Pau Béarn Pyrénées, pour quoi faire ?

la-nouvelle-communaute-dagglomeration-pau-bearn-pyrenees-installee-ce-lundiCela est passé assez inaperçu, deux communautés de communes voisines ont fusionné avec l’agglomération paloises pour former Pau Béarn Pyrénées et fermer la porte au passé. N’y aurait-il donc pas de raison à cette fusion ?

Situées à l’est et au sud ouest de l’agglomération paloise, le Miey de Béarn et Gave et Coteaux sont deux intercommunalités rurales rassemblant de petits villages. La loi NOTRe oblige les intercommunalités trop peu peuplées à se regrouper, et cela a une certaine logique. Mais comme toujours en France, nos politiciens élus à vie gèrent à la petite semaine…On passera sur le nom grandiloquent choisi par le roi de Pau, bientôt roi du Béarn mais pas de France.

La première remarque porte sur la logique géographique de cette nouvelle entité. On y remarque que des communes lointaines vont l’intégrer, mais que des communes pourtant limitrophes de Pau ne participent toujours pas. C’est bien connu, les habitants de Sauvagnon, Serres Castet, Montardon, Buros n’ont rien de commun avec Pau, excepté… la limite de commune.

François Bayrou montre son incapacité à bâtir une intercommunalité logique, réellement basée sur les limites du bassin de vie, bien réel lui. Après un tel échec, comment est il possible qu’il veuille prétendre à la fonction de Président de la République où les problèmes à résoudre sont d’une autre complexité ?

Mais la logique de la géographie humaine est hélas aggravée par la nullité de la réflexion de tous ces élus. Car la question majeure qui intéresse les citoyens (mais pas les media), cette intercommunalité, pour quoi faire ?

Et là, c’est le vide interstellaire. La brochure émise pour l’occasion, donne la parole aux élus.

François Bayrou Président de la CDAPP :

 » Le principe c’est que l’on doit gagner en qualité de service. Pour cela nous avons tous à apprendre les uns des autres. Chaque innovation va pouvoir profiter à tous.

Nous réfléchissons à la fois aux moyens à améliorer le quotidien de la population, et nous allons travailler à des réalisations communes qui permettront de répondre aux besoins exprimés, comme cela a été notre préoccupation constante durant les années passées »

Bel exercice de parler pour ne rien dire, et encore au futur … C’est beau comme du Coluche imitant Bayrou le jour où il a découvert l’eau tiède,… quant à la qualité du service on en verra un joli exemple plus loin.

En fait, la ville centre veut mettre à contribution les populations voisines pour le financement d’un certain nombre de domaines plus ou moins justifiés. Il leur faudra payer pour le grand prix de Pau, la Section Paloise, le parc des Expositions…etc.

Didier Larrieu Président du Miey de Béarn :

« Les communes font l’intercommunalité par leur volonté d’être unies et d’œuvrer pour un avenir commun au service de leurs populations »

« Ecouter, apprendre à se connaître, se fédérer autour d’objectifs communs, pour le bien de tous… »

Amen !

Claude Ferrato Président de Gaves et Coteaux :

 » Nous sommes désormais acteurs d’un territoire étendu, aux projets ambitieux dont l’ensemble des 31 communes tirera profit »

Ah ! il y aurait donc des projets ambitieux ?

Mais non, dans cette belle brochure en papier glacé, point de projet. Nous n’aurons donc pas de réponse à la question : Cette Intercommunalité, pour quoi faire ?

Pourtant, quand on met en commun, quand on mutualise, on fait plus avec moins de moyens, on fait donc des économies. Mais pas chez nos politiciens béarnais.

Pour conclure, et illustrer le propos de François Bayrou « on doit gagner en qualité de service » il faut signaler la dernière initiative du Président Bayrou : la suppression du service à la demande de ramassage des branches et déchets de jardin sur l’agglomération. Une régression du service scandaleuse, d’autant plus que dans le même temps, le ramassage des déchets de jardin (container marron) n’est plus hebdomadaire ( « Pau, les vieilles branches » AP du 26/12 ). Et, cerise sur la branche, dans son courrier d’accompagnement du 26 décembre (merci Bayrou pour ce cadeau de Noël !), il n’y a pas un mot sur ce que deviennent les dizaines de postes liés à ce service qui n’existe plus… Y aurait il une baisse des effectifs, donc d’impôt ?

En fait, une augmentation cachée des impôts locaux et un problème pour les palois possédant un jardin.

Daniel Sango

Crédit photo : La République

Faut pas rêver !

imagesLa suppression des départements, et, corollairement, le renforcement des intercommunalités découlaient, semble t-il, du bon sens le plus élémentaire. Du reste toute l’Europe l’a fait depuis des décennies.

