Il faut dégraisser le Mammouth !

le-conseil-departemental-preside-par-jean-jacques-lasserre_3235592_1000x500    Expression qui a eu son heure de gloire en parlant de l’Education Nationale et qui reste plus que jamais d’actualité également dans la fonction publique territoriale.

Le dernier rapport de la Chambre Régionale des Comptes d’Aquitaine s’intéresse aux finances du Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques. Il est très critique avec la gestion laxiste de G Labazée et ne ménage pas non plus son successeur JJ Lasserre. Pourtant, il est regrettable que cette parution arrive fin octobre 2016 alors que les problèmes sont connus depuis bien longtemps…sur AP :

 » G Labazée : zéro en mathématiques ! » AP du 21/2/2014

 » Labazée et Lasserre : zéro en mathématiques ! » AP du 30/6/2015

On voit dans ces articles la grave dégradation des finances du Conseil Départemental des Pyrénées Atlantiques, compensée par l’endettement croissant et les mensonges honteux de G Labazée sur sa gestion : « Et bien oui, sans effets d’annonce, je peux dire que nous sommes fiers de ce que nous faisons pour le Département des Pyrénées-Atlantiques et que nos successeurs pourront prendre modèle sur nous » C’est ainsi que s’exprimait Georges Labazée Président du Conseil Général en présentant les orientations budgétaires 2014 du Conseil Général devant ses pairs le 13 février 2014″

Comme dans ces articles, la Chambre met le doigt sur la dérive des coûts de fonctionnement, à commencer par ceux du personnel.

Une inflation du nombre d’agents entre 2010 et 2014

2010 : 2507 agents 2011: 2587   2012: 2648   2013: 2687   2014 : 2712 agents (source CD PA)

Soit plus de 200 postes pour la plupart injustifiables. Et 2010 date du début des remarques de la Chambre n’est pas le début de la gabegie.

Et une hausse des rémunérations

« au cours de la période 2011-2014, la progression de la masse salariale est largement due aux décisions prises par le département lui-même : en 2011, la masse salariale a augmenté de 3,71 %, dont 0,27 % au titre de l’impact de mesures ne relevant pas du département ; en 2012, progression de la masse salariale de 3,93 %, dont 0,75 % au titre des conséquences de décisions externes au département ; en 2013, augmentation de la masse salariale de 4,04 %, dont 1,11 % au titre de l’impact de mesures ne relevant pas du département ; enfin, en 2014, croissance de la masse salariale de 3,54 %, dont 1,31 % en raison de décisions externes au département. »

Au passage on note :

« Le nombre d’agents permanents de la filière administrative a augmenté de près de 9 % entre 2010 et 2012 » Filière qui représente en 2014, 649 postes en effectif permanent.

On se demande où est l’augmentation de productivité liée au développement de l’informatique. En France la productivité augment de 2% par an. Pas au Conseil Départemental des PA où elle diminue … A cette inflation de personnel s’ajoutent deux problèmes.

Le temps travaillé est insuffisant

« La durée moyenne quotidienne du travail ne peut donc pas être de 8 heures, comme indiqué dans le tableau transmis par les deux ordonnateurs, en réponse aux observations provisoires, mais de 7,8 heures pour cinq jours de travail par semaine. Sur cette dernière base, la durée annuelle moyenne annuelle des agents du département s’élève à 1567 heures (7,8 heures x 200,8 jours de travail après déduction des jours fériés et des congés accordés par la collectivité), soit une différence de 40,29 heures par rapport à la durée légale. Le non respect de la durée légale du travail génère de ce fait un coût annuel pour la collectivité de près de 2,7 millions d’euros, soit l’équivalent d’environ 95 agents et de 2,7 % de la masse salariale »

Et voilà 100 postes de trop si on applique la durée légale du travail.

Le taux d’absentéisme est trop élevé

En 2011 il s’établit à 7,7 % .

« Le taux d’absentéisme est toutefois nettement moins élevé dans le secteur privé (3,8 % en 2011). Le coût de l’absentéisme pour le département est, en 2014, de près de 3 M€, soit 3 % de la masse salariale »

Cela représente plus de 100 agents en trop avec un absentéisme normal.

Rappelons le rythme de travail de ces fonctionnaires : 104 jours de Week End, 7,4 jours féries, 30 jours de congés, 23 jours de RTT et donc 15 jours d’absence et 5 jours pour horaire insuffisant soit un total de 184,4 jours non travaillés par an pour 180,6 jours travaillés en moyenne.

Pour ceux qui l’auraient oublié, F Bayrou a constaté un taux d’absentéisme de ses troupes à Pau de 16 % ! « avant que nous arrivions, en 6 ans l’absentéisme était passé de 9% des agents à 16% des agents, 1% d’absentéisme de plus tous les ans, c’est incroyable ! » Donc en gros, si on ramène l’absentéisme de la ville de Pau à 6% on peut supprimer 10% des postes (150 environ). Voilà qui serait un minimum de bonne gestion. On attend avec impatience le rétablissement d’un taux normal d’absentéisme à la ville de Pau…

Mais revenons à notre Conseil Départemental. On peut donc facilement supprimer 400 postes au Conseil Départemental des PA, à périmètre constant. Mais dans les coûts de fonctionnement il n’y a pas que la masse salariale :

