Quelle équipe !

melenchon-et-les-siensLa campagne des présidentielles a commencé. Elle va se caractériser par une montée des extrêmes (Le Pen et Mélenchon), enfin pas trop j’espère, il est donc important de bien lire, aussi, les programmes de ces deux partis qui pourraient, s’ils étaient au pouvoir, couler la France.

Informé de la sortie du premier livre programmatique de Mélenchon, « L’Avenir en commun », j’ai parcouru son site Internet pour un premier contact avant d’acheter l’ouvrage.

Et mon premier choc est venu de la rubrique  » l’équipe du programme » qui présente les participants à la rédaction. 19 personnes jeunes puisque toutes ayant moins de 40 ans, sauf l’incontournable Jacques Généreux, et des professions que l’on qualifiera, d’intellectuelles :

Maître de Conférences des Universités
Maîtresse de Conférences de Droit Public
Etudiante à Sciences Po
Statisticien Docteur en Economie
Etudiante en Droit Public et Sociologie
Doctorant en Droit Constitutionnel
Docteur en Droit, Fonctionnaire Territorial
Haut Fonctionnaire
Etudiant en Ecole d’Ingénieur Agronome
Ingénieur Agronome investie dans la vie Associative
Doctorant en sociologie
Employée par le Groupe parlementaire « La Gauche Unie » au parlement européen
Fonctionnaire dans le Domaine de la Justice (ENA)
Enseignante des Sciences Politiques
Fonctionnaire dans la Culture (ENA)
Maître de Conférence (Agrégée de SVT)
Doctorant en Sciences Sociales
Etudiant à Sciences Po
Etudiante à l’Institut d’Etudes Politiques

Il y a de quoi être étonné ! Pour un parti qui veut faire le bonheur du peuple, aucune personne ayant connu la vraie vie !

Aucun travailleur, comme dirait la gauche ! (On comprend que les caciques du PC aient quelques réticences…)

Et ne parlons pas des ouvriers commerçants, agriculteurs ou chômeurs, incapables bien sûr de savoir et de rédiger ce qui est bon pour eux…

Ca commence vraiment mal, pour quelqu’un qui veut donner la parole au peuple …

Il ne faudra pas s’étonner si son programme hors sol représente les délires d’enfants gâtés déconnectés du réel.

La suite après la lecture de « L’avenir commun »

 Daniel Sango

A l’approche des fêtes, peut-on croire encore au «Père Noël»?

images«Notre avenir est doué d’imprévisibilité essentielle.

C’est la seule prévision que nous puissions faire.» Paul Valery : Vues. 1948.

« En estant au 21 juin 1660 il arriba à Doazit et généralement par toute la Chalosse et embirons, un peu abant le soleil lebé un grand tremblement de terre tellement que tout le monde qui estaient dans les maisons avaient une grande peur car toutes les maisons temblaient ; Hélas, je me crois que noustre bon Dieu soit irrité contre nous à cause de nos péchés….»

«Hélas, hélas, faisons tous pénitence car Dieu est courroucé contre nous…».

Non seulement la terre se manifeste de façon inquiétante mais aussi le ciel.

«Ors, bous faut savoir qu’au mois de juillet 1654, il arriva une nouvelle fort affligeante, disant que le 12 août 1654 il adviendrait une grande obscurité et que le soleil serait éclipsé l’espace de trois heures. L’armanach en parle et nous menace de grands dangers».

«Ces noubelles sont dans tout le pays et je vous assure que tout le monde a gran peur et appréhension».

Suivent des invocations à Dieu, à la Vierge Marie et à divers Saints afin qu’ils protègent cette pauvre population des plus grands malheurs. Autre phénomène alarmant :

«Je vous dirai au plus que durant le mois de décembre 1664, il y a une estelle au ciel du cousté de midi, laquelle monstre grands signes, car elle a devant elle une longue lance qui est fort luisante, tellement que l’on se craint de quelques grands désordres; cette estelle se lève environ la minuit et ne va fort haut. Et advenant et estant au commencement de l’année 1665, la dite estoile n’ a plus paru mais il a paru une autre estoile qui se lève le soir ; elle ba beaucoup plus haut que l’autre et quelques uns l’appellent la comète. Cette estoile a aussi une longue lance qu’elle mène au derrière d’elle. Je me crains de quelques grands désordres.»

Extraits de «L’Armorial du baron de Cauna». Il reprend un manuscrit écrit par Henry de Laborde Péboué provenant des archives de cette famille qui vivait à Doazit.

