La révolte algérienne

Les images que nous en proposent les médias sont riches d’enseignements pour nous Français.

Ainsi est-il surprenant de voir que les milliers de manifestants défilent sans violences.
Pas de voitures brûlées, pas d’ouvrages publics dégradés et pourtant pratiquement pas de policiers.
Bien curieux au regard de ce qui se passe en France avec moins de participants et de plus grands déploiements de forces.
Et cela non seulement en Algérie mais aussi en France pour les mêmes manifestations qui n’ont causé aucun dégât alors qu’habituellement les forces de l’ordre sont conspuées, agressées et considérées comme des provocatrices quand elles poursuivent des individus qui, refusant d’obéir à leurs injonctions, s’enfuient aux risques de leur vie avec le soutien d’une population qui ose soutenir que la faute en revient aux policiers qui devraient donc renoncer à toute interpellation sous peine d’être coupables du résultat de leur intervention.
Le contraire du vivre ensemble dont on nous rebat régulièrement les oreilles en offrant micros et caméras à des citoyens toujours prêts à témoigner de la bonne mentalité, de la serviabilité, de la gentillesse, on ne va pas jusqu’au civisme quand même, de ceux qui s’en prennent régulièrement à tout ce qui est un signe de l’autorité légitime ou tout simplement aux services d’incendie.
Ce qu’il est aussi permis de retenir est le nombre de femmes présentes dans les manifestations et surtout le fait qu’elles avaient le visage découvert. Alors pourquoi en France ces revendications à toutes sortes de tenues vestimentaires, burka , niqab , hijab ? Des traditions, des obligations religieuses ou des provocations ?

Pierre ESPOSITO

Crédit photo : 20 minutes.fr

Le vote blanc

A l’occasion du Grand débat palois qui s’est tenu le 6 février 2019 à Pau, a été évoquée la possibilité de prendre en compte les votes blancs en les considérant comme des suffrages exprimés. Il s’agit là d’une revendication insistante des gilets jaunes. Mais en dépit des apparences ce dispositif nouveau ne serait pas aussi simple que cela et soulève un certain nombre de réflexions.

Tout d’abord, lors de ce débat, le professeur droit public, Philippe Terneyre a eu l’occasion de s’exprimer sur ce sujet. Il a dit qu’il était pour considérer que les votes blancs devaient être intégrés dans les suffrages exprimés, parce que, à son avis, il s’agit d’une expression citoyenne. Il n’en a d’ailleurs pas dit beaucoup plus. Les avis sur ce point, sont en réalité partagés et beaucoup parmi les juristes ou sociologues, estiment au contraire que ne rien dire n’est pas une façon de s’exprimer. Lorsqu’on n’a pas d’opinion et qu’on ne peut pour cette raison faire un choix, on se tait et on vote blanc. Ils parlent alors d’expression taiseuse.

Actuellement lors des élections en France du Président de la République, des députés et des conseillers départementaux, le vote est uninominal à deux tours (sauf pour les départementales où il est binominal, mais cela ne change rien). Le principe est relativement simple pour être élu au premier tour, il faut que le candidat obtienne la majorité absolue des voix, c’est à dire, la moitié des suffrages exprimés plus un. Ne peuvent se maintenir au second tour, lorsqu’il y a lieu d’y recourir, que les candidats qui ont obtenu 12,5% des suffrages exprimés. Qu’en sera-t-il lorsque les votes blancs intégreront les suffrages exprimés ? Il est fort probable que très peu de candidat sera élu dès le premier tour et que beaucoup ne pourront accéder au second. Il est tout aussi probable que les scores de certains élus seront modestes au point que pourra, se poser la question de la représentativité. On peut également s’interroger sur l’incidence qui pourra résulter de cette intégration lors des scrutins à la proportionnelle.

Un autre point, plus matériel celui-ci, est de considérer que le vote blanc devra être possible par la création d’un bulletin de vote spécifique, un bulletin ne comportant aucune inscription. Cela ne constituera-t-il pas une sorte d’incitation à l’usage du vote blanc ? La question mérite d’être posée d’autant que nous Français, de tempérament frondeur et contestataire nous avons une tendance marquée à chercher des moyens de manifester notre mécontentement. Rappelons pour illustrer cela, que lors du second tour de l’élection présidentielle de 2017, le pourcentage des votes blancs et nuls était de 11,20%, ce qui n’est pas négligeable.

Autre illustration, en revenant sur l’élection présidentielle de 2017 qui, par parenthèses, est celle pour laquelle les Français se mobilisent le plus, les résultats pourraient être modifiés de la façon suivante si les votes blancs avaient été intégrés :

Le président Macron n’aurait pas obtenu 24,01% des suffrages exprimés au premier tour mais 23,57% (et seulement 18,19% des inscrits). Au second tour, il n’aurait pas obtenu 66,10% des suffrages exprimés mais 58,59% (et seulement 43,59% des inscrits). Si les différences ne sont pas énormes pour ce qui concernent l’élection présidentielle, elles le seront vraisemblablement davantage pour les autres élections. Les taux d’abstention en France sont relativement élevés, ainsi pour la présidentielle, il est de 22,23% et 25,44% ; européennes : 57,57% ; législatives : 51,30% et 57,36% ; régionales : 50,09% et 41,59%, départementales : 49,83% et 50,02%.

Une réforme du mode électoral est-elle aussi opportune que certains le prétendent ? Si oui, ne devrait-elle pas s’accompagner de l’obligation de voter ? La question n’est pas simple.

