La quatrième circonscription oppose donc en finale, l’inévitable marcheur macronien Loïc Corrégé, au marcheur au long cours Jean Lassalle. Deux débats récents les ont opposé, hier mercredi dans les locaux de la République des Pyrénées et ce matin sur les ondes de France Bleu Béarn. Ce ne fut vraiment pas passionnant.
On ne sait plus où situer Jean Lassalle, centriste dans les pas de Bayrou durant des décennies puis anti européen proche de la gauche de la gauche quand il défend la ruralité. Il se décrit comme « un vieillard sans défense » dans « une élection quasi désespérée ». « Je suis en face du candidat le plus puissant, on veut me punir » Jean Lassalle voit la main de Bayrou dans la nomination de son adversaire…
Bon, personnellement je ne vois pas en Loïc Corrégé une étoile montante de la politique. Langage convenu, propos démagogiques, éléments de langage macroniens, on s’ennuie a écouter ces deux candidats, l’imagination ne sera pas au pouvoir.
Militaire de carrière depuis 18 ans dans le renseignement il a atteint le grade d’adjudant, c’est bien, mais ce n’est pas une carrière fulgurante… On n’arrive pas à bien cerner le personnage dans un discours qui fait trop de place à d’éventuelles actions locales qui ne sont pas du tout dans les compétences d’un député…
Quand Jean Lassalle aborde le sujet de l’inévitable comportement godillot du futur députés d’En Marche (« vous avez été formé pour obéir » ), il s’en défend, mais qui peut le croire puisque tous les candidats ont signé cet engagement …
En fin de débat les journalistes de Bleu Béarn ont posé deux questions pour réponse par oui ou non, cela aurait dû être la forme du débat pour éclairer les électeurs .
« Faut-il ré introduire des ours en Béarn ? »
JL : Non LC : Non
« Faut-il prolonger la ligne ferroviaire jusqu’à Canfranc
JL : Non LC : Il faut réfléchir.
Une fois de plus les électeurs seront dans l’embarras. Les inconditionnels locaux des deux camps eux ont choisi sans se poser trop de question. Pour le reste des électeurs, l’immense majorité, ce sera moins évident. Qui se déplacera pour voter ?
Jean Lassalle fait de la politique depuis des décennies, il a montré que son action politique était visible seulement dans des coups médiatiques, sa participation aux travaux de l’assemblée le classant parmi les députés les moins actifs. Il appartient au passé.
Loïc Corrégé dispose de cette virginité politique aujourd’hui nécessaire, il ne convainc pas pour autant mais devrait logiquement l’emporter.
Il sera intéressant de comprendre comment et sur quels critères il a été investi par En Marche, car on annonçait plusieurs dizaines de candidats dans chacune des circonscriptions. Le processus n’est d’ailleurs absolument pas démocratique ni transparent puisque même les marcheurs locaux n’ont pas eu leur mot à dire, ne serait-ce que pour valider le choix venu d’en haut.
Daniel Sango
Crédit photo Sud Ouest