Réforme institutionnelle : Laquelle voulez-vous ?

hotte-du-pere-noel« Avant chaque élection présidentielle, elles réapparaissent. Les propositions de modification des institutions de la Ve République fleurissent chez les politiques. Le phénomène n’est pas nouveau : le système français, marqué par un fort présidentialisme, a toujours été critiqué, notamment depuis la mise en place de l’élection du chef de l’État au suffrage universel, en 1962. Mais à l’heure où la politique suscite la défiance, candidats –déclarés ou présumés– à la présidentielle et partis politiques redoublent d’idées, estimant qu’évolution rime avec modernisation. »
(source : Europe 1)

Les propositions ci-dessous sont données par ordre alphabétique des personnalités.

Claude Bartolone & Michel Winock – 17 propositions sur l’avenir des institutions dont :
– Moins de parlementaires, avec au maximum trois mandats successifs, – au moins la moitié des députés élus à la proportionnelle
– un « véritable » référendum d’initiative populaire
– la fusion du Sénat et du Conseil économique, social et environnemental
source : vie-publique.fr

Benoit Hamon
– souhaite une VIè république. Le candidat dénonce une « monarchie républicaine » et propose de « développer le contrôle parlementaire ».
– le président de la République serait élu pour un mandat unique de sept ans, et serait responsable devant le Parlement.
– prône également une dose de proportionnelle aux élections législatives, et la prise en compte du vote blanc.
– réformer le Sénat
– mettre en place un « 49.3 citoyen » : dès 2017, 1% des électeurs – 450 000 personnes – pourraient, ensemble, demander l’examen ou la suspension de l’application d’une loi
source : francetvinfo.fr

Anne Hidalgo
plaidera aussi pour une réforme des institutions « très décentralisatrice », pour le renforcement du rôle du Parlement, le non-cumul des mandats dans le temps…
source : lemonde.fr

Hollande (avant qu’il ne se retire de la « course » à la présidentielle)
– réfléchirait à proposer de limiter la possibilité de vote de la loi à une seule chambre parlementaire, l’Assemblée nationale.
– le Sénat serait transformé en assemblée des collectivités locale.
– songe à supprimer la fonction de Premier ministre. De toute façon, « tout remonte au président », justifie-t-il en privé. Sans chef du gouvernement, le chef de l’État limiterait les allers-retours entre l’Élysée et Matignon, mais aussi les risques de cafouillage.
source : europe1.fr

Alain Juppé
– réduire par deux le nombre de parlementaires
– indécis sur l’interdiction ou non du cumul des mandats
Deux sujets sur lesquels Alain Juppé souhaitait consulter les Français avec un referendum le jour du second tour des élections législatives de juin 2017.
source : Le Figaro

Macron
La démocratie est « rejetée » car elle manque de « représentativité »
– introduire de la proportionnelle à l’Assemblée nationale
– l’élargir massivement au Sénat
– limiter dans le temps les mandats
– former les gens à la fonction d’élu. Les partis ont aussi leur rôle à jouer comme proposer des formations
– accompagner les anciens élus au retour à la vie normale
source : publicsenat.fr

Jean-Luc Mélanchon
– envisageait la mise sur pied d’une assemblée constituante chargée de trouver un nouveau régime.
– concentrer « tout le pouvoir dans les Assemblées » pour ne laisser au président que « des fonctions de représentation et d’incarnation de la patrie ».
– « référendum révocatoire », qui permettrait, si un nombre défini de citoyens le réclame, d’organiser un référendum pour démettre un élu de ses fonctions.
source Europe 1 )

Arnaud Montebourg
– réduction de moitié du nombre de parlementaires
– l’instauration de l’élection d’une « fraction de l’Assemblée nationale à la proportionnelle »
– l’entrée au Sénat de citoyens tirés au sort sur les listes électorales, un par département ».
– « reprendre le contrôle de l’administration », en demandant la démission des directeurs d’administrations centrales « à l’arrivée du nouveau ministre ».
(source 20 minutes du 18 décembre 2017)

Vincent Peillon
Présentation avant le 6 janvier d’un projet de réforme constitutionnelle,
(source Europe 1)

Manuel Valls
– suppression du 49.3 hors texte budgétaire
– préciser le rôle du président de la République, le rôle du Parlement. Il faudra plus décentraliser ».
source : la-croix.com

