les grandes métropoles, ignorant les conséquences, les tensions, les inégalités qu’un tel comportement entrainait.

D’un côté, les métropoles concentrent la richesse, les emplois, et profitent de la mondialisation et, de l’autre la France périphérique (60% de la population) concentre les fragilités sociales.

Les «classes populaires» ne bénéficient pas des effets de la mondialisation, elles bénéficient d’une précarité accrue. Depuis des années, et encore maintenant, on leur dit qu’en se serrant la ceinture maintenant les bénéfices seront pour demain. Ils n’y croient plus, «la tension des cordes»est à la rupture. La «réforme territoriale»ne changera rien car les élus des régions n’ont aucun pouvoir sur les appareils ; les ténors seront dans les métropoles alors que la France périphérique a besoin des meilleurs. Seule l’implosion des partis traditionnels peut être la piste à suivre ; bien des minorités apparaissent, se manifestent mais sont ridiculisées par les médias et les partis en place. Comme toujours, c’est de ce bouillonnement intellectuel minoritaire que jaillira sans doute le monde de demain, mais une sélection reste à faire.

Patience dans l’azur pour les gens pressés, il faut laisser du temps au temps !

Dans «mondes mosaïques», 4 chercheurs font la preuve de cette complexité, chacun dans sa spécialité et en sollicitant des disciplines connexes: l’astrophysicien Jean Audouze et le biologiste Georges Chaupouthier, l’architecte Devanis Laming et le roboticien Pierre-Yves Oudeyer.

Leurs propos pointent des analogies surprenantes. Les villes et les créations de l’homme portent une organisation, des rapports, des intrications que l’on retrouve dans les astres et le vivant. La Nature, comme les hommes, est partie d’éléments simples qui, par le jeu des relations et interactions, ont acquis une complexité accrue selon une évolution:

  • darwinienne qui conduit, par sélection, à une meilleure adaptation.
  • en mosaïque, par juxtaposition d’entités.Tout en conservant une autonomie certaine, il y a eu intégration dans des structures plus vastes, où le tout est supérieur à la partie.

La Cop 21 illustre avec réalisme les causes du dysfonctionnement d’un système complexe dont les retombées sont énormes.

«En comparaison de que cela aurait pu être, cet accord est un miracle. En comparaison de ce qu’il aurait dû être, c’est un désastre. Il fixe un agenda, oblige les États à se revoir et à rehausser régulièrement leurs ambitions après 2020. Mais il nous laisse sur une trajectoire de +3°C au mieux, ne parant donc d’aucune manière aux désastres climatiques que subit un nombre croissant de populations vulnérables autour de la planète.» Greenpeace le 13/12/2015.

Tout peut être remis en cause par un changement politique dans un pays !

9 frontières vitales qui interfèrent ont été définies pour assurer la survie durable de notre«système terre» : le climat, la biodiversité, l’affectation des terres, l’acidification des océans, la consommation d’eau douce, la pollution chimique, l’ozone atmosphérique, le cycle de l’azote et du phosphore, et la charge en aérosols de l’atmosphère.

Les chercheurs affirment que «sur ces neuf seuils, quatre ont déjà été dépassés, avec le réchauffement climatique, le déclin de la biodiversité, la déforestation, et les perturbations du cycle de l’azote et du phosphore».

Il apparaît déjà dans les océans des zones mortes, la pollution rendant impossible les interactions de la chaîne alimentaire. Sur terre, l’Europe a perdu, en trente ans, la moitié de sa population d’oiseaux…

Face à cela, nous sommes dans le déni.

On continue à considérer que chaque fait a une cause et que chaque cause a une conséquence. Ce raisonnement linéaire et réducteur conduit à justifier, sans comprendre, qu’il faut supprimer, diminuer, réduire, faire plus avec moins…

C’est la manifestation d’un système neuronique lui-même linéaire !

par Georges Vallet

crédit photos: alittlemarket.com

La santé un enjeu local ?

écoleLes communes et intercommunalités sont désargentées.

C’est un fait incontestable. Un fait auquel les plus importantes d’entre elles ont répondu par un envol inédit des taxes locales – Bordeaux Toulouse Strasbourg etc….Pas Pau, il est vrai, puisque le niveau est déjà stratosphérique. Et, comme disent les Chinois les arbres, fussent-ils des séquoias béarnais, ne peuvent monter jusqu’au ciel.

