Elections départementales dans le 64 – Lettre ouverte à Marie-Christine ARAGON et Marie-Pierre CABANNE

DSCF3359Suite à votre conférence de presse du 27 février à Pau (*), il me parait utile de revenir sur un des défis que vous avez mentionnés pour la gauche départementale : affronter la crise de confiance des Français vis-à-vis du personnel politique

Vous avez probablement remarqué que le « tous pourris » est autant attribué à la gauche traditionnelle qu’à la droite traditionnelle. Le Front National a le sens de la formule pour cela, en vous mettant dans le même sac : les UMPS.

Parmi mes combats, il y a celui de la Transparence qui, si elle était bien réelle, pourrait rapprocher les électeurs du personnel politique. C’est probablement une condition nécessaire mais certainement pas suffisante.

Je vous ai fait remarquer qu’il était impossible, au citoyen de base, de pouvoir consulter, sur le site du Conseil Général, les orientations budgétaires, le budget primitif complet et le compte administratif complet. Sans parler de l’historique.

Marie-Christine Aragon, conseillère générale du canton de Bayonne-Est, a semblé comprendre cette intervention, confirmant sa difficulté à obtenir des chiffres sur la gestion de la ville de Bayonne. Le problème soulevé par les citoyens serait donc le même pour les élus.

Malheureusement, je n’ai pas entendu un engagement ferme, de l’une ou de l’autre, à rendre publics les chiffres évoqués, d’où cette lettre ouverte.  À quand un engagement du PS 64 à faire une priorité de la Transparence totale pour le C.G. mais aussi dans toutes les collectivités territoriales de notre département ?

Dans cette campagne, la droite n’arrête pas d’affirmer que la gauche a plombé les finances du département. Comment voulez-vous que nous, citoyens, puissions contrôler ces affirmations ? On ne sait pas où trouver les chiffres…

Pour aller plus loin, j’ai voulu revenir sur les voyages à Sydney et à Buenos-Aires d’un certain nombre d’élus et de fonctionnaires départementaux. A vous, qui parlez volontiers des priorités départementales allant à la solidarité, sachez que nous, électeurs, avons du mal à comprendre ce type de voyage. Voyez-vous, il y a de la « difficulté » chez tant et tant de nos concitoyens. Ce n’est pas théorique pour eux. Ils en sont frappés dans leur quotidien. Tous les jours, à chaque instant !

Revenir sur le voyage, du 11 et 14 novembre 2012, à la réserve tropicale d’Iguazu en Argentine, tombait bien puisque, vous-même Marie-Pierre Cabanne étiez du voyage et, sauf erreur de ma part, j’ai même cru comprendre que vous y êtes revenue en été 2014.  Vous nous avez répondu, avec conviction, qu’il y avait des résultats concrets à ces missions, sans nous en dire plus et, tout en vous retournant vers les « médias classiques » pour les appeler à poser, à leur tour, leurs questions – non dérangeantes – classiques.

Pour le voyage à Iguazu, il est bon de rappeler qui composait la délégation de 10 personnes : Georges Labazée PS, Marie-Pierre Cabanne PS, André Berdou PS, Denise Saint-Pé Force64, François Maïtia PS et Francis Courouau UMP, ainsi que Lionel Martinez (cabinet) et Laurence Nemes (coopération décentralisée) plus Anne-Marie Laberdesque et Didier Mélet, deux gardes moniteurs du Parc National. Objectif : échanger sur les expériences entre le Parc National des Pyrénées et la réserve tropicale d’Iguazu.

Au passage, les esprits malins diront que pour éviter des critiques de l’opposition, celle-ci faisait partie du voyage. UMPS avez-vous dit ?

Je me répète : « Êtes vous conscientes que ce genre de déplacement, au frais du contribuable qui croule sous les impôts, accentue encore le rejet par les Français de leur classe politique ? »

Pour ne pas revenir sur le passé, nous ne vous demandons pas les frais de représentations de ces voyages. Ils vous auront certainement fait perdre plus de voix qu’ils vous en apporteront dans l’élection à venir. Mais, pourriez-vous vous engager officiellement pour la prochaine mandature ?

– à rendre public, les orientations budgétaires, le budget primitif complet et le compte administratif complet du conseil départemental à compter des chiffres 2014 et en conserver l’historique.

– à rendre public, comme il se doit dans le monde anglo-saxons ou scandinaves, les frais de représentations des élus de la prochaine mandature et notamment lors de missions du type Sydney ou Iguazu.

Un engagement ferme de Transparence dans ce sens pourrait vous apporter certainement des voix. Soyez pro-actives en matière de Transparence. N’attendez pas la pression des réseaux sociaux.

Le gouvernement Hollande a su mettre la cagnotte parlementaire en ligne et créer la « Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». Les déclarations de revenus et de patrimoine des sénateurs, députés et ministres sont enfin publics. Mais, c’est si peu de chose. Toutes les collectivités de France doivent devenir transparentes pour le bien de notre démocratie. Faisons du 64, un exemple. La balle est dans votre camps (et celui de l’opposition UMP et Force64).