Si j’ai souhaité publier un assez long extrait c’est pour permettre au lecteur d’en savourer la forme.

Depuis 1664, le niveau moyen des connaissances s’est élevé très sensiblement si bien que les éclipses et les comètes, prévues et suivies par la science ne sont plus que des sujets de curiosité ne provoquant pas «de grands désordres» et ne nécessitant plus les invocations à tous les Saints. Par contre, les tremblements de terre restent toujours une grande source d’inquiétude du fait de l’incertitude sur leur lieu, date et intensité. Malgré les progrès, l’incertitude et l’ignorance sont toujours bien présentes ;

L’accélération croissante de la connaissance a permis un recul significatif de l’ignorance ; la recherche a pu ainsi mordre de plus en plus sur les croyances qui géraient les vies de jadis. On est passé, entre autres, de «ignorer qu’on ignore» au «savoir qu’on ignore», ce qui est une avancée remarquable.

Le recul progressif de l’ignorance peut-il être, dans l’avenir, un motif d’élimination progressive de l’incertitude ?

Absolument pas, bien au contraire, car on s’aperçoit que plus la connaissance augmente plus l’étendue de notre ignorance donc de l’incertitude, devient grande.

Le savoir crée de l’ignorance.

Michel de Montaigne l’affirmait: «Le beaucoup savoir apporte l’occasion de plus douter.» Essais Livre II. 1580.

On a cru pendant un temps, que la science apportait la certitude ; si c’est le cas localement et sur le moment, ce n’est pas le cas globalement et dans le temps ; des théories scientifiques, réfutables donc, sont périssables.

La complexité du monde nous empêche, par exemple, de connaître à l’avance toutes les conséquences de nos actes : «L’homme sait assez souvent ce qu’il fait», avertissait Paul Valéry, «mais il ne sait jamais ce que fait ce qu’il fait».

L’ignorance participe à la peur de ce qui n’est pas conforme à la routine habituelle ; un des aspects, comme le disait «dupont», sur le forum, le 18 novembre 2014, est «le rejet et la peur de l’autre : du voisin, du concurrent, de celui qui est différent par sa taille , sa provenance (village, département, région, pays ) sa religion, sa langue, que sais je encore ?»

La réduction de l’ignorance n’est pas insurmontable, c’est une question de volonté individuelle, collective et politique ; cela passe par la recherche, l’instruction, la transmission du savoir à tous, la transparence et l ‘objectivité des supports de cette transmission du savoir.

Si les réformes sont toujours source de débats, c’est qu’elles ne peuvent jamais tenir compte, par ignorance, de toutes les interactions entre les facteurs de la complexité qui évoluent sans cesse ; il en résulte donc, obligatoirement, des répercussions dans d’autres domaines souvent insoupçonnés, rendant la situation plus dommageable qu’elle ne l’était avant ! D’où l’incertitude permanente et la nécessité de l’application du principe de précaution ! Hélas !

«Il faut apprendre à naviguer dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitude.» Edgar Morin.

L’incertitude est beaucoup plus difficile à combattre car elle est constamment amplifiée par la dynamique d’une société axée sur l’accélération continue de l’utilisation des flux que sont l’Energie, la Matière et l’Information. L’accélération raccourcit le temps donc les processus assurant la maîtrise, par l’esprit humain et ses machines.

Au cours de l’histoire, et avec une accélération croissante, l’homme a augmenté les trois flux à la fois ! Le seuil d’incertitude est largement franchi, d’où le désordre social, économique, climatique, le manque de projets d’avenir possible donc le manque de confiance, l’inefficacité politique, le repli sur soi et sur des corporatismes, la peur de ce qui change….
Devant des Informations, de plus en plus nombreuses, issues du monde entier, souvent contradictoires, incomplètes, non contrôlées , la désinformation est totale, l’incertitude fait qu’aucune décision réfléchie, positive, ne peut être prise.

Devant le flux de Matière qui envahit le monde, extraite du sol ou synthétisée, transformée, consommée, gaspillée, non recyclée, la pollution létale nous envahit. L’incertitude porte sur l’avenir sanitaire de l’humanité.

Devant le flux de plus en plus important des besoins en Energie, l’incertitude porte sur les retombées dramatiques au niveau environnemental, climatique, sanitaire, financier.