Pour autant elles ne doivent surtout pas oublier les questions de santé dans les faits très souvent liées à des questions environnementales.

Pour cela sans dépenser 1 euro de plus elles doivent passer toutes les décisions municipales au crible de leur impact sur la santé. Des cribles qui, très souvent , rejoignent ceux des questions environnementales.

Pour cela nous allons prendre des exemples concrets.

En matière éducative et de transport des élèves : la solution Pédibus :

Voyons tout d’abord ce qu’en dit ce bon monsieur – (cette bonne madame) ? – Wikipédia

  • Les objectifs principaux sont de :
  • limiter le recours à un véhicule motorisé ;
  • favoriser la santé des écoliers, leur équilibre physique et psychique ;
  • faire prendre conscience aux enfants qu’ils participent ainsi activement à la préservation de l’environnement ;
  • et donner à ces derniers l’habitude quotidienne d’une activité physique sans risque de fatigue.

De fait pas mal se municipalités s’y sont engagées, par exemple à Oloron l’ancien maire s’était lancé. .Mais avec trop de nonchalance en déléguant la responsabilité aux écoles. Ce manque de conviction et de suivi lui a peut-être enlevé les quelques écolos qui, au final, lui ont manqué.

En matière de constructions d’enceintes sportives :

En matière de santé le sport compte des vertus de santé évidentes notamment par l’hygiène de vie qu’il entraîne et donc d’économie directe pour la sécurité sociale.

Aussi il doit permettre de mieux affronter la chaleur et le froid et de forger des corps plus résistants .

A cette aune il apparaît évident de privilégier toujours les sports en extérieur qui se pratiquent sous la pluie et le soleil. Des salles pour pratiquer le foot en salle peuvent laisser perplexes. Des équipement de type pelouse synthétiques qui coûtent la peau des fesses semblent pour le moins inadéquats.
Tout particulièrement dans notre jolie sud-ouest qui l’année durant bénéficie d’un climat agréable et d’espaces naturels d’une qualité exceptionnelle.

Même chose en matière de gros équipements. Par exemple à Pau ceux laissés par la très contestable gestion d’André Labarrère.

Prenons le cas du stade du Hameau actuellement en extension rénovation ; on aurait pu imaginer de douvelles tribunes non pas en bois (encore que..) mais avec des bardages de bois d’essences locales et des parements en galets ; de quoi faire émerger une architecture spécifique et attirer l’attention des médias sur l’archange de Bordères. Un archange en l’espèce pas forcément manchot puisque avec l’hôtel du département il avait laissé un très joli ouvrage.

Le cas des écoles ;

Dans tous les équipements municipaux ceux évidemment qu’il convient de mieux sanctuariser.

Le cas échéant en abandonnant des projets inutiles et forcément concurrents, voire en abandonnant des équipement qui doublonnent comme certaines salles de quartier ou les multiples locaux associatifs .

On peut très bien imaginer que toutes les école soient dotées d’un jardin potager soit un support pédagogique très privilégié qui ne coûte rien et qui incite les enfants à mettre leurs mains dans la glaise. Une manière d’aborder les questions de nutrition et d’écologie de manière concrète.

Il s’agit, à l’évidence d’un très vaste sujet sur lequel chacun est invité à se positionner.

Pierre Yves Couderc – Oloron le 30/11/2015.

Spécial teasing

Et la semaine prochaine ..ou la suivante
Un sujet plein d’émotions sur le le retour attendu de Béatrice de Planisssoles, la plus jolie infirmière du pays.
Et de Marie-Magdeleine, sa cousine, notre petite déesse aux baronnies, un rien luciférienne son corps ambré et ses yeux myosotis.
Un sujet connexe aux présentes plein d’émotion et de féminité sur un cabinet libéral d’infirmière dans la montagne bigourdane.

Un été bleu.

imageLes problèmes environnementaux ont rempli les pages des journaux locaux  cet été. Ils ont même fait la Une. S’agissait-il de meubler le ralentissement de l’activité en période de vacances ? Ou s’agit-il d’une prise de conscience locale de l’importance de l’environnement ? Les vents et les pluies d’automne, aidés par la Coupe du Monde de Rugby, la reprise du Top 14 ou les élections régionales vont nettoyer tout cela et le renvoyer vers notre oubli. Néanmoins, la qualité des sols, de l’air ou de l’eau a été largement passée en revue.

