Espoir ?

imgresA l’aube de cette nouvelle année, il est bien difficile d’être optimiste. Tant de difficultés doivent être affrontées : le chômage, la dette, le déficit. Auxquelles s’ajoutent désormais le terrorisme et le dérèglement climatique.

Il est difficile de surpasser le pessimisme du prévisionniste Jacques Attali. Alors, laissons-lui son catastrophisme généralisé. Dans ses vœux aux Palois, Martine Lignière-Cassou rappelle les paroles du Président : « Il nous reviendra de réparer les vivants ». C’est en effet le pays tout entier qui doit montrer qu’il ne cédera pas à la peur et qu’il restera debout. Mais le communautarisme, les foyers de pauvreté, la drogue, la délinquance représentent d’autres obstacles. La xénophobie prospère.
Mais si à Pau il y a eu un récent caillassage des voitures de pompiers, la population n’a pas eu la réaction primaire des Corses. Tant mieux. Mais si cela ne s’est pas produit, c’est peut-être qu’il y a justement fort peu de mixité.

La xénophobie prospère parce qu’il est bien difficile de s’habituer aux noms des terroristes, qu’ils soient ici ou en Irak (faites un test parmi vos proches : citer 3 ou 4 noms de dirigeants de Daesh). C’est aussi parce que l’on constate que ces femmes obèses, venues en France grâce en partie au regroupement familial, ne sont pas plus à même de contrôler leurs enfants que leur santé. C’est aussi parce que le droit du sol ne semble pas avoir un fondement solide au regard d’une adhésion consentie à des valeurs communes. Or l’ambiguité de bien des réactions des populations immigrées au lendemain de la tuerie de janvier n’est peut être pas encore dissipée. Et ce ne sont pas les propos de l’épouse de Sami Amimour, un des tueurs du Stade de France, qui peuvent apaiser (« J’ai encouragé mon mari à partir pour terroriser le peuple français qui a tant de sang sur les mains ». « Je regrette de ne pas l’avoir accompagné à Saint-Denis »)
Les esprits les plus craintifs n’hésitent plus à apporter ouvertement leur voix au Front national et pensent que le problème est dans les burnes (et les utérus) : une natalité plus forte chez les immigrés. Faits vérifiables ? Fantasmes ? Difficile de le savoir car il n’y a pas de données statistiques fiables. Seuls peuvent nous éclairer quelques observateurs avertis et lucides.

Une intense floraison de livres a vu le jour en 2015. Un esprit de dialogue et de lucidité émerge qui peut rendre l’espoir. Une petite sélection suit.

Écoutons notre courage. Apportons notre petite part à l’effort collectif, « la part du colibri » comme le dit Pierre Rabhi. Souvenons-nous de l’apport des étrangers à notre culture, comme le rappellent Alain Minc et bien d’autres. Nous avons des capacités d’adaptation sur lesquelles nous pouvons compter si nous évitons les crispations, si nous avons dialoguer et convaincre. Si des phénomènes planétaires entravent notre croissance (concurrence exacerbée, évasion fiscale, ralentissement dans les pays émergents…), d’autres facteurs se trouvent dans une conjonction exceptionnelle : la baisse du coût du pétrole, le faible coût du crédit, le rapprochement de l’euro et du dollar favorable aux exportations.

Pour les musulmans, Christ est un prophète, et cette année on fête en même temps l’anniversaire (théorique) de leur naissance . Conjuguons leurs paroles de paix et d’espoir.

Paul Itaulog

Crédit photo : acnord.com

Petit florilège
Malika Sorel-Sutter : Décomposition française. Comment on en est arrivé là. Fayard 2015.
Boualem Sansal : Gouverner au nom d’Allah . Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe. Gallimard 2015.
Boualem Sansal : 2084, Gallimard, 2015.
Abdennour Bidar : Playdoyer pour la fraternité, Albin Michel 2015.
Abdennour Bidar : Lettre ouverte au monde musulman, LLL 2015
Malick Bezah : France -Islam : le choc des préjugés. Notre histoire des croisades à nos jours, Plon, 2015.
Maleck Chebel et Christian Godin : Vivre ensemble. Eloge de la différence, Le Livre de poche 2011.
Dahil Boubakeur, Lettre ouverte aux Français, Kero 2015.
Fethi Benslama : La guerre des subjectivités en Islam, Lignes, 2014.

