Cette politique là…

imagesLes mercredis, jours de publication d’un certain journal satirique, les révélations se succèdent sur un ton de plus en plus accusateur. Il semble que notre monde politique prend plaisir à ces sortes de joutes qui n’apportent rien au débat d’idées lequel devrait pourtant guider ses préoccupations. Alors on voit poindre ici et là des loups affamés qui sentent que cette déliquescence leur offre une ouverture. Et nous à Pau, sommes-nous plus spécialement concernés ?

Vous verrez que les poursuites judiciaires actuellement en cours en direction des époux Fillon, ne permettront pas de qualifier au pénal le délit d’emploi fictif. En démocratie, c’est bien connu, tout ce qui n’est pas interdit est autorisé. La loi pénale est une chose, mais il existe aux yeux des Français d’autres exigences. Qu’elles se nomment morale, déontologie ou éthique elles traduisent bien la première exigence des électeurs. Lors d’un sondage, ceux-ci se sont prononcés à près de 70% pour dire que la première qualité d’un politique devrait être l’honnêteté. C’est pour cette raison que tout laisse penser que l’actuel candidat de la droite à l’élection présidentielle ne s’en relèvera pas.

Alors il faut songer à une hypothèse que certains qualifieront de plan B. Et c’est là, dans cet embrouillamini, que d’aucuns sentent leur heure venue. A Pau, nous entendons avec plus d’acuité que d’autres les déclarations récentes de François Bayrou. Il manie avec beaucoup d’adresse le suspense qui, il le sait, le sert. Certes il se fait entendre également pour la promotion de son livre : « Résolution française *». En même temps ses commentaires ne laissent pas de doute sur ce qu’il dira prochainement. Cette décision qu’il devait porter à notre connaissance fin janvier ou début février est maintenant reportée à mi-février ; il s’agit de jouer serré et adroitement. Outre le fait qu’il faut être présent sur le plus grand nombre de médias, il convient de ne pas se précipiter, car justement cette hypothèse B, pourrait placer Juppé en remplacement de Fillon. On reviendrait alors à la situation antérieure aux primaires, époque où il faisait allégeance au maire de Bordeaux.

N’empêche, François Bayrou se fait entendre. Il parle « D’un trouble énorme parmi les Français ». Il dit qu’il s’agit » D’un désordre et d’un choc sans précédent que les citoyens voient avec stupéfaction et désarroi ». Il s’engage enfin : « A faire ce qu’il faut pour que la France s’en sorte ». Tout le monde l’aura compris, il croit au chevalier blanc, celui qui sera capable de remettre de l’ordre dans ce lamentable bordel. Il y croit d’autant plus qu’il se voit très bien dans cette posture d’homme providentiel. Personne ne pourra lui reprocher de pécher par un excès de modestie !

Les politiques de notre pays ont cette constante de ne pas croire à l’homme providentiel sauf si c’est à eux que l’on confie ce rôle.

Pau, le 1 févier 2017
pat Joël Braud

*Editions de l’Observatoire – 326 pages – 16,90 €
Crédit photo youtub.com

Le Béarn, la France : politique et religion

gaveorthezDans le débat public la religion fait un come-back remarqué. Cela, d’une part, à cause sans doute de ce qu’il est convenu d’appeler l’islamisme, d’autre part à cause des propos de François Fillon. (au passage que de François !!!)

(Fillon qui ne semble plus se rappeler qu’il est passé par le gaullisme social, Bayrou, l’archange de Bordères, François le pape italo-argentin nouvel icône comme Gandhi ou Mandela).

Bon, revenons à nos moutons voire à nos agneaux (agnus dei qui tollis Fillon et Bayrou connaissent sûrement la suite .) puisque monsieur Fillon, le chevalier à la triste figure, souvent un peu morose possessionné dans la Sarthe, abonné à la seconde place sous Philippe Séguin et sous Nicolas Sarkozy, vainqueur de la primaire de la droite, s’est déclaré gaulliste et chrétien .

Gaulliste, à droite comme à gauche, cela ne mange pas de pain et cela pose son homme. Le mélange des deux pourquoi pas sinon qu’en France et en Béarn c’est beaucoup plus inhabituel.

En Béarn l’archange de Bordères, actuellement maire de Pau, appartient à cette frange qu’on appellerait en Allemagne ou en Italie des démocrates chrétiens. Une frange modérée en économie et sur les valeurs traditionnelles d’essence chrétienne, une frange aussi européenne avec l’Europe vue d’abord comme un espace de paix et, secondairement, comme un marché commun.