D’un côté, le raisonnement linéaire, le tiers exclu, la certitude habite notre système économique, financier, politique en grande partie, d’où les promesses de nos politiques ; il est basé sur un système hiérarchique centré sur la marchandise reine : production et consommation. Il châtre toute créativité n’aboutissant pas à sa fabrication. On demande à l’individu d’augmenter la quantité et non pas de créer des structures nouvelles. On lui demande d’apprendre et de réciter et non pas d’inventer, à moins, bien sûr, que son invention se vende et à condition qu’elle ne mette pas en cause le système socioculturel du moment. C’est le conservatisme sclérosant, la crise économique, financière, sociale et sociétale.

D’un autre côté, l’incertitude de plus en plus grande ne permet plus de tenir des promesses ; toutefois, en étant source de désarroi et d’angoisse, elle est aussi source de dynamisme, recherche, créativité, donc de progrès…

Un politique sérieux ne devrait donc pas faire de promesses, non tenables, j’allais dire par définition ! Il ne peut que proposer des orientations et gérer l’imprévisible, si la meute des oppositions lui en laisse la possibilité !

Un citoyen sérieux ne doit pas croire au père Noël !(1)

(1)Un électeur non plus !

                                                                      Georges Vallet

crédit photos: uoh.fr

Brouillard sur Pau et son Agglomération : lettre à F Bayrou

BayrouDepuis de nombreuses années un certain nombre de rédacteurs d’Alternatives Paloises puis Pyrénées se battent, entre autres, pour que les citoyens puissent accéder à toutes les informations générées dans nos échelons territoriaux permettant ainsi un vrai fonctionnement démocratique.
C’est ainsi qu’a été élaboré une charte des « Nouvelles Pratiques Municipales » soumise depuis deux mandatures aux candidats aux élections municipales, dont François Bayrou : « Pau municipales 2014 : Francois Bayrou et les non-dits » (AP du 6 mars 2014).

Durant la mandature précédente des avancées avaient été obtenues dans ce domaine : « Les Nouvelles Pratiques Municipales : verre à moitié vide, verre à moitié plein »  (Alternatives Paloises du 5 octobre 2009 Bernard Boutin / Daniel Sango) faisait le point avec A Lavignotte. On y constatait un certain nombre d’avancées. Les choses ont bien changé, et le verre est maintenant plutôt vide.

Dans mon article « Brouillard sur Pau et son agglomération » (AP du 1/12/2014) je dénonçais le recul qui s’est produit puisque un certain nombre d’informations budgétaires qui avaient été mises sur le site de la ville et de l’Agglomération avaient été enlevées…

Il s’agit pourtant d’informations tout à fait indispensables si on veut essayer de comprendre quelle est l’action réelle d’une municipalité (orientations budgétaires, budgets primitifs, comptes administratifs, …etc) Il s’agit d’informations dont la loi garantit l’accès pour le citoyen et que l’on trouve dans de très nombreux sites de villes qui sont donc plus transparentes que Pau et son Agglomération.

Devant ce recul démocratique le Conseil d’Administration de notre association Alternatives Paloises à décidé de demander à François Bayrou de fournir ces informations (et c’est vraiment un minimum) sur les sites de la ville et de la CDAPP. Bien évidement ceci est d’une grande simplicité.

Vous trouverez ci après le courrier envoyé le 11 décembre 2014, sans réponse à ce jour.

Il faut rajouter que par le biais du contact du site de l’Agglomération paloise j’ai fait la même demande, personnelle, le 2 décembre 2014, sans aucune réponse à ce jour.

Monsieur Bayrou, nous vous avons envoyé ce courrier le 11 décembre, nous ne l’oublierons pas.


                                                                                                                         –  par Daniel Sango

 

 

ALTERNATIVES PYRÉNÉES
Association d’intérêt général
13, rue de Tursan
64000 Pau

Pau, le 11 décembre 2014
                                                                                                                                                                                                                                                                       

Monsieur François BAYROU
Maire de Pau,
Président de la CDAPP
Mairie de Pau,
Place Royale  – 64 000 Pau

 

 

Objet : Demande de publication des documents budgétaires

Monsieur le Maire,

Alternatives Pyrénées est, depuis de nombreuses années, impliqué dans un combat pour la transparence.

Vous connaissez nos actions menées lors des deux dernières élections municipales avec la proposition à tous les candidats de notre charte des « Nouvelles Pratiques Municipales » qui visent à promouvoir une réelle transparence. Nos actions avec la précédente municipalité avaient permis quelques avancées significatives.

A ce jour, nous n’avons pas le sentiment que cette démarche soit réellement prise en compte par votre équipe et vous même. Nous voudrions aujourd’hui commencer par un point précis. Il s’agit de la transparence pour une information basique pour le citoyen : la connaissance des budgets et des réalisations. Un certain nombre de documents sont, légalement, à la disposition des citoyens et ne sont pas aujourd’hui disponibles sur les sites Internet de la ville et de l’Agglomération.