Pau, le 18 février 2019

par Joël Braud

NB : Le prochain grand débat palois se tiendra le vendredi 22 février sur le thème de la transition écologique.

Crédit image : parti du vote blanc.fr

La laïcité pilier de la République

Dans le délire réformateur d’un président trop pressé, alors qu’un grand débat national s’engage dans des conditions bien difficiles, voilà qu’un pouvoir contesté prévoit de s’en prendre à un pilier de la république : la laïcité. 

Du côté des « marcheurs » on ne cesse de condamner les attaques contre « les symboles républicains ». A juste titre il faut condamner et réprimer fortement les violents débordements qui se sont déroulés ces derniers jours ; car la République c’est l’ordre ; un ordre sans lequel ne peuvent s’exprimer la liberté, l’égalité et la fraternité. Mais il faut éviter aussi les amalgames hâtifs, primaires et stupides comme celui qui consiste à « baptiser » l’Arc de Triomphe à l’eau bénite républicaine, alors qu’il s’agit précisément du contraire c’est-à-dire de la victoire de l’empire sur la république ou encore de vouloir réhabiliter Pétain, antisémite forcené, symbole du déshonneur de l’Etat Français.

S’il est un symbole républicain sur lequel tout le monde ou presque s’accorde c’est la laïcité. La séparation de l’Eglise et de l’Etat est le pilier de la République moderne. Même si elle fut chèrement acquise tous s’en accommodent désormais ou doivent bien s’y plier car la loi contient des aspects suffisamment contraignants pour être respectée. Ainsi la France est enviée dans le monde entier pour avoir trouvé un équilibre solide et unique qui a une portée universelle.

Tout cela date de 1905 et fonctionne, c’est vrai, dans un contexte tendu aujourd’hui. Mais la loi se situe comme une référence ultime et n’est-ce pas un risque inutile que de vouloir modifier un élément stabilisateur dans une société en fusion ? Emmanuel Macron mesure-t-il à quoi il s’attaque ? Il devrait relire le discours de Gambetta à l’Assemblée Nationale, le 4 mais 1877 « le cléricalisme voici l’ennemi ! » : « Je dis qu’autrefois une foi religieuse ardente, des convictions dogmatiques étaient au fond de ces querelles, tandis que, aujourd’hui, il n’y a qu’un calcul politique, qu’une combinaison de partis déçus dans leurs espérances, une coalition de convoitises dynastiques ». Juste pour l’ambiance… et pour permettre de mesurer l’enjeu colossal, périlleux qui l’attend…

En coulisse, le très controversé « Observatoire de la laïcité » s’active. Il a rendu à Gabriel Attal, secrétaire d’Etat à l’Education, une étude sur les règles d’application de la laïcité au sein du futur service national universel (SNU). Pour la première phase du SNU, qui concerne des jeunes de 14 à 16 ans et se déroule en internat, l’Observatoire conseille de ne pas soumettre les appelés « au principe de neutralité, ni à l’encadrement de leur manifestation d’appartenance religieuse« . Le ministre de l’Education Nationale, Jean Michel Blanquer a immédiatement précisé : « Je ne suivrai pas la recommandation de l’Observatoire de la laïcité sur le port des signes religieux lors du service national ». Il y a débat et on peut penser qu’il s’agit d’une première escarmouche avant que la bataille ne soit plus séreuse.

Selon Le JDD (5 novembre 2018) le plan présidentiel contiendrait 5 points principaux : « 1 – Mise en place d’un label d’Etat pour les associations religieuses, 2 – Les subventions publiques adaptées et la comptabilité analysée, 3 – Un contrôle des financements de l’étranger, 4 – Des revenus locatifs permis pour les cultes, 5 – Un bouclier pour empêcher les « prises de contrôle inamicales »

En fait le projet vise essentiellement le culte musulman et souhaite voir émerger face à l’islamisme radical un « Islam de France ». Le concept en lui-même est contestable car que veut dire un Islam de France ? L’Islam c’est l’Islam et c’est l’affaire des musulmans et de leurs responsables qui se sont émus de ces projets gouvernementaux. Pour les défenseurs de la laïcité qui ne combattent pas les croyants, l’Etat n’a pas à intervenir dans le contenu ni dans la gestion d’un culte. La religion fait partie de la sphère privée. Elle ne doit pas intervenir dans la gestion de la société ou dans la marche de la vie politique. En dérogeant à ce principe on crée un précédent qui ouvre une boîte de Pandore d’où sortiront rapidement les vieux fantômes du passé qui ne sont pas si loin dans l’inconscient collectif. On l’a vu lors de la « manif. Pour tous ».

D’autre part que fait-on des agnostiques, des athées, les plus nombreux des Français ? Devront-ils désormais payer pour les croyants ? Est-ce justice, même si cela reste symbolique ? Même s’ils ne sont pas organisés, ils ont eux-aussi leurs droits qui sont justement assurés par la loi de 1905. Inquiets, les défenseurs de cette loi, regroupé dans un « comité Laïcité République », ont lancé un appel où ils précisent que : « Au moment où l’unité citoyenne et la paix sociale sont mises en péril, il ne peut être question d’affaiblir leurs fondations en ouvrant la voie aux exigences de tous les groupes de pression et en relativisant le caractère inviolable de leurs principes ».

 

Pierre Vidal

Photo DR

Pau «capitale humaine», prouvons-le !