Rappelons que les pères de l’Europe Konrad Adenauer, le Luxembourgeois Joseph Bech, l’Italien Alcide De Gasperi, et les Français Jean Monnet, Robert Schuman et aussi de Gaulle participaient largement de cette idéologie plus spécifiquement sur l’aspect chrétien.

Mais dans tous les cas de manière privée et jamais comme une idéologie proclamée.

En France plus qu’ailleurs où la laïcité et la séparation de l’église et de l’état sont plus fortement affirmées.

En cela on peut imaginer que l’inconscient politique et religieux en reste fortement influencé. En effet les protestants sont fortement imprégnés de laïcité et de républicanisme. Aussi cette confusion cette « Mesclagne » dit on ici et en Gascogne, choque sans doute plus qu’ailleurs.

Mais le jeu politique ce n’est évidemment pas une histoire de curés ou de pasteurs (sauf, peut-être, à Orthez la Rome ou la Mecque du protestantisme béarnais) mais c’est une histoire de ruses et de stratégies et au delà bien sûr, faut-il espérer, de convictions et de valeurs.

A ce jeu le pourtant placide François de Bordères, plus qu’aucun autre politique, est tout à coup excité comme une ourse défendant ses oursons quand la saison des élections présidentielles approche.

Il est vrai qu’en 2007 avec presque 20% il faillit emporter le gros lot et qu’en 2012 il atteignit 10 % malgré la guerre menée contre lui par le petit Nicolas .

Alors en 2017 d’aucuns l’ont vu marié avec Fillon .

Mais justement la proclamation de sa foi catholique les a brouillés (c’est, du moins, la version officielle) d’autres (ceux qui savent toujours tout ) le voient bien en renfort du petit Macron.

Peut être a-t-il compris que son tour était passé. Et puis ce bouillant jeune homme qui n’est ni de droite ni de gauche, une manière de s’affirmer centriste sans le dire est un peu de son camp. Et ce dernier bien qu’élevé chez les jésuites pense que toutes les religions comme la laïcité ont leur place.

Ce qui ne mange pas de pain .

Pierre Yves Couderc
Entre François et François

Bayrou vs Fillon

imagesDimanche 4 décembre 2016 au matin, François Bayrou, le maire de Pau, président du Modem était l’invité de l’émission « Le grand rendez-vous » sur Europe 1. Pressuré de questions, il a voulu à tout prix maintenir le suspens sur sa candidature à l’élection présidentielle. Mais il n’a pas dit que cela. Le maire de Pau est dans la course au moins sur le plan des idées.

La première impression qui ressort d’une heure d’écoute de cette émission, est que François Bayrou a été brillant dans l’exposé de ses idées. Dans la mesure d’ailleurs où les journalistes l’ont laissé s’exprimer. En effet la plus grande préoccupation de Jean-Pierre Elkabbach était surtout de le conduire à dire s’il était candidat à l’élection présidentielle. Le maire de Pau n’est pas tombé dans le piège et est resté dans l’attitude de celui qui fait durer le suspens.

Dans une introduction destinée à se prononcer sur les paroles de Ségolène Royal, représentante de la France aux obsèques de Castro, il a dit : « Il n’y a pas de limites aux bêtises que les hommes politiques peuvent dire » . De la part d’un homme politique, cette formule est pleine d’humilité. En outre il juge que la décision de François Hollande était honorable.

Et puis vient le chapitre sur le système électoral français, qui, selon lui, nous met en crise institutionnelle. La démocratie représentative doit représenter les Français. Or la majorité de Français n’est plus représentée. Les partis dominants sont minoritaires dans l’opinion. On connaît sur ce point la position de François Bayrou qui est pour l’élection des députés à la proportionnelle. C’est son antienne. C’est aussi le positionnement de tous les leaders des petits partis. Une telle disposition serait à n’en pas douter, un retour à la quatrième République. La politique des partis et des arrangements. Le concepteur de la cinquième avait voulu éviter cela.

A la question lancinante de savoir pourquoi il ne se prononcera que fin janvier, début février, sur sa candidature. Il répond qu’il a fixé cette échéance parce qu’à ce jour les grands projets n’ont pas été examinés et que les grands sujets ne sont pas apparus. Dont acte. Il dit également qu’il veut rester maître de son temps et de ses décisions. Plus tard devant l’insistance d’Elkabbach il répond : « Vous voulez me faire dire ce que je ne veux pas dire. Le sens de l’engagement citoyen est de défendre ce que l’on croit ».

