En 2014 la Mairie d’Idron rachète le Bois Gardères prenant ainsi à sa charge son entretien et sa préservation car il est classé espace naturel N et fait l’objet d’une servitude EBC (Espace Boisé Classé) dans le PLU de la commune. Lors de cette acquisition, ce bois, d’une superficie de 4,4 hectares, était composé d’arbres plus que centenaires préservés au cours du temps. Il constituait alors l’un des poumons verts de la commune.
Le 15 janvier 2018, un forestier, sous contrat avec la Mairie, a commencé à procéder à l’abattage des plus beaux arbres du bois. Outrés par ce véritable massacre à la tronçonneuse les riverains se sont manifestés à plusieurs reprises :
Dans un premier temps pour s’enquérir du but de ce chantier auprès de la Mairie et ensuite pour la tenir au courant de l’ampleur des coupes qui ne correspondaient pas au souci manifesté par la Mairie de préserver les habitations ainsi que la rocade des chutes d’arbres et qui outrepassaient largement le désir de nettoyer l’intérieur du bois des arbres morts. Cette démarche est restée sans suite.
Dans un second temps pour demander à ce que le classement actuel du bois soit conservé dans le futur PLUi.
Enfin, pour alerter la Préfecture sur les irrégularités qui ont entaché cette prestation et demander un contrôle de sa légalité et, d’autre part, pour demander à la SEPANSO de se saisir du dossier.
La lettre au Préfet, signée par plus de trente riverains, pointe, entre autres, les faits suivants : La demande de travaux que la Mairie s’est adressée à elle-même (!) a été signée et publiée 4 jours après le début effectif des travaux.
Aucun avis du Conseil Municipal ou d’organismes compétents (ONF ou DDTM) n’a été sollicité par Madame le Maire. Elle a pris seule la décision de signer un contrat d’une durée de deux ans qui laisse la bride sur le cou au forestier tant sur le choix des arbres à abattre que sur le chiffrage de la redevance à verser à la Mairie.
Un comptage effectué par les riverains sur un tiers de la surface totale du bois permet d’estimer à plusieurs centaines le nombre total d’arbres abattus, dont 80% seraient des arbres sains.
Dans son élan, le forestier a même étendu ses abattages à des parcelles situées sur une parcelle départementale et donc en dehors de son contrat de prestation.
Dès réception d’une copie de cette lettre, Madame le Maire a dénoncé le contrat avec le forestier lequel avait déjà quitté les lieux pour s’attaquer aux bois du Lannot et du Camp d’Idron objet du même contrat. Il a été ainsi exonéré de les nettoyer et de les remettre en état. Actuellement la commune se retrouve donc dans la pire des situations : un bois ravagé pour des décennies et laissé dans un état épouvantable alors même qu’aucun des objectifs avancés par la Mairie n’a été rempli et que le montant de la redevance due par le forestier est laissé à son appréciation.
Cette lamentable histoire met en évidence, une fois de plus, la nécessité de placer les Maires sous tutelle en mettant en place des garde-fous pour éviter qu’elle ne se reproduire ailleurs. Il faut les contraindre à demander l’agrément des services compétents de l’État avant d’engager des travaux irréversibles et qui, sous le prétexte d’économiser les deniers des communes, laissent finalement une ardoise à la charge des administrés et un environnement ravagé.
La devise «IDRON Naturellement bien» semble bien décalée pour symboliser notre commune comme tout un chacun pourra le constater en se rendant sur les lieux.
Georges Blanc
Photo de l’auteur.