Merci pour votre attention… et pour votre droit de réponse que vous saurez utiliser. Je n’en doute pas…

– par Bernard Boutin
Citoyen freelance

PS : Si vous voulez nous communiquer un bilan sur les objectifs atteints pour notre collectivité suite à IGUAZU2012 et SYDNEY2014, je suis sûr qu’AltPy se fera un plaisir de les publier.

(*) NDLR : conférence de presse de la Gauche Départementale, dont Marie-Christine ARAGON et Marie-Pierre CABANNE sont les porte-paroles de campagne.

Georges Labazée, 72 ans de mandats cumulés, ne se représente pas…

labazee_georges11112dLe Président socialiste du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques a annoncé qu’il ne se représenterait pas lors des élections cantonales de mars 2015. Est-ce une réelle volonté de laisser la place ? ou plutôt l’anticipation d’une probable défaite au niveau du département ? Au delà de ces questionnements, la sortie de M. Labazée du Conseil Général, 39 années après y avoir été élu, est une bonne nouvelle pour le renouvellement en politique, et pose encore une fois la question d’une limitation des mandats dans le temps et dans l’espace.

Professeur des écoles de profession, M. Labazée a débuté sa vie politique aux élections cantonales de 1976 sur le canton de Thèze où il est élu une première fois. Il avait alors 33 ans. il est ensuite réélu 5 fois, la dernière en 2008 où il devient Président du Conseil Général. Mais son tableau de chasse politique ne se limite pas à ses mandats cantonaux, car il fut aussi député lorsqu’André Labarrère entra dans le premier gouvernement Mauroy en 1981 et y resta jusqu’en 1986; il fut élu 4 fois conseiller régional de 1986 à 2010 et devint Vice-Président du Conseil Régional d’Aquitaine; et il fut adjoint au maire de Viven et Président de la communauté de communes de Thèze. Enfin, pour couronner le tout, il devint Sénateur en 2011. Tout cela, sans compter les mandats d’adjoint au Maire de Viven, représente un total de  72 ans de temps de mandats cumulés ! on ne compte pas non plus les multiples mandats et fonctions de Présidence dans des conseils d’administration de sociétés d’économie mixtes, d’associations et de syndicats, qui sont des bons moyens d’arrondir les fins de mois.

L’idéal démocratique est loin, celui d’Athènes par exemple, qui voyait des citoyens tirés au sort pour exercer une magistrature pendant un an, puis revenir pleinement à leur métier qu’ils n’avaient pas abandonné. La vie politique était alors comme un service rendu à la cité, une parenthèse comme le fut en France le service militaire. Certes, la vie politique moderne est plus contraignante et demande un investissement de longues années à ceux qui veulent l’exercer. En ce sens, la professionnalisation et le carriérisme sont quasiment inéluctables dans le système actuel. Mais si tout ceci est dû au système, ne serait-il pas possible de modifier le système, en réduisant par exemple le nombre de mandats successifs à 2, et en limitant le nombre de mandats et de fonctions simultanées, y compris les présidences d’organismes divers, bref en allant plus loin que le minimum syndical proposé actuellement sur le cumul des mandats ?

Car quelle aurait été la conséquence d’une limitation des mandats dans l’espace à un mandat, et dans le temps à 2 mandats successifs pour M. Labazée ? Après un premier mandat de Conseiller Général de 5 ans, il aurait rejoint l’Assemble Nationale en 1981 jusqu’en 1986, avant de prendre un mandat de Conseiller Régional pendant 12 ans. Après un bref retour de 2 ans à son métier de Professeur des écoles, il aurait pu se présenter de nouveau comme Conseiller Général en 2001, pour un dernier mandat jusqu’en 2008. En 2010 enfin, il aurait pu devenir Sénateur jusqu’à aujourd’hui. Au total, M. Labazée aurait effectué au maximum 35 ans de mandat, soit 37 ans de moins que dans sa vie réelle.

Or, ces 37 années auraient été occupées par d’autres personnes, au moins 3 et sans doute plus. Les centaines de politiciens dans la situation de M. Labazée, auraient donc laissé la place à plusieurs milliers de citoyens à l’échelle nationale. Ces citoyens auraient eu d’autres compétences, auraient été de générations, de sexe et de milieux différents, et auraient eu d’autres idées et valeurs. Ils auraient nécessairement contribué d’une part à une plus grande richesse des idées, et surtout à ce que les français se sentissent mieux représentés par la classe politique.

Alors, finalement, il importe peu de savoir si M. Labazée s’est subitement pris d’une envie de « lever le pied » et de se « contenter » de son mandat de Sénateur, ou s’il a eu peur d’une défaite électorale départementale en 2015. Il importe de savoir qu’il va enfin laisser la place et permettre à notre démocratie départementale de se renouveler et de s’oxygéner… un tout petit peu. Il importe aussi que le gouvernement et les élites politiques s’aperçoivent que notre démocratie a un besoin urgent d’être rénovée afin qu’elle soit ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être : l’expression de la société et du peuple en mouvement.