Alors sur le projet Fillon, il a la dent dure surtout quand il cite Alain Madelin : « Fillon, c’est Robin des bois à l’envers, il s’agit de prendre aux pauvres pour donner aux riches ». Ce programme énonce-t-il consiste à payer de moins en moins ceux qui sont en bas de l’échelle. « Payer le travail de moins en moins pour redresser le pays est une vision qui n’est pas la mienne ». Une grande partie du pessimisme personnel des Français vient de ce manque d’horizon. Fillon en ne voulant pas payer les heures supplémentaires à partir de 35 heures, qui est le seuil de déclenchement, garde comme seule référence, le seuil européen qui est de 48 heures. Il conviendrait que la prime aux salariés pour les heures supplémentaires soit défalquée des charges.

Faut-il supprimer des fonctionnaires ? F. Bayrou ne répond pas de façon définitive à cette question mais considère qu’il existe dans la fonction publique des mécanismes paralysants. Il faut deux fois et demi plus de temps au public pour réaliser quelque chose que lorsque le privé s’en charge. Et de citer l’exemple de la MJC des Fleurs à Pau. L’occasion louable de parler de notre ville !

Quant à l’assurance maladie, il faut apporter des changements dans le souci d’être équitable. « Je me rapprocherais du système en vigueur en Alsace-Lorraine ».

Sur la baisse des impôts. Le maire de Pau dit être contre toute augmentation des impôts et vouloir une réforme de l’ISF. Ainsi l’investissement productif dans les entreprises devrait être traité comme l’ISF.

La loi Taubira. Il faut garder les changements sociétaux. Il ne faut pas que chaque alternance soit l’occasion de rouvrir des débats sur des sujets qui touchent à l’intime.

La loi El Khomri. Cette loi est critiquable car elle avalise la baisse de la rémunération du travail. Par contre la négociation dans l’entreprise est très bien.

« Dans certains domaines comme la dette, les affaires, la privatisation des autoroutes, le produire en France, j’avais raison. « J’ai en moi une espèce de joie de vivre, pour affronter y compris les situations que l’on croit perdues d’avance ». Dans cet esprit, il faut que les Français gagnent mieux leur vie en travaillant. « Macron a pour projet de faire baisser les rémunérations des heures sup. Cette obsession qui consiste à payer moins ceux qui travaillent beaucoup n’est pas ma ligne ». Il affirme vouloir défendre sa ligne et dit qu’il n’y a pas de rapprochement Bayrou – Macron.

Sur François Fillon. Y-a-t-il des conditions pour que vous ralliez Fillon ? « Si j’étais François Fillon, je m’interrogerais sur les questions qu’il entend dans ma bouche. J’ai de l’estime et de l’amitié pour lui depuis longtemps ». Mais son projet menace jusqu’à l’alternance. Le projet qu’il propose est violent et menace l’équilibre de la société française, il peut être rejeté. « Je ne suis pas son adversaire, nous avons des relations amicales et parfois complices. Si quelqu’un qui l’apprécie le lui dit, peut-être l’entendra-t-il mieux ». Ensuite F. Bayrou juge que pour la primaire, son projet s’adressait à une partie de l’opinion, mais pour la France il y a un risque.

Enfin à la question de savoir s’il pourrait le rejoindre, il répond qu’il ne ferme aucune porte, aucune possibilité qui serait de nature à faire bouger la réalité profonde du pays dans le sens de ce qu’il attend.

Le sentiment dominant de cette émission d’une heure, est que F. Bayrou se pose en critique, en juge, voire en censeur des programmes développés par certains candidats. Reste à savoir si, aussi brillant soit-il dans ses déclarations, ses prises de positions auront toujours la même audience lorsqu’il aura dit qu’il y va ou qu’il n’y va pas. Le mystère oriente toujours les projecteurs sur celui qui en détient la clef.

Joël Braud
Pau, le 7 décembre 2016

Crédit photo : fr.news.yahoo.com

F. Fillon fait aussi son théâtre : précaution c’est bidon.

imageLes précautions inutiles: opéra-comique de M.Achard.
La Précaution inutile de Beaumarchais.
La Précaution inutile de Paul Scarron.
La précaution inutile de Marcel Proust.

