Pas de miracle à Cardiff, une petite équipe de France a été humiliée par les Blacks, 62 points encaissés près de 50 points d’écart. Il faut enfin regarder la réalité en face.
La page Saint André est tournée, la longue litanie des mots et des rêves est terminée. La France se réveille face à la réalité. On se demande bien pourquoi il a fallu attendre cette déroute historique pour s’en rendre compte.
Dans « La section étrangère » (AP du 16/9/2015) j’écrivais :
« En 2003/2004 il y avait moins de 20% de joueurs étrangers dans le top 14, il y en avait 42,6 % en 2013/2014 ! Avec le record à Toulon 56,5 % d’étrangers. »
« Car en effet cette entreprise de spectacle fait la place belle aux étrangers, au détriment des français. Et on voit bien qu’il existe une corrélation avec les pitoyables performances de l’équipe nationale reléguée derrière les clubs de l’hémisphère sud ainsi que l’Angleterre, l’Irlande et le Pays de Galles. Moins de Français dans l’élite, moins de joueurs confrontés au haut niveau, moins de talents à disposition du sélectionneur. »
Pourtant tout avait été fait pour ces joueurs, à commencer par une longue préparation, et on allait enfin voir ce que l’on allait voir.
L’image de l’essai de Savea mettant successivement sur le cul trois français avant de conclure un essais synthétise l’abîme qui séparait hier soir la France des Néo-zélandais.
On laissera le soin aux dirigeants de la FFR d’en tirer les leçons, mais au plan local, quelle conséquence ?
La voie est-elle d’embaucher des joueurs étrangers pour de toute façon jouer les faire-valoir dans le championnat, ou bien prendre une voie de recrutement régional, financièrement plus raisonnable, et participer ainsi au renouveau du rugby français ?
« N’y aurait-il pas une autre voie, franco française, mieux, régionale, basée sur les talents des clubs locaux ?
En plus d’être accessible financièrement, elle restituerait un réel esprit de clocher régional susceptible aussi d’élargir la population des spectateurs. En plus, ce serait une démarche originale, vraiment sportive, qui en ferait une équipe dont on parle. Sans compter que le flot de subventions, impôts locaux, vers des vedettes grassement payées (jusqu’à 500 000 euro/an à Pau) est tout simplement scandaleux et devrait être interdit par la loi. »
par Daniel Sango