Puisque la tradition a « un contenu culturel à manipuler avec précaution » et que Pau est désormais une « capitale humaine » -degré zéro de la communication !- évoquons l’actualité dans ce qu’elle a de plus brûlante et l’humain dans son noyau dur : ce que l’on appelle pudiquement « la crise des migrants ». Le président ou roi des « humains » palois, souvent bavard, n’est guère loquace sur un sujet qui n’empêche pas de dormir les habitants de sa « capitale humaine ».

La « crise » pourrait bien pourtant causer la perte de son amie Angela Merckel -la chancelière démocrate est trop honnête pour être défendue vigoureusement- et abattre définitivement ce qui reste du souffle communautaire. Sachant que ce souffle est celui d’un moribond, à quoi bon persister disent beaucoup : de Bruxelles n’est venu rien de bon si ce n’est un renforcement d’un libéralisme cruel, tout le monde s’accorde à le dénoncer désormais. A quoi bon ! Sauf que l’espoir fait vivre ; on attend toujours une nouvelle orientation…

Les migrants ? Mais la France n’est qu’une succession de migrations et cela depuis sa création. Les invasions se sont succédées les unes aux autres et chacun a trouvé sa place malgré tout, même si cela s’est fait dans la douleur et les bouleversements. On prendra un exemple récent : celui de la « retirada » qui vit plus de 500 000 espagnols vaincus par Franco, passer hommes, femmes et enfants la frontière des Pyrénées Orientales en trois jours. Cela provoqua un chaos indescriptible, un déchainement de la presse conservatrice, la désapprobation de la majorité des français et des traitements ignominieux –cf. Gurs. Il y eut aussi une minorité de français généreuse qui sut tendre la main à ces désespérés, victimes de l’injustice. Et bien qu’en est-il aujourd’hui ? La communauté espagnole est parfaitement intégrée dans notre pays qui est devenu le sien, même si elle garde des attaches outre-Pyrénées…

Le bénéfice de cette intégration pour la France a été formidable : une population travailleuse, dynamique avec une vision différente des choses est venue régénérer un peuple qui avait subi de graves dommages de guerre. Il en est de même d’autres communautés : la portugaise, l’italienne -nombreuse dans le Lot-et-Garonne-, les polonais dans le Nord du pays qui ont fait tourner les mines durant des décennies et permis au pays de se chauffer, etc. Comment oublier ces dizaines de milliers de nord-africains venus occuper les postes les plus modestes –le boulot que les français ne voulaient pas faire- dans les années soixante ? Il s’agissait le plus souvent des descendants de ceux qui s’étaient battus sous le drapeau tricolore. L’homme, tous les anthropologues le confirmeront, est un chasseur, cueilleur itinérant.

Qu’on le veuille ou non la France est un pays de métissage, la notion de race ayant été, à juste titre, bannie par l’Assemblée Nationale. Nous sommes tous des « sangs mêlés », comme les plus titrés d’entre nous ne doivent leurs particules qu’au bourg d’où ils venaient. Alors pourquoi tant de haine ? Pourquoi cette « crise de nerf » ? Cette scandaleuse attitude face aux bateaux abandonnés en mer avec leurs cargaisons de femmes et d’enfants sans trouver de port d’accueil ? Nous nous bouchons le nez, nous tournons les yeux et en même temps nous nous tirons une balle dans le pied car cette jeunesse, cet espoir formidable suscité par notre société, cette énergie et le courage de ces hommes et de ces femmes venues de nulle part nous en avons besoin. Il n’y pas que les grands sentiments dans cette affaire -fussent-ils louables… Soyons pragmatiques pour une fois : qui paiera nos retraites ? Qui exécutera ces travaux pour lesquels on ne trouve plus de main d’œuvre ? Qui apportera cette ouverture d’esprit, cette créativité dont notre société a tant besoin ?

Ah ! Ça n’est pas facile, c’est vrai. Ah ! Il faudra faire des concessions, des efforts. C’est toujours le cas quand on décide de faire la place à un nouveau venu. A terme c’est inéluctable car aucun mur, aucune mesure autoritaire, ne peut empêcher ceux qui n’ont rien de venir sur les terres de ceux qui ont tout ; l’histoire le montre. Et surtout il en va de notre intérêt bien compris et de celui des générations qui viennent. Tout le reste n’est qu’idéologie, démagogie, politique politicienne surfant sur cette peur qui anime les mondes vieillissants arc-boutés sur le passé.

Ainsi donc puisque Pau se veut « capitale humaine  » nous suggérons que la cité béarnaise –restons modeste- prenne une initiative de grande ampleur en direction des migrants comme, par exemple, nos voisins espagnols de Valence l’ont fait en accueillant les rescapés de l’Aquarius. Une « capitale humaine » se doit de montrer l’exemple.

Pierre Vidal

A ce train là

A ce train là il ne devrait pas rester en France beaucoup de grandes entreprises industrielles appartenant à des Français à la fin du quinquennat.

Des pans entiers de grands groupes ont déjà disparu de l’escarcelle française (Arcelor, Alcatel, Lafarge…). Certes, c’est la loi du marché que d’acheter et vendre. Mais il y a une différence entre l’acquisition de fleurons de notre industrie et l’achat de petites entreprises. Alstom, c’est notre TGV et notre fierté. L’entreprise travaille pour un mode de transport écologique, le train (alors que 90.000 camions arrivent chaque matin à Rungis et que l’avion ne fait guère gagner de temps sur les vols intérieurs et est coûteux en carburant). Déjà exsangue après la cession de la branche énergie, l’entreprise n’est pas sur un pied d’égalité avec Siemens. Les dividendes iront vers l’Allemagne et ce n’est ni la nomination d’un Français à sa tête, ni la localisation de son siège en France qui seront des remparts suffisants contre les pertes d’emplois. D’ailleurs, c’est sous la présidence de Patrick Kron que l’entreprise est passée au début des années 2000 de 110.000  à 65.000 salariés.