Consultation des nouvelles : mercredi 30 novembre 2016:

>Fichage biométrique :
François Pellegrini, professeur d’informatique à l’Université de Bordeaux et commissaire à la Cnil : «Il faut penser ces questions sur un temps long. La limite du droit, c’est qu’il est fait par des gens civilisés pour des gens civilisés, mais rien ne garantit que le droit qui nous protège aujourd’hui sera toujours en vigueur si d’aventure les choses tournaient mal. Si le droit change, l’outil, lui, sera toujours là, avec des potentialités qui ne seront pas difficiles à mettre en œuvre» Sud Ouest.

>Nucléaire civil, l’âge du contrôle. C. Lucet (Sud Ouest)
«Le monde vivra encore longtemps avec le nucléaire, il ne s’agit pas de s’en réjouir ou de s’en plaindre mais de souligner la nécessité absolue que soient réunies deux conditions : une culture de la sécurité et des instances de contrôle indépendantes… Dans une démocratie comme le Japon… le drame n’a pas pu être évité car les exigences de sûreté imposées aux exploitants privés des centrales n’étaient pas suffisantes.»

>Les flots pourraient avaler 50 mètres de sable d’ici à 2050 ; Le changement climatique en cause. (Sud Ouest)

>Dans le domaine des mathématiques, le niveau des CM1 en France est plus que préoccupant ; ce n’est pas nouveau, cela fait des années que les scientifiques ont alerté les«autorités» de la faiblesse généralisée en mathématiques. Les retombées sont catastrophiques dans les autres domaines scientifiques; physique, chimie, sciences de la vie et de la terre. Le retentissement est flagrant dans le monde politique et les médias ; l’opinion publique va même jusqu’à se glorifier d’être nulle en maths !

La réponse officielle, précédemment, a été de supprimer des enseignants, de supprimer les années de formation et de diminuer la formation continue pour faire des économies ; de plus, à l’université, les étudiants d’un bon niveau en mathématiques, s’orientent vers des professions plus valorisantes comme le commerce, la finance ou les classes préparatoires… mais pas dans l’enseignement.

Bien des places aux concours, ne sont pas pourvues. Les conditions pour se présenter au recrutement de professeurs des écoles sont tellement variées (licence dans n’importe quel domaine !) que peu d’entre eux ont une formation scientifique, 20%, parait-il !

Entre le manque de motivation des élèves, non surveillés et stimulés par les parents, le manque d’ambition des programmes, le manque d’autorité entretenu par l’Administration locale, régionale et nationale, le manque de formation scientifique des enseignants du primaire, le manque de rigueur et d’exigence, du fait d’un «public»beaucoup trop hétérogène, le manque d’orientation positive,…., le niveau en mathématiques et en science est vraiment critique et retentit sur les nécessités de maintenir celui des études universitaires.

>Perturbateurs endocriniens : coup de gueule des scientifiques.
«Dans «le Monde», près de 100 scientifiques européens et américains dénoncent leurs confrères fortement liés à des intérêts industriels qui déforment délibérément des preuves scientifiques pour empêcher la réglementation des perturbateurs endocriniens». Les défenseurs du secteur du tabac, de l’agrochimie, du réchauffement climatique ont contribué à retarder ou même annuler les actions préventives, d’où les conséquences graves qui se manifestent au niveau de la santé et de l’environnement.

>Sud Ouest : 30 novembre 2016
«Après plusieurs mois de travail, l’équipe d’Elise Lucet a finalement pu obtenir les chiffres inédits et tenus secrets des ventes de pesticides en France. Premier enseignement : en moyenne, ce sont près de 65.000 tonnes de pesticides purs qui sont répandues chaque année sur notre petit territoire hexagonal. Parmi lesquels d’énormes quantités de produits particulièrement dangereux pour la santé. La Gironde, Les Landes, La Charente sont en premières lignes.

La Gironde achète 2.700 tonnes de pesticides par an, 132 écoles sont classées «sensibles» à cause de leur proximité avec les épandages de pesticides dans les champs. Dans le Médoc, par exemple, sur certaines parcelles de vignes, il y a jusqu’à 18 épandages de pesticides par saison…, 44 pesticides sont diagnostiqués dans les cheveux des enfants…» Les lobbies agricoles autour de la FNSEA se mobilisent, contactent les ministères, leurs parlementaires, leurs préfets, afin d’obtenir une réduction des distances minimales autorisées !!

Tous ces résultats, et bien d’autres, sont connus par les politiques de droite comme de gauche ; ils sont toujours masqués par le besoin d’une sacro-sainte croissance, ils sont contestés par les lobbies ultra-influents auxquels participent des politiques et des scientifiques «corrompus».

Suivant que l’on considère l’importance des dangers en amont ou en aval, les principes de précaution et de prévention, prévus par la loi, ne sont jamais vraiment mis en œuvre, efficacement et rapidement.