Adonis : Violence et Islam, entretiens avec Houria Abdelouahed, Seuil, 2014.
Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Ahmed Boubekar : Le grand repli, La Découverte, 2015.
Alain Bauer : Qui est l’ennemi, CNRS editions, 2015.
Raphael Lioger, Le mythe de l’islamisation, Essai sur une obsession collective, Seuil, 2015.
Sylvain Crépon, Alexandre Dézé, Nonna Mayer : Les faux-semblants du Front national, Les Presses de Sciences Po, 2015.
Erik Fottorino et al.: Qui est Daesh ? Le 1- Philippe Pey, 2015.
Bernard Godard, La question musulmane en France, Fayard, 2015.
Nilüfa Göle : Musulmans au quotidien. Une enquète européenne sur les controverses au sein de l’islam, La Découverte, 2015.
Gilles Kepel : Passion française. Les voix des cités, Gallimard, 2014.
Alain Minc, Un Français de tant de souches, Grasset, 2015.
et aussi les livres de Michel Houellebecq (Soumission), Yasmina Khadra (L’attentat…), Mathias Enard (La boussole), et… André Conte-Sponville (C’est chose tendre que la vie)

Élections régionales 2015 : Pour qui je ne voterai pas ?

UnknownLe postier m’a apporté les « professions de foi » des candidats aux élections régionales de la future Grande Aquitaine. C’est en toute logique le document contractuel qui nous lie à eux. On sait bien que les déclarations, livrées aux médias, n’engagent en fait que… les quelques électeurs qui les entendent ou les lisent.

Pour ma part, comme je suis un peu borné, seuls quelques « mots clefs » m’intéressent. On les connaît : « transparence, consultation des citoyens, éthique, cumul des mandats, cumul dans le temps et autres du même genre ». Quel lot de bonnes nouvelles, les traditionnelles « professions de foi », apportent-elles à ces nécessités démocratiques ?

Pour le Président sortant du Conseil Régional, Alain Rousset, c’est simple, son « programme » n’aborde pas ces thèmes. Entre nous, il se présente pour la 4e fois. Pour le cumul dans le temps, c’est rapé. Comme pour le reste d’ailleurs.

La profession de foi de sa principale concurrente, Virginie Calmels, ne dit rien, elle-aussi, de concret sur les thèmes évoqués. Au plus, avons-une déclaration : « Avec honnêteté, transparence et engagement, nous sommes debout… » !

Le candidat du FN, Jacques Colombier, lui non plus ne me dit rien sur le sujet. Vraiment rien du tout. D’ailleurs, il ne parle même pas de la région.

Les trois principaux mouvements politiques de la région n’abordent pas mes thèmes préférés. Difficile de leur donner ma voix. (En apparté : Libre à vous de décider que ces engagements démocratiques peuvent être escamotés. Les 3 premiers candidats peuvent alors faire parti de vos choix potentiels !)

Reste les autres listes -qui n’ont aucune chance d’emporter la Présidence de la région- et là, quelques engagements apparaissent. Lol… (Laughing Out Loud – mort de rire littéralement. Super content dans mon cas !)

Yvon Setze pour Debout la France annonce « 10 propositions concrètes et immédiates ». La toute première stipule que « les élus seront payés en fonction de leur présence et de leur travail » et la seconde que « tout élu mis en examen sera suspendu, tout condamné sera exclu ». À croire que Nicolas Dupont-Aignan lit certains rédacteurs d’AltPy ! Mais, n’est-il pas maire à Yerres (Essonne) depuis plus de 20 ans et ne cumule t-il pas ce poste avec celui de député depuis 18 ans ?

« Faisons ensemble », solidarité démocratie écologie, avec Joseph Boussion et Marie Bové, propose 4 engagements qui vont dans le bon sens :
– Zéro ministre député sénateur conseiller départemental maire de ville de plus de 10000 habitants au Conseil Régional.
– Oui aux initiatives citoyennes régionales
– Des budgets participatifs
– Un organisme (composé en partie de citoyens) de prévention de la corruption et d’audit de la dette
De bonnes pistes…

Europe-Ecologie, derrière Françoise Coûtant, offre de « construire des mécanismes de participation directe pour les citoyens et garantir un débat public sur tout projet structurant avec notamment l’instauration de conseils décentralisés et d’un droit à l’interpellation ». Quinzième mesure, elle arrive en dernier. Qu’en penser ?

