Encore un petit service amical !

Monsieur Alain JUPPÉ doit à son ami Richard FERRAND, président de l’Assemblée Nationale, de devenir un membre du conseil constitutionnel pour neuf ans alors qu’il aura 74 ans en août 2019. Ce n’est certainement pas le genre de promotion susceptible de réjouir ceux qui souhaiteraient une république plus vertueuse car , enfin , on oublie vite les malversations commises par ce « grand serviteur de l’État ».
Aussi est-il bon de rappeler ce que publiait le Nouvel Observateur le 2 décembre 2004.
« Alain Juppé a été reconnu coupable d’avoir, en tant qu’ex-secrétaire général du RPR (1988-1995) et adjoint aux finances à la mairie de Paris (1983-1995), couvert la rémunération par la Ville de sept personnes qui travaillaient en réalité pour le parti gaulliste.
Dans son arrêt, la cour a estimé « regrettable que M. Juppé, dont les qualités intellectuelles sont unaniment reconnues, n’ait pas cru devoir assumer devant la justice l’ensemble de ses responsabilités pénales et ait maintenu la négation de faits avérés ».
La cour a aussi jugé « particulièrement regrettable qu’au moment où le législateur prenait conscience de la nécessité de mettre fin à des pratiques délictueuses qui existaient à l’occasion du financement des partis politiques, M. Juppé n’ait pas appliqué à son propre parti, dont il était le secrétaire général à l’autorité incontestée, les règles qu’il avait votées au Parlement ».
On connaît la suite du feuilleton. Alors que beaucoup le croyaient définitivement sorti de la scène politique, l’intéressé qui s’était fait oublier quelque temps, s’est vu offrir comme strapontin la mairie de Bordeaux. Sans doute espérait-il mieux puisqu’il a osé postuler aux primaires de la droite en 2016 à l’issue desquelles il déclarait se consacrer aux seules affaires bordelaises. Mais ces gens-là, dont on ne veut plus, sont comme mes caméléons. Un œil peut regarder devant pendant que l’autre regarde à côté. On ne sait jamais, il peut y avoir quelque chose qui traîne ici ou là.
Et voilà une bonne planque pour neuf ans, sans responsabilité, pour un salaire avoisinant mensuellement 13000€. Autrement plus que l’indemnité municipale !
Seul Yves JEGO n’avait pas cru à l’enterrement d’Alain JUPPÈ. Beaucoup d’autres y croyaient dans l’espoir d’une place à prendre.
«  Le bon peuple », celui des gens comme vous et moi, qui travaille, cotise, paient ses impôts, qui râle mais oublie vite, ne va prêter attention à cet outrage aux bonnes mœurs. La moralisation de la politique n’est pas pour demain. Ce n’est pas des milliers de gilets jaunes qui devraient se retrouver dans la rue mais des millions de citoyens paisibles , non casseurs, venant crier leur colère. Il ne manque qu’un chef d’orchestre pour l’organiser. Imaginons-nous le droit pour un tricheur de contrôler la constitutionnalité des lois ?

Pierre ESPOSITO

Crédit photo : Conseil constitutionnel .fr

Propositions, résolution, révolution, malversations, déploration…

Bien des observateurs avaient remarqué l’abondance de candidats à la présidentielle dont le nom se termine par « on ».  Mais cette campagne est marquée par bien d’autres rimes ou allitérations.

J’avais résolu de ne pas m’exprimer sur les propositions des candidats afin de laisser à chacun le soin de les étudier et de les évaluer. Tout au plus, j’envisageais de donner quelques pistes de lecture. Mais les rebonds de la campagne ont présenté tant de péripéties qu’il est inévitable de les évoquer, surtout lorsqu’ils concernent des personnages politiques locaux comme François Bayrou.

Même si l’on n’est pas de son camp, on ne peut être que frappé par la virulence des commentaires suscités par l’article « Bayrou circus ». Ce site qui se voulait représenter une diversité d’opinions se serait-il rangé sous la bannière d’un Éric Ciotti, qui, sur BFMTV, deux heures à peine après la déclaration de François Bayrou éructait son venin ? Ce faisant, il offrait une belle démonstration de la portée de la démarche du président du MODEM et de la panique des soutiens de François Fillon. De fait, la démarche de François Bayrou a été suivie de nombreux ralliements à Emmanuel Macron et surtout d’une remontée spectaculaire dans les sondages qui l’ont (provisoirement) placé en tête devant Marine Le Pen.