Nathalie Kosciusko-Morizet
– « Avec le temps, notre régime s’est présidentialisé. Autant en prendre acte en supprimant la fonction de Premier ministre ». « Le président de la République deviendrait ainsi le chef du gouvernement, avec une équipe resserrée de dix grands ministres. »
– souhaite la création d’une assemblée constituante qui réfléchirait à la modernisation de nos institutions, comme en 1789 ou en 1945.
– le Conseil économique, social et environnemental ne marche pas. Il faudrait le remplacer par une chambre des Citoyens. Elle fonctionnerait comme une plate-forme en ligne et permettrait à chacun de soumettre une proposition de loi qui, dès lors qu’elle recueillerait au moins 500 000 signatures d’électeurs inscrits, serait obligatoirement débattue devant le Parlement.
– On irait vers 200 sénateurs et 400 députés (NDLR : contre 348 et 577).
– Les députés seraient élus avec une part de proportionnelle permettant la représentation de tous les courants politiques dans l’hémicycle.
source : leparisien.fr

A Droite
Globalement « pas de grande réforme institutionnelle ». Seules des réductions de parlementaires sont proposées et sans précisions pour ce qui est de François Fillon.
source : la Croix

« Des promesses pour rien ? Jusqu’ici, cependant, toutes les grandes propositions de bouleversements institutionnels sont restées lettre morte, à l’exception du passage du septennat au quinquennat sous Jacques Chirac. Les plus ardents pourfendeurs de la Ve République ne sont pas arrivés au pouvoir ou, lorsqu’ils y sont parvenus, ont renoncé à changer durablement le système. Le meilleur exemple étant celui de François Mitterrand. Dans l’opposition, il avait frappé fort sur le présidentialisme du régime, dénonçant un « coup d’État permanent ». Certes, il avait instauré la proportionnelle intégrale aux législatives de 1986 (le scrutin majoritaire avait fini par être rétabli par Jacques Chirac). Mais le socialiste avait tout de même épousé le reste des institutions à son arrivée à l’Élysée, en 1981. Reste que le débat sur l’évolution des institutions est un incontournable d’une campagne présidentielle. »
source : europe1.fr

– une compilation réalisée par Bernard Boutin

PS : Pour ma part, plutôt que de faire des propositions concrètes – qui n’intéressent que moi. Pas d’illusion ! – j’en appelle à une assemblée constituante qui décide en son « âme et conscience » et demande aux Français de valider son choix par voie de référendum.

Politique – France-Espagne : Vers la rétrogradation des Partis Socialistes ?

Etat de guerre entre Pedro Sanchez et Pablo Iglesias
Etat de guerre entre Pedro Sanchez et Pablo Iglesias

L’observation des PS français et espagnol fait apparaître des similitudes inquiétantes pour les dirigeants de ces formations. Tous les deux sont actuellement « débordés » sur leur gauche. Seraient-ils trop « conservateurs » et pas assez « anti-austérité »  ?

La situation française du PS vient de nous offrir un spectacle d’un genre surprenant avec 30 députés de son « aile gauche » essayant de mettre en place une motion de censure contre un gouvernement composé principalement de « camarades du parti » ! Une situation incroyable qui en d’autres temps, celui où l’honneur et la cohérence passait avant tout, aurait conduit à l’exclusion du parti des signataires, et à la démission du patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui ne tient pas ses troupes.

Face à cette « vendetta », soulevée par le projet de loi Travail, qui a aussi de multiples traductions dans la rue, le gouvernement va utiliser le 49.3 pour le « faire passer ». Une décision peu démocratique que d’imposer une loi en faisant fi du Parlement !
Que penser par ailleurs, à l’heure des réseaux sociaux, de tels archaïsmes que le 49,3, mais aussi des ordonnances que nous promet Alain Juppé, s’il venait à être élu ?

Le PS est donc bousculé par sa gauche. Les 56 signataires du projet de motion de gauche vont-ils aller plus loin et tenter de déborder le processus présidentiel qui voudrait imposer, en ne passant pas par une primaire, le Président Hollande comme candidat du PS ?