Le Front de Gauche, avec Olivier Dartigolles, propose 12 engagements. L’avant dernièr stipule : « nous bouleverserons le jeu politique en redonnant aux citoyens les moyens de contrôle, d’expertise et d’interpellation de l’assemblée régionale. » Rien de plus précis. Onzième mesure sur douze. Là aussi, que penser de ce rang du bas du tableau ?

Pour ces deux derniers candidats, Il semblerait qu’il y a un peu de la tarte à la crème avec ces engagements de « participation citoyenne ». Une mesure proposée en fin de programme qui ne mange pas de pain. Qui des deux y croit réellement pour finir ?

Au terme de la lecture des « professions de foi », je suis à peu près certain d’avoir à préparer un bulletin blanc pour le second tour. Pour le premier, ce n’est pas certain à ce jour. Je dois me plonger à nouveau dans la propagande électorale. Un truc m’a peut-être échappé…

– par Bernard Boutin

PS : Parmi les professions de foi, j’ai passé l’analyse des inconnus de l’UPR et celui de Lutte Ouvrière qui m’a trop rappelé les logorrhées sans fin d’Arlette Laguiller.

LE PEN contre LE PEN : une escalade dangereuse.

imgresAprès certains propos tenus à titre personnel, Jean-Marie LE PEN fait l’objet d’une procédure disciplinaire dont les initiateurs n’ont peut-être pas mesuré l’importance des risques qu’elle induit.
En effet, si une sanction était prise contre lui, Jean-Marie LE PEN pourrait saisir l’institution judiciaire d’une action susceptible de durer de nombreuses années. Après le tribunal de grande instance, ce serait la cour d’appel et éventuellement la Cour de Cassation qui auraient à en connaître car les moyens juridiques mis à la disposition de l’intéressé ne manquent pas.
En la forme et conformément à une jurisprudence constante, la procédure disciplinaire doit respecter le principe du  » procès équitable  » prévu par l’article 6 de la Convention Européenne des Droits de l’homme, et les écueils peuvent être nombreux.
L’autorité poursuivante doit notamment tenir un débat public et donc accepter la présence de la presse, ce que ne va manquer de demander Jean-Marie LE PEN, la procédure lui offrant une tribune qu’il n’attendait sans doute pas.
Qui dit débat public, dit aussi lieu public et le siège d’un parti, qui peut refuser d’ouvrir ses portes à tous, ne l’est pas.
Quant au fond, l’éventuelle sanction pourrait susciter de longs débats, car les propos incriminés n’ont pas été prononcés dans le cadre d’une mission représentative du parti. Ils sont le fait d’un adhérent, à titre personnel, et c’est d’ailleurs comme tel qu’ils sont l’objet d’une poursuite pénale sans que le Front National y soit mêlé.
Triste affaire qui déchire une famille, l’histoire ne méritait-elle plus qu’un communiqué rappelant que chacun est responsable de ces dires ou actes ? Sinon la porte serait ouverte à toute institution désirant se séparer d’un membre devenu mal aimé avec tout ce que cela implique d’atteinte à la liberté d’expression.

Pierre ESPOSITO
Ancien bâtonnier du barreau de PAU.

Halte au feu au Front National

FNAprès une première décision suspendant le congrès tenu par correspondance pour modifier les statuts du Front National, la cour d’appel de Versailles maintient à Jean-Marie LE PEN les pouvoirs que la modification avait pour but de lui ôter.
La querelle qui ne se circonscrit pas à lui et sa fille, a pour le militant, une stratégie différente de l’action politique du parti.
Elle n’est pas sans rappeler celle des  » Anciens et des Modernes  » qui agita la littérature française à la fin du 17ème siècle.
Mais était-elle bien utile? L’échec qui frappe ceux qui l’ont initiée interroge sur la lucidité de ces derniers. Ils devaient bien imaginer l’imminence d’une contestation judiciaire et l’éventualité d’un succès de Jean-Marie LE PEN.
Ce dernier sort pour l’instant vainqueur de ce triste épisode ? Ne pouvait-on pas trouver une autre voie pour regretter ses récentes paroles , soit par le silence, soit en rappelant que chacun n’est responsable que de lui-même.