De plus, on sait ce qu’il en est des promesses : les 1000 emplois promis à Alstom Energie se sont traduits par 1200 postes supprimés. Et la montée de 10,4% du cours de l’action d’Alstom cinq jours après l’annonce de l’accord est peut-être un indice indicateur dans cette direction.

Y aura-t-il un sursaut pour faire profiter les finances publiques de la plus-value qui se présente, ou pour offrir aux investisseurs français une part du capital qui rééquilibrerait l’opération ? Car elle n’est pas équilibrée. Il ne s’agit pas de la création d’un Airbus ferroviaire. Il ne s’agit pas d’un renforcement d’Alstom mais d’une prédation. D’autres entreprises ferroviaires, y compris régionales (à Bagnères de Bigorre, par exemple) auraient pu se joindre à un consortium inter-européen. A Tarbes, les 620 salariés suivront avec attention l’opération.

Sa quasi-simultanéité avec la fusion entre les chantiers navals de STX et Fincantieri frappe l’opinion. Il y a quelques mois la classe politique exprimait son opposition à cette fusion et sa crainte de voir un groupe chinois accéder à une technologie et des savoir-faire que nous
maîtrisons. On nous clamait que l’entreprise avait du travail pour des années. Aujourd’hui on prête 1% du capital aux Italiens pour qu’ils aient la majorité. De qui se moque-t-on ?

Nous ne comprenons pas. Seule une interprétation se glisse comme vraisemblable. M. Macron veut apparaître comme le parfait libéral au sein de l’Europe. Pour conforter son projet européen il est prêt à lâcher du lest. Le « lest » risque fort d’être notre visibilité sur la scène économique mondiale et les emplois de demain.

Ne faudrait-il pas réagir : acheter des parts, écrire à nos députés, lancer une pétition, manifester…

 

Paul Itaulog

L’Europe unie est une belle et indispensable aventure.

Son édification va dans le sens de la dynamique générale de l’évolution de la vie ; la complexification par l’union est ce qui a permis de passer de la première molécule à l’extraordinaire intelligence humaine ; l’émergence culturelle a pris le relais et poursuivi dans cette voie. Il a fallu des milliards d’années d’avancées et de reculs, de constructions et de destructions pour en arriver là.

Vouloir anéantir cette dynamique créative de progrès qui a arrêté les massacres de millions de nos parents est proprement scandaleux.

Ce n’est pas la constitution de l’Europe qu’il faut rejeter, c’est la politique qui est et a été menée par les gouvernements des nations depuis son élaboration.

Il ne faut pas changer le contenant mais la gestion du contenu !

La situation actuelle du fonctionnement européen est basée sur la volonté, le consentement parfois, des gouvernements des Etats issus eux-mêmes du suffrage universel. L’Europe est ce que les citoyens européens ont accepté ou voulu, en désignant leurs représentants. Si l’Europe est libérale c’est bien parce que les règles du jeu ont été acceptées, par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche. La rapidité avec laquelle on a voulu laisser entrer les pays de l’Est avides de libéralisme, a accentué le déséquilibre. La dérive ultralibérale n’est pas étrangère à l’influence pressante de ceux qui veulent maintenant partir !

Un système ouvert comme le système européen est complexe :

le tout est plus que la somme des parties ;

il en résulte une émergence qui justifie le proverbe : l’union fait la force ; l’avantage obtenu, par contre, inhibe secondairement certaines propriétés préexistantes.

Le tout est donc aussi moins que la somme des parties.

Ceci explique les critiques comme la perte de maîtrise de certaines souverainetés.

Si la vie isolée est impossible pour l’homme, espèce sociale, la vie en famille, ou en groupe, impose aussi des contraintes indispensables pour la bonne marche de la communauté.

C’est une notion que les souverainistes de tout bord devraient comprendre !

>Nous avons l’Europe que nous méritons du fait du manque de vigilance dans le choix de nos représentants et dans celui des élus eux-mêmes !

>C’est une leçon qui devrait faire réfléchir ceux et celles, hélas, bien trop nombreux, qui s’abstiennent de participer aux élections, européennes particulièrement, car ils considèrent que leur vote ne sert à rien ou qui préfèrent aller se distraire !

>C’est aussi une leçon pour tous les politiciens, les journalistes, les médias en général, qui préfèrent entretenir la dissension plutôt qu’informer et expliquer, le plus complètement et objectivement possible, l’Europe aux citoyens. Les différents accords à venir, avec le Royaume-Uni, seront-ils expliqués aux Français ?

Si les avantages de l’Union européenne sont incontestables, le modèle économique choisi n’est pas celui des peuples mais celui des intérêts particuliers faisant fructifier pouvoir, puissance, inégalités ; il devrait être repensé, modifié, renégocié, pour l’adapter au bien-être des citoyens européens : il érode, uniformise, les cultures, les langues, les coutumes, la diversité et la qualité des productions agricoles et des élevages ; il favorise la production industrielle, le transport polluant sur de longues distances, la consommation générale de produits de médiocre qualité ; il disperse la pollution,  …Les frontières rendaient le commerce plus difficile pour les grandes entreprises mais favorisaient les particularités culturelles et contribuaient à protéger les producteurs et les marchés locaux, les circuits courts, la compétitivité pour la qualité ; le «consommer français» revendiqué par beaucoup est maintenant une complète utopie.