N’allons-nous pas voir émerger une regroupement des frondeurs du PS avec le reste de la gauche (Ecologistes et communistes) ? Une candidature, anti-austérité, à gauche du PS ne serait-elle pas une conséquence logique de la contestation, au Parlement comme dans la rue ?

En tout cas, pour la gauche au pouvoir, les 12 mois qui s’ouvrent, seront loin d’être de tout repos.

Ce qui se passe en Espagne devrait inquiéter le PS français. Les élections du 26 juin au « Congrès des Députés » sont, en effet, celles de tous les dangers pour le PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) qui, lui aussi, se voit débordé à sa gauche par PODEMOS. Les adhérents de cette formation viennent en effet de voter, à une écrasante majorité  de 98%, la constitution d’une coalition avec IU (Izquierda Unida), petit parti minoritaire « écolo-communiste », qui pourrait, avec ses quelques députés, permettre à la coalition PODEMOS-IU de passer devant le PSOE en nombre d’élus au Congrès.

Si c’était le cas, alors qu’il y a 6 mois, Pablo Iglesias, leader de PODEMOS, demandait à Pedro Sanchez, secrétaire général du PSOE, d’une façon peu académique par voie de presse, de lui attribuer un poste de Vice-Président, c’est tout à fait l’inverse qui pourrait se produire aux nouvelles élections.

D’ailleurs, sans attendre, Pablo Iglesias n’a-t-il pas déjà proposé un poste de Vice-Président à Pedro Sanchez pour former un gouvernement de « cambio y progreso », dès le mois de juin !

Si la coalition PODEMOS-IU venait à passer devant le PSOE, gageons que cela donnerait des idées aux 56 élus qui étaient disposés, à mettre en place la motion de censure de gauche, contre la loi Travail. Le 26-J (comme disent les Espagnols) sera aussi important pour la France.

– par Bernard Boutin

crédit photo : AMERICA 2.1

Brexit, yes !

leave eu L’UE vient de montrer une nouvelle fois son impuissance dans un exercice d’équilibriste impossible entre des britanniques qui veulent le beurre et l’argent du beurre et des dirigeants européens incapables de mener une politique claire et courageuse, tous heureux d’avoir réinventé l’eau tiède.

Les déclarations de Hollande et Cameron après cet « accord » pitoyable montrent bien à quel niveau se situe la politique en Europe.

Le président français François Hollande s’est félicité qu’il n’y ait « pas de dérogation aux règles »

 « Aujourd’hui, le Royaume-Uni a une place particulière en Europe mais il n’y a pas eu de dérogation aux règles du marché unique, il n’y a pas de révision prévue des traités et pas de droit de veto sur la zone euro »

David Cameron, (Européen convaincu !!) est très satisfait d’avoir obtenu un « statut spécial »:

« Le Royaume Unie ne fera jamais partie d’un super Etat de l’Union européenne, le pays n’adoptera jamais l’Euro, nous ne participerons pas aux parties de l’Union qui ne fonctionnent pas (Schengen, l’euro) »

 « Il ne sera plus jamais question d’avoir quelque chose sans contrepartie »

 « Je n’aime pas Bruxelles mais j’aime la Grande-Bretagne »

Les citoyens européens ne peuvent qu’être désespérés devant une telle farce. Il nous reste à espérer que les Britanniques, en refusant de rester dans l’Union, apportent enfin un peu de clarté pour une vraie Europe et non pas cette institution paralysée, incapable de trancher, de faire face aux nombreux défis présents et futurs.

Allez les britanniques, « leave EU ! »

Daniel Sango

De Pau à l’Elysée

imagesCe n’est maintenant un secret pour personne, François Bayrou, ancien ministre, maire de Pau, président de la Communauté d’agglomération de Pau, rêve dans un coin de lui-même de la fonction suprême : l’accession à l’Elysée. L’échéance n’est pourtant pas pour demain mais les esprits s’agitent, échafaudent des plans, imaginent des hypothèses et surtout, surtout cherchent à se positionner. Nos politiques ne sont jamais si investis que dans ces compétitions pour leur propre promotion.