Le renoncement de François Bayrou était marqué d’un réalisme, tout comme celui d’Alain Juppé. Mais alors que ce dernier s’oriente vers un certain retrait de la vie politique, le renoncement de François Bayrou  se veut promouvoir un rebond du centre, et l’on ne peut pas dire que la défense du centre n’a pas été le fil conducteur de sa carrière. La situation est favorable pour une telle entreprise (alors que le système favorise sa lamination), car beaucoup d’électeurs doutent de la faisabilité des propositions de la gauche ou s’opposent au populisme et à la xénophobie de la droite dure.

Il est vrai que la trajectoire d’Emmanuel Macron pouvait susciter des interrogations et que son programme n’était pas clair (les autocars Macron et l’ouverture de magasins le dimanche pouvant difficilement être considérés comme relevant d’une « révolution », le titre de son livre). D’où l’habileté d’avoir posé des conditions fortes pour cette « alliance ». Le choix de ce dernier mot n’est d’ailleurs pas indifférent, et il aurait pu susciter plus de commentaires.

Le titre du livre « Résolution française » de François Bayrou pouvait laisser penser à une direction inverse de celle qui a été prise par François Bayrou. Que de sarcasmes eussions-nous entendus s’il avait poursuivi sa chasse à la Présidence !

Les conditions édictées par François Bayrou ne ressortent pas de petits arrangements tactiques. Elles sont cruciales pour l’avenir de la démocratie dans ce pays. Surtout la question de la moralisation de la vie politique et le respect que l’on doit au travail. D’autres exigences ne sont pas indifférentes, comme une meilleure représentation de la variété des opinions, par exemple par l’introduction d’une dose de proportionnelle mesurée au niveau national (ou au niveau régional afin d’apporter un peu de cohésion et d’intérêt à ces territoires régionaux). Plus encore, aux yeux de bien des citoyens conscients des dangers que court notre monde, une prise en compte de notre environnement s’impose. L’appui de femmes et d’hommes venus d’horizons variés devrait enrichir les propositions. Définir des directions claires, honnêtes et progressistes est plus important que de chiffrer des mesures. C’est du moins ce que pensaient Antoine Condorcet, Charles de Montesquieu et Charles de Gaulle.  Ce n’est pas l’un d’eux qui a écrit les lignes qui suivent. Les Paloises et les Palois peuvent être fiers qu’elles l’aient été par leur maire et qu’il ait conformé ses actes à ses paroles.

Paul Itaulogue

« Ni les honneurs fugaces, ni les victoires frelatées, n’ont à mes yeux rien qui vaille la peine. On ne donne pas sa vie pour de la gloriole, pour des chapeaux à plume et des galons. On donne sa vie pour les siens, pour la vérité, pour qu’un peuple y voie clair. » François Bayrou

F. Bayrou, Résolution française, Les Éditions de l’Observatoire, 16,90 euros

E. Macron, Révolution, XO Éditions, 17,90 euros

J.-L. Mélanchon, L’avenir en commun, Seuil, 3 euros

J. Attali et France 2022, Cent jours pour que la France réussisse,
Fayard, 20 euros

A. Verdier-Molinié, Ce que doit faire le (prochain) président, Albin
Michel 20 euros

Cette politique là…

imagesLes mercredis, jours de publication d’un certain journal satirique, les révélations se succèdent sur un ton de plus en plus accusateur. Il semble que notre monde politique prend plaisir à ces sortes de joutes qui n’apportent rien au débat d’idées lequel devrait pourtant guider ses préoccupations. Alors on voit poindre ici et là des loups affamés qui sentent que cette déliquescence leur offre une ouverture. Et nous à Pau, sommes-nous plus spécialement concernés ?

Vous verrez que les poursuites judiciaires actuellement en cours en direction des époux Fillon, ne permettront pas de qualifier au pénal le délit d’emploi fictif. En démocratie, c’est bien connu, tout ce qui n’est pas interdit est autorisé. La loi pénale est une chose, mais il existe aux yeux des Français d’autres exigences. Qu’elles se nomment morale, déontologie ou éthique elles traduisent bien la première exigence des électeurs. Lors d’un sondage, ceux-ci se sont prononcés à près de 70% pour dire que la première qualité d’un politique devrait être l’honnêteté. C’est pour cette raison que tout laisse penser que l’actuel candidat de la droite à l’élection présidentielle ne s’en relèvera pas.