« Par ailleurs, si les dépenses de fonctionnement par habitant du département des Pyrénées-Atlantiques étaient d’un montant analogue à la moyenne constatée dans les départements comparables, elles seraient inférieures de près de 40 M€ à leur niveau actuel. »

Et la Chambre Régionale des Comptes non seulement arrive trop tard, mais elle oublie de suggérer un gain d’une centaine de postes supplémentaires liés aux activités qui ne sont pas du ressort du Conseil Départemental comme, entre autres, le Développement Economique (c’est la Région et les communes qui en ont exclusivement la charge) qui occupe toute une Direction. Ceci sans évoquer d’autres activités liées à la « compétence générale » (sport, culture, etc…) ni les stations de ski dont le CD est propriétaire exploitant…

C’est donc une diminution de 500 postes qui est possible et qui serait réalisée sans problème dans n’importe qu’elle entreprise privée.

Il est honteux de voir tous ces élus incapables de gérer avec efficience les strates de notre invraisemblable mille feuille. Il est pourtant facile même si on est incompétent de faire appel à un cabinet de conseil qui leur proposera très facilement une organisation plus performante avec 20% de personnel en moins. Mais pour passer à l’acte il faut du courage, qualité incompatible avec la démagogie toujours utile pour une ré élection, car après tout les citoyens votent pour leurs Conseillers Départementaux sans rien comprendre à ce qu’ils font, d’autant que près de 60% d’entre eux ne voient aucune conséquence négative puisqu’ils ne payent pas d’impôts locaux et ne s’intéressent pas à l’endettement des collectivités territoriales …

Et la Chambre de conclure :

« Le département a déjà décidé en 2013 de ne plus augmenter ses effectifs. S’il souhaite les réduire, il pourra utilement examiner la pertinence des leviers d’action suivants : l’utilisation optimale de la force de travail existante grâce au respect du temps de travail et à la réduction de l’absentéisme ; le développement de la mutualisation, à la fois interne et externe ; la réflexion stratégique sur les actions du département prévue par le Projet départemental ; l’intégration dans les services du département des organismes externes largement financés par le département et exerçant à son profit certaines missions, de manière à pouvoir disposer d’un pilotage global des effectifs et de la masse salariale. »

On le voit, JJ Lasserre dispose de marges très importantes pour redresser les finances du Conseil Départemental, en aura-t-il le courage ?

Dégraisser le mammouth est incontournable, mais c’est la suppression du Conseil Départemental qui reste en fait indispensable, car son rôle principal consistant à distribuer des aides sociales, pourrait être confiée à la CAF sans que personne ne se rende compte de rien.

Cette même inflation de personnel se passe dans l’immense majorité des communes de France alors qu’au contraire, la mutualisation par les intercommunalités aurait dû conduire à une diminution des effectifs. La Cour des Comptes l’a dénoncé à maintes reprises, mais les citoyens endormis continuent de voter pour des élus sortants incapables d’une gestion rigoureuse.

La France est un bateau avec 4 rameurs et 6 passagers alors que les autres pays ont 6 rameurs et 4 passagers…comment voulez-vous bien figurer dans la compétition ?

Daniel Sango

Gazon maudit

chuttt   La transparence dans les collectivités territoriales est un thème qui mobilise les citoyens, et c’est bien normal. Le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques est sur la sellette, serait-il à l’aube d’une crise grave ?

Sur le site de Mediabask le 23/02/2015 :

« D’après une information de France Bleu Béarn, un ancien directeur de communication du Conseil général, Jean-François Gazon, a déposé plainte contre X pour favoritisme envers une agence de communication toulousaine au moment des attributions de marché public. A son tour, le Conseil général a porté plainte contre J.-F. Gazon pour « chantage et dénonciations calomnieuses ».

Aïe ! Un fonctionnaire s’attaque à son employeur dans un domaine dans lequel tous les fantasmes sont permis… Rarissime. Bien sûr je n’ai aucun préjugé et la présomption d’innocence est indispensable, mais cela promet…

Citons encore le blog Basque :

« La plainte de J.-F. Gazon a été suivie de l’ouverture d’une information judiciaire. « On a fait semblant d’ouvrir le marché à la concurrence, tout était joué d’avance » a-t-il déclaré sur les ondes de la radio. On aurait insisté auprès de lui pour que cette agence de communication soit choisie. L’appel d’offres correspondrait point par point à un devis de cette agence émis bien avant le lancement de la procédure. Et pour cause, le patron de l’agence serait un ami de longue date d’Arnaud Mandement, à l’époque directeur général des services du Conseil général. »

« Aujourd’hui après 18 mois d’arrêt de travail pour dépression J.F Gazon a été reconnu invalide par la sécurité sociale, et licencié par son employeur. » (Mediabask)

On attend avec impatience des compléments d’informations de la part des acteurs, ceci via nos media locaux qui eux disposent de journalistes d’investigation professionnels…

 

En attendant, nous pouvons chercher sur la toile si par hasard ce genre de conflit s’est déjà produit ailleurs en France. Hélas, rien de semblable, j’ai seulement trouvé une « Lettre ouverte à mon (ancien) président » ( blog-territorial.fr ) mais qui est à l’évidence totalement imaginaire comme l’indique son auteur et qui n’a aucun lien avec notre affaire.

http://www.blog-territorial.fr/lettre-a-mon-ancien-president/

 

 

par Daniel Sango

Aberrations politiciennes en Béarn

Carte-Biarn-8 avec rose fanéeMais que font les socialistes du département ? Entre boycott de Pays de Béarn et inaction sur la réforme territoriale, on se demande quelle mouche les a piqués. S’agit-il d’une stratégie ou d’un réflexe d’appareil, ou d’un manque de conviction ? 

