Le féminisme est avant tout un humanisme.

imgresTelle a été ce soir la conclusion d’un des premiers grands débats de la première journée de la manifestation « Les idées mènent le monde » au Palais Beaumont à Pau.

Elle évoque le titre d’un petit livre qui fit grand bruit à une époque, « L’existentialisme est un humanisme * ». Le féminisme concerne tous les humains. Les hommes ont tout à gagner à avoir des compagnes comblées, sereines. Ne voir en les femmes que des concurrentes de bas étage est un appauvrissement affligeant. Pourtant, seulement 12% des emplois du plus haut niveau sont occupés par des femmes, que ce soit dans la fonction publique ou dans le privé. Alors que le sexe dit faible réussit mieux que le sexe dit fort dans les études.
Comment expliquer cela ? Laure Adler et Nathalie Loiseau s’y essaient, avec finesse. Certes, il y a les freins opposés par les hommes. Mais il y a aussi l’auto-censure que s’infligent les femmes. Et l’attitude insidieuse de bien des parents et des enseignants. L’écolière récite la leçon de la veille ; l’écolier invente celle du jour.
Et quoi de plus significatif que cette déclaration étonnante de Nathalie Kosciusko-Morizet affirmant lors du dernier débat télévisé qu’elle ne serait pas élue. Avez-vous jamais entendu un candidat déclarer cela à 3 jours du scrutin ?
La France regorge d’hommes prêts à voter pour une femme. Non parce qu’elle souligne les disparités indéfendables entre les rémunérations des hommes et des femmes, ou l’excès de tâches ménagères qui incombent en général aux femmes. Mais parce qu’elle professe des valeurs d’ostracisme, de rejet, de retour à un passé révolu, de fermeture des frontières. Je n’ai pas envie de chanter les louanges de la mondialisation. Mais soyons lucides. Le monde s’est transformé et un pur et simple retour en arrière n’est pas possible. Et ce n’est pas en défaisant l’Europe que nous vivrons mieux et que nous serons plus forts. Bien au contraire !

L’élection américaine a été un bien inquiétant message pour le monde et notre pays. Et que sur ce site qui voulait défendre la transparence politique, l’esprit civique, la probité et la proximité des citoyens avec leurs représentants puissent paraître des propos louant un homme qui se flatte d’être à la fois immensément riche et de ne pas payer d’impôts me dépasse. Sans parler de ses propos sur les femmes, les travailleurs mexicains. Que l’électeur perdu dans le Middle-west se laisse séduire par sa morgue, par les jolies femmes dont il s’est entouré, on peut le comprendre, bien qu’acheter de la beauté comme une marchandise ou un attrape-client ne corresponde guère à des valeurs chrétiennes. Mais qu’en France des voix s’élèvent pour célébrer un tel retournement afin de préparer les esprits à une issue semblable dans notre pays me révulse.

Ce n’est pas la défaite de Mme Clinton que l’on doit déplorer. Mais la fin de l’influence d’un homme comme Barack Obama, mesuré, intelligent et plein d’humour à l’occasion. Sa généralisation de la couverture santé a sans doute ses travers. Mais qui ne voit qu’elle allait dans le sens de la solidarité alors que toutes les forces économiques vont dans le sens de la compétition effrénée, des écarts de fortune et de la négation du sort de la planète. Non, tout le personnel politique n’est pas pourri.

Mais que le monde politique n’aie pas réussi à désigner des femmes dans le camp socialiste et qu’une seule femme dans le cas de la droite est déplorable. Cette dernière, Nathalie Kosciusko-Morizet a montré du caractère en résistant à Nicolas Sarkozy et de l’humour et du réalisme en présentant sa candidature lors du dernier débat télévisé. Elle pourrait être une Marianne honorable pour représenter le pays. Ce qui ne signifie pas que toutes ses prises de positions soient inattaquables. Supprimer la progressivité de l’impôt me paraît indéfendable. Mais elle apporterait une vision nouvelle et un dynamisme que tant d’hommes politiques n’ont dépensé qu’à la défense de leurs ambitions ou de leurs intérêts personnels.

Pour les Palois, un autre élément entre en jeu. Si Alain Juppé perd la primaire de la droite, François Bayrou entrera en campagne. Les Palois(es) doivent-ils se résigner à perdre leur maire ? Il faudra revenir sur une telle question.

Jean-Paul Penot

Crédit photo : Nathalie Loiseau marieclaire.fr

*L’existentialisme est un humanisme. Jean-Paul Sartre – Ed. Nagel –  1946 – 144 pages

Pau, le salon du livre

imagesLes 18 – 19 et 20 novembre prochain s’ouvrira à Pau, le troisième salon du livre ou rencontres littéraires, baptisées « Les idées mènent le monde ». Le thème retenu cette année est le Progrès, avec un P majuscule.