Mais il y a peut-être à la direction du parti des éléments qui ne militent pas pour un apaisement des esprits et les dernières décisions prises pour la direction dans le département des Pyrénées atlantiques, sans l’avis de ses adhérents et même contre l’avis d’un bon nombre d’entre eux, n’en sont qu’une illustration.

– par Jean-Yves LOLLIEROU

Election au Sénat : Le FN rejoint le clan de l’UMPS. Le FNUMPS en prend la suite !

Il y avait ceux qui disaient que le Front National était différent. Certains, de plus en plus nombreux, voyait en lui une alternance possible : jusqu’à 25 % de la population française aux dernières élections européennes. Pour eux, le FN était tout sauf cette UMPS qui nous gouverne depuis si longtemps. Une UMPS aux politiques cumulards, avides de pouvoir, d’honneurs et d’indemnités.

Mais voilà, Marine le Pen vient de dévoiler ce qu’elle est : une « politicienne », comme les autres. Deux des candidats de son parti viennent d’être élus au Sénat et, comme, ils sont tous deux déjà maires – et qu’ils veulent le rester – les voilà donc cumulards. La tare première, que les Français donnent à la classe politique, est donc reprise « à son compte » par le FN, dès que l’occasion se présente à lui ! Le FN : same, same but not that different.

En fait Marine le Pen est politico-pragmatique, voire opportuniste. En novembre 2012, Marine Le Pen, reçue à l’Elysée, demande un référendum sur le non-cumul (source l’Express). C’est au moins clair comme demande. Plus de 90% des Français approuvant la fin du cumul des mandats, Marine le Pen vise plutôt pas mal. On ne peut que l’approuver.

Deux ans plus tard, sa formation voit élire ses deux premiers candidats au Sénat. Les deux sont en situation de devenir cumulards. Rebond de Marine le Pen sur le coup : « « Nous avons clairement dit que nous étions contre le cumul des mandats, mais nous appliquerons le non-cumul quand tous les autres se l’appliqueront aussi ». (source l’Express). N’avons-nous pas déjà entendu cette chansonnette ?

Le FN de Madame le Pen, à l’occasion des élections au Sénat, vient lui-aussi, de rejoindre le clan de « tous les mêmes ». Il se banalise au fur et à mesure qu’il pénètre sous les ors des palais de l’Etat. Est-ce une bonne nouvelle ?

L’UMPS disparait. De ses cendres renait le FNUMPS.

– par Bernard Boutin

crédit photo : sondage Alternatives-Paloises.com

Quels enseignements ?

espositoDés les premières estimations des résultats du scrutin européen en France, donnant un net avantage au Front National divers leaders politiques y sont allés de leur appréciation…

Pour M. FILLON, l’UMP est atteinte dans sa crédibilité.
M. MORIN demande la démission du Président de la République.
M. JUPPE considère que l’UMP doit changer en recréant les bases d’un accord entre droite et centre.
Madame ROYAL analyse le résultat comme un choc à l’échelle du monde ( rien moins !).
Pour le Premier Ministre, « ce scrutin est un choc, un séisme ». Pour lui, « la France doit se réformer. Cela fait trop longtemps, gauche et droite confondues , que l’on évite de traiter les choses en profondeur ».
M. BAYROU, de façon plus simple, déclare que  » les résultats sont la preuve d’une décomposition de la vie politique française ».
Ces diverses approches sont surprenantes dans la mesure où, après nous avoir seriné pendant des semaines que le scrutin concernerait seulement l’Europe, ces braves gens en tirent des conclusions nationales. Fallait-il être naïf pour penser qu’il pouvait en être autrement.
Cela est si vrai d’ailleurs que le Président de la République a décidé de réunir d’urgence une cellule de crise.
Ce n’est donc pas seulement sur l’Europe que les français se sont exprimés ou abstenus. Il faut ouvrir les yeux, c’est bel et bien sur l’état de la France, avec ses problèmes récurrents qui obligent à  » traiter les choses en profondeur », à commencer par la restauration d’une morale politique, car la démocratie est confisquée au profit d’une oligarchie quand près de 20 pour cent des électeurs n’ont que deux représentants à l’Assemblée Nationale, quand les perdants d’une élection ou des traîtres sont recasés au conseil économique social et environnemental ( institution qui ne sert qu’à cela ) ou dans une niche politique peut-être plus juteuse qu’une niche fiscale.
Non, ce n’est pas le Front National qui met le pays en danger, c’est l’autisme et l’aveuglement de ceux qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. On les voit, on les revoit, on entend leur promesses, la courbe du chômage va s’infléchir, les impôts ne vont pas augmenter, tout va aller mieux, en 2015, non en 2016 ou plus probablement en 2017. Comment tous ces permanents de la politique ne voient-ils pas que le séisme ce n’est pas tant le score du Front National, c’est le coup de pied que le peuple leur a envoyé au derrière et ce n’est pas le rassemblement d’une certaine droite et du centre qui changera les choses. Nous n’avancerons pas tant que notre représentation nationale sera construite sur une base bipartite, car aucune ne représentera la moitié du pays. Seules des concessions tenant cas des diverses opinions politiques peuvent ramener un peu de sérénité dans le débat public d’où l’agression devrait être bannie.