Cette volonté est ouvertement confirmée aux primaires de la droite et du centre ; les votants majoritaires pensent que la solution est l’application du programme de François Fillon qui veut supprimer de la Constitution «un principe de précaution dévoyé et arbitraire».
Pourtant c’est la loi Barnier,  un UMP, qui avait instauré en 1995 le renforcement de la protection de l’environnement !

Où est le changement soit-disant réclamé par les Français ?

C’est du réchauffé; l’ancien premier ministre de N. Sarkosy ne fait que mettre dans son programme l’affirmation du Président de l’époque :

«L’environnement , ça commence à bien faire !»

Le cursus de François Fillon, d’après wikipédia, ne semble pas être un très bon départ pour présider avec discipline et autorité, un Etat dont la devise est liberté, égalité, fraternité et laïcité. Sans formation scientifique il ne faut pas s’attendre à une prise de conscience des retombées néfastes d’une économie «libérée et non régulée», de la stimulation des initiatives individuelles et de la prise de risques.

On parle de lui aujourd’hui, on pourra parler sans doute des autres plus tard !

Électeurs à venir, les principes de précaution et de prévention, c’est peut-être vis-à-vis de nos politiciens incompétents et irresponsables qu’il convient aussi de les appliquer !

Georges Vallet

crédits photo : suretedefonctionnement.fr

Naïveté !

imagesLa primaire auto-dénommée  » de la droite et du centre  » mais en fait du parti » républicain « , démontre finalement les désaccords profonds entre candidats de la même « famille » politique. Elle permet aussi de constater la médiocrité de certains arguments qui interrogent sur la lucidité de leurs auteurs.

Alain JUPPÉ croit-il vraiment gagner en interpellant François FILLON sur l’avortement ? ou en lui reprochant de bénéficier d’électeurs FN comme si ceux-ci étaient définitivement liés par un vote peut-être circonstanciel.
Naïveté ! C’est une affirmation gratuite et ridicule dans la mesure où tout citoyen pouvait participer au scrutin.
Comment ne voit-il pas qu’une majorité d’électeurs se souviennent de sa condamnation pénale, que son âge est un handicap, qu’il est, avec d’autres, responsable de la situation du pays et que sa sympathie pour les musulmans est mal vécue ?
Une naïveté bien partagée au demeurant.
Comment Nicolas SARKOZY n’a-t-il pas senti le rejet qu’il inspire non seulement parce qu’après sa défaite de 2012 il a affirmé qu’il renonçait à tout mandat électif mais aussi parce qu’il semble avide de pouvoir plus pour lui-même que pour le pays ?
Comment cette primaire pouvait être bizarrement dénommée  » de la droite et du centre « , avec des candidats tous membres des  » Républicains  » et aucun candidat de partis se disant centristes ?
Comment certains ont pu croire qu’ils avaient quelque chance de succès alors qu’à quatre ils ne totalisent même pas cinq pour cent des suffrages ? Sans doute dans l’espoir d’obtenir un poste ministériel en apportant leur soutien à l’un des deux finalistes !
Comment une ancienne ministre qui a fait largement son temps peut prétendre participer à l’élection présidentielle, si ce n’est avec des arrière-pensées (nuire à un candidat ou espérer une récompense) alors qu’elle a dû quitter la scène après la révélation de vacances pour dans un pays dont le président a dû fuir ?
Comment le président du MODEM ne perçoit-il pas qu’il ne représente plus que lui-même et qu’il est désormais dans le wagon de celles et ceux dont les électeurs ne veulent plus sauf à accroître le taux des abstentionnistes ?
Qui ne voit dans ses intentions sa volonté de nuire à des candidats de la « non-gauche » et de se mêler à une partie où ,lors de sa dernière participation, il a joué contre son camp ?
François FILLON a certes le mérite d’apparaître plus lisse, mais avec bientôt trente-six ans de vie publique il serait, s’il était président, obligatoirement voué à des concessions envers ceux qui lui apporteraient leur soutien.
Et en face, ce n’est guère mieux. La trahison d’anciens ministres adoubés par Francois HOLLANDE qu’ils abandonnent au milieu du gué dans la crainte d’un naufrage auquel ils ont pourtant participé, ne donne pas une belle image de tout ce monde qui semble vivre sur une autre planète.
Comment, tous ces professionnels de la politique qui pour beaucoup n’ont jamais exercé réellement un métier, comment en peu de mots n’ont-ils pas compris que leurs interventions radiodiffusées et télévisées n’ont plus le poids qu’elles ont eu, depuis que les réseaux sociaux se gavent d’informations et d’interventions d’internautes souvent empreintes de plus de bon sens que leurs promesses ?
Ils comptent tous, plus ou moins, sur la naïveté des électeurs mais ils ont bien tort. Ne voient-ils pas que ceux-ci ne font plus confiance ni aux sondages, ni aux médias, ni aux femmes et hommes politiques qui se perpétuent depuis des années sans qu’on sache qui, du goût du pouvoir ou de l’intention de servir, est leur moteur ?
Et tout ce joli monde donne des consignes de vote de moins en moins écoutées malgré l’appui ridicule de notables (comédiens, chanteurs, scientifiques ou écrivains) dont bien peu ont dû prendre le temps de lire un article de notre Constitution, comme si les électeurs leur appartenaient.
Oui, le peuple réfléchit désormais et en plus il constate. Quand par exemple, de malheureux français vivent sous le seuil de pauvreté, peut-on leur faire accepter l’idée qu’il faut prendre en charge des clandestins qui n’ont ni la volonté, ni la capacité d’intégrer nos mœurs, nos coutumes, notre culture ou notre histoire, et plus encore celle de donner à certains une allocation pour retourner dans leur pays ?
Cessez, femmes et hommes de pouvoir, de croire que le bon peuple acceptera indéfiniment tout ce qui lui est imposé contre son gré.
Vos discours, vos promesses il a fini par ne plus y croire. À preuve, le taux d’abstentions toujours très élevé et des élus grâce à des systèmes électoraux permettant toute combine.
Vous êtes bien naïfs en usant d’arguments puérils qui ne sensibilisent plus.
La naïveté a bel et bien changé de camp et tous ceux qui se pressent aux portes du pouvoir feraient de s’en souvenir.