Difficile sujet sur lequel vont plancher des philosophes, des journalistes, des écrivains, des scientifiques, des climatologues, tous d’une pointure sans doute excellente et d’envergure nationale. On parle de 35 intervenants dans les différents ateliers littéraires. Et nous dans notre Béarn, bien sûr nous irons les écouter, apprendre, enrichir nos connaissances et notre capacité de réflexion.

Mais nous avons aussi, à notre petit niveau aussi modeste soit-il, le droit d’avoir et de formuler une opinion sur ce mot « Progrès » chargé de philosophie qui ne peut que concerner chacun. D’abord comment définir ce mot ? Le Petit Robert nous y aide par ces formules : « Mouvement en avant ; action d’avancer. Le fait de se répandre , de s’étendre dans l’espace, de gagner du terrain. Développement progression dans le temps. Changement d’état qui consiste en un passage à un degré supérieur. Développement en bien. Changement en mieux par lequel on approche d’un but, d’un résultat. L’évolution de ‘humanité, de la civilisation vers un terme idéal. ».

Le Larousse est plus concis : « Amélioration, développement des connaissances, des capacités de quelqu’un. Changement graduel de quelque chose, d’une situation, etc., par amélioration ou aggravation. Développement de la civilisation. »

La notion est à géométrie variable comme le dit Raphaël Enthoven. Alors si l’on considère que la philosophie est l’art de poser des bonnes questions et non pas d’y apporter des réponses, allons y !

Le progrès technologique est-il définitif ?
Les progrès scientifiques d’hier nous sont-ils bénéfiques aujourd’hui ?
L’homme a-t-il fait des progrès moraux depuis que la morale existe ?
Toute nouveauté est-elle un progrès ?
Le progrès peut-il porter atteinte aux libertés ?
La démocratie est-elle un progrès ?
Le progrès est-il toujours profitable à l’humanité ?
Le progrès est-il toujours compatible avec l’écologie ?
La politique a-t-elle progressé ?
Le progrès est-il source de bien-être ?

Bien évidemment il y a d’autres questions possibles sur ce thème. A vous la parole !

Pau, le 9 novembre 2016
par Joël Braud

Roman noir : « Irradiations »

9782343085609rDans la lignée d’Immersions, de Dispersions, d’Exfiltrations, de Suffocations, de Suspicions et d’Ascendances, le nouveau thriller Irradiations enrichit la collection Max Moreau, Roman Noir, publiée aux éditions L’Harmattan et raconte, avec humour et sensibilité, les tribulations et le destin d’un jeune Béarnais recruté par la CIA, confronté à la cyber-guerre, au contre-espionnage et aux machiavéliques traquenards tendus sur la réduction des capacités nucléaires iraniennes. Une incursion dans le monde des hommes de l’ombre, inspirée d’une histoire réelle : le récit d’une ascension.

Un thriller haletant à l’humour corrosif. La Préface est de Jean Todt, Vice-Président de l’ICM, Président de la FIA.

EXTRAIT :

« Eslamshahr, banlieue de Téhéran, 6h47 dimanche 8 octobre 2015-10-15 Eslamshahr, symbole des nouvelles banlieues iraniennes, à cheval entre le monde rural et la capitale, est une cité autonome prospère. Au 7 de la rue Persépolis, Mohsen Haborbi, le propriétaire de la Mercedes 220 grise, opposant au régime des Ayatollahs, accueille en toute discrétion la brigade de la CIA du major Jack Colby et l’équipe de protection des anciens SEALS, quatre gaillards revêtus de leur tenue de sport Nike Performance, gris délavé passe-partout. Protégé par un rideau de vieux cyprès d’Abarkouh et de quelques mûriers persans, le pavillon de Haborbi est un repaire clandestin de la CIA. Au fond de la cour, un atelier de mécanique truffé de paraboles et d’antennes masquées dans les combles, débâchées pour les liaisons locales et avec Bruxelles, muni d’une grande trappe donnant dans les souterrains qui débouchent sur un corridor de secours, permet d’abriter les trois voitures. Assis sur un cageot de laitues, le Major Colby regroupe autour de lui ses équipiers, Haborbi, Ebtekar et les SEALS, pour un briefing qui résume la situation : la filature de l’oligarque Yevgeny Chesnokov en Iran, dans le cadre de l’opération Lettres Persanes. Le rôle de chacun est défini, les personnages, les horaires et les lieux de rencontres précisés, l’heure des montres ajustée sur celle de Mahmoud Ebtekar et validée, les trajets décortiqués, les pistes de repli spécifiées, les instructions actualisées au cours de cette mise au point de dernière minute… »

 

L’AUTEUR :

Max Moreau, cet économiste-romancier, est expert international, est membre de prestigieux organismes économiques, du Conseil Economique et Social, de la Société d’Economie Politique et de l’Académie de Béarn. Parmi ses récentes publications : La tentation de l’Adour, Suspicions, Ambition économique française, Ascendances, Arrêtez de nous compliquer l’existence.