Alors il faut songer à une hypothèse que certains qualifieront de plan B. Et c’est là, dans cet embrouillamini, que d’aucuns sentent leur heure venue. A Pau, nous entendons avec plus d’acuité que d’autres les déclarations récentes de François Bayrou. Il manie avec beaucoup d’adresse le suspense qui, il le sait, le sert. Certes il se fait entendre également pour la promotion de son livre : « Résolution française *». En même temps ses commentaires ne laissent pas de doute sur ce qu’il dira prochainement. Cette décision qu’il devait porter à notre connaissance fin janvier ou début février est maintenant reportée à mi-février ; il s’agit de jouer serré et adroitement. Outre le fait qu’il faut être présent sur le plus grand nombre de médias, il convient de ne pas se précipiter, car justement cette hypothèse B, pourrait placer Juppé en remplacement de Fillon. On reviendrait alors à la situation antérieure aux primaires, époque où il faisait allégeance au maire de Bordeaux.

N’empêche, François Bayrou se fait entendre. Il parle « D’un trouble énorme parmi les Français ». Il dit qu’il s’agit » D’un désordre et d’un choc sans précédent que les citoyens voient avec stupéfaction et désarroi ». Il s’engage enfin : « A faire ce qu’il faut pour que la France s’en sorte ». Tout le monde l’aura compris, il croit au chevalier blanc, celui qui sera capable de remettre de l’ordre dans ce lamentable bordel. Il y croit d’autant plus qu’il se voit très bien dans cette posture d’homme providentiel. Personne ne pourra lui reprocher de pécher par un excès de modestie !

Les politiques de notre pays ont cette constante de ne pas croire à l’homme providentiel sauf si c’est à eux que l’on confie ce rôle.

Pau, le 1 févier 2017
pat Joël Braud

*Editions de l’Observatoire – 326 pages – 16,90 €
Crédit photo youtub.com

Naïveté !

imagesLa primaire auto-dénommée  » de la droite et du centre  » mais en fait du parti » républicain « , démontre finalement les désaccords profonds entre candidats de la même « famille » politique. Elle permet aussi de constater la médiocrité de certains arguments qui interrogent sur la lucidité de leurs auteurs.