– par Pierre ESPOSITO
le 25 mai 2014

Gauche, droite, centre, c’est quoi ?

imagesUn récent sondage nous apprend que 88% des français, sans préférence partisane, déclarent ne pas faire confiance aux politiques de tous bords ! Etonnant ? Droite, gauche, centre , qu’est-ce que c’est ? 

Bien avant d’entrer en primaire, un enfant sait les distinguer, mais en politique c’est plus compliqué. La gauche représenterait les « valeurs de progrès » formule fourre-tout, car il faut d’abord définir le progrès. S’agit-il d’un progrès économique, sociétal, démocratique ? Ce qui peut être progrès pour l’un peut être régression pour l’autre. De son coté, la droite – celle qui a une représentation parlementaire – se fait le chantre des « valeurs communes » héritées de notre histoire spirituelle, religieuse, philosophique, qui serait le soubassement d’une « société plus juste ». Là encore, ce qui sera juste pour l’un ne le sera pas pour l’autre. Mais où tout se complique c’est qu’il y a aussi la gauche de la gauche, la droite de la droite, le centre droit, le centre gauche et, à l’intérieur de chaque positionnement, diverses sensibilités, chaque camp ne voulant pas être trop éloigné de tout ce que peut représenter l’électorat. Et on voit fleurir de nouveaux partis dont les initiateurs méritent d’être félicités pour l’art avec lequel ils usent des qualificatifs « moderne », « nouveau » , « indépendant », « démocratique », « populaire », « centriste » « républicain » ou du substantif « union ».Tout revient à se faire ou se refaire un nom, même à l’intérieur de son propre mouvement car il faut aussi se préparer à une éventuelle primaire !

Mais grâce à ces subtilités et à la souplesse vertébrale de certains, des adversaires de la veille peuvent se retrouver dans un nouveau mouvement, quand ce n’est pas dans un parti qu’ils ont antérieurement combattu quitte à faire un très grand écart. Beaucoup d’électeurs en sont déboussolés, mais les politiques ne perdent pas le nord, leur boussole a toujours une orientation : le pouvoir.

Et puis, pour mieux dérouter l’électeur, on parle de « droite républicaine » sous-entendu celle qui exclut le front national qualifié aussi d’extrême droite. Au demeurant on n’évoque jamais « la gauche républicaine » qui interdirait au parti socialiste de fréquenter « l’extrême gauche ». L’extrémisme ne repose sur aucune valeur objective : c’est une appréciation personnelle et donc subjective. Il n’y a pas de curseur; il n’y a en fait qu’une stratégie pour apeurer l’électeur et cette qualification devrait être sanctionnée car elle est porteuse de discrédit politique, alors qu’elle n’a aucune justification objective… Quant à invoquer la « droite républicaine » c’est d’une habileté démoniaque de la part de la gauche, car elle laisse entendre par là qu’elle respecte cette droite en l’empêchant de se rapprocher du front national qui, lui, ne serait pas « républicain ». Mais alors, de deux choses l’une : si ce parti n’est pas républicain, il faut le dissoudre ; dans le cas contraire, il faut cesser de le diaboliser et c’est à la droite qu’il appartient de le faire, car elle se trouve face à un dilemme dans lequel elle s’est laissée enfermer par « la gauche »: accepter des désistements réciproques avec le front national ou perdre régulièrement les élections, y compris la « présidentielle », comme cela se produit depuis 2007, alors même que la gauche serait minoritaire dans le pays !

