«En France, les mots ont plus d’empire que les idées.» George Sand: Indiana.

Capture«Lorsqu’un peuple ne sait plus très bien ce qu’il est et où il va, il a une fâcheuse tendance à devenir inintelligible. Les lettrés se plaisent alors à jouer avec les mots et les choses simples de la vie, ils deviennent la plupart du temps incompréhensibles.» Xavier Guillou

Devenir inintelligible c’est perdre des valeurs, donc du sens et les capacités de progresser.

Dans la langue officielle, le «mot» est galvaudé: «Le mot ne montre plus, le mot bavarde, le mot est littéraire, le mot est une fuite, le mot empêche le silence de parler, le mot assourdit…» Ionesco, (Journal en miettes).

Dernièrement, à propos des nouveaux programmes scolaires, il est recommandé aux enseignants des classes de CP, CE1 et CE2 d’appliquer des apprentissages pensés de manière “spiralaire et curriculaire”. Pour les disciplines sportives, au fait de courir, les nouveaux programmes préfèrent l’idée de “créer de la vitesse”. Même chose pour la nage en piscine désignée comme un déplacement “de façon autonome dans un milieu aquatique profond standardisé ” !!!

 Le mot bavarde !! Sénèque, avant l’heure, avait très bien illustré ce propos lorsqu’il disait que :

« le Sénat, face aux barbares, passait son temps à se réunir pour discourir mais ne décidait plus»

Actuellement, il n’y a pas qu’au «Sénat» !!! Nous faisons réunions, colloques, G8, G20.., symposiums, commissions, débats, comités d’étude, de pilotage, des évaluations, des discours, des promesses, des forums ; on s’est occupé jadis de la valeur des chaussures et de la montre des représentants de la nation…; des armées d’experts essayent d’expliquer aux pouvoirs publics et privés comment s’occuper avec de nouveaux jeux de mots.

Notre société a peur, doute, fait la politique de l’autruche en masquant la réalité ; elle joue avec des mots qui se contredisent: réconfort passager et illusoire. On parle de fondamentalisme tolérant, de croissance nulle. L’oxymore consiste à associer deux termes contradictoires : «obscure clarté» déclamée par le Cid, «silence assourdissant» de Baudelaire, passer «une nuit blanche», Molière dans son Malade Imaginaire parle de «jeune vieillard». La Fontaine prétend que sa tortue «se hâte avec lenteur». Le Colonel Chabertde Balzac est confronté à «une sublime horreur» Les«splendeurs invisibles» et les «tendresses bestiales» sont de Rimbaud.

Cette figure de rhétorique souvent employée par les poètes, pour révéler le paradoxe d’une situation, est très utilisée par les technocrates qui en usent et en abusent. On évoque un «patriotisme économique» : les échanges marchands et financiers, mondialisés et globalisés, prennent la forme d’opérations dématérialisées s’affranchissant de la notion de territoire. Cela n’a rien à voir avec la défense de la patrie. Le «développement durable» est devenu un titre de noblesse; employé à toutes les «sauces», c’est un signe de sérieux, de responsabilité, de respectabilité, de vertu, au service de la planète (qui s’en moque complètement !!). En fait, l’objectif est une croissance soutenable. C’est un non-sens. La croissance ne peut pas être infinie, le soutenable a des limites.

Les scientifiques du MIT, dès 1972, avaient raison, les mots «croissance perpétuelle» constituent un oxymore !

On n’hésite pas à détricoter les engagements pris. Par exemple les zones Natura 2000 peuvent être affectées par des autorisations de destruction d’espaces protégés accompagnés de mesure de «compensation»(!!!!) rendues indispensables pour la réalisation «d’aménagements» !! L’interdiction d’épandage de pesticides est accompagnée d’une série de possibilités de dérogation la rendant inefficace.

On pourrait aussi citer : «libre-échange», «égalité des chances» ! Comme si la chance avait des vertus égalitaires ! Pour Pasteur la chance, c’est 95% de travail et seulement 5% de hasard !