La diversité est combattue car c’est  un obstacle à l’hyper-production par la monoculture et l’élevage industriels, de produits standard(s) calibrés, adaptés aux exigences de conservation, à la résistance pour le transport, des légumes et des fruits traités, ramassés non mûrs, sans goût ….; c’est l’uniformisation et le gaspillage ; on le retrouve dans l’alimentation, animale comme humaine, l’habillement, l’architecture, la culture…, c’est déterminant pour une croissance de plus en plus rapide. Un seul marché européen de 500 millions de personnes est essentiel. Tout cela nécessite une seule monnaie et l’élimination de frontières, la mécanisation, des droits de l’homme «  assouplis», du chômage, des contraintes de surveillance et de créativité «allégées», des normes écologiques de plus en plus inexistantes.

 Tout cela n’est pas la conséquence de l’Europe mais de sa gestion.

Si l’absence de frontières a des côtés largement positifs pour la circulation des personnes, des biens, des idées, de la culture, de l’économie, la façon dont elle est gérée entraîne une contrepartie destructrice de civilisation.

Vouloir réformer la gestion politico-économique pour la mettre au service des européens, ce n’est pas rejeter l’Europe c’est au contraire la vouloir plus unie, plus respectueuse, plus forte, plus compétitive, c’est-à-dire, au fond, faire l’Europe que n’a pas pu réaliser jusqu’au bout Jacques Delors.

C’est à nous de choisir, lors des diverses élections à venir, europénnes entre autres, les candidats européens convaincus de cette orientation pour, progresssivement et non par la rupture, convaincre petit à petit nos partenaires de leur intérêt pour ce choix.

Les élections successives montrent que la France est coupée en deux ; avant c’était la droite et la gauche, maintenant c’est celle des «optimistes» et celle des «pessimistes»(Daniel Cohen), «la France ouverte et la France fermée, parce que, dans la seconde, les indicateurs économiques et sociaux (pauvreté, chômage, familles monoparentales…) sont moins bons, et qu’on a que le sentiment que la situation ne va pas s’améliorer.» Hervé Le Bras.

Permettre à ces deux France de vivre correctement est la seule solution d’un avenir optimiste. Celui qui réussira aura permis, avec une égalité de soutien gouvernemental, deux façons de vivre, actuellement très inégalitaires :

  • L’une axée sur une haute technicité, productivité,  compétitivité, pour réaliser des échanges commerciaux internationaux ; il faut alors sélectionner à l’export une qualité  haut de gamme, c’est-à-dire privilégier ce que les évolutionnistes appellent la stratégie K à la stratégie r, notion élaborée par Mac Arthur et Wilson en 1967.

  • L’autre axée sur la résurrection des régions, des terroirs, des communes, premier maillon de la chaîne sociétale et premier niveau d’apprentissage de la lecture du monde réel, les circuits courts, l’entraide, le développement des énergies renouvelables, le renouveau des villages, de l’espace public, de la vie des gens amoureux du bien fait, du fait maison, de la diversification des produits, de la qualité K saine et non polluée, du local….Toute cette économie créatrice d’emplois, source incomparable de vie et d’attraction pour un tourisme avide d’authenticité.

Le très probable futur nouveau Président, très européen, prétend être ouvert à l’union des bonnes volontés, c’est une occasion de montrer qu’il a compris ; il pourra alors gouverner dans le calme et l’efficacité.

Georges Vallet

crédit photos : lucien-pons.over-blog.com

Non, Pau n’est pas vouée à une mort certaine mais à une autre vie !

capture Gv 4 avrBeaucoup de réflexions, sur notre site, illustrent les préoccupations sur l’avenir de notre ville. En fait, l’inquiétude porte surtout sur la partie historique qui se vide de ses habitants et de ses activités.

Si la recherche des causes peut être approchée, non exhaustivement d’ailleurs, le but ne doit pas être un retour en arrière car tout change ; la solution, pour le futur, est encore plus complexe car imprévisible. L’évolution de la société telle qu’on peut l’imaginer, en écoutant ou en lisant, entre autres, les conférences et ouvrages de Joël de Rosnay : «Comment vivrons-nous en 2050», «L’Entreprise du futur», «Surfer la vie»…, montre une telle révolution qui évolue exponentiellement, que les projets, surtout à moyenne échéance, doivent être menés avec la plus grande modération et précaution, avec un socle multipolaire pour être capable de changer de cap à tout instant, l’ubérisation est en marche dans tous les domaines, d’où l’opinion de prévoir une formation de base des décideurs très complète, très diversifiée, très créative.

Les constats actuels des futurs prétendants à cette ambition, pour la France, sont, pour l’instant, vraiment angoissants ; la lecture du rapport du concours d’entrée 2015 à l’ENA met en relief : pauvreté des idées, pensées stéréotypées, incapacité à prendre de la hauteur, absence de sens critique, conformisme…Et il n’y a pas que là !