La réforme territoriale mise en œuvre par le gouvernement tient les Français et les parlementaires en haleine depuis le mois de mai. Cette réforme, il faut bien le dire, a toutes les apparences d’un scenario de mauvaise série TV, lequel s’invente au fur et à mesure des saisons et en fonction de l’audience. Sans logique économique argumentée, avec peu d’économies d’échelle prévues, plein d’aberrations géographique et culturelles, la réforme territoriale est résumée par les atermoiements concernant la région Aquitaine : d’abord seule pour faire plaisir à M. Rousset, on la maria au Limousin, puis, devant la pression des élus charentais, on y ajouta la région Poitou Charente. Cette région, qui s’étend de Pau à Limoges, n’a de point commun que l’égo surdimensionné de la métropole bordelaise au détriment des autres centres régionaux et de Pau en particulier. Quant à Midi-Pyrénées, dans son obsession à échapper à l’ogre bordelais, elle se mit dans la tête d’absorber le Languedoc et Montpellier, avant que ces derniers ne se révoltassent et obtinssent l’indépendance, à grands renforts de lobbying parisien. Tout concourrait donc à ce que cette réforme, néfaste au sud de l’Aquitaine et de Midi Pyrénées réduits à un rôle d’arrière-pays, fût combattue avec vigueur par nos représentants politiques, et en premier lieu par nos parlementaires. Cela fut le cas, du moins dans un premier temps, car on vit une belle unanimité en Béarn, au centre comme à gauche (la droite hors-centre n’ayant pas de parlementaire dans le département) pour appeler le rattachement d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, rejoignant ainsi la demande générale des milieux socio-économiques, mais aussi historico-culturels de notre département. Une pétition était même prévue par l’ensemble des parlementaires, MM. Habib et Lasserre en tête. Mais las, ces belles intentions n’ont semble-t-il pas résisté à la torpeur de l’été indien, et surtout aux turpitudes de l’appareil politique socialiste. Sans bruit, on ne parlait plus de la pétition et, alors qu’un front commun aurait pu être constitué à l’occasion du débat au Sénat, on vit les sénateurs socialistes Fortassin et Labazée refuser de s’unir à M. Lasserre et présenter un amendement séparé, pour demander en fait la même chose, à savoir la fusion Aquitaine / Midi-Pyrénées. Cela aurait été un moindre mal si, le jour de la discussion de ces amendements, ces parlementaires bien peu zélés n’avaient pas omis d’être présents, rendant inévitable le rejet de leur proposition.

Cet épisode malheureux, lourd de conséquence pour le sud Aquitaine condamné à demeurer un cul de sac et à tourner le dos à ses frères pyrénéens de Bigorre, a été précédé par un autre non moins lourd de sens, à savoir le boycott socialiste de la réunion « Pays de Béarn ». S’il est compréhensible que les hommes politiques aient des opinions différentes et doivent parfois les exprimer, on pourrait attendre d’une initiative comme Pays de Béarn, qu’elle rassemble largement les élites. Or, l’union départementale des élus socialistes et républicains (UDESR) fit savoir, dans un communiqué, que les élus qu’elle représente ne participeront pas à la réunion du 21 octobre au palais Beaumont, considérant que « Le Pays de Béarn tel que le propose François Bayrou est un entre-soi qui ignore la Bigorre et les communautés de communes déjà existantes et qui ne va pas dans le sens de l’histoire qui est de se grouper pour être plus fort ». Or, c’est ignorer que le pays de Béarn ne va pas à l’encontre d’un rapprochement avec la Bigorre, bien au contraire, car une stratégie de marketing territorial passe par le renforcement de l’ensemble des identités fortes représentées, donc de Béarn et de Bigorre. En outre, si la solution était à un regroupement Béarn et Bigorre, bien nécessaire par ailleurs, pourquoi les mêmes parlementaires ne l’ont pas mis en œuvre, alors qu’ils maîtrisaient la communauté d’agglomération de Pau, les conseils généraux 64 et 65, et les deux conseils régionaux ? Enfin, si le rapprochement Béarn et Bigorre est si important, pourquoi ne pas réclamer avec plus de vigueur le rapprochement Aquitaine – Midi-Pyrénées ?

Dans le cas de la réforme territoriale comme de Pays de Béarn, les parlementaires socialistes béarnais ont donc pris des positions contraires à l’intérêt des Béarnais et des citoyens du département, et ont au mieux fait preuve d’une bien faible résistance aux propositions absurdes de redécoupage du gouvernement. On peut donc légitimement se demander si ce parti ne préfère pas la politique politicienne à la défense des intérêts de notre région et de ses citoyens. Il n’est certes pas le seul parti politique dans ce cas, mais il en est, de par sa représentativité et les fonctions occupées, le principal responsable.

