Votre patrimoine

Rassurez-vous, je ne vais pas enquêter sur vos biens pour le compte du fisc. Je vous livre une simple réflexion à la suite des Journées européennes du patrimoine.

C’est une excellente chose que de faire découvrir au public des lieux précieux, ou de lui rappeler leur existence. Même si ce sont souvent des bâtiments privés, ils font partie de notre paysage, de notre culture. Et nous pouvons nous réjouir que le temps, les intempéries, les conflits les aient (au moins en partie) préservés. Mais cette préservation, quasi miraculeuse si on la compare à la durée de vie limitée de nos appareils et de nos HLM, est le fruit d’efforts qu’il faut saluer.

Certes, la puissance publique intervient dans bien des cas. Mais elle ne peut suffire à tout. Lors de la visite d’un château nous avons pu entendre la plainte des propriétairesᅠ: « Nous avons eu la visite des monuments historiques. Mais ils ne sont pas montés à l’étage».  Étage qui est pourtant d’allure princière et qui a demandé bien du travail. La démarche peut paraître étrange, car l’endroit est plutôt isolé et peu facile d’accès. Quelques marches à gravir dans un escalier superbe orné de sculptures en tuf n’auraient pas constitué un effort supplémentaire excessif. Des experts avaient prédit en 2000 que le bâtiment ne tiendrait pas encore cinq ans si des travaux n’étaient pas entrepris…

Mais force est de constater que les propriétaires de telles demeures ne sont pas toujours à même de répondre à la curiosité des visiteurs. Outre les connaissances techniques qu’ils doivent réunir pour veiller à la bonne tenue de leur bien, il leur faudrait des connaissances historiques qu’ils n’ont pas le temps d’acquérir.

Aussi, on peut se demander si des amateurs éclairés ou des étudiants en histoire ou en histoire de l’art ne pourraient pas prendre le relais et s’investir dans des recherches dans les archives ou ailleurs pour enrichir la connaissance sur un passé qui sombre dans l’oubli. De beaux mémoires pourraient sortir de telles initiatives et c’est toute la région qui pourrait en profiter. Economiquement pour les hôtels, chambres d’hôtes, restaurantsᅠ; mais aussi pour notre fiertéᅠ!

Jean-Paul Penot

Image : château d’Iholdy

 

 

 

 

 

Henri de Navarre ou l’inconscient du Béarn : Deuxième saison.

henri 4 2Encore une fois, Monsieur Pyc, fidèle à son sillon, a souhaité approfondir ses interrogations sur l’inconscient du Béarn.
Pour cela (comme on dit dans les séries télé que PYC ne regarde pas) voici la saison 2 ou plutôt le second épisode comme aux temps obscurs de Thierry la fronde.

Henri :
Calixte mon payse gascon ci-devant Béarnais De quoi veux tu me parler ?
De la religion, de la guerre, des femmes et du Béarn à ce que je crois deviner ?

Calixte :
Monseigneur sérénissime, de tout cela mais je ferai suivant votre bon plaisir…

Allons Calixte, détends-toi et souffle, parle clairement et commençons par le début.
Et remets ton haut de chausse sinon l’oiseau va s’envoler..

Peut être par vos parents par Jehanne, madame votre mère, votre maman et Antoine ce grand monsieur de Bourbon…

De Jeanne ma mère que tu appelles maman à la sauce française tu veux sans doute parler – A savoir de madame ma sainte et terrible mère – monsieur le paysan, plus ou moins nobliau, Hobereau de la plaine de Nay, à peine sorti de Ouzoum parmi les ânes et de ses brebis dont vous ne déparez peu.
A savoir,
• de la reine de Navarre
• de la princesse de Boisbelle
• de la duchesse d’Albretesses
• de la comtesse de Foix, du Périgord, de Rodez, d’Armagnac, de Fézensac, de Bigorre, de Dreux, de Gause, du Perche, de L’Isle-Jourdain, de Porhoët, de Pardiac et de Guînes,
• vicomtesse de Limoges, de Béarn, de Tartas, de Lomagne, de Maremne, de Fézensaguet, de Dax, de Brulhois, de Cressey et d’Auvillars,
Pour simplifier de la reine des Gascons comme on nous appelle ici à Paris où pullulent tant de cadets de chez vous qui ont fait le choix des armes pour ne pas se faire prêtre. Ou vivoter avec ce que le puîné a bien voulu leur laisser. A savoir les yeux pour pleurer.

De chez vous dîtes-vous ?