Les terres agricoles sont polluées par les nitrates et les pesticides. C’est notamment le cas du Nord-Ouest du département. Les organisations agricoles se sont mobilisées au premier semestre puis ont manifesté contre les Directives Européennes traitant des produits phytosanitaires, des nitrates, du stockage de l’eau ou des zones vulnérables et autres normes.
Seule la Confédération Paysanne aborde ces problématiques avec sérénité (La République du 11/05). Elle y verrait même des opportunités.

Des décharges sauvages sont régulièrement découvertes en Béarn. Cet été, Poey de Lescar, Bougarber ou Idron ont allongé la liste des sites impactés.
Ces pratiques confirment que la nature n’impose aucun respect et que  la recherche d’un gain financier est toujours la cause de ces forfaits, quelle que soit d’ailleurs l’importance socio-économique des contrevenants.

La qualité de l’air a été particulièrement médiocre dans la vallée du gave, notamment lors de la période de canicule. Actuellement les nuisances se prolongent dans la zone de Lacq avec un feuilleton au suspense insoutenable sur l’origine de fumées bleues.
La gestion de cette affaire par les autorités me rappelle celle de la pollution de l’air intérieur du collège d’Artix en 2013, imputable à la présence excessive de composés organiques volatils.
A Lacq comme à Artix, le traitement médiatique et également officiel de cette affaire ressemble à ceux d’un autre siècle, avec un côté mystérieux voire démoniaque qui pourrait prendre des allures de chasse aux sorcières. On parle d’effet cocktail, pas encore d’hallucinations.
Les traitements médiatiques m’ont d’ailleurs remis en mémoire une affaire  de feux follets survenus dans les années 70 dans un village de l’Est du département (rappelée récemment sur la radio du Béarn nommée bleu).
Cette affaire avait tenu en haleine tout le Béarn jusqu’à ce que le laboratoire Kaplan, installé à Serres Castets, identifie des traces de phosphore provenant d’allumettes sur les tissus brûlés.
La gouvernance de la surveillance de la pollution du bassin de Lacq a besoin d’être reconsidérée.

La qualité de l’eau n’est pas davantage réjouissante. Les rivières font pratiquement office de caniveaux et constituent des milieux presque abiotiques. Les taux de nitrates, de pesticides, de phosphates y sont élevés et les matières fécales sont difficilement métabolisées.
Les rivières sont généralement inaptes à la baignade. Seuls les plans d’eau, comme Baudreix ou Biron, sont aptes à la baignade. Toutefois une algue toxique, également bleue, a proliféré cet été. Le plan d’eau de Biron, où se situe un restaurant, a vu une interdiction momentanée de la baignade. Au lac de Mazerolles, la consommation du poisson pêché est toujours déconseillée.
(*)
L’accroissement du débit des rivières est la solution principale appliquée pour réguler les étiages et diluer les rejets. (**). Ralentir la vitesse d’écoulement et traiter plus efficacement les rejets, voire les limiter, serait également utile.

Le Béarn s’honore de la qualité de ses paysages et de la qualité de vie. Mais le Béarnais ne fait pas grand-chose pour développer, voire préserver la qualité de ses sols, de l’air ou de l’eau.
Va-t-il prendre conscience que la qualité résidentielle est aussi un facteur crucial de développement ?


                                                                                                                                        –  par Larouture

(*) : http://www.federation-peche64.fr/information-recommandations-sur-le-lac-de-layguelongue/.
(**) : Voir les pages 28 et 34 à 37 par exemple, http://www.institutionadour.fr/adour_files/pdf/institution_adour/PGE/PGE%20Luys%20Louts_Protocole%202013.pdf .

La forêt est un état d’âme. (Gaston Bachelard)

Rz_ARBRE055Les forêts ont fait dernièrement l’objet d’un texte remarquable. Ne les abandonnons pas si vite! Dans peu de temps, elles vont se peupler de transhumants mycophages.

Oubliant les rancœurs à propos du député de leur circonscription, ces bolétophiles pourront aller dans les bois publics car ils sont ouverts à tous, à droite comme à gauche (les bois privés sont réservés à des privilégiés). On passe alors des débats tonitruants à la discrétion! On ne souhaite pas, cette fois, que ceux qui font fonctionner l’écosystème (les champignons) et qu’on recherche avec passion, les fonctionnaires donc, soient en nette diminution! Sans eux, plus d’omelette aux cèpes!

En dehors de cette addiction «boletophagique», ces touristes des bois sont sûrement loin de connaître toute la richesse biologique et culturelle de la forêt.