Le couple HOLLANDE-VALLS, auquel les temps actuels ne prêtent pourtant pas toutes les vertus du monde, avait cependant, courageusement, mais apparemment naïvement, projeté de le faire. C’était sans compter avec le lobbying des « élus locaux » (et des autres qui ont généralement été d’abord des élus locaux ou continuent de l’être  sans trop d’état d’âme à propos du cumul des mandats !). Comment pour eux, en effet,  la France continuerait-elle d’être la France sans plus d’un demi-million d’élus. C’est à dire autant que tous ceux du reste de l’Europe ?

Alors on a voté !  Et une vague bleue a submergé une précédente vague rose. Et des milliers d’emplois de complaisance bleue vont s’ajouter à ceux de la précédente complaisance rose. Dans la situation financière actuelle de la France, c’est une très bonne idée !

Et, à propos « des intercommunalités », récemment, à Bidache, le Préfet, quant à lui,  a suggéré que, revenant aux principes qu’ils ont  invoqués à l’époque pour justifier leur création, les « élus locaux »  reviennent à la notion aussi fondamentale qu’économique de cohérence territoriale. Et ainsi, pour ce qui le concerne, il verrait bien une huitaine de « territoires béarnais ».  C’est à dire, exclue l’agglo de Pau, en gros le module européen.

En réponse ? Pitoyable réquisitoire d’élus locaux plus notables par leur capacité à flatter leur « clientèle » qu’ à affronter des réalités incontournables.

A ces jeux irresponsables, décréter le Front National d’indignité républicaine ou faire l’Europe un bouc émissaire, n’empêcheront pas beaucoup, et de plus en plus, de juger lucidement ceux qui depuis un demi siècle ont parasité la démocratie et ainsi contribué, alternativement et successivement, à cette faillite morale et économique qui nous accable tous aujourd’hui !

Juger puis, démocratiquement espérons-le, les rejeter ! Et alors ? Alors il ne faut pas rêver ! Quoiqu’il arrive. Ce ne sera pas facile de « réenchanter la France » !

 

                                                        Maurice Meireles – Pontacq

Rousset enfin illuminé !

Rousset  Il y a parfois des positions des élus qui méritent qu’on leur fasse une grande publicité tellement elles constituent un progrès pour l’information du citoyen. C’est le cas des déclarations d’Alain Rousset, Président de la Région Aquitaine et Président de l’Association des Régions de France jeudi 13 novembre à la commission des lois du Sénat. (Sud Ouest du 14/11)
« Oui, nous avons confondu en France l’emploi public et le service public. Oui, nous avons dégradé le service public parce que nous avons privilégié l’emploi public, que ce soit au niveau national ou au niveau territorial. Reconnaissons cela à notre débit. Il n’y a pas de contestation possible là-dessus, tous les recrutements qui ont été faits en redondance avec les communes plutôt que de la mutualisation… »,

On peut bien sûr s’étonner de cette illumination tardive… D’autant que les rapports de la Cour des Comptes, à commencer par celui de 2005 « L’intercommunalité en France », expliquent tout cela en détail, et que Rousset ( « Sciences Po » Paris et haut fonctionnaire) trempe dans le mille feuille depuis toujours…

Pour ma part je dénonce cette gabegie depuis plus de dix ans, comme dans « Drôle de gestion à Montardon » (AP du 17/12/2012) :

« Par ailleurs, vous n’êtes pas sans savoir les difficultés structurelles françaises qui font qu’aujourd’hui notre Etat et tout ce qui y est rattaché, est en faillite. La France vit au dessus de ses moyens, et la gabegie règne dans notre mille feuille territorial, à commencer par nos communes. L’intercommunalité française est un fiasco financier total car les Maires n’ont pas su dépasser leurs intérêts en protégeant à toute force leur pouvoir personnel au détriment du collectif. Alors que les effectifs des fonctionnaires territoriaux auraient dû diminuer ces dix dernières années par suite de ces mutualisations et des gains de productivité, ils ont augmenté de 40% ! Pendant que l’Etat central dans cette période supprimait 165 000 fonctionnaires, les collectivités territoriales créaient 500 000 postes de fonctionnaires ! »

Histoire de ne pas perdre de vue la réalité, il faut rajouter que malgré la situation calamiteuse actuelle de la France, la dépense publique n’a toujours pas diminué et ne diminuera pas en 2014 alors qu’elle est située à 6 points de PIB (120 milliards d’euro) de plus que la moyenne européenne et 10 points de PIB (200 milliards d’euro) de plus que l’Allemagne !