Eh oui mon petit frère béarnais, je ne suis pas roi du Béarn, le roi de chez vous qui d’ailleurs n’a jamais existé. Mais je suis encore, encore le roi de Navarre le IIIème du nom… Et sans doute le pénultième voir déjà le dernier.
Je suis roi des Français descendant de Saint Louis par Antoine mon père. Je suis le roi des Français le Rex francorum, ces francs germaniques et barbares mal dégrossis par le latin et la foi catholique. Je suis le roi de la plus grande puissance de la terre, la plus riche certainement, où coulent abondamment le vin, le lait et le miel et pas seulement celui de ma petite patrie de naissance.
Ego nominor Ricou, fils de France du Béarn et de la Navarre.
Incidemment roi de la nation la plus déchirée par les questions religieuses et les guerres civiles les plus odieuses et les plus cruelles qui soient.
Par ma mère je me sens il est vrai Gascon (gaschoun?) et Navarrais, fils des Pyrénées et de Gaston Fébus soleil de Bruges, de Tournay, et de Gan, patron de la maison de Foix avec ce rêve, peut-être un moment caressé, d’un royaume au pied de nos montagnes merveilleuses et si douces à mon cœur.
Et puis c’est vrai j’aime les montagnes rivières et les champs.

Montanhas E Ribera ?

Si tu veux mon gentil paysanasse et j’aime aussi le bruit des galets que roulent sur nos gaves les fleurs de printemps. Touts ce que les gens de Paris ignorent et craignent par dessus tout comme tout ce qui sent les chemins crottés et la présence des loups, des rats et des serpents. Dans cette capitale du monde qui sent la merde, l’ordure, la mort et les parfums italiens. Ses odeurs fortes qui, parfois, je le concède, troublent mes désirs.

Chacun voit midi à sa porte…seigneur sérénissime…

Les ourses et les fleurs de nos montagnes seuls les gentilshommes et leurs dames les connaissent pour les avoir aperçues en tapisserie.
Sans doute ce qu’on peut entendre dans ces vers sublimes composés du côté de Lourdios par le marquis Jehan de Lassalle et que le Français, voire le Béarnais parlé à Pau, rend si mal..
Alors passer le pont, passer les ponts, se noyer dans le gave….se gaver de noyades juste pour trouver des jupons auxquels se raccrocher .
Il doit rester des lavandières et des pêcheurs d’azur ….

Mon altesse sérénissime, mon si beau roi navarrais si je puis me permettre ce qui vous attire beaucoup dans ses vers ce sont, peut-être, aussi, les hanches généreuses, les girons et poitrines offertes quand ces dames de chez nous, dones ou servantes, se glacent les mains pour frotter et blanchir le meilleur linge. Ce linge somptueux, parfois somptuaire, filé du lin qui fait la fierté des armoires et des belles-mères.

Tu as peut-être raison. Tout d’un coup tu me sembles moins sot et moins falot que j’ai pu le croire..
Mais au départ le sujet c’est de Jehanne, ma mère, l’inflexible parpaillote qui a introduit la vraie foi en Béarn et remplacé nos braves curés par ces austères pasteurs calvinistes et souvent Genevois avec leurs si drôles de chapeaux.
De Jeanne à chaque moment je sens le regard accusateur à mes changement de foi et, il est vrai, à ce goût désordonné des très jeunes femmes : lavandières ou marquises, bergères ou catins, tendrons trop souvent. Mon père, lui, a définitivement épousé la foi catholique celle des Médicis et d’Henri III à qui j’ai succédé et qui, il est vrai, n’étaient pas des modèles de vertus et de tempérance.

D’où ce partage que vous avez fait en France entre les droits des uns et des autres des places fortes pour le parti protestant et une préséance pour la foi romaine et papiste la religion du roi.
CUJUS REX EJUS RELIGIO… 

Mais c’est que le petit Calixte à des lettres autres que l’Aspois ou l’Ossallois voire le gascon plus ou moins francisé.

Monseigneur vous me faites rougir.

Reprenez-vous pour ne pas retomber dans votre désagréable bégaiement comme une pucelle à son premier rendez-vous…

Madame votre mère c’est aussi la fille de Marguerite de Navarre de la maison d’ Angoulême poétesse, religieusement modérée , la sœur de François 1 er roi des français sans doute plus proche à votre tempérament modéré et primesautier.

Sans doute même si, pour moi, les lettres et même la poésie restent beaucoup une affaire de dames et de religieux.
Je reste un guerrier et un administrateur des pays à moi confiés. A chaque moment dans les mains et dans la grâce de notre seigneur suprême.
Ma grande préoccupation reste la bonne tenue et l’épanouissement des pays que le seigneur a voulu me donner. Singulièrement l’agriculture si belle et si fertile dans notre vicomté béarnaise notamment depuis l’arrivée du blé des Indes qui se complaît si bien avec le fumier de nos vaches et de nos agrestes brebis. J’aime aussi, beaucoup, les parcelles si bien rangées derrière des haies de frênes, de châtaigniers ou de toutes sortes de saules quand le sol est par trop humide.

Un vrai pays de cocagne.