Alain JUPPÉ croit-il vraiment gagner en interpellant François FILLON sur l’avortement ? ou en lui reprochant de bénéficier d’électeurs FN comme si ceux-ci étaient définitivement liés par un vote peut-être circonstanciel.
Naïveté ! C’est une affirmation gratuite et ridicule dans la mesure où tout citoyen pouvait participer au scrutin.
Comment ne voit-il pas qu’une majorité d’électeurs se souviennent de sa condamnation pénale, que son âge est un handicap, qu’il est, avec d’autres, responsable de la situation du pays et que sa sympathie pour les musulmans est mal vécue ?
Une naïveté bien partagée au demeurant.
Comment Nicolas SARKOZY n’a-t-il pas senti le rejet qu’il inspire non seulement parce qu’après sa défaite de 2012 il a affirmé qu’il renonçait à tout mandat électif mais aussi parce qu’il semble avide de pouvoir plus pour lui-même que pour le pays ?
Comment cette primaire pouvait être bizarrement dénommée  » de la droite et du centre « , avec des candidats tous membres des  » Républicains  » et aucun candidat de partis se disant centristes ?
Comment certains ont pu croire qu’ils avaient quelque chance de succès alors qu’à quatre ils ne totalisent même pas cinq pour cent des suffrages ? Sans doute dans l’espoir d’obtenir un poste ministériel en apportant leur soutien à l’un des deux finalistes !
Comment une ancienne ministre qui a fait largement son temps peut prétendre participer à l’élection présidentielle, si ce n’est avec des arrière-pensées (nuire à un candidat ou espérer une récompense) alors qu’elle a dû quitter la scène après la révélation de vacances pour dans un pays dont le président a dû fuir ?
Comment le président du MODEM ne perçoit-il pas qu’il ne représente plus que lui-même et qu’il est désormais dans le wagon de celles et ceux dont les électeurs ne veulent plus sauf à accroître le taux des abstentionnistes ?
Qui ne voit dans ses intentions sa volonté de nuire à des candidats de la « non-gauche » et de se mêler à une partie où ,lors de sa dernière participation, il a joué contre son camp ?
François FILLON a certes le mérite d’apparaître plus lisse, mais avec bientôt trente-six ans de vie publique il serait, s’il était président, obligatoirement voué à des concessions envers ceux qui lui apporteraient leur soutien.
Et en face, ce n’est guère mieux. La trahison d’anciens ministres adoubés par Francois HOLLANDE qu’ils abandonnent au milieu du gué dans la crainte d’un naufrage auquel ils ont pourtant participé, ne donne pas une belle image de tout ce monde qui semble vivre sur une autre planète.
Comment, tous ces professionnels de la politique qui pour beaucoup n’ont jamais exercé réellement un métier, comment en peu de mots n’ont-ils pas compris que leurs interventions radiodiffusées et télévisées n’ont plus le poids qu’elles ont eu, depuis que les réseaux sociaux se gavent d’informations et d’interventions d’internautes souvent empreintes de plus de bon sens que leurs promesses ?
Ils comptent tous, plus ou moins, sur la naïveté des électeurs mais ils ont bien tort. Ne voient-ils pas que ceux-ci ne font plus confiance ni aux sondages, ni aux médias, ni aux femmes et hommes politiques qui se perpétuent depuis des années sans qu’on sache qui, du goût du pouvoir ou de l’intention de servir, est leur moteur ?
Et tout ce joli monde donne des consignes de vote de moins en moins écoutées malgré l’appui ridicule de notables (comédiens, chanteurs, scientifiques ou écrivains) dont bien peu ont dû prendre le temps de lire un article de notre Constitution, comme si les électeurs leur appartenaient.
Oui, le peuple réfléchit désormais et en plus il constate. Quand par exemple, de malheureux français vivent sous le seuil de pauvreté, peut-on leur faire accepter l’idée qu’il faut prendre en charge des clandestins qui n’ont ni la volonté, ni la capacité d’intégrer nos mœurs, nos coutumes, notre culture ou notre histoire, et plus encore celle de donner à certains une allocation pour retourner dans leur pays ?
Cessez, femmes et hommes de pouvoir, de croire que le bon peuple acceptera indéfiniment tout ce qui lui est imposé contre son gré.
Vos discours, vos promesses il a fini par ne plus y croire. À preuve, le taux d’abstentions toujours très élevé et des élus grâce à des systèmes électoraux permettant toute combine.
Vous êtes bien naïfs en usant d’arguments puérils qui ne sensibilisent plus.
La naïveté a bel et bien changé de camp et tous ceux qui se pressent aux portes du pouvoir feraient de s’en souvenir.

Pierre Esposito

crédit image : phrasesfb.com

Et maintenant M. Bayrou ?

imagesLe résultat de la primaire a eu comme principale avantage, du moins à vos yeux, de faire disparaître du paysage politique Nicolas Sarkozy. Nous savons tous l’inimitié qui vous anime à son égard. Ainsi vous devez, au moins sur ce point être satisfait. Mais le résultat Fillon ne faisait pas réellement partie de vos hypothèses. Alors qu’allez vous faire Monsieur le maire de Pau ?

Personne ne doute qu’entre le premier et le second tour de la primaire vous continuerez à soutenir Alain Juppé, normal, il faut savoir être loyal jusqu’au bout. Mais Alain Juppé est passé de la position de favori à celle de challenger, pas vraiment facile à gérer, tout ça d’autant que la différence des résultats fait apparaître un écart de 16 points. Il faudra remonter la pente, quelle pente. Presque tous les commentateurs s’accordent à dire qu’il y a là comme une impossibilité.

Votre engagement était de rester à côté d’Alain Juppé. Il y avait peut-être l’espoir d’un quelconque retour d’ascenseur dans ce positionnement, mais là n’est pas le sujet. La disparition de Sarkozy vous prive de votre ennemi préféré – sans doute du plaisir de l’affronter – dans la course à la présidentielle. Fillon pourrait-il être cet adversaire auquel vous apporteriez la contradiction avec la même conviction ? Il se dit ici et là que rien ne vous oppose réellement à l’ancien premier ministre de Sarkozy, vous entretenez avec lui de bonnes relations.