 I°) En ce qui concerne les causes, Joël Braud en retenait 4 qui viennent aussitôt à l’esprit : centres commerciaux de la périphérie, impôts locaux trop élevés, les transports, la diversité très insuffisante des commerces dans le centre. En fait, la ville est vivante, c’est un écosystème évolutif où un grand nombre de causes interagissent. Certaines, jugées «mineures», peuvent avoir, associées à d’autres, des retombées inattendues.
La ville est-elle seulement le lieu d’un commerce florissant où l’on peut circuler sans problème ? Ce n’est vraiment pas certain !
Faisons quelques réflexions :
> Les grandes surfaces, à la périphérie, ont-elles été vraiment déterminantes pour faire fuir de façon centrifuge la population du centre ? En partie seulement, car, quand elles s’y sont positionnées, la migration centrifuge avait déjà largement commencé et était potentiellement amplifiable ; ces consommateurs déjà présents, associés à ceux des communes voisines, un terrain disponible et moins cher, ont été déterminants dans ce choix.

Finalement, les grandes surfaces ont-elles été la cause ou la conséquence ? Les deux mon général !

>Les impôts ? Les gens ne se logeraient pas en ville car les impôts sont trop élevés.
L’évolution du niveau de vie, la pollution croissante, la recherche de calme, de nature, le développement d’un modèle social individualiste,… ont entraîné une classe moyenne à choisir un lieu permettant d’avoir une ou plusieurs voitures, une piscine, un jardin, un pavillon individuel, une vue reposante sur les Pyrénées,…. Une ségrégation sociale s’est alors constituée avec une classe moyenne aisée à l’extérieur, plus modeste dans les immeubles de la proche périphérie, ceux en difficulté financière restant au centre-ville.
Ceci devrait transformer complètement l’illogisme qui consiste à imposer davantage des populations peu fortunées au centre et moins des plus aisées à la périphérie, d’autant plus que l’avantage ancien d’être en ville, est devenu inconvénients multiples maintenant : c’est la double peine !
Bien sûr, la généralité a ses exceptions ; des personnes en difficulté vivent en périphérie, le centre-ville a toujours ses immeubles occupés par des propriétaires fortunés ; des quartiers, jadis prisés des anglais, ont des villas bourgeoises. La population, «à l’aise», peut payer des impôts plus élevés du fait de son niveau de vie ; elle reste, et ne souhaite pas cette animation commerciale souhaitée car ceci s’accompagne de l’intensification du bruit, de la circulation….

>En ce qui concerne le transport et la difficulté de circuler, je trouve que le problème n’est pas dissociable de trois phénomènes :

  • Le mythe du temps perdu et de la nécessaire immédiateté. On ne peut pas supporter de ne pas être arrivé avant d’être parti  ! Cyria Emelianoff appelle cela :
    « le temps de l’impatience économique ».
  • L’individualisme est tel qu’on ne peut plus concevoir que quelqu’un d’autre ait besoin d’utiliser une voiture et fasse obstacle à «sa» circulation où à «sa» possibilité de garer.
    D’où l’insatisfaction et la critique permanentes des usagers.
  • Plus grave ! Le fait de marcher est devenu inconcevable ; il faut une place de parking ou un arrêt de bus à côté de ses préoccupations du moment !

Avec ses très nombreux parkings souterrains, ses nombreuses lignes de bus, l’utilisateur allochtone et autochtone, non atteint par cette «néo-pathologie» du temps, doit pouvoir faire face à ses contraintes de déplacement, à ses besoins d’exercices et d’oxygénation, bons pour le mental (souvent en péril !): 2.000 pas supplémentaires par jour réduisent les risques cardiovasculaires, c’est à peu près 20 minutes de marche à un rythme modéré, le temps qui serait donc souhaitable à tous pour atteindre son bus préféré !
Pour moi, l’erreur commise a été d’engager des dépenses considérables avec la BHNS (apprécions l’humour du jeu de mot, conscient ou inconscient, sur le terme «site propre»!) avant de mettre en place des parkings relais à l’arrivée des grands axes de pénétration, des navettes gratuites à circuits longs diversifiés, des pistes cyclables, de faire un parking souterrain locatif pour les résidents du quartier Verdun.
Débarrasser des voitures, la honte esthétique de Pau, on reconstituerait une partie de la Haute- Plante avec ses châtaigniers, arbres fruitiers, vignes et fleurs qui la couvraient au XVIème siècle ; un tout autre bonus pour l’attraction du quartier !

>Il faut aussi ajouter, car plus important qu’on ne le pense, l’évolution de la «Mode».
Alors qu’il y a une cinquantaine d’années, c’était la course des antiquaires et des sociétés immobilières, pour l’ancien, que les fermes étaient pillées de leurs trésors : vaisselier, lits anciens…, que les vieilles bâtisses étaient recherchées pour être rénovées, maintenant c’est l’effondrement des cours ! C’est la culture de l’éphémère et du transitoire ; les meubles Ikéa font fureur ! Tout cela ne laisse pas la ville intacte.
Cette culture imprègne jusqu’au bâti. Une autre ville émerge dont«l’architecture et les projets d’urbanisme se font jetables», les délais de péremption et l’obsolescence sont courts. Les exemples, à Pau sont nombreux dans l’architecture des grandes surfaces, magasins périphériques, médiathèque, zones commerciales, artisanales et industrielles, les banques, les panneaux publicitaires, Zénith, SDIS 18, etc. F.Bayrou, dans le vent de la modernité, avait initié en 2000, le nouvel hôtel de département en contrebas du château : la pyramide du Louvre paloise !
«La ville d’aujourd’hui n’appelle que son renouvellement perpétuel»
Cyria Emelianoff.
Rénover un immeuble d’habitation dans le centre historique ou construire une villa moderne sur les coteaux du Sud de Pau, avec vue sur les Pyrénées, il n’y a plus d’hésitation pour celui qui a de l’argent !