Alain Rousset poursuit:

« en France, on a acheté l’intercommunalité. Nous sommes dans un pays gaulois où chacun veut garder tout et le reste (…) Plus l’intercommunalité était riche, plus on a payé cher par habitant. Comme l’intercommunalité a été payée, achetée, les intercommunalités ont recruté massivement ».

Ceci mérite une petite explication. Alors que la réorganisation territoriale avec suppression des petites communes s’est faite en Europe dans les années 1970, nos Maires, arc-boutés sur leurs territoires, sur leurs petits pouvoirs personnels, ont refusé (et continuent de refuser) toute modification. L’Etat, dans son grand courage a donc initié un regroupement partiel (intercommunalités / agglomérations) sur la base du seul volontariat (aboutissant ainsi a des aberrations comme celle de l’agglomération Pau Pyrénées) . Le message était : mutualisez vos compétences, vous ferez des économies d’échelle et donc des économies tout court. Rien de plus logique, et tous les européens ont compris cela, sauf les Maires français.

Pour encourager cette mutualisation, l’Etat dans sa grande stupidité a accordé des subventions (au prorata de la population) d’autant plus importantes que l’intercommunalité mettait des compétences en commun, alors que le gain devait venir de l’économie d’échelle et qu’il aurait fallu au contraire, pénaliser par une taxe, les communes qui ne mettaient pas suffisamment de compétences en commun. Bilan, l’Etat a dépensé (et dépense) des fortunes. Les intercommunalités ont vu une manne leur arriver, elles ont embauché au lieu de mutualiser leur personnel, et c’est ainsi qu’on a plus de 500 000 fonctionnaires de trop dans l’ensemble intercommunalité / Communes. C’est le cas bien sûr à Pau.

Alain Rousset a encore estimé qu’en raison de l’organisation territoriale actuelle, « le coût de la décision publique est quatre à cinq fois plus élevé, le temps de la décision publique est plus long » que chez nos voisins.

Là aussi c’est connu depuis plus de 15 ans, plus on décentralise en empilant plus le coût de gestion s’élève. Un financement fait par l’Etat a le coût de gestion le plus faible. La perte en ligne augmente au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans les crèmes du mille feuille… et bien sûr le temps.
« Qu’on fasse un peu le ménage, que les Français sachent, quand ils viennent voter, qui a fait quoi et qui est responsable de quoi »

Point fondamental que je dénonce depuis plus de dix ans : il n’y a pas de fonctionnement normal de la démocratie en France dans les échelons territoriaux car le citoyen ne peut comprendre qui fait quoi.

Comment peut-il porter un jugement sur l’action de ses élus ?

Mais nos politiciens professionnels se régalent de cette situation !

« Le bond de la fonction publique territoriale, c’est les interco. Et les redondances entre les syndicats, il faut que vous mettiez de l’ordre là-dedans, c’est le bazar et le bazar coûte cher« .

Il existe des sources très importantes d’économies suite à cet empilage de redondances, j’aurai l’occasion de le démontrer dans un prochain article en prenant pour exemple le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, dont le Président cumulard se promène actuellement en Australie au frais du contribuable…
Car on pourrait rajouter qu’aujourd’hui on peut supprimer l’échelon départemental (Les Conseils Généraux) du jour au lendemain, sans qu’aucun citoyen ne s’en rende compte. C’est d’une simplicité affligeante, contrairement à ce que hurlent les meutes de Conseillers Généraux rentiers, mais inéluctablement, bientôt retraités.

par Daniel Sango

Les impôts locaux vont augmenter !

imgresIl est sorti ce 14 octobre 2014 le rapport de la Cour des Comptes sur les finances des collectivités territoriales ou administrations locales. En un an, puisque le précédent rapport sur le même sujet date du 14 octobre 2013, les choses ne se sont pas vraiment arrangées. Si cela continue sur la même lancée nous ne couperons pas d’une augmentation des impôts locaux. Explications.

 En 2013, les dépenses des administrations locales ont progressé  de 3,4 % tandis que dans le même temps les recettes n’augmentaient que de 1,1%. Le déficit, en conséquence, est passé de 3,7 milliards d’euros en 2012 à 9, 3 milliards en 2013 et cela sur un montant total de dépenses de 252 milliards. De quoi augmenter la dette à tous les étages.

 Les dépenses se répartissent ainsi :

Etat : 47,0%

Sécurité Sociale : 32,0%

Administrations locales : 21 %

 La dette elle, se répartit de la manière suivante :

Etat : 79,5%

Sécurité Sociale : 11,0 %

Administrations locales : 9,5%

 La dotation et participation de l’Etat ont baissé de 1,5% en 2013, de la même manière la fiscalité indirecte affiche un recul de 2,4%. Les impôts locaux ont augmenté de 2,3% et n’ont pas permis de rééquilibrer la balance. La cour observe avec malice : «  La baisse modeste du concours de l’Etat en 2013 n’a pas freiné l’évolution des dépenses, du déficit et de la dette du secteur public local. »

 En 2013, les dépenses d’investissement des collectivités locales représentaient 58,8% des dépenses totales, soit + 2% par rapport à 2012. Au cours des dernières années  les dépenses de ces collectivités n’ont cessé d’augmenter.

