Une passerelle pour tous

Bravant le froid et l’humidité plus de 150 personnes se sont réunies dimanche matin au pied de la passerelle de Mazères qui, hasard du cadastre est en fait sur le territoire de Bizanos. Pour la plupart il s’agissait de cyclistes mais il y avait des handicapés désolés eux aussi de ne pas pouvoir accéder à ce nouvel équipement. Le but de ce rassemblement était de protester contre le fait que ce franchissement qui doit relier le chemin Henri IV à la piste cyclable qui longe le Gave ne soit pas adapté aux cyclistes et aux handicapés moteurs. Un dévers important entre les rives sud et nord oblige en effet à utiliser un escalier de plusieurs dizaines de marches, impossibles à franchir si on est en vélo sauf bien sûr pour les athlètes qui, comme dans les cyclo-cross, porteront leurs engins sur l’épaule.

Personne ne conteste l’utilité de ce nouveau lien entre les deux rives du Gave, par ailleurs plutôt harmonieux. Mais tout de même, le fait que l’on n’ait pas songé aux cyclistes et aux handicapés est assez significatif du peu de cas fait dans l’agglomération paloise de leur sort. D’une manière plus générale cela pose le problème des déplacements dans la cité. Si on veut limiter l’accès du centre aux voitures -pourquoi pas !-, il faut envisager des solutions alternatives et faciliter l’accès et la pratique du vélo. C’est le bon sens. Or dans les faits ce n’est pas ce qu’on nous propose. Ou du moins cela n’apparaît pas comme une préoccupation majeure de nos édiles.

On sait que la ville de Pau est divisée en deux en raison du coteau à grimper (la « haute plante ») et tous n’en sont pas capables. Rien n’est prévu pour franchir cet obstacle naturel hormis le funiculaire où trois places amovibles sont réservées aux deux roues. C’est bien peu… Une fois en haut attention ! Comme l’indiquait un quotidien local les cyclistes sont désormais sanctionnés pour avoir commis des infractions. Tout cela n’est pas très encourageant d’autant que les pistes cyclables sont mal matérialisées et dans les faits tellement dangereuses que beaucoup ne s’y risquent pas. Aller de Jurançpn à la médiathèque de Pau, par exemple, cela relève de l’exploit. Plusieurs accidents le prouvent, hélas.

Phébus, le future tram-bus, qui met la cité sans-dessus-dessous fera-t-il une place aux vélos ? Résoudra-t-il les problèmes de circulation dans Pau ? Peut-être et il ne faut pas faire de procès d’intention. En tout cas il y a des mesures très concrètes, simples, symboliques, immédiates qui peuvent être prises comme rendre cette passerelle de Bizanos –c’est ainsi qu’il faut l’appeler !- accessible à tous : à pied comme en deux roues.

Pierre Vidal

Crédit image : Pau à vélo