Et si les citoyens s’éveillaient ?

eveil des citoyens   On ne peut qu’approuver les propos de M. Moreau ( « Arrêtez de nous compliquer l’existence » ). Tout cela ayant été écrit ici à plusieurs reprises. Mais M. Moreau semble oublier que la dérive actuelle n’est pas nouvelle, elle est en place en France depuis plus de trente ans sans qu’aucune solution ne vienne interrompre cette décadence.

L’organisation territoriale n’a fait qu’aller en se complexifiant au fur et à mesure des ajouts de strates, augmentant sans cesse le nombre d’élus, dans un fonctionnement anarchique et redondant ou chacun peut s’occuper de tout, pour le plus grand bonheur des élus qui y trouvent des financements démagogiques pour assurer leur ré élection.

La fonction publique et les dépenses sociales n’ont fait que croître, la France devenant le pays le plus dépensier au monde avec plus de 57 % du PIB. Ceci constituant bien sûr un handicap majeur pour la compétitivité du secteur industriel et marchand soumis à des charges maximales.

Le QE ( Quantitative Easing, démarche menée par la Banque Centrale qui consiste à inonder ici l’Europe par la création artificielle de monnaie susceptible de relancer l’économie ) est le relais malsain des déficits budgétaires et complète nos 2000 milliards de dette sur lesquels on a bâti une croissance à crédit… jamais remboursés puisque notre dette n’a jamais diminué.

Pourquoi ne voit-on pas en France de fusion de communes, pourtant une évidence en terme d’économie et de saine gestion ?

Pourquoi nos élus locaux sont incapables de faire aujourd’hui des économies alors que l’inflation des dépenses ces 15 dernières années a été gigantesque ?

Pourquoi nos députés et sénateurs refusent d’organiser d’une manière efficiente notre pays ?

Pourquoi nos élus de gauche qui prônent l’égalité et la justice n’alignent pas tous les systèmes de retraite ?

…etc.

Il faut être clair : nos élus, dans leur grande majorité, ont pour unique objectif leur ré élection. Cela est valable au plan national, ou au plan local.

La dernière campagne présidentielle l’a montré. Aucun des sujets sérieux n’a été abordé, et le quinquennat de Hollande n’aura rien résolu, d’autant qu’à deux ans de la fin il est déjà à nouveau en campagne démagogique.

L’action d’ « André » Bayrou à Pau où la ville et l’Agglomération ont des finances exsangues consiste à construire à tout va, pris par une folie des grandeurs injustifiée, sous tendue par une volonté démagogique ahurissante.

M. Moreau pense que le salut viendra d’un homme providentiel. Pourtant, aucun n’a pointé le bout de son nez depuis le retrait de Charles de Gaulle, et l’organisation politique n’y est pas favorable.

Les partis politiques ne représentent plus rien, ils sont incapables de générer un débat d’idées. Composés d’élus et de militants désireux de le devenir aussi, ils passent leur temps en querelles intestines pour les diriger et s’approcher ainsi, chacun à son niveau, du Graal : être élu.

L’indispensable révolution politique ne pourra venir que de mouvements citoyens indépendants. Mais bien sûr les « Podemos » d’extrême gauche ou d’extrême droite ne sont en aucun cas une solution. C’est au peuple du centre, d’un large centre qui englobe le PS et les Républicains que doit sortir le mouvement qui renversera les partis et la caste des élus à vie.

La démarche de Jacques Attali « France 2022 » est un essai très intéressant : « On va arriver au printemps 2017, on va opposer des personnes, pas des idées, un nouveau Président sera élu et il arrivera sans programme une nouvelle fois et il ne fera rien jusqu’en 2022 ».

Sa démarche consiste a faire élaborer sur le net un programme par tous les Français. Il obligera ainsi les candidats à se positionner clairement par rapport à celui ci. Un bon début. On verra à l’ampleur du phénomène s’il bousculera nos vieux politiciens professionnels de pacotille, ils ne sont pas à l’abri d’une révolution pacifique…

Et si les citoyens s’éveillaient ?

« Il n’y a point d’entreprise plus difficile à conduire, plus incertaine quant au succès, et plus dangereuse que celle d’introduire de nouvelles institutions. Celui qui s’y engage a pour ennemis tous ceux qui profitaient des institutions anciennes, et il ne trouve que de tièdes défenseurs dans ceux pour qui les nouvelles seraient utiles. » Chapitre VI Le Prince, Machiavel   

par Daniel Sango

 http://www.france2022.fr/#contributions

La sénatrice ESPAGNAC est aux abonnés absents…

mairie-transparenteLe 18 mars, j’écrivais quelques mots simples à Frédérique ESPAGNAC, sénatrice du département des Pyrénées-Atlantiques. Pas de réponse. Je l’ai relancée. Toujours pas de réponse. Depuis, j’ai envoyé le sujet à « France 2022 , pour participer à la mise en place du prochain programme présidentiel » de Jacques Attali. Il s’agit à nouveau de Transparence.