 Si les départements ont été plus rigoureux au cours des dernières années, les régions, elles, ont généreusement multiplié par 4,5 leurs dépenses de personnel entre 2005 et 2010.

 Contrairement à ce qui avait été proclamé, la multiplication des intercommunalités a été un puissant facteur d’augmentation des dépenses de fonctionnement. Les magistrats de la rue Cambon insistent sur la masse salariale des fonctionnaires territoriaux qui a progressé de 3,5% en 2012 et de 3,1% en 2013. De combien était l’inflation ces deux dernières années ?

 En onze ans 260 000 agents supplémentaires ont été recrutés dans le « bloc communal » c’est-à-dire les communes et les intercommunalités. Si l’on tient compte des conséquences de transfert de compétence cette augmentation se chiffre à 320 000 emplois tandis que le nombre des fonctionnaires d’Etat a baissé de 5 %.

 Entre 2002 et 2011 les dépenses de personnel ont progressé de 145,6% au niveau de l’intercommunalité et de 12,8% au niveau des communes. Ces dépenses sont passées de 1,59 milliards en 2000  à 6,27 milliards en 2012 dans les intercommunalités soit une augmentation de 62%. Qui dit mieux ? Dans les communes cette hausse passe de 23,3 milliards à 34,1 milliards. Cela s’appelle de l’électoralisme ou de la démagogie, comme on veut.

 Au moment où les représentants des BTP (bâtiments et Travaux Publics) sont dans la rue pour dire leur préoccupation face à la considérable baisse de leur activité, il n’est pas inutile de souligner que 70% des investissements dans ce secteur, BTP, proviennent des collectivités locales.

 Il y a dans notre beau pays 2145 établissements publics de coopération intercommunale :

 – 1903 communautés de communes

– 222 communautés d’agglomération

– 15 communautés urbaines

– 4 syndicats d’agglomération

– 1 métropole.

Ajoutons à ce chiffre nos 36 600 communes et surtout comparons avec les autres pays d’Europe :

En Belgique, 589 communes

Italie et Espagne, 8000 communes chacune

Allemagne, 11250 communes

Royaume Uni, 9946  civil parishes et 900 towns

 Devant ce constat de la Cour des Comptes, les réactions des politiques ne se sont pas fait attendre. L’Association des maires de France (AMF) n’a pas hésité à parler d’amalgames destinés à leur faire endosser la responsabilité de la crise des finances publiques. Ses représentants sont même allés jusqu’à dire que le rapport de la Cour des Comptes était « malhonnête ». Rien que ça.

 A propos de malhonnêteté justement, il serait intéressant de lire le livre d’Antoine Peillon « Corruption » aux Editions du Seuil (18€). L’auteur affirme que jamais depuis la Libération notre République n’a été à ce point corrompue. Le procès qui se déroule actuellement à la suite de la catastrophe de La Faute-sur-Mer en Vendée, qui a provoqué la mort de 29 personnes, est riche d’enseignements à ce sujet. Corinne Lepage avocate des parties civiles au procès Xynthia déclare sans détour que Françoise Babin ex-adjointe à l’urbanisme « n’est pas quelqu’un de parfaitement éthique, qui aurait bien séparé ses intérêts personnels de ses fonctions à la mairie. Son patrimoine familial a été multiplié par vingt pendant les dix dernières années ».

 La réforme tant attendue des collectivités territoriales est en train de se perdre dans les oubliettes, elle ne sera de toute façon, qu’un ersatz de ce qui avait été envisagé. Chaque élu se cramponne à son mandat ou plus précisément à ses avantages de petit roitelet local.

 Rien ne va changer, la gestion des  administrations locales ignorera, comme par le passé, le rapport et les préconisations de la Cour des Comptes, les dépenses ne seront pas maîtrisées et nous paierons des impôts de plus en plus élevés. Bercy chiffre l’augmentation  des impôts locaux à 3,3% en 2014 et à 3,2% en 2015.

 Sauf à Pau car,

François Bayrou avait promis

A tous les habitants de Pau

De faire diminuer leurs impôts

 Nous n’en sommes pas encore à danser la Carmagnole, mais seulement à espérer le faire bientôt.

 

Pau, le 16 octobre 2014

                                                                                               Par Joël BRAUD