Par Emmanuel Pène

le 4 novembre 2014

A Georges Labazée, grand voyageur.

imagesMonsieur le président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques,

Je viens de lire dans le journal La République des Pyrénées, édition du mardi 2 septembre 2014, une brève informant que le conseil Général des Pyrénées Atlantiques a été retenu pour présenter à Sidney, en Australie, devant le congrès mondial des parcs nationaux, l’expérience en matière de coopération entre les P.A. et Misiones*, une province d’Argentine qui implique le parc national des Pyrénées.

Vous voilà donc à la veille d’un voyage en Australie. J’imagine que vous allez mettre en place une délégation qui non seulement réunira des élus, dont vous en premier lieu, bien évidemment, et quelques autres techniciens de la spécialité.

Comme les sommes engagées vont être conséquentes et qu’elles sont financées par l’impôt qu’en ces temps de restriction les contribuables versent, il m’apparaît très légitime que je veuille en savoir davantage sur ce voyage.

D’abord je ne comprends pas bien l’utilité d’un tel déplacement. Le département des Pyrénées Atlantiques doit-il en retirer un avantage autre qu’une simple représentation ?

Ensuite, je serais curieux de savoir quelle sera la composition de la délégation et si tous les participants à cette escapade y ont vraiment leur place.

Egalement je m’interroge ou plus exactement je vous interroge, sur l’investissement que les finances publiques devront consentir pour ce séjour à Sidney. Les frais du voyage seront certainement pris en charge, mais ensuite ne pourrait-on faire des économies sur  la qualité de l’intendance ? Encore une fois au moment où l’on demande à chacun des efforts supplémentaires ne serait-il pas normal que vous soyez, de votre côté, très regardant à la dépense ?

Enfin avez-vous l’intention de diffuser un compte-rendu de ce voyage en insistant sur ses conditions, votre action et ses enseignements pour le département ?

Ne croyez pas, Monsieur le Président, que je cherche par ce questionnement à vous mettre en difficulté mais, comme beaucoup, j’appartiens à cette catégorie de contribuables, obscure et sans grade, à qui on réclame de plus en plus. Il me semble que vous n’exercez vos fonctions et ne bénéficiez de nombreux avantages, dont ce voyage, que parce que notre argent, les impôts que nous versons avec  constance,  soumission et privation, nous autorisent à vous demander de justifier vos dépenses. Vous êtes en quelque sorte notre obligé.

Je sais par avance que vous ne répondrez pas ou alors, si vous le faites, vous apporterez la preuve que vous possédez un courage et honnêteté exceptionnels chez  un homme politique. Néanmoins par cette interpellation, je crois que la démocratie trouve son véritable sens.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de ma respectueuse considération.

 

Pau, le 4 septembre 2014

                                                                                               par Joël BRAUD

*Voir l’article de Daniel Sango, « La conseil général et l’Ara Chloroptère » du 22.8.2014

Crédit photo : Pyrénées presse

Contribuable, mon frère !

 imagesL’observatoire des finances locales vient de publier le 16 juillet 2014 son rapport sur les finances des collectivités locales. Cette structure présidée par André Laignel fournit ici une étude inquiétante pour les contribuables que nous sommes. On en parle peu et pourtant…

 En 2013 les dépenses totales de collectivités locales sont de 233,6 milliards d’euros. Ils affichent une progression de 3,2% par rapport à l’année précédente. De combien était l’inflation en 2013 ?

 Sur ce total, les Régions représentent 28,7 milliards, les Départements 72,4 et les Communes (dont communautés d’agglomération et communautés de communes) 132,5 milliards.

 Lorsqu’on se penche sur la nature des dépenses on constate que les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 2,9% et représentent 162,5 milliards tandis que les dépenses d’investissement ont, elles, augmenté de 4 % et totalisent 71,1 milliards d’euros.

 Et là où on s’aperçoit que la démocratie a ses limites c’est lorsqu’on apprend que, avant les élections municipales, les dépenses ont cru de 7,9%. Contribuables j’utilise votre pognon pour me faire réélire.

 Entre 2009 et 2013, les dépenses de personnel n’ont cessé d’augmenter :

  • 2009 : 45,5 milliards
  • 2010 : 46,35
  • 2011 : 47,23
  • 2012 : 48,63
  • 2013: 49,89

Il n’y a pas de raison pour cette sinistre progression de 9,64 % ne s’arrête, ne serait-ce que parce que les nouveau rythmes scolaires vont entraîner une augmentation des embauches.

 D’ailleurs, les effectifs des collectivités locales qui étaient de 1 667 900 en 2006 sont passes en 2012     à 1 912 800. Soit une progression de 14,70%. Cela s’appelle, parait-il, du clientélisme.

 Une bonne nouvelle cependant, c’est ce 27 juillet que nous, les contribuables, fêtons le « jour de la libération fiscale ». Cela veut dire que jusqu’à ce 208ème  jour de l’année, la totalité de nos revenus était allée alimenter les caisses de l’Etat et des collectivités territoriales. Maintenant nous disposons de l’intégralité de ce l’on gagne. Nous sommes, selon les études, le pays d’Europe où cette durée est la plus longue. De quoi être fier de si bien servir la communauté à hauteur d’ailleurs de 56% du PIB.

 Réjouissons-nous également de savoir que selon la récente déclaration de revenus imposée aux élus, c’est Georges Labazée qui a la palme des mieux rémunérés du Béarn avec 8000 euros mensuels.

