Transparence au futur conseil département 64 : Des candidats s’engagent

imgresSuite à l’appel, lancé le 6 mars, par AltPy pour plus de transparence au futur Conseil Départemental, vous trouverez ci-dessous, les réactions, publiées dans l’ordre de leur réception, des candidats ou partis qui s’engagent.

Rappel : L’appel demande la publication de documents déjà numérisés. Il est donc facile de les rendre accessibles aux électeurs, sous une rubrique «  Budget », sur le site du Conseil Général. Il s’agit  :
– des orientations Budgétaires
– du Budget Primitif complet M52
– du Compte Administratifs complet, nomenclature M14
et de tout autre document budgétaire utile. Ceci pour l’année en cours et les années précédentes.

Hervé LUCBEREILH et Sylvie LIBARLE, candidats DVD sur le canton d’Oloron-Sainte-Marie 1
Aucun problème pour une transparence totale des comptes… mais attention, avec toutes les explications préalables nécessaires pour que la présentation et l’exploitation n’en soient pas biaisées, comme on peut le voir en ce moment dans d’autres domaines.

Beñat INCHAUSPE et Mme ETCHEVERRY-CACHAU Frantxa, candidats UDI sur le canton de Baïgura et Mondarrain
En réponse à votre mail et étant conseiller général sortant, je me permets de vous préciser que les documents que vous évoquez sont publics, après discussion entre élus pour les débats d’orientations budgétaires et vote de l’assemblée pour  les comptes administratifs, les budgets, et tout autre document (bordereau de mandat, de titre…).
Ceci dit, je suis tout à fait favorable à un archivage numérique consultable, avec l’historique correspondant et interviendrai dans ce sens auprès du futur Exécutif départemental si j’étais réélu.

Eurydice BLED et Richard CAVALIE, candidats EELV-FDG sur le canton de Pau 4
En réponse à votre message, j’ai le plaisir de vous informer que notre binôme est parfaitement en accord avec votre demande au sujet de la transparence de la vie publique. En effet, les 3 objectifs que nous avons fixés dans l’accord que EELV Béarn a signé avec le Front de Gauche sont : les solidarités, la transition écologique et de nouvelles pratiques démocratiques et citoyennes. Ce dernier thème recouvre notamment tout ce qui a trait à la transparence et à l’éthique en politique. Nous trouvons tout à fait normal, sinon indispensable que le citoyen soit informé de toutes les décisions prises par les collectivités et en particulier celles relatives au budget qui définit toute son action. Nous avions également adopté cette démarche lors des dernières élections municipales et Eurydice Bled a été la seule candidate tête de liste des partis traditionnels à avoir signé la charte Anticor. En conclusion, si nous sommes élus, nous défendrons fortement cette proposition.

Frédéric PIC et Céline BERGEZ, candidats Nouvelle Donne sur le canton de Billère – coteaux de Jurançon
Pour ce qui nous concerne à Nouvelle Donne, l’essentiel de la réponse est donné par la charte signée qui nous engage avec notamment les articles qui se rapportent à l’éthique :
•17 – Nouvelle Donne s’engage pour des pratiques politiques éthiques, transparentes et une démocratie fondée sur la possible participation de chaque citoyen au devenir de la société.
•29 – Les responsables de notre mouvement exercent une stricte limitation du cumul et du renouvellement de leurs fonctions.
•30 – Nos élus respectent une stricte limitation du cumul et du renouvellement des mandats et des fonctions. »
Mais au delà, j’ai la conviction profonde que l’élu n’est pas là pour échapper à toute responsabilité une fois entré en fonction, ni qu’il a un blanc-seing pour gérer les deniers publics.
L’argent du département ne lui appartient pas, même s’il en a provisoirement la gestion. Et c’est bien parce que ces fonds ne lui appartiennent pas qu’il doit les gérer avec davantage de prudence encore et de clarté que s’il s’agissait des siens propres.
Et puis bon, notre slogan n’est pas de proposer aux citoyens de reprendre la main pour la leur menotter une fois élu.
La transparence ? une évidence en même temps qu’une obligation. Je désirerais tout savoir de la gestion de la collectivité, je ne vois pas comment je pourrais ne pas accorder le même droit aux autres citoyens.
La loi aujourd’hui permet la transparence, toute la transparence. Le seul problème vient du fait que ni les élus ni l’administration (avec une certaine connivence entre les deux, pour ne pas dire une connivence certaine) ne font rien pour rendre les information accessibles et compréhensibles, ce dernier point étant très important.
Pas d’ambiguïté donc : transparence totale.
Juste un exemple : Isabelle Attard, notre députée, a choisi d’utiliser sa réserve parlementaire (130 000 euros) de la façon suivante : elle a tiré au sort parmi ses électeurs un panel d’une vingtaine de personnes, et leur a  donné cette somme en leur laissant l’entière responsabilité de son utilisation sur la circonscription : il y a des manières plus opaques de gérer les fonds publics, ne pensez-vous pas ?
En complément à vos légitimes questions sur la transparence des futurs élus, je vous indique que je viens de signer la charte ANTICOR pour les élections départementales 2015.

Jean Claude LARCO et Chantal LACRAMPE, candidats Nouvelle Donne sur le canton de Pau2
Nouvelle Donne est « viscéralement » pour la transparence. Chaque adhérent à Nouvelle Donne a signé une charte qui liste nos engagements et est l’expression de notre éthique et de nos principes (charte téléchargeable sur le site national nouvelledonne.fr).
A l’article 32 de cette charte il est précisé que dès lors que nous sommes candidats nous nous engageons à publier notre déclaration d’intérêts et une fois élus à publier une déclaration de patrimoine avant et à la fin de notre mandat. Nous considérons de plus que les attributions de subventions, les utilisations de réserves parlementaires doivent être régies par des règles de transparence plus stricte : Transparence de à Qui on verse. Transparence de Pourquoi on verse et en retour transparence de Comment cela a été utilisé.
Nous n’avons donc aucun problème à répondre par l’affirmative à votre demande concernant la transparence au futur conseil départemental.

Didier LARRIEU et Valérie REVEL*, candidats de la gauche départementale sur le Canton de Lescar, Gave et terres du Pont-Long
Nous sommes candidats aux prochaines élections départementales
Nous nous engageons dans une démarche de transparence du conseil départemental des Pyrénées Atlantiques pour mettre en place sur le site Internet de la collectivité le téléchargement des documents suivants :
• les orientations Budgétaires
• le Budget Primitif complet
• le Compte Administratifs complet
• tout autre document budgétaire utile
Nous sommes pour que la transparence financière du Conseil départemental soit totale et que le citoyen puisse comprendre où vont les différents financements.
* suppléants Eric BOURDET et Patricia GARCIA

Marie-Christine Aragon et Marie-Pierre Cabanne, portes paroles de la Gauche Départementale
Entre 2013 et 2014 nous avons entièrement refait le site institutionnel du Conseil général des Pyrénées Atlantiques. Nous y avons intégré l’accès direct aux rapports votés par l’Assemblée départementales, sous la rubrique « Les décisions de l’Assemblée ». Mis en ligne mi août 2014 ce site est dans une démarche d’amélioration continue, dans le cadre de l’Agenda 21, et nous vous remercions pour vos remarques pertinentes. Elles concourent à répondre à notre volonté de transparence.
C’est un chantier que nous mettrons en œuvre dès le début de la prochaine mandature afin de publier sous une rubrique «  Budget » les orientations Budgétaires, Budget Primitif complet M51, le Compte Administratif complet et tout autre document budgétaire utile sur l’année en cours et les précédentes.
Nous avons également prévu d’organiser dans chaque nouveau canton, des réunions citoyennes où seront présentés les budgets et les grands projets afin de prendre en compte les besoins et de rendre compte de nos actions.

Thibault CHENEVIERE et Pauline ROY, candidat UDI-FR64 sur le canton de Pau1
La transparence en politique n’est pas une option. Elle est obligatoire d’une part car le budget du Conseil Départemental c’est de l’argent public et d’autre part il me paraît obligatoire de gagner en transparence si nous voulons que nos concitoyens reviennent vers la politique.
De manière général, dès lors que l’on parle d’utilisation d’argent public, la transparence doit être total.
Pour le conseil général j’adhère donc à vos demandes et je complète avec:
-le renforcement de la transparence dans les procédures d’appels d’offres
-le renforcement de l’open data du Conseil général (c’est une autre manière d’augmenter la transparence au sein de nos institutions).

Michel BERNOS, candidat UDI sur canton de Billère et Coteaux de Jurançon
Je suis favorable à la proposition présentée par Alternatives Pyrénées tendant à la mise en ligne des comptes budgétaires du département.

Jean-Jacques LASSERRE, pour le compte des candidats de FORCES 64
Au nom des candidats de FORCES 64, je tiens à vous préciser que nous nous engageons à publier sur le site du futur Conseil départemental :
– Les délibérations des sessions plénières (Orientations Budgétaires, Budgets primitifs, Décisions modificatives ou sessions à thème).
– Les délibérations des Commissions permanentes.
– Les Comptes Administratifs du Conseil départemental.
Bien entendu, nous partageons votre analyse sur la nécessité de rendre public les décisions de l’Institution départementale. La transparence est une des composantes indispensables d’une gestion responsable et citoyenne d’une collectivité locale.
En ce sens, Thibault CHENEVIÈRE a tenu un point presse la semaine dernière où il a pu évoquer la position que partage l’ensemble des candidats de FORCES 64.