 

L’ouvrage peut être commandé sur le site des éditions l’Harmattan ici

Les droits d’auteur de ce livre seront reversés à l’ICM, l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.

Essai Economie : « Les politiques sont-ils à l’Ouest ? »

9782343085593rSavez-vous pourquoi, en France, le chômage perdure ? Parce que nous n’avons pas de Stratégie en vue du plein-emploi actif. Une Stratégie homogène, anticipatrice, qui priorise les produits d’amont de l’emploi et supplante l’incohérence tactique de la thérapie d’aval du chômage.

Ce nouvel essai de Max Moreau porte sur la nécessité d’élaborer une Stratégie du plein-emploi actif séquencée en 50 objectifs stratégiques, des idées-force, un Master-Plan à 3 ans et un Budget annuel contrôlé. Des objectifs ambitieux, un idéal pour transcender les Français et répondre à leurs deux inquiétudes essentielles : l’emploi et le pouvoir d’achat. L’auteur recommande la provocation de l’accroissement de la demande par une offre séductrice qui dissocie l’essentiel de l’accessoire. La pensée constamment en alerte, innovante et toujours humaniste, dans une logique implacable, Max Moreau avance méthodiquement ses pions sur l’échiquier économique et invite le lecteur à s’interroger sur les graves problèmes de la croissance et de l’emploi ainsi que sur les limites des gouvernances. La Préface chaleureuse est de Jean-Paul Betbèze, Président de Betbèze-Conseil, ancien Chef économiste du CréditAgricole.

SOMMAIRE

1. Prolégomènes

2. Stratégie du plein-emploi actif

3. Ordonnons les idées-force du plein-emploi actif

4. Master-Plan à 3 ans

5. Budget annuel

6. Feuille de route

7. Contrôle semestriel

8. Note conclusive

9. Glossaire

10. Merci

 

L’AUTEUR

Max Moreau, s’opposant aux déclinistes, cet économiste-romancier est expert international, membre de prestigieux organismes économiques, du Conseil Economique et Social, de la Société d’Economie Politique et de l’Académie de Béarn. Parmi ses récentes publications : La tentation de l’Adour, Suspicions, Ambition économique française, Ascendances, Arrêtez de nous compliquer l’existence et Irradiations.

L’ouvrage peut être commandé sur le site des éditions l’Harmattan ici

 

 

La langue parfaite aurait existé mais !!!

imgresUmberto Eco recherchait, en 1994, la «langue parfaite». Pour lui, Dieu s’adressa à Adam dans une langue parfaite, transparente, immédiate. «Après le Déluge, toute la terre parle encore une langue unique, associée à l’idée de concorde universelle».

L’espace Schengen couvrait toute la planète.

«L’orgueil va pousser les hommes à bâtir une tour haute comme le ciel, la tour de Babel. Pour les punir, Dieu brouille la langue adamique, de sorte que les hommes ne se comprennent plus entre eux.»Umberto Eco.

C’est le fermeture des frontières.
L’idée de la tour de Babel, voilà l’origine de tous les problèmes planétaires !

Le buzz à propos de l’affaire politico-économico-médiatique de la dite réforme de l’orthographe a occupé largement l’espace médiatique. Elle s’est ajoutée au reste et n’a fait qu’entretenir ce climat de bouillonnement nauséabond de déprime et de révolte dans lequel on a l’impression que l’on souhaite nous laisser macérer. Le côté très politique est évident.Mais, restons en là sur ce point et tentons de voir le problème sur un autre plan.

Revenons aux objectifs de l’Education nationale. Pendant longtemps, on a considéré que son rôle était de :

  • Faire acquérir une Instruction et une culture générale (Ministère de l’Instruction publique) à tous les enfants et adultes de la République.
  • Donner une éducation citoyenne pour permettre la cohabitation de tous en bonne intelligence, dans le respect de chacun (Ministère de l’Education nationale).
  • Assurer l’apprentissage de l’utilisation des outils de base permettant la réalisation de ces projets et la possibilité d’entrer dans le monde du travail: lire, écrire, compter, juger, échanger…

Avec le temps, la politique et les nécessités économiques ont fait évoluer l’équilibre entre ces trois piliers.