Une réflexion de Méheust porte sur la crise écologique actuelle. «Le Grenelle de l’Environnement, dans l’esprit de ceux qui nous dirigent, vise essentiellement à promouvoir une écologie libérale, une écologie «reprofilée» pour être consommable par le marché.» Le nerf de l’entreprise est de graver dans l’esprit du public l’idée que l’écologie est compatible avec la croissance, et mieux, qu’elle la réclame. Malgré les efforts des industriels et autres lobbies, pour nous en persuader, (les pesticides, les herbicides… sont des produits phytosanitaires !) «le marché» n’est pas «éco-compatible» ; malgré les agro-carburants, la crise écologique continuera son chemin. Les«écolo technocrates» parlent «d’espaces verts» à «gestion différenciée». Autrefois on disait parcs et jardins ! Ils évoquent les «corridors écologiques», «un niveau de naturalité», de services rendus par la biodiversité pour des plantations d’espèces exotiques inadaptées aux espèces animales autochtones et capables de transmettre des invasifs! Écologie et nature sont à redéfinir !!

Forgés artificiellement, les oxymores fusionnent deux réalités contradictoires : silence éloquent, agriculture raisonnée, flexisécurité, moralisation du capitalisme, immigration choisie, discrimination positive, laïcité positive, guerre propre, voiture propre, croissance verte, fonds de placements éthiques, etc. La production et l’usage cynique, sans précédent dans la démocratie française, d’oxymores à grande échelle, n’ont jamais été aussi importants, «Ils favorisent la destruction des esprits, deviennent des facteurs de pathologie et des outils de mensonge». Meheust (La politique de l’oxymore. Ed. La découverte)

L’étymologie grecque d’oxymore est «folie aiguë» !!!

Les banques proposent à leurs clients des«livrets de développement durable» ! Le canard évoque «le vice des «factures vertes». Orange, EDF et les banques, tous ces «géants verts», sont pris d’une fièvre écologique. Ils poussent à la facture électronique qu’ils présentent comme un geste en faveur de la planète. En fait, le passage du papier au numérique fait gagner 50 centimes par relevé. Orange, par mois, économise ainsi 234 millions d’euros. EDF envoie 115 millions de factures chaque année. Les banques expédient 1 milliard de relevés par an : gain potentiel : 500 millions d’euros. Pures motivations écologiques ? Plutôt économies pour les actionnaires ! France Nature Environnement fait remarquer qu’en contrepartie, une connexion sur Internet est énergétivore et les économies de papier nulles, quand le client imprime, par sécurité, des factures à conserver ; mais ce n’est pas le même qui paie !

Il y a tout lieu d’être pessimiste, quand un phylum est entré dans une spécialisation, il ne fait jamais machine arrière, il s’hyperspécialise jusqu’à l’inadaptation irréversible avec le milieu. Les grandes mesures dîtes de «développement durable» n’ont d’autre ambition que de reculer l’échéance.

A Aix en Provence a eu lieu, en 2013, la treizième rencontre économique organisée par une association libérale bon teint, le cercle des économistes. Une centaine d’étudiants de 18 à 25 ans devait expliquer leur vision du monde. «le Monde» en avait publié une copie.

Cet étudiant rejettait sans hésiter la quête obsessionnelle de la croissance économique au détriment de tout le reste. Il ajoutait que les gens de son âge n’acceptent pas que la vision de l’homme soit réduite à celle de l’Homo oeconomicus. Ils mettent plutôt en avant le bonheur, le bien-être social et la qualité de vie.

Si pour Aristote:«entre deux maux, il faut choisir le moindre», n’attendons pas ce choix cruel et suivons P.Valéry quand il suggère «qu’entre deux mots, il faut choisir le moindre». Choisissons celui qui a le plus de sens, d’espérance et d’avenir.

