BAP. LETTRE OUVERTE aux élus. Infrastructures et liaisons aériennes

Madame, Monsieur,

A la veille des Assises sur le transport aérien, prévues par le gouvernement pour l’ensemble des aéroports français, il a paru opportun à BAP de rappeler l’activité de l’aéroport de Pau et son importance économique et stratégique pour le Béarn et la région Nouvelle-Aquitaine.

La lettre ouverte, ci-jointe, consacrée aux infrastructures et liaisons aériennes, fait suite à celle sur les liaisons ferroviaires du 12 janvier dernier.

Avec nos remerciements anticipés pour l’attention que vous porterez à la présente ainsi que pour votre collaboration pour sa diffusion auprès de vos lecteurs et auditeurs.

Bien cordialement.

Pierre SAUBOT, Président de BAP

Pau, jeudi 22 février 2018
Lettre ouverte aux Élu(e)s de la Nouvelle Aquitaine et du Béarn.
Aux Sénateurs et Députés des Pyrénées-Atlantiques
Au Président et aux Conseillers de la Région Nouvelle Aquitaine
Au Président et aux Conseillers départementaux des Pyrénées-Atlantiques
Aux Présidents des Communautés de Communes et d’Agglomération du Béarn
Aux Maires des Communes du Béarn
Au Président de la CCI de Pau-Béarn

Cette lettre ouverte consacrée aux infrastructures et liaisons aériennes fait suite à celle sur les liaisons ferroviaires du 12 janvier dernier.

1) Caractéristiques et points forts de l’aérodrome de Pau-Pyrénées (PUF)
Un peu d’histoire : dès 1909 les frères Wilbur et Orville Wright puis Louis Blériot créent des écoles de pilotage à Pau.
En 1912, l’Armée crée, à son tour, une école militaire de pilotage qui formera, de 1914 à 1918, plus de 6000 aviateurs d’une dizaine de nationalités différentes.
Des conditions climatiques très favorables caractérisées par de faibles variations de températures et, surtout, une absence de vents forts autorisant les vols toute l’année en sécurité, expliquent le choix du Pont Long.
Aujourd’hui : l’aéroport international de Pau-Pyrénées (PUF) avec sa piste bien orientée (SE/NO) est équipé d’un système d’atterrissage tous temps (ATT), tout comme Bordeaux et Toulouse. Non seulement ceci renforce la sécurité de la plateforme mais lui permet aussi d’accueillir les vols vers Biarritz ou Tarbes-Lourdes lorsque les conditions météo, sur leur lieu de destination, les obligent à se dérouter. Le mois dernier, 11 vols ont ainsi été déroutés vers Pau-Pyrénées.
Situé à proximité de l’intersection des autoroutes A64 et A65, de la D934 vers le nord et de la N134/E07 vers le sud, l’aéroport permet d’accéder rapidement aux bassins industriels voisins (Pau, Bordes, Lacq, Oloron, Tarbes) mais aussi à la Bigorre et à l’Aragon et capte des passagers venant du sud des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et, bien sûr, du Béarn.
Depuis 1946 l’aéroport est la base de l’Ecole des Troupes Aéroportées de Pau (ETAP) qui a formé des dizaines de milliers de parachutistes français et étrangers (allemands actuellement). C’est également la base de 2 Régiments d’hélicoptères essentiels aux Armées et à la sécurité de la France, le 5ème RHC (Régiment d’Hélicoptères de Combat) et le 4ème RHFS (Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales). Ceci fait de Pau-Pyrénées la plus grande base d’hélicoptères en Europe, base où se trouvent de ce fait, l’Etat-Major des Forces Spéciales Terre (CSFT) et la Direction de la base de Défense Pau-Bayonne -Tarbes (BdD PBT).
Une telle concentration de forces militaires (environ 2000 emplois directs) n’est concevable qu’à condition de pouvoir accueillir des avions moyens ou gros porteurs (Hercules 130, A400M, Antonov 124) indispensables à l’entrainement des personnels et à la logistique des missions des unités présentes.
Si l’aéroport de Pau-Pyrénées est indispensable aux Armées qui prévoient d’y déployer les nouveaux hélicoptères de manœuvre NH90 TTH dès 2020, il est tout aussi indispensable aux grandes entreprises du Béarn : Total, Euralis, Safran (Turboméca et Messier Dowty), Lindt, Arkema et à leurs sous-traitants.
La zone d’activité Aéropôle, contigüe, rassemble 500 entreprises qui emploient 4000 personnes principalement dans les secteurs de l’aéronautique et de la logistique. Indispensable aussi aux Services publics (Hôpital par ex.) et à la Santé.
L’aéroport de Pau-Pyrénées constitue donc un équipement essentiel pour le Béarn, son désenclavement, son attractivité, son rôle stratégique et son développement.