 Lors de la campagne des municipales de Pau, le candidat François Bayrou, nous avait dit qu’il consacrerait tout son temps à la gestion de notre ville. Il avait même ajouté qu’il ne serait pas candidat aux sénatoriales, aux législatives, aux européennes, aux départementales et aux régionales. Quelques observateurs avertis, dont  Alternatives Pyrénées, avaient souligné qu’il n’avait pas parlé des élections présidentielles. Questionné sur ce point, il était resté dans un flou particulièrement significatif : son engagement n’allait quand même pas jusque là.

Alors que nous sommes encore à de nombreuses encablures de cette échéance programmée pour 2017 (les 23 avril et 7 mai), les esprits s’agitent, s’organisent et répondent à des questions qui leur sont posées par des magazines comme Valeurs actuelles (20.7.2015) ou par le Journal du dimanche (19.7.2015). A ceux-là Bayrou François répond qu’il y pense et que cette hypothèse est à considérer. Il s’est rangé, comme maintenant nous le savons tous, aux côtés d’Alain Juppé et considère que les primaires qui vont prochainement être organisées par l’UMP, pardon par Les Républicains, ne sont pas gagnées d’avance par le maire de Bordeaux. Dans l’hypothèse où Alain Juppé n’obtiendrait pas de son parti  l’investiture pour se lancer dans la présidentielle, Bayrou François considérerait qu’il est délié de sa promesse faite envers les Palois et irait « au charbon ». Pour formuler autrement il se trouverait en face de Sarkozy et c’est sans doute là sa principale motivation.

Tout cela est bien beau, mais nous les Palois qui l’avons élu à des fonctions auxquelles nous pensions qu’il se consacrerait totalement nous  nous sentons un peu oubliés pour ne pas dire plus. Nous avons le sentiment que dans cette histoire nous sommes des faire-valoir. La question de savoir si, n’étant pas maire de Pau, Bayrou François aurait eu la même audience au plan national, mérite d’être posée. Qui a dit, d’ailleurs  que Pau est une capitale ? La ville de Pau aurait-elle été mise au service de l’ambition d’un homme ?

Voilà des questions que personne n’empêchera aux Palois de se poser. Toutefois il en est une autre. Dans les deux cas, candidature de Juppé ou candidature de Sarkozy quelles sont les chances de chacun ? Un récent sondage sur les opinions favorables de Français,  daté du 16 juillet 2015 donne les résultats suivants : Juppé arrive en tête avec 70%, ensuite vient Bayrou avec 61% puis Sarkozy avec 40% et enfin Hollande avec 33%. Chacun en tirera les enseignements de son choix.

Cependant d’un point de vue uniquement palo-palois, la ville de Pau pourrait-elle tirer des avantages d’un maire président de la République ou d’un maire premier ministre ? François Bayrou serait loin du Béarn cependant Bayrou François pourrait être utile à sa ville.

Mais tout cela est sans importance ; ce ne sont là que petites combinaisons de la politique politicienne, celle qui sert  davantage les ambitions personnelles que l’intérêt général.

 

Pau, le 22 juillet 2015

Par Joël BRAUD

Quadrature du cercle

PanthéonLors de la cérémonie d’accueil au Panthéon des dépouilles de quatre nouveaux « résidents » – dont deux seulement étaient effectivement présentes dans les cercueils (?) – après avoir retracé leurs cheminements respectifs et rendu hommage à leur comportement héroïque et exemplaire, le Président s’est ensuite livré à un discours assez funambulesque sur la république, la laïcité, l’intégration, l’esprit du 11 janvier, l’école, la jeunesse…
Ainsi, dans le contexte actuel si, notamment, il lui semble en effet aujourd’hui opportun d’oublier que « la religion est l’opium du peuple » et l’école laïque un rempart contre « l’obscurantisme clérical », il sera peut-être plus difficile à la Gauche – sinon à la République – d’oublier qu’elle s’est en partie fondée sur ça ! Gauche pour laquelle cet œcuménisme présidentiel est probablement une nouveauté. Gauche pragmatique, qui comprend, bien sûr, que se maintenir au pouvoir impose la pratique d’une certaine amnésie sélective, mais qui aura cependant, peut-être, quelque difficulté à convaincre nombre de ses tenants de manger un chapeau aussi indigeste.
Par ailleurs, comme on ne peut faire injure au président de penser qu’il n’a d’autre projet que celui de séduire l’électorat musulman, revenir à l’admirable définition étymologique de la laïcité, facteur essentiel de l’intégration, c’est, d’abord préjuger de la volonté des Musulmans non seulement de partager ce point de vue, mais, en conséquence, de rejeter la mouvance Daesch. Mouvance dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle confirme jusqu’à la nausée que si le fanatisme politique est aussi dangereux que le fanatisme religieux, réunis, ils sont monstrueusement mortels. Singulièrement, pour la notion même de « république » ! Il ne s’agit donc pas d’une formalité. C’est la question essentielle et préalable à laquelle les intéressés devront répondre. Clairement ! Démocratiquement ! Publiquement ! Et sur ce point, « l’esprit du 11 janvier » ne semble pas encore être descendu sur les têtes.
En résumé, discours présidentiel peut-être bien plus funambulesque que mobilisateur. Mais après tout si la quadrature du cercle est un agacement mathématique, n’a-t-elle pas toujours été, toutes tendances confondues, le fondement même de la politique ? Alors…