– par Georges Vallet

crédit photos; photo-libre.fr:  Le Clair-obscur

«Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?» (C.Perrault)

Gvallet«Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?» (C.Perrault)
«Je me crains de quelques grands désordres !» (Henry de Laborde Péboué)
Un questionnement pas inutile à l’aube des élections européennes.
En effet, comme Dieu, pour Pierre-Simon Laplace, la Nature devient de plus en plus une hypothèse dont on peut se passer !

Comme jadis le citoyen Laplace, des chercheurs présentent, depuis pas mal d’années, une réactualisation de l’«Exposition du système du monde» à nos dirigeants, aux médias, au citoyen de base.

Parmi nos responsables, pour des raisons électoralistes, certains évoquent, avec une vraie fausse conviction, l’intérêt qu’ils y portent. Il a même été constitué, jadis, une publicité hypocrite pour valoriser la notoriété de l’auteur ; c’était le «Grenelle de l’Environnement». Ces rencontres, réparties en trois périodes, devaient déboucher sur des accords permettant la réalisation d’un soi-disant développement durable en restaurant la biodiversité, en diminuant le rejet des gaz à effet de serre et en améliorant l’efficience énergétique.

Bon nombre de participants, sincères, ont cru à la volonté de changer quelque chose et ont donné beaucoup de leur temps, de leur compétence, de leur argent, pour apporter le maximum de participation positive. Les résultats débouchèrent sur une grande désillusion, les engagements pris n’ayant de valeur, la suite le confirmera, que pour ceux qui voulaient bien y croire.

  • La biodiversité n’a cessé de diminuer sous la pression conjuguée de l’urbanisation, de la pollution, de l’agriculture industrielle….
  • L’émission des gaz à effet de serre n’a jamais été aussi abondante.
  • Les dépenses énergétiques sont en plein essor.

Assez rapidement, «l’environnement commença à bien faire» et les objectifs étaient repoussés à chaque fois «à plus tard» ! En effet, la priorité, toujours prioritaire !, est d’inverser la courbe du chômage (en supprimant des postes nous affirme-t-on !!! Curieux !!!) ; il faut donc permettre, par tous les moyens, le redémarrage de la croissance quantitative. Tous les obstacles à l’amélioration de la compétitivité économique, aussi bien au plan social qu’ environnemental doivent être ignorés.

Tout le monde l’affirme, sauf des irréductibles, pas tous Gaulois d’ailleurs, qui voient plus loin que leur compte en banque (pas toujours localisé en France!) ou que la fin de leur mandat.

C’est le déni officiel du lien réciproque, on ne peut plus étroit, qui existe entre crise économique, crise écologique et crise sociologique.

Depuis quarante ans il a été souligné, en vain, par les scientifiques et les philosophes.

«La croissance pour la croissance, c’est l’idéologie de la cellule cancéreuse. Elle se suicide, elle et sa descendance, en faisant disparaître l’être dont elle est issue et qui la nourrit.» (Edward Abbey. Une analogie redoutable).

Continuer dans cette voie, c’est promouvoir une aggravation de plus en plus grande des conditions de vie dans tous les domaines : politique nationale et internationale, social, professionnel, familial, climatique, alimentaire, santé…

Quelques exemples dus au mépris environnemental, parmi une infinité d’autres !

Les seuils de dangerosité, dans tous les domaines, ne sont pas évalués ou sous-évalués, ne tiennent pas compte des effets d’accumulation, des effets de groupe…On les adapte même aux nécessités de la croissance en les augmentant pour qu’ils ne soient plus dangereux ! L’évaluation est faite par le producteur car il est bien connu que son «honnêteté» n’hésiterait pas à arrêter la production si les tests à long terme s’avéraient mauvais ! Servier et autres confirment cette morale !!!