Max BRISSON, pour le compte des candidats soutenus par l’UMP
Les candidats de l’UMP s’engagent à la mise en ligne sur le site du Conseil départemental des Orientations budgétaires, du budget primitif dans sa nomenclature M 52 et du Compte administratif dans sa forme M 14.
Ces délibérations ou rapports étaient déjà, par la loi, accessibles au public sous leur forme papier. Leur mise en ligne ne constitue qu’une forme plus rapide, moins coûteuse et plus durable de mise à disposition de nos concitoyens.

Nicolas PATRIARCHE et Sandrine LAFARGUE, candidats UMP sur le Canton de Lescar, Gave et terres du Pont-Long
Nous sommes favorables, dans la ligne de Max BRISSON, à votre proposition de publication des documents budgétaires du Conseil départemental sur son site internet.

Pascal LESELLIER, pour le compte des candidats soutenus par DLF (Debout la France) 
DLF est favorable à une gestion dans la transparence du prochain Conseil départemental.
Si nous sommes élu(e)s, nous ferons en sorte que toutes les décisions politiques votées (délibérations, subventions, dépenses, recettes …) puissent être publiées dans les médias et lues par nos concitoyens sur le site internet du Département.
Mais cela ne saurait suffire à réconcilier les Français avec la Politique.
Pour une véritable renaissance de notre démocratie, la transparence des décisions politiques doit être accompagnée d’une dose de proportionnelle, d’un statut de l’élu, du non cumul des mandats et de la limitation de leur renouvellement

Fabienne AYENSA et Alain IRIART, candidats EH Bai sur le canton Nive-Adour
Candidats aux élections departementales, nous vous confirmons notre engagement, si nous sommes élus, à agir en faveur de la transparence du conseil départemental des Pyrénées Atlantiques en matière de communication des éléments budgetaires votés, qui constituent les décisions les plus engageantes de l’institution.
Nous sommes tout à fait favorables à la demande faite, à savoir la mise en ligne des orientations budgetaires, du budget primitif complet, des décisions modificatives de crédit en cours d’année, du compte administratif complet ou de tout autre élément budgetaire examiné en session.
A notre sens, cet engagement fait partie intégrante de nos missions de candidats-élus : proposer, rechercher l’adhésion, faire et décider et rendre compte. Cette demande de transparence est d’autant plus justifiée que la publication de ces éléments financiers est indispensable à la bonne compréhension de la vie de notre collectivité et permet sans nul doute une meilleure prise en compte des enjeux et des pistes d’évolutions possibles.

Piolle/Dubedout, un axe Béarn Grenoble.

photoîolleUn des faits marquant de ces municipales c’est, bien sûr, la débâcle de la gauche et la montée du Front national.

Une déroute dans les villes populaires voire ex-communistes comme Béziers, Tarbes ou Nîmes. A l’exception très notable des villes dites BOBO : Paris, Strasbourg, Nantes, Avignon, La Rochelle, Rennes, Montpellier, Oloron (aux dernières nouvelles David Pujadas me souffle que je me serais trompé de 8 voies). Plutôt descendance deuxième gauche ou chrétien de gauche. Une ville comme Bayonne qui rentre dans ce profil aurait pu basculer pour quelques voies. Le cas échéant en se pacsant avec les Abertzales.

On peut même noter qu’à la Rochelle (ville des parpaillots anti-Ségolène), à Orthez (ville des parpaillots et de pradette) et à Montpellier la bataille s’est faite entre deux listes de gauche voire de centre gauche.

Le point le plus étonnant est évidemment Grenoble passée, largement, aux écologistes.
Bien sûr on regarde sur Wikipédia qui est ce monsieur Piolle et on trouve :

1) ingénieur
2) 4 loupiots
3) 40 ans
4) ascendance catholique
5) montagnard et sportif
6) et surtout Béarnais (Oloronais ??)
7) propre sur lui, sportif, et décontracté

Un nouveau Dubedout, ingénieur oloronais, de sensibilité rocardienne, qui prit la ville en 1965 et qui l’a profondément marquée.

A l’évidence on pense à Pau qui a un profil très similaire à Grenoble (en beaucoup plus beau, plus relax et plus proche d’Oloron). A la place on a Josy Poueyto et l’archange de Bordères.
Pour être honnête François Bayrou n’est pas forcément très loin de cette famille. Au moins par ses franges MODEM.

Mais ;
1) on le voit venir avec ses gros sabots pour monter avec Juppé un commando pour 2017
2) la liste qu’il a montée ne soulève pas l’enthousiasme (mais il faut voir à l’usage)
3) l’âge du capitaine n’est sûrement pas un atout.

Allô les Cognacq-Jay, allô radio Oloron, on me dit que madame Eurydice partirait pour les Alpes iséroises, un pays de rugby montagnard dominé par les crêtes, plein d’écolos modernistes.

Non en fait elle se préparerait pour les municipales de 2020 à Oloron.

– Par PYC
Oloron, 06/04/2014.

A Pau, Bayrou An 1 Jour 1

Mairie pau

Ambiance et discours dans le premier conseil municipal palois de l’ère Bayrou – L’intervention incongrue d’Olivier Dartigolles. Le nouveau Maire de Pau, François Bayrou, s’est installé dans la bonne humeur, porté par des centaines de Palois venus célébrer ce moment important de la vie communautaire. L’air du changement, déjà ressenti pendant la campagne, était clairement présent dans la salle du conseil municipal, sous l’œil bienveillant de Nouste Henric. Puis vint le temps des discours, ceux attendus du nouveau Maire et du chef de l’opposition, et celui, plus incongru, d’Olivier Dartigolles.

Peu avant l’entrée des conseillers municipaux, la salle bruissait de murmures. Des têtes connues, délégués, responsables de services, apparaissaient peut-être pour la dernière fois dans leur fonction. Dans cette ambiance de fin de règne, dans l’assistance, un sympathisant de l’ancienne majorité discutait avec un adjoint sortant bien connu et demandait en désignant un directeur de services : « celui-là, il est chez-nous ? » ; et l’autre de répondre : « Oui, c’est (son nom) », puis après quelques secondes de silence méditatif, le premier d’ajouter avec l’air de celui qui sait : « il va y avoir du nettoyage… ».

Les conseilleurs de l’opposition entrèrent les premiers, et vinrent s’installer sans hésitation dans l’ordre exact du classement de la liste, David Habib en tête. Dans un contraste saisissant, ceux de la nouvelle majorité arrivèrent en ordre dispersé, pour ne pas dire dans le plus grand désordre, s’asseyant sans hiérarchie bien précise, tout en laissant quand même au nouveau futur Maire la place la plus proche de l’escalier menant à l’estrade municipale. Le public suivit, finissant de remplir debout les moindres interstices d’une salle qui s’apprêtait à vivre un moment historique. Les nombreux journalistes complétaient ce tableau dans une forêt mouvante de caméras, trépieds et appareils photos.

On retiendra peu de choses du discours introductif de Michèle Etcheverry, que l’on sentait empreinte d’émotion, et probablement un peu dépassée par la solennité du moment. On passa vite à l’élection du Maire, et à l’arrivée sur le siège souverain du 44ème Maire de Pau. Empreint d’une émotion et d’une fierté non feintes, François Bayrou témoigna de son bonheur et de l’honneur qui lui était fait après un parcours personnel marqué par des défaites qui ne furent cependant jamais des déshonneurs. Après avoir rappelé le provincial qu’était ce jeune garçon arrivé de Bordères, cité Kipling dans If, Il rendit un hommage vibrant à ces deux grands Maires disparus que furent Louis Sallenave et André Labarrère. D’Yves Urieta et Martine Lignières-Cassou, il cita les réalisations qu’étaient la médiathèque et le stade nautique, notant laconiquement que cette dernière réalisation faisait dorénavant partie de la ville de Pau. Le nouveau Maire, reconnaissant, rendit hommage à son équipe, et magnanime, souhaita à l’opposition de jouer un rôle constructif pour le meilleur de cette ville. Une longue ovation d’applaudissements suivit, qui fut même un bref instant suivie par le conseiller de l’opposition Jean-François Maison, avant que les regards inquisiteurs et insistants de ses colistiers ne l’incitassent à reprendre la station immobile.

Ce fut le moment de l’opposition et de David Habib, dans un discours un peu convenu dans lequel il était de bon ton de souhaiter le meilleur pour Pau et le nouveau Maire. Ce discours poli et qu’on sentait un peu obligé, décelait quand même quelques piques à l’attention du nouveau maire. Ainsi, après avoir rappelé que si l’un était monté de Bordères, lui l’était aussi de Mourenx, et il souligna le caractère « grandiloquent » du discours de François Bayrou. Il conclua finalement en expliquant qu’ils seraient vigilants à la gestion de la ville. On sentait que si les circonstances poussaient à l’acclamation réelle ou feinte du nouveau maire, les blessures et déceptions de la campagne étaient, elles, toujours là.