Nous souhaitons que, dans un premier temps, on puisse trouver sur ces deux sites (en effet les budgets sont complémentaires et ne peuvent être compris que simultanément) :

Les orientations Budgétaires

Les budgets primitifs et leurs révisions

Les comptes administratifs

Ceci pour l’année en cours et les années précédentes.

Vous conviendrez que sans ces éléments il est impossible de porter un jugement objectif sur une action. Nous ne comprenons pas d’ailleurs pourquoi ces informations qui avaient été mises en ligne par la municipalité précédente n’y sont plus.

Nous sommes persuadés que votre volonté de fonctionnement démocratique exemplaire et de transparence que vous défendez nous permettra d’obtenir satisfaction dans les meilleurs délais.

Vous remerciant de l’intérêt que vous ne manquerez pas de porter à notre sollicitation, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée.

Le Conseil d’Administration de l’Association Alternatives Pyrénées
Le président,
Joël BRAUD

NB Ce courrier sera publié sur notre site Internet

 

 

Médiacratie et médiocrité, une bien triste compatibilité !

gv« Les médias se comportent comme une armée d’occupation, sans responsabilité, sans projet et sans langage. A ce stade, volontaire ou non, le crétinisme menace. »  Jean-Claude Guillebaud.
Après la guerre la reconstruction a nécessité une consommation de matière et d’énergie sans précédent, «précédant» les retombées qui allaient se produire une soixantaine d’années plus tard : épuisement des ressources, pollution, perturbations climatiques et leurs conséquences… L’embellie purement matérielle s’essouffla mais la recherche révolutionna de nouveau la vie.

On passa de la production-consommation à la communication.

Les trains roulent à grande vitesse, le transport maritime a décuplé ses capacités (supertankers), le transport aérien s’est banalisé, les télécommunications ont révolutionné le monde. Les médias diffusent leurs programmes en temps réel dans tous les pays. Le télétravail permet la délocalisation qui ne touchait jusqu’alors que les activités de production industrielle.

On passait de la communication matérielle à celle de l’information.

Du latin « médian », intermédiaire, les médias sont une institution sociale : presse, radio, télévision ; internet est l’acteur clef de cette organisation, traitant, stockant et transportant l’information sur une grande échelle.

Parmi les rôles des médias, il y a celui de relayer de manière objective, rigoureuse, et la plus étendue possible dans l’espace, les événements mondiaux, d’informer les citoyens des différentes options politiques, véhiculer les valeurs, les programmes que les politiques cherchent à promouvoir…; en bref, tisser des liens éclairés entre population et gestionnaires. On en est loin ! L’information est triée et déformée à tous les niveaux du traitement pour des raisons… « mystérieuses » !

La richesse des faits alimente la connaissance, la pertinence des analyses guide la réflexion, la diversité des commentaires permet son approfondissement.

L’une des fonctions de l’information est donc aussi l’éducation.

Aujourd’hui, plus qu’hier, les moyens d’information ont un impact sur les esprits, jeunes et adultes. Ont-ils pour autant un rôle éducatif ? Renforcent-ils la capacité de jugement des individus ou concourent-ils à les brouiller voire à les manipuler ?

Ces objectifs ont subi bien des bouleversements ; déjà, sous Alfred de Vigny (journal intime) :
« La presse est une bouche forcée d’être toujours ouverte et de parler toujours. De là vient qu’elle dit mille fois plus qu’elle n’a à dire et qu’elle divague souvent et extravague. »

Les médias exercent désormais une domination touche-à-tout. Ils occupent la quasi totalité du champ public : politique, économie, diplomatie, créations artistiques, etc.

Nous sommes passés de l’information à la médiacratie.

« les médias sont amenés à cannibaliser, comme les prédateurs dans la jungle se nourrissent des animaux malades. » Jean-Claude Guillebaud.

Au cœur de la crise économique et financière, avec une autosatisfaction désarmante, et sur un ton enjoué, nos grands médias choisissent délibérément d’amplifier le mécontentement social.

« C’est le cas en psalmodiant sans cesse à un peuple qu’il est en dette depuis longtemps ; c’est le désigner comme gravement coupable et l’inviter à faire pénitence. Tout se passe comme si chacun des 64 612 939 Français (chiffre de 2010) s’était rendu coupable d’une faute dont on l’invite à s’acquitter au plus vite. » J-C Guillebaud.