A ce propos chaque jour on me lit un chapitre d’Olivier de Serres un homme courageux, travailleur, entreprenant et ordonné qui a si précisément écrit sur cette matière. Lui qui a développé, dans son Vivarais natal, la culture de la soie venue de Chine. Je lui ai demandé de venir, ici, à Paris enseigner cette science, à mes yeux, plus utile qu’aucune autre.

Et surtout un homme de votre foi protestant calviniste et sudiste …
Comme le comte Sully, lui venu d’Artois il est vrai, toujours à vos côtés à la guerre ( A Coutras, à Ivry, au terrible siège de Paris) comme pour moderniser le pays, grand viguier et grand argentier du royaume et de sa propre fortune.

C’est vrai. Maintenant que tu le dis…
Mais je crains, avant que tu ne me poses la question, de répondre que la grande passion celle à laquelle j’ai le plus sacrifié ce ne soit la chasse et la guerre.
Plus que le lait et le miel, plus que l’odeur des femmes aimées ce sont les flots de sang de mes dagues et de mes épées qui m’ont le plus émotionné.
Avec quand le matin se lève et que la bataille, voire la simple embuscade est si proche, cette folle excitation ce bouillonnement de colère ces cris de Montjoie, ces prières pour monter au ciel une fois occis qui me poursuivent dans mes rêves.

Des rêves qui tous ne sont pas des cauchemars.

Loin s’en faut…
Mais c’est avec notre Seigneur le jour du jugement dernier que j’en parlerai, pas à toi messire l’archange de Bordères ou même à ce coquin d’Amaury de Thou avec qui, incognito, j’ai couru les filles lubriques dans les fêtes de village entre Nousty et Soumoulou juste avant la Marina, un bouge fréquenté par les tiercos espagnols venus dépenser leurs soldes.
Les pires des massacreurs surtout les Aragonais ou les Basques de LOYOLA ceux-là même qui aux Amériques dépècent les indiennes pour voir si elles ont une âme…certainement une manière de papiste à qui tout peut être pardonné.
Mais je me suis laissé dire que toi aussi comme moi tu voulais devenir roi des Français et, pas seulement, vicomte du Béarn.

Vous savez beaucoup de choses.

C’est aussi mon métier que d’être bien renseigné.
Décidément toujours un goût pour la galéjade à la mode gasconne.
Une gasconhitude dirait Ségolène la très charmante duchesse du Poitou qui n’est pas sans me rappeler Gabrielle ou même Françoise de Montmorency …Voire la petite Suzon…

Suzon la souillon de Bordères ?  Permettez, seigneur sérénissime, que tout cela reste entre nous..

Tu dois avoir raison…

– par PYC
Paris 14 mai 1609 ,
une année de Pâques tardives et d’inondation au château de Bordères.

Plaidoyer pour des régions françaises historiques et culturelles

L’arrivée de Manuel Valls à Matignon a ouvert la perspective d’une réorganisation des régions française, avec un objectif d’en diminuer le nombre d’ici 2017. Depuis, nombre de propositions ont été faites sur des principes géographiques ou démographiques : superficie, population, poids économique, etc.. C’est oublier que les entités administratives tirent leur légitimité d’autres critères qui sont essentiellement l’histoire et la culture, des sujets tabous depuis le découpage des départements de la révolution dont l’objectif était de détruire les anciennes régions historiques, et par là même toute forme de particularisme néfaste à la nouvelle république « une et indivisible ».

Regions francaises  criteres culturels et historiques
Carte de l’auteur

La conséquence est aujourd’hui évidente : si certains départements ont une identité car recoupant des régions culturelles ou historiques – c’est le cas du 64 avec le Béarn et le Pays Basque – d’autres en revanche n’existent que parce qu’ils ont des limites administratives (le « Tarn et Garonne » par exemple), et ceci est encore plus évident pour les régions, qui, en dehors de la Bretagne, de la Corse et de l’Alsace, ne forment que des agrégats improbables de territoires aux histoires et cultures différentes. Le cas de l’Aquitaine, que j’ai développé dans l’article « L’Aquitaine existe-t-elle ?» en est l’exemple par excellence, regroupant des parties incomplètes des anciennes Guyenne, Gascogne, Navarre et Béarn, et pas moins de 5 langues régionales : basque, gascon, languedocien, saintongeais, limousin. Il en découle au mieux un désamour des régions, au pire un désintérêt total, que les conseils régionaux s’efforcent de combler par des publicités commerciales tape-à-l’œil. Ces régions n’ont pas d’identité. Qui en effet se dit « Aquitain », ou « Midi-Pyrénéen » ou « Pacaïen » ?
Afin de résoudre ce problème, il faut donc donner une légitimité historico-culturelle à nos régions, et c’est dans cet esprit que je propose deux cartes, l’une sur une base uniquement historique, et l’autre sur une base historico-linguistique, mais tout en respectant, pour plus de réalisme, deux contraintes : celle de ne pas redécouper les départements, certes imparfaits, mais auxquels peu de monde veut toucher, et celle de réduire de moitié ou quasiment le nombre de régions françaises.