– par Maurice Meireles
Pontacq

Armons-nous et…partez !

imgresSuite aux attentats dont ont été victimes « Charlie Hebdo » et « Hyper Cacher », de l’avis général, François Hollande a bien géré la situation. Peut-être ! Mais, n’en fait-il pas un peu trop  maintenant ?
Trop parce que, certains mauvais esprits pensent déjà qu’ il «exploite » l’émotion à seule fin électorale. Trop parce que beaucoup de gens ne se sont pas mobilisés pour défendre les caricatures de Mahomet mais le respect de la liberté d’expression. Trop parce que, à cet égard, pas de complaisance sémantique, si ces caricatures, dans l’esprit de Charlie Hebdo ne visaient peut être que les seuls « extrémistes», de fait, elles ont indiscutablement blessé tous les Musulmans du monde. Et d’autres, ont blessé les Catholiques ou les Juifs.Trop, parce que, pardonnez-moi monsieur le Président, il n’est davantage possible de dire de l’Islam que d’aucune autre religion au monde qu’ « il est soluble dans la démocratie » ! La démocratie n’est pas un dissolvant ! Elle n’a d’autre fonction que de déterminer, entre tous, les modalités d’un « bien-vivre » ensemble. De les mettre en œuvre. Enfin, si nécessaire, sans complaisances, rodomontades ou provocations inutiles, sans préjugés d’opinions, de choix idéologiques, religieux ou personnels, avec humanité mais avec fermeté, d’en imposer le respect.
Pour autant aujourd’hui, parce que les menaces qui pèsent sur nous ne sont pas le fait du hasard et que pour les dissiper il serait déraisonnable de n’avoir d’autre solution que d’ augmenter les effectifs de police cette année et encore chaque année suivante. Parce qu’il faut redonner aux Français confiance dans leurs propres institutions. Parce qu’il faut les rassurer. Parce qu’il faut permettre à chacun de projeter paisiblement son propre avenir. Parce que…
La vraie question n’est pas de mettre en doute la capacité de la démocratie à relever à un tel défi.
Mais de savoir si ceux qui sont chargés d’y répondre auront assez d’humilité pour s’en appliquer les
valeurs et les principes… à eux mêmes !

 

Maurice Meireles – Pontacq

Constitution française : Idées « piochées » chez Denys de Béchillon et au « Peterson Institute »

imageAltPy avait interviewé, en 2011, Denys de Béchillon, constitutionnaliste de renom qui enseigne à l’UPPA. Les sujets du moment : le cumul des mandats, les mandats à répétition avaient été largement dépassés pour finir par brosser un large tableau du fonctionnement de nos institutions. Nous avions, à cette occassion, découvert un « brillant conservateur de droite », fier de nos institutions et peu enclin à les changer. Une conviction inébranlable à ce moment-là.

Quand, 3 ans plus tard, l’UDI l’invite à plancher devant ses « cadres » locaux, AltPy a voulu en profiter pour entendre à nouveau le spécialiste. Depuis 2011, la France s’est dotée d’un Président « mal-aimé », d’une loi sur le non-cumul des mandats et un doute « multi-polaire » s’est généralisé parmi la population.