2) Le fonctionnement et les difficultés de l’aéroport
En 2008, PUF avait un trafic de 817 511 passagers grâce, en particulier, aux 2 lignes vers Londres Stansted et Amsterdam assurées par Ryanair (143 145 passagers cette même année).
La suppression de ces liaisons, à la suite d’une décision de justice, a entraîné une baisse significative du trafic passager. Cette tendance n’a pu être compensée par l’ouverture de lignes nouvelles vers Marseille, Nantes, Marrakech et autres. Elle a au contraire été accélérée par une concurrence alimentée par des fonds publics et une qualité de service dégradée, tout particulièrement avec Roissy CDG.
En 2017, le trafic passager a connu une nouvelle baisse de 1,3% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 600 075 passagers.
Depuis le 1er janvier 2017, l’aéroport a un nouveau gestionnaire, Air’Py, qui associe à la CCI de Pau-Béarn (51%), 2 filiales de la CDC, Egis et Transdev.
De nombreux investissements sont en cours ou en projet. Une nouvelle tour de contrôle qui gère les trafics aériens de Pau-Pyrénées et de Tarbes-Lourdes sera mise en service en juillet, un parking pour gros porteurs sera créé, et le taxiway y conduisant, aménagé. L’aérogare va être restructurée pour améliorer l’accueil et faciliter l’enregistrement des passagers et le contrôle des bagages. Un nouveau gestionnaire pour la restauration et les commerces va rentrer en fonctions.
Au total l’aéroport emploie 159 personnes.
Air’Py mène une politique prudente visant à regagner les passagers perdus en respectant rigoureusement les équilibres financiers, grâce à un équipement qui pourra accueillir 1 million de passagers sans investissement nouveau.
Malgré les difficultés actuelles, l’exploitation de Pau-Pyrénées est équilibrée sans aucune aide des collectivités et vise à accroître le trafic.
3) Les réponses possibles à cette situation
Il y aurait bien sûr celle du laissez-faire. La pire sans doute car ses conséquences seraient désastreuses : concurrence exacerbée, engendrant chez les concurrents des déficits d’exploitation aggravés, et donc un recours croissant à des aides publiques.
BAP ne peut l’envisager et renouvelle sa proposition, plus raisonnable, plus nécessaire et plus urgente que jamais, d’une coopération intelligente entre les aérodromes de Pau-Pyrénées (PUF) et de Tarbes-Lourdes (TLP).
Les chiffres disponibles indiquent qu’une telle solution, couplée à une amélioration des moyens de transport terrestres entre les 2 plateformes, permet de faire croître le trafic de l’ensemble pour le porter à 1,2 million de passagers par an, au-dessus donc des prescriptions européennes, sans faire appel à des subventions et aides de la part des collectivités.
BAP soutiendra activement toutes les initiatives, de la part des propriétaires et des gestionnaires des plateformes comme de la part des élu(e)s en charge, qui iront dans ce sens.

Association loi 1901
Siège Social : BEARN ADOUR PYRENEES – CCI Pau Béarn – 21 rue Louis Barthou – BP 128 – 64001 PAU Cedex
Tel : 05 59 82 56 40 – Email : bap@pau.cci.fr – Site : http://www.bap-europe.com
Facebook : http://www.facebook.com/bap.europe

Monsieur Bayrou, mais de quelle Europe parlez-vous ?

imagesMonsieur François Bayrou,

Ce courrier vient en réponse à l’article que vous avez fait paraître sur votre compte Facebook concernant la journée de l’Europe organisée à Pau ce 09 mai 2016. Dans cet article, vous parlez de l’Europe comme une famille de nations, partageant un patrimoine et un avenir commun, et ainsi de votre souhait d’unification des peuples par la paix et non par la domination. Pour cela, vous soulignez l’impérativité du changement de fonctionnement de celle-ci.