Pierre Esposito

crédit image : phrasesfb.com

Et maintenant M. Bayrou ?

imagesLe résultat de la primaire a eu comme principale avantage, du moins à vos yeux, de faire disparaître du paysage politique Nicolas Sarkozy. Nous savons tous l’inimitié qui vous anime à son égard. Ainsi vous devez, au moins sur ce point être satisfait. Mais le résultat Fillon ne faisait pas réellement partie de vos hypothèses. Alors qu’allez vous faire Monsieur le maire de Pau ?

Personne ne doute qu’entre le premier et le second tour de la primaire vous continuerez à soutenir Alain Juppé, normal, il faut savoir être loyal jusqu’au bout. Mais Alain Juppé est passé de la position de favori à celle de challenger, pas vraiment facile à gérer, tout ça d’autant que la différence des résultats fait apparaître un écart de 16 points. Il faudra remonter la pente, quelle pente. Presque tous les commentateurs s’accordent à dire qu’il y a là comme une impossibilité.

Votre engagement était de rester à côté d’Alain Juppé. Il y avait peut-être l’espoir d’un quelconque retour d’ascenseur dans ce positionnement, mais là n’est pas le sujet. La disparition de Sarkozy vous prive de votre ennemi préféré – sans doute du plaisir de l’affronter – dans la course à la présidentielle. Fillon pourrait-il être cet adversaire auquel vous apporteriez la contradiction avec la même conviction ? Il se dit ici et là que rien ne vous oppose réellement à l’ancien premier ministre de Sarkozy, vous entretenez avec lui de bonnes relations.

Alors M. Bayrou, qu ‘allez-vous faire ? Quelle va être votre décision ? Depuis bien longtemps maintenant votre rêve est de devenir président de la République. Il vous reste une dernière cartouche, en effet, en 2022, vous aurez 70 ans. Comme Alain Juppé aujourd’hui ce qui, sans doute, a été un élément important pour les électeurs. Allez-vous tirer cette dernière cartouche ? Ou au contraire, allez-vous vous renoncer à cette prétention ?

Permettez un conseil qui vous est donné non pas en considération de vos ambitions personnelles mais en regard de l’intérêt des Palois. Renoncez, oubliez ce rêve de magistrature suprême et revenez à des préoccupations sans doute plus modestes mais en adéquation avec l’évolution des circonstances. Vous êtes maire de Pau, soyez le à plein temps. Fini ces déplacements à Paris pour répondre aux interviews de tel ou tel journal. Oubliez ce parti dont les effectifs ne cessent de fondre, libérez-vous de tout cela.