  • L’augmentation de la démographie, l’ouverture de l’Ecole à tous, le brassage de plus en plus important des cultures et des langues d’origine, le manque de financement.., ont rendu de plus en plus difficile la réalisation des deux premiers objectifs.
  • Les difficultés économiques, et le chômage qui en résulte, ont rendu de plus en plus brûlant la nécessité de développer en priorité le troisième pilier. L’Ecole est devenue, à tous les niveaux, aux yeux des politiques, de l’institution, des parents et des jeunes, le lieu qui doit amener en priorité, le plus vite et efficacement possible, dans le monde du travail, au détriment du reste, considéré, parfois même, comme un luxe bourgeois de moins en moins utile puisque «Google» sait tout pour vous. La culture serait laissée à la charge des parents et des individus; elle est devenue un discriminant dans l’aptitude à devenir de vrais Homo sapiens !

L’école doit remplacer Pôle Emploi !

  • Cette distinction entre culture et pratique se retrouve quand on aborde l’apprentissage d’une langue étrangère, de l’école à l’université. On reproche à cet enseignement de fabriquer des étudiants incapables de parler la langue, condition devenue de plus en plus indispensable pour rentrer dans le monde du travail. Or, «L’Ecole» considère qu’une langue est inséparable de la culture, de l’histoire, du mode de vie, qui animent un pays. Pour apprendre seulement à parler la langue du supermarché, du commerce ou de l’entreprise, inutile de faire 10 ans d’étude, un stage de quelques semaines, une immersion de quelques mois, et le tour est joué! Cela suffit-il pour «comprendre» l’atmosphère du pays, sa sensibilité, ses raisonnements, imprégnation indispensable quand on veut entreprendre des démarches politiques, économiques ? Absolument pas ! Bien des échecs commerciaux et diplomatiques viennent de là !

C’est dans ce contexte que l’orthographe, et son évolution, peuvent être abordées.

Si on considère surtout la pérennisation de l’objectif culturel, alors, le fait de vouloir apporter des modifications pour suivre l’évolution de la langue, dans le milieu littéraire codifié par l’Académie française, peut se comprendre. Est-ce vraiment souhaitable dans le contexte actuel ? Les modifications proposées jugées simplificatrices le sont-elles vraiment ? On peut en douter !

L’évolution pourtant est irrémédiable, elle a toujours existé mais à un rythme qui permet l’assimilation ; le français n’y échappe pas ; c’est une langue vivante qui n’est pas une vraie langue latine, comme l’italien, l’espagnol ou le portugais ; l’histoire montre que le territoire de la future France a été, plus que les autres, une zone de passage et de séjours, souvent très longs, de populations venant du N, de l’E (germains, Celtes), du S (romains grecs, arabes) ; elles y ont laissé de profondes empreintes indélébiles ! Les apports des nombreux migrants de l’histoire plus récente ont contribué à l’enrichir plus qu’à la désorganiser. Ce qui rend incontournable notre langue, sa richesse, sa subtilité… c’est l’enchainement des lettres, des mots, des nuances apportées par les accents, la ponctuation…, ce sont les rythmes, dièses, bémols, soupirs…, de la musique, la tonalité des langues asiatiques; la phrase structure et diffuse la complexité du message, elle fait apparaître une émergence qui est plus que la somme de ses parties : les non-dits, le sens et le contenu de la pensée de celui qui l’écrit. Rester fidèle à ces valeurs c’est continuer à justifier l’emballement des étrangers pour l’utiliser.

Parmi les «conseils» proposés, je n’ai rien trouvé qui envisage de mettre en péril la terminologie scientifique dont les racines grecques et latines donnent le sens du mot, c’est heureux !

Si c’est l’outil de base, généralement et quotidiennement utilisé sur le terrain des relations de tous les jours, que l’on veut «simplifier», les mesures avancées sont complètement ubuesques car le choix proposé est hors de la portée conceptuelle et pratique de la pensée de bien des utilisateurs actuels.

Alors que l’Académie française demande de «lire entre les lignes» (étymologie du mot intelligence), les utilisateurs sont souvent incapables de «lire les lignes» !