Sachez que je respecte réellement votre action, actuelle et passée, et vous restez pour moi, un penseur éclairé, grand orateur, porteur de grands idéaux, avec un tempérament sûrement profondément humaniste. Encore une fois, je me sens parfaitement en accord avec votre discours. Par contre, je ne peux m’empêcher de vous exprimer la raison de mon détachement et ma désillusion pour votre projet politique. En effet, votre vision centriste portée par cette volonté de consensus me perturbe et me rend perplexe sur votre réelle volonté politique et votre dessein pour notre pays. Je vous ai soutenu jusqu’au 1er tour de 2012 ; mais aujourd’hui, j’ai l’angoissante sensation que la plupart de nos représentants, même ce mot me gêne, cherchent à nier les grandes difficultés que notre pays a et aura à affronter si nous perdurons dans cette Europe illégitime. Celle que les technocrates et les lobbyistes veulent nous imposer. Cette Europe, celle du traité de Lisbonne, ce n’est pas celle des peuples, celle que vous idéalisez et à laquelle vous voulez nous faire croire. Celle dont nous rêvons tous : une Europe populaire où l’objectif serait de nous transcender, de créer une véritable entité. Car pour cela, il faut des peuples forts avec de réelles valeurs, humaines, sociales et foncières afin de devenir une véritable Europe des nations qui serait fortifiante et capable de soutenir une véritable émulation. Cette démarche, longue et progressive, sera forcément nécessaire pour que chaque nation puisse évoluer à son rythme selon ses possibilités ; cela ne pourra se faire sous la contrainte, pour le bénéfice de quelques-uns et au détriment des peuples justement. Je pense justement que les peuples, notamment les Français, attendent de leurs dirigeants un véritable engagement, un réel projet. Le peuple naïf grandit et perd ses œillères, prend conscience des ententes cordiales, des origines communes des hauts dignitaires de l’État.

Il est temps de croire en l’intelligence des citoyens, à notre capacité à évoluer, à s’assumer et à croire à un réel avenir commun où l’État n’est pas providence, où l’engagement de chacun est nécessaire mais également méritoire. Pour ouvrir nos bras aux autres, il faut nous libérer des chaines d’une société qui nous entrave tous les jours un peu plus.
Pour cette raison, aujourd’hui, je crois réellement plus au patriotisme, au désintérêt et à l’engagement de Monsieur Dupont-Aignan, fier défenseur d’une vision gaulliste, malheureusement bien trop souvent réinterprétée à la sauce de bien des plats exotiques. Pour cette raison, je ne souhaite pas porter l’étendard de celle-ci mais soutenir simplement le projet de ce Monsieur Dupont-Aignan car je préfère me battre pour du factuel, non pour des adaptations de pensées arrangées au gré des intérêts de chacun, pour un projet clair et favorable à mon appréciation personnelle de notre pays.

La politique, pour moi, ne peut pas être seulement un cours d’histoire, mais doit être, objectivement, le cours de l’Histoire, tout en prenant en compte celle-ci. Aujourd’hui, notre objectif à tous, Françaises et Français, est de nous redonner une splendeur, une ambition et une volonté commune afin de reprendre la maîtrise de notre avenir ; de nous redonner les moyens de croire à la possibilité de réussir ensemble à être heureux, fier et philanthrope.
En effet, je crois que pour la majorité d’entre nous, dont, je suis persuadé, vous faites partie, l’obsession n’est pas le pouvoir et l’argent, seulement la capacité à avoir une vie confortable et enrichissante, opportune à la transmission aux générations suivantes et à l’évolution de notre humanité.

Mon message a pour vocation de vous interpeller, avec le profond respect que j’ai pour votre personne, mais également Monsieur Jean Lassalle, pour qui j’ai une admiration tout aussi équivalente, ainsi que celles et ceux qui voient encore dans votre vision une raison de croire et de défendre vos idées, à essayer de créer un espace de discussion et ainsi rassembler les personnes qui, comme moi, ne croient plus en cette Europe des « nouveaux Nobles » (là, je reconnais une certaine connotation historique, même si le terme m’est personnel).

A tous ceux qui croient que tout est possible.

Pau, le 11 mai 2016

Denis Bayle.