Le thème de la soirée était « cumul des mandats » et « élection proportionnelle ». Comme, 3 ans auparavant, nous avons eu aussi droit à une réflexion sur le fonctionnement de nos institutions. A nouveau, Denys de Béchillon ne cache pas son manque d’enthousiasme pour le non-cumul des mandats. Motif invoqué : la disparition de l’ancrage local. Le cumul dans le temps n’est pas abordé. Dommage.

Pour ce qui est de l’alignement à 5 ans des mandats présidentiels et législatifs, il regrette la disparition des possibles cohabitations qui pouvaient avoir du sens et mieux refléter l’opinion publique. Pour autant, malgré cela, nous aurions « la meilleure constitution du monde ». Depuis 2011, Denys de Bechillon ne semble pas avoir beaucoup changé.

Vient alors le moment où il aborde l’état de la France et ses blocages. Les partis traditionnels sont éclatés. Il n’y a plus de majorité dominante. « Je suis persuadé que Marine le Pen sera au deuxième tour ! »  et, si Sarkozy est son opposant, tout est possible. On l’aura compris, Denys de Bechillon préférerait Alain Juppé.

Il parle avec François Bayrou. Une dose de proportionnelle ? Pourquoi pas 50% ? Il y réfléchit mais n’a pas arrêté sa position. Parmi, les participants, on ressent bien que, pour l’UDI, ce serait l’occasion de « grappiller » des postes d’élus. Pour AltPy, se serait tout simplement représenter les citoyens. On sent que le doute s’est installé dans la tête du spécialiste. En arriver à parler de proportionnelle à 50% !

Il va plus loin et imagine des hommes politiques raisonnables de droite, du centre et de gauche pour gouverner ensemble. Une grande coalition pour effacer les extrêmes qui selon lui représentent 40% de la population. Un chiffre qui parait fort. N’est-il pas trop tard ?

Le Denys de Bechillon, cuvée 2014, n’est vraiment plus celui de 2011. Il reflète, à son tour, une France qui doute de ses institutions.

Institutions justement : au moment du jeu des questions-réponses apparait le rôle du Président de la République. Et si on faisait sans ? Il ne va pas jusque là.

De son côté, le « Peterson Institute » vient de publier une analyse sur les réformes nécessaires pour la France. Il suggère de donner à la Présidence un rôle purement représentatif : « The straitjacket of the presidency prevents France from establishing a stable grand parliamentary coalition of the kind that governs most other European countries today. The mainstream center-right and center-left in France will never come together to pass commonsense economic reforms, as each will always try to undermine the others’ chance of winning the next presidential election. Cutting the French president’s term from seven to five years in 2002 and aligning it with the elected term of the parliament has ironically amplified this penchant for political sabotage, because the next election is always primarily about the winning presidency. ». Traduction : «  Le carcan du mandat présidentiel empêche la France d’établir une grande coalition parlementaire stable du type de celles qui gouvernent la majorité des autres pays européens. Les courants principaux de centre-droite et de centre-gauche ne se mettront jamais d’accord pour passer des réformes économiques de bons sens, alors que chacun essayera toujours de miner les chances de l’autre de gagner l’élection présidentielle suivante. En réduisant le mandat présidentiel de 7 à 5 ans en 2002 et, en l’alignant avec celui du Parlement, la France a ironiquement amplifié cette tendance au « political sabotage », parce que l’élection suivante consiste toujours à gagner la Présidentielle. » Le blocage de la politique française est expliqué en 4 lignes.

Allant plus loin, le « think-tank » américain, suggère d’en finir avec les élections au Parlement à deux tours. Une autre façon d’introduire au Parlement de la diversité sans passer par un scrutin proportionnel qui nécessitera la mise en place de listes nationales avec le risque d’inévitable professionnalisation du personnel politique.

Bref, la boite à idée est ouverte. Qui pour faire avancer la chose avant qu’un « Bonaparte » ne nous mette tous d’accord ?

– par Bernard Boutin

Le Code Hammourabi, la Torah, les Évangiles, le Coran et le code pénal contre François Hollande. Ou la sagesse du talion contre la démocratie barbare.

1310032-Loi_du_talion_par_CharbUn communiqué de presse de François Hollande en début de mois concernant le droit à la légitime défense d’Israël contre le Hamas nous donne l’occasion ici de lister quelques textes sur ce concept de légitime défense.