La surprise fut alors d’entendre Olivier Dartigolles prendre la parole ; non qu’il n’en eut pas le droit, mais on ne comprit pas à quel titre il le fit. Si c’est en tant que membre de l’opposition, la préséance eût voulu que la numéro deux de la liste, Nathalie Larradet se chargeât de cette tâche. Il faut donc supposer que c’était en tant que chef de la liste « une ville pour nos vies », auquel cas on peut se poser la question de la légitimité d’une équipe éliminée au premier tour et qui arriva en cinquième position, après celle de Georges de Pachtère (FN) et d’Eurydice Bled (EELV). Faut-il en effet rappeler que la présence de M. Dartigolles au conseil municipal est due à un accord de cuisine électoraliste conclu entre les deux tours de l’élection, et auquel Mme Bled, qui jugeait que ses valeurs valaient plus qu’un poste de conseiller municipal, refusa de participer ? Ceci n’aurait pas été très grave finalement si le communiste s’en était tenu à l’exercice classique des félicitations feintes agrémenté éventuellement d’une ou deux piques subtiles, mais de subtilité il n’avait point, et il décida que ses 5% du premier tour valaient mieux que cela. Il se lança alors dans un discours politique dont on retint que l’élection était ternie par le fort taux d’abstention, et, qu’entre autres maux dont il fallait se méfier, celui du racisme était bien le pire. Après avoir, durant la campagne, décrété un  monopole sur le cœur (le cœur de la gauche et la gauche du cœur), M. Dartigolles essayait donc de nous faire croire qu’il avait la solution pour mobiliser les abstentionnistes, pour juguler le racisme et promouvoir les droits de l’homme. Rien de moins. M. Dartigolles, moins que quiconque, a des réponses à ses questions, et les conditions de sa présence au conseil municipal, qui doivent moins à son (piètre) résultat qu’à son habileté à négocier, auraient dû l’inciter à plus d’humilité.

Cet épisode toutefois, ne fut pas de nature à ternir les sentiments joyeux qui se dégageaient de ce premier conseil municipal. Après l’élection des adjoints et la désignation des responsabilités, c’est dans une ambiance bon enfant que les conseillers, journalistes, sympathisants et spectateurs se mêlèrent, ne quittant que lentement la salle, comme si personne ne voulait refermer ce moment historique pour la ville. C’est le début d’une nouvelle ère que l’on espère féconde. L’ère Bayrou An 1.

Par Emmanuel Pène

Twitter @epene64

Pau Municipales 2014 – David Habib signe le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales »

DSCF1503La signature était prévue depuis longtemps. David Habib a finalement validé, mercredi 19 mars, 8 des 9 engagements du « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ». Tout comme François Bayrou, mais pour des motifs différents, il ne cautionne pas la notion de référendum d’initiative populaire pour les projets supérieurs à 10 millions d’euros tels que prévu dans le Pacte.

Reste maintenant aux Palois à élire leur maire et, ensuite s’assurer, avec l’aide d’Alternatives Pyrénées, que l’élu de leur choix respecte ce à quoi il s’est engagé au niveau des « Pratiques ».

Souhaitons que dès le 30 mars au soir, ce ne soit pas un long combat qui démarre mais un travail s’inscrivant dans la continuité et sur le fond pour permette à notre ville et son agglomération de devenir une démocratie locale de référence dans la région. Pour y arriver, ce travail devra sans faute être partagé d’un commun accord entre les Palois, les services et les élus (majorité et opposition inclus).

– par Bernard Boutin

Ci-dessous, le communiqué de Presse remis aux médias présents lors de la signature du « Pacte des NPM » par David Habib :

Communiqué de Presse
Le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales »

Le premier «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » a été mis en place partiellement à partir de 2008, par Martine Lignières-Cassou, avec le lancement des conseils de quartier, la publication de documents budgétaires sur le site pau.fr, la retransmission des réunions des conseils municipaux, la création d’adjoints de quartiers etc. Autant de « pratiques » qui n’existaient pas sous les mandatures précédentes.

Le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » permettra d’approfondir le travail initié sur les « pratiques », terme générique pour la Transparence, l’Ethique, la lutte contre la Corruption et le Clientélisme. Il est consultable dans son intégralité sur le site : www.alternatives-pyrenees.com.

A Pau, trois candidats à l’élection municipale ont signé le nouveau Pacte dans son intégralité : Olivier Dartigolles pour le Front de Gauche, Mehdi Jabrane pour la liste Pau’pulaire et Georges de Patchère pour le Front National. David Habib de son côté a signé le Pacte en émettant une réserve sur un seul point : le référendum d’initiative locale concernant les projets supérieurs à 10 M€. en arguant du fait que la procédure proposée par AltPy interfère avec les règles très strictes du déroulement des concours (article 70 du Code des Marchés Publics).

La signature du Pacte, par les 4 candidats mentionnés, permettra la mise en ligne sur le site de la ville pau.fr de nombreux documents concernant la Transparence tels que : les comptes administratifs, budgets complets, procès-verbaux intégraux des conseils municipaux, bilan annuel du fonctionnement des grands équipements (Zénith, Palais des Sports, Complexe de Pelote, Stade d’Eaux-Vives), conventions avec les associations et comptes rendus de l’utilisation des subventions, organigramme de la ville, tableau des effectifs etc. Le Pacte permettra aussi de voir d’intégralité des offres municipales d’emploi et communautaires publiées sur le site pau.fr. Les conseils de quartier auront un budget et pourront élire leur exécutif.

Une charte Ethique sera proposée aux élus et une commission municipale chargée d’en suivre son respect sera mise en place. Importante nouveauté : La présidence de la commission sera proposée à un membre de l’opposition.

Afin de s’assurer de la mise en place du deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales », une commission extra-municipale regroupera des élus de la majorité et de l’opposition, des représentants des conseils de quartier et d’associations citoyennes pour que le Pacte ne reste pas un engagement de campagne de plus sans suite.

François Bayrou, s’il n’a pas signé concrètement le Pacte, (ce n’est pas dans son habitude de signer des engagements rédigés par des tiers) s’est engagé, par écrit dans une longue lettre adressée à Alternatives Pyrénées, sur bon nombre de propositions faites dans le Pacte et concernant la Transparence et la publication des offres municipales d’emploi (en dehors du cabinet de M. le Maire). Les conseils de quartiers n’éliront donc pas leur exécutif ou du moins partiellement et, leur budget devront rester « sous contrôle ».
François Bayrou proposera aussi une charte Ethique aux élus mais ne s’engage pas sur la Commission Ethique et la Commission de suivi de la mise en place du «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ».

François Bayrou est opposé, comme David Habib, à la demande de référendum d’initiative locale mais pour des motifs différents. Il argue du fait que ni Beaubourg, ni la Pyramide Peï n’auraient vu le jour si le politique avait délégué le choix aux électeurs. David Habib évoque le motif évoqué plus haut sur l’encadrement par la loi des concours.

Yves Urieta n’a pas répondu aux demandes d’Alternatives Pyrénées tandis que Eurydice Bled préférait en rester au pacte d’ANTICOR qui pourtant n’avait pas l’avantage d’être basé sur la situation réelle des pratiques paloises et par conséquent était plus conceptuel.

Alternatives Pyrénées avait mis à la disposition de candidats du Bassin de l’Adour son Pacte pour qu’ils y puisent des réflexions pour leur propre programme. Des candidats de Tarbes (Pierre Lagonelle), Mont-de-Marsan (Céline Piot), Biarritz (Jean-Benoît Saint-Cricq), Orthez (Yves Darrigrand) ont à divers titre commenté, intégré, voire validé le Pacte dans leur propre programme. Un Pacte qui a même été relayé, au-delà de l’Adour, dans le Comminges sur un site dédié à la « res-publica » : www.lecomminges.com

A Pau, dès le lendemain du 30 mars, le deuxième «Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » aura besoin de l’énergie des palois pour s’assurer que les engagements signés ne restent pas lettre morte, quel que soit le candidat élu.

AltPy le 19 mars 2014

le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » : http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/21/le-pacte-des-nouvelles-pratiques-municipales-nouvelle-version/

la réponse de François Bayrou au projet de Pacte : http://alternatives-pyrenees.com/2014/03/06/francois-bayrou-ne-signera-pas/

en pièce jointe : Le « Pacte des NPM » signé par David Habib

DH1 DH2

DSCF1497

Pau Municipales 2014 – Eurydice Bled serait-elle dogmatique ?

Capture d’écran 2014-03-14 à 12.47.07AltPy a contacté tous les candidats à l’élection municipale paloise en leur adressant un questionnaire et un projet de deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ». Tous ont répondu soit au questionnaire, soit au pacte proposé, soit aux deux. Tous sauf un ou plutôt une : Eurydice Bled, candidate d’EELV.

Ce n’est pas faute de l’avoir relancée directement, via son site de campagne ou encore par l’intermédiaire de Danièle Iriart. Silence radio total. Eurydice Bled n’a rien à dire à Alternatives Pyrénées.

Pourtant, elle a signé la charte Anticor, pour l’éthique en politique. Une charte que le deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales » d’AltPy complète, puisqu’il cherche à provoquer des avancées concrètes, prenant en compte la situation paloise en matière de transparence, d’éthique, de pratique et de lutte contre le clientélisme et la corruption.