« A l’occasion des élections départementales, nous avons voulu étudier les comptes « bruts » du département des Pyrénées-Atlantiques, ils n’étaient pas en ligne.

Les Orientations Budgétaires, Budget Primitif, Comptes Administratifs de toutes les collectivités territoriales sont publics sauf qu’il faut aller les chercher, dans de très nombreux cas, au siège de la collectivité, trouver la personne responsable, faire des copies de plusieurs centaines de pages ou encore payer. Trop compliqué à l’heure d’internet !

Comme il s’agit de documents numérisés, conservés dans les ordinateurs des collectivités, leur mise en ligne sur les sites institutionnels de ces mêmes collectivités, ne devrait demander qu’un « clic ».

Pourquoi ne pas présenter au Parlement, une loi rendant obligatoire, pour toutes les collectivités territoriales, la mise à disposition sur leurs sites, des documents administratifs classés publics ?

La classe politique gagnerait beaucoup à cet effort de Transparence bien naturel. Cela donnerai aussi un contenu local aux actions de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ».

– par Bernard BOUTIN

PS : On peut aussi contacter la CADA (commission d’accès aux documents administratifs) mais, à quoi bon utiliser des intermédiaires quand les données publiques recherchées pourraient simplement être consultées sur les sites des collectivités !!!

Actualisation du sujet du 11 avril
Sur le forum, Vincent MARTIN nous a adressé, le 10 avril, ce qui suit :  « Un amendement a été adopté à l’Assemblée nationale dans ce sens en février pour obliger les collectivités locales à publier ces informations sur leur site internet : http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/2553/AN/548.asp ». Une bonne nouvelle ! Il s’agit d’un début de réponse. Reste à attendre le décret d’application…
ASSEMBLÉE NATIONALE 12 février 2015
NOUVELLE ORGANISATION TERRITORIALE DE LA RÉPUBLIQUE – (N° 2553) – AMENDEMENT N°548
présenté par M. Molac, M. Coronado, M. de Rugy, Mme Abeille, M. Alauzet, Mme Allain, Mme Attard, Mme Auroi, M. Baupin, Mme Bonneton, M. Cavard, Mme Duflot, M. François-Michel Lambert, M. Mamère, Mme Massonneau, Mme Pompili, M. Roumegas et Mme Sas
ARTICLE ADDITIONNEL – AVANT L’ARTICLE 30, insérer l’article suivant:
I. – Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié :
1° Le chapitre II du titre unique du livre Ier de la première partie est complété par une section 3 ainsi rédigée :
« Section 3
« Transparence des données des collectivités territoriales
« Art. L. 1112‑23. – Les collectivités territoriales de plus de 3 500 habitants ainsi que les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre auxquels elles appartiennent rendent accessibles en ligne les informations publiques mentionnées à l’article 10 de la loi n° 78‑753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d’amélioration des relations entre l’administration et le public et diverses dispositions d’ordre administratif social et fiscal, lorsque ces informations se rapportent à leur territoire et sont disponibles sous forme électronique.
« Ces informations publiques sont offertes à la réutilisation dans les conditions prévues par le chapitre II de la loi du 17 juillet 1978 susmentionnée. »
2° Au premier alinéa de l’article L. 1821-1, la référence : « L. 1122‑22 » est remplacée par la référence : « L. 1112‑23 ».
II. – Le chapitre V du titre II du livre 1er du code des communes de la Nouvelle-Calédonie est complété par une section 3 ainsi rédigée :
« Section 3
« Transparence des données des communes
« Art. L. 125‑12. – Les communes de plus de 3 500 habitants ainsi que les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre auxquels elles appartiennent rendent accessibles en ligne les informations publiques mentionnées à l’article 10 de la loi n° 78‑753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d’amélioration des relations entre l’administration et le public et diverses dispositions d’ordre administratif social et fiscal, lorsque ces informations se rapportent à leur territoire et sont disponibles sous forme électronique.
« Ces informations publiques sont offertes à la réutilisation dans les conditions prévues par le chapitre II de la loi du 17 juillet 1978 susmentionnée. »
EXPOSÉ SOMMAIRE
Cet amendement reprend l’article 29 du projet de loi de développement des solidarités territoriales et de la démocratie locale déposé devant le Sénat en avril 2013.
Cet article important visait à rendre obligatoire pour les collectivités territoriales de 3 500 habitants et plus ainsi que, pour les communes soumises à ce régime, les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre auxquels elles appartiennent, la mise à disposition de données publiques dont elles disposent au format électronique par une mise en ligne sur leur site Internet.
L’open data est devenu un enjeu important pour notre pays, qui depuis 2012 a fait des progrès majeur en la matière.
Actuellement l’accès aux informations des collectivités territoriales reste très complexe. Une véritable ouverture des données permettrait une réappropriation de ces informations bénéfique pour l’ensemble de la société.