De la zizanie à la calomnie sur un fond de narcissisme et de cannibalisme tels sont les trois pôles d’excellence de nos médias

 » Zizanie  » signifie initialement une mauvaise herbe, d’où l’expression « semer la zizanie » c’est-à-dire la mésentente, les causes de discorde et de désunion. Nos politiques et les médias y sont passés maître. Comme pour « la calomnie » :

C’est d’abord rumeur légère
Un petit vent rasant la Terre
Puis doucement, vous voyez zizanie (calomnie)
Se dresser, s’enfler, s’enfler en grandissant

Le mal est fait, il chemine, il s’avance
De bouche en bouche il est porté
Puis riforzando, il s’élance
C’est un prodige en vérité
Mais, enfin, rien ne l’arrête
C’est la foudre, la tempête
Un crescendo public
Un vacarme infernal
Elle s’élance, tourbillonne
Étend son vol, éclate et tonne
Et de haine aussitôt, un chorus général
De la proscription a donné le signal….

Cette réminiscence du barbier de Séville vaut son pesant d’actualité. Les sondages quasi journaliers annoncent la baisse de popularité du Président et de son 1er ministre. On répète sans cesse les désaccords, « les affaires », le montant grandissant de la dette, l’exploit de l’Allemagne, la «nullité» de la politique menée, Y a qu’à….!

Cette exaltation de la discorde favorise une atmosphère sociale malsaine et pré-révolutionnaire.

A propos des sondages, les questions orientent les réponses, c’est évident. Les journalistes des médias de masse ne fournissent pas l’information sur les propriétaires des instituts et leurs autres activités ; on choisit au bon moment, la bonne question et le bon résultat qui permettent d’amplifier le désastre, car le désastre, c’est l’objectif recherché, pour vendre !

En fait, le vrai désastre, c’est « l’addiction » à l’argent» et les médias eux-mêmes !

Information ou rappel non exhaustif :

CSA est possédé par Vincent Bolloré.
IFOP est dirigé par Laurence Parisot, ex. Présidente du Medef.
IPSOS a pour administrateur Nicolas Bazire, ex conseiller personnel de N. Sarkozy.
La SOFRES a pour actionnaires les fonds d’investissement américain Fidelity.
BVA a pour actionnaires les fonds d’investissement Rothschild…

Comment peut-on imaginer un instant l’objectivité de sondages réalisés par ces instituts ?

Les sondages ne fabriqueraient-ils pas habilement l’opinion au lieu de la révéler ?

Un autre aspect des médias :

Pour J-Cl Guillebaud, les médias se contemplent eux-mêmes : « Cauet a maigri, Cunégonde est enceinte, etc…..ces «sautillantes affaires privées» dépassent la part réservée aux tueries de Syrie…..,ou encore à la souffrance sociale…. A cette médiocrité sans fond,…..,la moindre péripétie politicienne passe pour une affaire planétaire…Et ainsi va piaillant notre basse-cour hexagonale! … Il y a une sorte d’infantilisme dans cette autocélébration qui fait prendre les journalistes pour une fin alors qu’ils devraient se cantonner à n’être que des moyens ! »

C dans l’air est d’un bon niveau, à la fois par la spécialisation des invités et la maîtrise du dialogue par Yves Calvi ; malheureusement, par un choix judicieux et redondant des intervenants, ce dernier, avec son équipe, s’emploie à entretenir, avec persévérance, la critique, la démolition, la nocivité de la politique menée, donc la révolte ou la dépression ambiante. La dernière recrue, C. Roux, est bien en phase : «Pin-up» souriante aux yeux pétillants et à la voix acide, elle assure avec insistance et vivacité la critique, tout en pratiquant séduction et concours d’élégance ! Toujours la forme et pas le fond !

Ces «jeunes» quadras et quinquas semblent ne plus avoir assez de vérités en eux pour voir plus loin que la critique.

Trop spécialisés, les intervenants ne savent pas gérer la complexité du global !

Entre la « victimisation » à longueur de journée de l’habitué du Fouquet’s et des montres Rollex et celle, dont on ne parle jamais : les chômeurs qui résultent de la politique dont il est l’émanation, pour moi, entre les deux, mon cœur ne balance pas !

Les vœux présentés cette année par Ariane Mnouchkine, fondatrice et animatrice du Théâtre du Soleil, constitueront ma conclusion. Elle invitait chacun de nous à :

« fuir la peste de cette tristesse gluante que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre ». Elle ajoutait qu’il devient urgent de battre en brèche .

– par Georges Vallet

crédit photos: keskiscpass.com