 Alors écoutons-les poliment nos politiciens lorsqu’ils nous disent qu’ils vont baisser les impôts. Poliment oui, car c’est notre nature et que la politesse n’empêche pas le scepticisme. Mais, sauf en période révolutionnaire, les impôts n’ont jamais baissé.

 La conclusion appartient à Henri Queuille « Toute réforme fiscale consiste à supprimer les impôts sur des choses qui étaient taxées depuis longtemps pour les remplacer par de nouveaux plus lourds sur des choses qui ne l’étaient pas ».

 

                                                                                                                      Pau, le 29 juillet 2014

               Par Joël BRAUD

Quelle est la meilleure recette du millefeuille ?

sud ouest La décision du Président de la République de simplifier le millefeuille territorial avec suppression des Conseils Généraux et diminution du nombre de Régions a entraîné une vague de contestation parmi les élus concernés. La France s’arrêterait sans doute immédiatement de fonctionner sans cette organisation inextricable où personne ne sait qui fait quoi, surtout pas le citoyen qui ne peut donc juger de l’action des élus, ce qui est quand même un minimum en démocratie.

Puis, sans doute convaincus qu’il valait mieux être acteur du changement plutôt que de le subir, on a vu les politiques concernés se lancer dans diverses propositions, aux quatre coins de France.

C’est un grand progrès.

C’est le Président du Conseil Général qui nous a fait parvenir cette tribune sur ses propositions concernant le rattachement des Pyrénées Atlantiques à la Région Midi Pyrénées.

De son côté, Martine Lignières-Cassou dans une tribune en date du 28 mai et cosignée par David Habib et Nathalie Chabanne, propose une grande Région Sud Ouest mais ne dit mot sur la métropole qui en serait le siège…

Un grand débat en perspective car Bordeaux se verrait plutôt Chef de file d’une Région étendue vers Poitou Charentes…

– par Daniel Sango

Tribune libre

TERRES DU SUD

« Pourquoi je choisis Midi-Pyrénées… »

Qu’il me soit permis en rédigeant cette tribune de m’excuser auprès des responsables du monde coopératif de l’emprunt de ce « titre » ; mais il me paraît tellement adapté en cette période de « Réforme territoriale » que je l’ai fait mien pour tenter de le partager avec le plus grand nombre possible de lectrices et de lecteurs.

L’Exécutif de notre pays s’interroge sur la taille à donner aux régions (fusion simple entre territoires, détachement de certains départements, inclusions d’autres etc.…) Le Parlement aura à se prononcer sur des périmètres que tout le monde cherchera à rendre cohérents…du moins espérons le !

Les Pyrénées-Atlantiques ne resteront pas à l’écart de ce mouvement ; alors pourquoi ne pas anticiper. L’un des éléments clés pour l’adhésion à un projet de développement repose sur un sentiment d’appartenance à une entité. Basques et Béarnais, sommes attachés administrativement à la Région Aquitaine depuis la création des CODER (années 60) et politiquement depuis 1986 avec une collectivité élue au suffrage universel. La situation est-elle immuable ?

Aux Pyrénées, s’adosse une activité agroalimentaire puissante dont le maïs, les vignobles, les palmipèdes, le porc frais du Sud-ouest, etc…constituent l’armature sans oublier la filière ovin/lait porteuse d’une installation croissante de jeunes agriculteurs. Le comité du massif de Toulouse couronnant le tout ; c’est un outil tout comme l’Agence de bassin Adour Garonne (dont le siège est également à Toulouse) dans la mise en œuvre des politiques de l’eau, de l’environnement et de protection contre les catastrophes naturelles. La Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne de Tarbes (CACG) et la Société d’Equipement des Pays de l’Adour (SEPA) sise à Pau autant de SEM au service des collectivités locales tant rurales qu’urbaines. Elles accompagnent bien souvent les politiques de Pays dont le Val d’Adour (64-65-32) constitue la figure de proue.

FEBUS ABAN

De l’Ariège au Béarn nous revisitons régulièrement notre histoire et si l’Occitan « effraie » parfois, il se traduit plus facilement en Béarnais, apaisant ainsi les tensions ! En tous cas, la puissance des langues régionales, basque et béarnais, sans oublier le gascon, milite une fois encore en faveur des terres du Sud.

LES PISTES DU SUCCES

La fréquence des échanges nord/sud sur le corridor Atlantique trouve son pendant le long de l’autoroute A64, véritable poumon de Bayonne à Toulouse en traversant Pau et Tarbes.

Depuis des décennies on ne cesse de plaider pour la complémentarité des deux aéroports de Pau et de Tarbes. Le rattachement de notre département à Midi-Pyrénées lèverait un grand nombre d’obstacles en particulier celui de l’enclavement tarifaire avec Air France, et si l’on veut emprunter de longs courriers, Blagnac est aussi près que Mérignac !

Aviation d’affaire, aviation de tourisme, tourisme de montagne, qui aurait misé il y a 15 ans sur la réussite du concept « N’Py » assurant la promotion et la « vente » de produits liés au ski et aux sports d’hiver ? Point de frontière administrative, mais au contraire une dynamique commerciale favorable aux départements de la Chaîne.