Il reste tant à faire à Pau, à commencer par réduire les impôts locaux, faire des économies conformément à vos engagements. Jean-Paul Brin ce loyal et inconditionnel second pourra un peu respirer.

Pau, le 23 novembre 2016
Par Joël Braud

Carton du FN: « Comment en est-on arrivé là ?»

images« Comment en est-on arrivé là ? », c’est le titre de l’éditorial du Monde du 8 décembre, après le « carton » du Front National au premier tour des élections régionales. Passé le titre, dont on imagine qu’il conduit à une analyse connue, vient la conclusion : « C’est une reconstruction en profondeur qui s’impose ». On n’en saura pas plus sur le type de reconstruction imaginé par le quotidien et la méthode pour y arriver.

Cette reconstruction en profondeur, de nombreux rédacteurs, sur Alternatives Pyrénées, l’appellent de leurs souhaits depuis bien longtemps. Mais rien n’y fait. Rien ne bouge. Du coup 30% des français pensent que seul le FN peut faire bouger les choses. Ils n’ont pas tort ! Ni le PS, ni les Républicains ne proposent quoi que ce soit pour faire sortir notre Nation de l’immobilisme. Ils se contentent d’un face-à-face stérile depuis si longtemps.

Oui, seul le FN peut faire bouger les choses, sauf que le replis sur soi, la xénophobie ne peut que conduire qu’à plus de chômage, plus de difficultés encore. France : De pays des lumières, pays universel passant au statut de pays fermé, recroquevillé sur lui-même !

Pas une nation du monde, au « top » de l’attractivité, ne vit repliée sur elle-même. Où préférez-vous vivre ? Canada, Finlande ou Corée du Nord, Vénézuela ?

Les observateurs semblent avoir du mal à conclure que ce sont nos présentes institutions qui créent le personnel politique actuel. Soit dit en passant, n’en doutons pas un instant, ces institutions amèneront les cadres du FN, en l’espace de deux petites mandatures, à être des copier-coller de l’UMPS actuelle. La soupe est trop bonne.

La Constitution de la Vè République avait été taillée sur mesure pour Charles de Gaulle. Sauf que, celui-ci disparu, sa constitution présidentielle est restée en place. Un uniforme toujours trop grand pour ses successeurs. Un uniforme qui conduit la France, depuis plusieurs décennies, dans une lente glissade vers le bas. Pour beaucoup, la France a maintenant besoin d’un Napoléon ou d’un De Gaulle. Le recours à l’homme providentiel est la preuve ultime que nos institutions ne sont pas à la hauteur d’une démocratie moderne. « Il nous faut un De Gaulle… ». Quel constat d’échec ! Entendons-nous ce type de réactions dans les pays anglo-saxons ou du nord de l’Europe ?

Supprimons la Présidence, supprimons les communes, diminuons de moitié les représentants à toutes nos assemblées (de 800.000 indemnités de fonction « politiques », la France passera à 400.000… contre 30.000 en Grande Bretagne à ce jour), publions leur patrimoine en tant que couple, limitons le cumul dans le temps à deux mandats, interdisons le cumul simple, rendons contraignantes, sous peine de pénalité, les recommandations de la Cours des Comptes, introduisons la notion de Transparence dans le préambule de la Constitution, veillons à limiter les domaines d’intervention des différentes strates administratives à des compétences très précises, rendons pénalisable leur non-respect, rendons obligatoire la consultation des citoyens par voie de référendums locaux, régionaux, nationaux dès que des niveaux de budgets sont atteints, uniformisons les régimes (tous), payons les indemnités d’élus au temps de présence mais n’oublions pas la mise en place d’un statut de l’élu etc. Tout a été écrit sur AltPy.

Une fois cette longue liste (non-exhaustive) de réformes arrètées, il s’agit d’imaginer comment la mettre en place. Typiquement, cela devrait être le rôle de la prochaine présidentielle qui doit refonder la démocratie française.

Le programme des candidats à l’élection de 2017 sera primordial sur ce point. Qui osera s’atteler à ce chantier ? Qui de Sarkozy (qui a déjà annoncé vouloir revenir sur la loi sur le cumul !), Juppé, Fillon, Bayrou, Hollande ou Valls saura se jeter à l’eau et proposer un nouveau fonctionnement pour notre démocratie. Oser, encore oser, toujours oser !

A moins que cela ne soit Marine Le Pen qui, dans le rôle de l’homme providentiel, se contente simplement d’endosser l’uniforme du Général. Un vieux modèle datant des années trente…

Tout est ouvert et le pire probable. A nous citoyens, tout au long de 2016, de bousculer, sans ménagement et avec ténacité, nos « politicards » pour qu’ils se bougent. Tant qu’il n’est pas trop tard. Nous n’avons qu’une petite année devant nous. Comment s’y prendre ?