Alors M. Bayrou, qu ‘allez-vous faire ? Quelle va être votre décision ? Depuis bien longtemps maintenant votre rêve est de devenir président de la République. Il vous reste une dernière cartouche, en effet, en 2022, vous aurez 70 ans. Comme Alain Juppé aujourd’hui ce qui, sans doute, a été un élément important pour les électeurs. Allez-vous tirer cette dernière cartouche ? Ou au contraire, allez-vous vous renoncer à cette prétention ?

Permettez un conseil qui vous est donné non pas en considération de vos ambitions personnelles mais en regard de l’intérêt des Palois. Renoncez, oubliez ce rêve de magistrature suprême et revenez à des préoccupations sans doute plus modestes mais en adéquation avec l’évolution des circonstances. Vous êtes maire de Pau, soyez le à plein temps. Fini ces déplacements à Paris pour répondre aux interviews de tel ou tel journal. Oubliez ce parti dont les effectifs ne cessent de fondre, libérez-vous de tout cela.

Il reste tant à faire à Pau, à commencer par réduire les impôts locaux, faire des économies conformément à vos engagements. Jean-Paul Brin ce loyal et inconditionnel second pourra un peu respirer.

Pau, le 23 novembre 2016
Par Joël Braud

Juppé est ressuscité !

imagesAlléluia, mes chers frères ! Fêtons tous ensemble cette résurrection qui ramène de la mort politique à la vie l’homme de Mont-de-Marsan né un 15 août, fête de l’Assomption, prions notre nouveau dieu qui terrassera bientôt le dragon du chômage, l’hydre de la pauvreté, réglera le problème des retraites, des déficits divers, de l’insécurité dans les villes et les campagnes et nous ramènera dans le paradis du plein emploi… « Tu as traversé les Landes, Paris puis le désert mais je ferai de toi un vainqueur » dit l’Éternel dans sa magnificence, contemplant sa perfection. Seul Jésus, selon l’Évangile, ressuscita Lazare mais la télé fait encore plus fort : elle ramène à la vie Alain Juppé, trépassé un moment par les affaires, fantastique opportunité que seule la politique peut offrir, parait-il, en baptisant même une émission « Juppé, le ressuscité ».  Gloire à toi ! Miracle ! Après avoir marché des années dans les pas de son père spirituel, le grand Saint-Jacques, Saint-Alain est en train de devenir le meilleur des apôtres d’entre nous. Une renaissance on vous dit bien ! Sa route semble toute tracée, toute droite vers le palais de l’Élysée, demeure des dieux et demi-dieux de la mythologie française, Saint-Charles, Saint-Valéry, Saint-Nicolas… L’ours polaire s’est mué en Phénix, attendant au coin du bois tous ses adversaires pour les étriller un à un sauf Bayrou, son pote. Sagesse suprême. Alléluia, mes chers frères, fêtons la résurrection de Alain Juppé ! De AJ pardon… Débouchons une bouteille de Bordeaux, cru 1945, le meilleur bien sûr !

Jeff Le Goff

Crédit photo Franceinfo.fr

Une primaire pour rien.