LE TOP 50

Quand d’aucuns cherchent les éléments constitutifs d’une réussite mondiale, tout le monde pense ou rêve à Airbus. Le consortium international impacte très favorablement l’industrie aéronautique des Pyrénées-Atlantiques : dans le 64, ce sont 15 000 emplois et 120 entreprises rattachées à ce secteur majeur. Ajoutons-y 8000 emplois liés à la Chimie et à l’industrie pharmaceutique et vous aurez la recette du Développement. Recherche et Développement vont de pair.

Elle s’illustre en tout premier lieu autour de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Un véritable enjeu pour 12 000 étudiants en quête toujours d’une alternative avec l’Université de Bordeaux, peu encline à tourner son regard vers le Sud.

Des politiques transfrontalières portées par la communauté de travail des Pyrénées (procédures POCTEFA, LEADER, INTEREG…) ou animées par le Département des Pyrénées-Atlantiques et un grand nombre de partenaires. La péninsule ibérique est à nos portes et elle nous offre de grandes opportunités avec l’Euskadi, la Navarre, l’Aragon et la Catalogne.

De nombreux autres secteurs mériteraient d’être explorés pour étayer nos orientations mais mon propos est déjà trop long.

Alors Midi-Pyrénées oui ! C’est le choix du cœur, de la raison et de l’espoir !

Georges Labazée,   Président du Conseil général, Sénateur des Pyrénées-Atlantiques

 

Tribune réforme territoriale: pour une région Sud-Ouest

Les discussions sur la réforme territoriale avancent. L’architecture se dessine autour de régions fortes au périmètre élargi et aux compétences renforcées et des intercommunalités épousant les bassins de vie, taille qui serait pluspertinente pour fonder des politiques publiques de proximité. Les scenarii de rapprochement des régions s’amorcent déjà.

En ce qui nous concerne, le scénario envisagé en 2010 par la mission Balladur prévoyait une fusion des régions Aquitaine et Poitou-Charentes. Des élus, dont nous sommes, examinent un scénario de fusion de l’Aquitaine et de Midi-Pyrénées. Ces différentes hypothèses portent d’énormes enjeux d’aménagement du territoire qui méritent d’être largement débattues. A nos yeux, une fusion entre l’Aquitaine et Poitou Charentes renforcerait le développement de la métropole bordelaise et celui de la côte atlantique et, nous le craignons, au détriment du « reste » de l’Aquitaine : Landes, Dordogne, Lot et Garonne, et Pyrénées-Atlantiques.

En revanche, une fusion Aquitaine Midi-Pyrénées permettrait un développement plus équilibré, polycentrique du Sud-Ouest. Car une fusion entre l’Aquitaine et Midi-Pyrénées ferait exister l’identité « Sud-Ouest », un certain art de vivre, une culture commune. Cette fusion permettrait de traduire les coopérations et les liens déjà existants entre nos deux régions dans différents domaines tels que la culture avec la langue occitane, l’aéronautique avec le pôle de compétitivité aérospace valley, l’agroalimentaire avec la marque « sud-ouest », les transports avec l’enjeu des lignes LGV sud atlantique.

Une telle fusion permettrait d’avoir un développement et un aménagement du territoire plus équilibré entre la côte atlantique, le massif pyrénéen, les deux métropoles (Bordeaux, Toulouse) et les pôles territoriaux d’équilibre comme les pays de l’Adour et favoriserait les réseaux entre des villes moyennes (Agen, Mont de Marsan..), et les coopérations entre le monde urbain et rural.

Une région « Sud-Ouest-Pyrénées » permettrait d’optimiser le développement de plusieurs secteurs stratégiques pour notre territoire tels que :

– Le domaine universitaire, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour pourrait ainsi devenir le point de convergence entre les campus universitaires de Bordeaux, Toulouse et Saragosse et créer une réelle communauté universitaire européenne en mutualisant leurs moyens.

– Le domaine touristique, cette nouvelle région qui proposerait une gamme d’offres touristiques plus complète avec la côté atlantique, les Pyrénées, les villes et villages historiques, la gastronomie, les langues régionales, permettrait aux Pays de l’Adour d’occuper une place centrale dans ce nouveau paysage touristique.

– Les coopérations transfrontalières avec l’Espagne pourraient être optimisées et les Pays de l’Adour pourraient ainsi traduire leur rôle de carrefour économique entre Bordeaux Toulouse et Saragosse.

– La gestion et la mise en valeur du massif pyrénéen seraient renforcées.

La fusion des régions françaises doit se faire dans un esprit de coopération territoriale cohérent, équitable et durable correspondant à des flux et liens socio-économiques déjà existants entre différents bassins de vie.

Martine Lignières-Cassou, Députée de la 1ère circonscription des Pyrénées-Atlantiques,

Nathalie Chabanne, Députée de la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques,

David Habib, Député de la 3ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques.

Béarn – Bigorre : Le point de vue de Martine Lignières-Cassou

mlcLa Maire de Pau et Présidente de la Communauté d’Agglomération de Pau-Pyrénées est géographe de formation. Parler territoire, c’est pour elle revenir aux sources.