Dernière nouvelle du 29 avril dans la presse :

Des mèches de cheveux de 30 enfants de 3 à 10 ans, vivant dans des zones agricoles , ont été prélevés afin de mesurer le niveau d’imprégnation aux pesticides : «On a cherché une cinquantaine de molécules différentes et on en a trouvé plus de la moitié par enfant, un véritable cocktail de pesticides» (F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures, l’association qui a commandé l’étude). « Un effet cocktail qui n’est pas pris en compte dans les évaluations ». Des pesticides interdits d’usage en France depuis des années ont même été retrouvés (rémanence) dans les échantillons.

Or, on contourne l’interdiction d’épandage de pesticides en décidant des dérogations !

Les zones Natura 2000 peuvent être affectées par des autorisations de destruction d’espaces protégés en les accompagnant de mesures dites de «compensation pour la réalisation d’aménagements dits économiquement indispensables ! Compensation !!, le grand mot, «réconfortant» pour le petit peuple, qui laisse supposer qu’en remplaçant, par exemple, une zone marécageuse par une zone aride de même superficie, cela revient au même ! J’ai vécu une telle opération, il y a fort longtemps, lors de la construction du barrage sur le Verdon dans les Alpes de Haute-Provence. Pour la mise en eau, on avait déplacé les agriculteurs des terres riches de la vallée qui allait être inondée, en amont du barrage, en leur attribuant, «en compensation», des terres de la garrigue ultra sèche du plateau dominant la vallée !!

On prend soin de ne pas supprimer les niches fiscales en faveur des pollueurs :

  • exonération de la taxe intérieure sur l’énergie pour l’aviation.
  • taux réduit pour le fioul utilisé comme carburant.
  • remboursement partiel de la taxe intérieure sur l’énergie pour les routiers «sympas».
  • défiscalisation partielle des agrocarburants.
  • TVA à taux réduit sur les engrais…….

Au total, ces avantages concédés à la pollution représenteraient chaque année plusieurs milliards d’euros en moins pour l’Etat.

Pourquoi les mesures indispensables ne sont-elles pas prises?

D’une part ces mesures seraient un obstacle au développement économique souhaité.

D’autre part, toutes ces activités économiques favorisent la pollution et le réchauffement climatique, or, le PIB comptabilise toutes les activités économiques en particulier celles qui découlent :

  • Des calamités climatiques : constructions ou reconstructions après les tempêtes, les ouragans, les inondations, les incendies de forêts…
  • De la pollution de l’eau de l’air, du sol : traitements des déchets, de l’eau, dépistage et traitements des allergies, cancers, troubles de la reproduction, des épidémies…

«Croître et multiplier» la production et la consommation, sans se soucier des retombées sociales dramatiques, est dû à une volonté délibérée. Les grands supporters de la croissance durable sont des êtres intelligents et calculateurs ; ils savent très bien que ces calamités et dommages, en pleine croissance !, sont une des pistes, inavouée car diplomatiquement inavouable bien sûr, pour que le PIB et les profits redémarrent ; c’est d’ailleurs en bonne voie en y ajoutant :

  • Les activités spéculatives dues à la raréfaction des ressources.
  • Les tensions mondiales (armement) et les guerres locales qui se multiplient souvent pour la maîtrise des ressources énergétiques et de l’eau.

Voilà pourquoi il n’est pas question, bien au contraire, d’envisager les mesures évidentes qui assureraient non pas le développement durable mais l’équilibre durable.

Le programme d’action communautaire pour l’environnement est une source considérable d’emplois, il couvre aussi bien l’air, le milieu marin, la prévention et le recyclage des déchets, l’utilisation durable des ressources naturelles, le milieu urbain, les sols….

Un état seul ne peut que montrer le chemin, l’Europe est le passage obligé pour corriger ces comportements suicidaires. Ses pouvoirs sont immenses mais ses dirigeants sont majoritairement les grands prêtres du libéralisme, les sacerdotes du culte de la croissance. S’abstenir de voter ou choisir ceux qui veulent détruire l’Europe est une très lourde faute ; il est indispensable de profiter de cet avantage pour désigner massivement ceux (sur les 24 listes promises j’en ai finalement trouvé une !) qui s’engagent à peser pour promouvoir une autre Europe, celle du citoyen européen soucieux de la vie saine de ses descendants et non des intérêts des paradis financiers.