Bien des fautes commises ne sont pas des fautes lexicales mais des fautes grammaticales, ce qui est plus grave encore, car c’est la pensée qui n’est plus articulée dès qu’on confond, par exemple, participe passé et infinitif, présent, conditionnel ou futur ! Hélas, c’est bien ce qui dépasse complètement beaucoup d’auteurs des contenus des millions de mails ou de SMS qui circulent en permanence ! La pauvreté du vocabulaire employé, la destruction du sens de la phrase donc de la compréhension réciproque sont à la base, dans le langage écrit et parlé, des conflits et de la violence.

Ce qui aurait été vraiment judicieux aurait été de proposer des mesures pour limiter le langage technologique anglo-saxon dans le monde numérique, nouvelle espèce invasive qui sème la panique, à la fois au niveau de l’orthographe et de la compréhension, comme : kahoot, download result, adobe voice, popplet, share, un pad, freelancers, win-win, stakeholders, les geeks, phishing, ping call….

Rien n’est prévu non plus pour limiter l’utilisation des sigles rendant incompréhensibles aux non initiés la lecture de nombreux textes qui les concernent pourtant dans leur vie pratique !

Le fossé entre le monde académique et le monde de la «rue»est un gouffre !

Que les difficultés soient grandes pour éviter les fautes, c’est évident ; que les difficultés soient grandes pour redonner de l’efficacité à nos méthodes d’apprentissage, c’est aussi évident, mais cela ne doit pas être une raison pour supprimer ces obstacles ; pour ma part, je suis partisan de changer le moins possible et très progressivement pour favoriser l’assimilation ; la difficulté doit être un motif pour s’efforcer de se rapprocher du sans faute, objectif vers lequel chaque être humain doit tendre par une recherche constante pendant toute la vie.

Comme pour la démocratie, la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, c’est un effort continuel, un combat permanent ; le but n’est presque jamais atteint mais doit animer en permanence notre vie ; c’est la spécificité humaine.

Par contre, cela ne doit pas être :

  • Un motif de raillerie avilissant et blessant.
  • Un objet de sélection, à l’école, du type 4 points de moins par faute dans une dictée ou un redoublement pour un élève aux résultats satisfaisants par ailleurs mais nul en orthographe. Des méthodes et des moyens, doivent être mis en jeu pour en diagnostiquer les causes, elles sont multiples; il faut les traiter le mieux possible, y compris celles d’origine sociale.

Le numérique pourrait être un auxiliaire précieux car il devient de plus en plus le moyen de communication; les correcteurs d’orthographe devraient être plus complets, accessibles, efficaces et généralisés. Des exercices ludiques avec autocorrection et explications, pendant les activités périscolaires devraient être généralisés.

Summum de l’utopie, j’en conviens, on pourrait concevoir, comme pour les contrôles d’alcoolémie avant de démarrer une voiture, d’empêcher un message de partir tant que le promoteur n’a pas corrigé son texte, y compris pour les SMS, avec une raisonnable indulgence à définir !! Moins de textes seraient envoyés, combien de bêtises aux conséquences graves pourraient être évitées !!!

– par Georges Vallet

crédit photo : sandawe.com

 

 

« Arrêtez de nous compliquer l’existence » – Max Moreau

LIRE 2Cette semaine, « Lire » d’AltPy, vous conseille le dernier essai de Max Moreau. « Arrêtez de nous compliquer l’existence » paru aux éditions L’Harmattan.
Avec un tel titre ce pourrait être un roman, voire même un roman policier. Pas du tout
Max Moreau nous y donne 115, préconisations concrètes pour redresser notre économie. 115… de quoi espérer trouver dans cet essai les bonnes solutions.

Ce qu’en dit l’éditeur :
…L’auteur recommande la provocation de l’accroissement de la demande par une offre séductrice qui dissocie l’essentiel de l’accessoire. Il préconise des leviers cohérents et concordants, contributifs aux qualificatifs de l’offre, somme toute une société libérale, humaniste et protectrice. Max Moreau, qui avance méthodiquement ses pions sur l’échiquier économique, invite le lecteur à s’interroger sur les graves problèmes de la croissance et de l’emploi, les limites des gouvernances, et propose dans une logique implacable les pistes pour favoriser l’emploi et provoquer la croissance afin d’améliorer le niveau de vie, qui restent les deux principales inquiétudes des Français….