Le sujet des relations entre le Béarn et la Bigorre ne pouvait être approfondi sans recueillir son opinion. Si pour Martine Lignières-Cassou, la Bigorre est importante, l’élue aime à rappeler, qu’au pied des Pyrénées, la DATAR mentionne en premier lieu les agglomérations bayonnaises et paloises. Béarn-Bigorre ne peut pas être exclusif. Pour autant, un rendez-vous est programmé avec son homologue tarbais. On devrait y parler « pôle métropolitain ». Une chose est certaine, les relations avec notre voisine tarbaise dépendent de la « bonne volonté des hommes ». « La loi ne peut rien imposer, elle peut juste prescrire. »
Au détour de la conversation, Martine Lignières-Cassou lâche : « Souvent les politiques ne font que refléter l’état d’esprit des sociétés dans lesquelles ils vivent ». Un message à la société civile ?

A@P –  Marc Cabane, ancien préfet et donc connaisseur en « ingénierie territoriale », rappelle que la DATAR a identifié ce qu’elle appelle des « systèmes urbains métropolitains ». Il ne s’agit pas de métropoles au sens de la loi sur la décentralisation mais de territoires s’inscrivant dans des dynamiques d’échanges et de services.  La DATAR a classé Béarn-Bigorre parmi les 26 systèmes urbains nationaux identifiés. Pour autant, l’Etat n’a pas de solution incitative, pour favoriser la mise en relation entre territoires proches, malgré son intérêt stratégique pour le développement. Pour mémoire, le concept de « réseau de ville » a été un fiasco. 

Rien n’étant-là pour favoriser un rapprochement pérenne de ces territoires, on en est à se reposer sur la « bonne volonté des hommes » comme le dit M. Labazée, Président du Conseil Général des PA. Est-ce suffisant ? 

Martine Lignières-Cassou – Vous prêchez une convaincue puisque c’est tout le sens du projet Pau porte des Pyrénées : agir en coopération entre territoires du piémont pyrénéen pour assurer leur dynamisme et leur développement. Depuis 5 ans que je porte ce projet, je considère que nous avons significativement avancé même si beaucoup reste à faire. A cet égard, l’étude de la DATAR est très intéressante. Elle dit qu’entre Bordeaux et Toulouse, il y a un bipôle formé principalement, sur le piémont Pyrénéen, par Bayonne et Pau auquel il convient d’ajouter Tarbes. Bayonne et Pau en sont les deux principaux éléments puisque notre ville a un bassin de vie de plus de 250.000 habitants avec l’équivalent sur le Pays Basque. Tarbes a une population moindre. A noter, que dans cette analyse sur la structuration le long du Piémont Pyrénéen, Bayonne est bien incluse par la DATAR. C’est à cette échelle que je m’efforce de travailler avec les uns et les autres pour porter en commun des dossiers afin d’exister entre Toulouse et Bordeaux, villes qui profitent à plein du phénomène de métropolisation.

A@P – Pour autant, Tarbes semble beaucoup plus proche de Pau au niveau économique…

Martine Lignières-Cassou – Ce que je veux dire, c’est qu’il y a aussi des liens avec la région bayonnaise. Ne tournons le dos à personne. Le port de Bayonne a une importance stratégique pour le Béarn.Une interdépendance existe entre tous les pôles au pied des Pyrénées, il faut l’entretenir à l’échelle de pertinence nécessaire selon ce dont on parle. Il est évident que la Communauté d’agglomération de Pau-Pyrénées a un rôle de locomotive, parce que c’est la plus importante, par rapport à l’ensemble du sud-est aquitain et au-delà en incluant Tarbes.

Georges Labazée a raison de dire que les relations entre ces pôles reposent sur la bonne volonté des différents acteurs mais pas seulement des politiques. Il y a aussi les acteurs du monde de l’économie et de la société civile.  Souvent les politiques ne font que refléter l’état d’esprit des sociétés dans lesquelles ils vivent. Nous ne nous en sortirons, face à Bordeaux et Toulouse en particulier, que si nous savons nous allier.

A@P – Au niveau humain, on a l’impression que les relations entre les régions paloises et tarbaises sont plus fortes que celles entre les régions paloises et bayonnaises. Malheureusement, les chiffres ne sont pas connus…

Martine Lignières-Cassou – Tout à fait. Nous sommes en train de mener une étude avec Laurent Davezies* sur notre aire urbaine, par rapport à des aires comparables, et son impact sur le piémont Pyrénéen. Les résultats de l’étude seront rendus publics à la mi-avril. Ils rappelleront, on le sait déjà, que notre territoire est diversifié dans ses activités et ainsi, assez préservé jusqu’à présent.

A@P – Revenons aux « Les hommes de bonne volonté »…

Martine Lignières-Cassou – « Bonne volonté » bien sur. Ce n’est pas la loi qui peut imposer. Au plus, elle peut prescrire. Les avancées se font au fil des opportunités. Il faut savoir construire des coopérations avec nos voisins, d’abord à l’intérieur même du Béarn. Un exemple : dans le domaine de la santé, nous avons été une des premières région en France à créer une « communauté hospitalière de territoire »  incluant les hôpitaux de Pau, d’Oloron, d’Orthez et les cliniques qui les complètent.