Passé le moment de questionnement sur ce « black-out », un seul motif semble plausible, Eurydice Bled, doit voir dans AltPy un support inconditionnel des bétonneurs, foreurs et autres destructeurs de ce qui nous reste de nature…

Il est vrai que sur AltPy s’expriment des partisans de la Pau-Oloron, d’une desserte LGV directe du Béarn et de la Bigorre ou encore de l’expérimentation en matière de recherche de gaz de schistes… Tout comme il est vrai que sur AltPy s’expriment, avec la même vigueur des opposants à ces mêmes projets et partisans du Bus-Tram et autres modes de transports doux. La richesse d’AltPy est là : créer le débat entre personnes souvent aux idées bien opposées.

Eurydice Bled serait étonnée de savoir qu’il y a parmi les adhérents d’AltPy, des gens de tous les horizons et de toutes les convictions différentes. En termes politiques, nous pourrions dire du Front de Gauche jusqu’à Debout la République.

Nous lui avons proposé de nous rencontrer autour du deuxième « Pacte des Nouvelles Pratiques Municipales ». Elle ne nous a jamais répondu.

Une position de fermeture bien peu compréhensible. Une position dogmatique qui ne serait que la traduction, au niveau local, de l’image véhiculée par les « verts » français, toujours arcboutés sur leurs idéaux et peu capable de discussion avec leurs partenaires politiques les plus proches. On le constate tous les jours au plan national. Force est de le constater aussi à Pau. Dommage…

– par Bernard Boutin

le site de la liste Passion Audace Urgence 2014 : http://pau2014.fr/candidat/ebled/

Crédit photo : le site de campagne d’Eurydice Bled

Elections municipales : les palois veulent le changement

2014-02-12 10.32.41Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que la semaine dernière l’équipe de David Habib donnait l’impression de pouvoir prendre le dessus, cette semaine s’achève sur un temps fort pour François Bayrou, conforté par un sondage favorable, et par la venue ce samedi d’Alain Juppé, une des personnalités politiques les plus populaires en France, pour le soutenir. Un retournement de situation brutal, tant la semaine précédente a vu probablement le plus grand nombre de propositions effectuées par le candidat Habib ; 28 pour le logement, 14 pour le sport, pour ne citer que celles-ci. Une inflation sans doute sensée donner aux palois l’impression d’une équipe omniprésente qui travaille, qui surclasse les concurrentes dans tous les domaines. A ce torrent de propositions, s’ajoutait une apparente dynamique positive, laissant penser à ce que le prochain sondage confirmât le croisement des courbes au profit du socialiste.  Pourtant, il n’en fut rien. Pourquoi ?

La réponse tient en un mot : changement, ou plutôt demande de changement, comme le laissait déjà apparaître l’enquête CSA de février, qui soulignait que 67% des palois souhaitaient un changement profond, sur fond d’un jugement sévère de la municipalité sortante de Martine Lignières Cassou. Or, le sondage Sud-Ouest, France Bleu et France 3 du jeudi 6 mars vient confirmer deux choses : la sanction pour ceux qui incarnent peu ou prou l’actuelle municipalité, et la récompense pour ceux qui incarnent le changement.

Du côté des sanctionnés, il y a d’abord Yves Urieta, dont le score continue à s’effriter, sondage après sondage, et qui a sans doute fait l’élection de trop. Bien que très actif durant cette campagne, il est en effet difficile pour lui de faire oublier qu’il est ancien Maire, et qu’il a longtemps fait partie du système Labarrère, qui est pour les palois ce qu’est l’ancien régime pour les français.

Il y aussi Olivier Dartigolles, qui, malgré une campagne qui n’est pas mauvaise,  a du mal à faire oublier qu’il a fait pleinement partie de l’exécutif sortant.

Il y a enfin David Habib, qui a cru un moment que le rythme soutenu qu’il imprimait à la campagne allait faire oublier les 12 élus sortants sur sa liste, dont les principaux collaborateurs de Martine Lignières Cassou, leur soutien au bus tram et à la politique idéologique inefficace des dernières années qui a conduit Pau à accélérer son déclassement. Mais ce rythme était un faux rythme, les divisions étant encore profondes entre les « anciens » et les « modernes » ; une impression renforcée par la salve quasi-quotidienne de dizaines de propositions dont la complexité et le caractère parfois technocratique ont empêché les palois de retenir les messages principaux.

Du côté des récompensés, Eurydice Bled, bien qu’élue sortante, a su capitaliser sur des colistiers sans expérience en politique, et sur une ligne assumée en opposition avec les deux écologistes alimentaires restés dans l’équipe Habib. La simplicité de sa campagne, sa jeunesse, et ses prises de positions courageuses, par exemple sur la dénonciation des emplois publics promis par David Habib, ont permis à cette candidate de doubler ses intentions de vote, et de pouvoir prétendre à peser sur le second tour.

François Bayrou, enfin, capitalise sur son slogan « Pau a besoin du changement ». Un changement qu’il incarne grâce à un discours en rupture sur les principaux sujets (circulation, bus-tram, baisse des impôts, commerce, les halles, ..), et à une équipe ne comportant que 3 élus de la majorité sortante socialiste tous en rupture avec la Maire actuelle. Un changement aussi incarné par l’espoir de mettre fin à 43 ans d’une municipalité socialiste, qui n’a pas connu que des mauvais moments, mais dont les politiques hésitantes des quinze dernières années n’ont pas permis à Pau de se projeter dans le XXIè siècle.

Il reste 15 jours de campagne, c’est-à-dire très peu, et à ce stade, rien n’est encore joué. Toutefois, en incarnant de manière plus évidente le changement aux yeux des palois, il est probable que François Bayrou ait pris un avantage décisif. L’impossibilité de David Habib de se détacher pleinement de l’équipe sortante, malgré un projet novateur sur bien des points, l’a empêché de prétendre à ce statut.

par Emmanuel Pène

Suivre @epene64 sur twitter

 

Pau, Municipales 2014 : La chronique 7 – Cohésion et leadership

David Habib sur la défensive ? – Les enseignements de la liste Bayrou – Listes : la cohésion fera la victoire – Yves Urieta et les Halles – David Habib et l’emploi. La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

La campagne s’est nettement accélérée avec l’annonce de la composition de la liste Bayrou. Avec celle d’Yves Urieta, on connaîtra donc semaine prochaine la composition des 3 listes favorites ; Pourquoi est-ce important ? Car au-delà des noms et compétences individuels, cela renseigne sur la volonté de renouvellement, l’ouverture et la capacité de rassembler, et sur la méthode de management, préludes à ce que sera la gestion de la Mairie et de l’agglomération pendant les 5 prochaines années.

Un David Habib sur la défensive ?

Peu avant le dévoilement de la liste Bayrou, David Habib insistait sur le fait qu’il amenait avec lui du « sang neuf », contrairement à François Bayrou, qui lui était «entouré depuis trente ans des mêmes têtes ». un argument qui, depuis vendredi, ne peut plus être utilisé, et qui risque même de se retourner contre lui, dans une liste socialiste qui s’est créée dans la douleur et où les fractures sont encore vives. De fait, depuis le dernier sondage, l’équipe socialiste semble être sur la défensive ; on l’a vu lors de la passe d’armes sur les halles semaine dernière, où une version précoce du projet Habib a été précipitamment rendue publique et a servi d’angle d’attaque à un François Bayrou qui n’en demandait pas tant. Sur la défensive, comme en témoigne sa demande d’un débat avec François Bayrou sur « le développement économique et l’emploi » dont il fait une « question d’honneur pour la ville » – on sait que les débats sont demandés généralement par le challenger – un débat refusé par le candidat centriste qui n’entend pas se laisser imposer le thème, et qui renvoie les hostilités au deuxième tour. Les débats cependant auront bien lieu, mais via médias interposés.

La liste Bayrou : les enseignements

Ce fut le grand moment de la semaine, assez peu d’informations ayant filtré auparavant sur la composition de la liste, en dehors d’une vingtaine de noms incontournables, mais dont on ne savait quelle serait leur place. S’il n’est pas utile ici d’en dresser la liste détaillée – ceci étant disponible sur le site de LA REP – on peut néanmoins en tirer quelques enseignements.

D’abord c’est que le renouvellement politique est au rendez-vous, la grande majorité des candidats n’ayant pas d’expérience politique, le candidat ayant largement puisé dans un vivier de citoyens. Ce renouvellement est aussi générationnel, avec une moyenne d’âge de 47 ans légèrement supérieure à celle de la liste Habib, mais bien inférieure à celle d’Eurydice Bled ou d’Olivier Dartigolles.

Deuxième enseignement, c’est qu’il y a une forte volonté de représentativité et de diversité, ce qui se retrouve dans les nombreuses catégories socio-professionnelles, de l’étudiant au chef d’entreprise, en passant par le fonctionnaire ou le retraité, mais aussi dans la géographie des colistiers, chaque quartier étant représenté.  Le candidat au aussi pu trouver des personnes aux histoires et aux origines diverses, ce qui est incontestablement un élément original de sa liste. On notera au passage que Josy Poueyto, à laquelle M. Bayrou a rendu hommage vendredi, a été très active dans la recherche de colistier, s’appuyant pour cela sur ses nombreux réseaux.