imgresC’est ce qu’il faut retenir des récentes déclarations de M. BAYROU qui, depuis longtemps, voue à M. SARKOZY, une haine tenace. Il est vrai que le tempérament de ce dernier a de quoi irriter les gens de caractère.
Mais comment comprendre que M. BAYROU  serait candidat à l’élection présidentielle si la primaire auto-qualifiée    » de la droite et du centre  » désignait l’ancien président de la république pour les représenter en 2017 ?
Les électeurs doivent se poser diverses questions sur son positionnement.
En premier lieu, pourquoi,  alors que cette primaire à pour but de parvenir à une candidature unique  » de la droite et du centre « , M. BAYROU ne s’y soumet-il pas pour y représenter  » le centre « ? Crainte de l’échec ? Désintérêt ?
Son abstention est d’autant moins compréhensible qu’à ce jour, aucun centriste ne participe à la primaire et que pour soutenir  M.JUPPE,  M BAYROU devrait en principe lui apporter sa voix et donc y voter .
En second lieu, comment comprendre que M.BAYROU accepterait de ne pas se présenter à la présidentielle si son favori est désigné alors qu’il combattrait par contre  M. SARKOZY ?
Ce serait là un bel exemple de déni de démocratie ! Oui à la primaire, non à son vainqueur !
Les moins naïfs comprendront qu’en échange de son soutien chaleureux au maire de Bordeaux, ce dernier a dû réserver Matignon au maire de Pau qui obtiendrait là son bâton de maréchal à défaut d’entrer à l’Elysée.
Mais, et c’est là l’essentiel. Si M. BAYROU était  candidat en même temps que M. SARKOZY, son seul objectif serait d’éliminer celui-ci  pour le second tour car M. BAYROU sait très bien qu’il ne peut, quant à lui, franchir le premier obstacle.
Les conséquences d’une telle stratégie seraient alors suicidaires pour « la droite et le centre « .
En effet, si la qualification de Madame LE PEN pour le second tour semble acquise, la présence  de M. BAYROU au premier tour risquerait d’entraîner l’élimination de M. SARKOZY   et par contrecoup la qualification d’un candidat de  » gauche  » qui aurait de grandes chances de l’emporter au regard de la position que le camp  » de la droite et du centre  » adopte contre les candidats frontistes lorsqu’ils se retrouvent en concurrence avec des candidats  » de gauche ».
Une fois de plus, on ne sait dans quel camp situer le maire de Pau.
Beaucoup de Palois se demandent sans doute pourquoi les membres du conseil municipal et plus spécialement les élus  » républicains  » ne dénoncent pas sa stratégie. Seule la reconnaissance qu’ils lui doivent de veiller aux intérêts de la cité peut l’expliquer. Ils ne peuvent être tenus au silence au nom d’une solidarité qui se limite à l’application du programme qui fut accepté par l’électorat.

Pierre ESPOSITO
Ancien bâtonnier du barreau de PAU.

Crédit image « Lopinion.fr »

Échéance ou déchéance, l’avenir nous le dira !

calendrierIl nous faudra bien du courage pour nous rendre dans l’isoloir durant les élections présidentielles … cruel dilemme … afin de choisir celle ou celui à qui nous confierons le pouvoir mais plus encore, nos destins !
Mon cœur s’il demeure fidèle au courant politique que je fis mien … depuis très loin … n’en est pas moins à s’interroger sur ce futur revêtant diverses allures autour de candidats ayant fait ou non le choix de se présenter ! Un futur qui ne me dit rien tant je crains de cette politique menée depuis de longues années par ceux-là ayant préféré exercer le pouvoir en négligeant leurs devoirs … allant jusqu’à les délaisser pour certain ne pensant qu’à engranger du grain (que nous leur offrons) pour nous laisser les miettes et ce, durant cinq années de leur présence à l’Elysée … comme vers ceux-là qui en désespoir de cause chausseront les starting-blocks les lançant vers la primaire … sans se douter qu’être Président de tous les Français, ce n’est pas une mince affaire !
Et puis, il y a les autres, ceux souhaitant faire barrage aux concurrents de tous horizons … comme si être Président cela peut être comparé au Roi Léon assis sur son trône à nous regarder faire les cons !
Sur Sarkozy dont le bilan ne fut guère brillant après son mandat de président, c’est le moins que l’on peut en dire … il ne fera pas mieux si ce n’est pire d’autant que comme il le prétend … « Israël est le combat de sa vie »… alors si Israël est le combat de sa vie … que fait-il ici … nous sommes en droit de nous le demander et de le déclasser avant même qu’il ne fasse le choix de se (re)présenter, lui qui s’aigrit dès que quelqu’un le contrarie.
Sur Juppé, l’ennemi juré de ce dernier … dont le profil n’est plus à faire puisqu’il y a longtemps qu’il est dans les affaires, politiques … il semble avoir ôté le masque du retraité pépère qui ne risque pas d’être en galère puisqu’il est plusieurs fois retraité et touche un gros paquet du fait de toutes ces fonctions passées … comme cumulard y’a pas mieux à la tête de notre pays si des fois il nous prenait l’envie de voter pour lui !
Marine Le Pen elle a su y faire en éjectant son vieux père et dédiaboliser son petit monde de troublantes affaires où nous faire prendre des vessies pour des lanternes est ce qu’elle sait faire de mieux tout en prenant à témoin le bon Dieu !
Pour Mélenchon, ron-ron petit patapon, nul ne peut désavouer sa culture et son discours intellectuel qui lui vaut d’être un concurrent potentiel de ceux-là qui après nous avoir mis sur la paille … pensent que le petit peuple … ça baille et ça maille !
Pour les écolos pas encore de populo à franchir le cap … ils attendent sans doute du ciel qu’il fasse des merveilles !
Bref, dans ce méli-mélo de femmes et d’hommes ayant revêtu le costume de gouvernant avant l’heure, demeure notre actuel Président, son aspect pépère et bedonnant critiqué tant de fois … lui qui dès la fin de l’année aura décidé … ce que je crois … de nous présider une nouvelle fois ! Je sais, et parce que je sais ce que je sais, viendra le temps où à mon tour je déciderai de ce qu’il convient de voter … et pour qui ira ce petit billet … qui sera celle ou celui qui aura ma faveur et le droit de me représenter … mais comme je l’ai dit, ce n’est pas encore l’heure.