A@P – mais, il s’agit là des coopérations les plus « faciles », celles mises en place entre politiques béarnais qui se retrouvent régulièrement dans un cadre ou un autre. Pour travailler avec les bigourdans, de tels cadres n’existent pas…

Martine Lignières-Cassou – Nous avons créé un établissement public pour l’école d’art entre Pau et Tarbes parce que nécessité a fait loi. D’ici quelques temps, à mon avis, Biarritz intégrera cet établissement de coopération culturel parce qu’il sera confronté aux mêmes obligations qu’ont eues Pau et Tarbes.A mon sens, c’est ce que fait Georges Labazée avec son collègue des Hautes Pyrénées, par exemple, sur les aéroports. Peut-on offrir des lignes low-costs entre les deux aéroports de Pau et de Tarbes ? C’est aussi ce qu’il fait pour les déchets (voir interview Georges Labazée du 25 février). On doit pouvoir multiplier ces dossiers.

A@P – à ce propos sur le forum d’Alternatives-Paloises, les commentateurs s’étonnaient qu’il y avait toujours un directeur pour chaque école. L’établissement public, va se retrouver avec trois directeurs…

Martine Lignières-Cassou – En règle générale, la mutualisation ne porte ses effets qu’à moyen terme. Il faut prendre en compte la dimension du temps dans les processus de mutualisation.

A@P – Gérard Trémège, président du Grand Tarbes propose de mettre en place une structure, légère et pratique, une « Agence de développement économique » où siègeraient les grands élus : les Présidents des conseils généraux, des communautés d’agglomération et des CCI de Pau et de Tarbes. Objectif : travailler sur les sujets concrets de développement économique et de « marketing territorial » concernant les deux départements. Monsieur Cabane dit à peu près la même chose et Georges Labazée en appelle à la rencontre des « hommes de bonnes volontés ». On fait quoi pour aller plus loin ?

Martine Lignières-Cassou – Sur mon initiative, nous nous étions rencontrés, mon collègue tarbais et moi, il y a un an. Membres de la Fédération des entreprises publiques locales (les SEM), nous nous sommes vus, il y a un mois et nous sommes convenus de nous rencontrer pour parler de pôle métropolitain. Un rendez-vous est pris et nous devrions aborder le sujet dans quelques jours.

J’ai aussi parlé à mes homologues béarnais de l’idée de « pôle métropolitain ». C’est une direction dans laquelle il faut qu’on aille.

A@P – Vous avancez donc avec Monsieur Trémège…

Martine Lignières-Cassou – Comme j’avance aussi avec Jean Grenet ou avec Georges Labazée, Bernard Uthurry ou David Habib.

A@P – sauf qu’il y a cette frontière réelle entre Béarn et Bigorre qui fait qu’il faut avancer d’une façon différente.

Martine Lignières-Cassou – Encore une fois, nécessité fait loi. Je suis très préoccupée par le devenir de l’aéroport de Pau et je pense que deux aéroport à 40 kilomètres l’un de l’autre, à terme, l’un sera sacrifié si rien n’est fait. Pour éviter une solution de ce type, il va falloir mutualiser. J’en suis convaincue.

A@P – A qui revient le responsabilité de mettre cela en place ?

Martine Lignières-Cassou – Nous allons avoir un conseil d’administration du Syndicat Mixte de l’Aéroport Pau-Pyrénées bientôt. Je pense que son Président, Bernard Uthurry qui représente la Région, proposera à l’Assemblée de lancer une expertise sur la suite de la concession qui s’arrête en 2015. Il y a 3 ou 4 scénarii possible à mettre sur la table.

A@P – N’y a-t-il pas un autre aspect sur lequel Béarn-Bigorre pourraient travailler sur le fond, à savoir la promotion touristique des Pyrénées ?

Martine Lignières-Cassou – Ce travail est bien entamé à travers le label « pôle d’excellence touristique » sur le thème de l’eau auquel sont parties prenantes Lourdes et Tarbes, mais aussi Mont de Marsan, Dax, Anglet, les Conseils généraux du Gers, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques, l’Université de Pau, le Crédit agricole, Total, les organismes de formation, de tourisme. Le territoire couvert est celui compris entre les Pyrénées, la Gascogne et l’Atlantique soit 4 départements : le Gers, les Hautes-Pyrénées, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Nous avons tous en commun, à des titres divers, l’eau. Voilà une piste de développement qui va se traduire par la création d’organismes de formation et d’actions de mise en visibilité du territoire concerné à travers la recherche et l’innovation.

– propos recueillis par Bernard Boutin

* Laurent Davezies est un économiste d’origine béarnaise qui vient de publier « La crise qui vient ».

 

Béarn-Bigorre: le point de vue de Georges Labazée

20130227-080428.jpgPour Georges Labazée, Président du CG 64, il ne faut pas dire que le Béarn et la Bigorre ne travaillent pas ensemble. Si cela a été le cas dans le passé, « les relations entre les deux conseils se sont accélérées ces derniers temps ». Une bonne nouvelle due à des présidences de même bord au Conseil Général 64 et 65 mais aussi à « la volonté des hommes ». Pour ce qui est de mettre en place une sorte de « maison commune », il est trop tôt. « Tout cela peut cheminer… » Quant à s’inquiéter d’un éventuel retour en arrière sur les coopérations, dans l’hypothèse où les majorités ne seraient plus les mêmes lors de prochaines élections de conseillers « départementaux », il n’y aurait rien à craindre puisque les projets lancés ne pourront que continuer à suivre leurs cours. Béarn-Bigorre avance lentement.

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