Le troisième fait notable est l’œcuménisme politique de cette liste, où l’on retrouve, autour d’un noyau dur de colistiers Modem, des UMP, des UDI, et des (ex ?) PS. C’est indéniablement une réussite, là où beaucoup prédisaient de nombreuses difficultés ; on notera au passage deux faits marquants. D’abord que l’accord Bayrou – Saubatte s’est traduit par un apport net de 10 colistiers de  la liste UMP, dont 9 éligibles, Eric Saubatte décrochant une 5è place. Ensuite, l’absence remarquée et remarquable de Patrick de Stampa. A ce dernier sujet, tout le monde comprend que l’excuse officielle pour justifier son absence, à savoir un possible risque d’inéligibilité, n’est qu’un artifice peu élaboré pour lui permettre de sauver un minimum la face. La réalité se trouve ailleurs, et probablement dans cette volonté affichée de renouvellement qui aurait été atténuée par la présence de M. de Stampa – un homme aux multiples mandats socio-économiques, et présent depuis de nombreuses années dans le paysage des élites béarnaises. Sans doute pourra-t-il ainsi se consacrer pleinement à la CCI, un pilier essentiel de notre territoire et qui a besoin d’un président à temps plein.

Le renouvellement se traduira-t-il dans les responsabilités ?

A ce stade, aucune responsabilité n’est définie, et le code électoral ne prévoyant pas de définir celles-ci avant l’élection, on en est réduit aux hypothèses et à l’étude des CV des colistiers. La vraie question de fond est en fait de savoir si le renouvellement visible sur la liste se retrouvera aussi dans les faits au jour de distribuer les responsabilités, si l’équipe gagne bien entendu..

Bayrou – Habib – La cohésion fera la victoire

David Habib et François Bayrou ont donc suivi des chemins différents jusqu’à aujourd’hui. Du côté du socialiste, la liste s’est faite dans la douleur et on peut supposer que derrière l’unité de façade, les rancunes et les arrières-pensées sont encore nombreuses. Du côté de François Bayrou, la liste s’est faite par compromis et adhésion à un projet mais surtout à un personnage. Toutefois, cet assemblage hétéroclite a aussi ses faiblesses que seul un esprit de groupe fort peut juguler.

Il est donc probable que la cohésion dans les équipes et entre ses membres sera un facteur essentiel conditionnant la victoire. Car pour entrer en résonance avec les palois, il faut d’abord être soi-même en harmonie.

Yves Urieta tacle Eric Saubatte

Yves Urieta, qui présentera sa liste cette semaine, semble s’être fait une cible de la droite, et en particulier d’Eric Saubatte, qu’il traite de « rallié peu fiable ». Faut-il voir derrière ces attaques une volonté du candidat sans étiquette d’améliorer son image auprès d’EELV et du front de gauche qui excluent pour le moment catégoriquement tout rapprochement incluant l’ancien Maire ? Cela semble en tout cas indiquer qu’il semble faire le deuil d’un rapprochement avec la liste Bayrou.

Eurydice Bled : une jeune dans une équipe de vieux ?

La liste d’Eurydice Bled a été rendue publique. Elle indique une moyenne d’âge assez élevée à 52 ans, ce qui est un paradoxe alors qu’elle est elle-même la plus jeune candidate. La liste est clairement positionnée à gauche, avec de nombreux socialistes ou anciens socialistes ; elle comporte aussi des catégories socio-professionnelles variées.

Olivier Dartigolles et la lutte des classes

Olivier Dartigolles a lui aussi présenté la liste « une ville pour nos vies », qui, comme celle d’EELV, a 52 ans d’âge moyen. On y retrouve Hélène Lérou-Pourqué, actuelle adjointe à la culture, et une forte proportions d’encartés, ce qui n’est pas une surprise pour une extrême gauche qui a une tradition de militantisme. Aucune surprise non plus sur la composition des catégories socio-économiques, puisque outre la sur-représentation d’enseignants ou retraités de l’enseignement, on remarque l’absence de tout commerçant ou chef d’entreprise. Il est vrai qu’on ne fait pas disparaître d’un coup de baguette magique une mentalité de lutte des classes bien ancrée.

Le questionnement occitan

On terminera ce chapitre des listes par des questions lancées depuis par certains occitanistes sur l’absence visible de « délégué à l’occitan » dans la liste Bayrou. Cette question est intéressante, car elle marque l’obsession de certains pour une politique linguistique en tant que telle, qui consiste à ce que des militants mettent en œuvre une politique à destination d’autres militants. Or, ce dont Pau a besoin est surtout d’affermir son identité, la langue béarnaise en faisant partie mais n’en étant pas le seul élément. Une politique culturelle plus globale est donc nécessaire, et elle doit se faire non pas à destination d’une petite partie de la population, mais de tous les citoyens.

Yves Urieta et les Halles

Sur le fond, Yves Urieta a précisé ses propositions sur le dossier des Halles, qui sont au final assez proches de celles de François Bayrou (il accuse d’ailleurs ce dernier d’avoir copié ses idées). Les lignes directrices sont le maintien de l’activité pendant les travaux, un étage supplémentaire pour accueillir les bureaux des services municipaux, et un toit végétalisé accessible aux promeneurs. Enfin, le projet se veut écologique, l’habillage extérieur des halles serait en bardage de bois ajouré, et les halles fonctionneraient de manière autonome du point de vue énergétique. Pour le candidat, le projet serait « le seul des trois à avoir une forte constante écologique ». Un projet chiffré entre 10 et 12 millions.

David Habib et l’emploi

Pour David Habib, « l’emploi, c’est capital ». Il veut ainsi s’engager dans une politique active pour l’emploi. Pour cela, il annonce « un effort massif » sous la forme de contrats d’avenir, contrats d’apprentissage et contrats d’accompagnement à l’emploi, qui seraient signés… par la mairie, bref financés par le contribuable. David Habib nous avait habitué à mieux en matière d’économie, mais il est vrai qu’il faut séduire les potentiels alliés du deuxième tour, et quelques emplois publics en plus ne font pas de mal !

En outre, il annonce un « label Pau » pour mobiliser les entreprises ; en fait un système de bons points pour les entreprises qui s’engageront dans le parrainage de demandeurs d’emploi de longue durée. Il n’est pas certain que cette mesure, qui ressemble à une contrainte administrative supplémentaire, plaira à des employeurs déjà touchés par la crise et par une pression fiscale et administrative très fortes.

En attendant bon carnaval et surtout bonne campagne à tous ceux qui s’engagent !

Adixat ! A la semaine prochaine

– Par Emmanuel Pène
(16 février 2014)

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/08/pau-municipales-2014-la-chronique-6-la-ville-la-plus-pauvre-daquitaine/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/02/01/pau-municipales-2014-la-chronique-vers-la-fin-du-bus-tram/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/26/pau-municipales-2014-la-chronique-4-sous-les-projecteurs-nationaux/

Pau, Municipales 2014 : la chronique (5) – vers la fin du bus-tram ?

2014-02-01 11.23.41Bayrou en tête dans un sondage – Habib ne veut-il plus du bus-tram ? – Bayrou et son plan de circulation – Urieta et les bus électriques – Dartigolles et l’école.  les listes d’Habib et Urieta. La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

 

Le sondage qui donne Bayrou en tête

sondage pau jan 2014
Crédit Pau Municipales Asnaro https://www.facebook.com/xavier.asnaro

Le sondage Ifop paru en début de semaine a été largement commenté dans les locaux de campagnes palois. Il faut dire que c’est le premier qui donne François Bayrou en tête, au premier, et au second tour, que ce soit en situation de duel ou de triangulaire. De ce sondage, qui n’est, rappelons-le, qu’une photo à un instant t de l’opinion avec une marge d’erreur, donne toutefois quelques enseignements.

D’abord, il confirme que le duel Bayrou – Habib a tendance à éclipser les autres candidats. On le voit clairement avec Yves Urieta, dont les intentions de vote semblent se tasser, distancé de plus de 14 points par David Habib. Il nous apprend aussi que la stratégie de François Bayrou de rapprochement avec la liste UMP d’Eric Saubatte semble porter ses fruits, et mobiliser relativement bien une opposition de droite qui est pourtant toujours méfiante à son égard. Au niveau des autres candidats, on remarque le score relativement élevé d’Olivier Dartigolles, qui fait une bonne campagne, et le score moyen du Front national de Georges de Pachtère, qui paie là certainement son manque d’ancrage local et surtout la quasi inexistence d’une campagne de terrain.

Au second tour, il est notable que François Bayrou l’emporterait largement en cas de duel (53% contre 47% à David Habib), tandis qu’en cas de triangulaire avec Yves Urieta, les scores seraient beaucoup plus serrés (42% contre 40%). De ceci, on peut en déduire que ceux qui votent Urieta au premier tour, voteraient majoritairement en faveur de François Bayrou, en cas d’absence de leur champion au second tour.

Mais une hypothèse non testée nous parait aussi plausible, c’est celle du maintien au second tour de Georges de Pachtère, si tant est que celui-ci arrive à un score suffisant. Dans ce cas, et si Yves Urieta est lui aussi qualifié, la quadrangulaire qui en résulterait serait certainement une configuration beaucoup moins favorable au responsable du Modem.