9782343062402f

LIRE : « Artisans électroniques »

Artisans num« Lire », vous invite à découvrir « Artisans électroniques » publié aux éditions HYX, Collecion SCRIPt, sous la direction d’Ewen Chardronnet, avec les contributions de Cécile Babiole, Camille Bosqué, Ewen Chardronnet, Ryoichi Kurokawa, Diego Movilla, Jose Perez de Lama, Johan Söderberg, Géraud Soulhiol, Usinette et McKenzie Wark. Un ouvrage triplement original :

–  Ce n’est ni un livre d’art, ni un récit historique, ni quelques idées de balades sur nos Pyrénées, ni un roman… C’est un livre sur la culture numérique et ses enjeux.
–  C’est un livre né d’un événement  : la journée d’études « Enjeux Technologiques, artistiques et sociétaux des Fab Labs »(*) organisée le 18 octobre 2012 à l’Université de Pau et des Pays de L’Adour dans le cadre du festival accès)s( cultures électroniques 2012.
(Source : Site des Editions HYX)
–  Enfin et surtout ! C’est un livre numérique en téléchargement libre sur le site des éditions HYX.

Le livre :
Consacrée aux « Fab Labs », cette publication, en libre téléchargement, aborde de manière critique et prospective les enjeux technologiques, artistiques et sociétaux de la Fabrication Numérique (impression 3D, machines à commande numérique de taille réduite) et ces « fabrication laboratory », ces « tiers-lieux » nés de l’impulsion du Center for Bits and Atoms du Massachusetts Institute of Technology.
Les Fab Labs permettent à chacun d’avoir accès à de nouveaux outils de conception, modélisation et création assistées par ordinateur. Les acteurs de la communauté Fab Lab défendent la démocratisation des technologies numériques, la créativité, l’interdisciplinarité, l’innovation, la diffusion des savoirs et des pratiques. Plusieurs textes apportent ici un éclairage historique, économique et politique à cet engouement planétaire.
(source : Site des Editions HYX)

L’éditeur :
Fondée en 1993, l’association Editions HYX, établie à Orléans, est soutenue et développée par un collectif d’artistes, d’architectes, de critiques d’art, de philosophes, de graphistes et d’historiens soucieux de défendre un art en pleine mutation.
Editions HYX est un espace éditorial d’échanges transdisciplinaires, une plaque tournante de la réflexion contemporaine. HYX publie des ouvrages – pour la plupart bilingues – dans les domaines de l’architecture, de l’art contemporain, de la philosophie, des cultures numériques et de la littérature.

Le Directeur de la publication :
Ewen Chardronnet (1971) est artiste intermédia, auteur et commissaire d’exposition. Il a participé depuis le début des années 90 à de nombreuses initiatives artistiques collectives et est intervenu comme essayiste dans de nombreuses publications. Depuis 2000 il multiplie ses activités comme artiste, auteur, curateur, producteur et organisateur de nombreuses productions intermédia, expositions et événements pour des festivals internationaux et des institutions culturelles.
(Source : http://semaphore.blogs.com/ )

Quelques jours avant  le festival accès)s( cultures électroniques 2012, dans une interview (http://www.poptronics.fr/Acce-s), Ewen Chardonnet explliquait :
Question : …. Autre volet du festival, les « fab labs » (mot-valise pour laboratoire de fabrication, la Mecque des imprimantes 3D initiée par le MIT) ? Histoire de coller à une certaine mode ?
E.C. : C’est au contraire pour la questionner, voire la critiquer ! Les « fab labs » sont en effet très à la mode depuis 2011 en France, un phénomène dont on réalise aujourd’hui qu’il peut susciter beaucoup de désillusions. Nous avons envie de nous intéresser avant tout aux questions esthétiques et artistiques qu’il soulève et ne pas rester collé aux questions de design et surtout à l’espèce d’évangélisme (voire d’idéologie) américain qui louerait les vertus d’un pseudo proto-capitalisme, moyen « idéal » de sortir de la crise, en retournant au passage les idées du mouvement Arts & Crafts de William Morris.
Nous voulons questionner ce qu’est une économie d’atelier, en remontant donc au XIXème siècle, époque d’une prise de conscience : l’ouvrier pouvait maîtriser de A à Z la chaîne de production, en s’épanouissant, à rebours de l’industrialisation galopante qui perturbait jusqu’à l’intérieur des familles. Une journée d’études intitulée « Enjeux technologiques, artistiques et sociétaux des fab labs », le 18 octobre, donnera lieu à une publication. Et nous montrerons le travail de deux artistes passés de la peinture (Diego Movilla) et de la modélisation (Cécile Babiole) à la fabrication d’objets. Des démarches plasticiennes qui me semblent représenter un renouveau esthétique bien éloigné des prêchi-prêcha post-capitalistes !