>A tout cela s’ajoute le raccourcissement des cycles électoraux. Le temps politique se réduit, tout comme le temps des individus. Cette course contre la montre conduit à différer l’indispensable car «trop long» à réaliser, non rentable électoralement, ou à prendre des décisions sans réflexions ni enquêtes sérieuses préalables.

On ne parle plus de projet, on évoque des échéances.

2°)En ce qui concerne les solutions, je n’aurai pas la prétention, n’étant pas Mme Soleil, de les donner ; tout juste quelques pistes :

  • Rénover le patrimoine historique de la ville, par le privé ou le public (Région, Etat, Europe), suivant les directives et les exigences des architectes des monuments historiques (tourisme, centre culturel à développer…).
  • Favoriser l’association symbiotique entre le patrimoine universitaire et les nouvelles technologies. Les start-up de quelques personnes, les artisans du numérique, les entreprises unipersonnelles connectées à l’écosystème numérique…, vont être les artisans de l’avenir ; ils n’ont pas besoin de beaucoup de place pour habiter, travailler, s’instruire, correspondre ; une politique de réhabilitation et d’aménagement du centre-ville, innovante et attractive (imposition très allégée), pourrait favoriser une dynamique de repeuplement familial et professionnel associant la marge du centre historique et la fonctionnalité adaptée au modernisme.
    • Pour le commerce, construire dans un espace proche du centre-ville : parc des expositions, dans un écoquartier près de la gare…, une tour maraîchère comme à Romainville en Seine Saint Denis. En collaboration avec les nombreux maraîchers et éleveurs bios béarnais, les AMAPS, les coopératives circuits courts comme, entre autres, car en pleine extension, Otsokop qui se monte en Pays Basque avec des producteurs du Pays Basque, du Sud des Landes et de la Navarre, les Palois et les autres, l’hôpital, cliniques, resto U, resto d’entreprises, écoles… trouveraient le marché «super» où se ravitailler à proximité grâce à un stand sur place, au marché des halles, et des ventes itinérantes, une fois par semaine par exemple, place Verdun, place Clemenceau et «ailleurs si affinité».
    Ce modèle d’autogestion permet de définir des marges basses tout en payant un prix juste aux producteurs, ce qui garantit à ses membres des produits frais, sains et savoureux, à des prix bien moins chers qu’en grande distribution.

L’adaptation de la ville à l’évolution de la société est un problème tellement complexe qu’il ne peut plus rester entre les mains des «Y a qu’à», des seules bonnes volontés, des intérêts particuliers et des politiques langagières. Elle doit être pensée en fonction des nouvelles contraintes et adaptée aux nouvelles exigences.

A quand une «Mairie intelligente 4.0.», hyper-connectée ?

  – par Georges Vallet

 crédits photos : lineoz.net

Paris, ma France

poésie de la vieBel hommage rendu par Paris à nos frères aujourd’hui disparus … à ces amis, victimes de la barbarie qui éclabousse pour souiller notre sol où nombreux sont celles et ceux venus se réfugier … que d’émotions pour le peuple de France touché en son sein sur cette terre d’accueil qu’est notre beau pays de France … Famille française endeuillée, famille universelle éplorée … famille fidèle à la Paix et dont les doux prénoms  s’épèleront à jamais aux côtés de nos chers disparus des grandes guerres, nos parents, nos pères, nos frères et parmi eux, ceux venus de tous pays pour défendre cette terre sacrée, notre République française, une et indivisible, solidaire, notre Patrie, son patrimoine richement doté … culturel, philosophique, artistique … Combien de larmes après le sang furent versées et jusqu’à aujourd’hui tandis que l’on attente à sa vie …. Paris, ma France, noblesse sur les pavés, les bouges où s’entasse la pauvreté, la Lumière sur nos flambeaux, celle sur nos drapeaux s’exhibe, se déploie, parade et se livre sur chaque fenêtre, chaque toit … et nos chants de liberté vous parviendront, couvrant chaque ombre terrorisée sur chaque strates recouvrant le passé où s’amoncellent les souvenirs, des plus cruels aux plus fraternels après que notre Capitale a connu les tourments !

Samie Louve.

Carton du FN: « Comment en est-on arrivé là ?»

images« Comment en est-on arrivé là ? », c’est le titre de l’éditorial du Monde du 8 décembre, après le « carton » du Front National au premier tour des élections régionales. Passé le titre, dont on imagine qu’il conduit à une analyse connue, vient la conclusion : « C’est une reconstruction en profondeur qui s’impose ». On n’en saura pas plus sur le type de reconstruction imaginé par le quotidien et la méthode pour y arriver.

Cette reconstruction en profondeur, de nombreux rédacteurs, sur Alternatives Pyrénées, l’appellent de leurs souhaits depuis bien longtemps. Mais rien n’y fait. Rien ne bouge. Du coup 30% des français pensent que seul le FN peut faire bouger les choses. Ils n’ont pas tort ! Ni le PS, ni les Républicains ne proposent quoi que ce soit pour faire sortir notre Nation de l’immobilisme. Ils se contentent d’un face-à-face stérile depuis si longtemps.

Oui, seul le FN peut faire bouger les choses, sauf que le replis sur soi, la xénophobie ne peut que conduire qu’à plus de chômage, plus de difficultés encore. France : De pays des lumières, pays universel passant au statut de pays fermé, recroquevillé sur lui-même !