David Habib présente l’intégralité de sa liste

On connait donc désormais l’intégralité de la liste de David Habib. Celle-ci a déjà été largement décrite et commentée (voir site infographie la Rep). Quelle est l’impression générale ? D’abord celle d’un renouvellement confirmé, avec seulement 12 sortants qui sont repris dans la liste, et pas obligatoirement aux meilleures places ; Il y a certes des fidèles de David Habib, comme Patrice Manuel (5è) ou Jérôme Marbot (13è), mais aussi des citoyennes non encartés comme Nathalie Larradet (2è) ou encore Charline Claveau-Abbadie (6è) 28 ans, qui apporteront sans doute en plus de leur fraîcheur une fidélité sans faille à celui qui les a promues.

Une belle liste de 46 ans de moyenne, certes, mais qui est largement composée de personnes payées par l’Etat, les collectivités locales ou les organismes para-publics, ou retraités de ces institutions, soit 18 sur 49 ; avec une hyper-représentation des fonctionnaires ou retraités de l’éducation nationale qui comptent à eux seuls 7 représentants.

Eurydice Bled ne veut pas d’Yves Urieta

La candidate écologiste, qui a un peu de mal à exister entre Olivier Dartigolles et David Habib, a posé les « bases d’un dialogue avec le parti socialiste palois ». outre un discours sans surprise malthusien visant par exemple à critiquer les infrastructures de transport ou les grands investissements publics, on apprend surtout qu’une éventuelle alliance de David Habib avec Yves Urieta ne serait pas du goût des militants écologistes. Olivier Dartigolles ayant lui aussi agité ce chiffon rouge, David Habib risque d’avoir bien du mal à rassembler sur ses deux ailes en cas de duel avec François Bayrou au second tour.

Yves Urieta et les commerçants

Yves Urieta a dévoilé 15 nouveaux colistiers, et on remarque la proportion importante de chefs d’entreprises, commerçants ou anciens commerçants, ce qui dénote une volonté du candidat de se positionner sur cet électorat réputé influent. Mais on attend ses propositions pour redynamiser le commerce, qu’on espère plus ambitieuses que la création d’un abonnement stationnement pour les commerçants.

Une nouvelle liste 100% citoyenne

La chronique a eu la confirmation qu’une liste 100% citoyenne, c’est-à-dire sans professionnels de la politique ni encartés à un parti politique, était en cours de constitution et bien avancée. On leur souhaite bonne chance et bienvenue dans cet univers impitoyable de la politique…

Bayrou : un plan de circulation ambitieux

Sur le fond, François Bayrou a annoncé ses propositions en matière de plan de circulation, et celles-ci sont intéressantes. Il fait d’abord le constat, largement partagé par la population, que les aberrations du plan actuel n’aboutissaient qu’à une désertion du centre-ville par tous ses usagers.

La proposition la plus emblématique est sans doute la création d’un « ring » (anneau), autour de l’hyper-centre, permettant la circulation facilitée des véhicules, et l’accès aux parkings. Par des aménagements, il serait possible de faire le tour de ce ring en 10-12 minutes. A l’intérieur de ce ring, les transports en commun seraient gratuits.

Le point le plus intéressant du programme se situe au niveau des parkings, avec la création de 3 emplacements supplémentaire, deux le long du ring, un de 500 à 600 places autour de la gare, avec un accès par ascenseur au boulevard des Pyrénées ; un deuxième de 1000 places place de Verdun, avec un projet très intéressant d’aménagement souterrain avec mise en valeur de la surface par des jardins et autres équipements ; et un troisième au niveau de la sortie de l’autoroute.

Voilà enfin des propositions concrètes et efficaces pour résoudre ce problème majeur, et on ne peut qu’espérer que les autres candidats fassent preuve d’autant d’imagination sur ce sujet. La revitalisation du centre-ville ne passera que par une bonne irrigation de la circulation, et une amélioration tangible du stationnement.

David Habib prône la création d’un pôle métropolitain Béarn – Bigorre

David Habib pense, comme beaucoup d’acteurs socio-économiques de la région, d’ailleurs, qu’un rapprochement Béarn-Bigorre est nécessaire. Pour lui, il prendrait la forme d’un « pôle métropolitain » rassemblant les deux zones géographiques. L’objectif est d’attirer les investisseurs en mettant en valeur le potentiel et les acteurs de cette nouvelle entité. On sait que David Habib dispose d’une expérience économique réussie à Lacq, mais ce nouveau « pôle » pose tout de même la question d’ajouter encore une couche administrative supplémentaire. Toutefois, ce dossier Béarn-Bigorre étant à notre avis vital pour le futur de notre région, nous ne pouvons que soutenir toute initiative dans ce domaine pour lequel de nombreux articles ont déjà été écrits sur ce site.

Il se démarque du bilan de Martine Lignières-cassou

Pour le candidat PS, le bilan de l’équipe sortante semble être de plus en plus persona non grata. Il déclare ainsi : « Sur la vidéosurveillance, la propreté, la proximité, je suis en décalage avec ce qui a été fait durant le dernier mandat. » On ne peut pas faire plus clair…

Et essaie de se débarrasser du « boulet » Bus-Tram

Quant à l’emblématique Bus-Tram, qui devait être pour Martine Lignières-Cassou ce que le palais des sports était à André Labarrère, il devient de plus en plus un « boulet électoral », confirmé par un récent sondage qui montre que 58% des palois y sont défavorables. David Habib propose donc qu’un référendum, après l’élection, scelle définitivement le sort du projet controversé. Est-ce une façon de ménager la chèvre (MLC) et le chou (AD) ? Il est en fait assez peu compréhensible de ne pas proposer une position claire aux palois sur ce sujet. Il y a une élection municipale pour trancher cette question, alors pourquoi refaire un référendum après ? Du courage M. Habib, et annoncez l’abandon définitif de ce projet qui n’est que le champ du cygne d’une mairie en perdition !

Même au front de gauche, le bus-tram prend l’eau (et c’est peu dire en ce moment), Olivier Dartigolles prenant ses distances avec le projet. Il ne l’enterre pas, mais il déclare que « le projet n’est pas inscrit dans le marbre », rappelant que pour le front de gauche, la priorité était sur la gratuité des bus et l’aménagement de parking relais.

Yves Urieta veut passer au bus électrique et à la gratuité

Yves Urieta, qui est résolument contre ce projet de bus tram, trop cher à ses yeux, propose de passer les bus palois progressivement à l’électrique, et confirme le principe de gratuité pour les bus en site propre, pour des véhicules de 35 places, plus intéressants économiquement parlant. La gratuité serait financé par la taxe sur les transport (le versement transport ?), mais l’incongruité est qu’il annonce en même temps que cette taxe pourrait baisser plus tard pour alléger les charges. Financer une mesure par une baisse des impôts est une méthode incongrue qui intéressera certainement beaucoup de monde. On attend donc des éclaircissements sur ce sujet.

Quant au stationnement, c’est un plan de 10000 places supplémentaires, que le candidat sans étiquette veut réaliser, généralement en bordure de la ville (stade du hameau, près de l’hippodrome, ..).

Dartigolles et l’école

Olivier Dartigolles a présenté ses propositions pour l’école. Il s’agit de remettre à plat la réforme des rythmes scolaires car « la configuration paloise est la pire » déclare-t-il. Il se garde toutefois de demander le retour à la semaine de 4 jours.

Les autres points défendus concernent le rôle de l’activité périscolaire, où il appelle à moins de clientélisme, l’amélioration des conditions de travail, et la redéfinition de la carte scolaire pour une meilleure mixité sociale.

On notera tout de même qu’avec la paupérisation croissante de Pau, il va devenir de plus en plus difficile de faire de la mixité sociale..

La bataille de Pau sur France 3

On peut enfin signaler que France 3 fait une émission sur les municipales à Pau, ce dimanche à 19h

http://aquitaine.france3.fr/2014/01/31/la-bataille-de-pau-diumanche-2-fevrier-19h-406547.html

Adixat ! A la semaine prochaine

– Par Emmanuel Pène

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/26/pau-municipales-2014-la-chronique-4-sous-les-projecteurs-nationaux/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/19/pau-municipales-2014-la-chronique-3/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/12/pau-municipales-2014-la-chronique-2/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/04/pau-municipales-2014-la-chronique/

Pau, Municipales 2014 : la chronique (4) – sous les projecteurs nationaux

2014-01-11 11.33.32Pau champion des tweets – Bayrou et les transfuges du PS – Habib et les occitanistes – Bayrou sur la démocratie participative et la propreté des rues – Habib sur l’emploi et l’économie – Urieta sur la baisse des impôts.

La campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

On a parlé beaucoup de Pau ces derniers jours, notre ville étant selon une enquête de France info, celle de moins de 150 000 habitants où on gazouille le plus, avec plus de 19200 tweets sur une semaine. Surprenant ? Pas vraiment quand on sait que François Bayrou et son alliance avec l’UMP en génère près de 95%. Ce score ne devrait pas faiblir avec le passage samedi de Marine Le Pen, venue encourager un FN local bien discret.

La constitution des listes a continué d’agiter la Pau-sphère, chacun y allant de son annonce.

A ce jeu, David Habib a indéniablement trouvé la méthode la plus efficace pour faire parler de ses colistiers, et donc de lui : annonces deux par deux, et sans ordre particulier sur la liste. Chaque personne fait ainsi l’objet d’une attention des média pendant un ou deux jours.

Des autonomistes occitans place Royale ?