Extrait du code Hammourabi : « Si un homme arrache l’œil d’un autre homme, son œil sera arraché. Si un homme brise un os d’un autre homme, son os sera brisé. » Lois 196 et 197

Extrait de la Torah : « Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu’il soit, il sera mis à mort. S’il frappe à mort un animal, il le remplacera — vie pour vie (…) Vous aurez une seule législation : la même pour l’émigré et pour l’indigène. » Lévitique, 24,17-22

Extrait des Évangiles : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘œil pour œil et dent pour dent’. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre » Matthieu, 5, 38-39

Extrait du Coran : « Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui vaudra une expiation (…). » Sourate 5, versets 44-45

Article 122-5 du Code Pénal : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, effectue dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte. »

Communiqué de presse de la Présidence de la République du 9 juillet 2014  :

Capture du 2014-07-26 16:46:12

Bilan au 25 juillet 2014 :

Israël : 40 morts

Bande de Gaza : 1 000 morts

On savait notre Président inconsistant et inconstant, nous le découvrons vengeur et cruel.

Mot de fin non-conformiste : « C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous doués d’intelligence (…) » Coran Sourate 2, verset 179.

Par Mehdi Jabrane

Faire part: Le premier mariage pour tous de l’an II est célébré.

Capture d’écran 2013-05-21 à 09.47.29François et François se sont unis, pour le meilleur, contre le pire : la Finance. Cet objectif commun affiché remonte : pour le temporel, à la dernière campagne électorale. Pour le spirituel, au 18 mai, devant quelque 200.000 membres de mouvements religieux réunis place Saint-Pierre.

Le souverain pontife a critiqué le primat des banques sur les familles:

«Les investissements où les banques chutent, c’est une tragédie, si les familles vont mal et n’ont pas à manger, alors, çà ne fait rien, c’est notre crise d’aujourd’hui»….

«Nous assitons à une crise de l’homme qui détruit l’homme» a-t-il déclaré. «Dans la vie publique, politique, s’il n’y a pas d’éthique, tout est possible(…) Nous lisons dans les journaux comment le manque d’éthique dans la vie publique fait tant de mal à l’humanité tout entière» a-t-il affirmé.

C’est donc l’union du spirituel et du temporel.

A deux, c’est tellement mieux!

Les 200.000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre étaient « gais ».

Ils respiraient l’espérance, la joie, la confiance, face à une église qui retrouvait des fondamentaux:

La dignité de la personne humaine.

Le respect de la vie humaine.

La personne n’est pas seulement sacrée mais sociale.

La famille est le point central de la société ; la stabilité familiale doit toujours être protégée et jamais dévaluée.

Les gens ont le droit et le devoir de participer à la société en cherchant ensemble le bien commun et le bien-être de tous, spécialement des pauvres et des personnes vulnérables.

Le principe de solidarité conduit à des choix qui assureront la promotion et la protection du bien commun.

L’égalité de toutes les personnes vient de leur dignité essentielle…Le bien commun est l’ensemble des conditions sociales qui permettent aux gens d’atteindre leurs pleines potentialités et de réaliser leur dignité humaine: l’ascenseur social en quelque sorte.

L’absence de sensibilité au bien commun est un signe certain de décadence dans une société.

De telles valeurs fondamentales sont, sans restriction, partagées par tous, croyants ou non.

Elles sont vraiment le signe que l’union peut être solide et durable.

François apportera sa force spirituelle, son audience mondiale.

François sera son bras armé temporel, national et européen.

Tous les deux apporteront leur puissance morale.

Une nouvelle banque pour tous se mettra en place; elle comprendra :

Une banque de données humanistes.

Une banque de données sonnantes et trébuchantes au service du fonctionnement de la première.

C’est vraiment un message fort que le nouveau pape a adressé à tous; on attend avec impatience des résultats dans les différents domaines: personnel, associatif, professionnel, politique, entrepreneurial…

Le pape Jean-Paul II a contribué à abattre le communisme, le pape François s’emploie à abattre le néolibéralisme.

L’ambition est sans doute plus risquée car le régime est plus puissant; aura-t-il autant de persuasion, de continuité et surtout d’efficacité ?

Beaucoup le souhaitent, mais, hélas, pas tous !