La première carte propose une version « historique », et 13 régions métropolitaines. Quelles en sont les principales caractéristiques ? Au sud, quatre régions en plus de la Corse (qu’il est impossible, tout le monde en conviendra de regrouper au continent). C’est d’abord une région « Gascogne – Guyenne – Euskadi », qui regroupe l’essentiel de ces anciennes provinces (à l’exception de l’Aveyron, autrefois en Guyenne, et qui serait trop excentrée), mais qui a surtout le mérite de regrouper dans la même entité le Béarn, les Landes, le Gers et la Bigorre, et ainsi de reconstituer l’ancienne Novempopulanie des romains. La région « Languedoc – Roussillon », bien plus large qu’aujourd’hui, incorporerait l’ancien Languedoc et une partie de la Guyenne ainsi que le Roussillon. La région Provence – Dauphiné comprendrait l’essentiel de ces deux pays, et enfin « Auvergne – Limousin » reprendrait les deux régions éponymes actuelles. Ailleurs, les faits notables sont une régions Bretagne historique, une grande Normandie, une grande Bourgogne comprenant la Savoie, l’alliance de la Champagne à l’Alsace en passant par la Lorraine, une grande région Anjou-Maine-Poitou qui inclurait aussi la Saintonge et l’Angoumois, ou encore une région « Orléanais-Berry » au centre. Pour finir, l’Ile de France, entité se suffisant à elle-même, resterait telle qu’elle est aujourd’hui.

Régions base historico-culturelle

La deuxième carte essaie d’allier les principes historiques et culturels, ou plus précisément historiques et linguistiques. Si les langues régionales ne sont plus beaucoup parlées, elles n’en constituent pas moins un élément identitaire important (François Bayrou ne chantait-il pas beth ceu de Pau le soir de sa victoire aux dernières élections municipales de Pau ?). Quelles sont les différences par rapport à la précédente carte historique ? D’abord il y aurait 14 régions au lieu de 13, mais on n’est pas à une région près. Au sud : une « Gascogne – Euskadi » plus petite que la version historique, car centrée sur l’aire des langues gasconne et basque. Il aurait été préférable d’y incorporer les régions gasconnes des Comminges et du Couserans, mais cela aurait impliqué d’y rattacher la Haute-Garonne et l’Ariège en entier, alors que ces deux départements sont principalement de culture languedocienne ; une région Languedoc regroupant parlers languedociens et catalans, comprenant le Lot, mais pas le Gard ; une région Provence qui perdrait l’Isère mais qui gagnerait le Gard, et une grande région Auvergne – limousin, qui s’étendrait de la Dordogne à l’ouest, jusqu’à l’Ardèche à l’Est. Pour les autres régions françaises, la principale différence avec la carte historique serait dans le maintien d’une entité « Rhône-Alpes » correspondant aux parlers arpitans équivalents à ceux de Suisse romande, la Bourgogne ne regroupant plus que l’ancien duché et l’ancien comté de Bourgogne.

Régions base historico-linguistique

Cet exercice, tout théorique qu’il a l’air, n’est pas dénué de fondement. En effet, comment ne pas voir que les critères historiques et culturels sont ceux qui ont été retenus depuis longtemps par tous nos voisins : Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Italie pour ne citer qu’eux. Mais en France, tout ceci n’est-il qu’utopie naïve ? Oui sans doute, car la mentalité actuelle de nos élites issues d’un système bicentenaire républicain centralisateur et jacobin aurait du mal à accepter d’intégrer des critères autres que ceux, insipides et froids, des chiffres démographiques et économiques et des données géographiques brutes et linéaires. Il ne faudra pas s’étonner, dès lors, que les citoyens se désintéressent du destin de leur région, ne vibrent pas à l’évocation de son nom, ne la défendent pas lors de leurs voyages à l’étranger, ou enfin n’aillent pas voter pour des représentants d’une entité virtuelle qui ne leur dit rien. Les budgets indécents engagés par les élus de ces collectivités au frais des contribuables pour faire croire qu’il existerait une région « Midi-Aquitaine » (regroupement possible des actuelles Aquitaine et Midi Pyrénées) n’auront au final pas plus d’efficacité qu’une publicité pour ultra brite : une marque sera créée, mais il n’y aura personne pour crier le nom de sa région, tel l’illustre feu 5ème régiment d’infanterie « En avant, Navarre sans peur !», sur les terrains des batailles de Valmy, de Wagram ou de la Marne…

 

– Par Emmanuel Pène – le 23 avril 2014

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