Ce qui retient l’attention, ce sont d’abord les deux occitanistes du mouvement « Bastir », Estelle Laymand et Luce Bordenave,  avec en prime un poste d’adjoint pour la première. Cette annonce est assez surprenante quand on connait l’opposition (passée ?) de David Habib avec le gourou de la mouvance occitaniste, David Grosclaude. En fait, le mouvement occitaniste, traditionnellement allié des verts,  fait preuve d’opportunisme en rejoignant une liste PS qui leur donne bien plus de chance d’être élus. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé à Toulouse, où, d’abord sur une liste EELV, les « Bastir » sont partis sans prévenir sur la liste PS de M. Cohen. Mais qu’est-ce que « Bastir » ? Ce n’est ni plus ni moins qu’une excroissance électorale du « parti occitan », « Mouvement politique occitaniste autonomiste luttant pour la reconnaissance et l’autonomie de l’Occitanie »  d’après leur site internet, animé par leurs deux élus régionaux David Grosclaude et Guilhém Latrubesse. Or, on a du mal à imaginer que David Habib se soit pris subitement d’occitanite aigüe, et on peut donc penser qu’il s’agit plutôt d’une stratégie pour couper l’herbe sous les pieds de François Bayrou, plus légitime naturellement sur ce terrain. Si David Habib est élu, et étant donné le peu de goût de ce dernier pour la langue de Simin Palay, on risque d’avoir un blanc-seing donné à une association occitaniste d’inspiration autonomiste. C’est ce risque que je dénonçais récemment sur ce site dans l’article « Langues régionales et municipalités ».

Des trentenaires et des syndicalistes

Jérôme Marbot et Charline Claveau-Abbadi ont eux aussi été annoncés cette semaine sur la liste Habib, la seconde à une flatteuse 6ème place. Cette jeune entrepreneur non encartée se dit néanmoins « de gauche », tandis que Jérome Marbot, avocat, est adjoint au maire sortant au « développement et au rayonnement ». Etant donné le manque de dynamique de développement et de rayonnement de la ville ces dernières années, on ne sait toutefois si cette expérience est un atout ou un handicap pour l’ambitieux trentenaire…

Jean-Marc Soubervie, ancien rugbyman de 38 ans, rejoint lui aussi David Habib à la 33è place. On apprend qu’il est chef d’entreprise et qu’il dirige un cabinet qui conseille les entreprises pour payer moins de charges sociales. Il aura sans aucun doute matière à discuter de coût du travail avec les deux syndicalistes annoncés en fin de semaine sur la liste, le délégué syndical CGT, Ottavio Cilluffo,  et Jean-Pierre Barthe, retraité syndical de la CFDT. Ils devraient intervenir, sans surprise, sur la thématique de l’emploi, une des priorités du candidat.

Chez François Bayrou, on recycle des sortants de la majorité

François Bayrou a continué dans la voie de l’ouverture sur sa liste. Il lui manquait des gens de gauche ; c’est désormais chose faite en les personnes de Pascal Boniface, Odile Denis et Anne Castera, tous trois élus de la majorité sortante, et qui sont en délicatesse soit avec la Maire actuelle, soit avec le candidat PS. On aimerait mieux connaître leurs motivations. François Bayrou est-il uniquement une bouée de secours pour ces sortants reniés par leur camp ? Il y a assurément urgence à ce qu’ils donnent les raisons de leur choix.

Les listes Urieta, Dartigolles et Bled

Yves Urieta, lui, annonce ses colistiers par dix. Les nominés sont Alain Arraou, Nicole Benssoussan, Daniel Bialeoko, Sophie Campagnolle, Johanne Charmet-Zoia, Jean-Pau Céré, Jacqueline Decaudin, Adoum Isseini, et Paola Rodrigues. Parmi eux, deux transfuges de la liste sortante de François Bayrou aux dernière élections, Nicole Benssoussan et Adoum Isseini, nous rappellent qu’en politique, il vaut mieux être darwinien que larmarckien…

Olivier Dartigolles lui, continue à s’en prendre à Yves Urieta et à son alliance sarkoziste de 2008. Dans une peu probable alliance avec David Habib au second tour, il serait en effet difficile de cohabiter avec celui qui a obtenu le soutien de l’ancien président de la République en 2008. Le leader communiste promet de dévoiler sa liste de gauche le 13 février.

Chez EELV, Eurydice Bled a choisi, comme Yves Urieta, les annonces par dix. On a ainsi appris les dix nouveaux colistiers constituant sa liste, ainsi que leur âge et leur profession : Laetitia Larrouy-Castera, 24 ans, spécialisée en droit de l’environnement ; Vincent Cilluffo, 21 ans, étudiant en médecine ; Christine Cazaubon, 41 ans, prothésiste dentaire ; François Garcia 57 ans, vice-président de la Section Paloise Karaté ; Sylvie Hourcade, 53 ans, monitrice d’atelier en espaces verts au sein de l’association des PEP 64 ; Jean-Claude Serrano, 54 ans, travaille dans la restauration ; Annick Potier, 60 ans, retraitée de l’animation sportive ; Alain Mallet, retraité hydrogéologue; Patti Lévy, prépare le concours de professeur des écoles ; Jean-Yves Deyris, ancien chargé de mission auprès du service de la formation professionnelle du Conseil régional d’Aquitaine. De la variété dans les âges, mais ça manque quand même d’entrepreneurs ou de commerçants. Mais il est vrai que ces derniers ont du mal à interpréter la logique de décroissance prônée par certains écologistes.

Bayrou, la démocratie participative…

Sur le fond, François Bayrou a présenté ses propositions en matière de démocratie participative. Ainsi, il y aura, s’il est élu, une réunion citoyenne une fois par semaine au théâtre St Louis, où les Palois viendront discuter avec le Maire de ce qui marche ou ne marche pas. Autre engagement, une évaluation annuelle des élus et des services, via un questionnaire. Voilà qui aurait donné des sueurs froides à certains élus de la majorité sortante…

Tract Bayrou propreté

… et l’insalubrité

Autre thème largement développé par le candidat Bayrou, la lutte contre l’insalubrité et l’insécurité, objet d’un tract distribué cette semaine « Pau ville propre et soignée ». Les mesures incluent la lutte contre les tags, fléau que je dénonçais déjà il y a deux ans sur alternatives-paloises.com : Pau, les tags sauvages envahissent la ville, un service « urgence vie en ville » pour les problèmes de propreté et d’insécurité, et la lutte contre les déjections canines.

Plus surprenant, François Bayrou a estimé, à une question posée dans une réunion de quartier sur les nuisances des sorties de boîte de nuit, que celles-ci pouvaient être transférée dans un quartier « en dehors de la ville ». Il faudra qu’il nous explique ce qu’il entend par là, car on voit mal une ville dynamique, jeune et vivante, se passer de toute vie nocturne en centre-ville.

Urieta remet une couche sur les impôts

Sur le thème de la baisse des impôts, Yves Urieta a continué à en faire un axe majeur de sa campagne, au travers d’une vidéo :

Le candidat sans étiquette fait aussi parler de lui par ses BD, dont nous reproduisons ici la planche sur la baisse des impôts

Urieta BD Impots

Pour Habib, focus sur l’emploi et l’économie

Le candidat PS s’est, lui, clairement positionné sur la question de l’emploi et a présenté quelques propositions. Deux d’entre elles pourraient très certainement contribuer à une dynamique économique : la création de 4 pépinières d’entreprises en six ans, et un fond d’amorçage pour la création d’entreprise. De bonnes mesures sur le papier, mais il faudra que ces projets semi-publics ne se transforment pas en usine à gaz administrative et soient largement associés à des entrepreneurs privés. La création d’un échangeur à Berlanne est un de ces vieux dossiers qui n’avancent pas depuis longtemps, et que l’association Béarn Adour Pyrénées a le mérite de remettre régulièrement en haut de l’agenda. Enfin, la création d’un conseil économique et social sur l’Agglo pose plus de questions. N’y a-t-il pas un « conseil de développement du grand Pau » qui a déjà du mal à fonctionner ?

En tous les cas, David Habib fait de l’emploi sa priorité, et met en avant son bilan sur le bassin de Lacq. Il définit aussi des secteurs d’activités prioritaires pour le développement : les géo-sciences, l’agroalimentaire, l’aéronautique, et l’énergie. C’est intéressant, mais on aurait pu y ajouter les filières TIC (technologies du numérique), secteur d’avenir mais peu soutenu par les pouvoirs publics en Béarn.

Adixat ! A la semaine prochaine

– Par Emmanuel Pène 

(26 janvier 2014)

 

Retrouvez les précédentes chroniques :

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/19/pau-municipales-2014-la-chronique-3/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/12/pau-municipales-2014-la-chronique-2/

http://alternatives-pyrenees.com/2014/01/04/pau-municipales-2014-la-chronique/

Pau, Municipales 2014 : la chronique (2)

20140111_153723_resizedLa campagne municipale paloise vue et analysée par Emmanuel Pène dans une chronique sans langue de bois.

Les fêtes sont bien terminées. Les couteaux ont été bien affutés, et les chiens de chasse sortis. La cible, ce sont les électeurs palois bien sûr. On commence donc à parler du fond, mais les constitutions d’équipe continuent à faire du remous, d’autant que le nombre de participants sur la ligne de départ n’est pas encore définitif..

David Habib – vers la fin du mélodrame ?