– par Bernard Boutin

Vaudevilles clochemerlesques.

imagesIl y a comme ça des fois où l’hystérie politico-médiatique s’emballe pour des raisons qui ne sont vraiment pas évidentes. Ainsi dans l’actualité récente deux événements ont retenu l’attention : des propos prétendument racistes et un repas entre ennemis politiques dans un grand restaurant parisien. Mais pourquoi tant de bruit ?

 Un certain Willy Sagnol, entraîneur de football de l’équipe des Girondins de Bordeaux s’est exprimé sur les joueurs africains. Il considérait lors d’une interview, que « les joueurs africains n’étaient pas chers et couraient vite tandis que les joueurs nordiques étaient habiles et intelligents ». A l’évidence, ses propos sont pour le moins maladroits bien qu’il faille observer qu’il n’a pas dit que les joueurs africains manquaient d’intelligence.  Maladroits parce qu’ils ont laissé un espace trop large aux interprétations les plus malveillantes. On l’a accusé de racisme. La LICRA, qui par parenthèse, a trouvé là l’occasion de faire parler d’elle, a crié au scandale et a rompu immédiatement son contrat avec les Girondins. Le P.S. a senti l’opportunité de se faire remarquer en demandant des sanctions contre Sagnol. Tout cela ressemble à une tempête dans un verre d’eau. Et si l’on considérait que Willy Sagnol ne manie pas la langue française comme ceux qui ont usés leurs shorts (de foot) sur les bancs de la fac, on comprendrait que le mot intelligence n’est pas à prendre dans son sens absolu mais dans le sens « d’intelligence de jeu ». Et pour ceux qui aiment les précisions, Sagnol aurait signifié la même chose s’il avait employé les termes de « sens tactique », « d’esprit d’équipe », « technique de la construction du jeu » etc. Question de sémantique c’est tout. Parce que s’il avait employé le mot intelligence dans son sens absolu, il aurait réellement fait du tort à Franck Ribéry.

Second événement : un repas dans un grand restaurant parisien, « Le Doyen », qui réunissait il y a quelques mois des personnalités politiques ou exerçant des fonctions dans le milieu politique. Un ancien premier ministre, François Fillon, rencontrait Jean Pierre Jouyet, secrétaire général de l’Elysée ainsi qu’un autre, Antoine Gosset-Grainville, proche des deux. Outre le fait qu’ils ne sont plus du même bord politique ce qui en réalité importe peu, il est reproché à Fillon d’avoir demandé à Jouyet de faire accélérer la procédure judiciaire Bygmalion. A l’époque, et encore maintenant, tout le monde parlait de cette affaire. Mais ça fait désordre alors la presse s’en empare et crie au complot. Au complot contre qui au fait ? Puis chacun, pour se sortir d’affaire, y va de son piteux mensonge ce qui n’est plus, depuis longtemps, un défaut chez les politiques. Le mensonge leur est une seconde nature. On en est donc à ne pas savoir qui dit la vérité. D’ailleurs  peu importe la teneur de leur conversation. Mais ce qui est souligné par ce vaudeville, c’est que l’indépendance du parquet qui figurait dans les programmes des candidats à la dernière présidentielle, tarde à voir le jour. Ainsi les politiques n’auraient plus d’action sur la Justice, elle serait, comme le préconise l’Europe, totalement indépendante.

Alors que Jouyet doive démissionner comme que le dit François Bayrou qui a mis son grain de sel dans l’affaire, importe peu au citoyen lambda. Ce qui  importe au contribuable est de savoir qui a payé le repas : le budget de l’Elysée ou l’argent personnel de chacun. Parce que si c’est l’argent du contribuable alors là, il y a infraction pénale, elle s’appelle prise illégale d’intérêt.

Et pendant ce temps là …

  • La croissance n’est pas au rendez-vous !
  • La courbe du chômage ne cesse de monter !
  • La pauvreté, comme le dit un récent rapport du Secours catholique, progresse dramatiquement !
  • Les réformes ne se font pas !
  • La dette croît inexorablement !
  • Le réchauffement climatique nous angoisse !

Mais les politiques ne sont jamais aussi brillants et engagés que lorsqu’il s’agit de chamailleries sans fondement.

 

Pau, le 12 novembre 2014   

Par Joël BRAUD