– Par Hélène Lafon

(*) Festival organisé en  partenariat avec le master « Arts : histoire, théories, pratiques », le laboratoire ITEM (Identités, Territoires, Expressions, Mobilités) et le conseil scientifique et technique de l’Université de Pau et des Pays de L’Adour ; avec le soutien de la Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées (Source : introduction de l’ouvrage)

Les institutions françaises sont-elles réformables ?

imgresVient de paraître, en mars 2015, aux éditions Albin Michel un livre intitulé « On va dans le mur… » sous la signature d’Agnès Verdier-Molinié.* Cet ouvrage comporte plusieurs parties et une annexe, d’un côté un constat plus qu’alarmant, de l’autre  une série de quinze objectifs permettant à ceux qui les pensent réalisables de rester un tant soit peu optimistes.

 Agnès Verdier-Molinié, est diplômée d’histoire économique. Auparavant journaliste elle est maintenant la présidente de l’iFRAP, la Fondation pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques Publiques. Elle intervient assez régulièrement dans l’émission quotidienne « C dans l’air » et le dimanche matin sur une radio nationale lors d’un débat face à Eric Heyer, lui-même, économiste.

 L’auteure dit être « dans une démarche optimiste, et être sûre qu’on va y arriver ». Elle précise également que son livre fait principalement le constat des incohérences de l’organisation de la France. Il contient un certain nombre de données qui ont été particulièrement difficiles à obtenir. Elle cite ici l’absentéisme dans la fonction publique, domaine considéré comme tabou, qu’elle parvient cependant à dévoiler.  Le constat, dit-elle encore, n’est ni de droite, ni de gauche, ni du centre ni d’ailleurs, il se situe en dehors des options de nature seulement politicienne.

 Dans son avant propos, l’auteure interroge : « Qui connaît le nombre de taxes en France ? Personne. Qui connaît le nombre d’élus locaux ? Qui a entendu parler du nombre de primes et de corps de l’État ? Du nombre de mandats syndicaux à la Sécurité sociale ? De la prolifération des articles du code du travail ? Des lois et des normes ? Personne. /…/ Résultat, faute d’un diagnostic partagé sur des bases saines et chiffrées, nul ne peut donner le bon remède, chacun, à tour de rôle au pouvoir, se concentrant au mieux sur les manifestations du mal, sans s’attacher à le régler. »

 Alors oui, il faut prendre ce livre d’abord et avant tout comme une compilation chiffrée des empilements, des dérives et des complexités de l’organisation des institutions françaises.  Il s’agit du  mal endémique de notre pays, mal duquel on n’a pas réussi à s’extirper. Si la comparaison avec d’autres pays d’Europe est utile, il ne faut pas méconnaître l’annexe intitulée comment éviter le mur. Cette dernière partie témoigne de l’optimisme d’Agnès Verdier-Molinié dans la mesure où il comporte quinze propositions concrètes. Elle pense que rien n’est perdu et que l’organisation de la République et de ses administrations est réformable. On pourra à l’envi  critiquer ces objectifs  et les classer dans le domaine des utopies, ils ont au moins le mérite d’exister.

 Il y aura toujours des sceptiques qui, avant même d’avoir lu une seule page de cet ouvrage, le classeront dans la catégorie « populiste » ou « ultralibérale » pour justifier leur rejet. Ils démontreront ainsi qu’ils sont les tenants d’un clivage obligatoire, les partisans de l’inconditionnalité politique définitivement acquise. C’est vrai que ce dogmatisme sectaire est plus facile à afficher que de remettre en cause des données chiffrées. Je retiendrai qu’Alternatives Pyrénées qui a fait de la transparence son principal objectif, possède, par le contenu de cet ouvrage, des arguments chiffrés utiles et difficilement contestables.

 

                                                                                               Pau, le 7 avril 2015

                                                                                               Par Joël BRAUD

*269 pages – 19 €

Ambition économique française – les 12 travaux d’Hercule

12 travaux herculeL’économiste et énergéticien béarnais Max Moreau signe un nouvel ouvrage macro-économique particulièrement ambitieux qui fait le constat des dysfonctionnements et des attentes de la France et des français, et qui propose un ensemble de mesures dont l’ampleur et la difficulté sont comparées, non sans humour, aux 12 travaux d’Hercule .

Ce nouvel essai porte sur la nécessité d’une rupture économique clairvoyante et propose un modèle séquentiel méthodique, un diagnostic et une stratégie, des choix rigoureux, des préconisations drastiques, des objectifs ambitieux, un idéal pour transcender les français.

L’auteur, après un diagnostic sociologique des besoins des hommes, recommande la provocation de l’accroissement de la demande par une offre séductrice qui dissocie l’essentiel de l’accessoire. Il préconise des leviers cohérents et concordants, contributifs aux qualificatifs de l’offre, somme toute une société libérale, humaniste et protectrice.