Au PS, ce qui a occupé les esprits et les médias, c’est la constitution de l’équipe de David Habib. Si on avait compris qu’un renouvellement important était prévu, dans  un contexte de lutte d’influence entre D. Habib, soutenu par le PS national, et André Duchateau et avec lui une grande partie des sortants. La réunion confidentielle de Laroin du 3 janvier dernier donnait le la, tandis qu’au fur et à mesure de la semaine, se dévoilaient certains noms. Ainsi, les quatre premières places seraient prises après David Habib par Nathalie Larradet, André Duchateau et Frédérique Espagnac, tandis qu’une quinzaine de noms étaient cités, dont Frédéric Fauthoux, Nathalie Cabanne, Louisette Mayereau,  Jean-François Maison, Anne Bernard, Marc Jubault-Brégler, Mina Labat-Chahid Stéphanie Maza, Patrice Manuel, ou encore Pierre Chéret. Les deux écologistes sortants Nicole Juyoux et l’adjoint Bernard Laclau-Lacrouts sont aussi pressentis, ce qui ne manque pas d’étonner étant donné la présence de la liste EELV d’Eurydice Bled. Enfin, on peut citer la symbolique présence à la 49è place de Claude Bergeaud, l’entraîneur de l’Elan béarnais Pau-Lacq-Orthez.

Tout cela ne se fait pas sans passion et sans larmes bien entendu. Louis de Fontenelle ayant compris qu’il ne pouvait espérer grand-chose du nouveau maître du PS palois, crut bon de régler ses comptes dans les médias. Il ne comprenait pas pourquoi on voulait « casser le passé ». Devant ce qui s’apparente à une certaine naïveté politique, on ne peut que lui citer ce proverbe chinois : « si le vieux ne s’en va pas, le neuf ne vient pas » ; mais il pose quand même la vraie question que tout le monde se pose : « c’est quoi être socialiste aujourd’hui ? ». Un bon sujet de thèse sur lequel il va pouvoir plancher, et, on l’espère, publier prochainement sur Alternatives Pyrénées.

Enfin, pour terminer sur ce chapitre dramatique, il est notable que si David Habib ne veut pas des sortants palois, il ne veut pas non plus des rapatriés palois parisiens, comme l’a compris à ses dépends Mehdi Ouraoui, directeur de cabinet d’Harlem Désir dont celui-ci vient de se séparer et qui aura du mal à trouver une bouée de secours place royale.

Vers qui penche Urieta ?

La semaine a aussi été celle des tractations, ou du moins des rumeurs de tractations. D’abord, Yves Urieta, à qui on a prêté des intentions de rapprochement avec David Habib, ce qu’il s’est empressé de démentir, non sans rappeler que son cœur était toujours à gauche. Nul doute que si Yves Urieta fait une campagne sérieuse, il n’a pas envie de repasser cinq ans dans l’opposition, et a donc tout intérêt à faire monter les enchères auprès des deux principaux candidats.

Le démenti d’Yves Urieta : « Ma liste est en dehors des partis »

Ce rappel que le cœur est à gauche n’a visiblement pas plu à Eric Saubatte, pour qui Yves Urieta s’oriente clairement vers une alliance à gauche, lequel se servirait de la ville comme un tremplin pour son complément de retraite ; une façon sans doute d’aller draguer les électeurs de droite et du centre tentés par  l’ancien maire. Mais il n’est pas certain que ce type d’attaque fonctionne..

Un Saubatte qui penche au centre

Eric Saubatte qui a fait clairement des ouvertures à la liste Bayrou. Il cite ainsi des sympathisants de droite (à moins que ce ne soit l’expression de sa propre pensée) : « Entendez-vous au 1er ou au 2nd tour, mais entendez-vous ». Il parait probable qu’Eric Saubatte a compris qu’il devait faire liste commune avec François Bayrou dès le premier tour, et qu’il ne fait maintenant qu’en négocier les modalités. Cela sent donc l’encombrement sur la liste Bayrou..

Ce dernier a d’ailleurs accueilli favorablement l’appel du pied, en insistant sur la nécessité de changement après 42 ans de mairie socialiste, et le besoin pour cela d’un « rassemblement large qui doit aller plus loin ».

Et un FN qui émerge

Clôturons enfin que chapitre des listes, avec le front national qui fait enfin parler de lui. Georges de Pachtère, explique calmement qu’il est le candidat du parti sur Pau, Philippe Boël, précédent candidat, étant lui toujours impliqué dans la liste. Interrogé sur ses ambitions, il vise un à deux élus.

l’interview de Georges de Pachtère par la Rep

La baisse de la population paloise

Sur le fond, ce qui a dominé la semaine, ce sont les réactions et propositions des candidats suite à la baisse importante de la population paloise dans la dernière étude de l’Insee.

François Bayrou a su réagir rapidement à ce sujet, en mettant en avant les conséquences de cette baisse : des commerces qui ferment, menaces sur les effectifs scolaires, et baisse des rentrées fiscales. Pour lui, le principal responsable est le niveau des taxes locales, Pau étant dans les 2% des villes les plus chères de France ; et il propose cinq axes de travail pour remonter la pente : une baisse des taux d’imposition de l’ordre de 1% par an ; rassembler les énergies pour soutenir l’activité économique ; améliorer l’image de la cité en donnant par exemple un nouvel élan au très haut débit  et en mettant en avant la vitalité des clubs sportifs ; une politique culturelle ambitieuse ; et une amélioration de la convivialité de la cité. On attend maintenant que des propositions concrètes traduisent ces objectifs généraux.

Au passage, François Bayrou rend grâce à Yves Urieta, les deux années de son mandat ayant été les seules ayant vues une baisse des impôts.

Eric Saubatte (Pau Avenir) n’a pas été en reste et s’est aussi positionné sur ce sujet. Outre la fiscalité locale, il met en accusation la politique de logement, et propose « une offre nouvelle de logement pour les familles à potentiel économique important afin de faire vivre également le commerce de proximité ». Nul doute que cela plaira aux commerçants, victimes depuis des années de la décrépitude du centre-ville et du désintérêt des maires précédents. Au niveau économique, on retiendra aussi sa proposition de création d’un Office de Prospective Economique ayant pour mission de prospecter et favoriser l’implantation de nouvelles entreprises dans des secteurs d’activité à potentiel sur Pau et l’Agglo. intéressant, mais on attend avec impatience des précisions.

Yves Urieta et la sécurité

Yves Urieta, lui a fait de la sécurité le thème de la semaine. Les points clefs du programme qu’il propose comprennent la « vidéo-protection » (mot politiquement correct pour « vidéo-surveillance »), le déplacement du commissariat central au quartier Saragosse, apporter une attention aux « populations non sédentarisées », mettre un terme aux incivilités troublant la tranquillité et la salubrité publiques, et enfin réexaminer la politique de stationnement en centre-ville et de sécurisation des piétons et cyclistes. En fait, ce dernier point mérite d’être précisé, puisque la seule mesure affichée concernant le stationnement concerne la mise en place d’abonnements pour les personnes travaillant en centre-ville. On suppose que les commerçants préféreraient des abonnements ou des stationnements gratuits pour leurs clients qui, pour le moment, ont déserté le centre-ville pour les parkings gratuits des centres commerciaux en périphérie. Bref, si Yves Urieta a le mérite de s’exprimer le premier sur ce sujet important, ses propositions manquent singulièrement d’originalité et d’ambition. Un catalogue de bonnes intentions qui ne révolutionnera pas la vie paloise, et dont le volet vidéo-surveillance comporte un risque pour les libertés individuelles.

Télécharger le dossier de presse sécurité de Pau Avant Tout

« le cœur de la gauche et la gauche qui a du cœur »

Quant à Olivier Dartigolles (Une ville pour nos vies), un tract de campagne nous renseigne un peu sur le ton de sa campagne : « l’humain d’abord », dont on retient cette phrase magnifique à propos du rassemblement du front de gauche : « C’est le cœur de la gauche et la gauche qui a du cœur ». Cela vous rappelle-t-il une certaine réplique de campagne présidentielle ?

Enfin, peu de choses concernant David Habib, mais on sait que ceci va bouger puisque ce samedi, il annonce « qu’aujourd’hui, c’est le début de la campagne ». Il était temps…

« Suspendu au grillage comme une andouillette chez un charcutier »

Nous terminerons cette chronique par une séquence humoristique de Tanguy Pastureau de RTL sur François Bayrou et son désormais célèbre accident du Hameau Voir la vidéo.

On y apprend que François Bayrou, notre « paysan béarnais » est coriace, et qu’il a « la couenne épaisse comme celle d’un petit porc dont on fait le jambon.. », ou encore qu’il est resté « suspendu au grillage comme une andouillette chez un charcutier ». Une vision très parisienne, pour qui le monde est divisé en trois parties : les citoyens normaux à l’intérieur du périphérique, les ouvriers dans un rayon de 20 km autour de celui-ci, et les paysans au-delà. Tanguy pourra demander une permission de sortie à ses parents pour venir en Béarn expérimenter le « pèle-porc », où il en apprendra un peu plus sur la couenne des cochons, et il verra qu’à Pau nous n’avons pas que des fermes et des paysans, mais aussi les tours d’Aspin et Frédéric Beigbeder.

Adixat ! A la semaine prochaine

– par Emmanuel Pène