Les arbres et les forêts appartiennent au patrimoine mondial de l’humanité. Ils et elles concernent le biologiste, le naturaliste, le physicien, le chimiste, le forestier, l’urbaniste, le chasseur, le pharmacien, le préhistorien, l’historien, le géographe, le peintre, le musicien, le poète, le philosophe, le croyant (la pomme a été croquée!), le politique, …en bref nous tous.

• Le poète Brassens vivait heureux auprès de son arbre et regrettait bien de l’avoir quitté !
« Au plus profond des bois, la patrie a son cœur. Un peuple sans forêts est un peuple qui meurt. » André Theuriet.
• L’écrivain et politique Chateaubriand, écologue avant l’heure, affirmait : « Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent .»
• Pour le politique Alain Rousset, l’arbre est une promesse du futur, bien autre chose qu’une promesse électorale. Nous devons renommer notre progrès.(affaire à suivre!)
• La République n’était pas indifférente; la Marseillaise, dans un couplet oublié :
« Arbre chéri, devient le gage, de notre espoir et de nos vœux,
Puisses-tu fleurir d’âge en âge et couvrir nos derniers neveux.
Que sous ton ombre hospitalière, le vieux guerrier trouve un abri,
Que le pauvre y trouve un ami, que tout français y trouve un frère ! »

L’arbre est bien «enraciné» dans notre langue: prendre racine, racines mathématiques, racines du mal, racines des mots, «branches» de l’industrie. Arbre généalogique, de l’évolution, de vie. «Feuilles» d’impôts!

Il est présent dans la symbolique:

• Légendes : Saint Louis rendant la justice, Lou bielh cassou, Saint-Vincent-de-Paul (Landes).
• Traditions, coutumes (arbre de Noël), la vie sociale: le chêne de Guernica, l’arbre de la liberté, le cyprès des cimetières, l’arbre du souvenir; le Pin franc : ralliement des cathares et symbole de liberté, repère topographique… Il fait partie de notre histoire, de nos «racines» culturelles, le compagnon incontournable de toute vie biologique, passage obligé de notre vie sociale.

A propos de vie sociale, pardonnez une petite anecdote pas très sérieuse qui se rattache au bois !

Il paraît que Louis IX promulgua en 1254 un édit menaçant d’extradition toute personne vivant directement ou non de la prostitution à Paris. Deux ans plus tard, sous le poids des protestations, Louis IX change d’idée. La prostitution n’est plus interdite mais réglementée. Les filles devaient simplement exercer hors de la ville. Elles s’installèrent dans des baraques en bord (bois) appelées bordes, d’où le nom de filles bordelières et de bordel.
 Saint-Louis serait donc l’inventeur des bordels !

Passons à des choses plus sérieuses.

Pour Francis Hallé, l’arbre est un être à la fois unique et pluriel. L’homme possède un seul génome, stable. Chez l’arbre, on trouve de fortes différences génétiques selon les branches; chacune peut avoir son propre génome, ce qui conforte l’idée que l’arbre n’est pas un individu mais une colonie, un peu comme un récif de corail. En fait chaque pousse de l’année se développe, fleurit, fructifie sur les restes de la pousse de l’année précédente. La totalité de l’arbre est un emboitement de générations, la nouvelle se développant sur l’ancienne. Les générations successives, mortes, assurent l’accumulation des déchets toxiques:la lignine qui forme le bois, le ravitaillement et l’épanouissement des jeunes, toujours plus haut et plus loin, vers la lumière. L’arbre est donc un enchainement d’individus vivant une seule année alors que l’accumulation des individus : l’arbre, serait immortel, sauf maladies ou accidents bien sûr. Le plus vieil arbre que l’on ait identifié pour l’instant, le houx royal de Tasmanie, a 43000 ans. Sa germination remontrait au Pléistocène, au moment de la coexistence entre Neandertal et l’homme moderne.

Le terme d’arbre généalogique prend donc tout son sens !

La forêt intervient dans trois domaines : écologique, économique, thérapeutique.

1°) Fixation et aération des sols, circulation et réservoir d’eau. Rôle trophique, de réserve biologique et de biodiversité. Rôle climatique : régulateur des vents, de l’évaporation, de la chaleur; purificateur de l’air : rejet d’O2, prise du CO2 ; très important puits de carbone.