Max Moreau, qui avance méthodiquement ses pions sur l’échiquier économique, invite le lecteur à s’interroger sur les graves problèmes de la croissance et de l’emploi, les limites des gouvernances, et propose dans une logique implacable les pistes des 12 travaux d’Hercule, pour favoriser l’emploi et provoquer la croissance afin d’améliorer le niveau de vie, qui restent les deux principales inquiétudes des français

L’AUTEUR

Max Moreau est un économiste à part dans la nébuleuse des macro-économistes qui auscultent la France et le Monde contemporains. Pionnier en économies d’énergie, industriel entreprenant, militant du développement économique aquitain, cet expert international, ancien membre de prestigieux organismes économiques, du conseil économique et social, de la société d’économie politique et de l’académie de Béarn a déjà publié vingt et un livres dont l’économie hybride pratique et L’Embauchoir aux éditions l’Harmattan

LA CRITIQUE

L’ouvrage est une tentative d’analyse globalisante des problématiques socio-économiques auxquelles est confrontée la France. Max Moreau essaie d’avoir une vision exhaustive de la société française, afin de proposer les solutions globales permettant à ce pays d’avancer. S’il est difficile, étant donné la complexité et l’énormité de la tâche, au lecteur de saisir l’intégralité des paramètres énoncés, on retiendra surtout certaines mesures phares faisant partie des 12 travaux d’Hercule : Sur le plan de l’organisation politique et administrative, un gouvernement d’union nationale, le regroupement du Sénat et du conseil économique et social, ou encore la réduction de la représentation à 250 députés. Il prône aussi la simplification administrative avec la suppression des départements et le passage de 36000 à 10000 communes. Sur le plan économique, Max Moreau prône l’édification d’un nouveau modèle de gouvernement économique français – où des économistes volontaires et des experts, regroupés en ateliers de compétence dans le cadre du CESE, élaboreront le programme à long terme socio-économique national. Dans les mesures emblématiques, on peut aussi citer la charte des devoirs de l’homme ou la création d’une école nationale de l’Entreprise.

Le programme de Max Moreau est  en réalité une vision bien française dans la lignée du Colbertisme, où l’Etat tout puissant administre par le haut sa politique et en irrigue la société. S’il propose une simplification importante des structures de cet Etat, c’est toujours lui et les structures qui en dépendent, qui suscitent, amplifient et dirigent l’effort économique. En outre, il n’est pas certain que la constitution d’un conseil de sages économiques et experts pour éclairer la nation ne soit pas vite débordée par l’innovation du terrain, les jeunes générations, et les nouvelles technologies.

Néanmoins, c’est une vision à 360 ° que nous propose Max Moreau, et nul doute que les amateurs d’économie sauront trouver dans cet ouvrage des idées intéressantes.

ouvrage publié aux éditions l’Harmattan – 19 €

 Par E.P. pour Alternatives Pyrénées

Lire : Le Chemin des âmes

41KFDPJYCKL._SL500_AA300_2014 : année marquant le centenaire du début de la première guerre mondiale. La déclaration de guerre de l’Allemagne à la France est le 3 août exactement. 4 ans plus tard, le 11 novembre 1918, le bilan humain sera d’environ 9 millions de morts et 8 millions d’invalides soit environ 6.000 morts par jour.

Des soldats, aux origines les plus improbables, se retrouveront côte-à-côte dans les tranchées du nord et de l’est de la France. Des européens mais aussi des asiatiques, des arabes, des africains des colonies françaises, anglaises, des indiens d’Amérique du Nord et du Canada.

Joseph Boyden, dans le Chemin des âmes suit le « périple » de deux de ses soldats improbables, deux indiens Cree originaires de la Baie James, au Canada. Deux copains, plus habitués à parcourir les grandes forets enneigées à la recherche d’orignal et de gélinotte, pour assurer la subsistance du clan, qu’à vivre dans l’enfer des tranchées. Deux grands chasseurs, très adroits, maîtres incomparables du camouflages et de la traque…

Très vite, ces capacités exceptionnelles vont en faire des chasseurs de soldats allemands infaillibles. La course aux plus grand nombre de trophées est engagée. Une course aux scalps. La folie est au bout pour l’un d’entre eux. Qu’advient-il de l’autre ?

Un grand roman qui nous donne l’occasion de se replonger dans le désastre humain de la « grande guerre » avec un maître conteur, qui publie là son premier livre Joseph Boyden.

A lire. Mais attention, on n’en sort pas indemne.

– par Bernard Boutin

Un livre édité par « Le livre de poche » : www.livredepoche.com