Samie Louve.

Et demain ? Comme avant !

imgresDe Nicolas Sarkozy, Alain Juppé à François Hollande, tous pensent et souhaitent même que Marine Le Pen soit présente au second tour de l’élection présidentielle.

Pensent, parce que cela semble actuellement évident. Souhaitent, parce qu’ils espèrent invoquer contre elle le fameux ( et fumeux ) front républicain qui a privé le FN de la présidence des régions PACA et Nord- Pas-de Calais. Et à ce jeu-là, le plus malin, le plus fin, celui qu’on raille, qu’on caricature comme un benêt, c’est le président Hollande. Il a pour meilleur argument la preuve du succès du rassemblement des forces de gauche. Le moment venu, il leur dira  » si nous ne sommes pas unis, nous laisserons la présidence à la droite, voire au FN  » et les verts, le front de gauche, auxquels seront promis des récompenses, se rallieront autour de sa candidature. Face à Marine Le PEN, il gagnera, puisqu’elle n’obtiendra pas l’aide des  » républicains » et des « centristes ». Et s’il est éliminé au premier tour, on reverra le film du second tour des régionales.

Le FN ne sera pas au pouvoir en 2017. Pour y accéder, il lui faudra peut-être prôner les changements auxquels aspirent les français, à savoir des réformes institutionnelles telles que non cumul des mandats dans le temps, réduction du nombre d’élus, bref la fin du professionnalisme politique. Mais comment, les dirigeants des partis qui ne vivent que de leurs mandats, accepteraient-ils de s’engager sur cette voie ? Tant que morale et politique ne feront pas bon ménage, le  » bon peuple  » se réfugiera de plus en plus dans l’abstention ou le vote blanc. Car que voyons-nous si ce n’est langue de bois et hypocrisie? Un  » futur » président de région renoncer de participer à une primaire  » de la droite et du centre » qu’il n’avait aucune chance de remporter, un chef de file des verts se rapprocher du président Hollande, une bagarre sournoise contre Nicolas Sarkozy au sein de son propre camp, un président du Modem qui soutient Alain Juppé dans l’espoir non avoué mais tellement sonore d’en devenir le premier ministre.
Et parmi tout ce beau monde quel est celui qui a vécu d’autre chose que de ses mandats ? Certains ont largement dépassé l’âge moyen de la retraite, mais l’ambition du pouvoir continuera de les animer tant qu’une élimination naturelle ou électorale ne mettra pas fin à leur appétit. Les habitudes devront changer, mais n’imaginons pas changer les hommes, malgré les incantations entendues récemment.

Il faudra commencer par respecter l’autre, cesser de s’invectiver, accepter la contradiction, ne pas se parer d’une posture de matador, comme le fait trop souvent le premier ministre, réfléchir enfin au fait que l’élection donne seulement une légitimité électorale mais non une représentation réellement majoritaire du pays.

Pierre ESPOSITO 
Docteur en droit
Avocat honoraire

Carton du FN: « Comment en est-on arrivé là ?»

images« Comment en est-on arrivé là ? », c’est le titre de l’éditorial du Monde du 8 décembre, après le « carton » du Front National au premier tour des élections régionales. Passé le titre, dont on imagine qu’il conduit à une analyse connue, vient la conclusion : « C’est une reconstruction en profondeur qui s’impose ». On n’en saura pas plus sur le type de reconstruction imaginé par le quotidien et la méthode pour y arriver.