– par Georges Vallet

crédit photos: lamauvaiseherbe.net

Célébrons, célébrons ! Mais en reste-t-il quelque chose ?

imgresLes journées nationales françaises sont, elles, en pleine croissance : on a instauré la journée nationale des gauchers (13 août), des hépatites (19 janvier), de la chips (22 janvier), du sommeil (19 mars), du fromage (8 avril), de l’égalité salariale, entre hommes et femmes (7 avril), de la mère, grand-mère, grand-père, de la femme……

Certains domaines, 7 fois plus importants sans doute (!), donnent lieu à une semaine nationale : la francophonie, la lecture, le redressement productif, les personnes handicapées, le diabète, la langue française,…… et,

du 1er au 7 avril, celle du développement durable !

Je n’ai pas fait l’intégralité du recensement mais je me demande s’il reste encore des périodes disponibles pour en ajouter !

Autant de rappels éphémères, au mieux pour se donner bonne conscience !

Cette semaine du développement durable à laquelle Pau participe depuis 5 ans est passée inaperçue ; il y a plus important paraît-il ! Il y a eu des animations, balades, expositions, colloques, concerts, dégustations…., en bref, tout ce qu’on imagine bon de faire pour que la croissance soit durable ! D’ailleurs, tout semble avoir été prévu pour attirer le consommateur «de développement durable» plutôt que l’acteur efficace d’un changement !

Pour divertir, on apprend à élaborer des soupes que la plupart des familles n’ont plus envie ni le temps de faire ; certains, c’est vrai, restent adeptes, car pratiques, des soupes chimiques pleines de sel, glutamates ou autres ingrédients «inconnus» dont on peut, quand on est myope seulement, parfois, lire le nom sur le sachet !

Cerise sur le gâteau, on peut s’engager dans des trocs de graines à semer sur le balcon de son appartement, une démarche on ne peut plus positive pour le développement durable !

A l’heure où on dénonce les retombées polluantes du chauffage au bois, la chaufferie bois du hameau a servi d’exemple à la bonne orientation de la transition énergétique paloise. Heureusement, comme rien n’est jamais entièrement négatif, la centrale photovoltaïque du Zénith a été mise en exergue. Une bonne pub car il y a bien d’autres toits disponibles à Pau pour des panneaux solaires ou photovoltaïques.

C’est silence et bouche cousue dans les médias, Bayrou grimpe dans les sondages ! D’ailleurs peu de gens sont sensibles aux vraies questions et aux vraies réponses !

Les tempêtes sont passées, la politique politicienne est au cœur des préoccupations, pour le moment !

Un mois environ après les pics de pollution, alors que l’on en connaît très précisément les causes majeures et les remèdes, on n’a aucune intention de les atténuer ou de les supprimer; on se demande, en dehors des retombées commerciales, à quoi peut bien servir encore le rituel de la « Semaine du développement durable » !

La grande leçon que l’on peut tirer, 6 ans après les grands serments du Grenelle de l’Environnement est que l’objectif fixé est dorénavant que l’adaptation doit l’emporter sur la prévention.

Les grandes fonctions biologiques, devront, dans l’avenir s’exercer… en alternance !

  • On pourra émettre, sans problème, des particules fines et des Nox mais chacun à son tour.
  • On pourra respirer profondément, faire des exercices, mais uniquement dans les régions et les jours où les panaches de polluants seront limités légalement.
  • Sortir les bébés dans les parcs et les jardins ? Pas de souci, mais les matins impairs, quand les voitures particulières, les 4×4, et les camions qui roulent tous au gazole seront interdits ou contournés.
  • L’utilisation des pesticides et des perturbateurs endocriniens sera, comme pour l’arrosage du maïs, soumise à un cahier des charges et mutualisée pour que chacun ait son heure et son jour de droit à polluer, en tenant compte de l’alternance des jours avec et sans !

