C’est vrai le mot bobinard n’est pas très élégant. Il me rappelle une des expressions favorites de mon adjudant lorsque je faisais mon service militaire. Il me rappelle également cette situation que j’ai connue, lorsque, circulant à bord de ma voiture, il y a quelques jours, je me suis trouvé empêtré dans un embouteillage que je croyais sans fin. La raison en était que les techniciens de la ville étaient affairés à régler les feux tricolores sur les ronds-points Victor Schoelcher et Eric Tabarly.
Pour ceux qui ne le sauraient pas et ils sont peu nombreux, le rond-point Schœlcher fait l’intersection du boulevard de la Paix et des allées Catherine de Bourbon, tandis que le rond-point Eric Tabarly se trouve à l’intersection du boulevard Lucien Favre, allées Catherine de bourbon et rue Ronsard. Ils transpiraient les pauvres techniciens chargés de la coordination des feux. Et encore à ce moment là le BHNS (Bus à haut niveau de service) dit Fébus n’était pas encore en circulation. Il ne le sera qu’en septembre prochain. Qu’est-ce que ce sera lorsqu’il fonctionnera ? Il aura la priorité absolue sur tous les autres véhicules et circulera à la cadence de toutes les 8 minutes.
Le Fébus aborde le rond-point V. Schœlcher en venant de l’est par le boulevard de la Paix, sur ce rond-point, il vire à gauche pour s’engager sur les allées Catherine de Bourbon. Il en faut des feux tricolores pour réguler tout ça. Depuis, je suis allé sur place et j’ai compté les feux tricolores. Il y en a huit sur Schœlcher. Du côté du rond-point Eric Tabarly, il y en a dix puisque deux sont en plus sur l’axe de progression du bus. Il faut donc coordonner ce dispositif ce qui ressemble à la quadrature du rond-point. Depuis, rassurez-vous tous les feux ont été mis au clignotant orange dans un premier temps puis carrément éteints. Mais tout cela ne laisse pas augurer du meilleur avenir en septembre.
Récemment (La République des Pyrénées du 12 janvier 2019) il a été précisé que cet investissement représente la somme de 74,5 millions d’euros (50 millions pour les travaux – 10 millions pour les bus – 4,5 millions pour la station d’hydrogène. Tiens ! Il manque juste 10 millions, mais je respecte ce qu’écrit le journal). Alors comme pour nous rassurer, nous les imposables palois pressés comme des citrons, Nicolas Patriarche, maire de Lons, responsable des transports en commun dans la communauté d’agglomération, a tenu à souligner que cela n’a pas été financé par le contribuable mais par les entreprises soumises au financement transport ainsi que par la subvention de la région et de l’Europe à hauteur de 15,7 millions d’euros. Par parenthèse, nous aurons appris que les entreprises n’entrent pas dans la catégorie des contribuables et que l’argent dont disposent la région et l’Europe n’a pas été à un moment ou à un autre soutiré de la poche du même contribuable.
Ce n’est pas tout car il y a parfois des interférences qui tombent au mauvais moment. Ainsi sur France Bleu Béarn, le 13 janvier 2019, François Bayrou, maire de Pau, président de la communauté d’agglomération, président du pays de Béarn, président du MoDem déclarait : « Maintenant les feux sont au vert sur toute la ligne ». Il ne parlait pas des feux tricolores longeant le tracé du Fébus, évidemment, mais de l’avancée des travaux. Souhaitons que ces dispositifs bien compliqués ne dissuadent pas un peu plus la population de se rendre en centre de ville.
Enfin, réjouissons nous, nous, Béarnais, en septembre 2019, pour l’inauguration de Fébus, ce sera Emmanuel Macron, président de la République française qui nous honorera de sa présence. Le plus honoré ce sera qui ? Devinez !
Pau, le 21 janvier 2019
par Joël Braud
*Maison de tolérance (Parler de joyeux bobinard est sans doute un pléonasme).