Par Emmanuel Pène – le 18 janvier 2015

Twitter @epene64

Pays de l’Adour : mouvement de balancier

Forum Béarn-bigorreIl a fallu que les Basques la « jouent perso » en demandant un statut particulier, sans consulter leurs partenaires béarnais du Conseil Général, pour que ces derniers, piqués à vif,  se tournent vers les Bigourdans. Une volonté d’aller vers l’ouest pour les uns qui, par ricochet, crée une volonté d’aller vers l’est, pour les autres.

Si les Basques ont réuni presque toute leur classe politique sur le projet de statut particulier pour le Pays Basque, c’est au tour des Béarnais et des Bigourdans de lancer une nouvelle initiative qui va faire couler beaucoup d’encre parmi le microcosme local.

En effet, mercredi 3 juillet 2013, se tiendra à la CCI de Tarbes Hautes-Pyrénées, un  » Forum économique  » intitulé  » Vers une métropolisation Béarn-Bigorre ? « , organisé conjointement avec la CCI Pau Béarn.

L’idée est lancée et, comme nous sommes à la veille d’une élection et que le sujet est de prime abord très consensuel, la classe politique et économique, béarnaise et bigourdane, sera largement présente.

Parmi les annoncés pour les Béarnais, on peut citer : Martine Lignières-Cassou, David Habib, Georges Labazée, Christian Laine, Patrick de Stampa, Jean Poulit, Pierre Saubot etc.

Du côté des Bigourdans : Gérard Trémège, Jean-Pierre Artiganave, Michel Pélieu, François-Xavier Brunet etc.

Seront aussi présents Alain Lamassoure, qui a la particularité de siéger au tour de table basque pour un statut particulier, et des représentants du monde de l’économie, du tourisme et de la culture : Jean Philippe, Marc Bélit, Jean-Paul Betbèze, Isabelle Pélieu, Chantal Manescau etc.

Beaucoup de personnalités qui se retrouveront autour de 5 tables-rondes. Voir le programme ci-dessous.

Si l’intitulé  » Vers une métropolisation Béarn-Bigorre ?  » est attirant. Il s’agit là avant tout d’une première étape qui en appelera de nombreuses autres avant que les relations entre Béarn et Bigorre ne deviennent beaucoup plus profondes, un objectif « normal » tant les similitudes et proximités territoriales sont fortes. Reste à démolir les murs invisibles (administratifs ») entre ces deux territoires.

AltPy sera présent à Tarbes le 3 juillet et rendra compte d’une belle initiative à mettre au crédit des Présidents des deux chambres de commerce.

– par Bernard Boutin

PS : le lien pour s’inscrire au forum : ICI

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Mais qui va siffler la fin de la récré ?

imagesLe 27 avril dernier se sont tenus à Bayonne les états généraux de la collectivité du Pays Basque. Ils étaient 500 venus d’horizons divers à vouloir mettre en place une collectivité territoriale à statut particulier. Mais que veulent-ils ? Qui va leur dire que la République ne peut s’accommoder de tels dispositifs ?

 Comme l’a écrit Bernard Boutin dans son article intitulé « Pays de l’Adour : Catastrophe à venir ? »  du 1er mai 2013, il y a en effet lieu de s’interroger sur les buts poursuivis par cet aréopage né de politiques aux ambitions personnelles mal dévoilées. Même s’ils se targuent d’une diversité à la fois politique, économique, sociale et culturelle, les buts poursuivis s’apparentent davantage à une savante langue de bois qu’à un réel programme.

Jugez-en à partir de ce qui est écrit dans le manifeste des 500 pour la collectivité territoriale Pays Basque, rien que ça : « Parce que le Pays Basque, par son identité, son histoire, ses spécificités géographiques, socio-économiques, veut enfin pouvoir développer ses propres politiques publiques comme le font tous les autres territoires de la République. Il est temps que soit entendu ce besoin profond de reconnaissance. »

 La devise affichée est : « Une collectivité territoriale maintenant ». Pourquoi pas, s’il suffit de le décider à ce niveau ! Dans mon quartier nous faisons le projet de créer une commune indépendante, comme à Montmartre, avec des pouvoirs que nous serons les seuls à définir. Mais au-delà du folklore qui reste après tout intéressant, et même s’il n’est pas question d’ignorer l’identité basque, ne serait-il pas venu le moment de s’interroger sur ce département bicéphale ? Rappelons qu’il y a deux universités, deux Chambres de Commerce et d’industrie, que le Conseil Général est fortement décentralisé à Bayonne  et que tout cela finit par coûter inutilement cher au contribuable.

Nulle part ailleurs en France, n’existe une situation comparable.  Au moment où, fort justement, le débat de plus en plus évoqué, porte sur l’amoindrissement du mille-feuille administratif n’y aura-t-il personne pour dire ça suffit, maintenant vous avez assez joué, il y a des choses plus importantes à traiter ?  Le principe républicain de l’unité de notre pays en fait partie.

Le Ministre de l’Intérieur s’est prononcé, nous attendons d’entendre sur le sujet les politiques locaux, j’écoute et n’entends pas grand-chose de la part de Georges Labazée, de Martine Lignières-Cassou et de David Habib.

                                                                                                                                                                                                      Pau, le 8 mai 2013

                                                                                                                                                                                                      Par Joël BRAUD