Cette reconstruction en profondeur, de nombreux rédacteurs, sur Alternatives Pyrénées, l’appellent de leurs souhaits depuis bien longtemps. Mais rien n’y fait. Rien ne bouge. Du coup 30% des français pensent que seul le FN peut faire bouger les choses. Ils n’ont pas tort ! Ni le PS, ni les Républicains ne proposent quoi que ce soit pour faire sortir notre Nation de l’immobilisme. Ils se contentent d’un face-à-face stérile depuis si longtemps.

Oui, seul le FN peut faire bouger les choses, sauf que le replis sur soi, la xénophobie ne peut que conduire qu’à plus de chômage, plus de difficultés encore. France : De pays des lumières, pays universel passant au statut de pays fermé, recroquevillé sur lui-même !

Pas une nation du monde, au « top » de l’attractivité, ne vit repliée sur elle-même. Où préférez-vous vivre ? Canada, Finlande ou Corée du Nord, Vénézuela ?

Les observateurs semblent avoir du mal à conclure que ce sont nos présentes institutions qui créent le personnel politique actuel. Soit dit en passant, n’en doutons pas un instant, ces institutions amèneront les cadres du FN, en l’espace de deux petites mandatures, à être des copier-coller de l’UMPS actuelle. La soupe est trop bonne.

La Constitution de la Vè République avait été taillée sur mesure pour Charles de Gaulle. Sauf que, celui-ci disparu, sa constitution présidentielle est restée en place. Un uniforme toujours trop grand pour ses successeurs. Un uniforme qui conduit la France, depuis plusieurs décennies, dans une lente glissade vers le bas. Pour beaucoup, la France a maintenant besoin d’un Napoléon ou d’un De Gaulle. Le recours à l’homme providentiel est la preuve ultime que nos institutions ne sont pas à la hauteur d’une démocratie moderne. « Il nous faut un De Gaulle… ». Quel constat d’échec ! Entendons-nous ce type de réactions dans les pays anglo-saxons ou du nord de l’Europe ?

Supprimons la Présidence, supprimons les communes, diminuons de moitié les représentants à toutes nos assemblées (de 800.000 indemnités de fonction « politiques », la France passera à 400.000… contre 30.000 en Grande Bretagne à ce jour), publions leur patrimoine en tant que couple, limitons le cumul dans le temps à deux mandats, interdisons le cumul simple, rendons contraignantes, sous peine de pénalité, les recommandations de la Cours des Comptes, introduisons la notion de Transparence dans le préambule de la Constitution, veillons à limiter les domaines d’intervention des différentes strates administratives à des compétences très précises, rendons pénalisable leur non-respect, rendons obligatoire la consultation des citoyens par voie de référendums locaux, régionaux, nationaux dès que des niveaux de budgets sont atteints, uniformisons les régimes (tous), payons les indemnités d’élus au temps de présence mais n’oublions pas la mise en place d’un statut de l’élu etc. Tout a été écrit sur AltPy.

Une fois cette longue liste (non-exhaustive) de réformes arrètées, il s’agit d’imaginer comment la mettre en place. Typiquement, cela devrait être le rôle de la prochaine présidentielle qui doit refonder la démocratie française.

Le programme des candidats à l’élection de 2017 sera primordial sur ce point. Qui osera s’atteler à ce chantier ? Qui de Sarkozy (qui a déjà annoncé vouloir revenir sur la loi sur le cumul !), Juppé, Fillon, Bayrou, Hollande ou Valls saura se jeter à l’eau et proposer un nouveau fonctionnement pour notre démocratie. Oser, encore oser, toujours oser !

A moins que cela ne soit Marine Le Pen qui, dans le rôle de l’homme providentiel, se contente simplement d’endosser l’uniforme du Général. Un vieux modèle datant des années trente…

Tout est ouvert et le pire probable. A nous citoyens, tout au long de 2016, de bousculer, sans ménagement et avec ténacité, nos « politicards » pour qu’ils se bougent. Tant qu’il n’est pas trop tard. Nous n’avons qu’une petite année devant nous. Comment s’y prendre ?

– par Bernard Boutin