– Par Pierre Esposito
Porte parole de PAU BLEU MARINE.

Crédit photo : Marianne.net

Le bal des judas

1762778095Plus qu’un climat délétère, la campagne municipale à PAU nous offre ce que l’être humain peut avoir de plus abject pour conquérir le pouvoir. Tout y est. Une ancienne élue du parti socialiste qui, trahissant ses électeurs, a, il y a quelques années, fait basculer le conseil général de gauche à droite, non sans récompense bien sûr, et se retrouve aujourd’hui à côté de membres de l’UMP qu’elle n’a jamais portés dans son cœur.

Et de leur côté ces derniers qui, comme ESAÜ perdant son droit d’aînesse pour une soupe de lentilles, viennent se nourrir dans la main de celui qui a trahi leur « père », préférant perdre leur âme dans l’espoir d’une douceur qui aura très vite un goût amer, car ils cèdent à un hold-up qui va tout simplement faire disparaître à PAU ce qui restait de leur mouvement, déboussolant ses militants et ses électeurs.

Et puis, il y a ceux qui ont collaboré avec la « maire sortante » et deviennent les adversaires de leurs anciens amis en même temps qu’ils deviennent les amis de leurs anciens adversaires. Et aussi ceux qui se couvrent d’honneurs ou de postes rémunérateurs , voire des deux, pour prix d’une trahison. Ils se reconnaîtront tous .Mais peuvent-ils encore se regarder dans leurs miroirs et surtout nous regarder en face. Il y a tout parce qu’à PAU tout est possible. Notre ville n’a-t-elle pas donné le trône d’un pays catholique à un protestant et celui d’un pays protestant (la Suède) à un catholique !

Mais il y a encore des gens honnêtes et ils sont, heureusement, les plus nombreux.

– par Pierre ESPOSITO
Porte-parole de PAU BLEU MARINE.

Pierre Esposito, porte-parole de Pau Bleu Marine, répond aux questions d’Alternatives Pyrénées

espoAlternatives Pyrénées a souhaité poser un certain nombre de questions – vingt exactement- aux candidats au prochain scrutin municipal. L’objectif est double, d’une part aborder des sujets inédits et d’autre part éviter la « langue de bois ». Pierre Esposito, porte parole de PAU BLEU MARINE dont la tête de liste est Georges de Patchere, répond à nos questions.

Finances

Les impôts locaux. Pensez-vous pouvoir faire baisser la taxe foncière et la taxe d’habitation et dans quels domaines la ville peut-elle réduire ses dépenses ?
Pierre Esposito : pas de réponse sérieuse sans connaître l’endettement  de la ville et la dotation de l’ Etat.

La démocratie participative

– Envisagez-vous que les membres des conseils de quartiers soient élus ?
P.E. : Pas d’élection organisée par la ville.

– Souhaiterez-vous organiser un référendum d’initiative populaire et sur quel sujet ?
P.E. : Un référendum sur tous les projets sur des investissements lourds ou à la demande d’un certain nombre de citoyens (2000, 3000 ?)

– Connaissez-vous les termes de la charte de bonnes pratiques des élus et comptez-vous l’appliquer ?
 P.E. : oui

Grands projets

– Le Bus-Tram.
Avez-vous l’intention de réaliser le projet de l’équipe précédente ?
P.E. : Non, s’il est possible juridiquement d’y mettre un terme.

Les transports urbains peuvent-ils être gratuits ?
P.E. : Pourquoi pas ?

– Le Grand Prix automobile de Pau. La ville de Pau et la CDAPP doivent-elles subventionner cette manifestation ?
P.E. : Bien sûr.

– Les halles. Comment et quand les rénover, les réhabiliter ou les rhabiller ?
P.E. : Il faut consulter les commerçants et les habitants du quartier pour connaître leurs besoins et voir s’ils sont susceptibles d’être techniquement et financièrement mis en œuvre. Il faut surtout éradiquer le quartier d’une population oisive et cause de divers désagréments.

– La caserne Pissard-Santarelli. Depuis 1999, la ville est propriétaire de cet espace de 22 hectares, que faut-il en faire et quand ?
P.E. : Pourquoi pas la foire exposition ?

– La friche industrielle du quartier de la gare. Comment aménager cet espace afin qu’il ne continue pas à polluer la plus belle vue de terre ?
P.E : Immeubles délabrés à raser et voirie à revoir totalement car l’accès au stade d’eaux vives est lamentable.