La mère des batailles ne serait donc plus vraiment de traquer à la source le poison de l’ozone, du dioxyde d’azote et des particules fines mais d’aménager les peines de ceux qui toussent, mouchent, pleurent et risquent de contracter une maladie chronique.

Au terme de cette semaine pour un développement parfaitement non durable qui signe la faillite des politiques publiques sur la qualité de l’air, les plus hauts responsables de ce pays ont même eu l’humour de se féliciter du civisme de nos compatriotes !!!!

Les politiques, les ingénieurs….., ne manquent pas d’idées, des programmes, bien modestes, étaient prévus mais, pour les applications, du fait des pressions, on est loin de la coupe aux lèvres !

Par exemple:

  • Les Zapas, Zones d’actions prioritaires pour l’air, devaient être mises en place; elles ne l’ont pas été dans les huit principales villes françaises retenues car c’est trop compliqué et trop stigmatisant. Ce dispositif qui donne de bons résultats en Italie, en Allemagne, en Angleterre ou dans les pays scandinaves n’est pas transposable chez nous !
  • L’écotaxe poids lourds devait précisément financer, dés cette année, à raison de 1,15 milliards d’euros par an les infrastructures (voies ferroviaires et fluviales) des transports collectifs. Bilan ? Reporté sine die, mise à plat pour la nouvelle ministre, à la suite des manifs bretonnes alors que cela marche en Suisse, en Autriche, en Allemagne en République tchèque ou en Slovaquie !
  • Dans le domaine des ordures, la transformation des déchets en ressources ne suit pas le rythme de production ! Plus on trie, plus on recycle (40% des emballages ménagers en plastique seraient aujourd’hui effectivement recyclés), plus sont livrés aux incinérateurs ou à l’enfouissement !

D’après Guillaume Malaurie dans le Nel.Obs ;

  • Le Directeur d’Eco Emballages Eric Brac de la Ferrrière soutient que les bouteilles d’eau en PET ont perdu 40% de leur poids depuis 2007.

Encore une dizaine d’années et il n’y aura plus de bouteilles en PET, la vraie solution qui était à prendre tout de suite !

  • Les récents déodorants compressés de Rexona, Dove ou Monsavon sont deux fois plus petits que les modèles précédents, ils utiliseraient moitié moins de gaz, un quart d’aluminium en moins avec la même efficacité !

Encore de nouveaux modèles et il n’y aura plus de déodorants du tout, une bonne nouvelle pour la santé de la peau!

Et pourtant! Si on avait vraiment la volonté de faire du développement durable les solutions ne manqueraient pas !

D’une façon générale, au lieu de la stimuler, c’est une baisse de la consommation dans tous les domaines qui serait souhaitable, en instaurant, en priorité, une taxe carbone sur la consommation.

Plus concrètement, sur le terrain:

>Promouvoir la gratuité des transports en commun et des parkings périphériques.

>Mettre en place un péage à l’entrée des villes importantes comme le font certaines villes européennes.

>Limiter la vitesse sur les routes.

>Prendre des mesures dissuasives vis-à-vis du fret par la route et incitatives pour le fret ferroviaire.

>Restreindre l’activité industrielle polluante et la consommation énergétique des ménages grâce à du matériel plus durable et plus performant énergétiquement.(obsolescence !)

>Favoriser l’investissement dans l’industrie et l’économie vertes créatrices d’emplois.

Des mesures radicales, prises en urgence en plein pic de pollution, ce n’est que du dépannage. Il faut pérenniser des mesures énergiques, car, compter sur la pluie ou le vent pour continuer à polluer, ce n’est pas la solution!

Signé Georges Vallet

crédit photos: chaunu.fr