– par Georges Vallet

crédit photos: courrierinternational.com

Suivre son panache blanc ?


arton6592Ce qui suit n’est pas une réponse à l’article du 25 mars de Joël Braud sur A@P. Il ne sera pas question de politique locale et guère de François Bayrou, même si l’auteur de ces lignes a observé une concordance de vues entre son article « Mains propres » et les propos du président du Modem quant au respect de l’institution judiciaire.

Pour ce qui est de ce point, qui est inscrit dans la constitution, la concordance était toute naturelle. Pour ce qui est de notre sujet aujourd’hui, à savoir l’entretien télévisé de François Hollande sur France 2, François Bayrou ayant devancé à peu près tous les commentateurs, il sera plus difficile de s’en démarquer. Mais ce n’est pas l’objectif recherché, ni le but à éviter. D’autant que les commentateurs et sans doute la majorité des auditeurs affichent leur déception. Pourtant, on pouvait s’attendre à peu d’effets d’annonce, et, à moins de croire au Père Noël, on ne pouvait espérer que par le verbe présidentiel la situation difficile du pays serait d’un coup illuminée d’horizons radieux. Pour ma part, j’avais pris quelques travaux de couture afin de tromper l’ennui attendu.

Aussi, peut-être par contraste, j’ai trouvé du neuf. Pas simplement dans le ton. Je n’attends pas du Président qu’il soit un histrion capable de jouer tous les rôles, de faire vibrer les cordes sensibles, quitte à prendre le contre-pied de ce qu’il assénait quelque temps auparavant. Au contraire, la cohérence me sied. Bien des commentateurs auraient souhaité des mesures énergiques et que « l’on renverse la table », comme s’ils faisaient cela chez eux. Pour faire quoi ? Sortir de l’Europe, comme le souhaite le Front National parce que François Hollande peine à convaincre qu’il faut une politique de croissance ? Au contraire renforcer la rigueur, voire instaurer l’austérité comme le préconisent les « libéraux » de tous poils ? Dans un langage Churchillien, ils préconisent « la sueur, le sang et les larmes ». Je suis désolé, nous ne sommes pas au temps des bombardements de Londres et du fascisme triomphant. Ou plutôt, je m’en réjouis. Certes, la France n’a réduit qu’à 4,8% son déficit public au lieu de 4,5%  en 2012, mais c’est que nos clients ne sont pas en si bonne forme ; ils sont même en récession pour plusieurs d’entre eux. De plus, un calcul rapide montre que le surcroît de dette contracté par la France sous le précédent quinquennat  pèse d’au moins 15 milliards sur le budget de l’Etat. Ce n’est pas rien. Certes, le coût du travail a augmenté de 35% en France contre 16% en Allemagne entre 2001 et 2010. Il se monte à 36,30 euros en France contre 35,20 euros en Allemagne. Mais n’est-il pas préférable d’être plus proche de la Suède (41,90 euros) que de la Bulgarie (3,70 euros) ?

La boîte à outils qui nous a été présentée tient certes  de l’attirail du bricoleur ou de l’artisan : point de chalumeau ou de marteau piqueur. Mais comment réparez-vous votre vélo, vous, afin de mieux changer de braquet (une métaphore très utilisée) ou de freiner plus efficacement ? La ponction sur les années à venir via l’emprunt, la glissade en matière d’emplois industriels ne datent pas de quelques mois, hélas. Certaines recettes comme le déblocage de l’épargne salariale n’ont pas produit tous les résultats escomptés. Il est douteux que les mesures adoptées ou en voie de l’être comme les contrats de générations, les accords de compétitivité-sécurisation, la rationalisation des dépenses de l’Etat suffisent à elles seules à redresser la situation. L’action des entrepreneurs, la détermination de la population sont des leviers plus puissants.

Puissent les uns et les autres aimer suffisamment leur pays et être suffisamment en empathie avec les demandeurs d’emploi pour agir en un sens positif plutôt que de se lamenter inutilement ou de condamner de manière partisane. Notre Henri a su mettre un terme aux guerres intestines. Le pays était pourtant dans un bien piteux état.

Redressons-nous avec panache et un peu de sueur, quelle que soit notre religion, notre chapelle ou la couleur de notre chapeau.

– par Paul Itologue