– La réfection des voies de circulation. Un grand retard a été pris en ce domaine, pensez-vous pouvoir le combler ?
P.E. : oui.

Economie

– Le déménagement du Parc des Expositions. Pensez-vous que cela est nécessaire et où situer le nouvel emplacement ?
P.E. : Voir avec les exposants, ne pas décider pour eux et sans eux.

– Le centre-ville.
Comment dynamiser son activité économique et commerciale ?
P.E. : favoriser des animations organisées par la ville ou les  commerçants.

Quel est votre projet concernant le plan de circulation et le stationnement pour accéder au centre-ville ?
P.E. : Plus de bus, surtout aux heures de pointe et le week-end, améliorer le circuit coxity. Pour le surplus voir avec les services techniques de la ville sur ce qui est possible.

Le palais Beaumont et le centre de congrès. Quel est votre projet les concernant ?
P.E. : équilibrer son budget et en augmenter l’utilisation.

Social.

Les gens du voyage. Quelles dispositions comptez-vous prendre pour être en conformité avec le schéma départemental ?
P.E. : le respecter, sans plus.

Maintiendrez-vous au même niveau les aides aux associations ?
P.E. : Subventions aux associations ayant un but social, une activité sportive, sans affiliation philosophique ou religieuse. S’assurer du nombre d’adhérents des associations pour déterminer leur importance réelle.

CDAPP.

– Si vous êtes élu postulerez-vous pour la présidence de la CDAPP ?
P.E. : Non

– Comment vous situerez-vous par rapport à la LGV et la Pau-Oloron ?
P.E. : Il y a urgence à obtenir la LGV et à améliorer la circulation entre PAU et OLORON avec une 4 voies.

– Pensez-vous que le nombre de grandes surfaces à la périphérie ne peut être augmenté ?
P.E. : Pas nécessaire.

Cumul.

Enfin si vous êtes concerné par les dispositions légales sur le non cumul des mandats, vous êtes invité à nous faire savoir quel est votre choix entre les mandats que vous serez amené à exercer.
P.E. : Pas concerné.

Pierre Esposito,
Porte parole de PAU BLEU MARINE

– propos retranscrits par Hélène Lafon

Pau, adaptons nos transports en commun

busAu palmarès 2013 de l’accessibilité aux handicapés, réalisé par l’association des paralysés de France, Pau arrive en 70e position sur les 96 villes de préfecture métropolitaines. Pour les équipements municipaux et les transports, notre ville obtient une note de 11,5/20. Est-ce étonnant ?

La Coxity, ignore le cœur du centre-ville et s’il n’y a que trois stations pour aller de la place Gramont à la mairie, il y en a 17 pour le trajet inverse. Pourquoi ne circule-t-elle que dans un sens ? Pourquoi jusqu’à 20 heures seulement ? Les palois l’utiliseraient très certainement si elle circulait au moins jusqu’à la sortie de la première séance du CGR Saint Louis (22h15, par exemple).

Quant aux bus, ils laissent de côté certaines zones de la cité. Rien entre le pont du 14 juillet et le pont d’Espagne, entre le nord de l’avenue des lilas et l’avenue de Buros. Sans engager de grandes dépenses, on doit pouvoir améliorer la situation.
Il faut revoir aussi la fréquence des bus le samedi qui est un jour ouvrable, et le dimanche où il n’y en a pratiquement pas.
Par ailleurs, entre 16 et 18 heures, à la sortie des classes, c’est la cohue. On se bouscule pour avoir une place. La solution est simple: doubler ou tripler les rotations.
Enfin, pendant la journée les bus sont loin d’être pleins, parfois un ou deux passagers. Des bus plus petits suffiraient, donc moins de pollution et surtout des économies qui ne semblent pas être le souci de tous les candidats dont certains osent promettre tout à la fois une réduction des impôts locaux et des réalisations pharaoniques.

Nous avons une autre vision de la gestion de la cité. Commencer par réaliser ce qui est simple à mettre en œuvre, réparer rues et trottoirs en premier. Puis ne pas engager la ville dans des dépenses d’investissement importantes et recourir si besoin à un référendum, car en définitive c’est bien le citoyen qui paie.

– par Pierre Esposito