Pas une nation du monde, au « top » de l’attractivité, ne vit repliée sur elle-même. Où préférez-vous vivre ? Canada, Finlande ou Corée du Nord, Vénézuela ?

Les observateurs semblent avoir du mal à conclure que ce sont nos présentes institutions qui créent le personnel politique actuel. Soit dit en passant, n’en doutons pas un instant, ces institutions amèneront les cadres du FN, en l’espace de deux petites mandatures, à être des copier-coller de l’UMPS actuelle. La soupe est trop bonne.

La Constitution de la Vè République avait été taillée sur mesure pour Charles de Gaulle. Sauf que, celui-ci disparu, sa constitution présidentielle est restée en place. Un uniforme toujours trop grand pour ses successeurs. Un uniforme qui conduit la France, depuis plusieurs décennies, dans une lente glissade vers le bas. Pour beaucoup, la France a maintenant besoin d’un Napoléon ou d’un De Gaulle. Le recours à l’homme providentiel est la preuve ultime que nos institutions ne sont pas à la hauteur d’une démocratie moderne. « Il nous faut un De Gaulle… ». Quel constat d’échec ! Entendons-nous ce type de réactions dans les pays anglo-saxons ou du nord de l’Europe ?

Supprimons la Présidence, supprimons les communes, diminuons de moitié les représentants à toutes nos assemblées (de 800.000 indemnités de fonction « politiques », la France passera à 400.000… contre 30.000 en Grande Bretagne à ce jour), publions leur patrimoine en tant que couple, limitons le cumul dans le temps à deux mandats, interdisons le cumul simple, rendons contraignantes, sous peine de pénalité, les recommandations de la Cours des Comptes, introduisons la notion de Transparence dans le préambule de la Constitution, veillons à limiter les domaines d’intervention des différentes strates administratives à des compétences très précises, rendons pénalisable leur non-respect, rendons obligatoire la consultation des citoyens par voie de référendums locaux, régionaux, nationaux dès que des niveaux de budgets sont atteints, uniformisons les régimes (tous), payons les indemnités d’élus au temps de présence mais n’oublions pas la mise en place d’un statut de l’élu etc. Tout a été écrit sur AltPy.

Une fois cette longue liste (non-exhaustive) de réformes arrètées, il s’agit d’imaginer comment la mettre en place. Typiquement, cela devrait être le rôle de la prochaine présidentielle qui doit refonder la démocratie française.

Le programme des candidats à l’élection de 2017 sera primordial sur ce point. Qui osera s’atteler à ce chantier ? Qui de Sarkozy (qui a déjà annoncé vouloir revenir sur la loi sur le cumul !), Juppé, Fillon, Bayrou, Hollande ou Valls saura se jeter à l’eau et proposer un nouveau fonctionnement pour notre démocratie. Oser, encore oser, toujours oser !

A moins que cela ne soit Marine Le Pen qui, dans le rôle de l’homme providentiel, se contente simplement d’endosser l’uniforme du Général. Un vieux modèle datant des années trente…

Tout est ouvert et le pire probable. A nous citoyens, tout au long de 2016, de bousculer, sans ménagement et avec ténacité, nos « politicards » pour qu’ils se bougent. Tant qu’il n’est pas trop tard. Nous n’avons qu’une petite année devant nous. Comment s’y prendre ?

– par Bernard Boutin

Les racines du ciel

arbreAu mois de novembre notre pays a été durement touché en son cœur, notre capitale, Paris. Le retentissement fut mondial, tant le symbole de cette métropole unique, chargée de l’histoire d’une humanité partagée est prégnant dans l’âme du « citoyen Terre ».

Chacun d’entre nous quels que soient ses origines et son parcours, s’est senti particulièrement affecté, ébranlé dans son Moi profond, humilié.

Malgré tout l’espérance est forte, car la réaction planétaire montant de nos tripes fut l’illustration de notre appartenance commune à la famille des hommes et le bannissement des acteurs de cette barbarie inouïe, affublés d’oripeaux de concepts dévoyés.

Que de témoignages positifs ont suivi ce cataclysme, que de défilés, de prises de parole et d’actes de solidarité, à l’échelle collective ou individuelle ont été manifestés !

Alors, avant ce Noël, où nos prières sont déjà plus fortes, en communion avec chacun, et tous les êtres qui nous ont si subitement quittés, je souhaitais offrir, au pied d’un arbre (pour certains un sapin), cette page de poésie :

L’Arbre,

Il incarne avec tous ses bras, les racines du ciel qu’il habille de feuilles, pour mieux les perdre et se rappeler ses origines.
Nous l’apercevons de loin, dressé sur son vaste territoire, seigneur du lieu, partageant les nuages blancs avec les passagers des vents d’antan et du présent.
Selon la saison, sa parure rime avec ramure et frondaison avec maison de toutes les bêtes du bon Dieu, habitant en son sein.
Il donne un ombrage séculaire au profond chemin l’irrigant et de son tronc noueux et tourmenté, persé de multiples vues aux couleurs changeantes – il nous invite.
Une fois dans cet abri de tous les voyageurs, nous sommes empreints de respect et nous transpirons d’émotions d’enfance.
Nous nous dépouillons de nos habits automnaux d’adulte et nous levons nos yeux vers les branches bruissantes les plus hautes qui esquissent une danse du souvenir
Après nous être couverts d’émotions, d’odeurs et de froissements divers, nous reprenons notre route, nous effeuillant lentement de toute la magie de l’arbre, mêlant nos pas à d’autres pas.

Philippe Guilhemsans