L’instituteur faisait réciter, jadis, à ses élèves :

L’arbre nous fait l’eau, l’eau nous fait le pré,
le pré, le troupeau, le troupeau l’engrais,
l’engrais le blé.

2°) Économiquement, le bois devient, de façon dangereuse, à la mode, dans son utilisation pour le chauffage ou la production d’électricité; par exemple la centrale de cogénération biomasse Biolacq est un «grand bêtisier» ; le bois qui brûle dégage du CO2 ! Par contre, la construction (charpente ….), l’industrie du meuble.., permettent de stocker le CO2.

Les fruits des arbres sont des sources de vitamines et nutriments, les graines fournissent le café…, les feuilles, le thé…, la sève ou apparentés : sucre, caoutchouc, résine et dérivés. Ils sont aussi les marqueurs des paysages en géographie et écologie : maquis, garrigues…

3°) L’arbre a joué et joue encore un grand rôle en médecine et en pharmacopée.

Tout ce rappel pour justifier le cri d’alarme au niveau régional, national et mondial, de la disparition d’origine anthropique des arbres. Certains prétendent qu’on reboise. Quantitativement, c’est vrai peut-être chez nous, mais ce n’est pas le cas qualitativement: les essences étrangères: chêne d’Amérique, tulipier de Virginie, les épicéas et conifères acidifiants, les peupliers OGM, ou les cultivars dont la poussée est rapide, employés en mono sylviculture «engraissée», déstabilisent notre écosystème. Et puis, ce n’est pas le cas en Afrique, Amérique du Sud, Indonésie où les forêts disparaissent rapidement sous la pression des demandes en biocarburants(canne à sucre, palmiers à huile) et de l’élevage. La politique forestière gouvernementale est anti-nature et anti-économique à long terme; c’est un abandon pur et simple des forêts domaniales aux lois du marché avec un gestionnaire, l’ONF, au bord de la privatisation, à qui l’on demande de se payer sur la vente de bois et de couper plus. Tout cela est scellé dans le prochain contrat de plan Etat-ONF.

Au plan régional, les mesures préconisées par l’INRA de ceinturer et de séparer des îlots de pin maritimes dans les Landes, par des brèches en feuillus pour servir de «paravent» contre le vent et le feu, d’hébergement pour les prédateurs des chenilles processionnaires, ne sont pas suivies, d’où les futures catastrophes en vue.

Au niveau de l’agglomération, l’authenticité de la ville de Pau est inséparable de son boisement. Les arbres sont un élément paysager; le vert est reposant, l’ombrage apporte de la fraîcheur et protège du soleil, ou de la pluie, l’été; sans les feuilles, ils laissent passer le soleil les jours d’hiver, mais c’est surtout un formidable filtre des polluants de nos voitures, un pourvoyeur d’oxygène efficace.

Le parc du château de Pau est devenu une pépinière; il a perdu ses «âmes flottantes» des vicomtes de Béarn, de Gaston Fébus, des rois de Navarre jusqu’au futur Henri IV. Des conseils donnés par l’ONF (le parc est une gestion domaniale) visaient à préserver quelques arbres pluri centenaires: chênes, hêtres, en les ceinturant de barrières, pour éloigner le public, par sécurité, et en plaçant des panneaux pédagogiques expliquant la valeur patrimoniale d’arbres qui ont vu passer Henri IV et dont la biodiversité des espèces hébergées était considérable. Certains, renfermant une espèce hautement protégée: l’Osmoderma eremita ou«pique prune»(rapport de l’ONF), ont été abattus, avec l’accord du Préfet!!.

Cet insecte est un bio-indicateur fiable de la qualité des milieux. il est strictement protégé sur l’ensemble du territoire par l’arrêté du 23 avril 2007.

Les politiques ne sont pas les seuls responsables; des habitants réclament régulièrement l’abattage des arbres, car les feuilles tombent dans leur jardin ou gênent leur vue! D’autres veulent les supprimer car ils sont la cause d’accidents. Comme si les arbres étaient responsables! Après eux, il faudra supprimer les trottoirs, les clôtures, pourquoi pas les maisons! Avec un taux d’alcool ou de drogue plus faible, moins d’arbres traverseraient la rue devant les conducteurs!

Goudronnage et bétonnage sont les deux mamelles de beaucoup de nos concitoyens; il y a beaucoup de travail pour faire comprendre qu’une symbiose est indispensable entre l’homme et les arbres dans la cité.

par Georges Vallet

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